Mission Gestion des finances publiques - Note d'analyse de l'exécution budgétaire 2021 - Cour des comptes
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2 COUR DES COMPTES Gestion des finances publiques Programme 156 - Gestion fiscale et financière de l’État et du secteur public local Programme 218 - Conduite et pilotage des politiques économiques et financières Programme 302 - Facilitation et sécurisation des échanges Graphique n° 1 : les dépenses de la mission par programme - exécution 2021 (CP, en M€) Source : Cour des comptes
MISSION GESTION DES FINANCES PUBLIQUES 3 Graphique n° 2 : les dépenses de la mission par titre – exécution 2021 (en pourcentage des CP) Source : Cour des comptes
MISSION GESTION DES FINANCES PUBLIQUES 5 Synthèse Les principales données de la mission La mission Gestion des finances publiques (GFP) regroupe la plus grande partie des effectifs du ministère de l’économie, des finances et de la relance (MEFR), ainsi que certains emplois relevant du ministère de la transformation et de la fonction publiques1. Elle se compose de trois programmes, dont deux, le programme 156 Gestion fiscale et financière de l’État et du secteur public local et le programme 302 Facilitation et sécurisation des échanges, sont sous la responsabilité des deux grandes directions à réseau du MEFR (la direction générale des finances publiques - DGFiP - pour le programme 156 et celle des douanes et droits indirects - DGDDI - pour le programme 302). Ces deux programmes portent l’essentiel des crédits de paiement (90,7 %) et des emplois (95,5 %) de la mission inscrits dans la loi de finances initiale (LFI) pour 2021, hors fonds de concours et attributions de produits2. La gestion de la masse salariale représente le principal enjeu de cette mission, compte tenu du poids prépondérant des dépenses de personnel (83,9 % des crédits de paiement ouverts en LFI). Le périmètre de la mission a connu une évolution notable entre la LFI pour 2020 et celle pour 2021, le programme 148 Fonction publique (209,9 M€ de CP ouverts en LFI pour 2020, soit 2 % des CP ouverts sur la mission) n’étant désormais plus rattaché à la mission GFP mais à la mission Transformation et fonction publiques. 1 i.e. les personnels de la direction générale de l’administration et de la fonction publique (DGAFP), de la direction interministérielle de la transformation publiques (DITP) et du centre interministériel de services informatiques relatifs aux ressources humaines (CISIRH). 2 Par la suite, toutes les données relatives à la LFI pour 2021 s’entendent hors fonds de concours et attributions de produits, ces derniers étant par ailleurs marginaux.
6 COUR DES COMPTES Les principales observations Une programmation en légère baisse par rapport à 2020 Après une baisse des crédits de la mission entre 2014 et 2016 (- 1,5 % en 2014, - 1,3 % en 2015 et - 2,5 % en 2016), puis une stabilisation entre 2017 et 2020 (+ 0,7 % en 2017, - 0,01 % en 2018, - 0,6 % en 20193 et + 0,02 % en 2020)4, ces derniers diminuent de nouveau en 2021 à périmètre constant. Le montant des crédits de paiement (CP) ouverts dans la LFI pour 2021 s’élève à 10,1 milliards d’euros (Md€), soit 7,48 Md€ hors contribution au compte d’affectation spéciale (CAS) Pensions. Ce montant est en baisse de 1,4 % par rapport à celui inscrit en LFI pour 2020, qui s’établissait à 10,23 Md€. En 2021, les crédits ouverts sur les dépenses de personnel (i.e. titre 2) sont en baisse de 1,4 % par rapport à 2020, soit un montant de 121,8 M€. Cette diminution est à nouveau supportée pour l'essentiel par le programme 156 (- 113,5 M€) et dans une moindre mesure par le programme 302 (- 8,4 M€) tandis que les crédits du programme 218 restent stables (+ 0,1 M€). Le schéma d’emplois de la mission est fixé en LFI pour 2021 à - 2 033 équivalents temps plein (ETP) contre - 1 653 ETP en 2020. Des dépenses très légèrement supérieures à la prévision du fait des dépenses de fonctionnement Pour la première fois depuis 2017, la dépense exécutée en 2021, soit 10,11 Md€ au total, a été très légèrement supérieure à la prévision. L’écart de 10,1 M€, soit 0,1 % des CP ouverts, s’explique pour l’essentiel par l’exécution des dépenses de fonctionnement, supérieure à la prévision et non compensée par l’évolution des autres dépenses : - les dépenses de personnel (8 366 M€ dont 2 577 M€ de dépenses de CAS Pensions) sont inférieures de 101,9 M€ à la prévision (- 1,2 %). Dans un contexte de diminution du plafond d’emplois année après année, cet écart s’explique principalement par l’exécution des dépenses de personnel en 2020, finalement 3 Hors réforme des loyers budgétaires intervenue en 2019 et ayant conduit à leur suppression. 4 Par souci de lisibilité et de cohérence entre la présente note et les NEB antérieures, les évolutions retracées de 2014 à 2020 inclus ne sont pas retraitées des données relatives au programme 148 qui relevait encore de la mission. Néanmoins, en raison du faible poids de ce programme, les évolutions constatées sont similaires à périmètre constant.
MISSION GESTION DES FINANCES PUBLIQUES 7 inférieure à l’hypothèse retenue lors de l’élaboration de la LFI pour 2021, ceci malgré les retraitements qui avaient été opérés pour prendre en compte les évènements exceptionnels liés à la crise sanitaire en 2020. Cet écart est également dû à des économies supérieures à la prévision s’agissant de l’exécution du schéma d’emplois. La sous-exécution des dépenses de personnel concerne l’ensemble des programmes (- 1 % pour le programme 156, - 1,8 % pour le programme 302, - 1,9 % pour le programme 218) mais est principalement portée en valeur par le programme 156 (- 69,3 M€) ; - les dépenses de fonctionnement s’élèvent à 1 503,7 M€, soit 154,4 M€ au-dessus de la prévision (11,4 %). Cette sur-exécution concerne tous les programmes, en particulier le programme 302 (+ 102 M€) du fait de la mise en paiement, en AE et CP, des mises à disposition tardives des droits de douane à l’Union européenne (UE) pour 73,7 M€ (cf. point 1.3.3) et dans une moindre mesure les programmes 218 et 156 (respectivement + 28,7 M€ et + 23,7 M€). Comme en 2020, cette sur-exécution est en partie liée à l’exécution sur le titre 3 de crédits initialement ouverts sur le titre 5 ; - les dépenses d’investissement sont exécutées à hauteur de 135,5 M€, en retrait de 47 M€ par rapport à la prévision en raison, comme l’année précédente, de l’exécution en gestion sur le titre 3 de dépenses initialement prévues sur le titre 5. C’est notamment le cas dans le domaine informatique et s’agissant du maintien en condition opérationnelle du système d’information (SI) Chorus. Le seul programme 218 représente pour cette raison une sous-exécution de 42 M€ en CP ; - les dépenses d’intervention s’élèvent à 99,8 M€ et sont plus élevées que prévues (+ 4,5 M€). Les aides aux débitants de tabac versées sur le programme 302 se sont révélées en effet supérieures à la prévision en raison de la crise sanitaire. Les données fournies par les services des responsables de programme de la mission montrent que la gestion de la crise sanitaire a engendré 41,3 M€ de dépenses supplémentaires, mais également 37,6 M€ de moindres dépenses. Le coût net de 3,7 M€ en 2021 est deux fois moindre que celui observé en 2020, exercice caractérisé par des montants plus importants (87,6 M€ de dépenses et 95,6 M€ d’économies).
8 COUR DES COMPTES Une baisse du nombre d’emplois légèrement moindre que prévu Le schéma d’emplois réalisé, (- 1 981 ETP), est inférieur de 52 emplois au schéma d’emplois programmé (- 2 033 ETP). Cet écart limité se décompose en 30 ETP pour le programme 218 du fait du renforcement de services impliqués dans la gestion du plan de relance et 22 ETP pour le programme 156 malgré un nombre de départs à la retraite supérieur à la prévision. Cette diminution représente 1,7 % des effectifs de l’ensemble de la mission et représente une contribution importante à l’évolution de l’emploi public au sein de l’État. Le plafond d’emplois exécuté demeure cette année encore inférieur au plafond d’emplois autorisé (117 108 ETPT exécutés contre 119 660 ETPT en LFI). Les programmes évoquent à ce sujet des difficultés récurrentes de recrutement depuis plusieurs années, en partie palliées par le recours croissant à des agents contractuels. Suivi des recommandations au titre de la gestion 2020 Au titre du contrôle sur l’exécution budgétaire 2020, la Cour avait formulé deux recommandations, dont l’une est reconduite tout en étant reformulée et l’autre n’est pas reconduite. Recommandation n° 1 : Compléter la présentation des schémas d’emplois dans les projets annuels de performance (PAP) par une information sur les effets des transformations des missions en cours (recommandation reformulée). En 2019, le MEFR exprimait un refus de mettre en œuvre cette recommandation. En 2020, le secrétariat général du MEFR indiquait partager l’objectif de mieux documenter le schéma d’emplois, avec des informations supplémentaires au sein des PAP de nature à éclairer le vote de la loi de finances, sous réserve de la compatibilité de cet objectif avec le calendrier de déclinaison des schémas d’emplois par chacun des programmes (certaines décisions intervenant après la rédaction des PAP). En 2021, le secrétariat général du MEFR précise que le PLF pour 2022 intègre, pour chacun des trois programmes de la mission, la déclinaison du schéma d’emplois fixé suivant la localisation des effectifs au sein des grandes catégories de services (administration centrale, services à l’étranger, services départementaux, autres). Le programme 302 a en
MISSION GESTION DES FINANCES PUBLIQUES 9 outre présenté, toujours au sein du PLF pour 2022, les hypothèses de construction de son plafond d’emplois. Au regard des enjeux des transformations en cours dans les grandes directions du MEFR, il apparaît nécessaire d’améliorer l’information du Parlement sur les évolutions des schémas d’emplois dans les documents budgétaires et, en particulier, leur lien avec les réformes en train d’être menées. Tout en prenant acte des avancées présentées dans les PAP pour l’année 2022, la Cour réitère sa recommandation en la reformulant comme suit : « Préciser le lien entre les transformations des missions en cours et les schémas d’emplois présentés dans les documents budgétaires (PAP et RAP) ». Recommandation n° 2 : Dans la perspective du transfert à la DGFiP du recouvrement de la plupart des taxes actuellement encaissées par la DGDDI, achever la convergence des indicateurs de fiscalité des entreprises des programmes 156 et 302 (recommandation reformulée). Un travail conjoint de la DGFiP et de la DGDDI a abouti en 2019 à l’inscription, dans le PAP 2020 de la mission, d’un nouvel indicateur au sein du programme 302, « taux de recouvrement dans l’année des créances non contentieuses des professionnels », en remplacement de l’indicateur « indice de civisme fiscal ». Son mode de calcul a évolué pour se rapprocher de celui de l’indicateur équivalent au sein du programme 156, sans toutefois converger totalement du fait des attributions respectives des directions et des limites techniques imposées par les systèmes d’information. Les modes de calcul utilisés par la DGFiP et la DGDDI restent légèrement divergents, celui de la DGDDI n’intégrant pas les redressements. De plus, le système d’information de la DGDDI ne fait pas la distinction entre particuliers et professionnels. Enfin, la DGDDI avait fait le choix en avril 2019 de ne pas faire évoluer le système d’information (SI) au seul motif de parvenir à une convergence renforcée. Enfin, il est souligné par l’administration que le transfert de l’ensemble des missions fiscales de la DGDDI vers la DGFiP amenuise fortement la pertinence de cette recommandation. La Cour note que l’indicateur « taux de recouvrement des créances non contentieuses » est supprimé en 2022, car « il affichait depuis plusieurs années des résultats proches de 100 % et démontrait ainsi la maturité du dispositif »5. Devenue obsolète, la recommandation de la Cour appelant à la convergence de cet indicateur avec celui du programme 156 n’est pas reconduite. 5 PAP 2022 de la mission Gestion des finances publiques.
10 COUR DES COMPTES Recommandation 1. Préciser le lien entre les transformations des missions en cours et les schémas d’emplois présentés dans les documents budgétaires (PAP et RAP) (recommandation reformulée). (secrétariat général du ministère de l'économie, des finances et de la relance)
MISSION GESTION DES FINANCES PUBLIQUES 11 Sommaire Introduction ................................................................................... 13 Chapitre I. Analyse de l’exécution budgétaire .......................... 15 I. La programmation initiale .................................................... 15 II. La gestion des crédits et sa régularité ................................... 17 III. Analyse de l’évolution de la dépense et de ses composantes 22 IV. Perspectives associées à la trajectoire budgétaire ................. 39 Chapitre II. Points d’attention par programme ....................... 42 I. Programme n° 156 Gestion fiscale et financière de l’État et du secteur public local ............................................................... 42 II. Programme n° 302 Facilitation et sécurisation des échanges 45 III. Programme n° 218 Conduite et pilotage des politiques économiques et financières .................................................. 48 IV. Le rapprochement des indicateurs de performance des programmes 156 et 302 ........................................................ 50 Chapitre III. Moyens consacrés par l’état à la politique de gestion des finances publiques .................................................. 52 I. Les dépenses fiscales ............................................................ 52 II.Les opérateurs et les taxes affectées ..................................... 53 III. Les fonds sans personnalité juridique .................................. 53 IV.Le financement des programmes de la mission par les différents fonds et plans ....................................................... 54 V. L’évolution de la dépense totale sur moyenne période ........ 54
MISSION GESTION DES FINANCES PUBLIQUES 13 Introduction La mission Gestion des finances publiques (GFP), dont les crédits de paiement (CP) s’établissaient à 10,10 Md€ en loi de finances initiale (LFI) pour 2021, regroupe la plus grande partie des effectifs du ministère de l’économie, des finances et de la relance (MEFR), ainsi que certains emplois relevant du ministère de la transformation et de la fonction publiques6, avec un plafond d’autorisation d’emplois de 119 660 ETPT7. Elle porte à la fois des politiques publiques relevant du MEFR (recouvrement des recettes de l’État, des collectivités territoriales et de leurs établissements, paiement des dépenses publiques et tenue des comptes de l’État, activités douanières et lutte contre la fraude et le terrorisme, ainsi que des fonctions d’état-major, d’expertise, de prévention, de conseil et de contrôle) et des politiques publiques à dimension interministérielle (systèmes d’information financière et comptable de l’État). Le périmètre de cette mission a connu une évolution notable entre la LFI pour 2020 et celle pour 2021, le programme 148 Fonction publique (209,9 M€ de CP ouverts en LFI pour 2020, soit 2 % des CP ouverts sur la mission) n’étant désormais plus rattaché à la mission GFP mais à la mission Transformation et fonction publiques. La mission se compose désormais de trois programmes : ● deux programmes opérationnels de politique fiscale, comptable et douanière, gérés par les deux grandes directions à réseau du MEFR, qui regroupent l’essentiel des crédits de paiement (CP) de la mission (90,7 %) : - le programme 156 Gestion fiscale et financière de l’État et du secteur public local dont le responsable est le directeur général des finances publiques ; - le programme 302 Facilitation et sécurisation des échanges dont la responsable est la directrice générale des douanes et droits indirects ; ● un programme correspondant à des politiques de pilotage ou de coordination à dimension interministérielle ou à des fonctions de soutien 6 i.e. les personnels de la DGAFP, de la direction interministérielle de la transformation publiques (DITP) et du centre interministériel de services informatiques relatifs aux ressources humaines (CISIRH). 7 Hors transferts d’ETPT en gestion et mouvement d’ETPT en loi de finances rectificative.
14 COUR DES COMPTES sur le périmètre ministériel (9,3 % des CP de la mission) : le programme 218 Conduite et pilotage des politiques économiques et financières8 dont la responsable est la secrétaire générale du MEFR, qui regroupe les crédits de plusieurs directions et services d’état-major du MEFR, dont certains pilotent des chantiers interministériels (Chorus et Portail Chorus Pro pour l’AIFE et le système d'information de gestion des ressources humaines RenoiRH pour le CISIRH). Tableau n° 1 : crédits ouverts en LFI pour 2021 par programme Évolution Évolution LFI LFI En M€ AE CP 2021/LFI 2021/LFI 2020 2020 Programme 7 651,9 - 1,6 % 7 591,4 - 1,4 % 156 Programme 942,7 + 1,4 % 939 - 0,9 % 218 Programme 1 572,6 - 0,8 % 1 564,9 - 1,5 % 302 Mission 10 167,2 - 1,2 % 10 095,3 - 1,4 % Source : Cour des comptes 8 Le programme 218 comprend les crédits des directions et services suivants : cabinets ministériels, secrétariat général, directions en charge de missions transversales (direction du budget, crédits de titre 2 de la DGAFP, agence pour l'informatique financière de l'État (AIFE), centre interministériel de services informatiques relatifs aux ressources humaines (CISIRH), direction des achats de l’État), inspection générale des finances (IGF), délégation interministérielle à la transformation publiques (DITP), contrôle général économique et financier (CGEFi) et plusieurs autres directions et entités : direction des affaires juridiques (DAJ) à laquelle est désormais rattachée la mission d’appui au patrimoine immatériel de l’État (APIE), service commun des laboratoires (SCL), autorité de régulation des jeux (ANJ), haut fonctionnaire de défense et de sécurité (HFDS), agence du patrimoine immatériel de l’État (APIE), TRACFIN, mission interministérielle de coordination anti-fraude (MICAF), médiateur des ministères économiques et financiers et agence française anti-corruption (AFA).
MISSION GESTION DES FINANCES PUBLIQUES 15 Chapitre I. Analyse de l’exécution budgétaire I. La programmation initiale Les crédits de la mission ouverts en LFI ont connu une baisse entre 2014 et 2016 (- 1,5 % en 2014, - 1,3 % en 2015 et - 2,5 % en 2016), puis une stabilisation entre 2017 et 2020 (+ 0,7 % en 2017, - 0,01 % en 2018, - 0,6 % en 20199 et + 0,02 % en 2020). Ils diminuent de nouveau en 2021, à périmètre constant (hors programme 148) de 1,4 % par rapport à 2020, à 10,1 Md€ contre 10,23 Md€. En 2021, la mission connaît deux évolutions. Outre son changement de périmètre avec le rattachement du programme 148 à la mission Transformation et fonction publiques, les crédits du titre 2 (17,9 M€) et les emplois (198 ETP) de la direction de la législation fiscale (DLF) sont transférés10 sur le programme 156 au sein d’une nouvelle action n° 10 « Élaboration de la législation fiscale ». La diminution des CP porte sur les dépenses de personnel (titre 2, - 121,8 M€ soit - 1,4 %) et dans une moindre mesure sur les autres dépenses (hors titre 2, - 16,9 M€ soit - 1 %). Les trois programmes de la mission sont concernés par cette diminution des CP (- 106,3 M€, soit - 1,4 % pour le programme 156, - 23,9 M€, soit - 1,5 % pour le programme 302 et - 8,6 M€, soit - 0,9 % pour le programme 218). Concernant le programme 156, la baisse sensible des crédits de personnel (- 113,5 M€), liée à un schéma d’emplois établi à - 1 800 ETP, s’accompagne d’une légère augmentation des crédits d’investissement (+ 5 M€) et de fonctionnement (+ 2,3 M€). Le plafond d’emplois de la DGFiP poursuit sa baisse en 2021 (- 1 535 ETPT), comme les années précédentes (- 1 923 ETPT en 2020, - 1 862 ETPT en 2019, - 3 012 ETPT en 2018, - 1 604 ETPT en 2017 et - 2 772 ETPT en 2016). Le plafond d’emplois de la DGFiP a ainsi été réduit de près de 13 000 ETPT en six ans du fait des efforts de transformation de cette direction. 9 Hors réforme des loyers budgétaires intervenue en 2019 et ayant conduit à leur suppression. 10 Depuis le programme 305 désormais nommé Stratégie économique rattaché à la mission « Économie ».
16 COUR DES COMPTES L’évolution des crédits du programme 302 est marquée par une diminution des crédits de personnel (- 8,4 M€) après plusieurs années de hausse continue (+ 25,3 M€ en 2020, + 21,4 M€ en 2019, + 24,1 M€ en 2018 et + 43,7 M€ en 2017). Cette baisse s’explique en 2021 par un schéma d’emplois établi à - 178 ETP et une diminution significative du plafond d’emplois (- 387 ETPT) pour la première fois depuis de nombreuses années, pour partie liée à l’application de l’article 11 de la loi de programmation des finances publiques pour 2018-2022 qui a conduit à abaisser le plafond d’emplois du programme à hauteur de 206 ETPT (cf. point 1.3.2.2). Comme en 2020, les crédits hors titre 2 diminuent en 2021 à hauteur de 15,5 M€ (dont - 8,4 M€ pour les dépenses de fonctionnement, - 6,3 M€ pour les dépenses d’intervention et - 0,8 M€ pour les dépenses d’investissement). La diminution des crédits du programme 218 (- 8,6 M€) s’explique presque intégralement par la baisse des crédits d’investissement (- 8,2 M€) après plusieurs années caractérisées par leur augmentation (+ 14,1 M€ en 2020, + 6,2 M€ en 2019 et + 12,5 M€ en 2018) mais aussi par leur forte sous-exécution (entre 24 et 52 M€, soit - 43 et - 69 %). Les crédits de personnel et de fonctionnement restent quant à eux stables. Cette mission ne comporte pas de risques identifiés de sous- budgétisation. En 2020, l’écart entre les crédits initiaux et les crédits consommés était faible et ne nécessitait donc pas d’ajustement de la base de référence en LFI pour 2021. Les données fournies par les services des responsables de programme de la mission montrent que la gestion de la crise sanitaire a engendré 41,3 M€ de dépenses supplémentaires, mais également 37,6 M€ de moindres dépenses11. Le coût net de 3,7 M€ en 2021 est deux fois moindre que celui observé en 2020, exercice caractérisé par des montants plus importants (87,6 M€ de dépenses et 95,6 M€ d’économies). Quatre dépenses supplémentaires supportées en 2021 par le programme 156 à hauteur de 36,8 M€, devraient perdurer au-delà de 202112. Les dépenses supplémentaires des programmes 302 et 218 sont bien moindres en 2021 qu’en 2020. Les moindres dépenses suivent le même trajet de réduction mais sont toutes reconduites en 2021 à l’exception des moindres dépenses immobilières du programme 156 de 2020. 11Frais de déplacement, dépenses de formation et d’action sociale notamment. 12Dépenses de sécurité des conditions de travail des agents, prise en charge des frais de repas liée au contexte sanitaire, matériel de télétravail, suppression du jour de carence.
MISSION GESTION DES FINANCES PUBLIQUES 17 Hors impact budgétaire direct sur les dépenses de la mission, la crise sanitaire a cette année encore perturbé la gestion des recrutements des programmes de la mission, soit par leur report de 2020 sur 2021, soit par la complexité persistante à organiser des sessions d’examens. II. La gestion des crédits et sa régularité Comme en 2020, les mouvements de crédits infra-annuels ont été en 2021 de faible ampleur. Hors lois de finances rectificatives, ils représentent au total 150,7 M€, soit 1,5 % des CP votés en LFI (contre 1,2 % en 2020). Sur ce total, les reports de crédits de l’année 202013, liés pour l’essentiel aux effets de la crise sanitaire14, s’élèvent à 126,7 M€ répartis comme suit : - 57,2 M€ au profit du programme 156 ; - 55,5 M€ au profit du programme 218 ; - 13,9 M€ au profit du programme 302. Graphique n° 3 : de la LFI à l’exécution (CP, en M€) Source : Cour des comptes 13 L’article 65 de la loi n° 2021-1900 du 30 décembre 2021 de finances pour 2022 a autorisé 46 programmes du budget général, dont les programmes 156, 218 et 302, à dépasser la limite de report de 2020 à 2021 de 3 % des crédits hors titre 2 ouverts en LFI pour la remplacer par le montant des crédits ouverts en LFI et en LFR. 14 Cour des comptes, Note d’analyse de l’exécution budgétaire 2020 de la mission Gestion des finances publiques et des ressources humaines, avril 2021.
18 COUR DES COMPTES Outre ces reports de crédits, le programme 156 a bénéficié par décret du 19 novembre 2021 du transfert de 10,3 M€ en provenance du programme 351 Fonds d’accompagnement interministériel des ressources humaines (FAIRH)15 au titre des dépenses de personnel liées aux restructurations de la DGFiP, en particulier les primes de restructuration de service géographique et fonctionnelle (PRS, 8,5 M€) et les indemnités de départ volontaire (IDV, 1 M€) et de rupture conventionnelle (0,4 M€). Ces financements en provenance du FAIRH permettent de couvrir 50 % des besoins exprimés par la DGFiP. À l’inverse, des crédits ont été transférés depuis le programme 156 vers le programme 129 Coordination du travail gouvernemental relevant de la mission Direction de l’action du gouvernement pour permettre l’achat d’ordinateurs portables sur le stock stratégique de la direction interministérielle du numérique (12,1 M€ en CP) et vers le programme 112 Impulsion et coordination de la politique d'aménagement du territoire relevant de la mission Cohésion des territoires au titre de la contribution annuelle de la DGFiP au programme France Services (3,3 M€)16. Le taux de mise en réserve des crédits hors titre 2, appliqué à l’assiette ouverte en LFI minorée des crédits exemptés17 s’est élevé en 2021, comme l’année précédente, à 4 % (contre 3 % en 2019 et 2018 et 8 % en 2017)18. Ce taux est celui appliqué à l’ensemble des programmes dont les crédits sont mobilisables car ne portant pas sur des dépenses de prestations sociales, afin de permettre aux programmes 109 Aide à l’accès au logement, 157 Handicap et dépendance et 304 Inclusion sociale et 15 En 2020, la mission alors nommée Action et transformation publique (ATP, devenue Transformation et fonction publiques - TFP), dont relève le FAIRH, était rattachée au MEFR, ce qui impliquait que les virements réalisés depuis le FAIRH vers des directions du MEFR fassent l’objet de décrets plafonnés à 2 % des crédits ouverts en LFI pour chacun des programmes concernés (article 12 de la LOLF). Le montant accordé en 2020 au programme 156 par le FAIRH en comité de sélection dépassait largement ce plafond. Le FAIRH n’avait finalement pas été sollicité et la direction du budget avait dégelé la réserve de précaution du programme 156 à hauteur du montant accordé, annulant en parallèle les crédits portés par le FAIRH. Cette pratique, critiquée par la Cour en 2020 (NEB ATP) n’a plus cours depuis la création du ministère de la transformation et de la fonction publiques, auquel est rattaché la mission TFP. 16 Le programme 156 déclare financer le programme France Services à hauteur de 13 % des contributions de l’ensemble des partenaires, soit au-delà des 11 % de sollicitations fiscales des usagers, entraînant un possible réexamen de la répartition du financement du programme dans les années à venir. 17 Crédits des missions « Plan de relance », « Plan d’urgence face à la crise sanitaire » et « Investissements d’avenir ». 18 Le taux de mise en réserve des crédits du titre 2 a été maintenu à 0,5 %.
MISSION GESTION DES FINANCES PUBLIQUES 19 protection des personnes de bénéficier d’un taux réduit de 0,5 %19. Ce dispositif a été reconduit à l’identique en 202220. Ce taux de mise en réserve de 4 % s’applique aux programmes de la mission à l’exception du programme 156 qui bénéficie, du fait du contrat d’objectifs et de moyens de la DGFiP signé le 16 mars 202021, d’un taux de mise en réserve des crédits hors titre 2 de 3 %, d’un allègement du cycle de conférences budgétaires et du transfert de 48,3 M€ de CP du titre 2 vers le hors titre 2 en fin de gestion au titre de la fongibilité asymétrique. Les annulations de crédits, intervenues en LFR 1 (15,1 M€ en AE et CP) et en LFR 2 (52,9 M€ en AE et 51,1 M€ en CP) ont porté sur la totalité de la réserve de précaution du programme 21822, l’intégralité de la réserve de précaution sur les crédits hors titre 2 du programme 156 (ce dernier ayant bénéficié du dégel intégral des crédits du titre 2, soit 33,4 M€, au titre de la fongibilité asymétrique) et la totalité de la réserve de précaution sur les crédits du titre 2 du programme 302 (6,3 M€). 7,3 M€ de crédits hors titre 2 du programme 302 ayant été dégelés pour couvrir certaines dépenses des BOP locaux, la réserve de précaution, qui s’élevait à 100,4 M€ en début de gestion, a été annulée à hauteur de 59,6 M€ (dont 8,9 M€ sur le titre 2 et 50,7 M€ hors titre 2). Les annulations de crédit ont également porté sur des crédits annulés sur le titre 2 en sus de la réserve de précaution sur les programmes 302 (5,8 M€) et 218 (1,5 M€). L’annulation de ces crédits, anticipée dès le début de l’exercice par les directions ou correspondant à des crédits disponibles à l’issue du second compte-rendu de gestion, n’a pas créé de difficultés de gestion aux responsables de programmes. Des crédits supplémentaires ont été ouverts sur le programme 302 en LFR 2 (83,1 M€ en AE et 88 M€ en CP) au titre du financement des montants notifiés par la Commission européenne concernant des droits de douane non collectés par la France sur certaines importations (cf. point 1.3.3), des aides aux buralistes (cf. point 1.3.5), des moyens de fonctionnement des services dont la passation des marchés des garde-côtes des douanes et la prise en charge de la numérisation des droits annuels de francisation, des dépenses d’immobilier et d’informatique. 19 Circulaire 1BE-20-3927 (NOR CCPB2030099C du 10 novembre 2020 relative au lancement de la gestion budgétaire 2021 et mise en place de la réserve de précaution). 20 Circulaire 1BE-21-4008 (NOR CCPB2130558C du 26 novembre 2021). 21 Signé le 1er décembre 2021, le contrat de la DGDDI n’a pas eu d’effet sur la gestion 2021. 22 Hors 0,7 M€ de réserve CAS du programme, qui seront annulés en loi de règlement.
20 COUR DES COMPTES En fin de gestion, les crédits non consommés de la mission s’élèvent à 197,4 M€ en AE et 162,5 M€ en CP. Si ces montants sont proches de ceux constatés fin 2020 (201,7 M€ en AE et 164,3 M€ en CP) et trois fois supérieurs à ceux constatés fin 201723, le niveau des crédits non consommés hors titre 2 est en augmentation, passant de 93,8 M€ en CP en 2020 à 110,8 M€ en 2021. Alors que les crédits non consommés sur le titre 2 (53,2 M€ en AE et CP) ont été annulés, les crédits non consommés sur le hors titre 2 concernent pour l’essentiel, comme en 2020, les programmes 156 et 218, confrontés à des difficultés de réalisation de projets, de passation de marchés, de traitement de la dépense ou de facturation. Alors que jusqu’en 2020 le niveau des crédits de la mission restait relativement stable en LFI malgré leur sous-exécution récurrente, le niveau des crédits en LFI pour 2021 et 2022 est davantage corrélé au niveau d’exécution. Au total, les crédits ouverts en 2021, soit 10,27 Md€ en CP (tenant compte de la LFI, des LFR et des mouvements intervenus en gestion retracés ci-dessus) ont été consommés à hauteur de 10,11 Md€, soit un taux d’exécution constaté en fin d’année 2021 de 98 % pour la mission. 23 55,9 M€ pour l’année 2017, 93,4 M€ pour l’année 2018, 142,2 M€ pour l’année 2019 et 164 M€ pour l’année 2020.
MISSION GESTION DES FINANCES PUBLIQUES 21 Graphique n° 4 : évolution des crédits de la mission GFP à périmètre courant entre 2018 et 2022* (CP, en M€, hors coût des loyers budgétaires) 10 600 10 500 10 400 10 300 10 200 10 100 10 000 9 900 9 800 9 700 2018 2019 2020 2021 2022 LFI Exécution Source : Cour des comptes * Le rattachement en 2021 du programme 148 à la mission Transformation et fonction publiques réduit de 224,4 M€ (CP ouverts sur le programme 148 en LFI pour 2021) les crédits de la mission Gestion des finances publiques en 2021 et de 294 M€ en 2022. Les demandes de report de crédits pour 2022, soit 142,1 M€ en AE et 106,5 M€ en CP, ont diminué par rapport à 2021 mais demeurent supérieures à celles constatées les années antérieures24. Conformément aux constats relatifs aux crédits non consommés, ce niveau de report est majoritairement porté par les programmes 156 (106,1 M€ en AE et 53 M€ en CP) et 218 (28,6 M€ en AE et 46,9 M€ en CP), en raison principalement et comme en 2020 de retards pris dans certains projets, notamment immobiliers et de difficultés dans la chaîne de paiement ou de facturation (financement des restes à payer). À la date de rédaction de la présente NEB, l’ensemble des arrêtés de report pour 2022 n’a pas été publié. 24 154,8 M€ en AE et 126,7 M€ en CP reportés de 2020 pour 2021 ; 102,2 M€ en AE et 95,3 M€ en CP de 2019 pour 2020 ; 62 M€ en AE et 51,8 M€ en CP de 2018 pour 2019).
22 COUR DES COMPTES III. Analyse de l’évolution de la dépense et de ses composantes A. Les principales données de l’évolution des dépenses de la mission Comme les années précédentes et à périmètre courant, l’écart entre AE consommés et dépenses effectives en crédits de paiement est limité compte tenu du poids des dépenses de personnel. Elles représentent, en 2021, 82,8 % des CP consommés au sein de la mission, proportion stable depuis plusieurs exercices. Graphique n° 5 : exécution en AE et CP 2017-2021 (périmètre courant, en Md€) Source : Cour des comptes
MISSION GESTION DES FINANCES PUBLIQUES 23 De même, les écarts entre AE programmées et AE consommées sont généralement limités. Après un exercice 2020 spécifique lors duquel, en raison de l’impact de la crise sanitaire, les AE consommées avaient été significativement inférieures aux AE programmées (- 187,8 M€, du même ordre de grandeur que l’écart entre CP programmés et CP consommés de - 217,8 M€), l’écart entre AE programmées et AE consommées est limité en 2021 à 20,6 M€. Graphique n° 6 : LFI et exécution 2017-2021 (AE, périmètre courant, en Md€) Source : Cour des comptes
24 COUR DES COMPTES La dépense exécutée en 2021 (10,11 Md€ en CP) est supérieure à la prévision de 10,10 M€ (+ 0,1 %). Cette légère sur-exécution s’explique par l’effet conjugué de la diminution du niveau des crédits ouverts en LFI (cf. point 1.1) et de l’augmentation des dépenses effectives, rapprochant ainsi plus que par le passé prévision et exécution, comme le montre le graphique ci-après. Graphique n° 7 : LFI et exécution 2017-2021 (CP, périmètre courant, en Md€) Source : Cour des comptes
MISSION GESTION DES FINANCES PUBLIQUES 25 Toujours à périmètre courant, les dépenses réalisées sur la mission en 2021 baissent de 120,8 M€ par rapport à 2020, soit un montant inférieur aux dépenses exécutées sur le programme 148 en 2020 (198,4 M€). Graphique n° 8 : dépenses de la mission par titre entre 2017 et 2021 (CP, périmètre courant, en M€) Source : Cour des comptes Néanmoins, à périmètre constant (hors programme 148), les dépenses exécutées de la mission augmentent entre 2020 et 2021. La baisse des dépenses effectives sur le titre 2 (- 105 M€), principalement observée sur le programme 156, est compensée par l’augmentation des autres catégories de dépenses hors titre 2 : + 156,5 M€ pour les dépenses exécutées sur le titre 3, + 16,8 M€ sur le titre 5 et + 9,3 M€ sur le titre 6, majoritairement portée par les programmes 302 et 218.
26 COUR DES COMPTES La mission est également au cœur de la transformation numérique de l’État et les dépenses informatiques répondent à des enjeux significatifs. Les dépenses d’informatique de la mission : un rôle clé dans la stratégie numérique de l’État La mission bénéficie en 2021 d’un « budget » informatique de 488 M€ (exprimés en CP consommés), contre 432 M€ en 2020. Ce montant est réparti comme suit : 282 M€ (dont 50 M€ au titre des investissements) sur le programme 156, 55 M€ (dont 6,6 M€ au titre des investissements) sur le programme 302 et 151 M€ sur le programme 218. Avec 282 M€ en 2021, les dépenses d’informatique de la DGFiP poursuivent leur évolution à la hausse (240 M€ en 2020, 199 M€ en 2019, 195 M€ en 2018, 177 M€ en 2017, 151 M€ en 2016 et 181 M€ en 2015), conformément à la stratégie de transformation numérique de la DGFiP dans le cadre des chantiers définis dans le contrat d’objectifs et de moyens de la DGFiP du 16 mars 2020 et dans le protocole de la DGFiP du 19 avril 2021, dont notamment la résorption de la « dette technique » et l’équipement des agents en matériels nomades25. Les dépenses informatiques de la DGDDI (55 M€) sont consacrées au maintien en condition des systèmes centraux et des services déconcentrés et aux projets liés à l’action économique et au dédouanement (services en ligne Delta H7 et France Sésame). Le budget informatique du programme 218 (151 M€) a une forte dimension interministérielle et finance, entre autres, le système d’information (SI) RenoiRH utilisé par un nombre croissant d’administrations, le futur SI des achats de l’État ou encore le SI Chorus. B. Les dépenses de personnel 1. Des dépenses de personnel à nouveau en repli Les dépenses de personnel exécutées s’élèvent à 8,37 Md€ (dont 2,6 Md€ au titre du CAS Pensions), soit 82,8 % des crédits consommés sur la mission. En 2021, comme chaque année depuis 2016, l’exécution des crédits du titre 2 est modérément inférieure à la prévision (- 101,9 M€, soit - 1,2 %). 25La DGFiP déclare ainsi être passée de 20 % de taux d’équipement des agents en matériels nomades fin 2019, à 50 % en février 2021 et 80 % fin 2021.
MISSION GESTION DES FINANCES PUBLIQUES 27 L’exécution des dépenses de personnel de la mission entre 2020 et 2021 se caractérise, comme le montre le graphique ci-après, par une baisse de 105 M€ (soit - 1,2 %). Graphique n° 9 : évolution des dépenses de personnel de la mission entre 2014 et 2021 (CP, périmètre courant, en M€) Source : Cour des comptes Les dépenses de personnel sont orientées à la baisse depuis 2015 (sauf en 2017, année marquée par une hausse sous l’effet de l’augmentation du point d’indice et de la mise en œuvre du protocole « parcours professionnels, carrières et rémunérations » - PPCR). La diminution enregistrée en 2021, supérieure à celle constatée en 2020 (- 88,8 M€ soit - 1 %), 2019 (- 67,4 M€ soit - 0,8 %) et 2018 (- 42,4 M€, soit - 0,5 %), reste néanmoins inférieure à celle de 2016 (- 126 M€ soit - 1,4 %). Dans un contexte d’absence de mesure générale de revalorisation des traitements et de stabilité du taux de cotisation au CAS Pensions d’une part, et en raison du poids des dépenses de personnel du programme 156 (qui représentent 79 % des crédits de la mission sur le titre 2) d’autre part, cette baisse s’explique, comme les années précédentes, par la sous-exécution des dépenses de personnel du programme 156 (- 100,6 M€). Elle s’accompagne pour la première fois de la sous-exécution constatée également sur le programme 302 (- 7,4 M€). Les dépenses de personnel du programme 218 connaissent à l’inverse une légère hausse (+ 3 M€).
28 COUR DES COMPTES Sur le programme 156, les dépenses de personnel exécutées sont en baisse de 100,6 M€, soit - 1,5 %, par rapport à 2020 et de 69,3 M€, soit - 1 %, par rapport à la programmation initiale. Cette sous-exécution est principalement due à des dépenses de personnel en 2020 finalement inférieure à l’hypothèse retenue lors de l’élaboration de la LFI pour 2021 et à un schéma d’emplois à nouveau en baisse qui a permis de dégager davantage d’économies que prévu (cf. infra). Sur le programme 302, les crédits consommés sur le titre 2 enregistrent en 2021, pour la première année, une diminution de 7,4 M€, soit - 0,6 % par rapport à l’exercice précédent (contre + 1,4 % en 2020 et + 1,2 % en 2019). Les dépenses de personnel exécutées sur le programme 302 sont également inférieures à la LFI à hauteur de 22,5 M€, soit - 1,8 %. Cette sous-exécution résulte du niveau moins élevé que prévu de l’ensemble des déterminants des dépenses réalisées sur le titre 2 : mesures générales et catégorielles, dépenses atypiques et surtout effet des GVT positif et négatif26, notamment du fait des reports de recrutement. Ces moindres dépenses ont plus que compensé une économie inférieure à la prévision liée à la baisse du schéma d’emplois (- 178 ETP). Sur le programme 218, les dépenses de personnel exécutées sont en hausse de 3 M€, (soit 0,6 %) par rapport à 2020, du fait de prestations sociales plus élevées, de nouvelles mesures catégorielles et de la revalorisation de la rémunération des médecins de prévention. Les dépenses exécutées sont inférieures de 10 M€ à la LFI (soit - 1,9 %). Compte tenu d’un plafond d’emplois stable et d’un schéma d’emplois à la baisse mais non totalement réalisé (- 25 ETP exécutés contre - 55 ETP prévus), cette sous-exécution est notamment due à l’exécution des dépenses de personnel sur l’exercice 2020 finalement inférieure à l’hypothèse retenue lors de l’élaboration de la LFI pour 2021, à l’effet du GVT négatif et à des dépenses atypiques plus faibles que prévues. 2. Une diminution des ETP légèrement inférieure au schéma d’emplois programmé La LFI pour 2021 a fixé une baisse du schéma d’emplois de - 2 033 ETP répartis entre les programmes 156 (- 1 800 ETP), 302 (- 178 ETP) et 218 (- 55 ETP). Le schéma d’emplois réalisé en 2021 présente une diminution de 1 981 ETP, soit 52 ETP de moins que prévu en 26 Le glissement vieillesse technicité positif correspond à l’augmentation de la rémunération individuelle de l’ensemble de la population considérée. Le glissement vieillesse technicité négatif exprime le tassement de la masse salariale dû au départ d’une population au salaire plus élevé que celle qui la remplace.
MISSION GESTION DES FINANCES PUBLIQUES 29 LFI (contre 397 ETP de plus en 2020, 135 ETP de plus en 2019 et 452 ETP de plus en 2018). Les flux d’entrées et de sorties observés sont plus importants que ceux prévus en LFI. Le flux d’entrée est supérieur de 7,5 % à la prévision tandis que le flux de sortie ne l’est que de 4,9 %. Les départs à la retraite sont également bien plus importants que prévus (+ 6 %). Tableau n° 2 : schéma d’emplois 2021 de la mission GFP (périmètre courant, en ETP) Exécution Exécution Exécution En ETP LFI 2021 2019 2020 2021 Sorties totales 7 976 7 705 7 878 8 266 dont sorties pour retraite 4 923 4 836 4 895 5 189 Entrées 5 894 5 655 5 845 6 285 Variation des ETP (entrées -2 082 -2 050 -2 033 -1 981 moins sorties totales) Source : secrétariat général du MEFR L’écart à la programmation se décompose comme suit : les programme 156 et 218 ont supprimé respectivement 22 et 30 ETP de moins que prévu, tandis que le programme 302 a réalisé à l’ETP près le schéma d’emplois prévu. En 2021, les recrutements externes par concours et sans concours réalisés par la DGFiP sur le programme 156 ont encore une fois été inférieurs à la prévision27 mais ont pu être compensés par un recours accru aux agents contractuels (891 contrats signés en 2021, contre 94 en 2019) qui concernent désormais aussi bien les fonctions « métier » que les fonctions support ou transverses28. Finalement, les entrées ont plus qu’équilibré les sorties, ces dernières ayant été plus importantes que prévues en raison de départs à retraite plus nombreux qu’anticipé. Cette légère sous-exécution du schéma d’emplois fait suite à plusieurs années de forte sur-exécution sur le programme 156 (360 emplois supprimés en 2020 en sus du schéma d’emplois fixé, 73 en 2019). Les suppressions d’emplois ont été réparties entre tous les métiers et structures de la DGFiP. Aucune suppression d'emploi n'a été effectuée néanmoins dans les services de 27En dépit de l’appel des listes complémentaires des concours. 28 Notamment les services des impôts des entreprises, de la direction des grandes entreprises et des services centraux dans la gestion du fonds de solidarité.
30 COUR DES COMPTES publicité foncière, ceci afin d’améliorer les délais de publication et faciliter la mise en place des services d’appui de la publicité foncière. Sur le programme 302 la réduction prévue de 178 ETP a été totalement réalisée. Les départs, légèrement plus élevés que prévus, ont pu être exactement compensés par les entrées, parmi lesquelles les 100 ETP correspondant à la troisième et dernière vague de renforcement des effectifs liée au retrait du Royaume-Uni de l’Union européenne (Brexit), dont la réalisation avait été reportée au 1er janvier 2021. Sur le programme 218, le schéma d’emplois exécuté a été plus faible que prévu, avec 25 ETP supprimés au lieu de 55. Ceci est dû, d’une part, aux reports de recrutements de 2020 sur 2021 plus importants que les années précédentes du fait de la crise sanitaire et, d’autre part, au renforcement de certains services au titre du plan de relance et de son volet européen29. Outre le renforcement de ces services, les personnels relevant du programme 218 ont été très fortement mobilisés au cours de l’année 2021 sur la mise en œuvre du plan de relance. D’autres services contribuent à la réduction des effectifs (secrétariat général, CGEFI) ou à l’inverse conduisent des chantiers de portée interministérielle qui justifient la poursuite d’une trajectoire de progression de leurs effectifs (Tracfin, ANJ). Au total, le nombre d’emplois supprimés sur la mission a été légèrement inférieur aux deux années précédentes (cf. graphique ci-après). Cette diminution des effectifs de la mission depuis plusieurs années représente une contribution importante à l’évolution de l’emploi public au sein de l’État. 29Cela concerne la commission interministérielle de coordination des contrôles (CICC, autorité d’audit des fonds européens en France, chargée de la préparation et de la coordination des audits dont la réalisation conditionne le versement des fonds européens de l’instrument européen de Facilité pour la reprise et la résilience – FRR, 16 ETP), , la direction des affaires juridiques du MEFR (5 ETP notamment pour la création d’une cellule de traitement des contentieux liés à la fraude aux aides), la direction du budget au titre du pilotage du plan de relance (3 ETP) et le secrétariat général au plan de relance, désigné comme autorité de coordination nationale du plan national de relance et de résilience (PNRR, 1 ETP).
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