REVUE DE PRESSE ET DES RESEAUX SOCIAUX - Mercredi 10 avril 2019 Outre-mer - Mayotte
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A LA UNE AUDIOVISUEL; Pages, 6 à 11, 41, 46. Outre-mer, la délégation sénatoriale aux Outre-mer appelle le gouvernement à corriger sa copie. Des sénateurs préconisent le maintien de France Ô sur la TNT. DEVELOPPEMENT DURABLE; Pages, 12, 20, 29, 43. Outre-mer, un chemin encore long pour parvenir à la trajectoire Outre-mer 5.0. COMMUNICATION; Pages, 32 à 34. Mayotte, panne géante dans les communications : "C'est la cata !" l’île isolée du reste du monde. TRANSITION ECOLOGIQUE; Pages, 44 à 45. La Réunion, le Territoire de la Côte Ouest signe le 1er Contrat de Transition Écologique en Outre-mer. 2
Des sénateurs préconisent le maintien de France Ô sur la TNT Paris, France | AFP | mardi 09/04/2019 - 18:27 UTC+3 | 476 mots La visibilité des Outre-mer dans l'audiovisuel public est "au mieux marginale, au pire inexistante", dénonce mardi un rapport sénatorial, qui recommande le maintien sur la TNT de la chaîne dédiée aux Outre-mer France Ô, qui doit disparaître en 2020. Ce rapport, sur "la représentativité et la visibilité des Outre-mer dans l'audiovisuel public", adopté mardi à l'unanimité par la délégation sénatoriale aux Outre-mer, avait été décidé après l'annonce par le gouvernement et France Télévisions, de la suppression de France Ô de la TNT en 2020. Selon le groupe audiovisuel, cette suppression serait l'occasion de renforcer la présence des Outre-mer sur les autres chaînes, en parallèle d'un portail numérique dédié. "Force est de constater qu'en dehors de France Ô, la visibilité des Outre-mer sur l'ensemble du paysage audiovisuel est au mieux marginale, au pire inexistante", notent les rapporteurs Maurice Antiste, sénateur socialiste de la Martinique, et Jocelyne Guidez, sénatrice centriste de l'Essonne. Selon eux, les grandes chaînes de la télévision publique se sont "depuis longtemps exonérées de leurs cahiers des charges" sur la représentativité des Outre-mer. Ils rappellent que selon le baromètre 2018 du CSA, avec France Ô, la proportion de personnes ultramarines apparaissant dans les programmes de France Télévisions est de 9%, et sans France Ô, de 0,3%. "On ne semble parler des Outre-mer au journal télévisé qu'en cas de catastrophe ou de crise sociale", ajoutent les élus, pointant un traitement de l'information "défaillant" à l'égard des Outre-mer. En 2017, par exemple, les Outre-mer ne sont apparues dans les journaux télévisés qu'à quatre occasions, quasiment: les déplacements en Outre-mer de candidats à la présidentielle, la crise sociale en Guyane, l’ouragan Irma aux Antilles, l’enterrement de Johnny Hallyday à Saint-Barth. Selon eux, la suppression de France Ô occasionnerait "une perte d’accessibilité de contenus dédiés aux Outre- mer". Parmi leurs 20 recommandations, ils préconisent notamment "de faire de France Ô le pivot et le coeur de réseaux des Outre-mer au sein de France Télévisions" et suggèrent pour cela "d'engager un plan de développement d'un portail numérique" de la chaîne, et de "maintenir la diffusion TNT de France Ô avec un bilan à horizon 2025". Opposés à des "quotas", ils recommandent d'instaurer "une exigence chiffrée de programmation par créneau horaire et type de contenus", mieux contrôlée par le CSA. Les élus plaident également pour un "traitement renforcé de l'information ultramarine", via un programme quotidien sur France 3, et des sujets réguliers sur l'Outre-mer dans les JT de France 2. En parallèle, un groupe interparlementaire (10 députés, une sénatrice) missionné par le gouvernement, a révélé mardi ses propositions remises le 22 mars dernier. Ce groupe s'est lui prononcé pour l'instauration de quotas quantitatifs (au moins 5% de contenus ultramarins dans les JT de France 2 et France Info, par exemple) et des quotas qualitatifs (au moins un quart des contenus ultramarins sur des problématiques de vie quotidienne ou illustrant des thématiques nationales). caz/bat/spe © Agence France-Presse 6
9/04/2019 Audiovisuel public : la délégation sénatoriale aux Outre- mer appelle le gouvernement à corriger sa copie La délégation sénatoriale aux Outre-mer a adopté ce mardi 9 avril à l'unanimité un contre-projet pour assurer une juste présence des Outre-mer dans l'audiovisuel public et appelle le gouvernement à corriger sa copie dans le cadre de la réforme de l'audiovisuel. © MB La1ère Présentation ce mardi 9 avril du contre-projet de la délégation sénatoriale aux Outre-mer pour une juste présence des Outre-mer dans l'audiovisuel public Par Pierre Lacombe Après un rapport interparlementaire ce mardi 9 avril qui proposait notamment l'instauration de quotas pour favoriser la visibilité des Outre-mer dans l'audiovisuel public, un deuxième rapport a été présenté cet après-midi, cette fois par la délégation sénatoriale aux Outre-mer présidée par Michel Magras. Pour mener à bien ce travail, la délégation sénatoriale a entendu quelque 58 interlocuteurs qualifiés, au cours de près de 30 heures d'auditions, dont le ministre de la culture Franck Riester et la présidente de France Télévisions, Delphine Ernotte. La délégation sénatoriale a également organisé une consultation en ligne qui a recueilli 5.819 réponses dont 96% se prononcent pour le maintien de France Ô. La délégation a formulé 20 recommandations indissociables entre elles tendant à promouvoir "une juste et effective représentation des Outre-mer sur les chaînes du service public." Précipitation et manque de préparation La délégation sénatoriale aux Outre-mer dresse un état des lieux sans appel : "les grandes chaînes de la télévision publique se sont depuis longtemps exonérées de leurs cahiers des charges et de leur mission de service public de représentation de la population française." Elle dénonce également "la précipitation et le manque de préparation du projet du gouvernement" en regrettant notamment la décision de supprimer France Ô. "Couper le signal dès 2020, c’est risquer de faire disparaître les Outre-mer des écrans", indique la rapporteure Jocelyne Guidez (Union centriste – Essonne). Les rapporteurs proposent une série d’exigences programmatiques précises visant à être intégrées au cahier des charges du groupe et mieux contrôlées par le Conseil supérieur de l’audiovisuel : « Les Outre-mer doivent avoir sur les écrans du service public la juste place qui leur revient », souligne pour sa part Michel Magras, président de la délégation (Les Républicains – Saint-Barthélemy). Des moyens de contrôles accrus Au delà de la nécessité de désigner "des référents Outre-mer au sein des directions de France Télévisions" et de "promouvoir les talents et les compétences issus de France Ô et du réseau La1ère", la délégation préconise la mise en place d'une "périodicité chiffrée des contenus dédiés aux thématiques ultramarines" sur les chaînes du groupe public. 7
9/04/2019 Sur le plan de l'information, le rapport recommande "un traitement renforcé de l’information ultramarine via un programme quotidien dédié sur l’antenne de France 3 et, régulièrement, des sujets évoquant les Outre-mer dans les journaux de France 2, appuyés sur les contenus produits par les rédactions des stations La1ère." Pour y parvenir, la délégation insiste sur la nécessité d'inscrire dans la loi de 1986 "la mission de juste représentation des Outre-mer pour les sociétés de l’audiovisuel public" et d'assurer au CSA "des moyens de contrôle accrus en matière de visibilité des Outre- mer." Le maintien de France Ô La visibilité des Outre-mer ne peut se faire aujourd’hui sans le maintien de la diffusion de France Ô sur la TNT, indique la délégation sénatoriale aux Outre-mer qui recommande "le maintien de la chaîne sur le canal 19 afin d’assurer le succès de la transformation numérique de l’offre ultramarine et la mutation de France Ô avec un bilan à l’horizon 2025". La délégation recommande de faire de la chaîne des Outre-mer "le pivot et le cœur de réseau des Outre-mer au sein de France Télévisions, appui aux autres chaînes du groupe, porte-voix du réseau La1ère mais aussi vigie du respect des exigences futures." Sur le plan numérique, la délégation recommande de "développer une plateforme numérique ambitieuse qui intégrera, en plus de contenus propres et de « rattrapage », l’accessibilité dans tous les territoires et dans l’hexagone de l’intégralité des contenus d’information, reportages, documentaires et magazines coproduits par les stations La1ère." La délégation sénatoriale des Outre-mer recommande également de veiller à "une meilleure coordination des programmations de France Ô avec celles des stations La1ère et relever la part de la grille de la chaîne issue des stations. 8
9/04/2019 Audiovisuel public: La délégation sénatoriale à l’Outre-mer recommande le maintien de France Ô jusqu’en 2025 Lors d’une conférence de presse, les sénateurs Maurice Antiste (Socialiste et Républicain, Martinique) et Jocelyne Guidez (Union Centriste, Essone) un rapport relatif à la réprésentation et la visibilité des Outre- mer dans l’audiovisuel public ce mardi 9 avril 2019. Après 6 mois d’auditions et de travail, le rapport sénatorial dresse un état des lieux contrasté de la présence des Outre-mer sur les écrans nationaux publics. « Alors que les stations La 1ere bénéficient d’un fort dynamisme local avec des moyens réduits, les outre-mer restent absentes des chaînes nationales » a souligné le sénateur Maurice Antiste ajoutant même que l’intégration des stations locales à France Télévision est une greffe qui n’a pas fonctionné et le pôle de Malakoff est un pôle qui reste à part des autres pôles ». « Tout est écrit, répété mais rien a été fait» renchérit la sénatrice Jocelyne Guidez à propos des grandes chaînes de télévision qui se sont éxonérées de leurs cahiers des charges et de leur mission de service publique de représentation de la population française. « Les Outre-mer restent entièrement à part et invisibles des ondes publiques »a-t-elle ajouté. Alors que la suppression de la chaîne France Ô est prévue pour 2020 selon le gouvernement, la délégation sénatoriale s’y oppose et dénonce un projet gouvernemental brutal et mal préparée avec une « bascule numérique précipitée de France Ô. La délégation formule 20 propositions pour assurer une meilleure visibilité sur l’ensemble des chaînes publiques. Elle recommande entre autres le maintien de France Ô sur la TNT jusqu’en 2025, la désignation de référents outre-mer au sein des directions des antennes des programmes, un traitement renforcé de l’information ultramarine avec un programme quotidien dédié sur l’antenne de France 3 et des sujets évoquant régulièrement les Outre-mer dans les journaux de France 2, faire de France Ô un média global. 9
9/04/2019 Sénat: adoption d’un contre-projet pour une juste présence dans l’audiovisuel public Alors que le projet gouvernemental est encore flou et sans garantie, la « bascule numérique » précipitée de France Ô risque de conduire à une présence des outre-mer se résumant en 2020 à une « erreur 404 ». Refusant une invisibilité aggravée et définitive, la délégation sénatoriale aux outre-mer a adopté ce mardi 9 avril à l’unanimité un contre-projet pour assurer une juste présence des outre-mer dans l’audiovisuel public et appelé le Gouvernement à corriger sa copie dans le cadre de la réforme de l’audiovisuel. La réalité de la présence des outre-mer dans l’audiovisuel est très contrastée : alors que les stations La 1ère font preuve d’un fort dynamisme local avec des moyens contraints, France Télévisions semble avoir oublié sur les écrans du service public que la République ne se limitait pas à son territoire hexagonal. L’état des lieux dressé est sans appel : les grandes chaînes de la télévision publique se sont depuis longtemps exonérées de leurs cahiers des charges et de leur mission de service public de représentation de la population française. Pour le rapporteur Maurice Antiste (Socialiste et républicain – Martinique) : « si la chaîne France Ô sert d’ »alibi » aux autres chaînes du groupe France Télévisions, il en va de la seule responsabilité de celui-ci et de sa tutelle qui ne devraient pas se prévaloir de leur propre turpitude ». Malgré des moyens très modestes, la chaîne souvent critiquée est cependant aujourd’hui le seul canal de visibilité des outre-mer : « couper le signal dès 2020, c’est risquer de faire disparaître les outre-mer des écrans », alerte la rapporteure Jocelyne Guidez (Union centriste – Essonne). Face à un projet gouvernemental dont elle dénonce la précipitation et le manque de préparation, la délégation formule un ensemble de propositions pour assurer une meilleure visibilité sur l’ensemble des chaînes publiques. Les rapporteurs proposent ainsi une série d’exigences programmatiques précisesvisant à être intégrées au cahier des charges du groupe et mieux contrôlées par le Conseil supérieur de l’audiovisuel : « les outre-mer doivent avoir sur les écrans du service public la juste place qui leur revient », souligne Michel Magras, président de la délégation (Les Républicains – Saint-Barthélemy). Cette visibilité ne peut se faire aujourd’hui sans le maintien de la diffusion de France Ô sur la TNT. Les rapporteurs appellent cependant à refuser un statu quostérile concernant France Ô : « il ne s’agit pas de refuser le numérique, il est question d’en assurer le succès en respectant un calendrier adapté qui n’anticipe pas de façon hasardeuse sur l’extinction de la TNT. Nous proposons de faire de France Ô le média global des outre- mer partout en France, appuyé sur le réseau des stations La 1ère ! ». Enfin, la délégation insiste sur la nécessité de renforcer les moyens de productionsde France Ô comme des stations La 1ère, condition sine qua non d’une présence renforcée des outre-mer sur les chaînes publiques. 10
9/04/2019 Audiovisuel public: le groupe interparlementaire sur la visibilité des Outre-mer propose d'instaurer des quotas Le rapport interparlementaire sur la visibilité des Outre-mer dans l'audiovisuel public propose de fixer des quotas et de prévoir des sanctions en cas de non-respect. © Lionel BONAVENTURE / AFP Après de nombreuses auditions depuis l'automne 2018, le groupe inter-parlementaire sur la visibilité des Outre-mer dans l'audiovisuel public a remis son rapport à Franck Riester, ministre de la Culture et Annick Girardin, ministre des Outre-mer, le 22 mars dernier. Parmi les propositions, figure celle d'instaurer des quotas. Des sanctions en cas de non-respect Le groupe parlementaire, composé de onze sénateurs et députés, propose en effet que soit instauré des critères de visibilité déterminés par des quotas quantitatifs. Les parlementaires souhaitent comptabiliser mensuellement "au moins 5% de contenus ultramarins dans les journaux télévisés de France 2, de France 3 et sur la chaîne France Info; et au moins 3% de programmes ultramarins sur l'ensemble des grilles des chaîne du groupe France Télévisions". Les parlementaires souhaitent qu'une "sanction graduée" soit instaurée par le Conseil supérieur de l'audiovisuel "en cas de non-respect de ces objectifs" Un journal de l'actualité des Outre-mer sur France 3 Autres propositions des parlementaires, celles de "sanctuariser au moins 5% de l'enveloppe budgétaire des engagements de création de France Télévisions pour la production de programmes ultramarins", de créer un "journal quotidien de l'actualité des Outre-mer sur France 3" ou encore de "préserver les ressources humaines de France Ô et l'expertise qui s'y attache en créant un service Outre-mer au sein de la rédaction de France Télévisions." Ce mardi 9 avril à 15 heures, Michel Magras, Maurice Antiste et Jocelyne Guidez, Sénateurs de Saint-Martin/Saint-Barth, de Martinique et de l'Essonne doivent à leur tour présenter leur rapport d'information sur la représentation et la visibilité des Outre-mer dans l'audiovisuel public. 11
9/04/2019 La Ministre des Outre-mer lance officiellement la Trajectoire Outre-mer 5.0 pour développer durablement les Outre-mer © Outremers 360 La ministre des Outre-mer Annick Girardin a présenté ce lundi 8 avril dans l’une des salles de la Tour Eiffel, la trajectoire Outre-mer 5.0 devant plus d’une centaine de personnalités d’outre-mer (politiques, responsables economiques,.. etc.) et en présence de la ministre de l’enseignement supérieur Frédérique Vidal et la secrétaire d’Etat de la transition écologique Brune Poirson. Dévoilée la première fois lors des voeux du Ministère des Outre-mer fin janvier, la trajectoire outre-mer 5.0 se présente comme le nouveau cap politique du gouvernement en direction des territoires d’Outre-mer. Cette trajectoire se veut la déclinaison en cinq objectifs, des 17 critères de développement durable définis lors de la COP21, et des ambitions du Livre bleu outre-mer, feuille de route du gouvernement pour les territoires ultramarins, présenté en juin 2018. « La Trajectoire Outre-mer traduit ainsi une nouvelle manière d’imaginer et de construire les Outre-mer de demain » a indiqué la Ministre des Outre-mer. Elle se décline en zéro carbone (développer les énergies renouvelables, réduire la dépendance des outre-mer aux énergies fossiles), Zéro déchet (préserver les ressources, promouvoir l’économie circulaire), Zéro polluant agricole (protéger les populations des pollutions et des substances chimiques, alors que les Antilles sont déjà fortement polluées par le Chlordécone), Zéro exclusion (lutter contre toute forme d’exclusion, dans des territoires où le taux de chômage est plus important qu’en métropole), Zéro vulnérabilité (développer la « résilience » face au changement climatique et aux risques naturels). « Zéro lâcheté » Lors de cette soirée, le Président de la République est également intervenu par vidéo. Il a souligné que « cette stratégie outre-mer est pertinente car elle correspond aux attentes » et « aux urgences économiques et sociales » des Outre-mer. » tout en rappelant qu’il était nécessaire d’agir contre l’exclusion dans les territoires ultramarins. « L’urgence la plus forte est celle de l’exclusion » a-t-il reconnu. Emmanuel Macron a insisté sur le fait que l’ensemble des acteur à la fois politiques, économiques et associatifs devait agir aussi en responsabilité. « Je voudrais ajouter comme sixième objectif, le zéro lâcheté, le zéro déni de responsabilité, le zéro refus de voir », assurant que « les Outre-mer méritent cette ambition ». Afin que chaque acteur ultramarin adhère et participe à la Trajectoire Outre-mer, le ministère propose propose plusieurs outils et mesures à l’instar d’un concours visant à remettre 5 prix aux projets les plus innovants de leur catégorie dès décembre 2019 à travers la création d’un label Trajectoire 5.0, des formations Trajectoires outre-mer 5.0 proposées par les Campus du développement de l’AFD dès 2020, une aide d’un montant maximum de 200 000 euros pour les projets d’investissements portés par les entreprises ultramarines. 12
Le Brésilien Vale efface une dette de 250 millions de dollars des provinces de Nouvelle-Calédonie Nouméa, France | AFP | mercredi 10/04/2019 - 12:12 UTC+3 | 415 mots Le groupe brésilien Vale va tirer un trait sur 250 millions de dollars de dette des provinces de Nouvelle- Calédonie, actionnaires de son usine de nickel dans l'île,*- mais qui n'ont pas pu faire face à la flambée de ses coûts de construction, ont annoncé mercredi les autorités locales. "Désormais, on peut sereinement poursuivre notre collaboration avec Vale", a déclaré à la presse Philippe Michel, président de la Province sud alors que ce dossier empoisonne depuis plusieurs années les relations entre l'industriel et les pouvoirs publics calédoniens. L'accord a été conclu après deux ans de négociations avec Vale NC et surtout Vale Canada, qui chapeaute les activités nickel du géant minier brésilien. L'affaire remonte à 2005 lorsque les trois provinces de Nouvelle-Calédonie, -majoritairement celle du sud-, sont entrées à hauteur de 5% dans le capital du projet d'usine métallurgique de nickel à Goro (sud) du Canadien Inco, racheté ensuite par Vale. Les parts des trois collectivités sont portées par la SPMSC (Société de participation minière du sud calédonien) et financées par un prêt bancaire, que les futurs dividendes de l'usine doivent absorber. Son coût est alors évalué à 1,9 milliard de dollars. Mais en raison de problèmes techniques et d'une hostilité des communautés locales, le projet prend du retard et son prix flambe, estimé aujourd'hui à près de 8 milliards de dollars. Les collectivités ne parviennent ni à honorer leurs traites, ni à répondre aux appels de fonds, payés à leur place par l'industriel. "L'enjeu des discussions a consisté à convaincre Vale Canada de ramener la dette de SPMSC à un niveau conforme aux prévisions de 2005", a déclaré M. Michel. La dette de la SPMSC de 347 millions de dollars a ainsi été amputée de 250 millions de dollars. "On aura encore une dette résiduelle d'environ 100 millions de dollars, sans intérêt et remboursable grâce aux dividendes futurs", s'est félicité M. Michel. Cet accord intervient alors que Vale a décidé en décembre d'investir 600 millions de dollars à Goro dans le stockage des résidus à sec, projet Lucy, et qu'il mise sur le marché des batteries des voitures électriques pour vendre sa production d'oxyde de nickel. L'usine en a produit 32.500 tonnes l'an dernier ainsi que 1.662 tonnes de cobalt. Pour cet investissement, Vale Canada a aussi restructuré la dette de sa filiale Vale NC. "L'entreprise était obligée d'assainir sa situation comptable si elle veut obtenir de Bercy la défiscalisation de son projet Lucy et des prêts bancaires", selon une source proche du dossier. cw/caz/mcj © Agence France-Presse 13
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En Guyane, la lutte contre le trafic de cocaïne ne s’embarrasse plus de fouilles Par Marion Briswalter Nouvelle étape franchie par les autorités françaises dans leur lutte contre le trafic de cocaïne entre Cayenne et Orly : les « mules » présumées comme telles par la police sont empêchées d’embarquer sans qu’un contrôle policier n’ait à le justifier. En deux mois, 225 passagers ont été interdits d’embarquer. Cayenne (Guyane), correspondance.– C'est un arrêté préfectoral, pour l'heure non rendu public par les autorités françaises et guyanaises. Mis en œuvre depuis le « 15 février » selon le préfet de Guyane, il n'a pas été cité lors du point presse gouvernemental du 27 mars à Paris, pourtant relatif au « plan d’action interministériel de lutte contre les “mules” en provenance de Guyane », les mules étant des personnes qui ingèrent des sachets de drogue pour la soustraire aux contrôles douaniers. Ce document, consulté par Mediapart, est désormais remis par la police aux frontières (PAF), en lien avec les douanes, à certains passagers lorsqu'ils se présentent à l'aéroport de Cayenne. L'arrêté leur « interdit » d'embarquer sur leur vol à destination d'Orly et pendant les « trois jours » qui suivent, dès lors que leur profil recouperait les onze « critères communs » aux mules interpellées à l'aéroport de Cayenne, qui sont majoritairement des mères de famille et des jeunes adultes. Si le passager est dans « l'impossibilité de préciser le but [de son] voyage » ou dans l’« incapacité au regard de [sa] situation sociale de justifier du financement de [son] voyage », ou encore s'il n'est pas en mesure de « fournir l'identité et les coordonnées » de la personne censée l'accueillir, il est dorénavant automatiquement refoulé par la police sous l'autorité du préfet. « La mobilisation des forces de sécurité ne suffit pas à prévenir l'augmentation » du trafic en Guyane, « les circonstances particulières du trafic […] justifient la mise en œuvre de moyens de lutte spécifiques et proportionnés », stipule l'arrêté préfectoral. Interrogé par Mediapart, le préfet de Guyane Patrice Faure indique que « depuis le 15 février, 225 arrêtés ont été pris, et 954 cas de voyages réservés et non effectués ont été constatés, soit deux fois plus que sur la même période en 2018. Ce qui indique que l’objectif de dissuasion de la mesure est atteint ». Des boulettes de drogue ingérées par une mule. © Reuters Malgré tout, aucune fouille ou test médical de type urinaire ou scanner n'est mené pour confirmer ou infirmer le flair de la police. Comment, dans ces cas-là, éviter les méprises ? En février, un Saint-Laurentais de 20 ans a ainsi été empêché d'embarquer. Le travailleur social qui suit ce jeune homme raconte : « M. a répondu aux policiers leur disant chez qui il se rendait, qui avait payé son billet... mais ils n'ont pas eu grand-chose à faire de ses réponses. Il avait pour projet d'aller chez une de ses tantes, qui habite dans l'est de Paris, avec une possibilité de trouver un stage dans l'entreprise où elle travaille. » « Les conditions dans lesquelles la police questionne les personnes, disons, louches me semblent illégales, exprime une avocate à qui nous avons demandé une lecture de l'arrêté. La police dispose d'un pouvoir de contrôle fort sur l'article 78-2 du code de procédure pénale, mais cet article permet de contrôler seulement l'identité et non de poser des questions. Je pense que le vrai problème se trouve ici : dans quel cadre légal vont- ils demander à quelqu'un où il va ? Comment il a acheté et payé son billet ? Le but étant d'éviter les retenues douanières, ils ne peuvent pas poser des questions à quelqu'un sans le poser dans un cadre légal : retenue douanière, audition libre ou garde à vue. » 22
Mineur, M. avait été arrêté par le passé à l'aéroport de Cayenne en possession de cocaïne. Mais selon les professionnels qui l'encadrent aujourd'hui, il tente de construire un nouveau parcours. « On lui rajoute une peine supplémentaire qui n'est pas décidée par le juge mais par le préfet », note l'un des membres de l'équipe encadrante. © Observatoire français des drogues et des toxicomanies Pour les autorités, l'enjeu est ailleurs. « Du fait de dispositifs sécuritaires plus vulnérables, la Guyane constitue, pour le crime organisé surinamien, un point stratégique pour l’exportation de cocaïne », notait le rapport national 2018 de l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT). Depuis 2015, le nombre de « mules » interpellées en Guyane est en hausse significative. En 2018, la situation a encore explosé, avec 580 passeurs interpellés pour une tonne de cocaïne selon les chiffres officiels, soit un bond de 200 % en quatre ans. Ces derniers mois, l'arsenal judiciaire s'est peu à peu renforcé : les mineurs guyanais – fortement enrôlés – sans autorisation parentale ne peuvent plus prendre l'avion. Des interdictions de fréquenter l'aéroport pendant cinq ans sont délivrées par la justice aux personnes impliquées dans le trafic. Et cet arrêté, donc, qui permet désormais de refouler sans justifier. Selon le communiqué de presse gouvernemental du 27 mars dernier, le plan d'action annoncé prévoit un « meilleur échange de renseignements entre les brigades des douanes de Cayenne et d’Orly ». L'aéroport du sud de Paris va se voir doter « en septembre prochain » d'une antenne de l'office central de police judiciaire spécialisé dans la lutte contre les trafics de stupéfiants, comme il en existe déjà une à Roissy. À Orly toujours, « les effectifs douaniers » seront renforcés pour les vols depuis Cayenne. Autre engagement, un « renforcement » des contrôles dès la frontière avec le Surinam, un narco-État gouverné par un ancien militaire sous mandat d'arrêt international à la fin des années 1990 pour trafic de stupéfiants. Enfin, « une politique pénale de fermeté » est demandée aux parquets de Cayenne et de Créteil. 23
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9/04/2019 Le Rouge-Vert-Noir n'est pas un drapeau régional Billet du Jour / Ti kourilet - Billet du jour Que ceux qui dès le départ (OJAM en 1958) ont promu, défendu, valorisé le drapeau rouge-vert-noir et n'ont cessé de le faire depuis, passant le flambeau à des militants plus jeunes, s'insurgent contre le concours de drapeau et d'hymne mis en place par la CTM, est tout à fait compréhensible. Normal même ! Le drapeau rouge-vert--noir, dès que ces trois couleurs furent brandies dans les bandeaux que portaient certains insurgés de 1870, fut un drapeau NATIONAL. Pas un drapeau régional, un vague emblème folklorique que l'on accole au drapeau français et européen au fronton des édifices publics. Cela signifie donc que toute personne qui défend le drapeau Rouge-Vert-Noir est dans une logique de souveraineté nationale pour la Martinique et donc d'indépendance. Le fait donc qu'il ait été adopté dans les années 80 par le PPM est une imposture. Imposture qui continue aujourd'hui chez toutes celles et tous ceux qui, sur les ondes ou les réseaux sociaux, poussent des cris d'orfraie face au concours de la CTM, s'indignent, vitupèrent etc...alors que ces mêmes personnes ne sont nullement indépendantistes. Ce sont ces même personne qui ont voté à 75% contre cette poussière d'autonomie qu'est l'Article 74 ! Un non-indépendantiste qui se réclame du rouge-vert-noir cherche, en fait, à transformer ce dernier en emblème régional comme celui de la Bourgogne ou de la Vendée. C'est-à-dire à détruire la signification profonde de ce drapeau. Si les anti-indépendantistes étaient sérieux, ils auraient dû tout au contraire applaudir au concours de la CTM. Cette dernière veut un drapeau régional pour les manifestations sportives et culturelles hors de la Martinique, c'est tout ! Il n'y a pas de quoi faire tout ce raffut et les tollés d'indignation émanant d'anti-indépendantistes sont tout simplement grotesque. Vous ne pourrez vous réclamer du drapeau ROUGE-VERT-NOIR que du jour où vous cesserez de voter en masse pour des politiciens qui n'ont aucune envie d'amener la Martinique à la souveraineté nationale. Aucun (e) des députés (ées) et sénateurs (trices) que vous avez élus (es) dernièrement ne la réclament. Donc, arrêtez votre cinéma ! Le carnaval, c'était il y a deux mois... 25
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9/04/2019 Panne géante dans les communications à Mayotte : "C'est la cata !" Plus de communications avec l'extérieur, plus de règlements par carte bancaire, pas de journaux... Depuis la mi- journée de lundi, les télécommunications sont fortement perturbées à Mayotte. Une panne qui serait dûe à un incident technique à Madagascar. Par Marie Boscher "C'est la cata !" : voilà le résumé de la situation à Mayotte depuis la mi- journée de lundi. Privé de journaux pour sa revue de presse à cause de la panne géante qui touche le réseau des télécommunications de l'île, le journaliste de Mayotte la 1ère Bruno Minas a noté les premières conséquences visibles de cet incident : On ne peut plus téléphoner à l'extérieur, on ne peut plus recevoir d'appels de l'extérieur, les paiements par carte bancaire ne fonctionnent pas, les distributeurs sont hors-service et ne donnent plus d'argent. Il est encore difficile de décrire toutes les conséquences de cette panne, mais il ne faut pas en rire car par exemple, le CHM informe que le 15, le numéro d'urgence pour joindre le centre hospitalier, fonctionne seulement si vous appelez avec un téléphone SFR ou Only. "Coup de foudre à Mamoudzou" Vers la mi-journée, presque tout s'est arrêté à Mayotte. Les mails et les appels sont en panne mais quelques applications fonctionnent encore pour communiquer avec l'extérieur, comme Messenger ou Whatsapp. Certains ont évoqué un orage violent qui aurait pu frapper les câbles des réseaux de télécommunications et d'autres ont même craints une cyber-attaque. Mais il s'agit en fait d'une rupture sur le câble Lion 2 installé à Madagascar. Depuis, Orange a indiqué le rétablissement des services voix, sms et internet mobile pour ses clients. De son côté, SFR assure la même chose mais souligne que "les appels de et vers l’extérieur de ayo e restent perturbés et invite les clients à "privilégier les et messageries instantanées". Fracture numérique Les usagers ont encore accès à certains réseaux sociaux et ont pu témoigner des coupures depuis lundi matin. Pour le journaliste Bruno Minas, cette panne est une nouvelle preuve des différences entre l'Hexagone et les Outre-mer et de la vulnérabilité des territoires ultramarins : Cette panne nous montre à quel point nous sommes dépendants d'Internet. Elle met en évidence la fracture numérique entre le Nord et le Sud. On a beau être un département français, on est éloignés de tout, sous-équipés par rapport à la métropole où il y a toujours des solutions d'urgence. Ca nous montre aussi à quel point nous sommes dépendants de pays, de régions sur lesquels nous n'avons aucune prise. Si c'était un sabotage, qu'est-ce qu'on pourrait faire ? On est dans une situation très vulnérable. Les pannes sur les réseaux de téléphonie sont malheureusement plus fréquentes dans les Outre-mer où les services sont moins performants, bien qu'en amélioration chaque année. Fin juillet, le réseau Orange aux Antilles et en Guyane avait lui aussi été fortement perturbé. La vulnérabilité face aux changements climatiques, l'isolement et la dépendance aux états voisins sont autant de problématiques que rencontrent les territoires ultramarins et notamment, les territoires insulaires. En janvier dernier, l'archipel des Tonga dans le Pacifique s'était retrouvé coupé du monde pendant deux semaines en raison d'une panne. 34
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9/04/2019 Le Territoire de la Côte Ouest de La Réunion signe le 1er Contrat de Transition Écologique en Outre-mer ©Outremers360 Ce mardi 9 avril à Paris, le Territoire de la Côte Ouest (TCO) de l’île de La Réunion a signé le 1er Contrat de Transition Écologique (CTE) déployé en Outre-mer, avec notamment la ministre Annick Girardin et la secrétaire d’État Emmanuelle Wargon. En tout, 29 projets ont été retenus dans le cadre de ce 1er CTE ultramarin signé avec le TCO (La Possession, Le Port, Saint-Paul, Trois Bassins, Saint-Leu), parmi lesquels un programme de transition écologique pour Mafate, un projet de recyclage de pneus, le projet Smarterre ou encore, un pôle d’aménagement et de construction durable. Ces 29 « projets opérationnels » représentent un investissement de 80 millions d’euros auquel l’État, via ce CTE, apportera une aide de 25 millions d’euros. La secrétaire d’État auprès du ministère de la Transition écologique et solidaire indique notamment que 24 nouveaux projets seraient en cours, pour un investissement chiffré à 160 millions d’euros. Pour la ministre Annick Girardin, ce CTE « illustre (…) la trajectoire 5.0 pour les territoires d’Outre-mer », officiellement lancée ce lundi soir à Paris. Dans le cadre de ces CTE, « l’État est à la fois un facilitateur et un financeur », explique Emmanuelle Wargon qui a rappelé que ces CTE avaient été initiés par Sébastien Lecornu en 2018. « Démarche de territoire », ce sont ces derniers qui répondent à l’appel à projet sur le site dédié afin de bénéficier d’un tel contrat. « C’est un projet très partenarial entre toutes les Collectivités : la TCO, mais aussi le Département, la Région, l’État et des opérateurs publics et privés ». Par ailleurs, outre la signature des ministres, du président du TCO et des présidents de la Région et du Département, ont également signé ce CTE, le Préfet de La Réunion et des financeurs tels que l’Ademe, la BPI ou encore, la Caisse des dépôts et consignations. « Ces actions démarrent maintenant », assure encore Emmanuelle Wargon, « cela veut dire aussi de l’activité, de l’emploi, plus de développement durable ». « Ce type de contrat, ce sont des dynamiques qu’il faut créer dans tous les territoires d’Outre-mer », a ajouté de son côté la ministre Annick Girardin, « en cours de montage, il y a aujourd’hui la Guyane ». « L’idée c’est bien de créer des dynamiques qui emmènent à la fois les collectivités, les entreprises mais aussi les associations », poursuit-elle, appelant à ce que « les citoyens se saisissent aussi de ces contrats qui nous emmènent dans cette trajectoire 5.0 avec un aboutissement 2030 », a conclu Annick Girardin. 44
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10/04/2019 Ericka Bareigts nommée au sein de la commission d’enquête sur la grande distribution La députée de La Réunion Éricka Bareigts est nommée pour siéger à la commission d’enquête parlementaire sur la situation et les pratiques de la grande distribution et de ses groupements dans leurs relations commerciales avec les fournisseurs. Cette commission traitera des relations commerciales entre les centrales d’achat d’un côté et les producteurs et industriels de l’autre, et donc, en bout de chaîne, du prix de la vente au consommateur. Seule députée des Outre-mer présente dans cette commission d’enquête, Éricka Bareigts a déjà fait part au rapporteur de l’importance de travailler sur l’ensemble de la chaîne des produits importés et distribués dans les territoires ultramarins, des surcoûts pour les consommateurs et du soutien à la production locale. Cette mission permettra à l’élue de continuer le travail largement engagé pour la transparence et la concurrence prévues dans la loi de régulation économique outre-mer de 2012 et la loi égalité réelle de 2017. La spécificité des commissions d’enquête réside dans leurs pouvoirs particuliers : obligation de répondre à leurs convocations, auditions sous serment, pouvoirs de contrôle sur pièces et sur place des rapporteurs, possibilité de rendre publiques leurs auditions. Le non-respect de ces obligations peut donner lieu à des poursuites pénales 52
10/04/2019 « Grand Débat ou Grand Blabla », se demande Jean Hugues Ratenon Après la fin du Grand débat national, le Premier ministre, Edouard Philippe, s’est exprimé devant l’Assemblée Nationale au titre de l’Article 50-1 de la Constitution. « J’ai assisté dans l’hémicycle à cette allocution, qui voulait être une synthèse et une conclusion du Grand Débat National convoqué par Emmanuel Macron après le début de la crise des Gilets Jaunes », témoigne le député de La Réunion, Jean Hugues Ratenon. « Ce mardi 9 avril, dit-il, le chef du Gouvernement est venu prononcer un discours vide, qui se résume à Le Président annoncera quelque chose. » Dans un communiqué, Jean Hugues Ratenon lance qu’ « On sait d’ores et déjà que ce débat qui a coûté 12 millions d’euros n’a mobilisé que très peu de monde. Les « garants » du Grand Débat l’on fait remarquer : les questions envoyées aux citoyens étaient biaisées et l’omniprésence du Président de la République ont nui à la qualité des travaux et à leur objectivité ». « Ce à quoi nous avons assisté aujourd’hui n’était donc pas une conclusion d’un débat qui aurait réuni l’ensemble des Français pour remettre à plat toute l’organisation de notre société, mais simplement le meeting de clôture de la première phase de campagne de La République En Marche pour les européennes. » « Ainsi, alors que les dernières enquêtes d’opinion et la persistance du mouvement des Gilets Jaunes nous ont montré que la population veut plus de justice sociale et fiscale, plus de protection et de mesures environnementales, le Gouvernement a axé toute cette séquence sur la réduction des services publics. » « Le Gouvernement a entendu mais n’a rien écouté : ce n’était donc pas un Grand Débat mais simplement des évènements de campagne d’un clan aux frais de tous les citoyens. Du grand blabla. » 53
10/04/2019 Route en mer : l’urgence d’expertiser les autres propositions Fondations de la digue déjà fragilisées plusieurs années avant la fin des travaux Manuel Marchal Une centaine d’acropodes se sont déjà brisés, alors que ces blocs de plus de 20 tonnes sont les fondations de la route-digue à l’entrée de Saint-Denis, et du projet de digue entre la Grande- Chaloupe et La Possession. Cela montre combien l’achèvement de la route en mer est compromis car il existe bien un doute sérieux quant à la fiabilité du projet prévu. Cela souligne donc l’importance d’arrêter dès maintenant le gaspillage, et d’expertiser les propositions pour un projet alternatif afin que la liaison entre Saint-Denis et La Possession soit sécurisée. Il ne faut pas que les générations futures paient le prix fort d’un entêtement bien mal placé. Dans son édition d’hier, le « JIR » annonce une nouvelle capitale au sujet du chantier de la route en mer. Une centaine d’acropodes se sont déjà brisés, alors que ces blocs de plus de 20 tonnes sont considérées comme la fondation de la digue située à l’entrée de Saint-Denis. L’alerte est sérieuse, et sans attendre la recherche de la cause, l’entreprise a entrepris de remplacer les acropodes défectueux. Selon notre confrère, « le coût de remplacement d’un acropode reviendrait à 100 000 euros l’unité en raison du grand nombre de blocs de 26 tonnes sains à déplacer pour l’atteindre. Ce qui fait un coût d’environ 10 millions d’euros ». Déjà une centaine de blocs à remplacer Après ce premier recensement dénombrant une centaine de blocs déjà bons à remplacer sur une section de quelques centaines de mètres, fau-il s’attendre à d’autres découvertes de ce type ? Ces acropodes sont la première ligne de défense fasse aux attaques incessantes de la houle. S’ils cèdent, alors c’est un ouvrage fragilisé, et par conséquence dangereux pour la sécurité des usagers potentiels de la demi-route en mer actuellement en chantier entre Saint-Denis et La Possession. Dans ces conditions, pourquoi continuer à s’entêter à vouloir défier la mer sans qu’une expertise technique et financière n’ait été réalisée comme il se doit pour tout chantier de cette importance. L’annonce d’une telle nouvelle intervient quasi-simultanément avec le lancement d’une enquête publique visant à l’ouverture d’une méga-carrière à Bellevue. Tout comme à Bois-Blanc, la justification invoquée par la Région et l’État de tels projets, c’est d’avoir les matériaux nécessaires à la poursuite du chantier de la route en mer. Comme peuvent le constater chaque jour les dizaines de milliers d’automobilistes qui circulent sur la route du littoral, la partie en digue entre la Grande-Chaloupe et La Possession est bien loin d’être achevée. Et pour cause : les promoteurs du projet ont lancé le chantier sans avoir la certitude d’avoir les matériaux nécessaires à son achèvement à leur disposition. Pourquoi s’entêter à ouvrir des carrières ? Il en résulte ces passages en force pour arriver à ouvrir des méga-carrières à marche forcée, en dépit de la santé des milliers de Réunionnais concernés par les nuisances de telles exploitations, situées à des dizaines de kilomètres du chantier qu’elle sont censées approvisionner. Or, la découverte de la fragilité d’une centaine d’acropodes pousse à remettre tout à plat. En effet, si un doute existe au sujet de la fiabilité des fondations de la digue de la route en mer, c’est tout cet édifice qui est menacé de s’écrouler. Il est donc urgent d’arrêter ce gaspillage au plus vite et d’envisager dès à présent une quatrième alternative pour régler définitivement la sécurisation de l’itinéraire entre Saint-Denis et La Possession. Cela signifie par conséquent renoncer à exploiter ces carrières. Des partis politiques et des associations travaillent dans ce domaine, il est essentiel d’expertiser les solutions alternatives qui sont proposées afin de sortir d’une crise qui dure depuis plus de 50 ans, depuis la décision de remplacer le chemin de fer par une route du littoral. 54
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