Mon opinion L'inflation : Le danger que nous connaissions
←
→
Transcription du contenu de la page
Si votre navigateur ne rend pas la page correctement, lisez s'il vous plaît le contenu de la page ci-dessous
CIO VIEWS Mon opinion L’inflation : Le danger que nous connaissions 1ER MARS 2021 La crainte de l’inflation est à présent sur toutes les lèvres. C’est un peu dommage, j’aimais bien me distinguer du consensus. Il est à présent de plus en plus admis que l’inflation va probablement remonter à des niveaux plus sains avec la réouverture des économies. Plus intéressant encore, le risque d’une plus forte poussée d’inflation fait désormais l’objet de débats publics animés. Ironiquement, cela s’explique en partie par le fait que le risque d’inflation a été complète- ment négligé pendant si longtemps. De nombreux économistes et participants au marché ont affirmé pendant longtemps que l’inflation était morte pour des raisons structurelles, la seule menace plausible restant la déflation. Ils aimaient à répéter que, quelles que soient Sonal Desai, Ph.D. Chief Investment Officer les mesures prises par les décideurs politiques, l’inflation ne remonterait plus jamais à des Franklin Templeton niveaux problématiques. Fixed Income Eh bien nous allons bientôt savoir ce qu’il en est, car cette conviction a ouvert la voie à une proposition de programme de relance budgétaire aux États-Unis d’un montant tel qu’il donne à réfléchir même aux partisans de longue date des stimulus budgétaires importants. Un stimulus budgétaire peut-il être trop important ? Ancien Secrétaire au Trésor et Président émérite de l’Université Harvard, Larry Summers a lancé le débat par un éditorial dans le Washington Post dans lequel il affirme que le stimulus de 1 900 milliards de dollars proposé par le gouvernement de Joe Biden risque de « provoquer des pressions inflationnistes comme nous n’en avons plus vu depuis une génération, avec des conséquences sur la valeur du dollar et la stabilité financière ». Le lauréat du Prix Nobel Paul Krugman n’est absolument pas d’accord sur ce point, et il a affronté Summers dans un débat récent. L’ancien économiste en chef du Fonds monétaire international (FMI) Olivier Blanchard, qui avait poussé le FMI à se montrer nettement plus favorable aux stimulus budgétaires, partage les inquiétudes de Summers. On notera que ce débat n’oppose pas les deux camps habituels des conservateurs budgétaires et des gros flambeurs keynésiens. Tous ces économistes sont partisans de dépenses publiques élevées, mais même parmi ces partisans, certains s’interrogent : n’allons-nous pas trop loin ? Ce débat porte en partie sur la question de savoir si le stimulus budgétaire est trop impor- tant par rapport à l’« écart de production », c’est-à-dire la différence entre l’activité économique et son plein potentiel. Il porte aussi en partie sur le supplément de produit intérieur brut (PIB) engendré par chaque dollar supplémentaire de stimulus budgétaire, ce que l’on appelle le « multiplicateur ». Les économistes peuvent discuter à l’infini des écarts de production et des multiplicateurs, mais inutile de se perdre dans les détails techniques : le stimulus de 1 900 milliards de dollars est au moins 2 à 3 fois supérieur à n’importe quelle estimation plausible de l’écart de production pour n’importe quelle valeur plausible du multiplicateur. Les allocations de chômage et crédits d’impôts proposés sont cinq fois plus élevés que les pertes de salaires, comme le souligne Summers.
Ces montants sont ahurissants, et il faut un certain temps pour en prendre pleinement conscience. L’année dernière, le gouvernement a lancé un programme d’environ 2 000 milliards de dollars en réaction immédiate aux interruptions d’activité liées à la pandémie (la loi CARES), suivis de 900 milliards de dollars supplémentaires en décembre. Et nous envisageons à présent un nouveau programme de 1 900 milliards de dollars qui devrait être suivi, ne l’oublions pas, d’environ 1 000 milliards de dollars de dépenses dans les infrastructures. On arrive ainsi à un total gigantesque de près de 6 000 milliards de dollars en deux ans, soit environ 30 % du PIB des États-Unis (sur la base du PIB de 2020). Le déficit budgétaire américain en 2020 s’élève à environ 15 % du PIB. Si l’on ajoute 1 900 milliards de stimulus et 1 000 milliards de dépenses infrastructurelles aux dernières estimations du Congressional Budget Office, il pourrait atteindre 24 % du PIB en 2021. Ces chiffres sont dignes des déficits enregistrés pendant la deuxième Guerre Mondiale. Le déficit le plus élevé enregistré précédemment depuis la guerre était celui de 2009, et il était encore de moins de 10 % du PIB. Même Krugman admet que ce stimulus est écrasant, mais il affirme que les craintes de surchauffe et d’inflation sont sans fondement. Mais le sont-elles vraiment ? La relance est déjà sur le point de s’accélérer Pour estimer l’impact potentiel du stimulus budgétaire, nous devons tenir compte de la dynamique de l’économie : il ne suffit pas de savoir où nous en sommes par rapport au plein potentiel, mais aussi dans quelle direction nous allons et à quelle vitesse. Et la plupart des indicateurs continuent de suggérer que l’économie se redresse à un rythme soutenu, bien plus vite qu’après la crise financière mondiale. L’emploi aux États-Unis s’est déjà largement remis des pertes d’emplois impressionnantes du printemps dernier, et les salaires ont connu un véritable redressement en V. La santé financière des consommateurs américains reste solide grâce au soutien des pouvoirs publics. L’avoir net des ménages est proche de son niveau record, et le ratio endettement/revenus disponibles est revenu plus ou moins au niveau de 2000. Tout cela explique pourquoi les ventes au détail ont déjà rebondi au point de dépasser de plus de 10 % les niveaux d’avant la COVID-19 (avec, pour le moment, une forte prédilection pour les biens aux dépens des services). REDRESSEMENT EN V DES SALAIRES LA SANTÉ FINANCIÈRE DES MÉNAGES AMÉRICAINS Rémunération mensuelle reçue par les salariés (États-Unis) EST LARGEMENT INTACTE Actuellement (oct. 2019 - présent) vs. crise financière Avoir net et rapport endettement/revenu disponible mondiale (juin 2008 - février 2011) des ménages américains Premier trimestre 1970 - troisième trimestre 2020 1 000 mrd. $ 1 000 mrd. $ Pour cent Pour cent 9,8 $ 6,7 $ 750 % 140 % 701 % 9 670 mrd. USD 130 % 9,6 $ 6,6 $ 700 % 6 590 mrd. USD 120 % 650 % 9,4 $ 6,5 $ 110 % 600 % 100 % 9,2 $ 6,4 $ 550 % 90 % 92,6 % 9,0 $ 6,3 $ 80 % 500 % 70 % 8,8 $ 6,2 $ 450 % 60 % 1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25 27 29 31 33 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 2015 2020 Mois Avoir net des ménages américains (en % des revenus personnels disponibles) (gauche) Crise de la COVID-19 (oct. 19 - présent) (gauche) Rapport endettement/revenu disponible des ménages américains (droite) Crise financière mondiale (juin 2008 - fév. 2011) (droite) Sources : Franklin Templeton Fixed Income Research, US Bureau of Economic Analysis. Sources : Franklin Templeton Fixed Income Research, US Bureau of Economic Analysis. Au troisième trimestre 2020 Décembre 2020. 2 Mon opinion L’inflation : Le danger que nous connaissions
En un mot, les ménages ont de grosses envies de dépenses accumulées et disposent des revenus et des économies nécessaires pour satisfaire ces envies au moment de la réouverture de l’économie. Les données sanitaires permettent d’espérer une accélération prochaine de cette réouverture : les nouveaux cas et les décès ont fortement baissé, et le nombre d’hospitali- sations a diminué de plus de 50 % depuis le début de l’année. Environ 60 millions de personnes ont déjà été vaccinées aux États-Unis (soit plus de 13 % de la population) et le rythme des vaccinations s’accélère : nous en sommes à présent à environ 1,5 million par jour (moyenne mobile sur sept jours). COVID-19 AUX ÉTATS-UNIS Cas positifs, hospitalisations, décès, doses de vaccin administrées/jour et taux de positivité (moyenne mobile sur 7 jours) 1er mars 2020 – 23 février 2021 Cas positifs et hospitalisations (nbre de personnes) Décès 250 000 5 000 Cas positifs Hospitalisations Décès 200 000 4 000 2 052 150 000 3 000 100 000 2 000 65 861 50 000 1 000 55 058 Mars Avr. Mai Juin Juil. Août Sept. Oct. Nov. Déc. Jan. Févr. 2020 2021 Doses de vaccin administrées/jour (millions) 2,0 1,61 million 1,5 1,0 0,5 Mars Avr. Mai Juin Juil. Août Sept. Oct. Nov. Déc. Jan. Févr. 2020 2021 Taux journalier de tests positifs (%) 30 % 25 % 20 % 15 % 10 % 4,9 % 5% Mars Avr. Mai Juin Juil. Août Sept. Oct. Nov. Déc. Jan. Févr. 2020 2021 Source : The COVID Tracking Project (CC BY 4.0). D’accord, mais les salaires vont-ils augmenter ? Ainsi donc, juste au moment où nous nous apprêtons à lever les restrictions à l’activité des entreprises et à la vie sociale, et alors que les ménages possèdent déjà des liquidités généreuses, le gouvernement américain va lancer le plus grand programme de relance budgétaire jamais vu en temps de paix. On pourrait effectivement s’attendre à de l’inflation en conséquence, surtout quand on sait que la relance mondiale et la perturbation de l’offre provoquée par la pandémie sont déjà en train de pousser à la hausse les cours des matières premières, du pétrole au cuivre et à l’acier, ainsi que les prix de différents autres intrants tels que les semiconducteurs, les composants électriques et électroniques et les boîtes en carton ondulé. Tant l’indice des prix à la production que la composante « prix payés » de l’indice de l’Institute for Supply Management (ISM) ont fortement grimpé depuis le milieu de l’année dernière. 3 Mon opinion L’inflation : Le danger que nous connaissions
Les sceptiques de l’inflation répondent qu’aucun de ces facteurs ne provoquera d’inflation durable sans inflation salariale, et le président de la Réserve fédérale (Fed), Jerome Powell, a fait remarquer que les pressions à la hausse des salaires sont restées modestes même au moment où le chômage a atteint son niveau bas record de 3,5 % avant la pandémie. Il n’y a donc aucune raison de s’attendre à une plus forte pression à la hausse des salaires aujourd’hui, si ? Pas si vite. La situation des salaires est très intéressante. Permettez-mois de mettre en exergue quelques points clés : • Oui, il reste encore beaucoup de marge sur le marché du travail. À 6,3 %, le taux de chômage « classique » reste élevé. Ce taux sous-estime en outre la véritable capacité disponible dans la mesure où certaines personnes ont quitté temporairement la population active (le taux de participation au marché de l’emploi se situe deux points de pourcentage en-dessous du niveau d’avant la pandémie). • Mais le taux de chômage a déjà chuté très rapidement et le nombre de postes vacants reste élevé, aux niveaux observés en 2017-18. • L’augmentation des allocations de chômage pourrait forcer les employeurs à augmenter les salaires pour attirer des travailleurs. Dans son article dans le Washington Post, Summers calcule que sur les six prochains mois, une famille de quatre personnes touchant des revenus avant impôts de 1 000 dollars par semaine pourrait gagner près de 40 % de plus si le soutien de famille était au chômage. • La forte augmentation prévue du salaire minimum est un autre signe indiquant que le climat politique et social a commencé à évoluer en faveur de salaires plus élevés, comme en témoignent les augmentations de salaires importantes accordées par Walmart et d’autres grands employeurs. • Dernier point mais non des moindres, la pression à la hausse des salaires dépend aussi de l’insistance avec laquelle les travailleurs réclament des salaires plus élevés. Le plus faible taux de syndicalisation dans le secteur privé a contribué à limiter les revendications sala- riales, mais on peut en dire autant de la confiance dans la stabilité des prix engendrée par une longue période de très faible inflation. Et si cette situation venait à changer ? Le pouvoir indirect de fixation des prix des prévisions élevées La Fed a très bien fait comprendre que face à une éventuelle accélération de l’inflation, elle compte attendre un certain temps avant de réagir. Elle s’est engagée à laisser l’inflation dépasser 2 % pendant un certain temps pour compenser les cycles précédents d’inflation inférieure aux objectifs. Avec l’accélération de la croissance économique, un stimulus budgétaire massif et la crois- sance la plus rapide de la masse monétaire large jamais enregistrée (M2 en hausse de 26 % depuis février 2020, la plus forte expansion monétaire depuis 19431), l’inflation pourrait aisément dépasser l’objectif sous le regard approbateur de la Fed. Il pourrait être trop optimiste de supposer que les prévisions d’inflation vont néanmoins rester fermement ancrées. Soit dit en passant, l’enquête sur la confiance des consommateurs de l’Université du Michigan, publiée à la mi-février, révèle que les prévisions d’inflation à un an des prix à la consommation ont déjà fait un bond à 3,3 %, en partie sous l’effet de l’augmentation du prix de l’essence. Cette fois, c’est différent Lorsque la Fed a lancé ses programmes d’assouplissement quantitatif en réponse à la crise financière mondiale, certains économistes ont aussi averti qu’une politique monétaire trop accommodante serait source d’inflation. Comme chacun sait, ce ne fut pas le cas. Alors pourquoi la situation serait-elle différente cette fois-ci ? Il y a deux différences essentielles : Tout d’abord, cette fois, la politique monétaire joue les seconds couteaux derrière une énorme expansion budgétaire. Deuxièmement, l’économie est déjà sur le point de rebondir étant donné que, grâce aux vaccinations, on peut miser sur une réouverture large dans le courant de l’année. 4 Mon opinion L’inflation : Le danger que nous connaissions
Après la crise financière mondiale, les entreprises étaient réticentes à investir et à recruter. La création d’emplois était douloureusement lente, et les ménages croulaient sous les dettes et hésitaient à dépenser. L’argent créé par la Fed traînait simplement dans les réserves des banques, compensant le désendettement désespéré du système financier. Cette fois, les emplois ont déjà commencé à revenir et les ménages sont financièrement solides et pressés de reprendre des habitudes de dépenses normales. Et en plus de tout cela, une expansion budgétaire sans précédent va mettre l’argent au travail et alimenter ainsi directement une envolée des dépenses. Après la crise financière mondiale, vu le calme plat du côté des dépenses de consommation, l’expansion monétaire de la Fed s’est traduite par une inflation des prix des actifs. Cette fois, avec une politique budgétaire qui stimule la demande globale, on peut s’attendre au contraire à une bonne vieille inflation des prix à la consommation. Le danger qu’ils connaissaient Les banques centrales répètent à qui veut l’entendre qu’elles ne craignent pas l’inflation – c’est le diable qu’elles connaissent. Elles ont vaincu l’inflation dans le passé, et elles sont convaincues de pouvoir la maîtriser à moindre coût pour l’économie quand elles jugeront le moment venu. Peut-être. La dernière fois que la Fed a vaincu le monstre de l’inflation, elle l’a fait en provoquant une flambée du taux des fonds fédéraux à 20 % et en provoquant la récession de 1982 – une récession dont la profondeur n’a pas été égalée jusqu’en 2009. C’était cher payé. Dans l’environnement actuel, la Fed aurait nettement plus de mal à trouver le courage nécessaire pour replonger l’économie dans une récession. Qui plus est, une hausse des taux d’intérêt imposerait un coût très élevé à un gouvernement nettement plus endetté et qui affiche toujours un déficit budgétaire élevé – des facteurs que même une banque centrale indépen- dante aurait bien du mal à ignorer. Dans son débat avec Krugman, Summers a insisté sur le fait que le stimulus budgétaire de 1 900 milliards de dollars nous placerait en terrain inconnu (et ce sans compter les 1 000 milliards de dollars supplémentaires envisagés pour l’infrastructure). Nous n’avons encore jamais lâché un stimulus budgétaire aussi massif sur une économie déjà en redresse- ment, avec une Fed qui s’est engagée à maintenir une politique monétaire extrêmement accommodante. Peut-être que tout se passera bien, mais il n’y a aucune garantie. De même, une banque centrale qui a été systématiquement incapable d’atteindre son objectif d’infla- tion par en bas ne devrait pas avoir une trop grande confiance en sa capacité à l’atteindre en venant de plus haut. Et pour pimenter encore un peu les choses, une certaine incertitude structurelle vient s’ajouter à l’incertitude cyclique : dans leur livre « The Great Demographic Reversal» publié l’année dernière, Goodhart et Pradhan affirment que le vieillissement démographique en Chine et dans d’autres parties du monde va remplacer une force déflationniste structu- relle par une force inflationniste. En d’autres termes, alors que, sur ces 20 dernières années, la Chine et d’autres marchés émergents ont contribué à une augmentation considé- rable de la main-d’œuvre mondiale qui a augmenté l’offre et jugulé les pressions à la hausse des prix, ces pays vont à présent faire gonfler les rangs des retraités, poussant davantage la demande que l’offre à la hausse et provoquant des pressions inflationnistes. S’ils ont raison, même en partie, toute hausse cyclique de l’inflation serait accentuée par des facteurs inflationnistes à long terme. 5 Mon opinion L’inflation : Le danger que nous connaissions
Conséquences pour les investissements obligataires : Réduire la durée, choisir les taux avec soin À la fin de l’année dernière, les taux des bons du Trésor américain oscillaient aux alentours de 0,91 %. Au vu des cours du marché, les acteurs du marché semblaient s’attendre à ce qu’ils atteignent au plus 1,12 % d’ici à la fin de l’année. Les taux ont rapidement dépassé cet objectif et ont déjà atteint 1,55 %, la majeure partie de l’augmentation ayant eu lieu au cours du dernier mois. Les marchés ont été contraints de revoir leurs prix pour la fin de l’année, et ils misent à présent sur un taux de 1,75 % pour les bons du Trésor à 10 ans. Nous devons nous préparer à ce que les taux en fin d’année dépassent même ces projections révisées si les vaccins tiennent leurs promesses et si le gouvernement lance le stimulus budgétaire évoqué ci-dessus. En conséquence, malgré l’augmentation récente des taux à long terme et le raidissement de la courbe des taux qui lui a fait suite, j’ai du mal à être optimiste quant aux perspectives de duration. Parallèlement, les valorisations des spreads sont de plus en plus extrêmes, ce qui me rend plus prudente – même en comptant sur le soutien d’une amélioration des perspectives de croissance. Nous continuons de privilégier des titres, secteurs et segments de marché triés sur le volet dans les prêts à haut rendement et à taux flottant et dans l’univers de la dette des marchés émergents. C’est ce tri qui est essentiel : les titres de créance à haut rende- ment et ceux des marchés émergents vont probablement subir une plus forte pression, en particulier si la hausse des taux des bons du Trésor américain s’étend de manière plus significative à l’extrémité courte de la courbe. Les taux de change des marchés émergents les plus fragiles ont déjà chuté, ce qui est un premier signe clair de stress. La Fed et la Banque Centrale Européenne (BCE) ont répété une fois de plus que la politique monétaire resterait accommodante, mais les marchés pourraient bien mettre la crédibilité des banques centrales à l’épreuve. Vu la solidité sous- jacente de l’économie, je pense que le creusement des spreads va créer des opportunités dans les actifs obligataires à brève échéance au cours des prochaines semaines. Enfin, je m’attends à ce que le dollar américain se trouve régulièrement sous pression à mesure que ce scénario se réalise. 6 Mon opinion L’inflation : Le danger que nous connaissions
Notes de fin 1. Source : Réserve fédérale des États-Unis, données jusqu’à janvier 2021. M2 est une mesure de l’offre monétaire incluant les espèces, les dépôts à vue et les « quasi-espèces » aisément convertibles telles que les dépôts sur comptes d’épargne, les titres du marché monétaire, les fonds communs de placement et autres dépôts à terme. QUELS SONT LES RISQUES ? Tout investissement comporte un risque, notamment celui de ne pas récupérer le capital investi. Les cours des obligations évoluent généralement dans le sens opposé des taux d’intérêt. Ainsi, lorsque les taux d’intérêt augmentent, la valeur d’un portefeuille obligataire peut reculer. De manière générale, un investisseur perçoit un rendement supérieur en échange d'un risque de crédit plus important. Les obligations à haut rendement comportent un risque de défaut plus élevé et leur cours est plus volatil que d’autres obligations de qualité et que les obligations du Trésor américain. Le cours des obligations à haut rendement peut enregistrer des fluctuations soudaines et marquées, ce qui affectera la valeur de votre investissement. Les titres de créance et les emprunts à taux variable ne sont habituellement pas considérés comme des placements de qualité. Les titres de créance et prêts à taux variable de qualité moindre et à haut rendement comportent un risque de défaut supérieur qui peut engendrer une perte du capital (si l'économie ralentit, ce risque sera accru). Les intérêts perçus sur des emprunts à taux variable varient en fonction de l'évolution des taux d'intérêt. Ainsi, les revenus tirés de ces emprunts augmentent lorsque les taux d'intérêt montent, mais ils diminuent lorsque les taux d'intérêt baissent. La valeur d’une obligation peut varier en fonction de l’assise financière de son émetteur ou de sa notation de crédit. Les investissements à l’étranger comportent des risques spécifiques, comme les variations des taux de change, l’instabilité économique et l’évolution de la situation politique. Ces risques sont supérieurs pour les investis- sements sur les marchés émergents, auxquels s’ajoutent les risques liés à la plus petite taille de ces marchés, à leur liquidité inférieure et à l’absence de cadre juridique, politique, commercial et social propice aux marchés de valeurs mobilières. Des stratégies de gestion active pourraient subir des pertes si le jugement porté par le gérant de portefeuille sur les marchés, les taux d’intérêt ou l’attrait, les valeurs relatives, la liquidité ou le potentiel d’appréciation d’investisse- ments particuliers réalisés pour le portefeuille s’avère erroné. Il ne peut y avoir aucune garantie que les techniques ou que les décisions d'investissement du gérant de portefeuille produiront les résultats escomptés. 7 Mon opinion L’inflation : Le danger que nous connaissions
MENTIONS LÉGALES IMPORTANTES Ce document est fourni uniquement dans l’intérêt général et ne saurait constituer un conseil d’investissement individuel, une recommandation ou une incitation à acheter, vendre ou détenir un titre ou à adopter une stratégie d’investissement particulière. Il ne constitue pas un conseil d’ordre juridique ou fiscal. Les opinions exprimées sont celles des gérants mentionnés et les commentaires, opinions et analyses sont valables en date du 1er mars 2021 et peuvent être modifiés sans préavis. Les informations contenues dans ce document ne consti- tuent pas une analyse complète des événements survenant dans les divers pays, régions ou marchés. Tout investissement comporte un risque, notamment celui de ne pas récupérer le capital investi. Des données de tierces parties peuvent avoir été utilisées dans la préparation de ce document et Franklin Templeton (« FT ») ne les a pas vérifiées, validées ni auditées de manière indépendante. FT décline toute responsabilité en cas de perte due à l’utilisation de ces informations et la pertinence des commentaires, des opinions et des analyses contenus dans ce document est laissée à la seule appréciation de l’utilisateur. Les produits, services et informations peuvent ne pas être disponibles dans toutes les juridictions et sont fournis en dehors des États-Unis par d'autres sociétés affiliées de FT et/ou leurs distributeurs, dans la mesure où la réglementa- tion/législation locale l'autorise. Veuillez consulter votre conseiller financier ou votre interlocuteur Franklin Templeton pour toute information supplémentaire sur la disponibilité des produits et services dans votre juridiction. Publié aux États-Unis par Franklin Templeton Distributors, Inc., One Franklin Parkway, San Mateo, Californie 94403- 1906, (800) DIAL BEN/342-5236, franklintempleton.com – Franklin Templeton Distributors, Inc. est le principal distributeur des produits enregistrés aux États-Unis de Franklin Templeton Investments, qui ne sont pas assurés par la FDIC, peuvent perdre de la valeur, ne sont pas garantis par la banque et sont disponibles uniquement dans les juridictions dans lesquelles est permise une offre ou une sollicitation d’achat ou de vente de ces produits, en vertu des lois et règlements applicables. Australie : Publié par Franklin Templeton Investments Australia Limited (ABN 87 006 972 247) (titulaire de licence des services financiers australiens n° 225328), Level 19, 101 Collins Street, Melbourne, Victoria, 3000 / Autriche/Allemagne : Publié par Franklin Templeton Investment Services GmbH, Francfort, Mainzer Landstr. 16, 60325 Francfort/Main, Tél. : 08 00/0 73 80 01 (Allemagne), 08 00/29 59 11 (Autriche), Fax : +49(0)69/2 72 23-120, info@franklintempleton.de, info@franklintempleton.at / Canada : Publié par Franklin Templeton Investments Corp., 200 King Street West, Suite 1500 Toronto, ON, M5H3T4, Fax (416) 364-1163, (800) 387-0830, www.franklintempleton.ca / Pays-Bas : Franklin Templeton International Services S.à r.l., succursale aux Pays-Bas, World Trade Center Amsterdam H-Toren, 5e verdieping, Zuidplein 36, 1077 XV Amsterdam, Pays-Bas. Tél. : +31 (0) 20 575 2890 / Émirats arabes unis : Émis par Franklin Templeton Investments (ME) Limited, agréée et réglementée par l'Autorité des services financiers de Dubaï. Bureau à Dubaï : Franklin Templeton, The Gate, East Wing, Level 2, Dubai International Financial Centre, P.O. Box 506613, Dubaï, Émirats arabes unis, Tél. : +9714-4284100, Fax : +9714-4284140 / France : Publié par Franklin Templeton International Services S.à r.l., French Branch, 20 rue de la Paix, 75002 Paris, France / Hongkong : Publié par Franklin Templeton Investments (Asia) Limited, 17/F, Chater House, 8 Connaught Road Central, Hong Kong / Italie : Publié par Franklin Templeton International Services S.à.r.l. – succursale en Italie, Corso Italia, 1 – Milan, 20122, Italie / Japon : Publié par Franklin Templeton Investments Japan Limited / Corée : Publié par Franklin Templeton Investment Trust Management Co., Ltd., 3rd fl., CCMM Building, 12 Youido-Dong, Youngdungpo-Gu, Séoul, Corée 150-968 / Luxembourg/Benelux : Publié par Franklin Templeton International Services S.à r.l. – Supervisée par la Commission de Surveillance du Secteur Financier – 8A, rue Albert Borschette, L-1246 Luxembourg - Tél. : +352-46 66 67-1 - Fax : +352-46 66 76 / Malaisie : Publié par Franklin Templeton Asset Management (Malaisie) Sdn. Bhd. & Franklin Templeton GSC Asset Management Sdn. Bhd / Pologne : Publié par Templeton Asset Management (Pologne) TFI S.A., Rondo ONZ 1 ; 00-124 Varsovie / Roumanie : Publié par la succursale de Bucarest de Franklin Templeton Investment Management Limited (« FTIML ») enregistrée auprès de l’Autorité de surveillance financière roumaine sous le n° PJM01SFIM/400005/14.09.2009, agréée et régle- mentée au Royaume-Uni par la Financial Conduct Authority / Singapour : Publié par Templeton Asset Management Ltd. enregistrée sous le n° (UEN) 199205211E. 7 Temasek Boulevard, #38-03 Suntec Tower One, 038987, Singapour / Espagne : Publié par Franklin Templeton International Services S.à r.l. — succursale espagnole, Professionnel du secteur financier placé sous la supervision de la CNMV, José Ortega y Gasset 29, Madrid, Espagne. Tél. : +34 91 426 3600, Fax : +34 91 577 1857 / Afrique du Sud : Émis par Franklin Templeton Investments SA (PTY) Ltd, prestataire de services financiers agréé. Tél. : +27 (21) 831 7400, Fax : +27 (21) 831 7422 / Suisse : Publié par Franklin Templeton Switzerland Ltd, Stockerstrasse 38, CH-8002 Zurich / Royaume-Uni : Publié par Franklin Templeton Investment Management Limited (FTIML), siège social : Cannon Place, 78 Cannon Street, Londres EC4N 6HL, Tél. : +44 (0)20 7073 8500. Agréée et réglementée au Royaume-Uni par la Financial Conduct Authority / Pays nordiques : Publié par Franklin Templeton International Services S.à r.l., coordonnées : Franklin Templeton International Services S.à r.l., succursale de Suède, filiale, Nybrokajen 5, SE-111 48, Stockholm, Suède. Tél. : +46 (0)8 545 012 30, nordicinfo@franklintempleton.com, autorisée au Luxembourg par la Commission de Surveillance du Secteur Financier à offrir certains services d’investissement au Danemark, en Suède, en Norvège, en Islande et en Finlande. Franklin Templeton International Services S.à r.l., succursale de Suède, filiale qui exerce ses activités sous la supervision de la Finansinspektionen en Suède / Territoires américains d'outre-mer: Aux États-Unis, cette publication est mise à la disposition des intermédiaires financiers uniquement par Templeton/Franklin Investment Services, 100 Fountain Parkway, St. Petersburg, Floride 33716. Tél. (800) 239-3894 (gratuit aux États-Unis), (877) 389-0076 (gratuit au Canada), et Fax (727) 299-8736. Les investissements ne sont pas assurés par la FDIC, peuvent perdre de la valeur et ne sont pas garantis par la banque. La distribution en dehors des États-Unis peut être effectuée par Templeton Global Advisors Limited ou d’autres sous-distributeurs, intermédiaires, fournisseurs ou investisseurs professionnels engagés par Templeton Global Advisors Limited pour distribuer des parts des fonds Franklin Templeton dans certaines juridictions. Il ne s’agit pas d’une offre de vente ni d’une sollicitation d’acquisition de titres dans une juridiction l’interdisant. Consultez le site www.franklinresources.com pour accéder au site Internet Franklin Templeton de votre région. © Franklin Templeton, 2021. Tous droits réservés. FCIOA_1Q21_0221
Vous pouvez aussi lire