ASIE CENTRALE - Europa EU
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ASIE CENTRALE La stratégie de l’Union européenne pour l’Asie centrale de 2007 a été revue en 2015. Elle vise à instaurer la stabilité et la prospérité, tout en favorisant des sociétés ouvertes, l’état de droit, la démocratisation, et la coopération en matière de sécurité et de diversification énergétiques. Le Parlement européen a mis l’accent sur l’importance des Droits de l’homme, de la bonne gouvernance et du développement social. Les pays d’Asie centrale présentant des niveaux de développement et de démocratisation très variables, l’Union adapte sa stratégie au cas par cas. Une proposition de nouvelle stratégie est attendue d’ici la mi-2019. BASE JURIDIQUE — Titre V du traité sur l’Union européenne (traité UE): «action extérieure»; — articles 206 et 207 (commerce) et articles 216 à 219 (accords internationaux) du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (traité FUE); — accords de partenariat et de coopération (APC) couvrant les relations bilatérales, à l’exception du Turkménistan, pour lequel un accord commercial intérimaire est en vigueur. Le nouvel APC renforcé avec le Kazakhstan est appliqué à titre provisoire dans l’attente de sa ratification par tous les États membres de l’Union. Les négociations sur les APC renforcés avec le Kirghizstan et l’Ouzbékistan sont en cours. SITUATION DANS LA RÉGION L’Asie centrale n’est pas une région homogène sur le plan politique ou économique. La Mongolie notamment, bien que classée par le Parlement comme faisant partie de la région, constitue une exception du point de vue historique, géographique et politique. Le Kazakhstan et la Mongolie affichent les taux de croissance économique les plus élevés de la région et s’efforcent de nouer des relations plus étroites avec l’Union. Le Kirghizstan et la Mongolie se démarquent politiquement, car leurs démocraties sont plus développées. Toutefois, l’évolution récente au Kirghizstan est plutôt contrastée et montre que le développement démocratique et la situation des Droits de l’homme restent fragiles. À des degrés divers, les autres républiques, notamment le Turkménistan — l’un des États les plus autoritaires du monde —, sont minées par de graves manquements aux Droits de l’homme. En outre, le un manque d’indépendance des juges est un problème majeur. Depuis l’arrivée au pouvoir en 2016 du nouveau président ouzbek, Shavkat Mirziyoyev, plusieurs changements internes, comme la Fiches techniques sur l'Union européenne - 2019 1 www.europarl.europa.eu/factsheets/fr
libération de plusieurs prisonniers politiques, témoignent d’une évolution positive. Au Kazakhstan, le président Nazarbaïev a démissionné en mars 2019 après trois décennies au pouvoir. Reste à voir si cela va changer la situation au Kazakhstan et dans quelle mesure. Jusqu’il y a peu, les relations que les pays d’Asie centrale entretenaient les uns avec les autres étaient généralement médiocres en raison des différends liés aux questions frontalières et au partage des ressources. Néanmoins, la situation a rapidement évolué après le changement de pouvoir en Ouzbékistan en 2016, ouvrant de nouvelles possibilités de coopération régionale. En mars 2018, pour la première fois depuis les années 90, un sommet des dirigeants d’Asie centrale consacré à la coopération régionale s’est tenu Astana. Un deuxième sommet devrait avoir lieu en 2019 en Ouzbékistan. Le risque d’expansion des mouvements islamistes extrémistes et du retour des combattants syriens et irakiens de Syrie et d’Irak est une préoccupation commune. La région continue également d’être affectée par le conflit en cours en Afghanistan. Tous les pays d’Asie centrale ont des politiques étrangères pluridimensionnelles, recherchant un équilibre de leurs relations avec la Russie, la Chine, l’Union européenne et les États-Unis. Les relations avec la Turquie et l’Iran sont également importantes. La neutralité permanente du Turkménistan est même reconnue par les Nations unies. Le commerce de l’Union est florissant avec le Kazakhstan et le Turkménistan, essentiellement dans le secteur de l’énergie, et les échanges avec l’Ouzbékistan ne cessent de se développer depuis l’adoption du protocole UE-Ouzbékistan relatif au textile que le Parlement a approuvé en décembre 2016. L’Union a également salué l’adhésion du Kirghizstan, du Tadjikistan et du Kazakhstan à l’OMC. Le Kazakhstan est l’un des pays fondateurs de l’union douanière avec la Russie et la Biélorussie. En mai 2014, ces trois pays ont signé le traité établissant l’Union er eurasiatique, qui est entré en vigueur le 1 janvier 2015. L’Arménie les a rejoints le jour suivant. Le Kirghizstan a ensuite adhéré en mai 2015. ACCORDS EN VIGUEUR ET EN COURS DE NÉGOCIATION L’Union a signé un nouvel APC renforcé avec le Kazakhstan en décembre 2015, que le Parlement européen a approuvé en décembre 2017. L’accord est appliqué à titre provisoire depuis mai 2016, dans l’attente de sa ratification par les parlements nationaux de l’Union. Les négociations avec le Kirghizstan et l’Ouzbékistan au sujet d’un APC renforcé ont été ouvertes respectivement en décembre 2017 et en novembre 2018. Ces deux pays ont conclu avec l’Union des APC qui sont en vigueur depuis 1999. Le Tadjikistan, dont l’APC est en vigueur depuis 2010, a manifesté son intérêt pour l’ouverture de négociations sur un nouvel accord bilatéral en novembre 2018. L’APC entre la Mongolie et l’Union est entré en vigueur en novembre 2017. Les relations entre l’Union et le Turkménistan sont régies par l’accord intérimaire de 2010 sur le commerce et les mesures d’accompagnement, le Parlement européen ayant subordonné la ratification de l’APC signé en 1998 à l’existence d’un système de suivi des progrès en matière de Droits de l’homme. Fiches techniques sur l'Union européenne - 2019 2 www.europarl.europa.eu/factsheets/fr
La stratégie de l’Union européenne pour l’Asie centrale de 2007, qui a été revue en 2015, vise à instaurer la stabilité et la prospérité, tout en favorisant des sociétés ouvertes, l’état de droit, la démocratisation, et des relations de coopération plus étroite en matière de sécurité et de diversification énergétiques. Comme l’a demandé le Conseil de l’Union européenne dans ses conclusions de juin 2017, la Haute Représentante de l’Union et la Commission devraient proposer un réexamen complet de la stratégie de l’Union pour l’Asie centrale d’ici la fin de 2019, conformément à la stratégie globale de l’Union pour 2016. Le représentant spécial de l’Union pour l’Asie centrale a consulté les acteurs locaux à cette fin. Les exportations de produits pétroliers et de gaz du Kazakhstan et du Turkménistan peuvent s’avérer importants pour l’Union à l’avenir. Un problème d’importance pour l’Union tenait au retrait de la force internationale d’assistance à la sécurité en Afghanistan (FIAS), qui a eu lieu fin 2014, même si quelques milliers de soldats des États-Unis et de l’OTAN sont toujours présents dans le pays. Un dialogue de haut niveau sur la sécurité a été engagé en 2013 entre l’Union et l’Asie centrale. L’Union dispose de délégations dans tous les pays d’Asie centrale, à l’exception du Turkménistan, où elle prévoit de mettre en place une délégation à part entière en 2019. L’Union a récemment ouvert une délégation en Mongolie. Les États d’Asie centrale bénéficient d’un financement au titre de l’instrument de coopération au développement (ICD): 1,028 milliard d’euros pour la période 2014-2020 (contre 750 millions d’euros pour 2007-2013), comprenant à la fois l’aide bilatérale et les programmes régionaux (360 millions d’euros). L’aide porte essentiellement sur l’éducation, la sécurité régionale, la gestion durable des ressources naturelles et le développement socio-économique. Le Kazakhstan n’est plus éligible aux volets bilatéraux de l’ICD depuis qu’il est entré dans la catégorie des pays à revenu intermédiaire en 2014, mais il continue d’avoir accès aux programmes régionaux. Le Turkménistan devrait lui emboîter le pas. L’instrument européen pour la démocratie et les Droits de l’homme (IEDDH) opère dans tous les États, à l’exception du Turkménistan, où les organisations de la société civile sont peu nombreuses, mal organisées et strictement surveillées. LE RÔLE DU PARLEMENT EUROPÉEN A. Positions adoptées (résolutions) — Le Parlement a apporté son soutien à la stratégie de l’Union pour l’Asie centrale en avril 2016, tout en formulant le souhait qu’elle soit davantage ciblée. — En ce qui concerne le Kazakhstan, le Parlement a donné son consentement à un nouvel APC renforcé en 2017 et s’est félicité de l’adhésion du pays à l’OMC en 2015. Il a également indiqué qu’il appliquerait, dans le cadre des réformes politiques et socio-économiques, le principe qui consiste à donner plus pour recevoir plus. En mars 2019, le Parlement s’est dit inquiet de la situation des Droits de l’homme au Kazakhstan. — Le Parlement a adopté, en 2010, une résolution en signe de solidarité avec le Kirghizstan à la suite des violents affrontements dans le sud du pays. En 2015, il Fiches techniques sur l'Union européenne - 2019 3 www.europarl.europa.eu/factsheets/fr
a exprimé des inquiétudes quant à la création de registres répertoriant les ONG et à l’adoption de projets de loi sur la «propagande» LGBTI par le pays. En janvier 2019, il a formulé des recommandations pour la négociation d’un nouvel accord bilatéral. — En ce qui concerne le Tadjikistan, le Parlement a approuvé, en 2009, la conclusion de l’accord de partenariat et de coopération, tout en demandant des progrès en matière de Droits de l’homme, de corruption, de santé et d’enseignement. Dans sa résolution de 2016, le Parlement s’est déclaré préoccupé par la détérioration de la situation des Droits de l’homme au Tadjikistan, notamment en ce qui concerne les prisonniers d’opinion. — Le Parlement n’a cessé d’exprimer ses préoccupations au sujet du triste bilan du Kazakhstan en matière de Droits de l’homme et a en conséquence jusqu’à présent empêché l’entrée en vigueur de l’APC. En mars 2019, il a formulé des recommandations qui devront être suivies avant qu’il n’envisage de donner son approbation. — Le Parlement a approuvé le protocole relatif au textile de l’APC en décembre 2016, après l’engagement pris par le pays, en collaboration étroite avec l’OIT, d’éradiquer le recours au travail des enfants pendant la récolte annuelle du coton. En mars 2019, il a formulé des recommandations pour la négociation d’un nouvel APC renforcé. — Les déclarations du Parlement sur la Mongolie ont essentiellement trait aux questions économiques, sans négliger pour autant le développement et les besoins humanitaires du pays liés à des conditions météorologiques extrêmes. En 2017, le Parlement européen a donné son approbation à l’APC entre la Mongolie et l’Union. B. Coopération interparlementaire Les commissions de coopération parlementaire (CCP) avec la majorité des pays d’Asie centrale se réunissent chaque année. Les députés au Parlement européen surveillent la mise en œuvre des accords et se penchent sur les questions relatives aux Droits de l’homme, à la violence politique, à la coopération économique et à la coopération au développement, ainsi que sur les processus électoraux. Depuis l’entrée en vigueur de l’accord de partenariat et de coopération avec la Mongolie, le Parlement plaide pour la création d’une commission de coopération parlementaire. Le Turkménistan serait alors le seul pays à ne pas être couvert par un tel organe. Des rencontres interparlementaires avec le Turkménistan sont néanmoins organisées. C. Observation des élections et promotion de la démocratie En raison des différences de niveaux de développement politique ainsi que des progrès démocratiques extrêmement variables en Asie centrale, le Parlement n’a pas systématiquement observé les élections dans la région. — Le Bureau des institutions démocratiques et des Droits de l’homme de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (BIDDH de l’OSCE), accompagné de délégations du Parlement européen, s’est rendu au Tadjikistan et au Kirghizstan pour y observer les élections législatives en 2015 et au Kirghizstan Fiches techniques sur l'Union européenne - 2019 4 www.europarl.europa.eu/factsheets/fr
pour y observer les élections présidentielles en 2017. Il en a tiré un bilan négatif au Tadjikistan et s’est montré encourageant à l’égard du Kirghizstan. — Le Kazakhstan a, de manière sporadique, invité le Parlement à observer les élections. Le BIDDH de l’OSCE a régulièrement conclu à des manquements importants. — Une délégation du Parlement européen a observé les élections présidentielles en Mongolie en juin et juillet 2017 et noté que le pays était en train de bâtir une démocratie solide. — Le Parlement n’a en revanche jamais été invité à observer d’élections en Ouzbékistan ou au Turkménistan. Fernando Garcés de los Fayos / Michal Jiráček 05/2019 Fiches techniques sur l'Union européenne - 2019 5 www.europarl.europa.eu/factsheets/fr
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