Momo, petit prince des bleuets

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Momo, petit prince des bleuets
Momo, petit prince des bleuets
Yaël Hassan Syros Collection : Tempo 2004

Le résumé
Mohammed, dix ans, dit Momo, s’apprête à passer l’été à la cité des Bleuets, mais cette
année, encouragé par son institutrice, il se découvre une passion pour les livres et se rend
régulièrement au bibliobus pour nourrir son appétit. Sur son banc, il fait la connaissance de
monsieur Edouard, un personnage fantaisiste, instituteur à la retraite, qui lui raconte des
anecdotes sur les livres et les écrivains. Un jour, Momo apprend que monsieur Edouard, qu’il
trouve si extravagant, habite dans une résidence pour personnes âgées et souffre de la maladie
d’Alzheimer. Le roman est avant tout une belle histoire d’amitié entre un enfant et un vieil
homme, sur le modèle du roman de Romain Gary « La Vie devant soi », et ce n’est pas un
hasard, car c’est monsieur Edouard qui fait découvrir ce livre à Momo, mais c’est aussi une
invitation à découvrir le plaisir de la lecture, car le récit est ponctué des histoires du Petit
Prince, de Vendredi ou la vie sauvage, que Momo découvre avec délice.Momo va faire deux
rencontres intimement liées qui vont bouleverser sa vie :celle de monsieur Édouard et celle de
la lecture. Il perdra monsieur Édouard mais pas son amour pour les livres et sortira grandi de
ce moment.

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Momo, petit prince des bleuets
L’auteure

Yaël Hassan est née à Paris en 1952. Après
avoir passé son adolescence en Belgique, son
adolescence en France, et sa jeunesse en Israël
elle revient en France en 1984 avec enfants et
mari pour s'y installer définitivement. Un
accident de la route survenu en 1994 mettra fin
à une carrière de plus de 20 ans dans le
tourisme. Mettant à profit le temps d'une très
longue immobilisation, elle rédige son premier
roman, Un grand-père tombé du ciel (Prix du
Roman Jeunesse 1996 du Ministère de la
Jeunesse et des sports et Grand Prix du Jeune
Lecteur de la PEEP, puis Prix Sorcières 1998).

L’illustratrice
Joëlle Boucher
Née le 5 mars 1947 à Saint-Cloud. Elle à d'abord suivi des cours de dessin à Paris à
L'Initiative, avant de devenir illustratrice. Depuis 1970, elle illustre principalement des livres
pour enfants. Elle vit aujourd'hui dans le Lot.

Pistes pédagogiques
Le l ivre
Récit linéaire de longueur moyenne (116 pages, 11 chapitres non titrés). Ce récit est simple,
limpide dans son déroulement avec un style facile à lire, tirant vers la langue parlée. C’est le
type même du livre initiatique. Un peu angélique (pas de méchants), un peu stéréotypé
(famille maghrébine, père au chômage) ce roman est cependant porteur d’espoir et de valeurs
positives (rencontre avec la culture à travers les livres et communication entre générations)
ainsi que de nombreux autres thèmes intéressants pour une classe La vie dans la cité (même si
c'est édulcoré), la rencontre avec la culture et le savoir, le rapport à la différence, le rapport à
la mort et à «l’héritage». Il permet une lecture en réseau d'autres oeuvres (Le Petit Prince,
Vendredi ou la vie sauvage, Les Deux moitiés de l'amitié, … ). C'est un livre sans illustration.
Le découpage du roman
Chapitre 1 à 3
On découvre Momo, sa famille, sa vie, ses goûts. On comprend pourquoi le livre s’appelle «
Momo, Petit Prince des bleuets », avec la découverte de la lecture, de la bibliothèque, et du
Petit Prince de Saint Exupéry.
Chapitre 4 à 6
La rencontre avec monsieur Édouard. Le monde extérieur rentre dans l’univers de Momo.

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Momo, petit prince des bleuets
Chapitre 7 à 10
La découverte de la résidence des Belles Feuilles et de la maladie de monsieur Édouard.
Chapitre 11
La mort de monsieur Édouard et l’héritage de Momo.

La séquence (ensemble de séances)
Séance 1 Étude de la première de couverture
Il s’agit de découvrir la seule image du livre puisqu’il n’y a pas d’illustrations, avant
d’entrer dans la lecture elle-même. L’étude de la 1re de couverture peut se découper en deux :
Une moitié de la classe a le titre (le bas de la couverture), l’autre moitié de la classe a l’image
(la moitié du haut). Il s’agit alors pour chaque groupe d’émettre des hypothèses et ensuite de
les confronter.
Qui sont ces personnages ? Quels liens peuvent-ils avoir ? Que voit-on en arrière plan ? De
quel type de roman s’agit-il ? Qui est Momo ? Est-il prince ? Il est possible de faire des
remarques sur les couleurs, le titre, la collection et l’auteur. Une validation après discussion
sera faite grâce à la lecture de la 4e de couverture.
Séance 1 bis Lecture de la 4e de couverture et anticipation sur l’histoire
Faire émettre aux élèves les scénarios possibles (et non pas forcément le scénario véritable).
Que peut-il se passer dans cette histoire ?Quels autres personnages peuvent apparaître ?
En faire un affichage qui restera dans la classe pendant la lecture du roman et
auquel on pourra faire référence.

Séance 2 « Les passeurs »
Ce récit est un récit initiatique classique qui va permettre à Momo de grandir et de se
transformer. Travailler d’abord tous ces personnages, tous ces passeurs qui vont lui permettre
d’accéder à la culture : la directrice de l’école, ses deux sœurs Fatima et Yasmina, Souad la
bibliothécaire, de monsieur Édouard
Un travail simple de découverte de la couverture du livre est mené au préalable, il s'agit
d'imaginer qui est Momo, où il vit... Puis
1 - Lecture individuelle
Lecture silencieuse, recherche des mots non connus (si besoin écriture d’un
résumé succinct)
2 - Travail en groupe
Tous les élèves ayant le même extrait se regroupent, échangent et argumentent autour de
l’extrait. « Qu'est-ce qu'on apprend ? Qu'est-ce qui est important ? Qui sont ces personnages ?
Quels sont leurs rapports avec Momo ? » Il s’agit de se mettre d’accord sur ce que l’on a
compris.
3 - Deuxième travail de groupe
Qui rencontre Momo en premier ? Quels sont les événements clés ? »
En collectif, on mettra au point une première mouture du récit, en faisant apparaître les
questions qui restent en suspens, les incohérences et les possibilités à venir.
4 - Lecture magistrale par l'enseignant
Lecture des pages 1 jusqu’à «Momo pose le doigt sur le mot qu'il est en
train de lire pour ne pas le perdre et regarde le vieil homme. »

Séance 3 Les univers, les différents lieux du récit
Donner à lire différents extraits situant les lieux :
les Bleuets, la Butte, la bibliothèque, la maison de retraite « Les belles feuilles »

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1 - Après lecture, discussion dans les groupes, puis en collectif
Dire ce que nous apprennent de plus ces divers extraits ?
- l’amitié entre monsieur Édouard et Momo s’est développée.
- monsieur Édouard vit dans une maison de retraite (Les Belles Feuilles.)
- la réalité de la cité des Bleuets (tristesse, délabrement, situation excentrée)
Amener les élèves à formuler des hypothèses sur un tout petit bout de phrase :
« Momo croise plein de personnes très âgées. Et certaines qui faisaient
partie des peintres, le reconnaissent et lui adressent un clin d’oeil complice. »
Les personnes âgées sont peintres…Que peignent-t-elles ? Pourquoi font-elles un clin d’oeil à
Momo ?
2 - Lecture par le maître : la séance de peinture
3 - Demander aux élèves de constituer un plan situant les différents lieux, les uns
par rapport aux autres
Dessiner les murs de la cité après la séance de barbouillage. (les crocus…)

Séance 4 La maladie»
1 - Lecture chapitre 10
Échange collectif sur tout le chapitre
Monsieur Édouard est malade ; Quelle est sa maladie ? ; Quels sont ses symptômes ? ; Quelle
est l'attitude de Momo ? ; Est-il inquiet ? ; Pourquoi ? ; Décrire l'épisode du sandwich aux
rillettes : en quoi cela prouve-t-il l'attachement de Momo à monsieur Édouard ? ; Que risque-
t-il d'arriver ?
Séance 5 La mort et l'héritage
Le chapitre11 étant simple à comprendre et particulièrement émouvant, il n'est pas
nécessaire d'en faire une étude détaillée.
La lecture magistrale du chapitre 11 par le maître apparaît comme une clôture
indispensable à l'étude de ce roman.
Séance 6 Débat / synthèse sur le roman
Discussion sur ce qui a plu ou non. Réflexion sur les moments importants de
l’histoire. Le maître donne des étiquettes reprenant les moments importants de
l’histoire, les élèves les remettent en ordre (activité pouvant être donnée en évaluation)

Pour information : Une interview de Yaël Hassan (sur le site Ricochet)
Yaël Hassan est l'auteure d'une trentaine de livres pour la jeunesse, des romans
essentiellement et quelques documentaires. Née à Paris en 1952, elle a vécu en Belgique, en
Israël et en France où elle s'est installée depuis 1984. Un accident de voiture survenu en 1994
mettra fin à une carrière de plus de vingt ans dans le tourisme. Pendant cette longue période
d'immobilisation, elle écrit son premier roman pour la jeunesse, " Un grand-père tombé du
ciel " qui sera couronné par trois prix. ( Prix du Roman jeunesse, le Grand Prix du Jeune
Lecteur de la PEEP et le prix Sorcières). Depuis, elle écrit des romans pour la jeunesse qui
s'ancrent dans le vécu et suscitent l'émotion. Ils abordent souvent des thèmes forts et
d'actualité comme le racisme, la Seconde Guerre Mondiale et ses conséquences, le conflit
israélo-palestinien, l'intégration, les relations grand-parent/enfant, l'amitié,...

- A quel "héros"/personnage de fiction vous identifierez-vous volontiers ?
De fiction, pas vraiment, mais il est un personnage de livre auquel je me suis identifiée très
jeune, c’est Anne Frank. J’avais douze ans et je voulais « être » Anne Frank. Elle a tracé mon
chemin, mes choix de lecture, mes centres d’intérêt et, plus tard, mes choix d’écriture.
- Quelle utopie seriez-vous prêt(e) à défendre ?

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La paix dans le monde.
- A part être écrivain ou illustrateur, que rêveriez-vous d'être ?
Je ne rêvais pas de devenir écrivain, je voulais juste écrire, ce que j’ai toujours fait depuis très
jeune. J’écrivais des tonnes de choses dans ma tête, je noircissais des pages sans éprouver le
besoin d’être lue… Je rêvais d’un métier qui me permette de voyager. C’est pour cela que,
dans une première vie, j’ai travaillé pendant vingt ans dans le tourisme.
- Où écrivez-vous ? Quel est le lieu qui vous inspire le plus ?
J’écris là où je suis, là où je me trouve. L’écriture pour moi est intérieure. Aucun décor, aucun
lieu ne m’inspire en particulier. J’écris dans le train, les hôtels, les terrasses, les parcs, aussi
bien que chez moi.
- Quel est le sentiment qui vous habite le plus souvent ?
Quand j’écris ? Disons un mélange de fébrilité, d’excitation, d’implosion…
- Quel(s) genre(s) de livre(s) vous tombe(nt) des mains ?
La science-fiction, le fantastique, les BD et les polars. J’ai essayé à maintes reprises. Je n’y
arrive pas.
- Que redoutiez-vous enfant ?
Une nouvelle Shoah.
- Vous arrive-t-il de côtoyer des êtres imaginaires ?
Non, je suis, je crois, trop terre à terre.
- Que feriez-vous ou diriez-vous à un ogre s'il vous arrivait d'en croiser un ?
De passer son chemin sans me prêter la moindre attention.
- Qu'avez-vous conservé de l'enfance ?
Plein de choses, je crois. Je pense que c’est quasi-obligatoire quand on écrit pour les enfants
d’en avoir conservé une bonne part.
- Selon vous, qu'est-ce qui fait vendre un livre ?
J’avoue que je l’ignore. Si je le savais, je serais riche, à ce jour, non ?
- Quelle est la meilleure phrase qu'un enfant vous ait dite ?
J’ai un gros problème, je n’aime que vous comme auteur.
- Quelle est votre définition du bonheur ?
Le bonheur ne peut-être qu’une série d’instants fugaces. Sinon, dans la durée, il ne veut plus
rien dire.
- Si vous aviez la possibilité de recommencer, que changeriez-vous ?
Je ne sais pas… Rien, peut-être. Je devrais sans doute dire, mon accident… Mais non, lui
aussi, je le garde. Je suis assez satisfaite de mon sort.
- Enfant, quel genre de lecteur étiez-vous ?
Vorace, insatiable.
- Vis-à-vis de quoi vous sentez-vous impuissant ?
La guerre, l’intolérance, la haine qui sont souvent le sujet de mes livres.
- Quel est l'animal auquel vous ressemblez le plus ? Pourquoi ?
Aucun. Je ne m’assimile pas au monde animal pour lequel j’avoue n’avoir pas le moindre
attrait. Les enfants s’étonnent souvent que je ne parle jamais d’animaux dans mes livres. J’ai
sans doute trop à dire sur les humains !
- Quel est le mot que vous préférez dans la langue française ?
Il y en a plein… Il y en a trop. Je suis amoureuse de tous les mots.
- Que souhaiteriez-vous que l'on retienne de vous ?
Mes livres.
- Quelle est votre dernière sortie pour la jeunesse ?
Le dernier publié est : « La châtaigneraie », chez Casterman. Les sorties de rentrée sont : «
Sacré Victor » (Magnard), « Le journal d’un enfant pendant la Seconde Guerre Mondiale »
(Gallimard), et « L’ombre » (Bayard) co-écrit avec Rachel Hausfater.

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- Le(s) livre(s) dans votre production dont vous êtes particulièrement fier ou qui vous
laisse(nt) un souvenir particulier
Le premier, « Un grand-père tombé du ciel » (Casterman) grâce auquel l’aventure a
commencé, « Tant que la terre pleurera » (Casterman), un livre sur le conflit israélo-
palestinien dont l’écriture m’a déchirée.
- Quel est le thème que vous aimez davantage traiter ?
Il ne s’agit pas pour moi d’aimer mais de besoin. Je suis toujours mue par un besoin
d’écriture, une sorte d’urgence à accomplir. Mais quel que soit le thème, j’aime
passionnément écrire.
- D'où est né votre premier livre/ illustration ?
Je ne sais pas vraiment. C’est venu tout seul. Une histoire que je me racontais quand j’étais
petite. Je rêvais souvent qu’un homme venait sonner à ma porte et me disait : « Je suis ton
grand-père », alors que celui-ci fut assassiné par les nazis.
- Quel livre en littérature de jeunesse auriez-vous voulu écrire ou réaliser à la place d'un
autre ?
Il y en a deux : O Boy, de Marie-Aude Murail et Lettres d’amour de 0 à 10 , de Susie
Morgenstern
- Sur quel projet travaillez-vous actuellement ?
Sur plusieurs romans pour la jeunesse, mais aussi sur un très gros projet adulte sur la Shoah.
- Où et comment vous voyez-vous dans 10 ans ?
Où ? Je ne sais pas… Je suis une errante, j’aime bouger, changer de lieux. Comment ?
Ecrivant, j’espère.
     - Un livre pour la jeunesse qui vous a marqué petit ?
         Le journal d’Anne Frank
         - Quels sont vos auteurs -illustrateurs de référence ou qui pour vous développent
         une approche intéressante ?
         Susie Morgenstern, Rachel Hausfater qui est mon amie-collègue-complice qui a une
         des plus belles plumes que je connaisse en jeunesse, mais j’aime également l’écriture
         de Jeanne Benameur, de Joe Hoestlandt. J’aime beaucoup aussi les albums jeunesse ;
         je trouve que nous avons en France une pléiade d’illustrateurs, souvent très jeunes,
         extrêmement talentueux. Quant à mes références, elles sont plutôt du côté des adultes :
         Modiano, Primo Levi, Wiesel.
         - Quels sont vos livres "coups de cœur", les "incontournables" en littérature de
         jeunesse Je ne sais pas s’ils sont « incontournables » mais moi j’aurais regretté de les
         avoir contournés. Il y en a plein. Parmi les plus récents : « L’incident bizarre du chien
         pendant la nuit » de Mark Haddon, « Simple » de Marie-Aude Murail, « Une bouteille
         dans la mer de Gaza », de Valérie Zénatti, « La valise d’Hana » de Karen Levine. Et
         puis, « Mon père couleur de nuit » de Carl Friedman, « La danse interdite » de Rachel
         Hausfater, « Le piège » de Anne Proovost. J’ai lu récemment un livre bouleversant,
         publié pour adultes mais que je recommande chaudement aux ados : Le sourire de
         l’ange, d’Emilie Frèche, chez Ramsay.
         - Un film, une photo/illustration qui vous touche ?
         Je ne suis pas très cinéphile. Mon film culte à moi demeure Rabbi Jacob qui me fait
         systématiquement pleurer de rire à chaque rediffusion. La photo qui m’émeut le plus
         est celle du petit garçon main levée dans le ghetto de Varsovie.
         - Un musicien
         Pas de musicien particulier mais la musique Klezmer m’émeut aux larmes. Je suis
         plutôt amateur de chansons à textes que je peux écouter en boucle : Anne Sylvestre,
         Brassens, Ferrat, Barbara,…
         - Un lieu où vous aimeriez vivre

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Au bord de la mer. J’y ai vécu pendant quatorze ans en Israël et j’ai adoré. Et puis,
        mais en rêve seulement, à Jerusalem.
        - Une phrase (une devise) qui vous guide
        Aide-toi, le Ciel t’aidera ! Parce que la chance ne vient jamais seule. Il faut lui donner
        un coup de pouce.
         - Vos dernières (bonnes) lectures ?
        La nuit, d’Elie Wiesel (re-lecture), Wasserman, de Yoram Kaniuk, Suite française,
        d’Irène Nemirovsky, Une enfance marocaine, d’Anne Bragance, et enfin et surtout :
        L’ombre du vent, de Carlos Ruiz Zafon, c’est monumental !
        - Un site (sur les techniques graphiques, un auteur-illustrateur, une approche
        particulière du texte, de la littérature...) que vous souhaitez recommander ?
        Euh… Joker !

Plus d’infos dans :

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