Marché locatif Ile-de-France - Savills
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France – T1 2020 S P OT L I G H T Marché locatif Savills Research Ile-de-France Des résultats impactés par la crise du Covid-19 Quelles perspectives pour l'année 2020 ?
France - Bureaux - T1 2020 -5% à -8% +4,5% à +6% L'estimation du repli du L'estimation de la PIB en France pour croissance du PIB en l'année 2020 France pour l'année 2021 Contexte économique Face à l'inconnu Dès les premiers jours de mise en œuvre des mesures de distanciation sociale puis de confinement, il apparaissait clairement que les effets macroéconomiques de la crise du Covid-19 seraient lourds. Leur évaluation ne cesse d’être revue à la hausse et force est de constater que nous ne disposons encore que d’estimations, susceptibles d’être remises en cause en fonction des conditions de déconfinement. Forte récession en 2020 avant rebond en reste donc privilégié mais c’est désormais un grand 2021 V en majuscule qui se dessine. Il pourrait toutefois Début avril, la Banque de France estimait que le être contrarié si les conditions du déconfinement PIB français s’était contracté de -6% au premier s’avéraient difficiles. Le V se transformerait en U, trimestre 2020. L’Insee évaluait la perte à 3 points avec un redémarrage plus lent. de PIB par mois de confinement. Deux mois porteraient donc le recul à 6 points. Durcissement du marché de l’emploi Ces estimations étaient proches de celles de Le choc immédiat sur l’emploi serait forcément The Economist Intelligence Unit et de l’Institut violent : l’Organisation Internationale du Travail Montaigne qui tablaient sur un chiffre de -5% pour (OIT) estime que 38% de la population active 2020, fondé sur une hypothèse de contraction mondiale, soit 1,25 milliard de personnes, est de -12% du PIB français au deuxième trimestre, directement confrontée à la menace de perte suivie d’un retour à la normale étalé sur le reste d’emploi. Au deuxième trimestre 2020, l’OIT de l’année. La récession en France serait ainsi anticipe la destruction de 195 millions d’emplois à similaire à celle attendue au Royaume-Uni (-5%) plein temps, dont 12 millions en Europe. mais inférieure à celle d’autres pays voisins, à Ce chômage restera-t-il conjoncturel ou l’image de l’Allemagne (-6,8%) ou de l’Italie (-7%). deviendra-t-il structurel ? Dans l’hypothèse où les L’ensemble de la zone euro serait la plus touchée à stabilisateurs mis en place par les gouvernements l’échelle mondiale, régressant en moyenne de 5,9% se montreraient efficaces et permettraient une en 2020, tandis qu’outre Atlantique, les Etats-Unis reprise rapide de l’économie, l’essentiel des subiraient des conséquences un peu moins fortes pertes d’emplois resteraient momentanées, se (-2,8%). L’économie mondiale dans son ensemble concentrant sur quelques semaines ou quelques reculerait de -2,2%. mois. Bien que l’ajustement des prévisions ait été La France a par exemple mis en place un vaste considérable, ces chiffres ne sont encore que programme de chômage partiel, dans lequel 9,6 provisoires. Le 19 avril, le gouverneur de la Banque millions de salariés étaient entrés au 20 avril. Ce de France a par exemple encore noirci le trait en programme pèsera lourd sur le budget de l’état avec annonçant une possible contraction de l’économie un montant prévisionnel supérieur à 20 milliards française de 8% en 2020, en fonction des modalités d’euros sur trois mois. Ces sont autant de coûts de déconfinement. salariaux qui sont momentanément collectivisés, allégeant les charges des entreprises pour leur Une chose est par contre certaine : les permettre de repartir rapidement de l’avant et de conséquences de la crise du Covid-19 seront bien réintégrer leurs salariés. plus fortes que celles observées en 2009, à la suite de la faillite de Lehman Brothers. À l’époque, Que ce programme réussisse et les conséquences la zone euro n’avait reculé « que » de -4,1%, le à moyen terme sur l’emploi et le pouvoir d’achat Royaume-Uni de -4,2% et l’économie mondiale, resteront globalement limitées. Il ne faut toutefois dans son ensemble, de -0,1%. pas se leurrer : la baisse du chômage, qui avait permis à la France de retrouver à la fin 2019 son Note positive dans ce maelström, le rebond plus bas niveau en onze ans (avec un taux de 8,1%), attendu en 2021 serait beaucoup plus fort que celui devrait s’interrompre en 2020. Le taux de chômage initialement anticipé. Il pourrait être compris en pourrait remonter, au moins ponctuellement, aux France entre +4,5% selon la Banque de France et alentours de 10% de la population active. +6% selon l’Institut Montaigne. C’est l’espoir de beaucoup : que les stabilisateurs massifs mis en place par les différents gouvernements, notamment dans la zone euro, permettent d’éviter une longue léthargie, à la différence de 2009. Le scénario en V savills.com/research 2
France - Bureaux - T1 2020 Le marché locatif en Ile-de-France au 1er trimestre 2020 Un marché non immunisé Après un début d’année 2020 en demi-teinte, l’activité transactionnelle s’est brutalement arrêtée à la mi-mars avec la mise en place des mesures de distanciation sociale puis de confinement. Demande placée : Coup de frein place essentielle, représentant 33% de la demande le Boston Consulting Group dans l’immeuble Au terme du premier trimestre 2020, la demande placée régionale. C’est surtout sur le segment L1ve (16ème arrondissement). Ces performances placée en Ile-de-France s’élève à 340 335 m² de des transactions > 5 000 m² que l’impact des n’empêchent toutefois pas le marché parisien de bureaux. Ces résultats, en baisse annuelle de -37%, évènements actuels se révèle le plus important, reculer dans sa globalité (-20%). sont évidemment largement marqués par un mois avec un repli annuel très marqué de -47%. Dix de mars au cours duquel le marché a tourné au signatures ont été enregistrées au T1 2020, dont La Défense est également en recul (-10%). Bien que ralenti. L’ampleur du repli est telle que la demande quatre ventes utilisateurs. le repli soit de moindre ampleur que dans Paris, placée enregistrée au cours des trois premiers mois ce quartier d’affaires reste très en dessous de son de l’année 2020 est inférieure de 35% à la moyenne Géographiquement, l’ensemble de l’Ile-de- potentiel avec seulement 21 000 commercialisés en décennale (526 950 m²). France pâtit d’une baisse sensible de l’activité, trois mois. à l’exception notable de certains sous-secteurs Toutes les tranches de surfaces ont été impactées parisiens en progression : 28% dans Paris 5-6-7, Le Croissant Ouest et la Première Couronne par ce repli. Le marché reste principalement 48% dans Paris 12-13 et enfin 36% dans Paris 18- apparaissent comme les secteurs les plus touchés, porté par le segment des petites transactions, 19-20. avec des baisses respectives de -51% et -60%. qui représente 43% du volume total et enregistre La stabilité du QCA, qui se maintient à un très Alors que les vents paraissaient porteurs pour la le recul le plus « modéré » (-24% en un an). Le haut niveau d’activité, relève de la performance. périphérie avant l’éclatement de la crise sanitaire, segment des transactions intermédiaires (de Ce résultat est en partie rendu possible grâce à la tendance s’est brutalement interrompue au 1 000 à 5 000 m²) résiste moins bien et recule trois signatures de plus de 5 000 m², dont la plus premier trimestre 2020. Seules deux signatures de de - 41% en tendance annuelle. Il conserve une importante est la prise à bail de 20 000 m² par plus de 5 000 m² ont été enregistrées au cours du Evolution de la demande placée par secteur géographique et tranche de surface Tendance baissière dans tous les grands secteurs d'Ile-de-France, à l'exception de Paris QCA Légende < 1000 m² 1000 m² - 5000m² > 5000 m² 21% Evolution annuelle -20% 250 Première Couronne 200 -51% Milliers de m² 150 -60% 20% 1% -31% 100 Croissant Ouest -10% 50 10% 6% 0 Deuxième Couronne T1 T1 T1 T1 T1 T1 T1 T1 T1 T1 T1 T1 La Défense 2019 2020 2019 2020 2019 2020 2019 2020 2019 2020 2019 2020 Paris QCA Paris La Défense Croissant Ouest Première Couronne Deuxième Couronne Sources Savills Research - Immostat savills.com/research 3
-37% -47% Le repli annuel de la Le recul annuel du demande placée entre le volume des transactions T1 2019 et le T1 2020 en > 5 000 m² en Ile-de- Ile-de-France France au T1 2020 trimestre, toutes sur des immeubles de la Première Répartition de la demande placée par secteur géographique : Couronne Nord, permettant à ce sous-secteur de Le refuge des secteurs d'affaires sortir du lot en affichant un dynamisme relatif par rapport à l’an dernier (+8%). Deuxième Couronne Offre disponible : Léger rebond Orientée à la baisse depuis cinq ans, l’offre 12% immédiate en Ile-de-France connaît un léger T1 2020 rebond en ce début d’année 2020, avec un total 11% de 2,9 millions de m² disponibles. Elle retrouve ainsi son niveau de début 2019 (stable en tendance 13% annuelle, +7% en tendance trimestrielle). Première Couronne Cette hausse se révèle toutefois insuffisante 39% 21% T1 2019 pour alléger les contraintes liées à la rareté 49% des disponibilités : le taux de vacance reste Paris globalement faible, à 5,4 % en moyenne régionale. Un tel niveau ne garantit toujours pas une fluidité optimale du marché locatif. 4% Par ailleurs, la reconstitution de l’offre immédiate 20% 25% se fait avant tout par l’addition de surfaces de Croissant Ouest seconde main. La part de l'offre de Grade A est restée stable entre le quatrième trimestre 2019 6% et le premier trimestre 2020. Avec 20% des disponibilités, elle reste totalement insuffisante La Défense pour satisfaire la demande. Source Savills Research - Immostat Cette tendance haussière n’est pas homogène en Ile-de-France. Les surfaces vacantes sont en hausse dans Paris (+9%), à La Défense (+16%) et dans le Croissant Ouest (+5%), mais chutent Qualité de l’offre immédiate par secteur géographique en Première et Deuxième Couronne (-12% et 4% Une offre quantitativement et qualitativement plus riche dans le Croissant respectivement). Ouest Légende Seconde main Neuf ou restructuré Taux de vacance Loyers : Des tensions inflationnistes en trompe-l’œil La fin d’année 2019 s’était caractérisée par la généralisation de l’augmentation des loyers à la 1 200 12% quasi-totalité de l’Ile-de-France, que ce soit sur le marché du Grade A ou sur celui du seconde-main. 10,3% Le maintien de la demande placée en Ile-de- 1 000 10% France à un niveau plus que correct, combiné à Offre en milliers de m² Taux de vacance en % la raréfaction de l’offre immédiate, avait tiré à la hausse les valeurs locatives dans tous les secteurs, 800 8% à commencer par les quartiers les plus prisés. 6,4% 43% Les conséquences de la crise du Covid-19 ne se 600 5,5% 5,4% 6% sont pas encore répercutées dans les chiffres du premier trimestre 2020, mais il est clair que cette configuration est amenée à évoluer. 400 4% Les loyers enregistrés pour les trois premiers mois de l’année, gonflés par l’activité de Janvier et 2,5% Février, reflètent encore la bonne dynamique du 200 1,5% 2% marché locatif. Cette tendance se vérifie dans la quasi-totalité des sous-secteurs d’Ile-de-France. Paris A titre d’exemple, le loyer Prime dans le QCA, 0 0% s’établit à 870€/m²/an, en hausse de près de 20 Paris QCA Paris La Défense Croissant Première Deuxième Ouest Couronne Couronne euros par rapport au trimestre précédent. Source Savills Research - Immostat savills.com/research 4
France - Bureaux - T1 2020 Perspectives Redistribution des cartes Dans le monde « d’avant » le Covid-19, l’année 2020 s’ouvrait déjà sous des augures relativement défavorables pour le marché locatif en Ile-de-France, avec un niveau d’activité transactionnelle réduit par rapport à l’an passé. Les épisodes successifs liés à la réforme du système de retraite avaient déjà pénalisé la bonne tenue du marché. Les inconnues demeurent encore nombreuses pour les mois à venir, mais il est d’ores et déjà évident que l’activité va nettement décélérer. Pas au point toutefois de se mettre à l’arrêt : la période qui s’ouvre verra certes la redéfinition des rapports de force et des tendances à l’œuvre mais, dans le nouvel équilibre qui en résultera, le marché trouvera aussi de nouveaux relais d’activité. Des entreprises et des modes de travail À l’opposé, il y a les secteurs relativement épargnés Une baisse attendue de la demande placée différemment impactés selon les secteurs par la crise du Covid-19, dont les activités se sont pour 2020 La crise du Covid-19 aura un impact majeur sur poursuivies « normalement » ou, mieux encore, Nul doute que le marché locatif des bureaux en l’économie et les entreprises françaises dans les qui ont pu connaître un regain de dynamisme Ile-de-France sera durablement impacté par la mois à venir. Les conséquences des deux mois de pendant cette période. On pense notamment aux crise du Covid-19 : la demande placée a d’ores et confinement, synonyme d’un arrêt abrupt de sociétés de télécommunications, plus que jamais déjà accusé le coup au premier trimestre 2020 et la l’activité, seront lourdes sur les résultats et les essentielles. reprise devrait se faire très progressivement. chiffres d’affaires. Sans même parler de rentabilité, Dans un premier temps, la demande devrait il faut espérer que la viabilité de ces entreprises Pour les entreprises du secteur informatique, le continuer de baisser et les prises à bail de se n’ait pas été durablement atteinte, notamment recours massif au télétravail et aux solutions de raréfier. Dans l’hypothèse probable d’une grâce aux mesures d’aide et de soutien qui ont été maintien opérationnel à distance a également été recrudescence de faillites de société et, par mises en place dans une ampleur inédite. Le source d’opportunités. Devant l’injonction de conséquent, d’un accroissement du chômage dans programme d’activité partielle, qui concerne près maintenir à domicile tout le personnel de bureau les prochains mois, la demande devrait de la moitié des salariés du secteur privé, n’existait «non critique», les entreprises qui n’étaient pas mécaniquement baisser, notamment sur le par exemple pas lors de la précédente crise de prêtes techniquement ont dû s’adapter dans segment des petits et moyens utilisateurs. 2007/2008. l’urgence. Bon nombre d’employés testent actuellement le télétravail, ce qui facilite in fine sa Ce phénomène n’épargnera pas non plus les Il est par ailleurs à noter que les effets de la crise, à démocratisation. grandes entreprises, particulièrement exposées court et moyen terme, varient fortement selon les Ce phénomène se prolongera et s’intensifiera sans aux fluctuations du commerce mondial. Même si secteurs d’activité. Pour certains, c’est l’arrêt doute à l’issue du confinement, premièrement leur trésorerie est plus solide, l’horizon s’est total ; pour d’autres en revanche, l’inévitable parce que les mesures de distanciation sociale vont assombri, réduisant le champ de leurs stratégies adaptation des modes de vie et de travail aux se poursuivre encore un certain temps et, ensuite, immobilières. Les projections sur l’activité future mesures de confinement se révèle être source parce qu’il apparaît probable que les entreprises restent difficile à quantifier, au moins jusqu’à la fin d’opportunités. qui le peuvent vont accélérer leur transformation de l’année : les inconnues sanitaires (la sortie du numérique. confinement exclura-t-elle tout risque de rechute Sans surprise, les secteurs comme le transport, la au bout de quelques mois ?) et économiques construction, les services (on pense notamment au Par ailleurs, la plupart des entreprises auront pris (crainte d’accident différé dans un secteur tourisme et à la restauration), l’industrie ou encore conscience des risques dits ESG économique trop endetté, répercussions de le commerce (tout ce qui ne présente pas de « (environnementaux, sociétaux et de gouvernance) l’effondrement des cours du pétrole, etc.) sont caractère indispensables à la vie de la Nation ») et de l’enjeu que représente leur anticipation et la fortes, favorisant le sentiment de volatilité et de sont très fortement impactés. Les pertes protection contre la menace qu’ils représentent fragilité de l’environnement mondial. Cette perte économiques des entreprises de ces secteurs vont pour la résilience des modèles économiques. D’où de repères et, par conséquent, de confiance est être importantes et ne seront pas circonscrites à la des besoins accrus dans des domaines aussi variés fortement dommageable pour le un bon seule période de confinement. Le redémarrage de que la gestion de crises, les ressources humaines, dynamisme du marché de l’immobilier. l’activité sera vraisemblablement très progressif : la finance, le juridique ou encore la L’attentisme immobilier sera la principale au-delà de la date de réouverture des communication. Ce sont autant de perspectives conséquence de cet environnement, avec comme établissements recevant du public, il y a fort à nouvelles pour les entreprises susceptibles effet immédiat l’abandon ou le décalage de projets. parier que la population restera assez prudente, au d’apporter des solutions en la matière, qu’il s’agisse moins pendant un certain temps, et ne se rue pas des sociétés de conseils, des start-ups Dans un second temps, il semble évident que les dans les lieux propices à la concentration d’un technologiques ou des cabinets d’avocats. stratégies immobilières des entreprises seront grand nombre de personnes. amenées à évoluer. Les tendances à l’œuvre depuis plusieurs années sur le marché francilien pourraient être complétement redéfinies. Plusieurs paramètres viendront alimenter ou 5 savills.com/research
freiner la demande en surface de bureaux : la La fin de l’envolée des loyers Certains secteurs géographiques pourraient même bonne tenue du marché dépendra de l’équilibre qui L’affaiblissement de la demande des utilisateurs va être le théâtre de baisses des valeurs de s’instaurera. mécaniquement apaiser les tensions commercialisation. inflationnistes sur les valeurs locatives, en Dans le QCA, lors de la dernière crise immobilière Avant la pandémie, la volonté d’attirer et retenir particulier dans les marchés parisiens. Mais ce en 2008, les valeurs locatives dans le neuf avaient les talents était devenue primordiale dans les choix phénomène n’est pas l’unique cause de la fin de chuté de l'ordre de 15%. La rapide reprise - dès immobiliers. Elle se traduisait par la recherche l’envolée des loyers : il est en effet plus que 2011 - prouve qu’une telle correction relève avant d’espaces de qualité situés dans les quartiers probable d’assister dans les prochains mois à une tout d’un ajustement conjoncturel. Un scénario prisés, situés au cœur de l’agglomération remontée de la vacance. identique ne peut être exclu aujourd’hui. Il parisienne. La pénurie d’offres de qualité, s’accompagnera très vraisemblablement d’un exacerbée par cette concurrence autour des Cette augmentation des surfaces disponibles, à renforcement des mesures d’accompagnement qui meilleurs emplacements, avait évidemment un prévoir dès 2020, résulterait principalement de pourrait s’avérer plus durable que l’ajustement à la effet inflationniste sur les loyers. Cette volonté de deux causes. Tout d’abord, la hausse du nombre de baisse des loyers. recentrage géographique risque aujourd’hui de faillites d’entreprises au cours des mois à venir : devenir moins prioritaire pour nombre ces faillites se traduiront par un accroissement de Ces dernières années, des secteurs comme le d’entreprises. En corolaire, la fin de la tendance l’offre immédiate, lié à la remise sur le marché des PCO (hors QCA), Paris 3-4-10-11 ou encore haussière sur les valeurs locatives est très surfaces libérées. Ensuite, la relance de l’activité Paris 14-15 ont connu une croissance de leur probable. constructive observée avant la crise actuelle valeurs locatives sans précédent, sous l'effet À l'avenir, la question de la réduction des coûts conduira à la livraison de surfaces neuves ou combiné d'une pénurie de produits sur les secteurs redeviendra une préoccupation beaucoup plus restructurées plus nombreuses, et ce malgré les les plus traditionnels et d'une demande soutenue centrale. Dès à présent, les échanges entre les risques de retards de livraison consécutifs à l’arrêt de la part d'acteurs émergents tels que les propriétaires et les locataires se multiplient au actuel de nombreux chantiers. start-ups. Mais la résilience de ce type de sociétés sujet d’une suspension ou d’un échelonnement des peut être fragilisée en temps de crise (levées de loyers même s’il est encore trop tôt pour analyser L’offre disponible, y compris sur le segment de fonds retardées, trésoreries faibles, etc.). Privés les résultats de ces discussions. Grade A, s’étoffera donc (surtout si les d’une clientèle essentielle, les secteurs moins précommercialisations ralentissent). Le traditionnels de la capitale peuvent également De nouveau à l’ordre du jour, la recherche phénomène restera sans doute limité : seuls subir une correction significative de leur d’économies conduira dans un premier temps à la 620 000 m² disponibles sont attendus en 2020 (sur valorisation locative. renégociation de baux en cours et, pour les un parc des près de 54 millions de m²) et les entreprises qui le peuvent, à la réduction de leurs nouvelles mises en chantier vont se raréfier pour la Dans le quartier d’affaires de La Défense, un surfaces grâce à la révision de leur organisation du suite. Il n’empêche que la situation critique de phénomène similaire est attendu, d’autant plus travail et une adaptation de leurs pratiques. Parmi sous-offre que l’on observait jusqu’ici pourrait être qu’un volume important de mètres carrés est les pistes possibles, un développement plus rapidement corrigée. Certes, la correction ne sera attendu en livraison cette année. Ce secteur systématique du télétravail mais aussi une refonte pas uniforme en Ile-de-France. Il n’empêche que, concentre à lui seul plus de 30% des livraisons des espaces de bureaux et le recours plus par vases communicants, la remontée globale de prévues cette année en région parisienne et systématique à des solutions flexibles. La l’offre a de grandes chances de porter un coup aucune de ces surfaces n’est pour l’heure relocalisation pure et simple dans un secteur d’arrêt généralisé à la flambée des loyers. précommercialisée. Sur ce marché prochainement géographique aux loyers moins élevés sera sur-offreur pèse donc un fort risque de repricing également une solution explorée par les au cours de cette année 2020. entreprises. Les secteurs périphériques peuvent bénéficier d’un effet de report des utilisateurs qui souhaiteraient optimiser leurs coûts immobiliers. Avec des loyers Malgré le manque de visibilité à court terme, les entreprises plus modérés, un réseau de transport en vont devoir évaluer l’adéquation de leurs bureaux aux nouvelles développement et un éloignement de Paris exigences sanitaires et sociales, ainsi que mesurer l’impact financier compensé par l’adoption plus systématique du télétravail, la périphérie pourrait parvenir à tirer des ré-organisations qui seraient rendues nécessaires. Cela devrait son épingle du jeu. Ce phénomène devrait permettre de continuer à animer le marché, dès lors que les bénéficier notamment aux immeubles de bonne propriétaires seront des « accompagnateurs ». qualité en Première Couronne. Bertrand Renaudeau d'Arc, Directeur de l'Agence Savills France savills.com/research 6
France - Bureaux - T1 2020 Savills team Please contact us for further information Le coworking : quitte ou double ? Agency Dans le contexte actuel de crise sanitaire, le modèle du coworking est particulièrement impacté. Son principe Tout comme les bureaux Bertrand Renaudeau élémentaire repose sur la densification des espaces et des conventionnels, le coworking n’est pas d’Arc flux d’usagers. Le but est de favoriser les échanges entre les Head of Agency utilisateurs, en promouvant la réduction des espaces de voué à disparaître. La frontière qui +33 6 08 18 38 47 travail individuels et en compensant cette réduction par la sépare ces deux mondes va s’effacer peu à +33 1 44 51 73 22 brdarc@savills.fr multiplication des services partagés. Un modèle basé sur peu, laissant de plus en plus la place à une l’échange donc, qui aujourd’hui s’avère susceptible de Serge Vayer susciter la méfiance. Dans l’immédiat, l’activité est quasi à solution intermédiaire dite de « managed Director Tenant l’arrêt : les mesures de confinement ont certes encouragé le office ». Bien qu’encore embryonnaire, Representation +33 6 15 84 79 50 télétravail mais depuis le domicile des salariés et des cette solution déjà existante sur le +33 1 44 51 50 28 travailleurs indépendants. Seuls 4% des utilisateurs préalables à la crise fréquentent encore les centres de marché français (et implémentée par svayer@savills.fr coworking (source Morning Coworking). nos équipes pour le compte de clients utilisateurs) est, selon nous, amenée à Mais demain ? A très court terme, nous assisterons probablement à une modération des appétits pour ce type fortement se développer car elle répond Research France de solutions immobilières. Dans la crainte d’une deuxième en tout point aux besoins en flexibilité Cyril Robert vague épidémique, la méfiance envers la densification très des entreprises. Head of Research France Research poussée des immeubles et le brassage des équipes peut perdurer pendant encore quelques temps. Serge Vayer, Director Tenant Representation +33 1 44 51 17 50 +33 6 11 82 13 88 cyril.robert@savills.fr La peur de la promiscuité finira toutefois par passer et il Ces évolutions paraissent à ce jour les plus plausibles. n’est pas exclu que le coworking parvienne à tirer son Soumises à de très nombreuses inconnues, elles restent Emilie Renté épingle du jeu à plus long terme. Les inconnues sanitaires et toutefois hypothétiques. Comme l’indique l’Insee dans sa Analyst économiques resteront fortes. Et, c’est précisément ce qui dernière note de conjoncture, aucune prévision n’est France Research pourrait dynamiser le marché du coworking. Il faut dire que « aisée » à cette heure. C’est un euphémisme. +33 1 44 51 50 37 erente@savills.fr les atouts qu’il apporte en matière de flexibilité et de rapidité d’adaptation seront des arguments-massues dans Ce qui est sûr, c’est que les chiffres du premier trimestre ne une période de faible visibilité et de forte volatilité, sont pas bons et qu’ils laissent augurer d’une année 2020 en Savills plc: Savills plc is a global real estate services provider listed notamment auprès des grands groupes, qui pourraient creux pour le marché locatif. Dans l’immédiat, le sens on the London Stock Exchange. constituer une clientèle de plus en plus importante pour les apparaît clair : à la baisse. Pour la suite, l’espoir de reprise We have an international network of more than 700 offices and coworkers. Ils pourraient se tourner vers des solutions plus est là. Mais l’ampleur et la durée des phases qui s’annoncent associates throughout the Americas, the UK, continental flexibles, leur paraissant plus pertinentes pour répondre nous sont encore inaccessibles. Europe, Asia Pacific, Africa and the Middle East, offering a broad range aux incertitudes pesant sur leurs projets immobiliers. of specialist advisory, management and transactional services to clients all over the world. This Ainsi, si l’envolée du coworking est appelée à se calmer dans report is for general informative purposes only. It may not be l’immédiat, surtout si l’offre en bureaux traditionnels published, reproduced or quoted in part or in whole, nor may it be used s’étoffe et si les loyers s’assagissent, il est possible d’assister as a basis for any contract, à un rebond de l’activité dans ce domaine au-delà de prospectus, agreement or other document without prior consent. quelques mois. Cette hypothèse suppose toutefois la While every effort has been made to ensure its capacité des opérateurs de coworking à traverser la crise accuracy, Savills accepts no liability whatsoever for any direct immédiate et à maintenir quantitativement et or consequential loss arising from qualitativement leur offre. its use. The content is strictly copyright and reproduction of the whole or part of it in any form is prohibited without written permission from Savills Research. 7 savills.com/research
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