Mesures d'hygiène en cabinet dentaire - SSO

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LIGNES DIRECTRICES RELATIVES À LA QUALITÉ                    1

  Mesures d’hygiène en cabinet dentaire

1. Principes de base
des critères d’évaluation
                                                  truments doivent subir un autoclavage à
                                                  134 °C pendant 18 minutes (programme
                                                                                                 •   les instruments tranchants ou pointus
                                                                                                     souillés par le contact du sang et de la
                                                  prions); cette procédure a également été           salive
Le présent chapitre expose les principes,
les objectifs, les concepts et les critères
                                                  mise en place en Suisse (Ordonnance sur
                                                  la prévention de la maladie de Creutz­
                                                                                                 •   les débris de matériaux dentaires et
                                                                                                     les aérosols
autour desquels s’organisent les mesures
d’hygiène en cabinet dentaire.
                                                  feldt-Jakob OMCJ).
                                                     La Loi sur les produits thérapeutiques
                                                                                                 •   les surfaces.

     Il fut un temps où l’hépatite B était        (LPTh, RS 812.21) vise à garantir la mise      Les mesures d’hygiène en cabinet den-
considérée comme une maladie profes-              sur le marché de produits thérapeutiques       taire s’appuient sur un ensemble de dis-
sionnelle des médecins-dentistes. On a            (médicaments et dispositifs médicaux)          positions régissant les différents proces-
également observé des cas de transmis-            de qualité, sûrs et efficaces. L’Ordon-        sus d’intervention en fonction du risque
sion de cette maladie du médecin-den-             nance sur les dispositifs médicaux (ODim,      de transmission des infections. Ces
tiste vers le patient. Or, depuis l’appa­         RS 812.213), entrée en vigueur le 1er avril    ­mesures seront appliquées par tous les
rition de l’épidémie du SIDA, le corps            2010, vise à garantir une utilisation sûre      membres de l’équipe du cabinet, sans
médical – à travers ses organisations pro-        des dispositifs médicaux. Elle régit les        ­aucune exception. L’hygiène en cabinet
fessionnelles – et les patients sont deve-        mesures relatives à l’assurance-qualité          dentaire ne saurait se limiter à un rôle de
nus très exigeants en matière d’hygiène.          dans le cadre du retraitement de disposi-        prestation de service annexe fournie par
Les mesures d’hygiène sont censées four-          tifs médicaux.                                   le médecin-dentiste, mais elle doit être
nir une protection efficace contre les                                                             considérée comme une véritable obliga-
­infections, en particulier contre celles                                                          tion.
 transmises par les agents pathogènes             L’objectif principal
 ­présents dans le sang et la salive. On sait     des ­mesures d’hygiène
  aujourd’hui que le SIDA ne se transmet          en cabinet dentaire                            Responsabilité du médecin-­
  pas aussi facilement qu’on le craignait.                                                       dentiste
  Néanmoins, le risque de transmission            est la prévention de la transmission d’in-
  du VIH lors de contacts dans l’exercice         fections d’un patient à un autre patient       Le médecin-dentiste porte l’entière
  de la profession existe. Quant au virus de      ou à un membre de l’équipe du cabinet,         ­responsabilité des mesures d’hygiène
  l’hépatite B, son titrage dans le sang est      ou du laboratoire dentaire – et inverse-        ­appliquées dans son cabinet. Il définit
  souvent très élevé chez les porteurs sains      ment.                                            les concepts d’hygiène applicables dans
  sans que ces derniers aient nécessaire-                                                          son propre cabinet. Il se charge d’en ins-
  ment connaissance de leur affection. Il                                                          truire tous les membres de l’équipe et en
  en va de même pour les infections par le        Eléments fondamentaux                            contrôle l’application. Par ailleurs, il veil-
  virus de l’hépatite C. C’est la raison pour     des mesures d’hygiène                            lera à toujours donner l’exemple, même
  laquelle les virus de l’hépatite B et C font    en cabinet dentaire                              dans l’exécution de tâches à caractère
  référence lorsqu’il s’agit de fixer les stan-                                                    routinier et lorsque le temps presse. L’idée
  dards d’hygiène. Ceux-ci offrent une            Les normes applicables aux mesures               selon laquelle les patients ont autant droit
  protection globale mais non absolue             d’hygiène seront les mêmes pour tous les         à une prestation optimale du point de vue
  contre les infections transmises par le         patients; par conséquent, aucun patient          de l’hygiène qu’à un traitement dentaire
  sang. L’apparition de la nouvelle variante      n’est considéré comme présentant des             de qualité sera omniprésente.
  de maladie de Creutzfeldt-Jakob (MCJ)           risques spécifiques. Par ailleurs, les me-
  chez l’homme, provoquée par des prions          sures d’hygiène visent à protéger tant les
  et mise en corrélation avec l’épidémie          patients que les membres de l’équipe soi-      Application des critères
  d’encéphalopathie spongiforme bovine            gnante. Lorsqu’il s’agira d’éviter la trans-   d’évaluation
  (ESB) plus particulièrement en Grande-­         mission des infections, se verront accor-
  Bretagne, a fait surgir la nécessité de         der une attention toute particulière:          Les critères d’évaluation des lignes direc-
  rendre cette nouvelle catégorie d’agents
  infectieux inactifs. L’OMS a émis des re-
                                                  •  les mains du médecin-dentiste, de
                                                     l’hygiéniste dentaire, de l’assistante en
                                                                                                 trices relatives à la qualité permettent à
                                                                                                 l’équipe du cabinet dentaire de procé-
  commandations selon lesquelles les ins-            prophylaxie et des assistantes dentaires    der d’une part à une autoévaluation et,

                                                                                                 SOCIÉTÉ SUISSE DES MÉDECINS-DENTISTES SSO   P

                                                                                                                                                 2018
2     LIGNES DIRECTRICES RELATIVES À LA QUALITÉ

    d’autre part, de porter un jugement                       Le praticien responsable est ainsi appe-          dentaire découle d’un enchaînement ho-
    ­critique sur le cabinet dans lequel elle              lé à déceler les faiblesses de son cabinet           mogène de mesures dont l’efficacité ne
     exerce. Ils suscitent également une                   ou les problèmes méritant réflexion et à             dépasse pas celle de son maillon le plus
     confrontation entre sa propre conception              prendre les dispositions qui permettront             faible. Par conséquent, des mesures iso-
     des mesures d’hygiène et les exigences                d’atteindre le niveau optimal dans les               lées largement suroptimales ne peuvent
     de qualité formulées par les auteurs de ce            meilleurs délais. Durant cette démarche,             en aucun cas compenser des insuffisances
     manuel.                                               il aura à l’esprit que l’hygiène en cabinet          affectant d’autres domaines.

    2. Critères d’évaluation

     CONCEPT D’HYGIÈNE                                     • Tous    les processus exécutés au cabinet entrent dans un concept d’hygiène sciemment élaboré
                                                              et contrôlé périodiquement.
                                                           • LeTousplanlesd’hygiène est affiché dans la zone clinique de manière bien visible.
                                                           • ­respectentmembres      du cabinet ont connaissance du concept et du plan d’hygiène et les
                                                                             par principe.
                                                           • Leur
                                                              nels.
                                                                     application en pratique quotidienne peut cependant souffrir d’écarts légers et occasion-

                                                           • Dès    leur entrée en fonction, les membres du cabinet reçoivent immédiatement les instruc-
                                                              tions sur les dispositions relatives à l’hygiène au cabinet; par la suite, cette instruction garde
                                                             un caractère régulier. Par ailleurs, des contrôles sont effectués périodiquement.
                                                           • Lanerplace de traitement est organisée de telle sorte qu’il n’est pas nécessaire de s’approvision-
                                                                   en produits supplémentaires et, si besoin est, l’approvisionnement se fait exclusivement
                                                             avec les instruments réservés à cet effet.

     RÈGLES D’HYGIÈNE RELATIVES
     AU PERSONNEL
                                                           • Tous  les membres du cabinet bénéficient d’une protection suffisante contre le virus de l’hépa-
                                                             tite B. Le propriétaire du cabinet s’assurera lui-même que la vaccination antihépatite B a été
                                                             effectuée et, le cas échéant, fera le nécessaire pour qu’elle le soit.
                                                           • Ilelleexiste une procédure à appliquer en cas de blessure accidentelle avec épanchement de sang;
                                                                     donne lieu à la rédaction d’un procès-verbal d’accident.
                                                           • Les     vêtements de protection sont portés exclusivement au cabinet, respectivement dans la
                                                             zone clinique. Ils sont changés quotidiennement et en cas de souillure visible.
                                                           • Toute      intervention clinique présentant un risque de contact avec du sang ou de la salive donne
                                                             lieu au port de gants, de même, lors de travaux provoquant des aérosols, d’un masque et de
                                                             lunettes ou d’écrans de protection.

     HYGIÈNE DES MAINS                                     • Avant  et après les horaires consacrés aux soins (matin, midi et soir), les mains sont lavées
                                                             au savon et à l’eau courante froide.
                                                           • Avant  et après chaque intervention, lors des pauses et lors du renouvellement des gants,
                                                             la désinfection hygiénique des mains se fait au moyen d’une préparation ­alcoolisée agréée.
                                                           • Les interventions chirurgicales sont précédées d’une désinfection chirurgicale des mains
                                                             et associées au port de gants stériles.
                                                           • Des  gants neufs sont portés pour chaque patient; exigences minimales pour les examens
                                                             en série: désinfection des gants entre les enfants (à changer dans tous les cas après 6 enfants
                                                             au maximum).
                                                           • Pendant  les soins, les membres de l’équipe du cabinet ne portent ni bagues, ni montres,
                                                             ni bracelets. Les ongles doivent être courts et sans vernis.

    SOCIÉTÉ SUISSE DES MÉDECINS-DENTISTES SSO   P

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LIGNES DIRECTRICES RELATIVES À LA QUALITÉ                    3

INSTRUMENTS                          • Lationpréparation des instruments comprend trois phases en trois zones distinctes: a) désinfec-
                                              des instruments contaminés; b) nettoyage, contrôle, entretien et emballage/condition-
                                         nement; c) stérilisation et stockage. Les zones b) et c) sont installées dans des locaux distincts
                                         de la zone de traitement. La zone a) est marquée de façon évidente (à proximité de la zone de
                                         traitement).
                                     •   La désinfection s’effectue dans des conditions strictement définies, par trempage en solution
                                         désinfectante ou mieux encore, par désinfection thermique.
                                     •   Stérilisation de tous les instruments dans des autoclaves à vapeur validés.
                                     •   Suivi documenté des cycles de stérilisation et contrôle/entretien technique régulier (confor-
                                         mément aux recommandations du fabricant) et contrôle du fonctionnement efficace de
                                         l’auto­clave par des tests appropriés.
                                     •   Les instruments destinés aux interventions invasives sont stérilisés en emballages à usage
                                         unique ou en trays à perforations internes avec le programme prions (134 °C, 18 min).
                                     •   Conservation des instruments stérilisés en emballages à usage unique ou en trays à perfora-
                                         tions internes avec mention de la date, dans des armoires ou tiroirs clos hermétiquement et
                                         conservés seulement durant le délai de stockage.
                                     •   Pour les interventions à caractère chirurgical, les pièces à main et contre-angles réservés à
                                         cet effet sont soumis à un nettoyage mécanique préalable et ensuite stérilisés sous emballage
                                         à usage unique; tous les autres contre-angles et pièces à main font l’objet d’un nettoyage
                                         mécanique préalable précédant la désinfection simple. Les instruments rotatifs (fraises) sont
                                         stérilisés pour toutes les interventions.
                                     •   Les instruments destinés aux interventions non invasives sont si possible stérilisés et conser-
                                         vés non emballés dans des tiroirs fermant hermétiquement à l’égard des aérosols et qui ne
                                         sont pas ouverts pendant la durée du traitement. Au moins une fois par mois, les tiroirs sont
                                         vidés et désinfectés; leur contenu est désinfecté, stérilisé ou jeté conformément aux règles
                                         en vigueur.

SURFACES/APPAREILS
ET INSTALLATIONS ANNEXES
                                     • Après usage, tous les matériaux, fournitures et appareils qui ont été au contact de la salive
                                       ou du sang ou qui ont été exposés à des aérosols sont soit jetés, soit désinfectés et conservés,
                                         de façon à exclure toute nouvelle contamination.
                                     • Selon le plan d’hygiène, désinfection systématique des surfaces après chaque patient avec
                                       emploi d’un produit désinfectant à base d’alcool selon la séquence suivante: mouiller,
                                         a­ ttendre, essuyer («Netz-Wisch-Technik»). Le périmètre de la désinfection dépend de
                                          l’étendue de la contamination.
                                     •    Si possible, l’unité dentaire devrait disposer d’un système interne de désinfection d’eau; si ce
                                          n’est pas le cas, laisser couler l’eau pendant au moins 3 minutes à tous les points d’arrivée
                                          d’eau le matin et après chaque interruption de travail prolongée.
                                     •    Lors d’interventions invasives, l’irrigation est assurée exclusivement par une solution stérile.

EMPREINTES/PIÈCES FAÇONNÉES/­
PROTHÈSES/RADIOGRAPHIES
                                     • Les   empreintes, pièces façonnées, prothèses qui ont été au contact de la bouche du patient
                                       sont soigneusement désinfectées et identifiées avant qu’elles ne quittent le cabinet.
                                     • Toutes   les pièces qui proviennent du laboratoire et qui entrent au contact de la bouche du
                                       ­patient sont également désinfectées.
                                     • LaLe cycle
                                            manière de procéder est en principe convenue avec le technicien-dentiste.
                                     • être contaminé.
                                                  de radiographie est organisé de façon à ce que l’appareil de développement ne puisse

DÉCHETS OCCASIONNÉS PAR L’ACTIVITÉ   • LaLesgestion  des déchets se fait conformément à un protocole écrit.
DU CABINET                           • auprèsdéchets infectieux sont placés dans un sac plastique résistant et collectés directement
                                                 de l’unité. Le sac fermé peut être stérilisé en autoclave, puis éliminé avec les déchets
                                         domestiques.
                                     • Avant d’être jetés, les déchets coupants et pointus sont collectés dans des conteneurs résis-
                                       tants au perçage, hermétiques aux liquides, verrouillés et marqués.
                                     • Les déchets spéciaux sont évacués dans le respect des dispositions y relatives.
                                     • Lorsqu’ils traitent des instruments non encore désinfectés, les membres du personnel portent
                                       des gants de ménage en caoutchouc épais.

                                                                                           SOCIÉTÉ SUISSE DES MÉDECINS-DENTISTES SSO   P

                                                                                                                                           2018
4       LIGNES DIRECTRICES RELATIVES À LA QUALITÉ

    3. Explications des critères                               Tous les membres du cabinet dentaire            Les lunettes avec protections latérales
    d’évaluation                                            non immunisés contre le virus de l’hépa-       protègent les yeux contre les blessures
                                                            tite B doivent se faire vacciner (les frais     et les infections. Elles doivent être dés­
    Concept d’hygiène                                       sont à la charge de la caisse-maladie). Si     infectées après chaque patient. Les
                                                            un membre du cabinet s’y oppose, il est        ­lunettes protègent également les patients
    Les mesures d’hygiène en cabinet den-                   informé des risques auxquels il s’expose        des aérosols et des projections.
    taire sont destinées à prévenir la trans-               et doit confirmer son refus par écrit. A ce        Pour éviter tout risque de dissémina-
    mission d’infections, tant en direction                 sujet, il faut préciser que la vaccination      tion de germes, la tenue de travail n’est
    du patient qu’en provenance de celui-ci.                antihépatite B ne protège pas des infec-        portée que dans l’enceinte du cabinet. Les
    Une condition préalable importante est la              tions par d’autres virus de l’hépatite. Il       plus appropriés sont: le tablier, la veste ou
    division du cabinet en une zone clinique               peut être opportun d’être vacciné contre         la chemise fermant bien sur le devant et
    (salles de soins, locaux réservés à la pré-            la grippe, la poliomyélite, les oreillons,       dépourvus de poche sur la poitrine, les
    paration des instruments) distincte des                la rougeole et la rubéole, le tétanos, la        pantalons et les chaussures fermées sur le
    autres pièces. Chaque procédure doit être              ­coqueluche et la diphtérie. En cas de           devant. La tenue de travail est renouvelée
    organisée de sorte que le risque d’infec-               grossesse et de maladie, il est recom­          quotidiennement ou chaque fois qu’elle
    tion soit réduit au minimum.                            mandé de consulter le médecin-conseil           est souillée par du sang. Dans toute la
                                                            ou le médecin de famille.                       mesure du possible, elle sera rangée sépa-
    Sont considérés comme importants les                                                                    rément des vêtements de ville. Un cycle
    points suivants:                                       Protection dans l’exercice                       de lavage normal (coton) est suffisant
    • le concept relatif à l’équipement du
      ­cabinet et à la gestion des instruments
                                                           de la profession
                                                           Pour protéger les patients et le personnel,
                                                                                                            pour son entretien.
                                                                                                               Les cheveux longs sont attachés der-
       compte tenu du déroulement des soins;               le port de gants (latex, nitrile ou vinyle)      rière la tête.
    •  la circulation des instruments;                     sera systématique pour l’exécution de
    •  les changements de patients;                        gestes au niveau de la cavité buccale et
    •  la désinfection des mains;                          dans les cas de contact avec du sang, de la     Blessures
    •  le cycle de radiologie;                             salive et/ou des muqueuses. Attention à
    •  les échanges de matériels avec le labo-
       ratoire dentaire.
                                                           tenir compte des allergies au latex (égale-
                                                           ment chez les patients). Pour les examens
                                                                                                           Le risque d’infection par le VIH suite à
                                                                                                           une exposition professionnelle est très
                                                           ou traitements simples, des gants non           faible; toutefois, les conséquences d’une
    Les mesures de sécurité visent à éviter,               stérilisés suffiront; par contre des gants      telle infection sont très graves, voire mor-
    autant que possible, tout contact avec du              stériles seront nécessaires pour toutes les     telles. Les mêmes remarques – consé-
    sang ou des sécrétions corporelles.                    interventions chirurgicales au niveau de        quences très sévères, en dépit d’un risque
      Les mesures de sécurité visent à éviter,             la sphère buccale. Les gants doivent être       d’infection restreint – s’appliquent à
    autant que possible, tout contact avec du              retirés à la fin de traitement avant que        l’hépatite C. Par conséquent, il est très
    sang ou des sécrétions corporelles.                    l’intervenant ne quitte la zone de traite-      important d’éviter toute exposition aux
      Une formation périodique du personnel                ment et être éliminés sur place.                VIH et VHC. En cas d’exposition, veuillez
    ainsi que des contrôles d’hygiène doivent                   Des gants de ménage en caoutchouc          consulter immédiatement un médecin.
    garantir une application rigoureuse du                   épais seront portés dans les cas suivants:    Chacun des membres de l’équipe doit
    concept d’hygiène.                                       nettoyage et désinfection des instru-         connaître le nom, l’adresse et le numéro
      Un plan d’hygiène fixé par écrit règle                 ments, manipulation de solutions dés­         de téléphone du médecin.
    les diverses mesures d’hygiène eu égard à              infectantes concentrées et de produits             Les aiguilles, lames de scalpels et autres
    leur type, à leur étendue et à l’attribution           chimiques irritants pour la peau ainsi que      instruments tranchants doivent être
    des responsabilités (cf. Annexe 1 extraite             lors de manipulations de déchets conta-         considérés comme potentiellement in-
    de Wiehl & Guggenheim, 1993).                          minés.                                          fectieux; pour cette raison, et pour éviter
                                                                Le masque multicouche protège la           toute blessure, ils doivent être manipulés
                                                           ­partie inférieure du visage contre les         avec toutes les précautions nécessaires.
    Mesures de protection                                   ­projections d’éclats infectieux et contre
                                                             l’inhalation d’aérosols. Il doit être serré   Principales mesures de sécurité:
    Vaccinations
    Au contact du sang et des sécrétions buc-
                                                             et demeurer sec. Si le masque de protec-
                                                             tion est exposé à des aérosols ou qu’il est
                                                                                                           • Après usage, jeter dès que possible les
                                                                                                             seringues dans un récipient approprié
    cales et respiratoires, les membres du                   humide, il doit impérativement être rem-        servant de collecteur. Eviter absolu-
    ­cabinet risquent d’être contaminés par                  placé à la fin du traitement.                   ment de remettre les capuchons avec
     toutes sortes d’agents pathogènes infec-                   En cas d’examens de dépistage chez les       les deux mains.
     tieux, dont les virus de l’hépatite B et C,
     le virus herpétique, le cytomégalovirus,
                                                             enfants, il n’est pas nécessaire de changer
                                                             le masque de protection et les gants entre
                                                                                                           • Eviter tout contact entre les mains et
                                                                                                             les instruments rotatifs contaminés.
     le VIH, Mycobacterium tuberculosis, des
     staphylocoques et des streptocoques.
                                                             chaque patient. Les gants peuvent être
                                                             désinfectés jusqu’à six fois au maximum
                                                                                                           • Porter des gants de ménage en caout-
                                                                                                             chouc épais pour l’entretien des instru-
     Pour cette raison, il est important que                 mais devraient être changés en cas de           ments; nettoyer chaque instrument
     le personnel bénéficie de la meilleure                  contact avec du sang, de perforation ou         ­séparément.
     protection possible en matière d’immu-                  de souillure des gants, ainsi que de patho-
     nisation.                                               logie avérée d’un enfant.

    SOCIÉTÉ SUISSE DES MÉDECINS-DENTISTES SSO   P

                                                    2018
LIGNES DIRECTRICES RELATIVES À LA QUALITÉ                   5

Le comportement à adopter en cas d’ex-         Désinfection et stérilisation                  Déroulement
position accidentelle à du sang/de la sa-      des instruments                                Le nombre d’articles à usage unique en
live doit être consigné par écrit, afin que                                                   pratique dentaire devant rester limité, la
les mesures appropriées puissent être          Bases                                          plupart des instruments sont réutilisés.
­instaurées immédiatement:                     Le but de la désinfection consiste à ré-       Ils seront par conséquent stérilisés avant
•  Désinfecter la plaie;                       duire le nombre de germes (à l’exception       chaque nouvelle utilisation. La prépara-
•  En informer de manière confidentielle
   les personnes concernées (patient,
                                               des spores) d’un facteur au moins égal à
                                               5 log. Le résultat n’est pas définitif mais
                                                                                              tion des instruments comprend trois
                                                                                              phases: a) désinfection des instruments
   ­supérieurs, responsable du cabinet)        uniquement valable à l’instant T. La stéri- utilisés; b) nettoyage, contrôle, entretien
•   Consigner par écrit les circonstances
    de l’accident, p. ex. avec un procès-­
                                               lisation (p. ex. 121 °C pendant 15 min)
                                               ­permet d’inactiver, outre les virus, les
                                                                                              et emballage/conditionnement et stoc-
                                                                                              kage; c) stérilisation et rangement jusqu’à
    verbal d’accident pour les blessures        cellules bactériennes végétatives et les      la prochaine utilisation. Ces étapes sont
    professionnelles (voir annexe 2, extrait    champignons ainsi que les spores bacté-       exécutées dans trois zones qui, dans le cas
    de Wiehl & Guggenheim 1993) en trois        riennes, d’un facteur au moins égal à         idéal, sont géographiquement séparées de
    exemplaires (pour le médecin, l’assu-       6 log. Le programme prions permet par         la zone de traitement. Si la zone réservée
    rance-accident et le cabinet). Celui-ci     ailleurs de rendre les prions inactifs grâce à la désinfection (a) est située à proximité
    servira de base pour l’appréciation du      au traitement en autoclave à 134 °C pen-      de la zone de traitement (par exemple
    risque d’infection.                         dant 18 minutes (Ordonnance sur la pré-       dans les locaux cliniques), elle en sera
•   Prendre contact avec le médecin.            vention de la maladie de Creutzfeldt-­
                                                Jakob – OMCJ).
                                                                                              clairement séparée.
                                                                                                 Des gants de ménage en caoutchouc
Un document écrit fixant les mesures à             La stérilisation comprend la désinfec-     épais seront portés pour la manipulation
prendre en cas de blessure par instru-          tion et le nettoyage avant la stérilisation,  et le transport d’instruments contaminés.
ments tranchants ou pointus et en cas de        le processus de stérilisation proprement      La désinfection des instruments se fait soit
contamination des plaies ouvertes doit          dit, ainsi que le stockage après la stérili-  par désinfection thermique (réglage auto-
être affiché dans le cabinet à un endroit       sation. Dans le domaine de la stérilisa-      matique à 95 °C pendant 3 à 10 minutes),
bien visible pour tout le personnel.            tion, plusieurs normes européennes ont        avec un cycle de produit nettoyant suivi
                                                été ratifiées; les modalités de leur implé-   d’un cycle de rinçage, soit par immersion.
                                                mentation dans les cabinets dentaires en      Dans le dernier cas, les instruments sont
Désinfection et soins                           Suisse ont fait l’objet de discussions au     immergés complètement. La durée mini-
des mains                                       sein de la Commission d’hygiène du cabi- male d’action des produits – qui est fonc-
                                                net dentaire et de la protection de l’envi- tion de la concentration du produit –
Les mains sont un vecteur important de          ronnement (CHPE) de la SSO (Guggenheim doit être contrôlée rigoureusement (par
transmission d’infections. C’est la raison      et coll. 1999). Récemment (2010), Swiss- exemple au chronomètre). Les solutions
pour laquelle leur protection, leur désin-      medic a publié un guide directeur des         désinfectantes seront renouvelées régu-
fection et les soins dont elles font l’objet    «Bonnes pratiques de retraitement des         lièrement et conformément aux recom-
revêtent une importance considérable. Le        dispositifs médicaux pour les cabinets        mandations des fabricants.
diagramme «Protection des mains dans            médicaux et les cabinets dentaires ainsi         Après désinfection ont lieu les opéra-
les soins dentaires» reprend les mesures        que d’autres utilisateurs de petits stérili-  tions de nettoyage, de contrôle et d’en-
préconisées (cf. p. 7).                         sateurs à la vapeur d’eau saturée» qui        tretien des instruments, puis d’emballage
   Les mains sont lavées à l’eau courante       tient compte de la révision de l’ordon-       et de conditionnement (sachets de stéri-
froide avec un détergent liquide avant          nance sur les dispositifs médicaux de         lisation transparents ou trays) et finale-
d’être séchées soigneusement. Elles             2010.                                         ment de marquage de la date et du numé-
doivent recevoir une application régulière         Cette directive établit trois classes dif- ro de charge. Ces étapes peuvent être
de crème hydratante. Les ongles doivent         férentes d’instruments à retraiter selon      effectuées sans porter des gants.
être coupés courts et non vernis.               leur risque infectieux:                          Par la suite, les instruments sont stérili-
   Lorsqu’une intervention se prolonge, il      I) les dispositifs non critiques qui ont      sés dans l’autoclave validé. Le processus
peut être utile de renouveler les gants afin         seulement un contact superficiel avec de stérilisation doit pouvoir être contrôlé
de maintenir la peau aussi sèche que pos-            la peau,                                 par l’utilisateur de manière simple et sûre
sible. Des gants percés doivent être rem-       II) les dispositifs semi-critiques qui        (exemple Protocole journalier de stérili-
placés dès que l’intervention le permet.             entrent en contact avec la muqueuse      sation issu de l’annexe B BPPS).
   Des gants de ménage en caoutchouc                 ou avec la peau non intacte pendant
épais seront portés pour l’exécution de              leur utilisation,
tâches nécessitant la manipulation d’ob-        III) les dispositifs critiques qui pénètrent
jets pointus/tranchants ou des produits              la peau ou la muqueuse pendant leur
chimiques ou désinfectants susceptibles              utilisation et qui entrent en contact
d’irriter la peau.                                   avec le sang. Ces dispositifs médicaux
                                                     doivent être stériles au moment de
                                                     leur utilisation.

                                                                                              SOCIÉTÉ SUISSE DES MÉDECINS-DENTISTES SSO   P

                                                                                                                                              2018
6     LIGNES DIRECTRICES RELATIVES À LA QUALITÉ

          Exemple de Protocole journalier de stérilisation

          Stérilisateur:                                      Responsable:                        Date:

            Test de vide

          No de la charge:                                  	OK                     Signature:
                                                              pas OK

            Test Bowie&Dick/test de pénétration de vapeur

          Test utilisé:                                                              No de lot:

          Test                        réussi                    pas réussi

          No de la charge:                                  		                       Signature:

          Si «pas réussi», mesures entreprises:

          Nouveau test                réussi                    pas réussi

          No de la charge:                                  		                       Signature:

            Contrôles de charges

            No de la charge:
            Programme:                                        Contenu de la charge

            Déroulement                 conforme
            du programme                non conforme

            Indicateurs                 conforme
            ­chimiques                  non conforme

            Intégrité                   conforme
            des emballages              non conforme

            Libération:                 oui           non     Signature:

            No de la charge:
            Programme:                                        Contenu de la charge

            Déroulement                 conforme
            du programme                non conforme

            Indicateurs                 conforme
            ­chimiques                  non conforme

            Intégrité                   conforme
            des emballages              non conforme

            Libération:                 oui           non     Signature:

    SOCIÉTÉ SUISSE DES MÉDECINS-DENTISTES SSO   P

                                                    2018
LIGNES DIRECTRICES RELATIVES À LA QUALITÉ                  7

Protection des mains dans les soins dentaires

                                                        Enlever les bijoux et accessoires

                                                                Laver les mains
                                                                   (savon liquide)

                                                           Traitement       Traitement
                                                           chirurgical      dentaire

                    Désinfection chirurgicale                                                Désinfection hygiénique
                  (3 min + 2 min solution alcoolisée)                                          (30 s solution alcoolisée)

                           Gants stériles                                                       Gants appropriés

                    Intervention chirurgicale                                                Consultation/Traitement

                                                        Retrait et élimination des gants

                                                               Patient      Fin du
                                                               suivant      travail

                                                            Désinfection des mains
                                                              (30 s solution alcoolisée)

                                                         Application crème hydratante

                                                                                               SOCIÉTÉ SUISSE DES MÉDECINS-DENTISTES SSO   P

                                                                                                                                               2018
8        LIGNES DIRECTRICES RELATIVES À LA QUALITÉ

    Contrôles de la stérilisation                                  En matière de garantie des conditions            ballages à usage unique ou des conteneurs
    Un contrôle de stérilisation sans faille                    de stérilité des instruments après la stéri-        avec filtre. Les instruments destinés aux
    comporte essentiellement les points sui-                    lisation (rangement), il y a lieu de respec-        interventions non invasives sont stérilisés
    vants: contrôle des machines, contrôle                      ter des délais de stockage maximaux, en             et rangés, non emballés, dans des tiroirs
    du traitement, surveillance de la charge,                   fonction du type d’emballage ainsi que              étanches aux aérosols. Ces tiroirs ne sont
    contrôle du dispositif après stérilisation                  des conditions et du lieu de stockage               pas ouverts en cours de traitement; une
    (sous forme de tableau Recommandations                      (Guggenheim et coll. 1999). Tous les ins-           fois par mois, ils sont vidés et désinfectés,
    relatives aux contrôles nécessaires à la                    truments destinés aux interventions in-             leur contenu stérilisé, désinfecté ou éli-
    stérilisation des dispositifs médicaux                      vasives doivent être emballés et stérilisés         miné.
    ­issues de l’annexe A BPPS).                                avec le programme prions dans des em-

    Recommandations relatives aux contrôles nécessaires à la stérilisation des dispositifs médicaux

         MODE                    QUOI?                         COMMENT?                       QUAND?                  DOCUMENTS               REMARQUES

                                 Ordre de marche               Contrôle visuel (propreté,     Chaque jour au          Enregistrement
                                                               système de porte, unité        ­ ébut du travail
                                                                                              d                       pas nécessaire (ins-
                                                               d’affichage …)                                         tructions de travail)

                                 Essai de fuite d’air          Chambre vide, selon            Hebdomadairea)          Protocole de            Inscription des
                                 (test de vide)                ­fournisseur                                           ­stérilisation          ­résultats et visa
                                 (si disponible)
         CONTRÔLE
         DE L’APPAREIL           Test de pénétration           Test B&D, programme selon      Chaque jour en cas      Protocole de            Inscription des
                                 de vapeur                     fournisseur                    de stérilisation de     ­stérilisation          ­résultats et visa
                                 (si disponible)b)                                            DM poreux
                                                               ou

                                                               Test hélix, programme          Au moins une fois
                                                               ­selon fournisseur             par semaine

                                 Témoins                       Coller sur chaque embal-       Chaque charge,          Enregistrement
                                 de passage                    lage si pas déjà imprimé       chaque emballage        pas nécessaire (ins-
                                                               sur celui-ci                                           tructions de travail)

                                 Etiquetage                    Date de stérilisation et no    Chaque charge,          Enregistrement
                                                               du lot (si déjà connu) ainsi   chaque emballage        pas nécessaire (ins-
         CONTRÔLE                                              que le contenu (si pas vi-                             tructions de travail)
         DU TRAITEMENT                                         sualisable) sont à appliquer
                                                               sur chaque emballage

                                 Contrôle                      Contrôle de la continuité      Chaque charge,          Enregistrement
                                 ­d’emballage                  de la soudure, contrôle        chaque emballage        pas nécessaire (ins-
                                                               de l’étanchéité des conte-                             tructions de travail)
                                                               neurs et des plateaux

                                 Libération                    Un indicateur chimique de      Chaque charge           Protocole de            Inscription des
                                                               classe 5 ou 6 emballé dans                             ­stérilisation          ­résultats et visa
                                                               la charge, utilisation d’un
                                                               dispositif d’épreuve de pro-
                                                               cédé (PCD) si une stérili­
                                                               sation de corps creux est
                                                               effectuéeb)
         CONTRÔLE
         DE LA CHARGE            Impression                    Contrôle de la conformité      Immédiatement           Classer l’impres-       Inscription des
                                 du ­processus                 des paramètres du proces-      après fin du pro-       sion visée dans le      ­résultats et visa
                                                               sus imprimés, viser            cessus                  classeur, Protocole
                                                                                                                      de stérilisation

                                 Emballages                    Examiner l’intégrité des        Immédiatement          Protocole de            Inscription des
                                                               emballages, contrôle des        après fin du           ­stérilisation          ­résultats et visa
                                                               témoins de passage             ­processus

                                 Libération pour               Examiner l’intégrité des       Toujours avant            Modification du       Inscription des
         CONTRÔLE                l’utilisation                 emballages, contrôle de        l’utilisation             protocole de          ­résultats et visa
         DES PRODUITS                                          la date de péremption                                  ­stérilisation si
         STÉRILISÉS                                                                                                    ­nécessaire

    a)   Au moins 3×/mois (CEN ISO TS 17665-2:2009, Tableau A3)
    b)   Possibilité de combinaison en utilisant un dispositif d’épreuve (BMS, Batch Monitoring System)

    SOCIÉTÉ SUISSE DES MÉDECINS-DENTISTES SSO      P

                                                        2018
LIGNES DIRECTRICES RELATIVES À LA QUALITÉ                  9

   Les pièces à main et contre-angles su-                 d’une lingette à usage unique trempée                 d’origine buccale ou des germes présents
bissent un nettoyage mécanisé préalable                   dans une solution désinfectante, les sur-             dans l’eau elle-même (par exemple Pseu-
et une désinfection chimique. Ceux desti-                 faces sont entièrement mouillées. Après               domonas æruginosa, Legionella pneumophi-
nés aux interventions chirurgicales sont                  avoir laissé agir le produit, les surfaces            la). Il est possible de réduire la concentra-
stérilisés sous emballage adéquat.                        sont, si nécessaire, essuyées au moyen                tion des germes en faisant couler l’eau – le
                                                          d’un chiffon sec à usage unique.                      matin et après chaque interruption d’une
Validation                                                                                                      certaine durée – à chaque robinet et point
La validation doit permettre de montrer                                                                         de sortie d’eau pendant au moins trois
que l’appareil a été installé correctement,               Désinfection des empreintes,                          minutes avant d’utiliser l’unit.
peut être utilisé et que la procédure peut                prothèses et d’autres pièces                             Lors des interventions invasives, on
être appliquée efficacement. Elle com-                    façonnées                                             n’utilisera jamais le spray de l’unit, mais
porte trois vérifications: vérification de                                                                      exclusivement une solution d’irrigation
l’installation, vérification des fonction-                Deux procédés sont indiqués pour la dés­              stérile.
nalités et vérification des procédures.                   infection des empreintes, prothèses et
   Le plus simple est de procéder à la pre-               autres pièces façonnées: soit par pulvéri-
mière validation à la livraison. Il est alors             sation (spray germicide) dans un système              Evacuation des déchets
possible d’utiliser pour chaque charge un                 clos, soit par immersion. Ce faisant, on
dispositif d’épreuve (test Helix) avec un                 respectera les recommandations des                    Les déchets ne risquant pas de provoquer
indicateur chimique de classe 5 ou 6 per-                 ­fabricants en matière de concentration,              des infections et des blessures – par
mettant de contrôler d’une part la bonne                   de durée d’action et de compatibilité avec           exemple les serviettes et les matériaux
pénétration de la vapeur, et d’autre part                  les différents matériaux.                            d’emballage – sont considérés comme
le processus de stérilisation.                               L’idéal est de placer l’objet désinfecté           des déchets ménagers et sont, à ce titre,
                                                           dans un sachet transparent pour signaler             confiés au ramassage des ordures ména-
                                                           que la mesure d’hygiène a été effectuée.             gères.
Désinfection des surfaces                                  La manipulation et le marquage des                        Les déchets solides présentant un risque
                                                           pièces désinfectées doivent être réalisés            d’infection, tels que rouleaux et les tam-
Lors d’un traitement, les aérosols et les                  en accord avec le technicien-dentiste.               pons de coton imbibés de sang et de sa-
contacts directs risquent d’être à l’origine                                                                    live, sont éliminés selon le concept des
d’une dissémination de salive mêlée à du                                                                        sacs dédoublés, c’est-à-dire qu’ils sont
sang au-delà de la zone de traitement. Les                Circulation d’eau dans                                rassemblés directement sur la zone de
surfaces et les meubles ainsi souillés sont               le système de l’unit dentaire                         traitement dans des petits sachets en
décontaminés à chaque nouveau patient                                                                           plastique, év. stérilisés en autoclave; ces
au moyen d’un produit désinfectant al-                    Si l’unit n’est pas équipé d’une installa-            sachets sont ensuite évacués dans des sacs
coolisé. La désinfection par aspersion et                 tion de désinfection fonctionnant en                  poubelles normaux. La salive et le sang
essuyage conjugué («Netz-Wisch-Tech-                      continu, le système de circulation d’eau              sont évacués par les canalisations sans
nik») se fera comme suit: au moyen                        risque d’être contaminé par des bactéries             qu’il soit nécessaire de les désinfecter.
                                                                                                                     Les déchets pointus et tranchants pré-
                                                                                                                sentant un risque de blessure, tels que
Déroulement schématique (validation)                                                                            ­canules, scalpels, etc., sont rassemblés
                     INSTALLATION CORRECTE        • Tous   les documents requis sont-ils desponibles?
                                                                                                                 pour élimination dans des récipients
 QUALIFICATION DE
   L’INSTALLATION

                     ET INFORMATIONS              • L’installation  de l’appareil est-elle correcte?             ­résistants au perçage, hermétiques, ver-
                     ­DÉMONTRANT UN FONC-         • LaL’autoclave
                                                         qualité requise de l’eau est-elle assurée?                rouillables et marqués. Les déchets mer-
                      TIONNEMENT SÛR              • ­stérilisationest-il équipé des programmes de
                                                                   nécessaires?
                                                                                                                   curiels (restes d’amalgame) sont collectés
                                                                                                                   dans un conteneur rempli de solution
                                                                                                                  ­désinfectante dès leur retrait de la cavité
                                                                                                                   buccale. Avant élimination, le tout est
                     FONCTIONNEMENT CORRECT       • Les   sondes de pression/température sont-elle                 décanté.
   QUALIFICATION
 OPÉRATIONNELLE

                                                    calibrées correctement?
                                                  • LeLessystème  est-il étanche?
                                                  • détection
                                                          équipements de sécurité et les systèmes de
                                                                 des défauts fonctionnent-ils?
                                                  • Les   tests de vide et de pénétration de vapeur
                                                    fonctionnent-ils correctement?

                     ADAPTATION DES PARA-         • Les valeurs de temps, de pression et de tempé-
 QUALIFICATION DES
   PERFORMANCES

                     MÈTRES DE STÉRILISATION        rature des charges de référence correspondent-­
                     SÉLECTIONNÉS                     elles aux spécifications pour les 3 ­mesures
                                                      ­nécessaires?
                                                  •    Les dispositifs sont-ils secs après stérilisation?
                                                  •    Les emballages sont-ils déformés ou déchirés?

Rapport de validation:         • fixation des mesures correctives requises
                               • définition des mesures du contrôle de routine
                                                                                                                SOCIÉTÉ SUISSE DES MÉDECINS-DENTISTES SSO   P

                                                                                                                                                                2018
10     LIGNES DIRECTRICES RELATIVES À LA QUALITÉ

     4. Bibliographie                                                                                      5. Auteurs des lignes direc-
                                                                                                           trices relatives aux mesures
     Guggenheim B, Wiehl P: Hygienegerech­                  Hygiène au cabinet – module de forma-          d’hygiène en cabinet dentaire
     tes Praxiskonzept (I). Schweiz. Monats­                tion: www.sso.ch (Cours «Hygiène au
     schr. Zahnmed. 103: 179–181 (1993).                    cabinet dentaire»)                             1er tirage (1999)
                                                                                                           Pierre Baehni, Genève
     Guggenheim B, Baumann M A, Field E A:                  Loi fédérale sur les médicaments et les        Danilo Dotesio, Bioggio
     Händehygiene und Händeschutz.                          dispositifs médicaux du 15 décembre            Enrico Ferrari, Pfäffikon
     Schweiz. Monatsschr. Zahnmed. 104:                     2000 (Loi sur les produits thérapeutiques,     Bernhard Guggenheim, Zurich
     771–775 (1994).                                        LPTh, SR 812.21, état le 1er janvier 2014):    Jürg Meyer, Bâle
                                                            www.admin.ch/opc/fr/classified-­               Andrea Mombelli, Genève
     Guggenheim B, Mombelli A, Wiehl P:                     compilation/20002716/index.html                Serge Roh, Sierre
     ­Sterilisation in der zahnärztlichen Praxis:
      Definitionen, Verfahren, Euro-Normen                  Ordonnance sur les dispositifs médicaux        2e tirage (2005)
      und Empfehlungen. Schweiz. Monats­                    du 17 octobre 2001 (ODim, SR 812.213,          Pierre Baehni, Genève
      schr. Zahnmed. 109: 1061–1072 (1999).                 état le 1er juillet 2010): www.admin.ch/       Danilo Dotesio, Bioggio
                                                            opc/fr/classified-compilation/19995459/        Enrico Ferrari, Pfäffikon
     Guggenheim B, Weiss M: Praxisgerechte                  index.html                                     Bernhard Guggenheim, Zurich
     Wiederaufbereitung und Validierung von                                                                Jürg Meyer, Bâle
     Aufbereitungsprozessen. Schweiz. Mo-                    Ordonnance sur la prévention de la            Andrea Mombelli, Genève
     natsschr. Zahnmed. 120: 446–449 (2010).                ­ aladie de Creutzfeldt-Jakob lors des
                                                            m                                              Serge Roh, Sierre
                                                            ­interventions médico-chirurgicales du         Peter Suter, Beromünster
     Guggenheim B, Weiss M: Retraitement                     20 ­novembre 2002 (OMCJ, SR 818.101.21,
     adapté aux cabinets dentaires et valida-                état le 1er janvier 2007): www.admin.ch/      3e tirage (2015)
     tion de procédés de retraitement. Rev                   opc/fr/classified-compilation/20021833/       Markus Grassi, Langnau
     Mens Suisse Odontostomatol 120:                         index.html                                    Bernhard Guggenheim, Zurich
     486–489 (2010).                                                                                       Rolf Hess, Amriswil
                                                            Bonnes pratiques de retraitement des           Reto Lauper, Pambio-Noranco
     Häsler P-A: Gestion des déchets au                     ­ ispositifs médicaux pour les cabinets
                                                            d                                              Jürg Meyer, Bâle
     ­cabinet dentaire. Schweiz. Monatsschr.                médicaux et les cabinets dentaires ainsi       Andrea Mombelli, Genève
      Zahnmed. 105: 1047–1057 (1995).                       que d’autres utilisateurs de petits stérili-   Serge Roh, Sierre
                                                            sateurs à la vapeur d’eau saturée, ver-
     Häsler P-A: Abfall-Entsorgung in der                   sion 1.0f/avril 2010 (Instructions BPPS,       Rédaction
     Zahnarztpraxis. Schweiz. Monatsschr.                   Swissmedic RN202_00_001f)                      Jürg Meyer, Bâle
     Zahnmed. 105: 1058–1062 (1995).                        www.swissmedic.ch

     Jost M, Francioli P, Iten A, Jost J, Cartier B,
     Rüegger M: Verhütung blutübertragener
     Infektionen im Gesundheitswesen. SUVA,
     Arbeitsmedizin Nr. 30, Luzern (1997).

     Widmer H R, Siegrist H H: Die Sterilisa-
     tion in der Arzt- und Zahnarztpraxis.
     Swiss-NOSO, Band 2/Nr. 3: 17–18 (1995).

     Wiehl P, Guggenheim B: Hygienegerech­
     tes Praxiskonzept (II). Schweiz. Monats­
     schr. Zahnmed. 103: 1127–1140 (1993).

     Wiehl P: Aktive Schutzmassnahmen:
     ­Desinfektion (Hygienegerechtes Praxis-
      konzept III). Schweiz. Monatsschr. Zahn-
      med. 106: 701–715 (1996).

     SOCIÉTÉ SUISSE DES MÉDECINS-DENTISTES SSO   P

                                                     2018
LIGNES DIRECTRICES RELATIVES À LA QUALITÉ                   11

Annexe 1
Plan d’hygiène

 Quoi?                            Par quoi?              Comment?      Combien     Quand?                       Stérili­     Stockage
 Domaine d’application            Mes. de désinfection   Utilisation   de temps?   Moment de la mise            sation
                                                                       Durée       en œuvre

 Mains          hygiénique
                chirurgical

 Vêtements de protection

 Instruments

 Trays et plateaux

 Fraises, fraises diamantées,
 pierres à polir, polisseurs
 en silicone

 Instr. en carbure, polisseurs
 en caoutchouc, brossettes
 à polir

 Instruments     manches
 endodon-        manches
 tiques         ­plastique/
                 métal codage
                 couleur

 Pièces à main
 et contre-angles

 Turbines

 Déchets        généraux
                point./­
                tranchants

 Surfaces        tray
                 plateau d’unit
                 armoires,
                ­poign. com-
                 mandes sup-
                 port de tête
                 accoudoirs
                 crachoir

 Sols

 Prothèses

 Empreintes

 Modèles

 Aspiration

                                                                                         SOCIÉTÉ SUISSE DES MÉDECINS-DENTISTES SSO   P

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12     LIGNES DIRECTRICES RELATIVES À LA QUALITÉ

     Annexe 2
     Procès-verbal d’accident professionnel ayant occasionné des blessures

           1. Données personnelles relatives au collaborateur
           Nom:                                                                     Prénom:

           Sexe:                                                                    Date de naissance:

           Profession/fonction:

           Engagé(e) depuis:                                                        Expérience professionnelle:                   ..... ans

           Vaccination antihépatite B                      oui                         non
                                                         Dernière immunisation:                          Taux sérique:

           2. Type de blessure
           Date de l’accident:                     Heure:                                                Lieu:
           Description détaillée des circonstances/du mécanisme de l’accident:

           A votre avis, l’accident aurait-il pu être évité?
                                                          oui       non
                                                       Si oui, comment:

           Circonstances de l’accident                   Objet ayant causé la blessure                   Contamination par
           Plaie/lésion
              superficielle (écorchure)                      Aiguille d’injection                           Sang
              profonde (épanchement de sang)                 Autre aiguille                                 Fluide biologique (contenant du sang visible)

           Exposition/lésion des muqueuses
             Bouche
             Yeux                                            Bistouri                                       Fluide biologique (ne contenant pas de sang
                                                                                                         visible)
                                                                                                         Le cas échéant, lequel?

           Exposition/lésion de la peau
             Peau intacte avec temps prolongé de contact: .... min                                          Autres, lesquels?
           Pénétration de l’épiderme (veuillez préciser):

           En cas de lésion pénétrante, du sang était-il visible sur l’objet ayant causé la blessure?       oui                      non

           3. Données personnelles relatives au patient
           Nom:                                                                     Prénom:

           No patient:                                                              Sexe:                Date de naissance:

           Facteurs de risque                            Sérologie VIH                                   Sérologie hépatite B
           d)   aucun                                        positive                                       HBsAg                    HBeAG
           e)   toxicomanie                                  négative                                       positive                 positive
           f)   homosexualité                                inconnue                                       négative                 négative
           g)   partenaire VIH-positif                   si positive:                                       inconnue                 inconnue
           h)   polytransfusé                            traité par ZDV (zidovudine)
           i)   pays avec prévalence VIH élevée              oui          non
           j)   autres                                   Stade d’infection VIH I, III, IV selon
                                                         classification CDC
                                                         Bulletin OFSP no 36, 586, 1992

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