DE MARADI ET ZINDER, Ni - FAO
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No 3 . Analyser la résilience pour mieux cibler et agir Rapport d’évaluation d’impact RAPPORT DE L’ENQUÊTE DE BASE POUR L’ÉVALUATION DE L’IMPACT DU PROGRAMME DE RÉSILIENCE N DE PAM-FAO-FIDA DANS LES RÉGIONS DE MARADI ET ZINDER, MESURE ET ANALYSE DE L’INDICE DE RÉSILIENCE y RIMA II i g e r
Analyser la résilience pour mieux cibler et agir IMPACT EVALUATION report No 3 . RAPPORT DE L’ENQUÊTE DE BASE POUR L’ÉVALUATION DE L’IMPACT DU PROGRAMME DE RÉSILIENCE N DE PAM-FAO-FIDA DANS LES RÉGIONS DE MARADI ET ZINDER, i g e r Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture Rome, 2019
Citation requise: FAO. 2019. Rapport de l’enquête de base pour l’évaluation de l’impact du programme de résilience de PAM-FAO-FIDA dans les régions de Maradi et Zinder, Niger. Rome. 40 pp. Licence: CC BY-NC-SA 3.0 IGO. Les appellations employées dans ce produit d’information et la présentation des données qui y figurent n’impliquent de la part de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) aucune prise de position quant au statut juridique ou au stade de développement des pays, territoires, villes ou zones ou de leurs autorités, ni quant au tracé de leurs frontières ou limites. Le fait qu’une société ou qu’un produit manufacturé, breveté ou non, soit mentionné ne signifie pas que la FAO approuve ou recommande ladite société ou ledit produit de préférence à d’autres sociétés ou produits analogues qui ne sont pas cités. Les opinions exprimées dans ce produit d’information sont celles du/des auteur(s) et ne reflètent pas nécessairement les vues ou les politiques de la FAO. © FAO, 2019 Certains droits réservés. Ce travail est mis à la disposition du public selon les termes de la Licence Creative Commons - Attribution - Pas d’Utilisation Commerciale - Partage dans les Mêmes Conditions 3.0 Organisations Internationales (CC BY-NC-SA 3.0 IGO; https://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/3.0/igo/deed.fr). Selon les termes de cette licence, ce travail peut être copié, diffusé et adapté à des fins non commerciales, sous réserve de mention appropriée de la source. Lors de l’utilisation de ce travail, aucune indication relative à l’approbation de la part de la FAO d’une organisation, de produits ou de services spécifiques ne doit apparaître. L’utilisation du logo de la FAO n’est pas autorisée. Si le travail est adapté, il doit donc être sous la même licence Creative Commons ou sous une licence équivalente. Si ce document fait l’objet d’une traduction, il est obligatoire d’intégrer la clause de non responsabilité suivante accompagnée de la citation indiquée ci-dessous: «Cette traduction n’a pas été réalisée par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). La FAO n’est pas responsable du contenu ou de l’exactitude de cette traduction. L’édition originale [langue] doit être l’édition qui fait autorité.» Toute médiation relative aux différents en rapport avec la licence doit être menée conformément au Règlement d’arbitrage de la Commission des Nations Unies pour le droit commercial international (CNUDCI) actuellement en vigueur. Documents de tierce partie. Les utilisateurs qui souhaitent réutiliser des matériels provenant de ce travail et qui sont attribués à un tiers, tels que des tableaux, des figures ou des images, ont la responsabilité de déterminer si l’autorisation est requise pour la réutilisation et d’obtenir la permission du détenteur des droits d’auteur. Le risque de demandes résultant de la violation d’un composant du travail détenu par une tierce partie incombe exclusivement à l’utilisateur. Ventes, droits et licences. Les produits d’information de la FAO sont disponibles sur le site web de la FAO (www.fao.org/ publications) et peuvent être acquis par le biais du courriel suivant: publications-sales@fao.org. Les demandes pour usage commercial doivent être soumises à: www.fao.org/contact-us/licence-request. Les demandes relatives aux droits et aux licences doivent être adressées à: copyright@fao.org. La présente publication a été élaborée avec l’aide de l’Union européenne. Le contenu de la publication relève de la seule responsabilité de et ne peut aucunement être considéré comme reflétant le point de vue de l’Union européenne.
iii TABLE DE MATIÈRES REMERCIEMENTS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . v ABRÉVIATIONS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . vi 1 INTRODUCTION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 2 LA THÉORIE DU CHANGEMENT ET LE CADRE LOGIQUE DU PROGRAMME . . . . . . . . . . . . . 3 3 LA STRATÉGIE ADOPTÉE POUR LA COLLECTE DE DONNÉES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7 4 LES PRINCIPAUX RÉSULTATS DE L’ANALYSE DE LA RÉSILIENCE DES MÉNAGES . . . . . . . 9 5 LES TESTS DE BALANCE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14 6 CONCLUSION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20 RÉFÉRENCES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22 ANNEXE I. MÉTHODOLOGIE UTILISÉE POUR L’ANALYSE RIMA . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23 ANNEXE II. STATISTIQUES DESCRIPTIVES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26 ANNEXE III. DISTRIBUTION DU RCI . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27 ANNEXE IV. ANALYSE DES CHOCS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29 FIGURES Fig 1 Le cadre logique du programme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4 Fig 2 L’indice de la capacité de résilience RCI par commune . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10 Fig 3 Indice de la capacité de résilience par occupation du chef de ménage . . . . . . . . . . . . 10 Fig 4 La corrélation entre les piliers de la résilience et le RCI . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11 Fig 5 Indice de chaque pilier par genre du chef de ménage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18 Fig A1 Distribution du RCI par région . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27 Fig A2 Distribution du RCI des ménages dirigés par une femme, par commune . . . . . . . . . . 28 TABLEAUX Tab 1 Indicateurs de sécurité alimentaire et nutritionnelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 Tab 2 Lien entre le cadre logique du programme et les piliers/variables RIMA . . . . . . . . . . 5 Tab 3 Répartition des ménagés enquêtés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
iv Tab 4 Effet des chocs sur les indicateurs de sécurité alimentaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13 Tab 5 Effet des chocs sur la capacité de résilience . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13 Tab 6 La capacité de résilience RCI par région/commune . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16 Tab 7 Piliers et variables par commune . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17 Tab 8 La capacité de résilience par genre du chef de ménage (CM) et par commune . . . . 18 Tab 9 La capacité de résilience des ménages dirigés par une femme, par commune .. . . 19 Tab A1 Piliers de la résilience et variables utilisées pour les estimer . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24 Tab A2 Les indicateurs de sécurité alimentaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25 Tab A3 Résultats du MIMIC .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25 Tab A4 Valeurs moyennes des variables utilisées pour les piliers, les indicateurs de sécurité alimentaire et autres caractéristiques du ménage . . . . . . . . . . . . . . . . . 26 Tab A5 Pourcentage de ménages touchés par différents chocs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29 Tab A6 Effet des chocs sur la capacité de résilience . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30 Tab A7 Effet des chocs sur les indicateurs de sécurité alimentaire .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
v REMERCIEMENTS Cette analyse a été réalisée dans le cadre du programme des agences des Nations Unies basées à Rome - Programme ABR, à savoir: l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le Programme alimentaire mondial (PAM) et le Fonds international de développement agricole (FIDA) - pour le renforcement de la résilience des moyens d’existence dans les crises prolongées, financé par Affaires mondiales Canada. Ce rapport a été préparé par l’équipe des Politiques et des analyses de la résilience (RAP) de la Division de l’Économie du Développement Agricole (ESA) de l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO). Nous tenons tout particulièrement à remercier Aminata Bakouan, Baoubadi Atozou, Stefania Di Giuseppe, Agnese Loy, Rebecca Pietrelli, Genevieve Theodorakis, Marco d’Errico et Luca Russo pour leurs contributions sous forme d’informations techniques, ainsi que Tomaso Lezzi et Giorgia Wizemann pour le formatage et la mise en page de la publication. Nous remercions l’Institut National de la Statistique du Niger (INS-Niger) qui a été en charge de la collecte des données, ainsi que toutes les équipes des trois agences des Nations Unies basées à Rome et de l’Initiative 3N («Les Nigériens Nourrissent les Nigériens») pour leur appui technique.
vi ABRÉVIATIONS ABR Agences des Nations Unies basées à Rome ABS Accès aux services de base (Access to Basic Services) AC Capacité d’adaptation (Adaptive Capacity) AF Analyse Factorielle AST Actifs (Assets) CM Chef de ménage Initiative 3N Les Nigériens Nourrissent les Nigériens INS Institut National de la Statistique FAO Programme des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture FEA Femme Enceinte et Allaitante FIDA Fonds International pour le Développement Agricole MAM Malnutrition Aiguë Modérée MIMIC Multiples indicateurs multiples causes (Multiple Indicators Multiple Causes) PAM Programme Alimentaire Mondial PB Périmètre Brachial RCI Indice de la capacité de résilience (Resilience Capacity Index) RIMA Mesure et analyse de l’indice de résilience (Resilience Index Measurement and Analysis) SCA Score de Consommation Alimentaire SDAM Score de Diversification Alimentaire des Ménages SSN Filets de protection sociale (Social Safety Nets) USD Dollar des Etats-Unis d’Amérique Vs Versus WASH Eau, Assainissement et Hygiène
© FAO IFAD WFP \ Luis Tato
© FAO IFAD WFP \ Luis Tato
1 1 INTRODUCTION Cette section fournit des informations sur les régions de Maradi et de Zinder, et présente l’objectif du rapport Le programme conjoint des agences des Nations Unies basées à Rome - ABR, à savoir: l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le Programme alimentaire mondial (PAM) et le Fonds international de développement agricole (FIDA) - mis en œuvre au Niger a pour objectif le renforcement de la résilience des ménages tout en combinant les avantages comparatifs de chaque agence et en maximisant les synergies. Le programme cible les ménages en insécurité alimentaire ainsi que ceux qui sont sous stress ou utilisent déjà des stratégies d’adaptation néfastes pour survivre. Les femmes et les enfants sont plus particulièrement visés. Le renforcement de la sécurité alimentaire et de la résilience des populations ciblées se fera par la provision d’un paquet intégré d’activités composé, d’une part, d’une combinaison de transferts multisectoriels, conditionnels et non conditionnels, afin de répondre à leur besoin immédiat, et d’autre part d’activités visant à renforcer leur résilience et à améliorer leur capacité de production dans un moyen et long terme.1 Le programme est mis en œuvre dans deux communes de convergence, Chadakori dans la région de Maradi, et Dogo dans la région de Zinder, et cible dans sa première phase environ 39 000 bénéficiaires dans les deux communes. Ces deux communes ont été choisies pour établir la connexion avec les populations bénéficiaires du programme du FIDA et ainsi créer une synergie d’actions pour renforcer leur résilience face aux chocs, menaces et crises. Maradi et Zinder sont situés dans la zone agro-écologique Sahélo-Soudanaise du pays. L’agriculture et l’élevage représentent les principales activités productives et économiques et emploient 70 pour cent de la population. Comme dans le reste du pays, la population y est très jeune. En effet, plus de la moitié de cette population a moins de 15 ans, 54,5 pour cent à Maradi et 53,5 pour cent à Zinder (INS, 2018). Ces deux régions font également partie de celles qui ont les taux de pauvreté les plus élevés au Niger, avec en 2014 près de 70 pour cent de pauvreté à Maradi et un peu plus de 50 pour cent à Zinder (INS, 2016). 1 Cette section est basée sur le document du projet et les termes de référence de l’enquête de base.
2 RAPPORT DE L’ENQUÊTE DE BASE POUR L’ÉVALUATION DE L’IMPACT DU PROGRAMME DE RÉSILIENCE DE PAM-FAO-FIDA DANS LES RÉGIONS DE MARADI ET ZINDER, NIGER La dégradation des terres arables est l’une des plus grandes difficultés entravant la production agricole et donc la sécurité alimentaire et la nutrition dans les deux communes. Leur système de production agricole est fondamentalement affecté par les sécheresses récurrentes. En effet, le processus d’aridification causé par les déficits pluviométriques a eu des conséquences négatives sur la fertilité des sols et la productivité des terres exposées à toutes les formes d’érosion par l’eau et le vent. Dans le but d’évaluer l’impact du programme, en plus des deux communes ciblées, la collecte de données de référence a également été menée à Dan Goulbi (Maradi) et à Bande (Zinder). Le tableau 1 présente quelques indicateurs de sécurité alimentaire et nutritionnelle dans les quatre communes. Plus de 62 pour cent des enfants sont en malnutrition chronique à Dogo, chiffre nettement supérieur au taux dans les trois autres communes, qui affichent tout de même des taux très élevés, autour de 50 pour cent. Ce résultat contraste avec les indicateurs de sécurité alimentaire et les autres indicateurs de sécurité nutritionnelle, qui montrent des chiffres meilleurs pour la commune de Dogo. De manière générale, les taux de malnutrition et d’insécurité alimentaire sont élevés dans les quatre communes. Tableau 1. Indicateurs de sécurité alimentaire et nutritionnelle MARADI ZINDER VARIABLE Dan Goulbi Chadakori Bande Dogo Malnutrition chronique global (%) 48,30 49,37 56,89 62,84 Malnutrition aigüe global (%) 19,80 18,70 20,48 11,33 Apport alimentaire minimum acceptable (%) 1,90 3,66 1,68 21,90 Diversité alimentaire minimale-Femmes (score) 1,80 1,81 1,74 1,73 Dépenses alimentaires mensuelles par personne (USD) 6,65 9,22 7,50 10,67 Score de diversité alimentaire du ménage (SDAM) 4,35 4,12 3,65 5,03 Score de consommation alimentaire (SCA) 20,25 20,02 13,65 25,40 Pourcentage des ménages avec un SCA pauvre 60,90 67,00 85,10 42,30 Pourcentage des ménages avec un SCA limite 24,90 16,90 11,80 36,60 Pourcentage des ménages avec un SCA acceptable 14,20 16,20 3,10 21,10 Source: Calculs des auteurs avec les données de l’enquête de base Ce rapport a pour objectif d’analyser la différence entre la capacité de résilience des ménages bénéficiaires et non bénéficiaires du projet face aux risques d’insécurité alimentaire. L’estimation de la capacité de résilience des ménages a été faite à l’aide du modèle de mesure et d’analyse de l’indice de résilience (RIMA) (voir annexe 1 pour les détails sur la méthodologie). Il est important de noter qu’un certain nombre d’interventions ont débuté bien avant la collecte de données de l’étude de référence. Dans les deux communes bénéficiaires, plusieurs distributions mensuelles de transfert monétaire dans le cadre des activités de création d’actifs productifs, accompagnées d’une supplémentation nutritionnelle de prévention de la malnutrition (Super céréale) ont été réalisées: à Chadakori, trois vagues de distribution avaient déjà été faites, et à Dogo le nombre variaient entre une distribution et trois en fonction des sites. Ces interventions ont un impact sur l’indice de la capacité de résilience des ménages, en particulier sur le pilier accès aux filets de protection sociale. Le rapport est structuré comme suit: la section 2 présente la théorie du changement et le cadre logique du programme. La section 3 décrit la stratégie adoptée pour la collecte de données. La section 4 examine les principaux résultats de l’analyse de la résilience des ménages. La section 5 présente les résultats des tests de balances. Et enfin la section 6 conclut le rapport.
3 2 LA THÉORIE DU CHANGEMENT ET LE CADRE LOGIQUE DU PROGRAMME Cette section présente la théorie du changement derrière le projet et en lien avec l’analyse RIMA La théorie du changement décrit la manière dont l’intervention est censée produire les résultats escomptés, c’est-à-dire dans le cas de ce programme, l’amélioration de la résilience des ménages ciblés. Ces ménages sont en insécurité alimentaire, sous stress ou utilisent déjà des stratégies d’adaptation néfastes pour survivre. Le programme aura un impact positif sur la résilience des bénéficiaires à travers trois principaux axes programmatiques: hh Une meilleure disponibilité et un accès équitable à une offre alimentaire nutritive, diversifiée et stable en particulier parmi les femmes et les enfants dans les régions ciblées; hh Une meilleure gouvernance, durable et sensible au genre, des ressources productives collectives mises à disposition par les autorités et/ou autres parties prenantes dans les régions ciblées; hh De meilleures pratiques nutritionnelles, alimentaires et essentielles de la famille en termes d’hygiène alimentaire, y compris le dépistage et le traitement de la malnutrition aigüe modérée. Un accent particulier sera mis sur les aspects liés au genre ainsi que la cohérence et la coordination entre les différentes agences impliquées dans la mise en œuvre. Les trois axes programmatiques se déclinent en plusieurs résultats immédiats puis en activités (voir figure 1 pour le cadre logique). Plusieurs activités du programme ont eu un impact direct sur l’indice de capacité de résilience RCI estimé par la méthodologie RIMA2 à travers l’amélioration de l’accès aux services de base, de la possession d’actifs, l’accès aux filets de protection social et de la capacité d’adaptation des ménages. 2 Selon la méthodologie RIMA, la capacité de résilience des ménages RCI repose sur quatre piliers: l’accès aux services de base (ABS), la possession d’actifs (AST), l’accès aux filets de protection sociale (SSN) et la capacité d’adaptation. L’annexe 1 présente en détail la méthodologie et les variables utilisées pour cette analyse.
4 RAPPORT DE L’ENQUÊTE DE BASE POUR L’ÉVALUATION DE L’IMPACT DU PROGRAMME DE RÉSILIENCE DE PAM-FAO-FIDA DANS LES RÉGIONS DE MARADI ET ZINDER, NIGER Figure 1. Le cadre logique du programme Sécurité alimentaire et résilience des populations, en particulier des femmes et des enfants Disponibilité+ accès équitable à une offre Gouvernance alimentaire nutritive, diversifiée et stable durable et Meilleures pratiques nutritionnelles, sensible au genre alimentaires et essentielles de la famille des ressources en termes d’hygiène alimentaire productives collectives Meilleure Amélioration connaissance et de l’accès à une accès aux intrants alimentation Amélioration des agricoles et actifs nutritive ou Amélioration Amélioration chaines de valeur nécessaires pour distribution de des mécanismes de l’accès au pour des produits Sensibilisation une production cash pendant les communautaires dépistage agricoles nutritifs aux pratiques agricole durable chocs, et à des de planification communautaire et sensible à la filets de protection familiales et de gestion de la MAM chez nutrition sociale essentielles participatifs et les 6-59 mois sensibles au genre et les FEA • Transferts monétaires et alimentaires • Formation en techniques agricoles durables, sensible au • Assistance technique et soutien aux communautés pour genre et à la nutrition, nutrition et autres le développement d’outils de planification participative • Intrants agricoles de qualité, sensible au climat et au genre sensibles au genre et outils agricoles • Soutien au suivi et à l’opérationnalisation de comités de • Soutien au développement et/ou renforcement des gestion sensibles au genre systèmes de culture en saison pluvieuse et hors-saison • Sensibilisation et négociation du régime foncier entrepris • Promotion de pratiques et technologies agricoles innovant avec les autorités résilient au climat • Soutien technique et renforcement des capacités dans la structure organisationnelle, les directives volontaires, la gestion des terres, les clubs d’écoute • Renforcement des capacités sensibles au genre fournies • Assistance technique sensible au genre et renforcement des aux autorités compétentes (y compris le gouvernement) capacités en matière de conservation et de transformation et aux autres parties prenantes pertinentes sur les outils durables des produits agricoles et de l’élevage d’évaluation et de planification au niveau régional et • Assistance technique sensible au genre et renforcement communautaire des capacités de commercialisation de la production agricole et pastorale • Les travailleurs communautaires identifiés et formés sur le dépistage du PB, les pratiques familiales essentielles et la • Programmes d’alimentation scolaire sensibles au genre communication efficace et à la nutrition et activités complémentaires telles que • Elaboration et mise en œuvre d’un plan de communication les jardins scolaires mis en œuvre dans les écoles ciblées pour les pratiques familiales essentielles • Assistance alimentaire et suppléments nutritionnels pour • Sensibilisation et de renforcement des capacités sur les enfants âgés de 6 à 23 mois et les FEA durant la période les aliments riches en micronutriments disponibles de soudure localement, la prévention de la malnutrition et les • Renforcement des capacités en matière de nutrition pour techniques culinaires les élèves et les enseignants dans les écoles ciblées • Soutien consultatif fourni aux travailleurs communautaires et aux agents de santé de l’État sur des sujets liés à la nutrition • Campagnes de sensibilisation sur les lacunes dans l’apport nutritif • Soutien à la prise en charge communautaire de la malnutrition modérément aiguë chez les enfants âgés de 6 à 59 mois et les FEA souffrant de malnutrition • Soutien au dépistage communautaire de la malnutrition et orientation des enfants âgés de 6-59 mois et FEA En effet, l’accès aux services de base (ABS) devrait être positivement influencé par les transferts monétaires et alimentaires, et l’assistance technique sensible au genre et le renforcement des capacités de commercialisation de la production agricole et pastorale; a distribution d’intrants agricoles de qualité, sensible au climat et au genre, et d’outils agricoles devraient influencer positivement le pilier possession d’actifs (AST) des ménages; l’accès aux filets de protection
5 Chapitre 2 – La theorie du changement et le cadre logique du programme Tableau 2. Lien entre le cadre logique du programme et les piliers/variables RIMA Pilier / Sécurité Variables alimentaire RIMA Meilleure connaissance, accès aux intrants agricoles et actifs nécessaires pour une production agricole durable et sensible à la nutrition Transferts monétaires et SSN Transferts monétaires et alimentaires alimentaires reçus pour la création d'actifs Accès aux infrastructures de ABS base (sociales et autres) Formation en techniques agricoles Sécurité durables, sensible au genre et à la alimentaire et SCA et SDAM nutrition nutritionnelle AST Indice de richesse agricole Intrants agricoles de qualité sensible au climat et au genre, et outils agricoles Montant des transferts en SSN intrants productifs reçus, USD Soutien au développement et/ou Indice de diversification des renforcement des systèmes de culture en AC cultures? saison pluvieuse et hors-saison Promotion de pratiques et technologies Indice de diversification des AC agricoles innovant résilient au climat cultures? Disponibilité et accès équitable Amélioration des chaines de valeur pour des produits agricoles nutritifs à une offre Assistance technique sensible au genre Sécurité alimentaire et renforcement des capacités en matière alimentaire et Dépenses alimentaires nutritive, de conservation et de transformation nutritionnelle diversifiée et durables des produits agricoles et de stable l'élevage AST Indice de richesse Assistance technique sensible au Accès aux autres genre et renforcement des capacités ABS infrastructures de base de commercialisation de la production (marché, transport, banque) agricole et pastorale Amélioration de l’accès à une alimentation nutritive ou distribution de cash pendant les chocs, et à des filets de protection sociale Programmes d'alimentation scolaire Accès aux services sociaux de ABS sensibles au genre et à la nutrition et base (éducation et santé) activités complémentaires telles que les Sécurité jardins scolaires mis en œuvre dans les alimentaire et SCA et SDAM écoles ciblées nutritionnelle Montant des transferts Assistance alimentaire et suppléments SSN alimentaires reçus, USD nutritionnels pour les enfants âgés de 6 à 23 mois et les FEA durant la Sécurité période de soudure alimentaire et SCA et SDAM nutritionnelle Renforcement des capacités en matière Sécurité de nutrition pour les élèves et les alimentaire et SCA et SDAM enseignants dans les écoles ciblées nutritionnelle Gouvernance Amélioration des mécanismes communautaires de planification durable et et de gestion participatifs et sensibles au genre sensible au genre des ressources Sensibilisation et négociation du régime productives AST Terre cultivée (ha) foncier entrepris avec les autorités collectives Meilleures Sensibilisation aux pratiques familiales essentielles pratiques Les travailleurs communautaires nutritionnelles, identifiés et formés sur le dépistage du alimentaires ABS WASH PB, les pratiques familiales essentielles et essentielles et la communication efficace de la famille en Elaboration et mise en œuvre d'un plan matière d’hygiène de communication pour les pratiques ABS WASH alimentaire familiales essentielles Notes: Filets de Sécurité Sociale (SSN), Capacité d’Adaptation (AC), Accès aux Services de Base (ABS), Possession d’Actifs (AST), Femmes Enceintes Allaitantes (FEA), Score de Consommation Alimentaire (SCA), Score de Diversification Alimentaire des Ménages (SDAM), Eau, assainissement et hygiène (WASH)
6 RAPPORT DE L’ENQUÊTE DE BASE POUR L’ÉVALUATION DE L’IMPACT DU PROGRAMME DE RÉSILIENCE DE PAM-FAO-FIDA DANS LES RÉGIONS DE MARADI ET ZINDER, NIGER sociale (SSN) devrait potentiellement être impacté par l’assistance alimentaire et les suppléments nutritionnels pour les enfants âgés de 6 à 23 mois et les femmes enceintes et allaitantes (FEA) durant la période de soudure; et enfin le soutien au développement et/ou le renforcement des systèmes de culture en saison pluvieuse et hors-saison ou encore la promotion de pratiques et technologies agricoles innovant résilient au climat devraient améliorer la capacité d’adaptation (AC) des ménages. Le tableau 2 résume toutes les activités qui pourraient potentiellement avoir un effet sur les piliers de la résilience des ménages et les indicateurs de sécurité alimentaire et nutritionnelle utilisés dans l’analyse.
7 3 LA STRATÉGIE ADOPTÉE POUR LA COLLECTE DE DONNÉES Cette section présente la stratégie adoptée pour la collecte des données de l’enquête de base La collecte de données dans le cadre de cette enquête de base a été menée dans quatre communes: Chadakori et Dogo qui bénéficient du programme, et Dan Goulbi et Bande, les deux communes non bénéficiaires. L’analyse de ces données permet de dresser la situation de référence des indicateurs d’impact du programme, dont entre autres l’indice de la capacité de résilience des ménages, tout en ayant à l’esprit la limitation principale de l’étude qui est le début de certaines activités de distribution de transfert monétaire et alimentaire bien avant la collecte de données. L’Institut National de la Statistique était en charge de la collecte de données sur le terrain, avec l’appui technique des trois agences basées à Rome et de l’Initiative 3N (Les Nigériens Nourrissent les Nigériens). L’enquête de base est réalisée selon une approche mixte combinant les méthodes quantitatives et qualitatives de collecte de données. La collecte de données a été faite à partir de questionnaires et de guides d’entretien administrés au niveau communautaire, au niveau du ménage et aux femmes. Ces questionnaires ont été développés par l’INS, la FAO et le PAM. Les données utilisées dans l’analyse RIMA sont essentiellement les données collectées auprès des ménages. Ces données mettent l’accent sur: les caractéristiques des ménages y compris les moyens de production dont ils disposent; la sécurité alimentaire; les mesures anthropométriques des enfants et les pratiques familiales essentielles; l’accessibilité à un approvisionnement alimentaire nutritif, diversifié, durable et amélioré pour les populations en particulier les femmes et les enfants; les pratiques agricoles, les chocs subis et leur impact sur la vulnérabilité et la résilience des ménages; l’accès et l’utilisation des services d’éducation (alimentation scolaire); l’accès à l’eau potable et à l’assainissement; l’accès et l’utilisation des mesures de protection sociale des plus défavorisés. Ces données de base seront utilisées pour guider la planification et servir de base à la mise en place d’un système de suivi et évaluation participatif permettant de documenter les bonnes pratiques et les leçons apprises de la mise en œuvre du projet.
8 RAPPORT DE L’ENQUÊTE DE BASE POUR L’ÉVALUATION DE L’IMPACT DU PROGRAMME DE RÉSILIENCE DE PAM-FAO-FIDA DANS LES RÉGIONS DE MARADI ET ZINDER, NIGER La collecte de données a eu lieu du 17 mai au 2 juin 2018, à la suite de la formation des énumérateurs supervisée par l’INS et les trois agences basées à Rome. Au total, 2 300 ménages ont été interviewés (tableau 3). Deux autres enquêtes seront menées à la troisième année et vers la fin du programme c’est-à-dire à la cinquième année de la mise en œuvre. Ces deux enquêtes seront menées en utilisant la même méthodologie et les mêmes indicateurs que l’enquête de base et durant les mêmes saisons. Les résultats des deux enquêtes serviront à mettre en évidence les changements induits par le programme sur les bénéficiaires. Tableau 3. Répartition des ménagés enquêtés Nombre Communes de ménages Dan Goulbi Comparaison 591 Maradi Chadakori Bénéficiaire 557 Bande Comparaison 551 Zinder Dogo Bénéficiaire 601 Total 2 300
9 4 LES PRINCIPAUX RÉSULTATS DE L’ANALYSE DE LA RÉSILIENCE DES MÉNAGES Cette section présente les principaux résultats de l’analyse de la résilience des ménages dans les quatre communes où la collecte de données a eu lieu. L’analyse de l’indice de la capacité de résilience des ménages permet d’expliquer pourquoi et comment certains ménages font face mieux que d’autres aux chocs et aux facteurs de stress. Les paragraphes suivants présentent les principaux résultats et messages clés à tirer de cette analyse: quels sont les ménages le plus dans le besoin? A quels endroits doivent se concentrer les investissements? Quelles dimensions de la résilience doivent être soutenues? Quels sont les principaux facteurs déterminants du rétablissement de la sécurité alimentaire? Dans le cadre plus spécifique de cette enquête de base, la réponse à ces questions permet de donner éventuellement des recommandations pouvant être utilisées dans la mise en œuvre du programme afin d’en améliorer l’impact. LES MÉNAGES LES MOINS RÉSILIENTS Les ménages les moins résilients vivent dans la commune de Bande, à Zinder comme illustré par la figure 2. En plus d’avoir des indicateurs de sécurité alimentaire faibles, les ménages de Bande ont également une faible couverture/accès aux filets de protection sociale, dimension essentielle dans la détermination de la capacité de résilience des ménages dans les quatre communes comme discuté plus bas. Ensuite suivent les ménages de Chadakori et ceux de Dan Goulbi à Maradi, qui ont une capacité de résilience sensiblement égale. Dogo vient en tête avec la capacité de résilience la plus élevée. L’analyse en fonction de l’occupation du chef de ménage indique, sans surprise, que les ménages dirigés par des élèves ou étudiants, par des personnes exerçant des travaux ménagers et celles sans occupation sont les moins résilients.3 3 Les ménages sont en majorité dirigés par des chefs exerçant dans le secteur de l’agriculture (72,3 pour cent), ensuite dans le secteur du petit commerce (8,3 pour cent), ceux sans emplois (8,1 pour cent) et ceux avec des travaux journaliers (6,4 pour cent). Les ménages dirigés par des élèves ou étu-diants, par des personnes exerçant des travaux ménagers, et ceux dans l’administration et les entrepreneurs et grands commerçants restent minoritaires, et composent respectivement 0,4 pour cent, 0,5 pour cent et 0,1 pour cent de l’échantillon.
10 RAPPORT DE L’ENQUÊTE DE BASE POUR L’ÉVALUATION DE L’IMPACT DU PROGRAMME DE RÉSILIENCE DE PAM-FAO-FIDA DANS LES RÉGIONS DE MARADI ET ZINDER, NIGER Figure 2. L’indice de la capacité de résilience RCI par commune 50 45 40 37,74 35 28,84 30 27,57 25 19,95 20 15 10 5 0 Dangoulbi Chadakori Bande Dogo Source: Calcul des auteurs Figure 3. Indice de la capacité de résilience par occupation du chef de ménage 50 45 41,13 41,55 40 35 31,89 31,81 31,94 28,64 29,51 30 27,79 25,44 25 22,60 21,99 20 15 10 5 Agriculture Petit Bûcheron Travaux Sans Commerçant/ commerce domestiques occupation entrepreneur Elevage Artisan Elève/ Travail Administration Etudiant journalier privée et publiqu Source: Calcul des auteurs Il est à noter que, les deux dernières catégories sont en majorité des ménages dirigés par des femmes. Cela contribue à expliquer pourquoi la capacité de résilience des ménages dirigés par des femmes (26,6) est moins élevée que celle des ménages dirigés par des hommes (29,3). Les ménages dont les chefs de famille exercent dans le secteur de l’agriculture représentent environ 72 pour cent des ménages. En dépit d’une meilleure possession d’actifs, leur capacité de
11 Chapitre 4 – Les principaux resultats de l’analyse de la résilience des ménages résilience reste relativement faible (28,6), comparée aux catégories ayant la capacité la plus élevée (chefs de ménage exerçants dans l’administration et les commerçants et entrepreneurs), du fait de leur plus faible accès aux services de base et aux filets de protection sociale et leur faible capacité d’adaptation. De plus, du fait de la nature de leurs activités, ils sont plus exposés aux aléas climatiques et autres chocs venant de la nature, tels que la sécheresse et les pluies irrégulières (voir figure 3 pour l’indice RCI par occupation du chef de ménage). LES DIMENSIONS DE LA RÉSILIENCE QUI DOIVENT ÊTRE SOUTENUES L’indice de la capacité de résilience (RCI) repose sur quatre piliers qui constituent les dimensions de la résilience. Plus la dimension est corrélée avec le RCI, plus elle est importante pour le renforcement de la capacité de résilience du ménage. La figure 4 présente la corrélation entre les piliers de la résilience et le RCI au niveau des quatre communes. Les filets de protection sociale constituent le pilier le plus important dans la détermination de la capacité de résilience dans toutes les quatre communes. Les deux communes bénéficiaires (Chadakori et Dogo), ont un schéma similaire. Les filets de protection sociale et l’accès aux actifs sont les deux piliers les plus importants dans ces deux communes. A Dan Goulbi, les filets de protection sociale demeure le plus important. A l’exception de Dan Goulbi, l’importance de l’accès aux services de base est moindre comparé aux autres piliers. Figure 4. La corrélation entre les piliers de la résilience et le RCI Les quatre communes Dan Goulbi Chadakori ABS ABS AC AST AC AST AC AST 0,25 0,25 0,5 0,5 0,75 0,75 1 1 SSN SSN Bande Dogo ABS ABS AC AST AC AST 0,25 0,25 0,5 0,5 0,75 0,75 1 1 SSN SSN Source: Calcul des auteurs LA VULNÉRABILITÉ FACE AUX CHOCS Plus de 66 pour cent des ménages ont déclaré avoir subi au moins un choc durant les douze derniers mois. Ce taux est le plus élevé à Dan Goulbi (70 pour cent). Les mauvaises récoltes représentent de loin le choc le plus fréquent dans les quatre communes: 48 pour cent des ménages ont déclaré avoir été touchés par ce choc à Dan Goulbi, 40 pour cent à Chadakori,
12 RAPPORT DE L’ENQUÊTE DE BASE POUR L’ÉVALUATION DE L’IMPACT DU PROGRAMME DE RÉSILIENCE DE PAM-FAO-FIDA DANS LES RÉGIONS DE MARADI ET ZINDER, NIGER 26 pour cent à Bande et 37 pour cent à Dogo. Ensuite vient la hausse du prix des produits alimentaires, qui concerne 19 pour cent des ménages (28 pour cent à Dan Goulbi, 17 pour cent à Chadakori, 20 pour cent à Bande et 12 pour cent à Dogo). Etonnamment, la sécheresse est un des chocs les moins cités par les ménages. En effet, à peine 8 pour cent des ménages ont déclaré en avoir été victime. Le taux est même très faible à Dogo où il est de 3 pour cent. D’autres études, notamment en Mauritanie et au Niger, ont également mis en évidence le fait que les ménages dans des régions pourtant exposées à la sécheresse, ne déclarent que peu la sécheresse comme un choc ayant un impact négatif (Catholic relief services, 2013; FAO, 2018). L’explication probable est que, du fait de la fréquence des sécheresses, les ménages s’habituent aux chocs et finissent par percevoir les sécheresses comme une «situation normale», et d’autres chocs extrêmes, conséquences ou non de la sécheresse, comme des «chocs» (FAO, 2018). L’annexe 4 (tableau A5) présente la proportion des ménages touchés par les différents chocs. L’impact des chocs sur les indicateurs de sécurité alimentaire et l’indice de résilience a été estimé. Les résultats sont résumés dans les tableau 4 et tableau 5. Seuls les chocs qui ont un impact statistiquement significatif sont présentés. Concernant l’analyse de la sécurité alimentaire (tableau 4), la hausse des prix des produits alimentaires a un impact négatif et significatif sur les dépenses alimentaires. L’impact sur le SCA et le SDAM ne devient négatif et significatif que lorsque la hausse des prix est associée à de mauvaises récoltes. La perte de terre a un impact négatif sur tous les 3 indicateurs, mais l’impact n’est significatif que pour le SCA et le SDAM. Les maladies graves d’un membre du ménage ont également un impact négatif sur les dépenses alimentaires, étant donné les coûts que la maladie pourrait entrainer. Par contre, l’impact positif des maladies sur le SCA et le SDAM mérite d’être creusé davantage. La stratégie mise en œuvre le plus souvent par les ménages pour faire face à ce choc est le recours à l’aide des parents et amis. Les maladies pourraient être à l’origine du déclenchement de mécanismes de soutien qui aideraient le ménage à faire face au choc. Une recherche qualitative serait un plus pour comprendre ce qui se passe. L’impact de la sécheresse sur le SDAM est positif et significatif à 5 pou cent, ce qui est surprenant. Cela pourrait s’expliquer par une meilleure capacité d’adaptation des ménages étant donné la récurrence des sécheresses comme discuté précédemment. L’indice du pilier Capacité d’adaptation AC des ménages ayant déclaré avoir subi les conséquences négatives de la sécheresse est d’ailleurs plus élevé que celui des ménages n’ayant pas déclaré avoir subi ce choc, et cette différence est statistiquement significative. Lorsque les stratégies d’adaptation déclarés par les ménages à la suite d’une sécheresse sont analysées, il s’avère que plus de 60% des ménages ont adopté d’autres moyens d’existence susceptibles d’avoir un impact positif sur le SDAM (par exemple travailler pour acheter de la nourriture, dépendre de l’artisanat, vendre du bois de chauffage). De plus, l’impact financier de la sécheresse est en moyenne moins important que celui d’autres chocs tels que la perte de terre ou les mauvaises récoltes. Concernant l’analyse des effets des chocs sur la capacité de résilience (tableau 5), la perte de terre a un impact important et statistiquement significatif sur le RCI. Par contre, la hausse des prix des produits alimentaires et les mauvaises récoltes n’ont d’impact négatif que lorsque le ménage les subit en même temps (voir variable d’interaction).
13 Chapitre 4 – Les principaux resultats de l’analyse de la résilience des ménages Tableau 4. Effet des chocs sur les indicateurs de sécurité alimentaire Dépenses par Chocs SCA SDAM habitant (log) 0,015 (0,088) -1,356 Inondations (0,839) -0,199 (0,121) 0,016 (0,109) -0,142 Sécheresse (1,040) 0,328** (0,150) -0,188** (0,086) 0,909 Hausse du prix des produits alimentaires (0,817) 0,603*** (0,118) -0,341*** (0,113) 4,367*** Maladies graves (1,073) 0,121*** (0,155) Interaction entre augmentation des prix des produits 0,114 (0.138) -4,578*** agroalimentaires et mauvaises récoltes (1,315) -0,719*** (0,190) -0,092 (0,149) -3,456** Perte de terre (1,415) -0,574*** (0,204) Observations 2 300 2 300 2 300 R-carré 0,181 0,228 0,258 Notes: *** et ** indiquent repectivement le niveau de significativité de 1% et 5% des coefficients. Score de Consommation Alimentaire (SCA), Score de Diversité Alimentaire Minimale-femme (SDAM). Les caractéristiques du ménage sont utilisées comme variables de contrôle. Lesr erreurs standards sont entre parenthèses. Tableau 5. Effet des chocs sur la capacité de résilience Chocs RCI 4,840*** Hausse des prix des produits alimentaires (1,265) 3,305*** Mauvaises récoltes (0,939) -7,484*** Interaction entre augmentation des prix des produits agroalimentaires et mauvaises récoltes (2,014) -5,836*** Perte de terre (2,203) Observations 2 300 R-carré 0,282 Notes: ***, ** et * indiquent repectivement le niveau de significativité de 1%, 5% et 10% des coefficients. Les caractéristiques du ménages sont utilisées comme variables de contrôle. LES PRINCIPAUX FACTEURS DÉTERMINANTS DU RÉTABLISSEMENT DE LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE Certaines variables dans l’analyse s’avèrent être plus déterminantes que d’autres dans la détermination de la sécurité alimentaire (voir l’annexe 4, tableau A 7 pour les résultats complets des régressions). C’est le cas des variables d’accès aux filets de protection sociale. En effet, le montant des transferts monétaires reçus, la valeur des transferts alimentaires reçus et les transferts privés reçus ont un impact positif sur la sécurité alimentaire. L’accès aux services WASH, la possession de bétail, le fait de posséder son logement et la diversification des cultures contribuent également à améliorer le niveau de sécurité alimentaire des ménages. Un processus de prise de décision conduit par l’élite ou le chef du village a un impact négatif et significatif sur les dépenses alimentaires du ménage.
14 RAPPORT DE L’ENQUÊTE DE BASE POUR L’ÉVALUATION DE L’IMPACT DU PROGRAMME DE RÉSILIENCE DE PAM-FAO-FIDA DANS LES RÉGIONS DE MARADI ET ZINDER, NIGER Par contre, un processus inclusif a un impact positif sur le SCA et le SDAM, mais négatif sur les dépenses alimentaires. La diversification des sources de revenu a, quant à elle, un impact insignifiant (dépenses alimentaires) sinon négatif (SCA et SDAM) sur les indicateurs de sécurité alimentaire. Lorsque les données sont analysées de plus près, il s’avère que les ménages ayant des sources de revenu diversifiées sont les plus vulnérables. Environ 73 pour cent de ces ménages ont à leur tête soit des étudiants/élèves, soit des personnes sans occupation.
15 5 LES TESTS DE BALANCE Cette section présente les résultats des tests de balance faits sur l’indice de résilience (RCI), les piliers de résilience, et les variables des piliers de la résilience, entre le groupe contrôle et le groupe de traitement. L’objectif de cette section est de comparer les ménages bénéficiaires et les ménages du groupe de comparaison, afin de déterminer si les deux groupes sont similaires ou non en termes de capacité de résilience. La comparaison est faite pour l’indice de la capacité de résilience (RCI), les quatre piliers de la résilience et les variables utilisées pour estimer les piliers de la résilience. En plus de la distinction bénéficiaires/groupe de comparaison, la comparaison est faite également par région et par genre du chef de ménage. La comparaison par région donne quatre groupes distincts qui sont: hh Deux groupes bénéficiaires: hh Les ménages de Chadakori dans la région de Maradi hh Les ménages de Dogo dans la région de Zinder hh Deux groupes de comparaison: hh Les ménages de Dan Goulbi dans la région de Maradi hh Les ménages de Bande dans la région de Zinder La comparaison par genre du chef de ménage permet de mettre en évidence la différence entre les ménages dirigés par une femme et ceux dirigés par un homme dans notre échantillon encore une fois en termes de capacité de résilience, de piliers de la résilience et de variables utilisées pour l’estimation des piliers de la résilience. La comparaison est faite également entre les ménages dirigés par une femme dans les deux régions, par groupe bénéficiaire versus (vs) groupe de comparaison. Cela donne les groupes de comparaison suivants: hh La comparaison par genre du chef de ménage: hh Les ménages dirigés par une femme vs un homme à Chadakori hh Les ménages dirigés par une femme vs un homme à Dan Goulbi hh Les ménages dirigés par une femme vs un homme à Dogo hh Les ménages dirigés par une femme vs un homme à Bande
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