Marrakech Marque mondiale - Les documents de - L'Economiste
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VEND. 18, SAM. 19 & DIM. 20 JUIN 2021 - N°6035 NE PEUT ÊTRE VENDU SÉPARÉMENT DÉPÔT LÉGAL 100/1991 DIRECTEUR DE PUBLICATION KHALID BELYAZID
Les documents de
version 2015
Système de Management de la Qualité
certifié ISO 9001 version 2008 par
BUREAU VERITAS MAROC
Marrakech
Marque mondiale
En partenariat avec
I
Dossier Marrakech
Sommaire
n Les champions de Marrakech XVI
n La «World Cup» du tourisme en octobre XVIII
n Tourisme: L’objectif MICE dans la ligne de mire XX
n 51 mesures pour relancer l’économie XXII
n Un plan Marshall pour rétablir la confiance XXIV-XV
n Comment l’industrie agroalimentaire se réinvente XXVI
n Une marque indétrônable II
n Marrakech retrouve le sourire IV & VI
n Tourisme: La relance décryptée par les acteurs VIII-IX-X
n Un fonds régional pour accélérer le redémarrage
du tourisme XII & XIV
n L’industrie des plantes aromatiques et médicinales se confirme XXVIII
n L’artisanat reprend des couleurs XXIX
n Nouveau rôle du CRI: Les grands chantiers en marche XXX & XXXI
Président d’honneur: Abdelmounaïm Dilami
Directeur de publication: Khalid Belyazid n Investissements: Toujours dans les starting-blocks XXXII
Rédacteur en Chef: Mohamed Benabid n L’OCP, partenaire de taille pour la région XXXIII
Secrétaire générale de la Rédaction: Meriem Oudghiri
n Zones industrielles, parc industriel: Une thérapie pour le foncier XXXIV
Macro-économie, Service Web
Micro-économie, Finances & Marché El Hadji Mamadou Gueye, Hicham Lafriqi,
Maha Basraoui, Fatima Zahra Belharar
Khadija Masmoudi (Grand reporter)
Hassan El Arif (Grand reporter)
Documentation
Franck Fagnon (Grand reporter) Chef des photographes: Saïda Sellami
Mohamed Ali Mrabi (Grand reporter) Photo-journalistes: Abdelmjid Bziouat, Ahmed Jarfi
Moulay Ahmed Belghiti (Grand reporter)
Mohamed Chaoui (Grand reporter senior) Directeur Digital et Marketing
Fatim-Zahra Tohry (Resp. pages internationales) Riad Mawlawi
Publicité
Enquête, Justice, Société Directrice commerciale et marketing
Amin Rboub (Grand reporter) Sandrine Salvagnac
Faiçal Faquihi (Grand reporter) Directeurs de clientèle:
Amine Boushaba (Grand reporter) Imane El Azdi, Khalid El Jaï, Abderraouf Jaâfari, Zine El Abidine Alaoui,
Mohamed Hamdaoui, Mouna Elouattassi Grangier, Benaïssa Benamar,
PME - Régions, desk Hfaiedh Zeramdini
Directeurs de clientèle agences: Amal Cherkaoui, Thierry Del-Valle
Rédactrice en chef: Radia Lahlou
Karim Agoumi (Responsable desk) Directeur de la Communication
Youssef Triki
Aziza El Affas (Casablanca)
Badra Berrissoule (Marrakech) Administration
Youness Saâd Alami (Fès)
Noureddine El Aïssi (Rabat) Directeur administratif & financier
Ghizlaine Badri (Essaouira) Samir Essifer
Ali Abjiou (Tanger) Responsable qualité - Abonnement: Leila Sadek
Ali Kharroubi (Oujda) Responsable d’Edition: Abdelhak Tisfoutar
Enseignement, Révision
Formation, Recherche Mohamed El Bekri, Najoua Norredine n Marrakech se transforme en cité du savoir XXXV
Ahlam Nazih (Grand reporter)
Tilila El Ghouari Montage
Dessinateur-caricaturiste: Rik
Chef de service: Abdelaziz Ouahid n Universités: Cadi Ayyad tient le haut du pavé XXXVI
Saïd Fakhreddine, Salima Michmich,
Mohcine Sorrane, Youssef Laaraich n L’Université polytechnique Mohammed VI dans la cour
Assistante de Rédaction: Samira Barouk www.leconomiste.com - redaction@leconomiste.com
publicite@leconomiste.com
des grands XXXVII
70, Bd Massira Khadra, Casablanca - Tél.: 05.22.95.36.00 (LG)
Fax Rédaction: 05.22.39.35.44 - Fax Commercial: 05.22.36.46.32
n Comment Marrakech est devenue
Fax Annonces légales: 05.22.36.58.86
Distribution: Sapress, Impression: Eco-Print, Casablanca - Tél.: 05.22.66.40.78/79/80
une marque mondiale XXXVIII & XXXIX
L’Economiste est une publication du groupe Eco-Médias,
filiale de Trispolis S.A. n Ces jardins prisés par le monde XL
Vendredi 18 Juin 2021
II
Dossier Marrakech
Une marque indétrônable
n Pôle touristique, agro
industriel et artisanal de réfé-
rence
n Marrakech ne manque pas
d’atouts pour nourrir sa posi-
tion de leader
Q UE ce soit pour son tou-
risme, son industrie agroalimen-
taire, son artisanat, Marrakech
est une marque. Rares sont les
destinations touristiques dans le
monde qui ont construit un suc-
cès tel que celui de Marrakech.
La ville ocre séduit par ses atouts,
et s’impose désormais comme
une marque. Dans le tourisme,
Marrakech a gagné son pari
d’élever son activité touristique
à une phase industrielle avec une
visibilité et un référentiel qui part
de très haut. Le revers de la mé-
Rares sont les destinations touristiques dans le monde qui ont construit un succès tel que celui de Marrakech. La ville ocre séduit par
daille est que la machine mettra
ses atouts, et s’impose désormais comme une marque (Ph. Mokhtari)
du temps à se redresser après une
crise comme celle de la Covid, l’artisanat est déjà en train de re- Marrakech dispose d’un autre atout sons secondaires ou des projets
mais se redressera tout de même. bondir. Un secteur qui fait la dif- de taille: ses universités publiques d’hôtels comme Adriana Karem-
Parce que le tourisme est struc- férence pour Marrakech. et privées qui lui permettent au- beu ou Cristiano Ronaldo, action-
turellement très diversifié et que Outre ses artisans reconnus à jourd’hui de se positionner en tant naire dans l’hôtel Pescana CR7 ou
parmi les facteurs qui augmentent l’échelle mondiale, la ville compte que «cité du savoir». encore feu Yves saint Laurent qui
la résilience d’une destination, la plus de 200 PME qui ont développé a créé un jardin musée et a fait de
diversité de l’offre. Marrakech la niche de «l’art de vivre» et contri- Marrakech une destination d’ins-
buent à faire connaître le savoir-faire Cité du savoir et fief de la piration, Maître Gims, devenu un
compte plusieurs pôles d’attracti-
vité qui autorisent un développe- du made in Morocco à l’étranger recherche marrakchi et bien d’autres... Un
ment multiple: du tourisme d’af- avec une capacité de production en patrimoine riche, une dynamique
faires au tourisme patrimonial et volume considérable. Marrakech Safi D’abord, l’offre émane du culturelle, la ville ocre ne manque
culturel, au tourisme de nature… est une région où l’industrie agroa- secteur public, l’université Cadi pas d’atouts pour nourrir, en per-
De véritables atouts pour rebondir limentaire destinée à l’exportation Ayyad de Marrakech qui se classe manence, sa marque. D’une des-
après la crise. Par ailleurs, la des- a résisté. Avec 635 unités, la région parmi les premières universités tination folklorique, Marrakech,
tination est à 3 heures de tous les représente 8% des investissements au marocaines et africaines grâce s’est, au cours des vingt dernières
pays européens et est très appré- niveau national et 16% des exporta- notamment au dynamisme de années, transformé à coup d’ingé-
ciée par les Marocains. Ce sont tions industrielles du royaume. Elle ses chercheurs. Le privé lui em- nierie événementielle en une capi-
autant d’avantages qui plaident dispose d’un ADN industriel qui pro- boîte le pas dans la métropole de tale mondiale des rendez-vous «se-
en sa faveur. met un véritable rebond post Covid Marrakech avec une offre très lect». Le retour de ces événements
grâce aux nouveaux investissements diversifiée. Et c’est aussi dans se fera progressivement. D’ores
prévus dans le secteur. La métropole la région qu’est installée la pre- et déjà, l’Organisation mondiale
Capitale de «l’art de vivre» Marrakech compte des unités cham- mière université polytechnique du tourisme a fait confiance à
pionnes au niveau national dans la privée fondée par l’OCP. Il s’agit Marrakech et y tiendra sa grande
La crise a certes eu ses effets, transformation d’olive ou encore le de l’université Mohammed VI messe en octobre prochain. Enfin,
mais de tout temps, le système conditionnement de thé, mais aussi Polytechnique de Benguerir. Un Marrakech est une terre de tour-
touristique a résisté malgré les dans le BTP, dans le mobilier ur- campus qui aspire à devenir un nage. Le nombre de productions
chocs et perturbations en pro- bain.... Ce sont d’ailleurs les usines hub catalyseur et fief régional qui y ont été tournées ferait pâlir
venance de l’environnement ex- qui ont maintenu le rythme de tra- de la recherche, de l’innovation d’envie plusieurs studios. Même
terne. Ce sont toutes ces raisons vail à Marrakech Safi durant l’année et de l’entrepreneuriat qui par- en période de Covid, le tournage
qui poussent les professionnels à 2020, tout comme l’activité minière ticipe également au lancement des films, des spots, des émissions
garder espoir, surtout maintenant et notamment celle des phosphates d’un fonds R&D qui financera ne sont pas arrêtés. Ils reprennent
que les vols spéciaux ont repris. qui n’a pas été perturbé par la pan- des projets dans des secteurs de plus belle maintenant que la
Ils savent aussi qu’il faudra plus démie. C’est dans la région Mar- stratégiques pour le Maroc. Mar- programmation aérienne est de
d’un an pour revenir aux réali- rakech Safi que se trouve en effet le rakech, ce sont aussi ces jet set retour. o
sations de 2019. En revanche, 3e gisement mondial de phosphates. qui y sont installés avec des mai- Badra BERRISSOULE
Vendredi 18 Juin 2021
IV
Dossier Marrakech
Marrakech retrouve le sourire
n Et rouvre ses portes aux tou- que les vols spéciaux ont repris
ristes nationaux, MRE et étran- depuis le 15 juin, l’espoir est per-
mis. C’est un grand soulagement
gers pour les salariés dont l’emploi est
sauvegardé même si les établisse-
n Tous les marchés émetteurs ments vont fonctionner avec des
effectifs réduits qui seront renfor-
sont concernés cés au fur et à mesure de la pro-
gression des vols et du retour des
n Les professionnels appellent touristes.
Pour les patrons et établisse-
de poursuivre cette relance ments financiers, en revanche, la
rentabilité sera décalée, le temps
O UI, le tourisme à Marrakech que l’établissement puisse at-
a traversé sa pire crise conjonc- teindre un seuil de rentabilité cor-
turelle, oui, il a les capacités de rect.
rebondir. Reste à savoir sur quelle Toutefois, employés et em-
durée? Les scénarios les plus op- ployeurs sont conscients qu’il va
timistes tablent sur 18 mois au falloir mettre les bouchées doubles
moins. En effet, il faudra plusieurs pour relancer la machine. Techni- Créé en 1913, conçu par Henri Prost, le Guéliz reste un quartier emblématique pour
mois pour passer de 5% de taux quement, la cité ocre devrait re- Marrakech. Le quartier qui ne se démodernise pas (Ph. Mokhtari)
d’occupation à un taux moyen de trouver les 60 fréquences spéciales
40%, seuil de rentabilité pour l’in- par semaine qu’elle accueillait en des 496 fréquences hebdomadaires professionnels se réjouissent de ce
dustrie hôtelière. Mais, maintenant juillet 2020. On est certes très loin que son aéroport enregistrait en premier pas. «Il faut poursuivre
2019, mais la reconstruction des cette réouverture», espère Hamid
routes aériennes prendra du temps Bentahar, président du Conseil ré-
RECONNU et nécessitera une mobilisation de gional du tourisme de Marrakech.
N 1 AU MAROC tous: compagnie nationale, ONMT,
ONDA et Région. En attendant, les (Suite en page VI)
D É C O U V R E Z La place de Jamaâ El Fna de retour
VOTRE
MAROC VU D U C I E L
(Ph. Mokhtari)
THÉORIQUEMENT, les hlay- filet social et aux dépens de leur
quias peuvent revenir faire le show. santé. Ce sont aussi, eux, les ac-
Ceux qui avec leurs histoires nous teurs du tourisme qui ont contribué
ont fait rire ou rêver, les musiciens à la réputation de la cité ocre. Aux
qui égrènent des chansons gnaouies portes des souks, la place est une
et populaires, les acrobates agiles, des principales attractions tradition-
les cracheurs de feu, les tatoueuses nelles et historiques du tourisme au
au henné, les dresseurs de singes, Maroc. Un des scénarios est que les
charmeurs de serpents, et diseuses hlayquias et les dresseurs de singes
de bonne aventure… Ces artistes reprennent du service de 10h à 16h.
ont préservé et continué à trans- Ils quitteront les lieux pour laisser
mettre ce patrimoine, sans aucun place aux groupes musicaux. o
Vendredi 18 Juin 2021
VI
Dossier Marrakech
Marrakech retrouve le sourire
(Suite de la page IV)
Pour l’heure, les touristes étrangers plit ses chambres qu’une fois les opérateurs du secteur sont affectés. effet, tous les pays aspirent à relan-
vaccinés en provenance des pays destinations balnéaires affichent La reprise post-Covid ne sera pas cer leur machine et la concurrence
qui enregistrent des indicateurs po- complet. Cette année, la donne aussi facile. «Au mieux, nous at- sera rude. «Mais on parle aussi de
sitifs dans le contrôle de la situation pourrait changer et les profession- teindrons les 25% des performances tourisme de revanche pour certains
épidémiologique peuvent voyager nels affûtent leurs armes, après de 2019», estime Abdellatif Kabbaj, clients ayant été privés de vols,
au Maroc avec un certificat négatif plusieurs mois d’arrêt d’activité, hôtelier et président de la Confé- d’aventure et d’exotisme pendant
et/ou un test PCR négatif de moins pour attirer tous les segments. dération nationale du tourisme. En plus d’un an et qui ont envie de
de 48h. Les voyageurs non vacci- Ce qui pourrait faire aussi la dif- voyager», souligne Fabrice Caste-
nés peuvent avoir accès au terri- férence pour Marrakech sont ses Marrakech mérite d’être clas- lor du Radisson Blu. Si une sérieuse
toire marocain s’ils disposent d’un lieux d’animation qui n’existent programmation de l’aérien repre-
résultat négatif d’un test PCR de nulle part ailleurs au Maroc: jar-
sée en zone verte nait, la relance pourrait commen-
moins de 48 heures. Sont concer- dins, monuments, dépaysement cer dès cet été. Marrakech pourrait
nés donc plusieurs pays européens, avec Agafay, les activités de quad, S ’ IL y a un volet que le Maroc réaliser de bons scores, à l’instar
la France, le Royaume-Uni, l’Italie, de montgolfière, tyrolienne... Sans a bel et bien réussi, c’est sa gestion de ce qui avait été enregistré lors
la Belgique, les USA, la Russie… parler de l’animation nocturne qui sanitaire durant cette pandémie. Le des vacances scolaires qui avaient
Bref, tous les marchés émetteurs théoriquement devrait reprendre secteur du tourisme et toute l’écono- coïncidé avec les fêtes d’Aid Al
de Marrakech dont la proximité est du service avec les allégements mie ont été «sacrifiés» au profit de Fitr. En termes d’image, Marrakech
un avantage majeur pour les mar- annoncés. la santé. Et il est temps de tirer profit continue de jouir d’un capital émo-
chés européens. La ville n’est qu’à de cet acquis. Les autorités locales, tionnel extraordinaire avec une
trois heures d’avion des principales les professionnels, le ministère de empreinte dépassant de grandes
villes européennes. n Dans la cour des grands tutelle devraient travailler davantage destinations touristiques mondiales.
Le référentiel de Marrakech sur le classement de Marrakech en «Les fondamentaux sont toujours là
est similaire à celui des grandes zone verte. En effet, il y a même et plus vite, on se remettra sur selle,
n Haro sur le marché domes- destinations. Sur les 20 dernières des classements par région. Pour plus vite on s’en sortira», espère
tique années, rares sont les destinations l’heure, plusieurs pays émetteurs Bentahar. o
S’il y a une priorité pour les touristiques dans le monde qui ont classent le Maroc en zone orange. o B.B
professionnels du tourisme, c’est construit un succès tel que celui
bien le marché domestique pour de Marrakech. À tel point que la
lequel de nouvelles mesures ont «destination Maroc» se confond
été adoptées puisque le gouver-
nement a décidé l’allégement des
souvent avec celle de la cité ocre.
Le secteur du tourisme occupe une
Marrakech reliée à Tel-Aviv
restrictions sanitaires pour les place importante dans l’économie
personnes vaccinées en plus de de Marrakech, vu les recettes qu’il
la réouverture des plages et des génère, les emplois qu’il crée et
salles de cinéma, les restaurants son rôle dans la dynamisation des
et les bars qui profitent désormais autres secteurs. Avant le Covid,
d’un report du couvre-feu à 23 Marrakech-Safi générait 3 mil-
heures. Marrakech dispose d’une lions de touristes et 9 millions de
large capacité d’hébergement (du nuitées et un chiffre d’affaires de
palace, aux 5 étoiles, des villages 22,3 milliards de DH. Il faut dire
clubs, des 4 et 3 étoiles…) avec que l’écosystème touristique de
une offre de dernière génération. Marrakech n’est pas que de l’hé- (Ph. DR)
Il est évident qu’en ces temps de bergement, c’est aussi le transport,
relance, il y aura une pression (à l’agriculture, l’artisanat, les com-
la baisse) sur les prix. Habituelle- merces… qui sont intimement liés
ment, en été, Marrakech ne rem- au tourisme et qui tout comme les
L’écosystème touristique est prêt D E très bonnes nouvelles aussi à horizon 2023. Dans le détail, il s’agit de
partir du marché émetteur d’Israël. La 30% de touristes individuels et familles,
L A création du label sanitaire que tous les hôtels de Marrakech ont compagnie aérienne Israir, deuxième
transporteur d’Israël, lance à partir de
20% business, négoce, congrès, sémi-
naires… et 50% de visites de groupes
adopté est un plus pour les établissements de la ville qui sont tous conscients
de la nécessité de professionnaliser l’offre et s’adapter au grand chambou- juillet une ligne directe entre Tel-Aviv et avec des packages pour la découverte
lement des tendances. En effet, la pandémie a complètement changé la Marrakech. Le premier vol aura lieu le du pays, les pèlerinages, les visites de
mentalité du client, de l’industrie et la structure de celle-ci. «C’est aussi 19 juillet. Marrakech se prépare à effec- synagogues. Par ailleurs, des inves-
la première fois depuis 30 à 40 ans qu’on a la chance de rebâtir le secteur tuer une grande percée sur ce marché tisseurs israéliens seraient en train de
touristique dans un sens plus agréable pour le client, pour l’environnement en formant 30 guides accompagnateurs. négocier pour le rachat de deux hôtels
et pour les acteurs touristiques», estime James Mc Gregor, spécialiste dans Depuis l’annonce de la normalisation de Marrakech. Auparavant, quelque
l’écotourisme. «Bien sûr, il faudra attendre 2022, voire 2023 pour retrouver des relations, les professionnels maro- 30.000 visiteurs/an se rendaient au
les niveaux de 2019, mais nous avons appris à rester résilients», souligne cains et israéliens affûtent leurs armes. Maroc, essentiellement pour le recueil-
Hamid Bentahar, président du conseil régional du tourisme de Marrakech- L’idée est de capter les flux de touristes. lement et les rituels. Parmi les villes les
Safi. En 2019, Marrakech avait réussi à réaliser une hausse de 30% sur trois Les toutes premières prévisions de ce plus prisées par les touristes de confes-
ans (2017/2018/2019), devenant un cas d’école, non seulement pour le partenariat tablent sur un volume de sion juive, figurent Marrakech, Essaoui-
Maroc, mais aussi pour l’Afrique. o 100.000 à 120.000 arrivées dès cette ra, Taroudant, Tinghir, Azemmour, Béni
année pour aboutir à 200.000 touristes à Mellal, Sefrou, Errachidia. o
Vendredi 18 Juin 2021
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VIII
Dossier Marrakech
Tourisme: La relance
n Le produit Marrakech doit et par là même les touristes. A n «Il n’y aura pas de sortie de crise sans aérien»
ces questions et d’autres concer-
se réinventer nant les leviers pour la relance et P OUR Abdellatif Kabbaj, la re-
le maintien de la compétitivité de prise passe par la sécurité sanitaire et
n La reprise passera par un la ville, les professionnels du tou- donc la démonstration d’une parfaite
retour de l’aérien risme à Marrakech se sont volon- applicatio,n des mesures sanitaires,
tiers prêtés au jeu des questions par la présence d’infrastructures de
réponses. Tous s’accordent à dire santé à la hauteur, la levée de restric-
n RAM devrait jouer le rôle de tions de déplacement intervilles -qui
que la sécurité sanitaire, et des
locomotive a commencé pour les personnes vac-
assurances voyage aux normes cinées- et l’ouverture totale des fron-
internationales sont le contrat de tières. Sans cela, on ne peut parler
La reprise du tourisme à Mar-
base du tourisme aujourd’hui. de relance. Autre levier pour le pré-
rakech suscite encore de nom-
breuses interrogations auprès La plupart pensent aussi que la sident de la CNT, l’assouplissement
des opérateurs de la ville. Elles se ville ocre doit se réinventer pour des règles aux frontières, l’accélé-
concentrent principalement au- s’adapter aux mutations du sec- ration du programme de la vaccina-
tour de la capacité à reconstruire teur et qu’il est vital de mener des tion. Concernant la compétitivité de
les liaisons aériennes, à récupérer actions concertées pour faire redé- Marrakech sur le plan international, Abdellatif Kabbaj, président du Groupe
les parts des marchés émetteurs coller l’aérien. Verbatim.o Kabbaj estime que Marrakech béné- Kenzi (Ph. L’Economiste)
ficie d’un capital de confiance, d’une infrastructure en termes de capacité
hôtelière et d’animation et de la proximité puisque la ville est à 3 heures
n «N'oublions pas que les touristes auront l'embarras de tous les marchés. «A mon avis, c’est même la ville qui rebondira le plus
rapidement, une fois le ciel totalement ouvert. Marrakech rassemble tous
du choix» les atouts et devrait conserver sa place de numéro 1 en Afrique». Il n’y aura
pas de sortie de crise sans aérien. RAM devrait jouer le rôle de locomotive
P OUR Fabrice Caste- pour reconnecter Marrakech à ses principaux marchés émetteurs tradition-
lor, DG du Radisson Blu, la nels, mais aussi émergents, insiste-t-il. «Le PDG de la compagnie nationale
relance est à résumer en 2 avait promis de mettre en place 5 routes aériennes sur Marrakech. De leur
mots: confiance et réinven- côté, les régions devraient jouer leur rôle en soutenant les compagnies qui
tion. «Confiance car dans reprendront dès l’ouverture du ciel».
ce contexte encore troublé,
une des grandes priorités des
voyageurs reste la sécurité n «C'est l'occasion de repenser l'offre»
dans les destinations propo-
sées. Nous le voyons bien P OUR Mustapha
avec les codes couleurs qui Amalik, «il est temps de
sont autant de (plus ou moins) réviser notre façon de
bons points distribués à tous voir les choses». L’un
les pays de la planète». Le des leviers est de repen-
Maroc (et en particulier Mar- ser l’offre pour répondre
rakech) est aujourd’hui plu- aux aspirations du mar-
tôt considéré comme un bon ché domestique qui n’a
élève et a tendance à rassu- jamais été une roue de
rer avec une communication secours contrairement à
n’allant pas forcément dans le ce que l’on fait croire.
sens des hôteliers qui s’impa- En parallèle à la recon-
tientent légitimement. quête des marchés tradi-
Les professionnels sont en tionnels, il faut anticiper Mustapha Amalik, DG d’Atlas Widan (Ph. MA)
train de se réinventer avec de Fabrice Castelor, DG du Radisson Blu (Ph. FC) une préparation de ceux qui sont déjà sur le point de démarrer notamment
nouveaux services. «Couvre- le marché israélien qui devrait être un déclic. Malgré ces mois d’arrêt, la
feu oblige, le room-service est devenu, à un moment donné, l’activité destination suscite toujours l’attention des partenaires classiques et restera
restauration principale de nos établissements». Pour rester compétitive, compétitive.
Marrakech doit, dans un premier temps, continuer à jouer à fond la carte Petit exemple: certains touristes français n’ont pas hésité à transiter
du tourisme domestique et l’international ne sera qu’un éventuel petit par la Tunisie au moment où les vols étaient opérationnels encore entre le
bonus, estime Castelor. «Pour le futur, j’imagine que les grandes zones Maroc et la Tunisie, pour regagner le Royaume. Ceci traduit l’engouement
touristiques dans le monde devraient le rester et Marrakech redeviendra de la destination. Concernant l’aérien, il me semble que l’Etat doit jouer
certainement une ville incontournable. un rôle très important à ce niveau commençant en un premier temps par
Pour autant, les touristes auront l’embarras du choix, ce que nous subventionner quelques routes. Ceci doit en effet entrer dans un plan de
devons bien garder en tête». Concernant l’aérien, toutes les opportunités sauvetage que l'Etat et la Région pourraient soutenir les compagnies qui
de niche ont été trouvées par les compagnies avec de nouvelles destina- reprendront dès l’ouverture du ciel. Enfin, il est temps que la compagnie
tions comme Israël, Dubai... se réjouit le professionnel. «C’est clair que nationale, RAM joue son rôle et assure un certain nombre de routes depuis
de passer de près de 600 vols hebdomadaires à 5 ou 10 laissera des traces les marchés classiques à étaler progressivement sur d’autres marchés.
mais je pense qu’une montée en puissance se fera, en fonction, une fois
de plus, de la demande du marché».
Vendredi 18 Juin 2021IX
Dossier Marrakech
décryptée par les acteurs
n «La certification “Welcome Safely” indispensable» n «Il n'y a pas que Marrakech, mais aussi l’arrière-pays»
POUR Lahcen Zelmat, il faudra en ces POUR Ahmed Bennani, les leviers de la relance seront aussi la promo-
temps de reprise que l’ensemble des opéra- tion de l’arrière-pays pour montrer les vrais
teurs restent vigilants quant aux mesures à atouts de la région (gastronomie, population
respecter pour éviter toute propagation de accueillante, richesse culturelle...). «Il fau-
la Covid-19, notamment par la certification dra instaurer une vraie stratégie en marketing
«Welcome Safely» pour les établissements digital pour Marrakech et sa région. En paral-
d’hébergement. «Par ailleurs, tous les opé- lèle, entamer beaucoup d’opérations PR, avec
rateurs concernés doivent proposer des pro- des célébrités et amoureux de Marrakech qui
duits répondant aux nouvelles exigences de vont être les ambassadeurs de notre destina-
la clientèle, dans le contexte actuel et tout en tion», insiste l’opérateur. Le second levier
renforçant les activités d’animation», recom- pour Bennani est de repositionner la ville en
mande l’hôtelier. Enfin, à la veille du démar- destination haut de gamme et parler de ses
rage de la saison des vacances estivales, des Lahcen Zelmat, DG de Palm Plaza palaces et maisons d’hôtes très exclusives et Ahmed Bennani, PDG du groupe
offres bien étudiées doivent également être (Ph. L’Economiste) enfin mettre en avant la diversité de l’offre Hivernage (Ph. AB)
élaborées en faveur de la clientèle nationale et des MRE. Considérant la dans notre destination (night life et animation, culture, montagne et trek-
situation vécue par toutes les destinations touristiques durant les 15 derniers king, bien-être, etc.). «Je ne doute pas un instant de la compétitivité de Mar-
mois, la concurrence sera rude du fait que chacune fera de son mieux pour rakech vu ses atouts et son positionnement. On parle toujours de la magie
drainer le plus grand nombre de visiteurs, estime Zelmat. En revanche, la ocre de la cité. Elle le restera». Concernant l’aérien, Bennani estime qu’il
reconstitution des routes aériennes, sera difficile. «C’est une action com- reste la clé pour une future reprise. Avec une bonne campagne marketing et
plexe qui nécessite la conjugaison des efforts de plusieurs intervenants et communication, Marrakech va retrouver son rythme de croissance. Il faut
l’accord des autorités gouvernementales. «Nous restons optimistes et ferons convaincre les compagnies à reprogrammer leurs vols, faire du co-marke-
en sorte que les routes considérées comme perdues soient compensées par ting avec ces compagnies et même subventionner de nouvelles destinations
le renforcement des liaisons avec d’autres marchés promoteurs». et participer à les mettre en œuvre.
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Vendredi 18 Juin 2021X
Dossier Marrakech
Tourisme: La relance décryptée par les acteurs
n «Créer une ou plusieurs compagnies low-cost natio- n «Engager des réformes pour développer le tourisme
nales» domestique»
P OUR Ali Kasmi, P OUR Rachid Assoudi, DG de Naoura
voyagiste à Marrakech, le Barrière, il faut tirer les leçons de la période
rétablissement des liaisons de crise et engager une politique à long terme
aériennes étant acté, il faut sur le développement continu du tourisme
travailler sur la vaccina- domestique et national. «L’erreur serait de
tion totale du personnel rapidement oublier et de ne pas engager les
travaillant dans l’industrie chantiers réformateurs en matière de déve-
du tourisme. Le 2e levier loppement du tourisme domestique. Un Gre-
selon le professionnel ne nelle de développement touristique national
peut être que promotion- Ali Kasmi, voyagiste (Ph. AK) doit être initié avec la participation de l’en-
nel avec une communica- semble des acteurs de l’écosystème touris-
tion ciblée vers une clientèle consommatrice du tourisme culturel, rural et tique ». Rachid Assoudi, DG de Naoura
responsable. En 2e lieu, selon le professionnel, un ac- Barrière (Ph. RA)
Autre levier, le produit. «Il s’agit d’adapter notre offre aux nouvelles cent devra être apporté au développement
tendances du consommateur final et aux nouveaux modes de distribution du tourisme durable, écologique et surtout équitable pour que l’ensemble
des voyages. Enfin, il faut activer le levier structurel au niveau des équipe- des acteurs de la chaîne de valeur touristique puisse bénéficier des retom-
ments médicaux et de la sécurité sanitaire au niveau national et adapter les bées. Concernant la compétitivité de Marrakech à l’international, l’hôtelier
couvertures médicales aux règles internationales en matière d’assurance estime qu’il sera possible à condition d’avoir l’ambition de se renouveler.
voyages». Le voyagiste estime que si ces conditions sont réunies, Mar- «Marrakech devra insuffler une culture touristique de nouvelle génération,
rakech restera dans les radars. Concernant la construction de l’aérien, le répondant aux codes de l’ère digitale et aux besoins et attentes des touristes
voyagiste recommande des incitations aux compagnies aériennes en termes du nouveau millénaire. Marrakech se devra aussi d’être un créateur d’évè-
de taxes et charges aéroportuaires et en co-investissements marketing nements de classe mondiale pour pouvoir récupérer son positionnement
et offrir des bases permanentes avec parking et handling services à prix d’avant crise. Et ainsi mettre en place une stratégie différenciatrice par
symboliques. «Il faudra aussi prendre les devants pour créer une ou plu- rapport à ses concurrents directs».
sieurs compagnies low-cost nationales à l’instar de la Turquie et l’Égypte», S’agissant de l’aérien, le professionnel estime qu’il reprendra à condi-
espère-t-il. tion que la demande pour la destination soit forte. «La notoriété de Mar-
rakech était assez bonne avant la crise avec des atouts bien connus, il
faudra néanmoins que le produit Marrakech se dote d’un relooking et
n «Un calendrier de déconfinement total serait le d’un nouveau packaging afin de susciter et créer l’intérêt des différents
bienvenu» opérateurs».
P OUR Abdellatif Abou-
n «Assurer la sécurité et mieux encadrer Jamâa
richa, l’optimisme est de
rigueur, actuellement, on El Fna»
ressent un début de retour à la
normale. «Nous serons plus POUR Ahmed El Missaouab, il suffit
rassurés dès le 15 juillet avec que le monde sache que les frontières sont
le grand retour départ des ouvertes et que les procédures au niveau
vacances. Un calendrier de des aéroports ne sont plus trop compli-
déconfinement total serait le quées pour que la relance soit actée. Selon
bienvenu, à l’instar d’autres le guide, Marrakech est un produit très
pays afin d’augmenter la visi- demandé et se vend facilement comme
bilité pour remettre dans une destination parce que la destination répond
réelle dynamique, en redon- aux attentes de tous types de clients. «Au-
nant espoir à tous les artisans, jourd’hui, le plus important à faire c’est
cafetiers, restaurateurs, trans- Abdellatif Abouricha, consultant et coordinateur en d’assurer la sécurité de nos invités et tra-
porteurs, guides, conteurs communication touristique (Ph. AA) vailler sur le produit Marrakech en enca-
de Jemaâ El Fna et a tous les milliers de travailleurs de ce secteur. Des drant les hlaykiyas et les artistes opérant
personnes qui ont besoin de visibilité et de travail dans l’immédiat». Mar- sur la place Jamaâ El Fna, en sensibilisant
rakech gardera sa compétitivité, si on lui préserve son cachet authentique les taxis, les guides, les bazaristes, les res-
et surtout sa «Bahja», sa gaieté légendaire estime le spécialiste en commu- taurateurs… aux exigences des nouveaux
nication touristique. Pour l’avenir, il recommande de garder la qualité et les touristes». Concernant la compétitivité de
bons prix pour rester compétitif et satisfaire les touristes. Un client satisfait Marrakech, la destination le restera, estime Ahmed El Missaouab, guide
(Ph. AEM)
étant le meilleur ambassadeur. «Il ne faut pas oublier que Marrakech est El Missaouab. Les professionnels n’ont
concurrente avec 50 destinations différentes et si on ne fait rien, nous ris- pas chômé depuis le début de la pandémie pour remettre à niveau l’exis-
quons de perdre des parts de marché pour 2021 et ce sont les concurrents tant et le produit de la médina. Quant à l’aérien, El Missaouab pense que
qui vont en profiter». Abouricha recommande de s’intéresser aux MRE et les routes aériennes ne sont pas perdues mais qu’elles étaient en mode arrêt
faciliter leur retour au pays. pour la période de la pandémie et que toutes les lignes seront récupérées
très bientôt.o
Vendredi 18 Juin 2021MARRAKECH-SAFI, TERRE D’OPPORTUNITÉS
1ere édition du Marrakech Investment Week
Le Centre Régional d’Investissement de Marrakech-Safi
organise la 1ère édition du Marrakech Investment Week, premier
évènement de promotion de l’investissement à Marrakech-Safi,
à l’ère post-covid.
Après plus d’une année de crise sanitaire puis socio-économique,
tous les pays du monde pensent déjà à l’après-crise et à la
relance de leurs économies respectives, portés par l’espoir des
campagnes vaccinales en cours. C’est le cas du Maroc qui a été
exemplaire dans sa gestion de la crise sanitaire et en particulier
sa politique de vaccination.
A Marrakech-Safi, les acteurs socio-économiques, publics et
privés, ont fait preuve d’une incroyable résilience. Aujourd’hui est
venu le temps de la relance et de la réinvention. Et c’est dans les
sorties de crise qu’il faut exister et communiquer plus que jamais,
pour réussir la relance de l’activité régionale.
Marrakech-Safi a des atouts indéniables à faire valoir. Cet
évènement, qui verra la participation de décideurs, d’experts
et d’acteurs socio-économiques, sera l’occasion de découvrir
les opportunités d’investissement dans la région, notamment
à travers 4 écosystèmes d’avenir où Marrakech-Safi a toute sa
légitimité :
- L’industrie du voyage et des loisirs, qui couvre les secteurs du tourisme, de l’hôtellerie, de la restauration
et de l’animation au sens large ;
- L’industrie culturelle et créative regroupant toutes les expressions et artistiques : musique, cinéma,
peinture, création digitale et virtuelle, etc.
- L’innovation et la mobilité d urable, véritable axe de développement régional avec ses pôles de
recherche et ses startups d’avenir
- L’agro-business, entre terre et mer, reflétant la richesse et la diversité de la région : conserveries,
aquaculture, plantes aromatiques et médicinales, agro-pharma et cosmétique.
Appel à projets pour l’éco-village de Sidi Kaouki
Bonne nouvelle pour les investisseurs ! Vous avez jusqu’au 21
juillet 2021 pour participer à l’appel à projets lancé par la Province
d’Essaouira, le Centre Régional d’Investissement de Marrakech-
Safi et leurs partenaires.
Situé à 26 km d’Essaouira, Sidi Kaouki est une plage de renommée
internationale prisée par les amateurs de sports nautiques, de
détente et de randonnées, qui offre des atouts indéniables grâce
notamment à la richesse de son arrière-pays.
Dans le cadre d’une stratégie de développement durable et
inclusif, axée sur l’éco-tourisme et la mobilité douce, le CRI de
Marrakech-Safi a mis en place une banque de projets novateurs,
visant à enrichir l’expérience qu’offre Sidi Kaouki, en termes
d’hébergement, de restauration, d’animation, d’activités sportives,
d’artisanat, des produits du terroir, etc.
54 lots sont actuellement ouverts à la commercialisation, de 100 m2 à 3.66 hectares. Les opérateurs intéressés
peuvent se connecter sur crimarrakech.ma/sidikaouki ou contacter directement l’antenne du CRI à Essaouira.
Les investisseurs dont les projets ont été retenus bénéficieront d’un accompagnement personnalisé, d’un
fast-track administratif et d’une visibilité accrue sur les plateformes du CRT et du CRI de Marrakech-Safi.XII
Dossier Marrakech
Un fonds régional pour accélérer le redémarrage
du tourisme
n Pour tirer les bénéfices de la région, car notre industrie pourrait
faire beaucoup mieux en termes de
l’effort collectif qui a été fait au création d’opportunités d’emplois
niveau de la santé dans les zones rurales, dans les
provinces, dans la valorisation du
patrimoine culturel et naturel, dans
n La vitesse de reprise dépen- la diversification de l’offre d’anima-
dra des moyens mis en place tion, de sports et de divertissement
pour la relance pour répondre aux nouveaux usages
des consommateurs, compléter notre
offre d’hébergement et capter des
n Les pistes proposées par les revenus plus élevés.
professionnels de la 1re destina-
-Quelles sont les opportunités
tion touristique qui s’offrent pour ce renouveau?
- Notre région compte certains
- L’Economiste: Après 15 mois des plus beaux sites du royaume, qui
consécutifs de pandémie, comment peuvent nous permettre de démulti-
relancer la machine à Marrakech? plier le potentiel et les opportunités
- Hamid Bentahar: En une seule d’investissements, de renforcer notre
phrase: continuer de libérer les offre écotourisme et de co-construire
énergies des acteurs du tourisme et avec les acteurs et les territoires de
accélérer le rythme d’ouverture des nouveaux itinéraires de développe-
liaisons aériennes. Nous avons déjà ment innovant, équilibré et raisonné.
un important acquis, la réussite de la Nous devons également continuer de
gestion sanitaire de la crise pandé- renforcer les synergies de dévelop-
mique dont nous sommes tous fiers. pement avec les autres secteurs de
Le Maroc a gagné en crédibilité et l’économie, soutenir la transforma-
nous pouvons désormais passer à la tion digitale et la compétitivité des
phase offensive. Celle de l’accéléra- acteurs, nous donner les moyens de
tion de la relance et du redémarrage. nos ambitions et être audacieux dans
C’est-à-dire continuer de simplifier et les plans que nous imaginons et pro-
harmoniser les procédures d’accueil posons pour le renouveau permanent
avec les pays émetteurs sans sacrifier Pour Hamid Bentahar, la réussite de la gestion sanitaire de la crise pandémique est un
de la destination.
ni la santé ni la relance économique, acquis, il faut passer à la phase offensive, celle de l’accélération de la relance et du redé-
lancer la nouvelle campagne de pro- marrage (Ph. HB)
- Marrakech est-elle toujours
motion multicanal pour stimuler la concilie qualité de vie, bien-être des amorcées fin 2019 dans notre plan présente dans les radars des mar-
demande nationale et internationale citoyens et des visiteurs avec déve- de transformation que nous avons chés internationaux?
et créer un choc de confiance car la loppement équitable des territoires et nommé Rak LAB, ENSEMBLE, - Fort heureusement oui, le désir
région, les professionnels de la ville, prospérité. La crise a confirmé et ac- une stratégie ambitieuse pour stimu- de voyage, l’envie du Maroc et de
l’ONMT, nos partenaires et même les céléré les tendances que nous avons ler l’emploi et l’investissement dans Marrakech reste intact, nos parte-
touristes potentiels sont prêts. Nous naires français par exemple sont tout
devons agir pour redonner l’espoir aussi impatients que nous pour la
et remettre au travail les 2,5 millions Porter à 50% la part du tourisme interne reprise totale du trafic aérien. Ceux
de marocains qui vivent du secteur du marché britannique, 2e marché
du tourisme au Maroc, les guides, les
transporteurs, les artisans, sans parler «L es crises permettent de sements hôteliers. «L’Etat pourrait
pour Marrakech, aussi. Cette crise a
trop duré mais nous devons garder la
des autres secteurs qui sont étroite- prendre des décisions plus coura- donner l’exemple avec les grandes foi car nos fondamentaux sont sains,
ment liés au tourisme et à l’hôtellerie. geuses pour poser les bases d’une institutions pour stimuler la demande nous devons redonner du souffle et
Il faut savoir que l’impact transversal transformation durable et notamment intérieure et les entreprises sui- de la visibilité sur le moyen terme
et l’effet multiplicateur du secteur du pour le tourisme interne et aborder vront». Autre action pour augmen- à nos partenaires pour permettre à
tourisme dans une région et une ville les vrais sujets, à savoir l’amélio- ter le segment du tourisme interne, notre secteur de saisir pleinement les
comme Marrakech va beaucoup plus ration du pouvoir d’achat», estime l’étalement des vacances qui influera opportunités offertes par la demande
loin que ce qu’annoncent les chiffres. Hamid Bentahar. En effet, et selon sur les prix et permettra également internationale encore une fois sans
des études de l’ONMT, à peine 10% aux marocains de bénéficier de ta- sacrifier la santé. Ce n’est pas chose
- La pandémie a-t-elle accéléré des Marocains peuvent se permettre rifs hôteliers plus attractifs. «Notre impossible quand on sait tout ce que
-ou retardé- le plan de transforma- un séjour dans les hôtels classés. objectif est que le tourisme interne le Maroc a entrepris comme effort.
tion? Les chèques vacances peuvent per- puisse représenter à court terme Dans son programme de relance,
- La pandémie a renforcé notre mettre à cette frange de la population 40%, voire 50% à moyen terme. Ce Marrakech n’est pas seule. Les
vision de l’industrie du voyage et de d’avoir un véritable budget vacances qui nous permettra d’être encore plus
l’hospitalité de demain, celles qui et donc de voyager dans des établis- résilient». o (Voir suite en page XIV)
Vendredi 18 Juin 2021XIV
Dossier Marrakech
Un fonds régional pour accélérer le redémarrage
(Suite de la page X II)
du tourisme
destinations concurrentes se pré- pas perdre en route les entreprises région qui est un acteur majeur dans
parent elles aussi avec peut-être des Marrakech, c’est… qui ont survécu à plus de 15 mois le tourisme. Par ailleurs, chaque Ré-
moyens financiers beaucoup plus 239 établissements hôteliers d’arrêt, notamment les plus saines gion doit investir dans des plans de
importants. classés avant la pandémie. Il faudra trouver relance de son économie pour sou-
également des solutions pour celles tenir l’emploi et les entreprises de
- Avez-vous les moyens de vos 1.300 maisons d’hôtes classées qui rencontraient des difficultés son écosystème et reconstruire ses
ambitions? 400 restaurants & Lounges bien avant la crise, pour les aider à routes aériennes. Nous comptions
- Ce qui est évident, c’est que le 176 restaurants classés à voca- se repositionner et à revenir dans la plus de 600 rotations aériennes par
retour à l’activité historique pour tion touristique course. Nous allons avoir besoin de semaine en 2019 et nous aurons
Marrakech- près de 3 millions d’ar- 345 agences de voyages toute la chaîne de valeurs et il n’y besoin de soutien pour reconstruire
rivées, l’équivalent des statistiques aura pas de reprise sans préservation ce que la covid a défait. C’est en
de 2019-, dépendra de nos actions
1.200 guides dans la région de l’emploi et de l’écosystème du se donnant ce type de moyen, un
Marrakech
et nos moyens. Il sera de 2 ans pour secteur. fonds dédié pour accélérer la phase
certaines destinations, 4 ans pour 14 parcours de Golf opération- de redémarrage des acteurs, que l’on
d’autres et 6 ans pour celles qui nels - Quitte à avoir un plan spéci- pourra tirer les bénéfices de l’effort
n’ont pas anticipé. On souhaiterait 3 palais des congrès fique pour Marrakech? collectif qui a été fait au niveau de
se positionner parmi les premières. 50 événements & festivals par - Oui! Nous avons un plan spé- la santé. Avec un accompagnement
D’autant plus que la région dispose an avant Covid cifique pour une relance durable et adéquat et réfléchi, régional et natio-
d’un important potentiel qui corres- 48 % de la capacité d’héberge- responsable, un projet de convention nal, je suis persuadé qu’on pourra
pond parfaitement aux nouvelles ment nationale régionale dont nous devons accélé- regagner nos parts de marché rapi-
attentes des consommateurs et aux rer la mise en œuvre. Une volonté dement car nos fondamentaux sont
tendances du tourisme de demain. commune d’agir ensemble, en par- très solides, mais sans cela, Mar-
Encore faut-il savoir les distribuer - En attendant, les profession- faite coordination et symbiose avec rakech devra attendre un miracle.
et les promouvoir. Effectivement, nels arriveront-ils à rester rési- les élus, les professionnels, les auto-
la vitesse de reprise dépendra des lients? rités locales, et notamment la wilaya - Qu’en est-il du tourisme natio-
moyens mis en place pour la relance. - La résilience est intimement liée de la région pour une reprise respon- nal? La destination Marrakech
Si on accélère la machine, elle sera au renouvellement des mesures de sable, inclusive, innovante et du- arrive-t-elle à se positionner?
beaucoup plus rapide pour la région soutien du Contrat programme et rable. Ce projet est censé accompa- - Parmi les tendances que la pan-
Marrakech-Safi, locomotive du tou- au rythme des ouvertures des lignes gner la diversification équitable de démie a démontrées, l’importance
risme marocain, Marrakech étant aériennes (au moins 50% du trafic l’offre de notre des marchés de proximité. Les entre-
une marque, bien ancrée dans les aérien de nos destinations tou- prises qui ont été performantes pour
esprits des voyageurs. ristiques). L’enjeu est de ne attirer la clientèle locale, régionale
et nationale ont d’ailleurs tiré leur
épingle du jeu. Le tourisme national
Offre éco touristique territoriale est le 1er marché pour Marrakech
depuis 10 ans et représentait avant
«N ous avons la chance d’avoir la covid plus de 30% alors qu’il n’y
des marques fortes, comme Essaoui- a pas si longtemps, il représentait à
ra, Marrakech, El haouz et Safi ainsi peine 8% à Marrakech. C’est dire
que des perles émergentes comme l’effort que les acteurs de la ville ont
Rhamna, Chichaoua, Youssoufia ou entrepris pour développer et s’adapter
El Kelaa des Sraghna qui peuvent au tourisme interne, contrairement à
nous permettre de démultiplier le ce qu’on entend. Et c’est un marché
potentiel de la région», insiste le pré- pour lequel les professionnels se re-
sident du CRT de Marrakech Safi. mettent toujours en question et conti-
Avec ses partenaires (l’ONMT et nuent de se réinventer pour mieux
l’université Cadi Ayyad), le conseil répondre aux attentes des Marocains.
travaille sur une nouvelle offre éco On en a pour preuve, les offres pour
touristique de territoire dans une les familles et les enfants qui se mul-
démarche volontaire de rupture et tiplient dans les hôtels et en dehors
de changement de méthode. L’idée des unités d’hébergement. Mainte-
est de co-construire de nouveaux nant, une grosse partie de la perfor-
chemins de développement terri- mance de ce marché est liée à l’évé-
torial équitable pour une meilleure la montagne, pour révéler les trésors le CRI et le CPT. Objectif à moyen nementiel, les festivals, les grandes
inclusion des communautés locales du monde rural. Du côté des déserts, terme: relever dans chaque province rencontres internationales auxquelles
et pour redynamiser l’emploi dans en plus d’Agafay, il y a aussi celui une nouvelle destination écotourisme participaient la clientèle nationale. La
la région. «Le plan s’articule autour de Jbilet, de Chichaoua alors que verte pour le rural ou la montagne, reprise de ce marché dépend aussi de
de 3R: Résilience, Relance et Réin- du côté littoral, l’océan Road. A bleue pour l’océan ou ocre pour les la levée des restrictions sur l’organi-
vention s’appuie sur des nouveaux Essaouira, la 1re destination éco- destinations désert comme Agafay. o sation de ces événements. o
itinéraires de développement durable tourisme, Sidi Kaouki vient d’être Propos recueillis par
et de nouveaux écosystèmes» pour lancée avec les autorités, les élus, Badra BERRISSOULE
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