Marie-Antoinette de Habsbourg-Lorraine - à propos de son passage à Toul le 10 mai 1770
←
→
Transcription du contenu de la page
Si votre navigateur ne rend pas la page correctement, lisez s'il vous plaît le contenu de la page ci-dessous
Marie-Antoinette de Habsbourg-Lorraine, Habsbourg-Lorraine à propos de son passage à Toul le 10 mai 1770 par Georges ROBERT Le dimanche 2 novembre en août 1765. Marie-Thérèse reste (1740-1741). L'"Augustissima" fit 1755 naît à Vienne "une petite fille inconsolable. Elle sacrifie sa belle énergiquement face à ses nom- légère comme une plume, mais chevelure et ne quittera plus ses breux adversaires. bien portante", selon le témoigna- voiles de deuil. La future reine s'af- ge du grand maître de la cour, le firme comme une enfant gaie et Charles-Albert de Bavière, prince Johann Josef Khevenhüller- agréable. Dès l'enfance, elle cultive soutenu par la France se fait élire Metsch. Son père François 1er, l'art de plaire, elle ne manque ni de empereur sous le nom de Charles empereur germanique, (duc de générosité, ni de coeur. Un soir VII (1742). Marie-Thérèse accorda Lorraine, sous le nom de François d'hiver ses élans se portent sur les toutefois la Silésie à la Prusse III), renonça au duché de Lorraine misères des faubourgs de Vienne; (1742), mais elle reconquit la en faveur de Stanislas Leszczynski elle offre sa modeste cagnotte avec Bohême et occupa la Bavière, obli- et reçut le grand-duché de Toscane ces mots: “Voilà cinquante ducats, geant Charles-Albert à négocier en après son mariage avec Marie- c'est tout ce que j'ai, permettez faisant élire son mari, François de Thérèse, impératrice d'Autriche, qu'on les distribue à ces malheu- Lorraine, empereur (François 1er) à reine de Hongrie et de Bohême. reux”. Francfort. La pragmatique sanction fut reconnue, Marie-Thérèse Solennelle, humaine, véri- conservant l'intégralité de ses terri- table bourreau de travail, l' "Augus- toires, sauf la Silésie, conservée tissima", est sans cesse à conduire Quelques années avant la par la Prusse. Quelques semaines les affaires de l'Etat. À trente-huit naissance de Marie-Antoinette, un avant la naissance de Marie- ans, elle en est à sa quinzième gros- conflit européen éclata à la mort de Antoinette un spectaculaire renver- sesse sans qu'elle en ait perdu pour l'empereur Charles VI, qui, en sement des alliances allait s'opérer. autant sa vigueur, son éclatante vertu de la pragmatique sanction de C'est ainsi que, le 21 août 1755, santé, sa beauté généreuse. Le 1713, acte par lequel l'empereur Kaunitz, ambassadeur à Versailles baptême est célébré dès le lende- n'ayant pas d'héritier mâle assurait (1750-1753) puis chancelier d'Etat main, à midi. L'archevêque de à sa fille Marie-Thérèse sa succes- (1753-1792), entame des tracta- Vienne lui confère alors les pré- sion et la transmission de ses Etats, tions discrètes avec Louis XV, par noms de Maria Antonia Anna laissait son trône à celle-ci. Les le truchement de Madame de Josépha Joanna. Quant à son père, droits de cette dernière furent Pompadour. Le chancelier objur- l'empereur François ler, s'il n'exerce contestés par de nombreux princes, gue le roi de France d'oublier ses aucune autorité politique, celui-ci parmi lesquels Frédéric II de vieux préjugés contre l'Autriche. Il n'en est guère chagriné. "Je ne suis Prusse. Le ministre Fleury poussa faut en finir de la rivalité des qu'un homme comme les autres" se la France à entrer dans la coalition Bourbons et des Habsbourg. Le lys plaît-il à répéter. en s'alliant avec la Prusse, tandis doit s'unir à l'aigle impériale. En que Marie-Thérèse s'alliait avec septembre. 1755, Londres et Saint- Marie-Antoinette n'a pas encore l'Angleterre et les Pays-Bas. Pétersbourg scellent une conven- dix ans, lorsqu'il succombe, bruta- Frédéric II de Prusse ouvrit les hos- tion aux conséquences imprévi- lement à une attaque d'apoplexie, tilités en envahissant la Silésie sibles. Aussitôt, Frédéric II, crai- 21
gnant d'être isolé, rompt avec la Habsbourg. Choiseul dirige alors fois vifs et doux selon les circons- France son alliée traditionnelle les affaires étrangères depuis 1758. tances, le nez fin et busqué, la pour conclure, avec Londres, le Né à Nancy en 1719, ses origines bouche fort menue avec la lèvre traité de Westminster signé le 16 lorraines l'inclinent à renforcer la inférieure qui s'épanouit à janvier 1756. Mais déjà Paris et nouvelle alliance. Décidé à prépa- l'Autrichienne. Le passage de Vienne ont progressé sur la voie de rer la revanche contre l'Angleterre, Marie-Antoinette dauphine, dans l'entente. Le 20 novembre 1755, il renforce et modernise l'armée et les villes, en mai 1770, fut annoncé moins de trois semaines après la la marine, négocie l'achat de la à tous. Pour cela l'état des routes naissance de Marie-Antoinette, Corse (1768) et conclut le pacte de que le cortège doit emprunter fut l'impératrice et son époux jettent famille entre les Bourbons (1763). entretenu et embelli. Voici les bases d'un accord. Le traité de d'ailleurs l'extrait d'un document Jouy-en-Josas, le 1er mai 1756, En 1761, il caresse l'idée d'un qui concerne ces événements consacre leur alliance défensive. mariage qui rapprocherait davanta- "De par le Roi, Louis L'année suivante, la brusque agres- ge encore les deux dynasties. Le 24 Guillaume de Blair, chevalier, sei- sion de Frédéric II de Prusse contre mai 1766, l'ambassadeur d'Autriche en gneur de Boisemont, Courdimanche la Saxe, avec le soutien de France, le prince Stahremberg, et Cernay, conseiller d'État, inten- l'Angleterre, entraîne l'adhésion informe l'"Augustissima" que le dant de Justice, Police et Finances d'Elisabeth de Russie à la coalition mariage d'une archiduchesse en Alsace. Comme voici le moment austro-française ! Ainsi s'ouvre la d'Autriche avec le nouveau dau- où la route de Saverne à guerre de Sept ans (1756-1763) qui phin Louis Auguste, le futur Louis Strasbourg, passant par Wiltheim, s'achèvera au grand désavantage de XVI, peut-être considéré comme va être continuellement fréquentée la France. Sur terre, la lutte fit rage décidé et assuré, grâce aux bons pour le service du passage de en Europe centrale. Stanley offices de Choiseul. Si Marie- Madame la Dauphine ; qu'il est Kubrick immortalisa cette guerre Antoinette est retenue, c'est que nécessaire, pour cet effet, que cette dans un film, Barry Lindon. l’âge de celle-ci, un an de moins route soit tenue libre, et surtout de que son futur prétendant, semble le prévenir qu'elle ne soit pas rompue La France et l'Autriche soute- plus adéquat. Marie-Thérèse envi- de nouveau par les grosses voitures nues par la Russie, la Suède et sage avec bonheur l'idée de voir la qui ont coutume de la fréquenter. A quelques princes allemands, rem- plus jeune archiduchesse coiffer un ces causes : Nous Conseiller d'État portèrent quelques succès puis “jour la plus belle couronne du Intendant en Alsace, faisons défen- essuyèrent de nombreux revers monde". se, sous peine de cinq cents livres face à Frédéric II de Prusse d'amende, à tous Rouliers et (notamment Rossbach et Leuther). Le 21 avril 1770 un impres- Voituriers, ainsi qu'aux Conducteurs Sur mer et dans les colonies, sionnant cortège de cinquante sept des Voitures publiques, de fréquen- l'Angleterre accula à la défaite voitures que précédent trois pos- ter, à compter de ce jour jusque et Montcalm au Canada (1756) et tillons sonnant du cor quittent compris le dix de ce mois ladite Lally Tollendal aux Indes. Par le Vienne. Le 7 mai, la voiture de route de Saverne à Strasbourg, traité de Paris (1763) Louis XV Marie-Antoinette s'engage sur le passant par Wiltheim. Leur enjoi- cédait à l'Angleterre le Canada, pont de Kehl qui franchit le Rhin à gnons de passer pendant ledit tems l'est de la Louisiane, quelques îles Strasbourg. Le mariage est fixé le par la route d'Hochfelden et des Antilles, le Sénégal et presque 16 mai à Versailles. Les specta- Brumpt ; et, en cas de contraven- toutes ses possessions en Inde. En teurs, sur la route du cortège, peu- tion, autorisons tous Conducteurs 1763, Marie-Thérèse d'Autriche vent admirer le visage de Madame des Ponts et Chaussées, et autres, à cédait définitivement la Silésie à la la Dauphine. Les contemporains arrêter les voitures et chevaux, et Prusse. vantent le charme qui se dégage de de les mettre en fourrière pour sa personne. Son visage ovale, est répondre de l'amende. A l'effet de Il n'est plus de salut pour la particulièrement séduisant. Elle a quoi enjoignons aux Baillis, France, ruinée et humiliée, que de les cheveux d'un blond cendré, les Prévots et Préposés de donner renforcer son amitié avec les yeux bleus un peu saillants, à la main forte à ceux qui arrêteront 22
lesdites voitures. Et sera notre pré- De Versailles, un détache- relais nécessite 386 chevaux. Il a sente Ordonnance imprimée dans ment de la maison du roi, parti fallu réquisitionner des attelages les deux langues, lue, publiée et depuis le 15 avril, doit rencontrer jusque dans les postes de affichée par tout où besoin sera, madame la Dauphine pour la Périgueux, Angoulême et Pont- afin que personne n'en prétende prendre en charge. La cour françai- Saint-Esprit. cause d'ignorance. se attend fébrilement, suivant un Fait à Strasbourg, le 2 mai 1770. protocole bien établi, l'instant Madame la comtesse de Signé DE BLAIR ; et plus bas, par solennel où la suite autrichienne Noailles est dame d'honneur de Monseigneur DESMARAIS ". doit effectuer la "remise" de mada- Marie Antoinette. La duchesse de me la Dauphine. Un pavillon a été Villards, dame d'atours. Une pléia- construit pour la circonstance à de de personnes de qualité entoure La route qu'emprunte la Strasbourg. Le magistrat de la ville la future reine de France. Un Dauphine pour se rendre de a prêté son plus riche mobilier. Peu maître de cérémonie, un aumônier, Strasbourg à Versailles est pro- élevé, il se compose de deux appar- un chapelain, un chirurgien, un grammée suivant un plan bien éta- tements, autrichien à l'est, français apothicaire, un maître d'hôtel, 25 bli. Le trajet est celui qu'emprun- à l'ouest, séparé par un grand salon, femmes de chambre, 8 fourriers, tent régulièrement les chevaux de où doit avoir lieu la cérémonie. Au des officiers de cuisine, boulan- poste pour la distribution du cour- milieu de la pièce, une table recou- gers, marchands de vins, domes- rier. Toutes les villes traversées verte de velours cramoisi symboli- tiques, etc... choisis pour "leur rivalisent d'empressement et d'é- se la frontière. Tout a été étudié bonne mine et leur éducation". clat. Les dates de passage sont, pour "mettre à couvert la délicates- pour Strasbourg, le 7 mai 1770, se des deux cours". Le 9 mai, après les honneurs Saverne, le 8, Nancy, le 9, Bar-le- militaires à Lunéville, la Dauphine Duc, le 10, Châlons-sur-Marne, le La "remise" effectuée, la atteint Nancy, capitale de ses 11, Soissons, le 12, séjour à princesse remonte dans son carrosse ancêtres paternels. Le lendemain, Soissons, le 13, Compiègne, le 14, suivie de la cour française et autri- 10 mai, après avoir passé la nuit à à la Muette, le 15, Versailles, le 16. chienne. Madame la Dauphine va l'Hôtel de la Reine, place Louis XV résider pour la nuit au palais épis- -l'actuelle place Stanislas, où se Un signalement est transmis copal. Le soir, Strasbourg s'illumi- trouve un témoignage de son pas- de ceux qui doivent se réunir sur la ne pour fêter son illustre visiteuse. sage puisque, au premier étage, route de madame la Dauphine. En Le 8 mai, en début d’après-midi, dans le grand salon, il y a une copie voici un petit extrait en respectant Marie-Antoinette et sa suite se met de la peinture "Marie-Antoinette à l'orthographe de l'époque. Le capi- en route pour Saverne, où elle arri- la rose" peinte par Madame Vigée- taine : "Louis Bernard, c'est un ve vers sept heures du soir. Vers Lebrun en 1777, et un buste posé petit homme d'environ 5 pieds, le neuf heures, un feu d'artifice sert sur le socle de la cheminée- elle se visage basané et un oeil louche de de prélude à un banquet de deux rend sur les tombeaux de ses 36 à 40 ans. Giraud il est de la cents couverts. Le lendemain ancêtres et prie devant l'autel au taille de 5 pieds 4 pouces, le visage matin, 9 mai, après la messe, Marie couvent des Cordeliers. Le cortège blanc, cheveux châtains, les yeux Antoinette fait ses adieux à tous prend ensuite la route de Toul où gris, environ 45 ans. Colin, il est de ceux qui l'ont accompagnée depuis doit se trouver le prochain relais taille de 5 pieds, 6 pouces, ayant Vienne. Seul le prince Stahrenberg aux chevaux, et continuer ensuite l'air imbécile, cheveux bruns, ainsi et l'abbé Vermond l'accompagnent sur Commercy. que la figure, âgée d'environ 45 jusqu'à Versailles. ans. Gaye, il est de taille de 5 pieds La poste aux chevaux, créée 3 pouces, portant perruque, les L'immense cortège royal, en 1477 pour le courrier du roi, yeux rouges et pleurants, âgé de 50 précédé de 50 gardes du corps n'est connue à Paris, dans un bâti- ans". reprend la direction de l'occident. ment déterminé qu'à partir de 1537, La caravane est plus importante à l'enseigne de Saint-Etienne, à encore qu'en Autriche. Chaque l'angle des rues d'Enfer (Henri 23
Barbusse) et des Francs-Bourgeois Ce jour-là, est peut-être pré- vies par les nouvelles diligences, (Monsieur le prince). Au 12 mai sent au passage de la future reine, messageries et autres voitures 1791, le relais de poste aux che- François Florent de Valory, né à publiques. Il nous donne ainsi une vaux de Toul se situait à l'emplace- Toul en 1755. Ce personnage, à description pittoresque de ce que le ment de l'actuel cinéma, rue de l'âge requis, sert dans les gardes du cortège royal accompagnant Marie Rigny ; il comprenait 32 chevaux, corps du roi et défend le palais de Antoinette a pu observer à l'é- le maître de poste était un nommé Versailles lors des journées du 5 et poque. Gérard. Celui de Nancy compre- 6 octobre 1789. Mais surtout il par- nait alors 36 chevaux et celui de ticipe à la fuite de Varennes, le 21 En voici quelques extraits : Velaine (Poste de Velaine), 28. juin 1791. C'est lui qui prépare les "Arrivez à la Patte d'Ecrouves.. Il y Pour devenir maître de poste, il fal- chevaux des relais pour la berline a une avenue de noyers qui conduit lait être pourvu d'un brevet du roi, royale en fuite. Infatigable, il va au moulin de la Patte à droite, sur comme l'atteste cette loi des 23-24 galoper 24 heures sans disconti- le ruisseau d'Ingressin. Quittant le août 1790 : "Les postes aux lettres, nuer pour sauver Louis XVI et hameau de la Patte, on descend en postes aux chevaux, et messageries Marie-Antoinette accompagnés de tournant à droite ; arrivé au bas, continueront à être séparées quant leurs enfants, Louis-Charles, le on passe sur une arche (...) arrivé à l'exploitation, mais, pour que ces futur Louis XVII, mort au Temple en haut on voit précisément (...) la établissements puisent s'entraider en 1795 à l’âge de 10 ans, sa soeur ferme de Bois le Comte (...). Arrivé et ne pas se nuire, ils seront réunis Marie-Thérèse, la future Madame au haut de la côte, on aperçoit la dès à présent sous les soins du Royale, madame Elisabeth la soeur ville de Toul et l'abbaye de S. Evre commissaire des postes nommé par du roi et enfin madame de Tourzel, à sa droite. Le mont d'Annon est le roi pour remplir les fonctions du gouvernante des enfants de France. plus loin à l'horizon, avec les ci-devant intendant des postes et D'autre part, le 31 mai 1791, sur les Voges. Descendant la côte et regar- messageries (...). Les maîtres de ordres de Louis XVI, pour préparer dant à gauche, on voit la côte de poste aux chevaux continueront à son départ vers Montmédy, Barine, au bas de laquelle se trou- être pourvus de brevets du roi ". François-Claude-Armand de Bouillé, ve la chapelle de S. Vincent, au Par décret de l'assemblée nationale lieutenant général des armées du bord des vignes ". du 25 avril 1790, Louis XVI accor- roi, commandant et général de la de une gratification annuelle de 30 Moselle et de la Meuse, ordonne " Arrivez à Bellevue... (entrée de livres par tête de cheval aux que deux escadrons du 6e régiment Toul). C'est une belle et grande maîtres de poste. Cette fonction de Hussards partiront de Toul pour maison à gauche qui renferme une officielle disparaîtra à l'apparition se rendre à Varennes et à Dun. Ces manufacture considérable de du chemin de fer. deux escadrons auront pour mis- fayance, privilégiée du Roi, il y a sion d'attendre la berline royale et une enseigne sur la grande route C'est dans l'après-midi du 10 de l'escorter. Les affres de qui donne connaissance de tout ce mai que le cortège royal et madame Varennes terminés, François- qui s'y fabrique. De cet endroit, on la Dauphine arrivent à Toul pour Florent de Valory se retira à Toul découvre entièrement la ville de relayer. en 1816 après avoir épousé une Toul (...) au-dessus de Toul, on certaine mademoiselle de Raigecourt, aperçoit les bois de Hayes qui est La Révolution française fut chanoinesse de Remiremont. considérable (...) quittant la route, une sombre époque pour les on tourne à gauche, après avoir archives. À Toul, il n'existe aucun En octobre 1777, L. Denis, passé sur un pont et sous la porte témoignage concernant le passage géographe, dresse une topographie de France, on entre dans la ville de de Marie-Antoinette. Mais il est de la route allant de Saint-Dizier à Toul... (...). On remarque encore possible qu'un relais fut aménagé Nancy. Pour 30 sols, le voyageur dans la ville de Toul, l'hôpital mili- pour la circonstance, car le relais peut se procurer, à la librairie taire, l'hôpital S. Charles, l'hôtel de Toul, ne pouvait contenir, Sorin, rue Saint-Jacques à Paris, le Dieu, la Maison Dieu, etc... Le comme on l'a vu, qu'une trentaine de conducteur français, un "guide commerce de Toul est en vins, chevaux, et il en fallait bien plus. vert", contenant les routes desser- fayance, cuirs, et en belles toiles 24
qu'on y fabrique et qu'on y blan- "Arrivez à Dommartin... Traver- place de la République ? En règle chit. Le marché s'y tient les mercre- sant ce village, on laisse deux générale, la distance d'un relais au di et vendredi, une foire le vendre- auberges à gauche et l'église à suivant et de 15 à 20 km. Toul est di d'après la Quasimodo, et une droite ; côtoyant le mur du parc, on donc bien celui qui sera utilisé au autre le 4 septembre, qui durent 3 se trouve en face du château à départ de Nancy. Une autre hypo- jours. La poste part de Paris pour droite ; il y a une maison après le thèse est que la suite royale Toul, tous les lundis, jeudis et parc. Un peu plus loin, on monte en emprunte tout simplement la route samedis à midi. Cette ville est à quittant Dommartin ; on voit bien qui contourne Toul, de la porte 134 348 toises, au levant de Paris. Toul à gauche avec l'abbaye de S. Moselle vers la porte de France, en A 6 lieues de Nancy, 14 de Metz Mansuy (...) ". relayant à l'extérieur. Saura-t-on (...) ". Lu et approuvé, ce 16 mai 1778. jamais ? Marie- Antoinette arrive à Robert de Vaugondy, Censeur Versailles le 16 mai, acclamée, "Avant de sortir de Toul, on laisse Royal. aimée, admirée, pourtant Vienne ne la place Dauphine à droite et les la reverra jamais... casernes à gauche après lesquelles Peut-on penser que le cortège on passe sous la porte de la de madame la Dauphine pénétra à Moselle. Quittant la poste, on voit Toul par la porte Moselle pour le Jard à droite avec une belle fon- repartir sur la route de Bar-le-Duc taine, après laquelle on passe la par la porte de France ? Le relais Sources historiques provenant Moselle sur un beau pont nouvelle- s'effectuant peut-être au centre des archives de Bar-le-Duc, ment bâti (...)". ville, place Dauphine, l'actuelle Soissons, Nancy et Strasbourg. 25
Vous pouvez aussi lire