Notions de base en prévention et contrôle des infections : précautions additionnelles
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Notions de base en prévention et contrôle des infections : précautions additionnelles COMITÉ SUR LES INFECTIONS NOSOCOMIALES DU QUÉBEC Février 2019 En adoptant les pratiques de base sans référence à un statut infectieux Précautions additionnelles précis, le risque de transmission de Les précautions additionnelles sont un ensemble de mesures qui sont plusieurs microorganismes se trouve appliquées simultanément, selon le ou les modes de transmission connus grandement diminué. Toutefois, dans ou possibles d’un microorganisme présumé ou identifié, tout en tenant certaines circonstances ou en compte des caractéristiques personnelles de l’usager, du type de soins présence de certains impliqués et du milieu de soins. microorganismes, des précautions additionnelles sont requises pour Les modes de transmission les plus fréquents sont par contact direct ou prévenir ou interrompre la indirect, la projection de gouttelettes et la voie aérienne. transmission. Les précautions additionnelles s’ajoutent toujours aux pratiques de base. Les pratiques de base doivent être intégrées, en tout temps, à tous les usagers en milieu de soins peu importe le type d’établissement de santé. Contact direct Contact indirect Transmission par Transmission par voie gouttelettes aérienne Images tirées du document Pratiques de base et précautions additionnelles visant à prévenir la transmission des infections dans les établissements de santé. Agence de la santé publique du L'ensemble des fiches portant sur les Canada, 2014. différentes notions de base en prévention et contrôle des infections peuvent être consultées au https://www.inspq.qc.ca/infections- nosocomiales, dans la section : Guides généraux de PCI, Notions de base en prévention et contrôle des infections.
Notions de base en prévention et contrôle des infections : précautions additionnelles 2 Les précautions additionnelles doivent être mises en Dans certaines circonstances, l’application des place le plus tôt possible, que l'infection soit précautions additionnelles demande une évaluation soupçonnée ou confirmée. Le diagnostic d’une infection spécifique par l’équipe de PCI et sera déterminée en nécessite généralement la confirmation de la présence fonction d’une gestion des risques présents. Afin de d’un microorganisme par un laboratoire de réduire le risque infectieux, les mesures retenues devront microbiologie. Comme les tests de laboratoire requièrent tenir compte, entre autres : un minimum de temps avant d’être complétés, les Du type d’installation ou d’unité où sont réalisées les précautions additionnelles doivent être mises en place activités de soins (ex. : centre de réadaptation, de façon empirique, selon la présentation clinique et les CHSLD, unité de réadaptation dans un CHSLD, unité microorganismes les plus probables, en attendant les de gériatrie dans un centre de courte durée, etc.); résultats définitifs des analyses microbiologiques. L’application des précautions additionnelles appropriées, De la configuration de l’unité; dès qu’une infection transmissible est suspectée, De la vulnérabilité des usagers; diminue grandement la possibilité de transmission. Suite à l’application des précautions additionnelles instaurées De la collaboration de l’usager; initialement selon le tableau clinique d’un usager, ces Du microorganisme en cause; dernières seront par la suite réévaluées systématiquement à la lumière de son diagnostic Du type d’activités de soins; étiologique. De la complexité des mesures de PCI à appliquer par les travailleurs de la santé ou du risque de bris dans Les précautions additionnelles demeurent en vigueur l’application des mesures; généralement pour des périodes de temps limitées, c’est-à-dire tant que le risque de transmission persiste. De la possibilité que dans certaines situations les Pour la plupart des maladies infectieuses, cette durée mesures de PCI soient déterminées au cas par cas. reflète des schémas connus de persistance ou d’excrétion des microorganismes. Pour certains usagers, L’équipe de PCI devra: par exemple les personnes immunosupprimées, Établir le profil des usagers concernés; l’excrétion peut persister pendant des périodes prolongées allant de plusieurs semaines à plusieurs Identifier le risque d’acquisition et de transmission mois, éléments qui doivent être pris en considération des microorganismes pour les usagers concernés; pour déterminer la durée de l’application des précautions Estimer l’impact que pourrait avoir l’acquisition du additionnelles. microorganisme pour les usagers; Réviser les mesures de PCI recommandées s’il y a lieu.
Notions de base en prévention et contrôle des infections : précautions additionnelles 3 Précautions additionnelles contre la Elles ont pour objectifs : transmission par contact D’identifier une mesure préventive spécifique à appliquer face à un microorganisme particulièrement virulent et requérant par exemple l’utilisation d’un produit différent pour faire la désinfection de la pièce ou encore l’utilisation préférentielle de l’eau et du savon pour procéder à l’hygiène des mains (HDM). D’adapter les mesures de prévention afin de respecter la mission de soins d’un établissement DÉFINITION (ex. : centre de réadaptation, CHSLD, unité de santé Elles sont recommandées pour les usagers porteurs ou mentale). présumés porteurs d’un agent infectieux ou en présence Permettre la circulation de l’usager malgré l’indication d’un ensemble de symptômes représentant une infection de précautions additionnelles lors des soins directs qui peut se transmettre par contact direct et indirect. (ex. : CHSLD). La transmission par contact direct implique un D’adapter les mesures de prévention en fonction de contact peau à peau et le transfert physique de l’intensité anticipée des contacts entre le travailleur microorganismes d'une personne infectée ou de la santé et l’usager (ex. : soins ambulatoires). colonisée à une personne hôte, par exemple lors d'une poignée de main, lors d'activités de soins INDICATIONS comportant un contact physique (laver un usager, Elles s’ajoutent toujours aux pratiques de base et sont l'aider à se mobiliser, toucher une plaie ou un site indiquées entre autres : d’insertion de cathéter, etc.) Pour certains microorganismes, en raison de leur La transmission par contact indirect implique le grande capacité infectieuse malgré une dose infime contact de la personne hôte avec un objet ou une (ex. : norovirus). surface contaminée de l'environnement de l’usager source. Cet environnement peut être proche de Pour les infections transmissibles par contact direct l’usager, par exemple dans l’espace-lit ou dans la avec l’usager (ex. : gale, pédiculose, impétigo). salle de toilette, ou encore éloigné, par exemple le Pour les microorganismes dotés d’une grande matériel entreposé dans un lieu commun de l’unité et capacité de survie dans l’environnement (ex. : partagé par plusieurs usagers sans une désinfection C. difficile). adéquate. Pour les usagers colonisés ou infectés par des Le mode de transmission par contact étant le plus microorganismes transmissibles comme des fréquent, les mesures de prévention recommandées bactéries multirésistantes telles que le conviennent à un large éventail de microorganismes et Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline d’usagers. Malgré cela, en présence de certains (SARM), l’entérocoque résistant à la vancomycine microorganismes qui nécessitent des interventions (ERV) et les bacilles à Gram négatif producteurs de spécifiques, ou encore, lorsque le type de soins ou carbapénémases (BGNPC). d’usagers le requiert, plusieurs établissements ont adopté des précautions additionnelles contre la transmission par contact modifiées pour mieux répondre aux différents besoins. Différentes terminologies et significations selon les établissements sont utilisées par exemple : contact allégé, contact renforcé ou contact +.
Notions de base en prévention et contrôle des infections : précautions additionnelles 4 CHOIX DE CHAMBRE MESURES DE PRÉVENTION ET CONTRÔLE DES INFECTIONS (PCI) er ET ÉQUIPEMENT DE PROTECTION INDIVIDUELLE (ÉPI) 1 choix Avant d’entrer dans la chambre ou dans la zone de L’usager doit être placé dans une chambre soins : individuelle, idéalement avec une toilette réservée. Procéder à l’HDM. La porte de la chambre peut demeurer ouverte. Revêtir une blouse propre, non stérile et à manches Prioriser l’attribution des chambres individuelles aux longues. La blouse doit recouvrir les bras et le devant usagers présentant des conditions pouvant favoriser du corps et être fermée au cou et au dos. la transmission (ex. : hygiène inadéquate). Enfiler des gants et s’assurer que ceux-ci recouvrent 2e choix les poignets de la blouse. Regrouper dans la même chambre, les usagers À la sortie de la chambre ou de la zone de soins : infectés ou colonisés avec le même microorganisme. Retirer d’abord les gants et ensuite la blouse. Lorsque des usagers partagent la même chambre et sont porteurs du même microorganisme, il est Procéder à l’HDM avec une solution hydroalcoolique essentiel de changer les gants et de procéder à (SHA) ou avec un savon et de l’eau au lavabo en l’HDM entre chaque usager. Le changement de la privilégiant la technique spécifiée sur l’affichette. blouse est requis si cette dernière est souillée. DÉPLACEMENT DE L’USAGER 3e choix Limiter les déplacements de l’usager à l’extérieur de S’il devient nécessaire de placer un usager nécessitant la chambre ou de la zone de soins à ceux requis dans des précautions additionnelles contre la transmission par le cadre du plan de soins (ex. : examens contact avec un usager qui n’est pas porteur du même diagnostiques, traitements). microorganisme : Mettre un nouveau drap sur le fauteuil roulant ou la Éviter de choisir comme voisin de chambre un usager civière. Vêtir l’usager de vêtements propres et d’une ayant des conditions pouvant augmenter le risque nouvelle culotte d’incontinence au besoin. Couvrir les d’acquérir le microorganisme (ex. : plaie ouverte, lésions. Demander à l’usager d’effectuer l’HDM en immunosupprimé, cathéter, etc.). quittant et au retour à sa chambre. L’assister au besoin. Recouvrir l’usager d’un drap propre. Placer le S’assurer d’une distance de 1.5 mètre entre les deux dossier dans une enveloppe ou taie d’oreiller propre usagers et tirer le rideau séparateur pour minimiser et le déposer à l’endroit désigné (ex. : sous le les opportunités de contact direct. matelas, pochette, ne pas le déposer sur l’usager). Éviter le partage de la toilette ainsi que le partage Aviser le service receveur que l’usager requiert des d’objets communs. précautions additionnelles afin de limiter le temps Apposer une affichette des précautions additionnelles d’attente au minimum dans les salles d’attente requises dans la zone de soins de l’usager atteint. publiques. S’assurer que les travailleurs de la santé du service receveur portent les ÉPI requis (blouse et gants) et décontaminent tout matériel utilisé et surface de travail venus en contact direct ou indirect avec l’usager.
Notions de base en prévention et contrôle des infections : précautions additionnelles 5 Si le brancardier aide à l’installation de l’usager avant ENTRETIEN TERMINAL, AU DÉPART OU À LA LEVÉE DES le transport, il doit porter l’ÉPI requis et l’enlever à la PRÉCAUTIONS ADDITIONNELLES sortie de la chambre puis procéder à l’HDM. Laisser l’affichette en place tant que l’entretien Remettre un nouvel ÉPI s’il doit s'occuper de l’usager terminal de la chambre ou de la zone de soins est en pendant le transport (soins directs). Retirer l’ÉPI dès cours. que l’activité est terminée et procéder à l’HDM. Jeter le matériel de soins à usage unique, même s’il Désinfecter la civière ou le fauteuil roulant ayant servi n’a pas été utilisé. au transport de l’usager dès son retour selon les modalités prévues dans l’établissement. Éliminer ou Nettoyer et désinfecter tout le matériel de soins et nettoyer l’enveloppe ayant servi au transport du l’équipement de soins réutilisables, soit dans la dossier de l’usager. chambre ou dans l’utilité souillée en prenant soin de ne pas contaminer l’environnement lors du transport. ENTRETIEN DES ÉQUIPEMENTS, DU MATÉRIEL ET DE Changer, en tout temps, les rideaux séparateurs. L’ENVIRONNEMENT Effectuer l’entretien terminal des surfaces selon les Équipement et matériel de soins modalités prévues dans l’établissement. Limiter au strict minimum le matériel de soins dans la chambre. ENSEIGNEMENT À L’USAGER ET VISITEURS Réserver exclusivement le matériel réutilisable à L’usager et ses proches doivent être informés des l’usager ou favoriser l’utilisation de matériel à usage raisons de la mise en place des précautions unique (ex. : stéthoscope, thermomètre, etc.). additionnelles et des mesures à prendre pour limiter la transmission. Ne pas entrer le dossier de l’usager dans la chambre en tout temps. Insister sur l’importance de l’HDM. Désinfecter le matériel réutilisable dès sa sortie de la Demander à l’usager de demeurer à sa chambre. chambre ou de la zone de soins et avant de l’entreposer ou de s’en servir pour un autre usager. CONSULTATIONS EXTERNES ET EN SOINS AMBULATOIRES Les modalités à appliquer sont : Entretien de l’environnement Présence d’un rideau tiré pour isoler la zone de soins. Procéder quotidiennement à l’entretien de la chambre ou de la zone de soins, et plus souvent si Procéder immédiatement aux interventions prévues et l’environnement est fortement contaminé. retourner l’usager à son domicile. Encourager l’usager à respecter les indications relatives à l’HDM. Informer l’usager des directives concernant les mesures particulières pour la prévention des infections selon la problématique. Assurer le port et le retrait sécuritaire de l’ÉPI et effectuer une HDM adéquate. Assurer le nettoyage et la désinfection de la zone de soins dès que l’usager a quitté.
Notions de base en prévention et contrôle des infections : précautions additionnelles 6 Précautions additionnelles contre la CHOIX DE CHAMBRE transmission par gouttelettes 1er choix L’usager doit être placé dans une chambre individuelle, idéalement avec toilette réservée. La porte de la chambre peut demeurer ouverte. Prioriser l’attribution des chambres individuelles aux usagers présentant des conditions pouvant favoriser DÉFINITIONS la transmission (ex. : hygiène inadéquate). Elles sont recommandées pour les usagers porteurs ou présumés porteurs d’un agent infectieux ou en présence 2e choix d’un ensemble de symptômes représentant une infection Regrouper dans la même chambre, les usagers ayant qui peut se transmettre par de grosses gouttelettes une infection confirmée avec le même infectieuses (plus grandes ou égales à cinq microns) : microorganisme. Les gouttelettes peuvent se propager lorsque la Maintenir une séparation spatiale d’au moins deux personne parle, tousse, éternue, ou lors de mètres ou s’assurer de la présence d’une barrière procédures pratiquées sur les voies respiratoires (ex. : physique entre les usagers (ex. : tirer le rideau succion, bronchoscopie ou traitement séparateur). d’inhalothérapie). Lorsqu’elles sont expulsées, les gouttelettes peuvent être projetées sur une distance Lorsque des usagers partagent la même chambre et pouvant atteindre deux mètres. sont porteurs du même microorganisme, le changement du masque est requis si ce dernier est Compte tenu de leur taille, les gouttelettes ne restent souillé. Ne pas oublier de procéder à l’HDM entre pas en suspension dans l’air. Cependant, elles chaque usager. peuvent contaminer une personne en se déposant dans les yeux, sur la muqueuse nasale ou buccale de 3e choix la personne exposée ainsi que sur une surface à S’il devient nécessaire de placer un usager nécessitant proximité. des précautions additionnelles contre la transmission par gouttelettes avec un usager qui n’est pas porteur du INDICATIONS même microorganisme : Elles s’ajoutent toujours aux pratiques de base et sont indiquées, entre autres : Éviter d’héberger dans la même chambre un usager présentant un risque élevé de complications s’il Pour plusieurs infections respiratoires virales aiguës contractait l’infection (ex. : immunosupprimé, porteur confirmées (ex. : rhinovirus, adénovirus). de cardiopathie congénitale, maladie pulmonaire Pour les cas présumés ou confirmés de méningite chronique, post-opératoire immédiat, etc.). bactérienne ou de sepsis accompagné d’une éruption Maintenir une séparation spatiale d’au moins deux pétéchiale (suspicion de méningococcémie). mètres ou s’assurer de la présence d’une barrière Pour les cas présumés ou confirmés de coqueluche, physique entre les usagers (ex. : tirer le rideau de rubéole ou d’oreillons. séparateur). Éviter le partage de toilette ainsi que le partage d’objets communs. Apposer une affichette des précautions additionnelles requises dans la zone de soins de l’usager atteint.
Notions de base en prévention et contrôle des infections : précautions additionnelles 7 MESURES DE PRÉVENTION ET CONTRÔLE DES INFECTIONS ET Si le brancardier aide à l’installation de l’usager avant ÉQUIPEMENT DE PROTECTION INDIVIDUELLE le transport, il doit porter un masque et l’enlever à la Avant d’entrer dans la chambre ou dans la zone de sortie de la chambre puis procéder à l’HDM. soins : Conserver le masque s’il doit s'occuper de l’usager pendant le transport (soins directs) ou si l’usager ne Procéder à l’HDM. peut porter le masque. Retirer l’ÉPI dès que l’activité Porter le masque (de procédure ou chirurgical) à est terminée et procéder à l’HDM. moins de deux mètres de l’usager. Le masque doit Désinfecter la civière ou le fauteuil roulant ayant servi couvrir le nez et la bouche. au transport de l’usager dès son retour selon les modalités prévues dans l’établissement. Éliminer ou À la sortie de la chambre ou de la zone de soins : nettoyer l’enveloppe ayant servi au transport du Retirer le masque en détachant les cordons à l’arrière dossier de l’usager. ou en saisissant la bande élastique par les côtés (considérés propres). ENTRETIEN DES ÉQUIPEMENTS, DU MATÉRIEL ET DE L’ENVIRONNEMENT Procéder à l’HDM. Équipement et matériel de soins DÉPLACEMENT DE L’USAGER Limiter au strict minimum le matériel de soins dans la Limiter les déplacements de l’usager à l’extérieur de chambre. la chambre ou de la zone de soins à ceux requis dans Réserver exclusivement le matériel réutilisable à le cadre du plan de soins (ex. : examens l’usager ou favoriser l’utilisation de matériel à usage diagnostiques, traitements). unique (ex. : stéthoscope, thermomètre). Mettre un nouveau drap sur le fauteuil roulant ou la Ne pas entrer le dossier de l’usager dans la chambre civière. Vêtir l’usager de vêtements propres et d’une en tout temps. nouvelle culotte d’incontinence au besoin. Couvrir les lésions. Demander à l’usager d’effectuer l’HDM en Désinfecter le matériel réutilisable en sortant de la chambre ou de la zone de soins et avant de quittant et au retour à sa chambre. L’assister au besoin. L’usager doit porter un masque chirurgical ou l’entreposer ou de s’en servir pour un autre usager. de procédure lors du déplacement jusqu’à son entrée Entretien de l’environnement dans la salle d’examen, idéalement le garder pendant l’examen et le porter pour son retour à sa chambre. Procéder quotidiennement à l’entretien de la chambre Placer le dossier dans une enveloppe ou taie d’oreiller ou de la zone de soins et plus souvent si propre et le déposer à l’endroit désigné (ex. : sous le l’environnement est fortement contaminé. matelas, pochette, ne pas le déposer sur l’usager). Entretien terminal, au départ ou à la levée des Aviser le service receveur que l’usager requiert des précautions additionnelles précautions additionnelles afin de limiter le temps d’attente au minimum dans les salles d’attente Laisser l’affichette en place tant que l’entretien publiques. terminal de la chambre ou de la zone de soins est en cours. S’assurer que les travailleurs de la santé du service receveur portent le masque à moins de deux mètres Nettoyer et désinfecter tout le matériel de soins et de l’usager et décontaminent tout matériel, appareil l’équipement de soins réutilisables, soit dans la utilisé et surface de travail pouvant avoir été chambre ou dans l’utilité souillée, en prenant soin de contaminés par les sécrétions respiratoires de ne pas contaminer l’environnement lors du transport. l’usager. Changer les rideaux séparateurs si présence de souillures visibles.
Notions de base en prévention et contrôle des infections : précautions additionnelles 8 Effectuer l’entretien terminal selon les modalités CONSULTATIONS EXTERNES ET EN SOINS AMBULATOIRES prévues dans l’établissement. Les modalités à appliquer sont : Le port du masque n’est pas requis si l’usager n’est Distance minimale de deux mètres avec les autres plus dans la pièce pendant l’entretien. usagers, en l’absence de barrière physique. ENSEIGNEMENT À L’USAGER ET VISITEURS Présence d’un rideau tiré pour isoler la zone de soins. L’usager et ses proches doivent être informés des Procéder immédiatement aux interventions prévues et raisons de la mise en place des précautions retourner l’usager à son domicile. additionnelles et des mesures à prendre pour limiter Encourager l’usager à respecter les indications la transmission. relatives à l’HDM et à l’étiquette respiratoire. Informer Insister sur l’importance de l’HDM. l’usager des directives concernant les mesures particulières pour la prévention des infections selon la Demander à l’usager de demeurer à sa chambre. problématique. Assurer le port et le retrait sécuritaire de l’ÉPI et effectuer une HDM adéquate. Assurer le nettoyage et la désinfection de la zone de soins dès que l’usager a quitté.
Notions de base en prévention et contrôle des infections : précautions additionnelles 9 Précautions additionnelles contre la CHOIX DE CHAMBRE transmission par gouttelettes/contact 1er choix L’usager doit être placé dans une chambre individuelle, idéalement avec toilette réservée. La porte de la chambre peut demeurer ouverte. Prioriser l’attribution des chambres individuelles aux usagers présentant des conditions pouvant favoriser la transmission (ex. : hygiène inadéquate). DÉFINITION 2e choix Elles sont recommandées pour les usagers porteurs ou présumés porteurs d’un agent infectieux ou en présence Regrouper géographiquement, les usagers ayant une d’un ensemble de symptômes représentant une infection infection confirmée par le même agent infectieux. qui peut se transmettre par deux modes de transmission Lorsque des usagers partagent la même chambre et distincts et simultanés, soit les grosses gouttelettes sont porteurs du même microorganisme, il est infectieuses et les contacts directs ou indirects avec essentiel de changer les gants et de procéder à l’usager et son environnement. l’HDM entre chaque usager. Le changement de la blouse et du masque est requis s’ils sont souillés. Par exemple, certains virus respiratoires se transmettant par la projection de gouttelettes peuvent se déposer 3e choix dans l’environnement de l’usager et demeurer viables pendant un certain temps sur des objets. Ces S’il devient nécessaire de placer un usager nécessitant microorganismes peuvent, par la suite, se retrouver sur des précautions additionnelles contre la transmission par les mains du travailleur de la santé et être transmis par gouttelettes/contact avec un usager qui ne présente pas contact. le même microorganisme : Éviter d’héberger dans la même chambre, un usager INDICATIONS présentant des conditions pouvant augmenter le Elles s’ajoutent toujours aux pratiques de base. Elles risque d’acquérir le microorganisme (ex. : plaie sont indiquées, entre autres : ouverte, immunosupprimé). Pour les infections respiratoires virales suspectées Maintenir une séparation spatiale d’au moins deux (ex. : influenza, virus respiratoire syncytial). mètres ou s’assurer de la présence d’une barrière physique entre les usagers (ex. : tirer le rideau Pour les cas présumés ou confirmés d’infection séparateur). invasive au streptocoque du groupe A. Éviter le partage de toilette ainsi que le partage Pour les cas confirmés de pneumonie à SARM ou d’objets communs. autres infections respiratoires avec une bactérie multirésistante.
Notions de base en prévention et contrôle des infections : précautions additionnelles 10 MESURES DE PRÉVENTION ET CONTRÔLE DES INFECTIONS ET S’assurer que les travailleurs de la santé du service ÉQUIPEMENT DE PROTECTION INDIVIDUELLE receveur portent les ÉPI (blouse et gants) et portent le Avant d’entrer dans la chambre ou dans la zone de masque à moins de deux mètres de l’usager. Ils soins : doivent décontaminer tout matériel utilisé et surface de travail venus en contact direct ou indirect avec Procéder à l’HDM. l’usager et tout matériel, appareil utilisé et surface de Revêtir une blouse à manches longues, non stérile. La travail pouvant avoir été contaminés par les blouse doit recouvrir les bras et le devant du corps et sécrétions respiratoires de l’usager. être fermée au cou et au dos. Si le brancardier aide à l’installation de l’usager avant Porter le masque (de procédure ou chirurgical) à le transport, il doit porter l’ÉPI requis (blouse, gants, moins de deux mètres de l’usager. Le masque doit masque) et l’enlever à la sortie de la chambre puis couvrir le nez et la bouche. procéder à l’HDM. Remettre un nouvel ÉPI s’il doit s'occuper de l’usager pendant le transport (soins Enfiler des gants et s’assurer que ceux-ci recouvrent directs) ou si l’usager ne peut porter le masque. les poignets de la blouse. Retirer l’ÉPI dès que l’activité est terminée et procéder à l’HDM. À la sortie de la chambre ou de la zone de soins : Désinfecter la civière ou le fauteuil roulant ayant servi Retirer d’abord les gants et ensuite la blouse. au transport de l’usager dès son retour selon les Procéder à l’HDM. modalités prévues dans l’établissement. Éliminer ou nettoyer l’enveloppe ayant servi au transport du Retirer le masque, en détachant les cordons à dossier de l’usager. l’arrière ou en saisissant la bande élastique par les côtés (considérés propres). ENTRETIEN DES ÉQUIPEMENTS, DU MATÉRIEL ET DE L’ENVIRONNEMENT Procéder à l’HDM. Équipement et matériel de soins DÉPLACEMENT DE L’USAGER Limiter au strict minimum le matériel de soins dans la Limiter les déplacements de l’usager à l’extérieur de chambre. la chambre ou de la zone de soins à ceux requis dans le cadre du plan de soins (ex. : examens Réserver exclusivement le matériel réutilisable à diagnostiques, traitements). l’usager ou favoriser l’utilisation de matériel à usage unique (ex. : stéthoscope, thermomètre). Mettre un nouveau drap sur le fauteuil roulant ou la civière. Vêtir l’usager de vêtements propres et d’une Ne pas entrer le dossier de l’usager dans la chambre nouvelle culotte d’incontinence au besoin. Couvrir les en tout temps. lésions. Demander à l’usager d’effectuer l’HDM en Désinfecter le matériel réutilisable en sortant de la quittant et au retour à sa chambre. L’assister au chambre ou de la zone de soins et avant de besoin. L’usager doit porter un masque chirurgical ou l’entreposer ou de s’en servir pour un autre usager. de procédure lors du déplacement jusqu’à son entrée dans la salle d’examen, idéalement le garder pendant Entretien de l’environnement l’examen et le porter pour son retour à sa chambre. Procéder quotidiennement à l’entretien de la chambre Placer le dossier dans une enveloppe ou taie d’oreiller ou de la zone de soins au moins une fois par jour et propre et le déposer à l’endroit désigné (ex. : sous le plus souvent si l’environnement est fortement matelas, pochette, ne pas le déposer sur l’usager). contaminé. Aviser le service receveur que l’usager requiert des précautions additionnelles afin de limiter le temps d’attente au minimum dans les salles d’attente publiques.
Notions de base en prévention et contrôle des infections : précautions additionnelles 11 Entretien terminal, au départ ou à la levée des ÉQUIPEMENT DE PROTECTION INDIVIDUELLE LORS DE précautions additionnelles PROCÉDURES GÉNÉRANT DES AÉROSOLS Laisser l’affichette en place tant que l’entretien De manière générale, les précautions additionnelles terminal de la chambre ou de la zone de soins est en contre la transmission par gouttelettes/contact suffisent cours. à interrompre la transmission des microorganismes transmis de cette façon. Cependant, certains d’entre eux Jeter le matériel à usage unique même s’il n’a pas été peuvent parfois se transmettre selon le mode aérien lors utilisé. de procédures qui génèrent des aérosols. Ce type de Nettoyer et désinfecter tout le matériel et transmission aérienne est dit opportuniste. l’équipement de soins réutilisables, soit dans la chambre ou dans l’utilité souillée en prenant soin de Procédures pouvant générer des aérosols : ne pas contaminer l’environnement lors du transport. Intubation endotrachéale et extubation. Changer, en tout temps, les rideaux séparateurs. Réanimation cardiorespiratoire. Effectuer l’entretien terminal des surfaces selon les Bronchoscopie. modalités prévues dans l’établissement. Aspiration des sécrétions respiratoires en circuit ENSEIGNEMENT À L’USAGER ET VISITEURS ouvert. L’usager et ses proches doivent être informés des Dans ces circonstances, les travailleurs de la santé raisons de la mise en place des précautions devraient porter les ÉPI appropriés pour prévenir la additionnelles et des mesures à prendre pour limiter transmission : la transmission. Un respirateur N-95. Insister sur l’importance de l’HDM. Des gants, une blouse et une protection oculaire. Demander à l’usager de demeurer à sa chambre. CONSULTATIONS EXTERNES ET SOINS AMBULATOIRES Les modalités à appliquer sont : Distance minimale de deux mètres avec les autres usagers, en l’absence de barrière physique. Présence d’un rideau tiré pour isoler la zone de soins. Procéder immédiatement aux interventions prévues et retourner l’usager à son domicile. Encourager l’usager à respecter les indications relatives à l’HDM et à l’étiquette respiratoire. Informer l’usager des directives concernant les mesures particulières pour la prévention des infections selon la problématique. Assurer le port et le retrait sécuritaire de l’ÉPI et effectuer une HDM adéquate. Assurer le nettoyage et la désinfection de la zone de soins dès que l’usager a quitté selon les procédures locales.
Notions de base en prévention et contrôle des infections : précautions additionnelles 12 Précautions additionnelles contre la La surveillance de la pression négative doit être faite transmission par voie aérienne quotidiennement lorsque la chambre est utilisée pour un cas de maladie à transmission aérienne. La chambre doit contenir un minimum de douze changements d’air par heure, être munie de filtres HEPA et avoir une sortie d’air dirigé vers l’extérieur de l’édifice et loin de toute source d’approvisionnement en air (idéalement l’air devrait être évacué par le toit de l’édifice). Il faut allouer un temps prédéterminé en fonction du DÉFINITION nombre de changements d’air par heure avant de Elles préviennent la transmission d’agents infectieux qui pouvoir admettre à nouveau un autre usager dans demeurent en suspension dans l’air pour de longues cette chambre (voir tableau 1). Si les changements périodes et sur de longues distances sous forme de d’air par heure sont inadéquats pour la chambre ou la microgouttelettes (< 5 microns). salle, un appareil portatif muni d’un filtre HEPA peut être installé temporairement et ainsi filtrer l’air Pour ces raisons, un contact face à face avec une contaminé. personne atteinte n’est pas nécessaire, seul le fait d’avoir partagé le même espace physique suffit pour être Le regroupement géographique (cohorte) d’usagers exposé ou considéré exposé. La notion de distance souffrant de tuberculose est à proscrire. parcourue par les microgouttelettes est importante. En l’absence ou en attente d’une chambre à pression INDICATIONS négative et suite à une évaluation du cas par l’équipe de PCI ou la santé publique, il est conseillé de : Elles s’ajoutent toujours aux pratiques de base et sont indiquées entre autres pour : Transférer l’usager en chambre individuelle ou dans une pièce fermée où il peut demeurer seul et apposer Tuberculose respiratoire active (qui englobe la l’affiche « précautions additionnelles contre la tuberculose des voies aériennes, du parenchyme transmission aérienne » à la porte. pulmonaire, de la plèvre, des adénopathies médiastinales et endothoraciques, des sinus, du nez, Faire porter un masque de type chirurgical ou de du rhinopharynx ou du larynx). Bien que la majorité procédure à l’usager tant que celui-ci n’est pas des cas de tuberculose non respiratoire soit transféré dans une pièce appropriée. considérée non contagieuse, des interventions en lien Demander un transfert vers un établissement qui avec une lésion tuberculeuse sont à risque de générer possède une chambre à pression négative pour une des aérosols. Il peut être alors nécessaire d’appliquer investigation ou une hospitalisation, au besoin. des précautions aériennes. Installer une unité portative de filtration d’air (si Rougeole. disponible) jusqu’au transfert de l’usager vers une unité/établissement doté d’une chambre à pression CHOIX DE CHAMBRE négative. L’usager doit être placé dans une chambre individuelle à pression négative avec toilette réservée : La porte de la chambre et la fenêtre doivent demeurer fermées en tout temps. Si la chambre est munie d’une antichambre ou sas, la porte près du corridor doit être complètement refermée avant d’ouvrir la porte qui donne accès à la chambre.
Notions de base en prévention et contrôle des infections : précautions additionnelles 13 MESURES DE PRÉVENTION ET CONTRÔLE DES INFECTIONS ET admettre à nouveau un autre usager dans la pièce. ÉQUIPEMENT DE PROTECTION INDIVIDUELLE (voir tableau 1). Avant d’entrer dans la chambre : Limiter le plus possible l’exposition des autres Procéder à l’HDM. usagers et des travailleurs de la santé lors des déplacements (ex. : ascenseur). Porter un respirateur N-95 ajusté au visage et vérifier l’étanchéité à chaque utilisation. Si le brancardier aide à l’installation de l’usager avant le transport, il doit porter le respirateur N-95 et À la sortie de la chambre : l’enlever à la sortie de la chambre puis procéder à l’HDM. Conserver le masque s’il doit s'occuper de Retirer le respirateur N-95 en saisissant la bande l’usager pendant le transport (soins directs) ou si élastique par les côtés (considérés propres). l’usager ne peut porter le masque. Retirer l’ÉPI dès Procéder à l’HDM. que l’activité est terminée et procéder à l’HDM. Si le transport se fait dans un espace confiné (p. ex. DÉPLACEMENT DE L’USAGER une ambulance), le personnel de transport devrait Limiter les déplacements à ceux identifiés comme porter un respirateur N-95 pendant le transport. essentiels au plan de traitement. Dans la mesure du Désinfecter la civière ou le fauteuil roulant ayant servi possible, planifier les examens et procédures en fin au transport de l’usager dès son retour selon les de programme et respecter le temps d’attente pour le modalités prévues dans l’établissement. Éliminer ou renouvellement d’air avant d’accueillir un autre usager nettoyer l’enveloppe ayant servi au transport du dans cet espace. (voir tableau 1). dossier de l’usager. Privilégier la réalisation des examens diagnostiques et les procédures thérapeutiques dans la chambre de ENTRETIEN DES ÉQUIPEMENTS, DU MATÉRIEL ET DE l’usager lorsque cela est possible (ex. : rayons X au L’ENVIRONNEMENT lit, bronchoscopie, etc.). Équipement et matériel de soins Mettre un nouveau drap sur le fauteuil roulant ou la Limiter au strict minimum le matériel de soins dans la civière. Vêtir l’usager de vêtements propres et d’une chambre. nouvelle culotte d’incontinence au besoin. Couvrir les lésions. Demander à l’usager d’effectuer l’HDM en Réserver exclusivement le matériel réutilisable à l’usager ou favoriser l’utilisation de matériel à usage quittant et au retour à sa chambre. L’assister au unique (ex. : stéthoscope, thermomètre). besoin. L’usager doit porter un masque chirurgical ou de procédure lors du déplacement jusqu’à son entrée Ne pas entrer le dossier de l’usager dans la chambre dans la salle d’examen, idéalement le garder pendant en tout temps. l’examen et le porter pour son retour à sa chambre. Placer le dossier dans une enveloppe ou taie d’oreiller Désinfecter le matériel réutilisable en sortant de la chambre ou de la zone de soins et avant de propre et le déposer à l’endroit désigné (ex. : sous le l’entreposer ou de s’en servir pour un autre usager matelas, pochette, ne pas le déposer sur l’usager). selon les protocoles réguliers. Aviser le service receveur que l’usager requiert des précautions additionnelles afin de limiter le temps Entretien de l’environnement d’attente au minimum dans les salles d’attente Procéder quotidiennement à l’entretien de la chambre publiques. ou de la zone de soins au moins une fois par jour et S’assurer que les travailleurs de la santé du service plus souvent si l’environnement est fortement receveur portent le respirateur N-95 pendant toute la contaminé. durée de la présence de l’usager. Il faut allouer un Les protocoles réguliers s’appliquent. temps prédéterminé en fonction du nombre de changements d’air par heure avant de pouvoir
Notions de base en prévention et contrôle des infections : précautions additionnelles 14 Entretien terminal, au départ ou à la levée des Assurer le port et le retrait sécuritaire de l’ÉPI et précautions additionnelles effectuer une HDM adéquate. Respecter le délai d’attente pour l’élimination des Respecter le délai d’attente pour l’élimination des particules aéroportées avant de procéder à l’entretien particules aéroportées avant de procéder à l’entretien de la pièce. de la pièce selon les procédures locales. Laisser l’affichette en place tant que le délai d’attente PROGRAMME DE PROTECTION RESPIRATOIRE pour l’élimination des particules aéroportées n’est pas complété et que l’entretien terminal de la Tous les établissements doivent avoir un programme de chambre est en cours. protection respiratoire pour leurs employés et médecins. Un test d’ajustement et d’étanchéité est nécessaire pour Nettoyer et désinfecter tout le matériel de soins et s’assurer que le travailleur de la santé porte le bon type l’équipement de soins réutilisables, soit dans la et la bonne grandeur de respirateur N-95. chambre ou dans l’utilité souillée. Changer les rideaux séparateurs si présence de La fréquence des tests d’ajustement et d’étanchéité est souillures visibles. laissée à la discrétion de chaque établissement. Cependant ceux-ci doivent être effectués aux deux ans Effectuer l’entretien terminal des surfaces selon les dans les secteurs à risque (Norme CSA 2012) et doivent modalités prévues dans l’établissement. être refaits si la morphologie du visage change (ex. : gain ou perte de poids de façon appréciable, chirurgie ou ENSEIGNEMENT À L’USAGER ET VISITEURS traumatisme maxillo-facial). L’usager et ses proches doivent être informés des raisons de la mise en place des précautions AUTRES ASPECTS additionnelles et des mesures à prendre pour limiter Tuberculose la transmission. Il est préférable de procéder à trois cultures Insister sur l’importance de l’HDM. d’expectorations pour confirmer ou infirmer un Interdire à l’usager de quitter sa chambre. diagnostic de tuberculose plutôt que de procéder à une bronchoscopie. Les visiteurs devraient être limités à la famille immédiate et porter le respirateur N-95 selon Un cas de tuberculose pulmonaire est plus l’évaluation du risque. contagieux si le frottis est positif sur les expectorations, si l’usager tousse, expectore, ou CONSULTATIONS EXTERNES ET SOINS AMBULATOIRES éternue, ou si la radiographie pulmonaire démontre une cavité. Les modalités à appliquer sont : Un cas de tuberculose pulmonaire ne devrait pas Demander à l’usager de porter un masque de subir une intervention chirurgicale lors de la période procédure dès son arrivée. de contagiosité sauf si cette intervention est urgente Installer immédiatement l’usager dans un local fermé et que la condition menace la vie. L’application des et disposant idéalement d’une pression négative et précautions additionnelles contre la transmission par d’un nombre minimum de douze changements d’air à voie aérienne au bloc opératoire nécessite des l’heure. dispositions particulières. Procéder immédiatement aux interventions prévues et Sauf de rares exceptions, les cas de tuberculose non retourner l’usager à son domicile. respiratoire sont considérés non contagieux; par contre, il faut toujours s’assurer qu’il n’y a pas de Encourager l’usager à respecter les indications tuberculose pulmonaire concomitante. relatives à l’HDM. Informer l’usager des directives concernant les mesures particulières pour la prévention des infections selon la problématique.
Notions de base en prévention et contrôle des infections : précautions additionnelles 15 Aucun individu n’est considéré immun contre la tuberculose, même si la personne a déjà fait la maladie ou une infection tuberculeuse latente (infection démontrée par un TCT positif). Ainsi tout travailleur qui entre dans l’environnement d’un usager isolé pour une tuberculose doit porter le respirateur N-95. Rougeole L’immunité contre la rougeole s’acquiert lorsque la personne a fait la maladie dans le passé (immunité naturelle) ou par l’administration d’un nombre suffisant de doses d’un vaccin anti-rougeoleux. Il est recommandé d’affecter seulement les travailleurs de la santé immuns aux soins de ces usagers. Les personnes immunes contre la rougeole pourraient ne pas être tenues de porter le respirateur N-95. Cependant, l’immunité d’un individu peut être incertaine comme le démontrent les données observées lors de la recrudescence de la rougeole au Québec en 2011 (Bureau de surveillance et de vigie, MSSS septembre 2011). En effet, près d’un cas sur cinq, considéré immun soit par un nombre de doses suffisantes de vaccin ou en raison de leur année de naissance, a tout de même développé la maladie. Il est donc recommandé que tous les travailleurs de la santé portent le respirateur N-95.
Notions de base en prévention et contrôle des infections : précautions additionnelles 16 Précautions additionnelles contre la l’édifice et loin de toute source d’approvisionnement transmission par voie aérienne/contact en air (idéalement l’air devrait être évacué par le toit de l’édifice). Il faut allouer un temps prédéterminé en fonction du nombre de changements d’air par heure avant de pouvoir admettre à nouveau un autre usager dans cette chambre (voir tableau 1). Si les changements d’air par heure sont inadéquats pour la chambre ou la salle, un appareil portatif muni d’un filtre HEPA peut DÉFINITION être installé temporairement et ainsi filtrer l’air contaminé. Elles préviennent la transmission d’agents infectieux qui demeurent en suspension dans l’air pour de longues En l’absence ou en attente d’une chambre à pression périodes et sur de longues distances sous forme de négative et suite à une évaluation du cas par l’équipe de microgouttelettes (< 5 microns). Pour ces raisons, un PCI ou la santé publique, il est conseillé de : contact face à face avec une personne atteinte n’est pas nécessaire, seul le fait d’avoir partagé le même espace Transférer l’usager en chambre individuelle ou dans physique suffit pour être exposé ou considéré exposé. une pièce fermée où il peut demeurer seul et apposer La notion de distance parcourue par les l’affiche « précautions additionnelles contre la microgouttelettes est importante. transmission par voie aérienne/contact» à la porte. Faire porter un masque de type chirurgical ou de Les agents infectieux sont aussi transmissibles par procédure et couvrir les lésions de l’usager tant que contact, notamment par les lésions cutanées. celui-ci n’est pas transféré dans une pièce appropriée. INDICATIONS Elles s’ajoutent toujours aux pratiques de base et Demander un transfert vers un établissement qui possède une chambre à pression négative pour une sont indiquées entre autres pour : investigation ou une hospitalisation, au besoin. La varicelle. Installer une unité portative de filtration d’air (si Le zona disséminé ou susceptible de se disséminer disponible) jusqu’au transfert de l’usager vers une (ex. : zona localisé chez un usager immunosupprimé). unité/établissement doté d’une chambre à pression négative. CHOIX DE CHAMBRE L’usager doit être placé dans une chambre individuelle à MESURES DE PRÉVENTION ET CONTRÔLE DES INFECTIONS ET ÉQUIPEMENT DE PROTECTION INDIVIDUELLE pression négative avec toilette réservée : Avant d’entrer dans la chambre : La porte de la chambre et la fenêtre doivent demeurer fermées en tout temps. Procéder à l’HDM. Si la chambre est munie d’une antichambre ou SAS, Revêtir une blouse à manches longue, non stérile. La la porte près du corridor doit être complètement blouse doit recouvrir les bras et le devant du corps et refermée avant d’ouvrir la porte qui donne accès à la être fermée au cou et au dos. chambre. Porter un respirateur N-95 ajusté au visage et vérifier La surveillance de la pression négative doit être faite l’étanchéité à chaque utilisation. quotidiennement lorsque la chambre est utilisée pour Enfiler des gants et s’assurer que ceux-ci recouvrent un cas de maladie à transmission aérienne. les poignets. La chambre doit contenir un minimum de douze changements d’air par heure, être munie de filtres HEPA et avoir une sortie d’air dirigé vers l’extérieur de
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