Mobilisation des resources financières disponibles pour le financement des énergies renouvelables Moubarak MOUKAILA Conseiller Technique - IRENA

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Mobilisation des resources financières disponibles pour le financement des énergies renouvelables Moubarak MOUKAILA Conseiller Technique - IRENA
Mobilisation des resources financières
disponibles pour le financement des énergies
               renouvelables

           Moubarak MOUKAILA
           Conseiller Technique
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PLAN DE PRESENTATION

 I       ETAT DES LIEUX DU SECTEUR DE L’ENERGIE EN
                            AFRIQUE

      INTERVENTIONS DE LA BOAD DANS LE SECTEUR DE L’ENERGIE
II

III      AMBITIONS DE LA BOAD POUR LE SECTEUR DE
                          L’ENERGIE

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I

ETAT DES LIEUX DU SECTEUR DE L’ENERGIE EN AFRIQUE

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ETAT DES LIEUX DU SECTEUR DE L’ENERGIE EN AFRIQUE

1.1. Cadre institutionnel et juridique

 Plus de 30 pays Africains ont notamment amorcé un programme
d’ouverture du domaine de l’électricité aux opérateurs privés. Bien que le
recul manque pour une évaluation satisfaisante, ces réformes ont donné des
résultats mitigés pour le moment. Dans certains pays, l’existence d’une
règlementation fiable a permis d’attirer des investisseurs et d’améliorer la desserte
de la population. Dans d’autres pays, un processus incomplet a compromis les
chances de réussite, mettant en exergue l’importance cruciale du cadre de
régulation pour faciliter le transfert au secteur privé ;
 Des agences de régulation du secteur de l’énergie ont été créées dans les
pays où la gestion a été privatisée. Il convient de souligner par ailleurs, qu’il
existe un cadre harmonisé pour le droit des affaires (OHADA) et des guichets
uniques pour faciliter l’installation ou la création d’entreprise et promouvoir
l’investissement privé.
 Sur le plan législatif, si d’une manière générale les délégations de service
public sont réglementées, le contrat de partenariat constitue dans les
différents pays une figure nouvelle dont les législateurs doivent se saisir
pour offrir à l’Afrique des adaptations juridiques nécessaires aux PPP.
Toutefois, il convient de souligner que certains pays ont déjà un cadre institutionnel
et juridique depuis plusieurs années sans faire émerger et réaliser un nombre
significatif de projets ; d’autres pays ont réussi quelques projets sans cadre existant
ou en ayant adapté aux projets un cadre spécifique, mais sans transformer ces
succès en flux de projets en nombre suffisant. Il convient donc de dépasser ces
approches dans une démarche simultanée et progressive.

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ETAT DES LIEUX DU SECTEUR DE L’ENERGIE EN AFRIQUE (Suite)
1.2. Caractéristiques du Secteur de l’Energie en Afrique

 Faible taux d’accès à l’électricité : 40% avec des disparités suivant les
régions (plus de 90% en Afrique du Nord, 27% dans le Sud et moins de 18% en
Afrique Centrale) et entre les zones urbaines et rurales (12% avec un taux inférieur
à 5% dans au moins 17 pays) ;

 Prix élevé de l’électricité, du fait d’un parc de production à partir du
thermique et utilisant des produits pétroliers de plus en plus coûteux :
0,137 Euros /Kilowattheure (kWh) ; à titre d’exemple, pour les pays de
l’UEMOA, en 2008, le coût au KWh (15 centimes d’euros) doublait pratiquement le
coût moyen de 8,5 centimes d’euros des pays en développement du continent
(Ghana, Gabon, Cameroun, Nigeria) et triplait celui des pays émergents (Afrique du
Sud, Tunisie, Maroc, etc.) avec une moyenne de 6 centimes d’euros ;
 Faible production des Energies Renouvelables (EnR) : à titre d’exemples
(i) l’énergie hydraulique, moins onéreuse que celle thermique, est utilisée
largement en deçà de ses potentialités (7%) et (ii) moins de 2% des
capacités de production photovoltaïque mondiale ;
 Non couverture des coûts par les tarifs pratiqués, précarisant ainsi la
situation financière des opérateurs publics d’électricité et constituant un lourd
fardeau pour les finances publiques ;
 Difficultés à mobiliser les investisseurs dans le secteur : à titre illustratif,
l’Afrique Subsaharienne n’a pu mobiliser jusqu'en 2009 que 2,1% des
investissements privés dans le monde contre 41,3% Amérique Latine et Caraïbes et
31,5% en Asie de l’Est-Pacifique.

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II

INTERVENTIONS DE LA BOAD DANS LE SECTEUR DE
                   L’ENERGIE

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INTERVENTIONS DE LA BOAD DANS LE SECTEUR DE L’ENERGIE

3.1. Interventions de la BOAD dans le secteur de l’Energie

         Dans le secteur de l’énergie, la BOAD a financé 74 opérations pour un montant cumulé de 509
          milliards de FCFA (environ 925 millions de $USD), soit environ 15% de ses concours globaux ;
         Les financements de la Banque ont contribué :
               À la dotation d’une capacité globale cumulée d’environ 1 000 MEGA WATTS ;
               À la construction de plus de 4 550 km de lignes de transport et de distribution de
                l’électricité au niveau national ;
               A la construction de 1 450 km d’interconnexion de réseaux nationaux au niveau de la
                sous-région ;
               Au raccordement de plus de 432 000 abonnés dans les pays membres.

3.2. Interventions du Fonds de Développement de l’Energie (FDE)

Dans le cadre de la résorption du déficit énergétique des pays de l’UEMOA, les travaux de la commission
mise en place par la Conférence des Chefs d’Etat de l’Union ont donné naissance à une stratégie
dénommée Initiative Régionale pour l’Energie Durable (IRED), à savoir « En 2030, l’ensemble des
citoyens de l’Union accédera à une énergie à bas prix, au sein d’un vaste marché d’échanges d’énergie
électrique intégré et harmonisé à l’échelle de l’Afrique de l’Ouest, produisant une énergie propre et
s’appuyant sur un partenariat public-privé (PPP) dynamique ».
Les objectifs stratégiques de l’IRED sont :
         Accroître le taux d’électrification dans l’UEMOA de 30% (2012) à 100% (2020) ;
         Réduire le prix moyen du KWh de 0,15 euros (2012) à 0,04 euros (2020) ;
         Accroître la part des énergies renouvelables de 36% (2012) à 82% (2020).

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INTERVENTIONS DE LA BOAD DANS LE SECTEUR DE L’ENERGIE

       L’IRED est évaluée à un coût global de l’ordre de 20 000 milliards de F
        CFA (36,36 milliards $USD). Le schéma global de financement de l’IRED
        comprend un Fonds de Développement de l’Energie (FDE) et un Fonds
        d’Investissement (FI) privé pour le financement des infrastructures. Pour
        le court terme et afin de résorber rapidement le déficit actuel, un
        programme d’urgence a été mis en place, pour un montant de 2 000
        milliards de F CFA (3,6 milliards $USD). Pour rendre opérationnel l’IRED,
        la BOAD joue le rôle d’Agence d’Exécution.

       A date, le FDE a financé onze (11) projets dans les 8 pays de l’UEMOA
        pour un montant d’environ 200 milliards de FCFA (364 millions $USD).

   Les financements du programme d’urgence du FDE contribueront :

           À mettre en place une capacité globale cumulée d’environ 150 MEGA
            WATTS ;
           À construire plus de 28 km de lignes de transport et de distribution de l’électricité ;
           A raccorder plus de 47 000 abonnés dans les pays membres ;
           A augmenter la capacité de transit des réseaux de transport de façon optimale ;
           A sécuriser l’approvisionnement et l’alimentation en énergie électrique du système
            interconnecté ;
           A réduire le taux de perte technique sur les réseaux de transport et améliorer la
            qualité de services aux clients.

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III

AMBITIONS DE LA BOAD DANS LE SECTEUR DE L’ENERGIE

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AMBITIONS DE LA BOAD DANS LE SECTEUR DE L’ENERGIE

 En Afrique, les infrastructures d’énergie sont financées essentiellement par les
ressources d’emprunt (prêts bilatéraux, prêts multilatéraux et Banques de
Développement) et internes (Budget National des Etats, émission des bons du trésor),
respectivement à des proportions d’environ 90% et 10%. Il convient de souligner
qu’avec l’émergence du Partenariat Public – Privé (PPP), le Privé est de plus en plus
présent dans le financement des infrastructures.
 Dans le domaine de la transition énergétique et de la croissance verte, il faudra
s’employer à renforcer la synergie d’actions avec les institutions Supra-
communautaires (NEPAD, PIDA, etc.) et Communautaires (Commission de l’UEMOA,
BIDC, Commission de la CEDEAO) ainsi qu’avec les Organisations Inter-
Gouvernementales (OIG) régionale dont West African Power Pool (WAPP), l’Autorité Régionale
de Régulation de l’Electricité de la CEDEAO (ARREC), le Centre Régional des Energies
Renouvelables et de l’Efficacité Energétique de la CEDEAO (CERREC), etc., afin que chaque
Franc d’un Partenaire Technique et Financier (PTF) draine plus de deux (02) à trois (03)
Francs d’autres Partenaires. Dans un contexte de rareté des ressources, ces actions
viseront à renforcer également la stratégie de cofinancement.
 Financement de Programmes Régionaux d’Installation de Centrales Solaires (Cas de
l’UEMOA : 574 Méga Watt Crête (MWc) en technologie Photovoltaïque (PV) à introduire dans le
mix énergétique pour alimenter le réseau interconnecté. Ce potentiel peut être porté à 1 200 MWc
à l’horizon 2025. Les pays jugés prioritaires sont : Burkina Faso, Mali, Niger, Sénégal, Togo et
Bénin) ;

 Accompagnement de la mise en place et la structuration de Facilités Régionales
d’Accès à l’Energie Durable (FRAED) à destination du secteur privé. Les FRAED ont
pour but de servir de catalyseurs aux investissements privés pour le développement
des projets d’Energie Renouvelable (EnR) et d’Efficacité Energétique. A titre illustratif,
dans les Etats membres de l’UEMOA, le Mécanisme proposé est : i) 25 milliards de FCFA (45,5
millions $USD) apportés par l’UEMOA et la BOAD et ii) 25 milliards de FCFA (45,5 millions $USD)
apportés par les Bailleurs de Fonds et investisseurs publics ;

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AMBITIONS DE LA BOAD DANS LE SECTEUR DE L’ENERGIE
 Financement privé à travers le PPP : accroitre le volume des investissements, partager les
risques et faire intervenir davantage le secteur privé ;

 Création de fonds de garantie pour la rénovation énergétique : ce qui permettra de faire
distribuer par les Banques des nouveaux prêts moins coûteux pour les ménages ;
   Mobilisation et diversification des ressources :

         Coopération avec les pays émergents (notamment BRICS) ;
         Obligations d’infrastructures « infrastructures bonds » ;
         Fonds Obligataire Régional d’Infrastructures.
 S’agissant spécifiquement de la BOAD, conformément aux axes n°2 « soutien à la croissance
inclusive, à la sécurité alimentaire et au développement durable » et n°3 « accompagnement
des entreprises et des Etats, développement de l’ingénierie du financement et des services » de
son Plan Stratégique (PS) 2015-2019, les trois (03) types d’intervention suivants pourraient
être retenus pour le financement des projets de transition énergétique :

      Prêts aux Etats ou aux sociétés promotrices, d’exploitation et de gestion de projets de
     transition énergétique ;

      Prêts directs aux sociétés privées, aux PME/PMI, aux Producteurs Indépendants
     d’Electricité (IPP), aux fabricants d’équipements, etc., qui s’installeront dans les pôles
     aux conditions du guichet public marchand ou à travers le Fonds d’Investissement (FI) de
     l’IRED ou l’Unité de Partenariat Public-Privé (UPPP) récemment mis en place par la
     Banque ou des lignes de refinancement (montants inférieurs à 1,81 millions $USD) ;

      Conseils, Arrangement de financements.

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BOAD à l’horizon 2020 : VISION

                  VISION
              2020 de la BOAD

       « BOAD, Banque de
    développement forte, pour
l’intégration et la transformation
   économiques en Afrique de
             l’Ouest».                     12
MERCI DE VOTRE AIMABLE ATTENTION

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