OPTIMISER LA CHAINE D'APPROVISIONNEMENT DE LA BIOMASSE AGRICOLE - CAS-TYPES ET RECOMMANDATIONS AUX PORTEURS DE PROJETS TERRITORIAUX - Biomasse et ...
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OPTIMISER LA CHAINE D’APPROVISIONNEMENT DE LA BIOMASSE AGRICOLE CAS-TYPES ET RECOMMANDATIONS AUX PORTEURS DE PROJETS TERRITORIAUX
OPTIMISER LA CHAINE D’APPROVISIONNEMENT DE LA BIOMASSE AGRICOLE Présentation de l’étude Camille POUTRIN – Services Coop de France
La genèse du projet Organisation des groupes de travail dans le cadre du Réseau Mixte Technologique (RMT) biomasse et territoires selon un axe optimisation logistique et économique des filières. NOS CONSTATS : • Très peu d’informations directement disponibles pour les porteurs de projets ; • Des avis très diversifiés des participants sur les actions pertinentes à mener ; • La logistique représente un poste de dépense majeur pour un projet biomasse ; • Pas de vision claire des expériences existantes. NOTRE PROPOSITION : • Initier une étude pour apporter des éléments de réponse à ces questions.
Présentation de l’étude Janvier 2016 – Janvier 2017 Optimiser la chaine d’approvisionnement de la biomasse agricole : • Cas-types : apprendre des études et projets existants • Recommandations aux porteurs de projets territoriaux : rendre accessible ces informations à tous. LES PARTENAIRES FINANCIERS : LE CONSORTIUM : Pilotage du projet dans le cadre de l’axe logistique du RMT biomasse et territoires
Cadre de l’étude LES FILIÈRES ÉTUDIÉES : • Les projets de méthanisation, • Les projets de combustion, • Les projets de production de matériaux biosourcés. LES BIOMASSES PRISES EN COMPTE : • Les coproduits agricoles et agro-industriels solides : pailles, issues des céréales, rafles de maïs, résidus de noisettes, … • Les cultures énergétiques : miscanthus, CIVEs, • Les cultures fibreuses pour la production de matériaux : lin, chanvre. En fonction, le point de vue pourra être celui du fournisseur de biomasse ou du consommateur
Organisation de l’étude Le projet s'articule autour de 5 actions : Action 1 : Veille sur la chaine logistique biomasse. 1er semestre 2016 Action 2 : Capitaliser le retour d’expériences et analyser les démarches existantes. 1er semestre 2016 Action 3 : Réalisation d’une méthode simplifiée. 2nd semestre 2016 Action 4 : Définition des besoins en innovation. 2nd semestre 2016 Action 5 : Pilotage et diffusion.
Action 1 : capitaliser l’existant Elodie Nguyen et Philippe Lefebvre– Chambre Régionale d’Agriculture des Hauts-de-France • Capitalisation de contacts et d’études organisée par maillon ou par filière : › 9 Filières, › 49 retours d’expériences (4 internationaux), › 96 documents pertinents recensés et étudiés (43 France, 53 de l’étranger dont 17 USA). • Réalisation de 5 fiches thématiques regroupées par maillon : Objectif : permettre de dégager les points clés de décision de schémas logistiques et identifier les freins technologiques à l’optimisation des coûts logistiques › Récolte – densification – tri – conditionnement – pilotage (équipementiers + études) › Regroupement – transport – manutention › Séchage – stockage › Prétraitement – dé-densification – tri – mise à disposition du client – conditionnement – contractualisation › Pilotage
Action 2 : retours terrain Camille Poutrin et Nicolas Gourlaouen– Services Coop de France • Retour d’expériences lors d’enquêtes réalisées sur les sites de valorisation de la biomasse : › 18 retours d’expérience • Réalisation de fiches pour chaque étude de cas Objectif : mettre en avant l’organisation de la chaine logistique, les principales caractéristiques du site, les facteurs de réussites et les indicateurs clés
Les livrables de l’étude • Action 1 : Veille sur la chaine logistique biomasse > Mise à disposition des fiches capitalisation « équipements » • Action 2 : Capitaliser le retour d’expériences > Mise à disposition des fiches synthétiques sur les études de cas • Action 3 : Réalisation d’une méthode simplifiée > Mise à disposition d’un guide à destination des porteurs de projet • Action 4 : Définition des besoins en innovation > Synthèse prospective • Action 5 : Pilotage et diffusion > Colloque de clôture et mise à disposition du compte-rendu Livrables disponibles sur : www.rmtbiomasse.org - axe « Optimisation technologique et économique des filières » ou www.biomasse-territoire.info - Rubrique projet « Biomasse et logistique »
OPTIMISER LA CHAINE D’APPROVISIONNEMENT DE LA BIOMASSE AGRICOLE Points clefs et recommandations proposés aux porteurs de projets Camille POUTRIN – Services Coop de France Cyril FLAMIN, Coopénergie Solène DUMONT, Trame
La chaine d’approvisionnement Rappel sur les différents maillons d’une chaine logistique Ces différents maillons peuvent s’agencer de façon très variables Récolte ou collecte de la Stockage Livraison Transformation ressource Transport / manutention Contrôle qualité à toutes les étapes Contractualisation • Agriculteur • Négociant • Usine de transformation Diversité • Coopérative • Entrepreneur • Entreprise de transport d’acteurs : • Entreprise de travaux agricoles • Agriculteur • Client final La chaine logistique est conditionnée par des facteurs extérieurs : Par le cahier des charges clients, Par la biomasse disponible et ses propriétés, Elle doit être construite en Par la taille du projet, fonction de ces facteurs Par les infrastructures existantes sur le territoire. pour pérenniser le projet.
1- Garder une vision globale • Intégrer le cahier des charges du client comme le fondement de toute la chaine de valeur : Cette étape conditionne notamment l’étape de pré traitement Propriétés de la Propriétés demandées biomasse disponible Chaine logistique par le cahier des pour le projet charges client Qualité de la biomasse : Qualité de la biomasse : Qualité de la biomasse : • PCI • Séchage, mélange • PCI • Pouvoir méthanogène • Mélange, formulation • Pouvoir méthanogène • Humidité • Maintien des fibres • Humidité • Minéraux Transport, • Minéraux • Taux de cendres Stockage, • Taux de cendres • Fibres Contrats, • Fibres Répartition sur le territoire, Prétraitement, Zone de consommation, Saisonnalité de la production, Etc. Saisonnalité de la demande, Propriétaire, Format requis (granulés, Accessibilité de la biomasse balles, vrac), Etc. Etc.
En quoi la biomasse agricole est- elle particulière ? • Quelles sont les grandes propriétés de la biomasse agricole à prendre en compte et comment affectent-elles la logistique ? > Cycle de vie : prévision annuelle des rendements, production annuelle ; > Fenêtre de travail : récolte sur une période très courte, nécessité de stockage, dépendante de la météo ; > Grande diversité des produits : difficile de tirer un schéma logistique général ; > Densité de la matière : transport d’une matière peu dense (coût) ; > Taux d’humidité : qualité du produit lors du stockage, transport d’eau, prétraitement ; > Propriétés physicochimiques très variables : nécessité de prétraitements.
1- Garder une vision globale • Travailler avec ses parties prenantes : les parties prenantes peuvent soutenir ou à l’inverse s’opposer à un projet. Elles ont toutes des attentes différentes qu’il convient de comprendre pour collaborer et mener à bien le projet. Les attentes des parties prenantes peuvent être économiques mais pas uniquement
1- Garder une vision globale • Savoir valoriser ses externalités positives : la création d’emplois, la réduction de GES, l’autonomie énergétique, la valorisation de structures locales, le développement d’énergies renouvelables peuvent être valorisés auprès des parties prenantes (soutien technique, financier, …). • Optimiser un maillon, ce n’est pas optimiser toute la chaine : il faut vraiment considérer la chaine dans son ensemble Etre vigilant sur l’existence de ruptures de charges tout au long de sa chaine logistique. Calculer les débits de production des différentes étapes pour éviter les goulots d’étranglement.
2- Comment optimiser la récolte • Au niveau organisationnel : > Bien définir qui organise la récolte : exploitant agricole, opérateur logistique, industriel chargé de la transformation. Cela conditionnera l’organisation du chantier > S’adresser aux opérateurs déjà présents sur le territoire > Planifier suffisamment à l’avance pour être efficace sur la période • Au niveau technique : Avoir les bonnes machines pour la bonne qualité (adaptation possible) Contrôle qualité à mettre en place Etudier la possibilité de coupler l’étape de récolte et de prétraitement Bien garder à l’esprit le cahier des charges du client lors de l’organisation du chantier de récoltes : taille du produit demandé, densification etc. Le dimensionnement de l’équipement doit être adapté pour préserver la parcelle (compaction du sol), limiter le nombre de passages, réduire la consommation et éviter les goulots d’étranglement.
3- Comment optimiser le stockage ? • Quels sont les différentes types de stockage à ma disposition ? En vrac ou en meule sur • Investissement limité • Volume limité dalle béton • Stockage de courte durée • Sensible aux conditions climatiques couvert ou non par une bâche ou un • Pour biomasse sèche, ou humide • Une bâche abimée peut dégrader la géotextile, ventilé ou non sous bâche qualité de la biomasse • Sécurisé • Investissement important • Protège des conditions climatiques Sous hangar ventilé ou non • Considéré comme site ICPE si volume • Adapté au stockage de la biomasse stocké est supérieur à 1 000 m3 sèche • Emprise au sol limitée (pour les silos verticaux, à grains notamment) • Investissement important En silo ventilé ou non • Sécurisé • Ne convient pas aux biomasses • Adapté pour le stockage de biomasse humides fluide (type granulé) Ces stockages peuvent être réalisés en bout de champ, à la ferme, sur une zone de stockage intermédiaire collective, sur le site de transformation.
3- Comment optimiser le stockage ? • Quels sont les critères à prendre en compte pour définir mes zones de stockage ? > La distance entre la parcelle et le lieu d'utilisation ; > L'investissement dans l’infrastructure de stockage en privilégiant autant que possible les structures existantes ; > La manutention. • Qui supporte le coût de stockage ? > L’agriculteur : en cas de multi producteurs. Le coût est intégré au prix de vente. > L’opérateur logistique : permet d’approvisionner plusieurs consommateurs. Le coût est intégré au prix de vente. > Le porteur de projet : notamment s’il réalise la récolte directement au champ ou si la biomasse est répartie sur plusieurs sites de production.
4- Quels conseils pour monter son contrat ? Un contrat est élaboré pour garantir les prix, la qualité, la quantité et la régularité de l’approvisionnement. Il engage le fournisseur de biomasse ET l’utilisateur. Privilégier les contrats papiers formalisés aux contrats moraux oraux. • Les points clefs à intégrer au contrat ˃ Les contrats devraient comprendre l’ensemble des critères de planification : prévision à 3 mois des besoins, prix hors taxe par tonne, humidité et PCI référence, révision et renégociation du prix, conditions de paiement et responsabilités, pénalités, résiliation. ˃ Le prix de vente de la biomasse stipulé dans les contrats soit adapté au marché, quelle que soit la durée du contrat, intégrant un index de revue annuelle des prix ˃ Il est essentiel d’intégrer des critères de qualité dans son cahier des charges, quelle que soit la biomasse utilisée. De façon générale, il est essentiel de cadrer autant que possible le contrat et les obligations de chaque partie pour un bon déroulement de l’approvisionnement. De nombreux modèles existants sur d’autres filières : pailles fourrage, bois, colza etc.
4- Quels conseils pour monter son contrat ? • Les points essentiels du cahier des charges à établir dans le contrat : 1/2 Volume annuel estimé (ou besoin en énergie entrante) Date de démarrage prévue pour l'installation ou la date de début et de fin du contrat. Période de fonctionnement dans l'année Cadencement mensuel Durée du contrat Périmètre de la prestation : production, stockage, livraison, enlèvement des cendres, etc… Cahier des Charges Matière Entrée Usine : taux d'humidité optimale, fourchettes d'humidité admises, types de produits acceptés/exclus, granulométrie moyenne, taux de cendres, taux de poussières, de contaminants Modalités de l'échantillonnage et du contrôle qualité, au départ et à réception
4- Quels conseils pour monter son contrat ? • Les points essentiels du cahier des charges à établir dans le contrat : 2/2 Localisation du site de livraison. Capacités de stockage en tête de chaudière et sur le site de livraison. Accessibilité au site, types de camions admis, contraintes de circulation, de déchargement, de présence sur le site. Modes de transferts vers le stockage et qui en a la charge. Mode de transfert vers le foyer (en cas de combustion) et qui en a la charge. Mode de transfert des cendres en sortie (en cas de combustion) et qui en a la charge. Modalités d'achat et prix d’achat : tonne, mètre cube apparent (map), mégawattheure entrée chaudière, mégawattheure sortie chaudière, … Formule de correspondance humidité/PCI, PCI de référence, bonus / malus Délais de paiement Formule de révision du prix d’achat Défauts de livraison, incidents prolongés, cas de force majeur. Obligation des deux parties et notamment les quantités de biomasse que l'utilisateur s'engage à enlever annuellement …
3- Comment optimiser le transport ? • Quels sont les points clefs pour définir les trajets de ma chaine d’approvisionnement ? > Rechercher le matériel et le mode de transport les plus adaptés. > Choisir des indicateurs appropriés : o Raisonner en densité de matière à transporter et pas uniquement en volume pour limiter les risques matériels par sous-estimation des volumes, o Le kilomètre n’est pas forcément la bonne unité de mesure entre la parcelle et le lieu de ”regroupement”. La durée du trajet ou la réduction des nuisances peuvent parfois être plus pertinents, o Pour la filière énergie, il est souvent plus stratégique de réfléchir le transport en MWh transportés et non pas en tonnes. > S’assurer des bonnes conditions d’accès, de manœuvre et de déchargement sur site. > Favoriser les retours à plein et réduire autant que possible le nombre de trajets en optimisant les flux, en privilégiant les transports densifiés (massification de la matière en amont et optimisation des volumes) voire en mutualisant les transports.
3- Comment optimiser le transport ? • Qui se charge du transport ? > Disposition du matériel, du temps et de la main d’œuvre nécessaires et possibilité de valoriser les trajets retour gestion interne du transport > Non disposition du matériel nécessaire ni de volumes suffisants appel à un sous-traitant • Quelle distance maximale ? > Dépend de la valeur ajoutée du produit et donc de la filière > Au-delà de 50 km, les coûts de transport deviennent souvent trop importants, il est alors nécessaire de densifier le produit afin de concentrer sa valeur et de rendre le transport plus rentable • Anticiper, planifier et adapter pour une bonne gestion des tournées : > Eviter les livraisons en urgence, prévoir des « trous » pour les demandes isolées ou de dernières minutes > Avoir du personnel formé et une personne dédiée > Disposer d’un outil d’aide à la décision
OPTIMISER LA CHAINE D’APPROVISIONNEMENT DE LA BIOMASSE AGRICOLE Les points de blocages principaux identifiés Camille POUTRIN – Services Coop de France
Les blocages logistiques Quels sont les grands enjeux identifiés lors du projet qu’il conviendrait de lever pour faciliter le développement de la filière ? • Comment mobiliser de nouveaux coproduits ? : travaux sur les menues pailles, les sarments de vignes, les rafles de maïs à mener dans le cadre de soutien à des projets locaux opérationnels ; • Comment gérer les variations annuelles de la production de biomasse, la saisonnalité ? • Comment atteindre un volume suffisant pour optimiser les charges fixes et inciter les porteurs de projets à la production ? : soit les producteurs voient un intérêt économique à produire des cultures dédiées ou à valoriser des co-produits, soit un soutien des politiques publics permet d’amplifier la rentabilité de la filière. • Comment s’appuyer sur les autres filières pour optimiser la filière logistique biomasse ? Bois, luzerne, ensilage etc. ont développé des pratiques qu’il serait intéressant de pouvoir adapter aux filières biomasses agricoles.
Les blocages logistiques • Comment valoriser les infrastructures existantes ? > Etudier l’emplacement du site de production de la biomasse en fonction des infrastructures existantes, > Les équipements agro-industriels ne sont pas toujours adaptés à la biomasse agricole qui est souvent plus sèche. La transposition d’outils existants pour le secteur de l’énergie entraine une cascade de coûts supplémentaires pour les adapter aux nouvelles matières. • Enjeux de contamination de la matière par des objets extérieurs. • Ruptures de charges et densité de la matière : quelles opportunités à granuler, briqueter au champ ?
Les blocages non liés à la logistique • Les blocages réglementaires : > Flou sur le statut déchet conditionnant l’organisation de la chaine logistique. • Les enjeux de structuration de la filière > Répondre aux appels à projet (énergie) de façon systématique afin de faire connaitre les opportunités de valorisation de la biomasse agricole et de créer des références, > Nécessité du développement de compétences sur le territoire pour accompagner les porteurs de projet. > Nécessaire création d’un groupe d’intérêt rassemblant les acteurs amont/aval des filières biomasse agricole nécessaire pour soutenir le secteur (communication, animation locale, formations des parties prenantes etc.). • Les freins politiques > Manque de connaissance et de confiance de la part des acteurs locaux.
OPTIMISER LA CHAINE D’APPROVISIONNEMENT DE LA BIOMASSE AGRICOLE Discussion Quels sont les points de blocage au développement de vos projets ? Quelles solutions à étudier et tester pour avancer sur ces enjeux ?
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