Mise à jour des prévisions provinciales - D'importantes contractions en vue dans les provinces en 2020 - TD Economics
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Services économiques TD Mise à jour des prévisions provinciales D’importantes contractions en vue dans les provinces en 2020 Remarque : Compte tenu de l’évolution rapide de la conjoncture économique et politique, nous publierons des mises à jour plus fréquentes de nos prévisions lorsque les conditions le justifieront. Derek Burleton, économiste en chef adjoint | 416-982-2514 Omar Abdelrahman, économiste | 416-734-2873 Rishi Sondhi, économiste | 416-983-8806 23 avril 2020 • En raison de la COVID-19, toutes les provinces subissent de graves ralentissements économiques, et ce, à des degrés divers (graphique 1). Bien qu’il reste encore beaucoup à faire, toutes les provinces parviennent à mieux endiguer la propagation de la COVID-19. De ce fait, elles pourront procéder à une lente réouverture de leurs économies, mais ce processus ne sera pas uniforme. • Dans les provinces productrices de pétrole, l’économie a doublement souffert. Tout comme les autres provinces, ces ré- gions pâtissent des effets extrêmes de la COVID-19 sur leurs secteurs de services. Mais en plus, elles portent le poids du choc sans précédent des prix du pétrole. De ce fait, nous nous attendons à ce que cette année les contractions du PIB réel – et la hausse du chômage – soient nettement plus marquées dans les provinces productrices de pétrole que dans le reste du Canada. En fait, les activités des provinces pétrolières devraient prendre plus de temps à revenir à leurs niveaux antérieurs à la COVID-19. ◦◦ L’Alberta, qui est particulièrement tributaire de son secteur de l’énergie, se trouve au dernier rang du classement provincial cette année. Par suite de l’effondrement des prix Graphique 1 : Répercussions de la COVID-19 généralement du pétrole, les dépenses en immobilisations dans le secteur plus importantes dans les grandes provinces ont été réduites d’au moins 30 % alors qu’elles étaient déjà Cas confirmés par tranche de 100 000 personnes faibles, tandis que le nombre d’installations de forage a 250 encore diminué (graphique 2) et que les revenus à l’échelle 200 de l’économie devraient accuser une baisse dans les deux chiffres. Contrairement à ce qui s’est passé en 2015-2016, 150 les importantes capacités inutilisées (selon les informa- tions obtenues, elles représenteraient aujourd'hui de 300 100 000 à 400 000 barils par jour et pourraient atteindre plus 50 d’un million de barils par jour) pèseront lourdement sur la production et les exportations de pétrole. Le gouverne- 0 QC ON N.-É. Alb. T.-N.-L. C.-B. SK Man. Î.-P.-É. N.-B. ment fédéral et les gouvernements provinciaux ont annon- Sources : Statistique Canada, Services économiques TD. cé d’importantes mesures de soutien, dont un programme http://economics.td.com @TD_Economics
2 Graphique 2 : Dégringolade du nombre d’installations de rador a beaucoup moins de marge de manœuvre forage pétrolier et gazier au Canada et en Alberta pour accorder du soutien financier. Quand la Nombre désaisonnalisé d’installations de forage crise s’est amorcée, la province affichait déjà le 600 Canada plus important déficit structurel (en pourcentage 500 du PIB) et était lourdement endettée. 400 Alberta ◦◦ La Saskatchewan devrait tout de même s’en 300 tirer un peu moins bien que la moyenne natio- 200 nale. Néanmoins, contrairement à son voisin de l’Ouest, la Saskatchewan dispose d’une économie 100 plus diversifiée, ce qui atténue modestement le 0 choc des prix du pétrole. Les secteurs moins tou- janv./12 mars/13 mai/14 juil./15 sept./16 nov./17 janv./19 mars/20 * Données désaisonnalisées par les Services économiques TD. Sources : Baker chés des produits de base, comme la potasse et Hughes, Services économiques TD. Dernière donnée au17 avril 2020. l’agriculture, peuvent avoir un effet d’atténuation. Par ailleurs, le nombre relativement faible de cas Graphique 3 : Détérioration généralisée de la confiance des petites entreprises de COVID-19 dans la province et l’amélioration notable de la situation pourraient favoriser une Baromètre de la FCEI 80 Février Début avril réouverture plus rapide (mais toujours gradu- 70 elle) de l’activité dans ses secteurs de services. 60 En fait, le gouvernement devrait annoncer plus 50 tard aujourd’hui un programme en cinq étapes 40 30 détaillant les mesures qu’il a prises pour rouvrir 20 l’économie à compter de mai. 10 ◦◦ Au Manitoba, les marchés de l’emploi et la con- 0 fiance des petites entreprises ont accusé jusqu’à présent des reculs plus faibles (graphique 3), qui Sources : FCEI, Services économiques TD. dénotent un impact moins important du virus. En outre, comme la province connaît un nom- de nettoyage des puits orphelins totalisant 1,7 bre relativement faible de cas, des mesures de milliard de dollars pour les provinces de l’Ouest. réouverture graduelle de l’économie devraient Ces mesures auront certes un effet positif, mais être annoncées la semaine prochaine. Par ailleurs, peu important compte tenu de l’ampleur du choc. l’important secteur de la fabrication de produits ◦◦ L’économie de Terre-Neuve-et-Labrador est Graphique 4 : Répercussions de la distanciation sociale plus importantes au Québec que dans les petites provinces aussi fortement exposée au secteur de l’énergie. Tendances en matière de mobilité* À l’instar de l’Alberta, la province constate une 0 forte baisse de ses revenus, et les activités de for- -10 age dans son champ Hibernia ont apparemment -20 été interrompues. La principale raffinerie de la -30 -40 province, qui traite jusqu’à 130 000 barils par jour, -50 a également annoncé une suspension complète de -60 ses activités. Aux difficultés du secteur pétrolier 10-Apr 29-Mar -70 s’ajoute le ralentissement des activités à la mine de nickel de Voisey’s Bay, qui est passée en mode Sources : Rapports de Google sur la mobilité, Services économiques TD. de simple maintenance du fait de la COVID-19. * Comparaison des tendances de mobilité pour ces semaines par rapport à une période de référence (valeur médiane pour la période du 3 janvier au 6 février). Les données représentent une moyenne simple des déplacements dans des commerces de détail, des Contrairement à l’Alberta, Terre-Neuve-et-Lab- centres de loisirs, des épiceries, des pharmacies, des stations de transport en commun et des http://economics.td.com @TD_Economics
3 Graphique 5 : Pertes d’emploi sans précédent en provenant d’importantes dépenses gouverne- mars et autres pertes à prévoir mentales. ◦◦ Emploi, mars 2020, variation d’un mois à l’autre (%) 0 Nous prévoyons que le ralentissement -1 économique en Ontario sera semblable à -2 celui du Canada cette année, car les secteurs de la fabrication, du commerce de détail, de -3 l’hébergement et des services alimentaires -4 figurent en tête de liste de ceux qui ont subi -5 des contractions historiques. Cependant, le -6 marché de l’emploi de la province sera protégé -7 par son important secteur des services finan- ciers (où les pertes seront probablement moins Sources : Statistique Canada, Services économiques TD. importantes à l’avenir). De même, les efforts déployés pour renforcer le secteur des soins de santé au moyen des dépenses publiques com- alimentaires de la province devrait faire bonne penseront en partie ces effets négatifs, tout figure cette année. Toutefois, d’autres facteurs comme la construction en cours de projets neutraliseront ces effets positifs. Le commerce d’infrastructures essentiels. interprovincial (important pour le Manitoba) souffrira de la faiblesse extrême de l’Alberta et de ◦◦ Les perspectives de la Colombie-Britannique la Saskatchewan. De plus, les dépenses en immo- sont légèrement meilleures que celles des deux bilisations devraient plonger cette année, dans la plus grandes provinces. Cette province a fait foulée d’un ralentissement du projet Keeyask. de solides progrès quant à sa situation rela- tive à la COVID-19. Par ailleurs, la Colom- • En parallèle, certaines des grandes provinces sont bie-Britannique est plus exposée aux secteurs moins exposées au choc pétrolier, mais portent davan- qui devraient être moins touchés, notam- tage le poids de la COVID-19 (graphique 4). ment ceux de l’immobilier et de la construc- ◦◦ Au Quebec's les données économiques devraient tion non résidentielle. Le gouvernement de se détériorer fortement cette année, car la pan- la Colombie-Britannique a également mis en démie a imposé des mesures de distanciation place l’un des plus importants programmes de sociale qui sont les plus strictes au pays, freinant soutien économique et, à l’instar de quelques ses activités en début d’année. Par conséquent, les provinces, il envisage d’offrir des mesures de entreprises de la province font preuve d’un plus soutien ciblées (de 1,5 milliard de dollars) aux grand pessimisme et les pertes d’emplois y ont été secteurs durement touchés. Bien entendu, la les plus graves en mars (graphique 5). Le gouver- province court des risques de baisse du fait de nement a fait part de sa ferme volonté de relancer sa forte exposition à certaines exportations de l’économie. Ces dernières semaines, il a rouvert produits de base et au commerce international certains secteurs, dont ceux de la réparation au- hors États-Unis. tomobile, des services d’aménagement paysager et • Les provinces de l’Atlantique devraient constater des mines, en plus de permettre des activités de un ralentissement économique important, mais construction résidentielle restreintes. Du reste, le moins prononcé qu’ailleurs au pays cette année. gouvernement publiera la semaine prochaine son plan de réouverture d’autres pans de l’économie. ◦◦ La Nouvelle-Écosse a subi des pertes Des écoles vont également ouvrir, mais la présence d’emplois comparables à celles de l’ensemble physique n’y sera pas obligatoire. L’économie du du Canada en mars, tandis que les données Québec profitera d’un soutien supplémentaire sur la mobilité brossent le portrait d’une ad- http://economics.td.com @TD_Economics
4 hésion stricte aux mesures de distanciation so- nale, et les pertes d’emplois de mars, bien qu’elles ciale. Ces facteurs, conjugués à la fermeture de soient encore graves, ont été moins importantes l’usine Northern Pulp en janvier, laissent entrev- que celles des grandes provinces. oir une contraction sans précédent de l’économie ◦◦ L’économie de l’Île-du-Prince-Édouard semble de la Nouvelle-Écosse cette année. Toutefois, un avoir relativement moins souffert jusqu’à présent ambitieux programme d’infrastructures gouver- de l’éclosion de la COVID-19, ce qui lui sera très nemental devrait aider la Nouvelle-Écosse à sur- utile une fois que les restrictions auront été levées passer le reste du Canada. (le gouvernement ciblant le début de mai à cet ◦◦ À ce jour, le Nouveau-Brunswick est un peu effet). Là aussi, de solides dépenses en infrastruc- moins exposé aux effets de la COVID-19 que les tures soutiendront la croissance, contribuant à grandes provinces. La province a dernièrement compenser l’effet du ralentissement de la crois- fait état de l’absence de nouveaux cas et d’une sance démographique. possible réouverture de son économie. La confi- ance des petites entreprises, bien que toujours faible, demeure supérieure à la moyenne natio- http://economics.td.com @TD_Economics
5 Prévisions Économiques Provinciales PIB réel Taux de chômage (variation, %) (moyenne, %) 2019 2020 2021 2019 2020 2021 National 1.6 -7.5 7.3 5.7 9.4 6.0 Terre-Neuve-et-Labrador 2.0 -9.8 4.5 11.9 15.2 12.5 Île-du-Prince-Édouard 2.7 -4.0 3.9 8.8 10.6 8.3 Nouvelle-Écosse 1.2 -4.6 4.0 7.2 10.6 7.9 Nouveau-Brunswick 0.8 -5.5 5.3 8.0 10.4 8.0 Québec 2.7 -7.8 7.7 5.1 8.9 5.2 Ontario 1.6 -7.1 7.0 5.6 9.0 5.7 Manitoba 1.2 -6.2 6.1 5.3 8.0 5.7 Saskatchewan 0.6 -8.2 6.7 5.4 9.1 6.4 Alberta 0.4 -10.5 7.4 6.9 12.0 8.1 Colombie-Britannique 1.7 -6.0 7.6 4.7 8.3 5.2 Sources : Statistique Canada, Services économiques TD. Prévisions des Services économiques TD, 23 avril 2020. Avis de non-responsabilité Le présent rapport est fourni par les Services économiques TD. Il est produit à des fins informatives et éducatives seulement à la date de rédaction, et peut ne pas convenir à d’autres fins. Les points de vue et les opinions qui y sont exprimés peuvent changer en tout temps selon les conditions du marché ou autres, et les prévi- sions peuvent ne pas se réaliser. Ce rapport ne doit pas servir de source de conseils ou de recommandations de placement, ne constitue pas une sollicitation d’achat ou de vente de titres, et ne doit pas être considéré comme une source de conseils juridiques, fiscaux ou de placement précis. Il ne vise pas à communiquer des renseignements importants sur les affaires du Groupe Banque TD, et les membres des Services économiques TD ne sont pas des porte-parole du Groupe Banque TD en ce qui concerne les affaires de celui-ci. L’information contenue dans ce rapport provient de sources jugées fiables, mais son exactitude et son exhaustivité ne sont pas garanties. De plus, ce rapport contient des analyses et des opinions portant sur l’économie, notamment au sujet du rendement économique et financier à venir. Par ailleurs, ces analyses et opinions reposent sur certaines hypothèses et d’autres facteurs, et sont sujettes à des risques et à des incertitudes intrinsèques. Les résultats réels pourraient être très différents. La Banque Toronto-Dominion ainsi que ses sociétés affiliées et entités apparentées qui constituent le Groupe Banque TD ne peuvent être tenues responsables des erreurs ou omissions que pourraient contenir l’information, les analyses ou les opinions comprises dans ce rapport, ni des pertes ou dommages subis. http://economics.td.com @TD_Economics
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