DE MARADI ET ZINDER, Ni - FAO

La page est créée Quentin Bouchet
 
CONTINUER À LIRE
DE MARADI ET ZINDER, Ni - FAO
No 3       .
Analyser la résilience pour mieux cibler et agir

                                                                Rapport
                                                   d’évaluation d’impact
  RAPPORT DE L’ENQUÊTE DE BASE
  POUR L’ÉVALUATION DE L’IMPACT
   DU PROGRAMME DE RÉSILIENCE

          N
DE PAM-FAO-FIDA DANS LES RÉGIONS
       DE MARADI ET ZINDER,

                                                              MESURE ET ANALYSE DE L’INDICE DE RÉSILIENCE y RIMA II

                                        i
                                        g
                                        e
                                        r
Analyser la résilience pour mieux cibler et agir

                                                                      IMPACT EVALUATION
                                                                                 report   No 3
                                                                                            .

         RAPPORT DE L’ENQUÊTE DE BASE
         POUR L’ÉVALUATION DE L’IMPACT
          DU PROGRAMME DE RÉSILIENCE

                         N
       DE PAM-FAO-FIDA DANS LES RÉGIONS
              DE MARADI ET ZINDER,

                                                                           i
                                                                           g
                                                                           e
                                                                           r

Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture
Rome, 2019
Citation requise:
FAO. 2019. Rapport de l’enquête de base pour l’évaluation de l’impact du programme de résilience de PAM-FAO-FIDA
dans les régions de Maradi et Zinder, Niger. Rome. 40 pp.
Licence: CC BY-NC-SA 3.0 IGO.

Les appellations employées dans ce produit d’information et la présentation des données qui y figurent n’impliquent de la
part de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) aucune prise de position quant au statut
juridique ou au stade de développement des pays, territoires, villes ou zones ou de leurs autorités, ni quant au tracé de
leurs frontières ou limites. Le fait qu’une société ou qu’un produit manufacturé, breveté ou non, soit mentionné ne signifie
pas que la FAO approuve ou recommande ladite société ou ledit produit de préférence à d’autres sociétés ou produits
analogues qui ne sont pas cités.

Les opinions exprimées dans ce produit d’information sont celles du/des auteur(s) et ne reflètent pas nécessairement
les vues ou les politiques de la FAO.

© FAO, 2019

Certains droits réservés. Ce travail est mis à la disposition du public selon les termes de la Licence Creative Commons
- Attribution - Pas d’Utilisation Commerciale - Partage dans les Mêmes Conditions 3.0 Organisations Internationales
(CC BY-NC-SA 3.0 IGO; https://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/3.0/igo/deed.fr).

Selon les termes de cette licence, ce travail peut être copié, diffusé et adapté à des fins non commerciales, sous réserve
de mention appropriée de la source. Lors de l’utilisation de ce travail, aucune indication relative à l’approbation de la
part de la FAO d’une organisation, de produits ou de services spécifiques ne doit apparaître. L’utilisation du logo de la
FAO n’est pas autorisée. Si le travail est adapté, il doit donc être sous la même licence Creative Commons ou sous une
licence équivalente. Si ce document fait l’objet d’une traduction, il est obligatoire d’intégrer la clause de non responsabilité
suivante accompagnée de la citation indiquée ci-dessous: «Cette traduction n’a pas été réalisée par l’Organisation des
Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). La FAO n’est pas responsable du contenu ou de l’exactitude de
cette traduction. L’édition originale [langue] doit être l’édition qui fait autorité.»

Toute médiation relative aux différents en rapport avec la licence doit être menée conformément au Règlement d’arbitrage
de la Commission des Nations Unies pour le droit commercial international (CNUDCI) actuellement en vigueur.

Documents de tierce partie. Les utilisateurs qui souhaitent réutiliser des matériels provenant de ce travail et qui sont
attribués à un tiers, tels que des tableaux, des figures ou des images, ont la responsabilité de déterminer si l’autorisation
est requise pour la réutilisation et d’obtenir la permission du détenteur des droits d’auteur. Le risque de demandes
résultant de la violation d’un composant du travail détenu par une tierce partie incombe exclusivement à l’utilisateur.

Ventes, droits et licences. Les produits d’information de la FAO sont disponibles sur le site web de la FAO (www.fao.org/
publications) et peuvent être acquis par le biais du courriel suivant: publications-sales@fao.org. Les demandes pour usage
commercial doivent être soumises à: www.fao.org/contact-us/licence-request. Les demandes relatives aux droits et aux
licences doivent être adressées à: copyright@fao.org.

La présente publication a été élaborée avec l’aide de l’Union européenne. Le contenu de la publication relève de la seule
responsabilité de et ne peut aucunement être considéré comme reflétant le point de vue de l’Union européenne.
iii

                        TABLE DE MATIÈRES

REMERCIEMENTS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . v
ABRÉVIATIONS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .  vi
1 INTRODUCTION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .  1
2 LA THÉORIE DU CHANGEMENT ET LE CADRE LOGIQUE DU PROGRAMME . . . . . . . . . . . . .  3
3 LA STRATÉGIE ADOPTÉE POUR LA COLLECTE DE DONNÉES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .  7
4 LES PRINCIPAUX RÉSULTATS DE L’ANALYSE DE LA RÉSILIENCE DES MÉNAGES . . . . . . .  9
5 LES TESTS DE BALANCE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .  14
6 CONCLUSION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .  20
RÉFÉRENCES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .  22
ANNEXE I. MÉTHODOLOGIE UTILISÉE POUR L’ANALYSE RIMA . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .  23
ANNEXE II. STATISTIQUES DESCRIPTIVES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .  26
ANNEXE III. DISTRIBUTION DU RCI . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .  27
ANNEXE IV. ANALYSE DES CHOCS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .  29

FIGURES
Fig 1       Le cadre logique du programme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .  4
Fig 2       L’indice de la capacité de résilience RCI par commune . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .  10
Fig 3       Indice de la capacité de résilience par occupation du chef de ménage . . . . . . . . . . . .  10
Fig 4       La corrélation entre les piliers de la résilience et le RCI . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .  11
Fig 5       Indice de chaque pilier par genre du chef de ménage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .  18
Fig A1      Distribution du RCI par région . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .  27
Fig A2      Distribution du RCI des ménages dirigés par une femme, par commune . . . . . . . . . .  28

TABLEAUX
Tab 1          Indicateurs de sécurité alimentaire et nutritionnelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .  2
Tab 2          Lien entre le cadre logique du programme et les piliers/variables RIMA . . . . . . . . . .  5
Tab 3          Répartition des ménagés enquêtés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .  8
iv

     Tab 4    Effet des chocs sur les indicateurs de sécurité alimentaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .                            13
     Tab 5    Effet des chocs sur la capacité de résilience . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .                  13
     Tab 6    La capacité de résilience RCI par région/commune . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .                           16
     Tab 7    Piliers et variables par commune . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .             17
     Tab 8    La capacité de résilience par genre du chef de ménage (CM) et par commune . . . .                                              18
     Tab 9    La capacité de résilience des ménages dirigés par une femme, par commune .. . .                                                19
     Tab A1   Piliers de la résilience et variables utilisées pour les estimer . . . . . . . . . . . . . . . . . .                           24
     Tab A2   Les indicateurs de sécurité alimentaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .                25
     Tab A3   Résultats du MIMIC .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .    25
     Tab A4   Valeurs moyennes des variables utilisées pour les piliers, les indicateurs
              de sécurité alimentaire et autres caractéristiques du ménage . . . . . . . . . . . . . . . . .                                 26
     Tab A5   Pourcentage de ménages touchés par différents chocs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .                              29
     Tab A6   Effet des chocs sur la capacité de résilience . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .                  30
     Tab A7   Effet des chocs sur les indicateurs de sécurité alimentaire .. . . . . . . . . . . . . . . . . . .                             31
v

                REMERCIEMENTS

Cette analyse a été réalisée dans le cadre du programme des agences des Nations Unies basées
à Rome - Programme ABR, à savoir: l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation
et l’agriculture (FAO), le Programme alimentaire mondial (PAM) et le Fonds international de
développement agricole (FIDA) - pour le renforcement de la résilience des moyens d’existence
dans les crises prolongées, financé par Affaires mondiales Canada.
Ce rapport a été préparé par l’équipe des Politiques et des analyses de la résilience (RAP) de la
Division de l’Économie du Développement Agricole (ESA) de l’Organisation des Nations Unies
pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO). Nous tenons tout particulièrement à remercier Aminata
Bakouan, Baoubadi Atozou, Stefania Di Giuseppe, Agnese Loy, Rebecca Pietrelli, Genevieve
Theodorakis, Marco d’Errico et Luca Russo pour leurs contributions sous forme d’informations
techniques, ainsi que Tomaso Lezzi et Giorgia Wizemann pour le formatage et la mise en page de
la publication.
Nous remercions l’Institut National de la Statistique du Niger (INS-Niger) qui a été en charge de la
collecte des données, ainsi que toutes les équipes des trois agences des Nations Unies basées à
Rome et de l’Initiative 3N («Les Nigériens Nourrissent les Nigériens») pour leur appui technique.
vi

                      ABRÉVIATIONS

     ABR             Agences des Nations Unies basées à Rome
     ABS             Accès aux services de base (Access to Basic Services)
     AC              Capacité d’adaptation (Adaptive Capacity)
     AF              Analyse Factorielle
     AST             Actifs (Assets)
     CM              Chef de ménage
     Initiative 3N   Les Nigériens Nourrissent les Nigériens
     INS             Institut National de la Statistique
     FAO             Programme des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture
     FEA             Femme Enceinte et Allaitante
     FIDA            Fonds International pour le Développement Agricole
     MAM             Malnutrition Aiguë Modérée
     MIMIC           Multiples indicateurs multiples causes (Multiple Indicators Multiple Causes)
     PAM             Programme Alimentaire Mondial
     PB              Périmètre Brachial
     RCI             Indice de la capacité de résilience (Resilience Capacity Index)
     RIMA            Mesure et analyse de l’indice de résilience (Resilience Index Measurement
                     and Analysis)
     SCA             Score de Consommation Alimentaire
     SDAM            Score de Diversification Alimentaire des Ménages
     SSN             Filets de protection sociale (Social Safety Nets)
     USD             Dollar des Etats-Unis d’Amérique
     Vs              Versus
     WASH            Eau, Assainissement et Hygiène
© FAO IFAD WFP \ Luis Tato
© FAO IFAD WFP \ Luis Tato
1

1                    INTRODUCTION
                     Cette section fournit des informations
                     sur les régions de Maradi et de Zinder,
                     et présente l’objectif du rapport

Le programme conjoint des agences des Nations Unies basées à Rome - ABR, à savoir:
l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le Programme
alimentaire mondial (PAM) et le Fonds international de développement agricole (FIDA) - mis
en œuvre au Niger a pour objectif le renforcement de la résilience des ménages tout en
combinant les avantages comparatifs de chaque agence et en maximisant les synergies.
Le programme cible les ménages en insécurité alimentaire ainsi que ceux qui sont sous stress ou
utilisent déjà des stratégies d’adaptation néfastes pour survivre. Les femmes et les enfants sont
plus particulièrement visés. Le renforcement de la sécurité alimentaire et de la résilience des
populations ciblées se fera par la provision d’un paquet intégré d’activités composé, d’une part, d’une
combinaison de transferts multisectoriels, conditionnels et non conditionnels, afin de répondre
à leur besoin immédiat, et d’autre part d’activités visant à renforcer leur résilience et à améliorer
leur capacité de production dans un moyen et long terme.1
Le programme est mis en œuvre dans deux communes de convergence, Chadakori dans
la région de Maradi, et Dogo dans la région de Zinder, et cible dans sa première phase environ
39 000 bénéficiaires dans les deux communes. Ces deux communes ont été choisies pour établir
la connexion avec les populations bénéficiaires du programme du FIDA et ainsi créer une synergie
d’actions pour renforcer leur résilience face aux chocs, menaces et crises.
Maradi et Zinder sont situés dans la zone agro-écologique Sahélo-Soudanaise du pays.
L’agriculture et l’élevage représentent les principales activités productives et économiques
et emploient 70 pour cent de la population. Comme dans le reste du pays, la population y est très
jeune. En effet, plus de la moitié de cette population a moins de 15 ans, 54,5 pour cent à Maradi
et 53,5 pour cent à Zinder (INS, 2018). Ces deux régions font également partie de celles qui ont
les taux de pauvreté les plus élevés au Niger, avec en 2014 près de 70 pour cent de pauvreté
à Maradi et un peu plus de 50 pour cent à Zinder (INS, 2016).

1
    Cette section est basée sur le document du projet et les termes de référence de l’enquête de base.
2                                                           RAPPORT DE L’ENQUÊTE DE BASE POUR L’ÉVALUATION DE L’IMPACT
                         DU PROGRAMME DE RÉSILIENCE DE PAM-FAO-FIDA DANS LES RÉGIONS DE MARADI ET ZINDER, NIGER

    La dégradation des terres arables est l’une des plus grandes difficultés entravant la production agricole
    et donc la sécurité alimentaire et la nutrition dans les deux communes. Leur système de production
    agricole est fondamentalement affecté par les sécheresses récurrentes. En effet, le processus
    d’aridification causé par les déficits pluviométriques a eu des conséquences négatives sur la fertilité
    des sols et la productivité des terres exposées à toutes les formes d’érosion par l’eau et le vent.
    Dans le but d’évaluer l’impact du programme, en plus des deux communes ciblées, la collecte
    de données de référence a également été menée à Dan Goulbi (Maradi) et à Bande (Zinder).
    Le tableau 1 présente quelques indicateurs de sécurité alimentaire et nutritionnelle dans les
    quatre communes. Plus de 62 pour cent des enfants sont en malnutrition chronique à Dogo, chiffre
    nettement supérieur au taux dans les trois autres communes, qui affichent tout de même des taux très
    élevés, autour de 50 pour cent. Ce résultat contraste avec les indicateurs de sécurité alimentaire et les
    autres indicateurs de sécurité nutritionnelle, qui montrent des chiffres meilleurs pour la commune de
    Dogo. De manière générale, les taux de malnutrition et d’insécurité alimentaire sont élevés dans les
    quatre communes.

    Tableau 1.     Indicateurs de sécurité alimentaire et nutritionnelle

                                                                    MARADI                                   ZINDER

     VARIABLE                                             Dan Goulbi        Chadakori              Bande                 Dogo
    Malnutrition chronique global (%)                       48,30              49,37                56,89               62,84
    Malnutrition aigüe global (%)                           19,80              18,70                20,48               11,33
    Apport alimentaire minimum acceptable (%)                1,90               3,66                 1,68               21,90
    Diversité alimentaire minimale-Femmes (score)            1,80               1,81                 1,74                1,73
    Dépenses alimentaires mensuelles par personne (USD)      6,65               9,22                 7,50               10,67
    Score de diversité alimentaire du ménage (SDAM)          4,35               4,12                 3,65                5,03
    Score de consommation alimentaire (SCA)                 20,25              20,02                13,65               25,40
    Pourcentage des ménages avec un SCA pauvre              60,90              67,00                85,10               42,30
    Pourcentage des ménages avec un SCA limite              24,90              16,90                11,80               36,60
    Pourcentage des ménages avec un SCA acceptable          14,20              16,20                 3,10               21,10

                                                                                                                      Source:
                                                                    Calculs des auteurs avec les données de l’enquête de base

    Ce rapport a pour objectif d’analyser la différence entre la capacité de résilience des ménages
    bénéficiaires et non bénéficiaires du projet face aux risques d’insécurité alimentaire. L’estimation
    de la capacité de résilience des ménages a été faite à l’aide du modèle de mesure et d’analyse de
    l’indice de résilience (RIMA) (voir annexe 1 pour les détails sur la méthodologie). Il est important
    de noter qu’un certain nombre d’interventions ont débuté bien avant la collecte de données de
    l’étude de référence. Dans les deux communes bénéficiaires, plusieurs distributions mensuelles de
    transfert monétaire dans le cadre des activités de création d’actifs productifs, accompagnées d’une
    supplémentation nutritionnelle de prévention de la malnutrition (Super céréale) ont été réalisées:
    à Chadakori, trois vagues de distribution avaient déjà été faites, et à Dogo le nombre variaient entre
    une distribution et trois en fonction des sites. Ces interventions ont un impact sur l’indice de la
    capacité de résilience des ménages, en particulier sur le pilier accès aux filets de protection sociale.
    Le rapport est structuré comme suit: la section 2 présente la théorie du changement et le cadre
    logique du programme. La section 3 décrit la stratégie adoptée pour la collecte de données.
    La section 4 examine les principaux résultats de l’analyse de la résilience des ménages. La section
    5 présente les résultats des tests de balances. Et enfin la section 6 conclut le rapport.
3

2                    LA THÉORIE DU CHANGEMENT
                     ET LE CADRE LOGIQUE
                     DU PROGRAMME
                     Cette section présente la théorie
                     du changement derrière le projet
                     et en lien avec l’analyse RIMA

La théorie du changement décrit la manière dont l’intervention est censée produire les résultats
escomptés, c’est-à-dire dans le cas de ce programme, l’amélioration de la résilience des ménages
ciblés. Ces ménages sont en insécurité alimentaire, sous stress ou utilisent déjà des stratégies
d’adaptation néfastes pour survivre.
Le programme aura un impact positif sur la résilience des bénéficiaires à travers trois principaux
axes programmatiques:
    hh Une meilleure disponibilité et un accès équitable à une offre alimentaire nutritive,
       diversifiée et stable en particulier parmi les femmes et les enfants dans les régions
       ciblées;
    hh Une meilleure gouvernance, durable et sensible au genre, des ressources productives
       collectives mises à disposition par les autorités et/ou autres parties prenantes dans les
       régions ciblées;
    hh De meilleures pratiques nutritionnelles, alimentaires et essentielles de la famille en
       termes d’hygiène alimentaire, y compris le dépistage et le traitement de la malnutrition
       aigüe modérée.
Un accent particulier sera mis sur les aspects liés au genre ainsi que la cohérence et la
coordination entre les différentes agences impliquées dans la mise en œuvre. Les trois axes
programmatiques se déclinent en plusieurs résultats immédiats puis en activités (voir figure 1
pour le cadre logique).
Plusieurs activités du programme ont eu un impact direct sur l’indice de capacité de résilience RCI
estimé par la méthodologie RIMA2 à travers l’amélioration de l’accès aux services de base, de la
possession d’actifs, l’accès aux filets de protection social et de la capacité d’adaptation des ménages.

2
    Selon la méthodologie RIMA, la capacité de résilience des ménages RCI repose sur quatre piliers: l’accès aux services
    de base (ABS), la possession d’actifs (AST), l’accès aux filets de protection sociale (SSN) et la capacité d’adaptation.
    L’annexe 1 présente en détail la méthodologie et les variables utilisées pour cette analyse.
4                                                                         RAPPORT DE L’ENQUÊTE DE BASE POUR L’ÉVALUATION DE L’IMPACT
                               DU PROGRAMME DE RÉSILIENCE DE PAM-FAO-FIDA DANS LES RÉGIONS DE MARADI ET ZINDER, NIGER

    Figure 1.          Le cadre logique du programme

                           Sécurité alimentaire et résilience des populations, en particulier des femmes et des enfants

                Disponibilité+ accès équitable à une offre                     Gouvernance
                alimentaire nutritive, diversifiée et stable                     durable et
                                                                                                    Meilleures pratiques nutritionnelles,
                                                                             sensible au genre
                                                                                                  alimentaires et essentielles de la famille
                                                                              des ressources
                                                                                                      en termes d’hygiène alimentaire
                                                                                productives
                                                                                collectives
          Meilleure                                    Amélioration
      connaissance et                                de l’accès à une
     accès aux intrants                                alimentation
                            Amélioration des
     agricoles et actifs                                nutritive ou           Amélioration                                Amélioration
                            chaines de valeur
     nécessaires pour                                 distribution de        des mécanismes                                 de l’accès au
                            pour des produits                                                        Sensibilisation
       une production                               cash pendant les         communautaires                                  dépistage
                            agricoles nutritifs                                                      aux pratiques
      agricole durable                                chocs, et à des         de planification                            communautaire
       et sensible à la                            filets de protection                                familiales
                                                                               et de gestion                              de la MAM chez
           nutrition                                      sociale                                     essentielles
                                                                              participatifs et                             les 6-59 mois
                                                                            sensibles au genre                               et les FEA

     • Transferts monétaires et alimentaires
     • Formation en techniques agricoles durables, sensible au               • Assistance technique et soutien aux communautés pour
       genre et à la nutrition, nutrition et autres                            le développement d’outils de planification participative
     • Intrants agricoles de qualité, sensible au climat et au genre           sensibles au genre
       et outils agricoles                                                   • Soutien au suivi et à l’opérationnalisation de comités de
     • Soutien au développement et/ou renforcement des                         gestion sensibles au genre
       systèmes de culture en saison pluvieuse et hors-saison                • Sensibilisation et négociation du régime foncier entrepris
     • Promotion de pratiques et technologies agricoles innovant               avec les autorités
       résilient au climat                                                   • Soutien technique et renforcement des capacités dans la
                                                                               structure organisationnelle, les directives volontaires,
                                                                               la gestion des terres, les clubs d’écoute
                                                                             • Renforcement des capacités sensibles au genre fournies
     • Assistance technique sensible au genre et renforcement des              aux autorités compétentes (y compris le gouvernement)
       capacités en matière de conservation et de transformation               et aux autres parties prenantes pertinentes sur les outils
       durables des produits agricoles et de l’élevage                         d’évaluation et de planification au niveau régional et
     • Assistance technique sensible au genre et renforcement                  communautaire
       des capacités de commercialisation de la production
       agricole et pastorale

                                                                             • Les travailleurs communautaires identifiés et formés sur le
                                                                               dépistage du PB, les pratiques familiales essentielles et la
     • Programmes d’alimentation scolaire sensibles au genre                   communication efficace
       et à la nutrition et activités complémentaires telles que             • Elaboration et mise en œuvre d’un plan de communication
       les jardins scolaires mis en œuvre dans les écoles ciblées              pour les pratiques familiales essentielles
     • Assistance alimentaire et suppléments nutritionnels pour              • Sensibilisation et de renforcement des capacités sur
       les enfants âgés de 6 à 23 mois et les FEA durant la période            les aliments riches en micronutriments disponibles
       de soudure                                                              localement, la prévention de la malnutrition et les
     • Renforcement des capacités en matière de nutrition pour                 techniques culinaires
       les élèves et les enseignants dans les écoles ciblées                 • Soutien consultatif fourni aux travailleurs communautaires
                                                                               et aux agents de santé de l’État sur des sujets liés à la
                                                                               nutrition
                                                                             • Campagnes de sensibilisation sur les lacunes dans l’apport
                                                                               nutritif

                                                                             • Soutien à la prise en charge communautaire de la
                                                                               malnutrition modérément aiguë chez les enfants âgés
                                                                               de 6 à 59 mois et les FEA souffrant de malnutrition
                                                                             • Soutien au dépistage communautaire de la malnutrition
                                                                               et orientation des enfants âgés de 6-59 mois et FEA

    En effet, l’accès aux services de base (ABS) devrait être positivement influencé par les transferts
    monétaires et alimentaires, et l’assistance technique sensible au genre et le renforcement des
    capacités de commercialisation de la production agricole et pastorale; a distribution d’intrants
    agricoles de qualité, sensible au climat et au genre, et d’outils agricoles devraient influencer
    positivement le pilier possession d’actifs (AST) des ménages; l’accès aux filets de protection
5
Chapitre 2 – La theorie du changement et le cadre logique du programme

           Tableau 2.      Lien entre le cadre logique du programme et les piliers/variables RIMA

                                                                                Pilier / Sécurité              Variables
                                                                               alimentaire RIMA
                                            Meilleure connaissance, accès aux intrants agricoles et actifs nécessaires
                                                  pour une production agricole durable et sensible à la nutrition
                                                                                                    Transferts monétaires et
                                                                               SSN
                                   Transferts monétaires et alimentaires                            alimentaires reçus
                                   pour la création d'actifs                                        Accès aux infrastructures de
                                                                               ABS
                                                                                                    base (sociales et autres)
                                   Formation en techniques agricoles           Sécurité
                                   durables, sensible au genre et à la         alimentaire et       SCA et SDAM
                                   nutrition                                   nutritionnelle
                                                                               AST                  Indice de richesse agricole
                                   Intrants agricoles de qualité sensible au
                                   climat et au genre, et outils agricoles                          Montant des transferts en
                                                                               SSN
                                                                                                    intrants productifs reçus, USD
                                   Soutien au développement et/ou
                                                                                                    Indice de diversification des
                                   renforcement des systèmes de culture en AC
                                                                                                    cultures?
                                   saison pluvieuse et hors-saison
                                   Promotion de pratiques et technologies                           Indice de diversification des
                                                                           AC
                                   agricoles innovant résilient au climat                           cultures?
               Disponibilité et
               accès équitable               Amélioration des chaines de valeur pour des produits agricoles nutritifs
                 à une offre       Assistance technique sensible au genre      Sécurité
                 alimentaire       et renforcement des capacités en matière    alimentaire et       Dépenses alimentaires
                  nutritive,       de conservation et de transformation        nutritionnelle
                diversifiée et     durables des produits agricoles et de
                    stable         l'élevage                                   AST                  Indice de richesse
                                   Assistance technique sensible au
                                                                                                    Accès aux autres
                                   genre et renforcement des capacités
                                                                               ABS                  infrastructures de base
                                   de commercialisation de la production
                                                                                                    (marché, transport, banque)
                                   agricole et pastorale
                                                Amélioration de l’accès à une alimentation nutritive ou distribution
                                                  de cash pendant les chocs, et à des filets de protection sociale
                                   Programmes d'alimentation scolaire                               Accès aux services sociaux de
                                                                               ABS
                                   sensibles au genre et à la nutrition et                          base (éducation et santé)
                                   activités complémentaires telles que les    Sécurité
                                   jardins scolaires mis en œuvre dans les     alimentaire et       SCA et SDAM
                                   écoles ciblées                              nutritionnelle
                                                                                                    Montant des transferts
                                   Assistance alimentaire et suppléments       SSN
                                                                                                    alimentaires reçus, USD
                                   nutritionnels pour les enfants âgés
                                   de 6 à 23 mois et les FEA durant la         Sécurité
                                   période de soudure                          alimentaire et       SCA et SDAM
                                                                               nutritionnelle
                                   Renforcement des capacités en matière       Sécurité
                                   de nutrition pour les élèves et les         alimentaire et       SCA et SDAM
                                   enseignants dans les écoles ciblées         nutritionnelle
                Gouvernance                      Amélioration des mécanismes communautaires de planification
                  durable et                            et de gestion participatifs et sensibles au genre
              sensible au genre
               des ressources      Sensibilisation et négociation du régime
                 productives                                                   AST                  Terre cultivée (ha)
                                   foncier entrepris avec les autorités
                 collectives

                 Meilleures                            Sensibilisation aux pratiques familiales essentielles
                  pratiques        Les travailleurs communautaires
               nutritionnelles,    identifiés et formés sur le dépistage du
                alimentaires                                                   ABS                  WASH
                                   PB, les pratiques familiales essentielles
               et essentielles     et la communication efficace
               de la famille en    Elaboration et mise en œuvre d'un plan
              matière d’hygiène    de communication pour les pratiques         ABS                  WASH
                 alimentaire       familiales essentielles
                    Notes: Filets de Sécurité Sociale (SSN), Capacité d’Adaptation (AC), Accès aux Services de Base (ABS),
                  Possession d’Actifs (AST), Femmes Enceintes Allaitantes (FEA), Score de Consommation Alimentaire (SCA),
                      Score de Diversification Alimentaire des Ménages (SDAM), Eau, assainissement et hygiène (WASH)
6                                                     RAPPORT DE L’ENQUÊTE DE BASE POUR L’ÉVALUATION DE L’IMPACT
                       DU PROGRAMME DE RÉSILIENCE DE PAM-FAO-FIDA DANS LES RÉGIONS DE MARADI ET ZINDER, NIGER

    sociale (SSN) devrait potentiellement être impacté par l’assistance alimentaire et les suppléments
    nutritionnels pour les enfants âgés de 6 à 23 mois et les femmes enceintes et allaitantes (FEA)
    durant la période de soudure; et enfin le soutien au développement et/ou le renforcement
    des systèmes de culture en saison pluvieuse et hors-saison ou encore la promotion de pratiques
    et technologies agricoles innovant résilient au climat devraient améliorer la capacité d’adaptation
    (AC) des ménages. Le tableau 2 résume toutes les activités qui pourraient potentiellement avoir
    un effet sur les piliers de la résilience des ménages et les indicateurs de sécurité alimentaire
    et nutritionnelle utilisés dans l’analyse.
7

3               LA STRATÉGIE ADOPTÉE
                POUR LA COLLECTE
                DE DONNÉES
                Cette section présente la stratégie adoptée
                pour la collecte des données
                de l’enquête de base

La collecte de données dans le cadre de cette enquête de base a été menée dans quatre communes:
Chadakori et Dogo qui bénéficient du programme, et Dan Goulbi et Bande, les deux communes
non bénéficiaires. L’analyse de ces données permet de dresser la situation de référence
des indicateurs d’impact du programme, dont entre autres l’indice de la capacité de résilience des
ménages, tout en ayant à l’esprit la limitation principale de l’étude qui est le début de certaines
activités de distribution de transfert monétaire et alimentaire bien avant la collecte de données.
L’Institut National de la Statistique était en charge de la collecte de données sur le terrain,
avec l’appui technique des trois agences basées à Rome et de l’Initiative 3N (Les Nigériens
Nourrissent les Nigériens).
L’enquête de base est réalisée selon une approche mixte combinant les méthodes quantitatives
et qualitatives de collecte de données. La collecte de données a été faite à partir de questionnaires
et de guides d’entretien administrés au niveau communautaire, au niveau du ménage et aux
femmes. Ces questionnaires ont été développés par l’INS, la FAO et le PAM.
Les données utilisées dans l’analyse RIMA sont essentiellement les données collectées auprès
des ménages. Ces données mettent l’accent sur: les caractéristiques des ménages y compris les
moyens de production dont ils disposent; la sécurité alimentaire; les mesures anthropométriques
des enfants et les pratiques familiales essentielles; l’accessibilité à un approvisionnement
alimentaire nutritif, diversifié, durable et amélioré pour les populations en particulier les femmes
et les enfants; les pratiques agricoles, les chocs subis et leur impact sur la vulnérabilité et la
résilience des ménages; l’accès et l’utilisation des services d’éducation (alimentation scolaire);
l’accès à l’eau potable et à l’assainissement; l’accès et l’utilisation des mesures de protection
sociale des plus défavorisés.
Ces données de base seront utilisées pour guider la planification et servir de base à la mise
en place d’un système de suivi et évaluation participatif permettant de documenter les bonnes
pratiques et les leçons apprises de la mise en œuvre du projet.
8                                                   RAPPORT DE L’ENQUÊTE DE BASE POUR L’ÉVALUATION DE L’IMPACT
                      DU PROGRAMME DE RÉSILIENCE DE PAM-FAO-FIDA DANS LES RÉGIONS DE MARADI ET ZINDER, NIGER

    La collecte de données a eu lieu du 17 mai au 2 juin 2018, à la suite de la formation des
    énumérateurs supervisée par l’INS et les trois agences basées à Rome. Au total, 2 300 ménages
    ont été interviewés (tableau 3).
    Deux autres enquêtes seront menées à la troisième année et vers la fin du programme c’est-à-dire
    à la cinquième année de la mise en œuvre. Ces deux enquêtes seront menées en utilisant
    la même méthodologie et les mêmes indicateurs que l’enquête de base et durant les mêmes
    saisons. Les résultats des deux enquêtes serviront à mettre en évidence les changements induits
    par le programme sur les bénéficiaires.

    Tableau 3.   Répartition des ménagés enquêtés

                                                                           Nombre
                                    Communes                             de ménages
                       Dan Goulbi                         Comparaison                   591
    Maradi
                       Chadakori                          Bénéficiaire                  557
                       Bande                              Comparaison                   551
    Zinder
                       Dogo                               Bénéficiaire                  601
    Total                                                                             2 300
9

4                     LES PRINCIPAUX RÉSULTATS
                      DE L’ANALYSE DE LA RÉSILIENCE
                      DES MÉNAGES
                      Cette section présente les principaux résultats de l’analyse
                      de la résilience des ménages dans les quatre communes
                      où la collecte de données a eu lieu.

L’analyse de l’indice de la capacité de résilience des ménages permet d’expliquer pourquoi
et comment certains ménages font face mieux que d’autres aux chocs et aux facteurs de stress.
Les paragraphes suivants présentent les principaux résultats et messages clés à tirer de cette
analyse: quels sont les ménages le plus dans le besoin? A quels endroits doivent se concentrer
les investissements? Quelles dimensions de la résilience doivent être soutenues? Quels sont les
principaux facteurs déterminants du rétablissement de la sécurité alimentaire? Dans le cadre plus
spécifique de cette enquête de base, la réponse à ces questions permet de donner éventuellement
des recommandations pouvant être utilisées dans la mise en œuvre du programme afin
d’en améliorer l’impact.

LES MÉNAGES LES MOINS RÉSILIENTS
Les ménages les moins résilients vivent dans la commune de Bande, à Zinder comme illustré
par la figure 2. En plus d’avoir des indicateurs de sécurité alimentaire faibles, les ménages
de Bande ont également une faible couverture/accès aux filets de protection sociale, dimension
essentielle dans la détermination de la capacité de résilience des ménages dans les quatre
communes comme discuté plus bas. Ensuite suivent les ménages de Chadakori et ceux de
Dan Goulbi à Maradi, qui ont une capacité de résilience sensiblement égale. Dogo vient en tête
avec la capacité de résilience la plus élevée.
L’analyse en fonction de l’occupation du chef de ménage indique, sans surprise, que les ménages
dirigés par des élèves ou étudiants, par des personnes exerçant des travaux ménagers et celles
sans occupation sont les moins résilients.3

3
    Les ménages sont en majorité dirigés par des chefs exerçant dans le secteur de l’agriculture (72,3 pour cent), ensuite dans
    le secteur du petit commerce (8,3 pour cent), ceux sans emplois (8,1 pour cent) et ceux avec des travaux journaliers
    (6,4 pour cent). Les ménages dirigés par des élèves ou étu-diants, par des personnes exerçant des travaux ménagers,
    et ceux dans l’administration et les entrepreneurs et grands commerçants restent minoritaires, et composent
    respectivement 0,4 pour cent, 0,5 pour cent et 0,1 pour cent de l’échantillon.
10                                                                             RAPPORT DE L’ENQUÊTE DE BASE POUR L’ÉVALUATION DE L’IMPACT
                          DU PROGRAMME DE RÉSILIENCE DE PAM-FAO-FIDA DANS LES RÉGIONS DE MARADI ET ZINDER, NIGER

     Figure 2. L’indice de la capacité de résilience RCI par commune

                 50

                 45

                 40                                                                                                       37,74

                 35

                                28,84
                 30
                                                               27,57

                 25

                                                                                           19,95
                 20

                 15

                 10

                 5

                 0
                             Dangoulbi                     Chadakori                       Bande                          Dogo
                                                                                                                                                          Source:
                                                                                                                                               Calcul des auteurs

     Figure 3. Indice de la capacité de résilience par occupation du chef de ménage

                 50

                 45
                                                                                                                        41,13      41,55
                 40

                 35
                                    31,89              31,81                                       31,94
                        28,64                29,51
                 30                                               27,79
                                                                                                             25,44
                 25                                                          22,60      21,99

                 20

                 15

                 10

                  5

                      Agriculture             Petit              Bûcheron              Travaux                Sans              Commerçant/
                                            commerce                                 domestiques           occupation           entrepreneur
                                Elevage                Artisan               Elève/               Travail        Administration
                                                                            Etudiant            journalier           privée
                                                                                                                   et publiqu
                                                                                                                                                          Source:
                                                                                                                                               Calcul des auteurs

     Il est à noter que, les deux dernières catégories sont en majorité des ménages dirigés par
     des femmes. Cela contribue à expliquer pourquoi la capacité de résilience des ménages dirigés
     par des femmes (26,6) est moins élevée que celle des ménages dirigés par des hommes (29,3).
     Les ménages dont les chefs de famille exercent dans le secteur de l’agriculture représentent
     environ 72 pour cent des ménages. En dépit d’une meilleure possession d’actifs, leur capacité de
11
Chapitre 4 – Les principaux resultats de l’analyse de la résilience des ménages

           résilience reste relativement faible (28,6), comparée aux catégories ayant la capacité la plus élevée
           (chefs de ménage exerçants dans l’administration et les commerçants et entrepreneurs), du fait
           de leur plus faible accès aux services de base et aux filets de protection sociale et leur faible
           capacité d’adaptation. De plus, du fait de la nature de leurs activités, ils sont plus exposés
           aux aléas climatiques et autres chocs venant de la nature, tels que la sécheresse et les pluies
           irrégulières (voir figure 3 pour l’indice RCI par occupation du chef de ménage).

           LES DIMENSIONS DE LA RÉSILIENCE QUI DOIVENT ÊTRE SOUTENUES
           L’indice de la capacité de résilience (RCI) repose sur quatre piliers qui constituent les dimensions
           de la résilience. Plus la dimension est corrélée avec le RCI, plus elle est importante pour
           le renforcement de la capacité de résilience du ménage. La figure 4 présente la corrélation entre
           les piliers de la résilience et le RCI au niveau des quatre communes. Les filets de protection
           sociale constituent le pilier le plus important dans la détermination de la capacité de résilience
           dans toutes les quatre communes. Les deux communes bénéficiaires (Chadakori et Dogo),
           ont un schéma similaire. Les filets de protection sociale et l’accès aux actifs sont les deux piliers
           les plus importants dans ces deux communes. A Dan Goulbi, les filets de protection sociale
           demeure le plus important. A l’exception de Dan Goulbi, l’importance de l’accès aux services
           de base est moindre comparé aux autres piliers.

           Figure 4. La corrélation entre les piliers de la résilience et le RCI

                             Les quatre communes                  Dan Goulbi                 Chadakori
                                     ABS                            ABS

                      AC                           AST   AC                       AST   AC               AST
                                     0,25                            0,25

                                     0,5                             0,5

                                     0,75                            0,75

                                      1                               1
                                    SSN                             SSN

                                   Bande                            Dogo
                                    ABS                              ABS

                      AC                           AST   AC                       AST
                                     0,25                            0,25

                                     0,5                             0,5

                                     0,75                            0,75

                                      1                               1
                                    SSN                             SSN
                                                                                                                    Source:
                                                                                                         Calcul des auteurs

           LA VULNÉRABILITÉ FACE AUX CHOCS
           Plus de 66 pour cent des ménages ont déclaré avoir subi au moins un choc durant les douze
           derniers mois. Ce taux est le plus élevé à Dan Goulbi (70 pour cent). Les mauvaises récoltes
           représentent de loin le choc le plus fréquent dans les quatre communes: 48 pour cent des
           ménages ont déclaré avoir été touchés par ce choc à Dan Goulbi, 40 pour cent à Chadakori,
12                                                     RAPPORT DE L’ENQUÊTE DE BASE POUR L’ÉVALUATION DE L’IMPACT
                        DU PROGRAMME DE RÉSILIENCE DE PAM-FAO-FIDA DANS LES RÉGIONS DE MARADI ET ZINDER, NIGER

     26 pour cent à Bande et 37 pour cent à Dogo. Ensuite vient la hausse du prix des produits
     alimentaires, qui concerne 19 pour cent des ménages (28 pour cent à Dan Goulbi, 17 pour
     cent à Chadakori, 20 pour cent à Bande et 12 pour cent à Dogo). Etonnamment, la sécheresse
     est un des chocs les moins cités par les ménages. En effet, à peine 8 pour cent des ménages
     ont déclaré en avoir été victime. Le taux est même très faible à Dogo où il est de 3 pour cent.
     D’autres études, notamment en Mauritanie et au Niger, ont également mis en évidence le
     fait que les ménages dans des régions pourtant exposées à la sécheresse, ne déclarent
     que peu la sécheresse comme un choc ayant un impact négatif (Catholic relief services,
     2013; FAO, 2018). L’explication probable est que, du fait de la fréquence des sécheresses,
     les ménages s’habituent aux chocs et finissent par percevoir les sécheresses comme une
     «situation normale», et d’autres chocs extrêmes, conséquences ou non de la sécheresse, comme
     des «chocs» (FAO, 2018). L’annexe 4 (tableau A5) présente la proportion des ménages touchés par
     les différents chocs.
     L’impact des chocs sur les indicateurs de sécurité alimentaire et l’indice de résilience a été
     estimé. Les résultats sont résumés dans les tableau 4 et tableau 5. Seuls les chocs qui ont un
     impact statistiquement significatif sont présentés.
     Concernant l’analyse de la sécurité alimentaire (tableau 4), la hausse des prix des produits
     alimentaires a un impact négatif et significatif sur les dépenses alimentaires. L’impact sur le
     SCA et le SDAM ne devient négatif et significatif que lorsque la hausse des prix est associée à de
     mauvaises récoltes. La perte de terre a un impact négatif sur tous les 3 indicateurs, mais l’impact
     n’est significatif que pour le SCA et le SDAM. Les maladies graves d’un membre du ménage ont
     également un impact négatif sur les dépenses alimentaires, étant donné les coûts que la maladie
     pourrait entrainer. Par contre, l’impact positif des maladies sur le SCA et le SDAM mérite d’être
     creusé davantage. La stratégie mise en œuvre le plus souvent par les ménages pour faire face
     à ce choc est le recours à l’aide des parents et amis. Les maladies pourraient être à l’origine
     du déclenchement de mécanismes de soutien qui aideraient le ménage à faire face au choc.
     Une recherche qualitative serait un plus pour comprendre ce qui se passe.
     L’impact de la sécheresse sur le SDAM est positif et significatif à 5 pou cent, ce qui est
     surprenant. Cela pourrait s’expliquer par une meilleure capacité d’adaptation des ménages
     étant donné la récurrence des sécheresses comme discuté précédemment. L’indice du pilier
     Capacité d’adaptation AC des ménages ayant déclaré avoir subi les conséquences négatives de
     la sécheresse est d’ailleurs plus élevé que celui des ménages n’ayant pas déclaré avoir subi
     ce choc, et cette différence est statistiquement significative. Lorsque les stratégies d’adaptation
     déclarés par les ménages à la suite d’une sécheresse sont analysées, il s’avère que plus de 60%
     des ménages ont adopté d’autres moyens d’existence susceptibles d’avoir un impact positif
     sur le SDAM (par exemple travailler pour acheter de la nourriture, dépendre de l’artisanat,
     vendre du bois de chauffage). De plus, l’impact financier de la sécheresse est en moyenne moins
     important que celui d’autres chocs tels que la perte de terre ou les mauvaises récoltes.
     Concernant l’analyse des effets des chocs sur la capacité de résilience (tableau 5), la perte
     de terre a un impact important et statistiquement significatif sur le RCI. Par contre, la hausse
     des prix des produits alimentaires et les mauvaises récoltes n’ont d’impact négatif que lorsque
     le ménage les subit en même temps (voir variable d’interaction).
13
Chapitre 4 – Les principaux resultats de l’analyse de la résilience des ménages

           Tableau 4.        Effet des chocs sur les indicateurs de sécurité alimentaire

                                                                        Dépenses par
             Chocs                                                                                 SCA                 SDAM
                                                                        habitant (log)
                                                                            0,015               (0,088)               -1,356
            Inondations
                                                                           (0,839)              -0,199                (0,121)
                                                                            0,016               (0,109)               -0,142
            Sécheresse
                                                                           (1,040)               0,328**              (0,150)
                                                                           -0,188**             (0,086)                0,909
            Hausse du prix des produits alimentaires
                                                                           (0,817)               0,603***             (0,118)
                                                                           -0,341***            (0,113)                4,367***
            Maladies graves
                                                                           (1,073)               0,121***             (0,155)
            Interaction entre augmentation des prix des produits            0,114           (0.138)                   -4,578***
            agroalimentaires et mauvaises récoltes                         (1,315)              -0,719***             (0,190)
                                                                           -0,092               (0,149)               -3,456**
            Perte de terre
                                                                           (1,415)              -0,574***             (0,204)
            Observations                                                2 300                2 300                 2 300
            R-carré                                                         0,181                0,228                 0,258
                       Notes: *** et ** indiquent repectivement le niveau de significativité de 1% et 5% des coefficients.
                     Score de Consommation Alimentaire (SCA), Score de Diversité Alimentaire Minimale-femme (SDAM).
                                 Les caractéristiques du ménage sont utilisées comme variables de contrôle.
                                                Lesr erreurs standards sont entre parenthèses.

           Tableau 5.        Effet des chocs sur la capacité de résilience

             Chocs                                                                                                       RCI
                                                                                                                        4,840***
            Hausse des prix des produits alimentaires
                                                                                                                       (1,265)
                                                                                                                        3,305***
            Mauvaises récoltes
                                                                                                                       (0,939)
                                                                                                                       -7,484***
            Interaction entre augmentation des prix des produits agroalimentaires et mauvaises récoltes
                                                                                                                       (2,014)
                                                                                                                       -5,836***
            Perte de terre
                                                                                                                       (2,203)
            Observations                                                                                            2 300
            R-carré                                                                                                     0,282
                 Notes: ***, ** et * indiquent repectivement le niveau de significativité de 1%, 5% et 10% des coefficients. Les
                                    caractéristiques du ménages sont utilisées comme variables de contrôle.

           LES PRINCIPAUX FACTEURS DÉTERMINANTS DU RÉTABLISSEMENT
           DE LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE
           Certaines variables dans l’analyse s’avèrent être plus déterminantes que d’autres dans
           la détermination de la sécurité alimentaire (voir l’annexe 4, tableau A 7 pour les résultats
           complets des régressions). C’est le cas des variables d’accès aux filets de protection sociale.
           En effet, le montant des transferts monétaires reçus, la valeur des transferts alimentaires reçus
           et les transferts privés reçus ont un impact positif sur la sécurité alimentaire. L’accès aux services
           WASH, la possession de bétail, le fait de posséder son logement et la diversification des cultures
           contribuent également à améliorer le niveau de sécurité alimentaire des ménages. Un processus
           de prise de décision conduit par l’élite ou le chef du village a un impact négatif et significatif
           sur les dépenses alimentaires du ménage.
14                                                    RAPPORT DE L’ENQUÊTE DE BASE POUR L’ÉVALUATION DE L’IMPACT
                       DU PROGRAMME DE RÉSILIENCE DE PAM-FAO-FIDA DANS LES RÉGIONS DE MARADI ET ZINDER, NIGER

     Par contre, un processus inclusif a un impact positif sur le SCA et le SDAM, mais négatif sur les
     dépenses alimentaires.
     La diversification des sources de revenu a, quant à elle, un impact insignifiant (dépenses
     alimentaires) sinon négatif (SCA et SDAM) sur les indicateurs de sécurité alimentaire. Lorsque
     les données sont analysées de plus près, il s’avère que les ménages ayant des sources de revenu
     diversifiées sont les plus vulnérables. Environ 73 pour cent de ces ménages ont à leur tête soit
     des étudiants/élèves, soit des personnes sans occupation.
15

5               LES TESTS
                DE BALANCE
                Cette section présente les résultats des tests de balance
                faits sur l’indice de résilience (RCI), les piliers de résilience,
                et les variables des piliers de la résilience,
                entre le groupe contrôle et le groupe de traitement.

L’objectif de cette section est de comparer les ménages bénéficiaires et les ménages du groupe
de comparaison, afin de déterminer si les deux groupes sont similaires ou non en termes
de capacité de résilience. La comparaison est faite pour l’indice de la capacité de résilience
(RCI), les quatre piliers de la résilience et les variables utilisées pour estimer les piliers de la
résilience. En plus de la distinction bénéficiaires/groupe de comparaison, la comparaison est
faite également par région et par genre du chef de ménage. La comparaison par région donne
quatre groupes distincts qui sont:
 hh Deux groupes bénéficiaires:
    hh Les ménages de Chadakori dans la région de Maradi
    hh Les ménages de Dogo dans la région de Zinder
 hh Deux groupes de comparaison:
    hh Les ménages de Dan Goulbi dans la région de Maradi
    hh Les ménages de Bande dans la région de Zinder
La comparaison par genre du chef de ménage permet de mettre en évidence la différence
entre les ménages dirigés par une femme et ceux dirigés par un homme dans notre échantillon
encore une fois en termes de capacité de résilience, de piliers de la résilience et de variables
utilisées pour l’estimation des piliers de la résilience. La comparaison est faite également entre
les ménages dirigés par une femme dans les deux régions, par groupe bénéficiaire versus (vs)
groupe de comparaison. Cela donne les groupes de comparaison suivants:
 hh La comparaison par genre du chef de ménage:
    hh Les ménages dirigés par une femme vs un homme à Chadakori
    hh Les ménages dirigés par une femme vs un homme à Dan Goulbi
    hh Les ménages dirigés par une femme vs un homme à Dogo
    hh Les ménages dirigés par une femme vs un homme à Bande
Vous pouvez aussi lire