Présentation de la séquence

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Présentation de la séquence
Présentation de la séquence
• Niveau : 4ème
• Objectifs généraux : lire une œuvre intégrale d’un grand auteur du XIXème ;
  travailler sur le rôle de la description dans le récit
• Place du diaporama dans la séquence :
         Le diaporama guide la lecture des élèves (il est consultable sur l’ENT) :
         1. à chaque partie sont associées des questions à faire à la maison pour
            avancer progressivement dans l’œuvre ;
         2. des résumés permettent aux élèves de passer quelques pages plus
            difficiles ;
         3. une introduction donne des repères sur l’œuvre et sur le contexte
            historique ;
         4. Enfin, des œuvres picturales permettent aux élèves de visualiser
            certains aspects du récit.
         Transformé en paperboard, il est le support de l’analyse de texte sur TBI.
                                                                                      1
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• Documents d’accompagnement : tous les questionnaires et tous les extraits sont
  donnés photocopiés pour ne pas pénaliser les élèves ne disposant pas d’internet. Ces
  feuilles seront aussi le support de l’analyse de textes.

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Présentation de la séquence
• Déroulement de la séquence :
  Séance          Dominante                                              Titre / Objectif
                                    Titre : Présentation de la séquence et de l’œuvre (diapos 4 et 5)
    1              Lecture
                                    Objectif : donner des éléments de compréhension de l’œuvre
                                    Titre : Portrait de famille – L’incipit (p 44) (diapos 6 et 7)
    2              Lecture          Objectif : étudier l’organisation d’un portrait de famille
                                    Titre : Écrire un portrait de famille
    3         expression / images   Objectif : choisir un portrait (tableau) pour en faire une description
                                    Titre : Les expansions du nom et l’apposition
    4            Grammaire          Objectif : revoir les différentes manières d’enrichir le nom
                                    Titre : L’atelier du peintre Servin (p 55 à 57) (diapos 8 et 9)
    5              Lecture          Objectif : comprendre comment s’organise la description d’un lieu
                                    Titre : Les connecteurs spatiaux
    6            Grammaire          Objectif : revoir les groupes de mots pour organiser une description
                                    Titre : Portrait de famille : 15 ans après (p 91, 93, 96) (diapos 12, 13 et 14)
    7              Lecture
                                    Objectif : comprendre la fonction symbolique du portrait chez Balzac
                                    Titre : Les accords dans le groupe nominal
    8            Grammaire          Objectif : revoir toutes les difficultés orthographiques liées au GN
                                    Titre : La déchéance des héros (p 121-122, p 127-129, p 137) (diapos 17, 18, 19)
    9              Lecture
                                    Objectif : montrer comment la description se met au service du récit
                                    Titre : Rédiger un portrait subjectif (diapo 10)
   10              Écriture         Objectif : réinvestir les notions de la séquence et travailler le vocabulaire

Précision : L’ensemble des activités proposées dans le diaporama n’ont pu être menée en classe
(analyse des tableaux annexes), mais chaque tableau a permis aux élèves de recréer l’atmosphère
de l’histoire.                                                                                  3
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La Vendetta, Honoré de Balzac (1830)

                Ce roman fait partie du vaste projet de Balzac,
                La comédie humaine, dans les Scènes de la vie
                privée. L’histoire se déroule à Paris sous La
                Restauration après la chute de Napoléon.

                 Les personnages principaux sont :
                 •   Bartholoméo di Piombo, vieux compatriote de
                     Napoléon.
                 •   Ginevra di Piombo, la fille de Bartholoméo di
                     Piombo
                 •   Amélie Thirion, rivale de Ginevra en peinture
                 •   Servin, le maître de peinture de Ginevra
                 •   Luigi Porta, amant de Ginevra
                 •   Mme Servin, femme de Servin

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Comprendre le contexte historique
     Chronologie
     1769 > Naissance de Napoléon Bonaparte en Corse.
     1789 > Révolution française.                                            « Cet officier eut beau représenter
     1795 > Arrivée de Bonaparte au pouvoir : le Directoire.                 à Bartoloméo qu’on ne voyait pas
     1796 – 1797 > La campagne d’Italie.                                     le Premier consul sans lui avoir
     1799 > Bonaparte, premier consul.                                       préalablement demandé par écrit
     1804 > Napoléon sacré empereur.                                         une audience, l’étranger voulut
     1814 > Fin de l’Empire. Napoléon exilé à l’île d’Elbe.                  absolument que le militaire allât
     Rétablissement de la monarchie des Bourbons :                           prévenir Bonaparte. » ( p 49)
     Louis XVIII, roi de France (1ère Restauration)
     1815
     Mars > Retour de Napoléon au pouvoir (les Cent-Jours).                  « A travers la crevasse, elle avait
     Juin > Défaite de Napoléon à Waterloo.                                  entrevu l’aigle impériale et, sur un
     Juillet > Retour de Louis XVIII : Seconde Restauration.                 lit de sangles faiblement éclairé, la
                                                                             figure d’un officier de la Garde, Elle
                                                                             devina tout : Servin cachait un
« […] il est nécessaire d’ajouter que                                        proscrit. » (p 67)
cette scène avait lieu vers la fin du
mois de juillet 1815, Le second
retour des Bourbons venait de
troubler bien des amitiés qui               « Il peignit en traits de feu le grand désastre de Waterloo. » (p 82)
avaient résisté au mouvement de
la première restauration. » (p 61)
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Partie I : p 47 à 83
p 47 à 54 : L’arrivée à Paris
Questions d’accompagnement de la lecture :
Lisez les pages 47 à 54 puis répondez aux questions suivantes sur une copie double présentée.
1) Où la scène se déroule-t-elle ?
2) Quand la scène a-t-elle lieu ?
3) Comment s’appelle « l’étranger » ? A qui veut-il parler ?
4) D’où vient-il ?
5) Pourquoi Piombo a-t-il tué tous les Porta ?
6) Comment s’appelle l’acte qu’il a commis ?
7) Comment va-t-il vivre avec sa famille à Paris?

                                                « En 1800, vers la fin du mois d’octobre, un étranger,
                                                suivi d’une femme et d’une petite fille, arriva devant
 Palais des                                     les Tuileries à Paris, et se tint assez longtemps auprès
 Tuileries                                      des décombres d’une maison récemment démolie, à
                                                l’endroit où s’élève aujourd’hui l’aile commencée qui
                                                devait unir le château de Catherine de Médicis au
                                                Louvre des Valois. » (p 47)                              6
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Portrait de famille
       Quelle impression se dégage de cette description ?

Il resta là, debout, les bras croisés, la tête inclinée et la relevait parfois pour
regarder alternativement le palais consulaire, et sa femme assise auprès de
lui sur une pierre. Quoique l’inconnue parût ne s’occuper que de la petite
fille âgée de neuf à dix ans dont les longs cheveux noirs étaient comme un
amusement entre ses mains, elle ne perdait aucun des regards que lui
adressait son compagnon. Un même sentiment, autre que l’amour, unissait
ces deux êtres, et animait d’une même inquiétude leurs mouvements et
leurs pensées. La misère est peut-être le plus puissant de tous les liens. Cette
petite fille semblait être le dernier fruit de leur union. L’étranger avait une de
ces têtes abondantes en cheveux, larges et graves, qui se sont souvent
offertes au pinceau des Carraches. Ces cheveux si noirs étaient mélangés              Frontispice de La Vendetta, 1852
d’une grande quantité de cheveux blancs. Quoique nobles et fiers, ses traits
avaient un ton de dureté qui les gâtait. Malgré sa force et sa taille droite, il
paraissait avoir plus de soixante ans. Ses vêtements délabrés annonçaient
qu’il venait d’un pays étranger. Quoique la figure jadis belle et alors flétrie de
la femme trahît une tristesse profonde, quand son mari la regardait elle
s’efforçait de sourire en affectant une contenance calme. La petite fille restait
debout, malgré la fatigue dont les marques frappaient son jeune visage hâlé
par le soleil. Elle avait une tournure italienne, de grands yeux noirs sous des
sourcils bien arqués ; une noblesse native, une grâce vraie. Plus d’un passant
se sentait ému au seul aspect de ce groupe dont les personnages ne faisaient
aucun effort pour cacher un désespoir aussi profond que l’expression en était
simple ; (p 47-48)
                                                                                         Annibal Carrache (1560-1609),
                                                                                                                     7
                                                                                         Tête d’un vieil homme, Florence,
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p 54 à 64 : L’atelier du peintre Servin
Le narrateur nous présente l’atelier du peintre Servin qui propose des leçons de peinture aux
jeunes filles de bonne société. Il nous décrit ensuite son atelier (p 55-57), La scène se passe au
mois de juillet 1815. des jeunes filles, réparties en deux groupes rivaux, les Bourgeoises d’un
côté, les Ultras de l’autres se trouvent devant leur chevalet et attendent la venue de deux
personnes : le maître Servin et la reine de l’atelier, Ginevra Piombo. Profitant de ce retard, Mlle
Thirion, monarchiste qui hait Ginevra qui ne cache pas son admiration pour Napoléon, déplace
le chevalet de sa rivale. Elle manifeste ainsi sa jalousie pour l’élève la plus douée de l’atelier
(portrait p 63-64).

                                                          L’atelier du peintre Abel de Pujol, Adrienne Marie
                                                          Grandpierre-Deverzy (1798-1869)

                                                                Suivez le lien en cliquant sur l’image. Il
                                                               vous mènera à un site de ressources sur
                                                                 lequel vous pourrez agrandir l’image.
                                                               Une animation vous permettra aussi de
                                                                mieux comprendre la composition du
                                                                tableau. En bonus, l’extrait de la page
                                                                           suivante en audio !

                                                                                                               8
Présentation de la séquence
Il avait poussé le scrupule de ses précautions jusque dans l’ordonnance du local où étudiaient ses écolières. L’entrée
du grenier qui régnait au-dessus de ses appartements avait été murée. Pour parvenir à cette retraite, aussi sacrée
qu’un harem, il fallait monter par un escalier pratiqué dans l’intérieur de son logement. L’atelier, qui occupait tout le
comble de la maison, offrait ces proportions énormes qui surprennent toujours les curieux quand, arrivés à soixante
pieds du sol, ils s’attendent à voir les artistes logés dans une gouttière. Cette espèce de galerie était profusément
éclairée par d’immenses châssis vitrés et garnis de ces grandes toiles vertes à l’aide desquelles les peintres
disposent de la lumière. Une foule de caricatures, de têtes faites au trait, avec de la couleur ou la pointe d’un
couteau, sur les murailles peintes en gris foncé, prouvaient, sauf la différence de l’expression, que les filles les plus
distinguées ont dans l’esprit autant de folie que les hommes peuvent en avoir. Un petit poêle et ses grands tuyaux,
qui décrivaient un effroyable zigzag avant d’atteindre les hautes régions du toit, étaient l’infaillible ornement de cet
atelier. Une planche régnait autour des murs et soutenait des modèles en plâtre qui gisaient confusément placés, la
plupart couverts d’une blonde poussière. Au-dessous de ce rayon, çà et là, une tête de Niobé pendue à un clou
montrait sa pose de douleur, une Vénus souriait, une main se présentait brusquement aux yeux comme celle d’un
pauvre demandant l’aumône, puis quelques écorchés jaunis par la fumée avaient l’air de membres arrachés la veille
à des cercueils ; enfin des tableaux, des dessins, des mannequins, des cadres sans toiles et des toiles sans cadres
achevaient de donner à cette pièce irrégulière la physionomie d’un atelier que distingue un singulier mélange
d’ornement et de nudité, de misère et de richesse, de soin et d’incurie. Cet immense vaisseau, où tout paraît petit
même l’homme, sent la coulisse d’opéra ; il s’y trouve de vieux linges, des armures dorées, des lambeaux d’étoffe,
des machines ; mais il y a je ne sais quoi de grand comme la pensée : le génie et la mort sont là ; la Diane ou l’Apollon
auprès d’un crâne ou d’un squelette, le beau et le désordre, la poésie et la réalité, de riches couleurs dans l’ombre, et
souvent tout un drame immobile et silencieux. Quel symbole d’une tête d’artiste ! (p 55 à 57)

   1)   Nommez les trois caractéristiques de l’atelier auxquelles renvoient les passages en couleur.
   2)   Retrouvez-vous ces caractéristiques dans le tableau de la page précédente.
   3)   Quel sens a le mot « retraite » (l. 2) dans le texte ? Relevez dans le texte le champ lexical
        correspondant.
   4)   « le beau et le désordre » (l. 20) : faites un tableau à deux colonnes et relevez au moins cinq
        citations pour illustrer « le beau » et pour illustrer « le désordre ».
   5)   De quoi cet atelier est-il le symbole selon le narrateur?                                                   9
Présentation de la séquence
A savoir : Il s’agit du portrait de Ginevra
                            de’ Benci peint par Leonard de Vinci              Portrait de Ginevra
                            vers 1474, Or cette femme a épousé un
                            homme prénommé Luigi. Balzac s’est
                                                                          « On eût dit d’une reine dans sa cour. »
                            sans doute inspiré de ce portrait.

                            De toutes les jeunes filles venues jusqu’alors dans l’atelier de Servin, elle était
                            la plus belle, la plus grande et la mieux faite. Sa démarche possédait un
                            caractère de noblesse et de grâce qui commandait le respect. Sa figure
                            empreinte d’intelligence semblait rayonner, tant y respirait cette animation
                            particulière aux Corses et qui n’exclut point le calme. Ses longs cheveux, ses
                            yeux et ses cils noirs exprimaient la passion. Quoique les coins de sa bouche
                            se dessinassent mollement et que ses lèvres fussent un peu trop fortes, il s’y
La dame à l’hermine, 1475   peignait cette bonté que donne aux êtres forts la conscience de leur force.
                            Par un singulier caprice de la nature, le charme de son visage se trouvait en
                            quelque sorte démenti par un front de marbre où se peignait une fierté
                            presque sauvage, où respiraient les mœurs de la Corse. Là était le seul lien
                            qu’il y eût entre elle et son pays natal : dans tout le reste de sa personne, la
                            simplicité, l’abandon des beautés lombardes séduisaient si bien qu’il fallait ne
                            pas la voir pour lui causer la moindre peine. Elle inspirait un si vif attrait que,
                            par prudence, son vieux père la faisait accompagner jusqu’à l’atelier. Le seul
                            défaut de cette créature véritablement poétique venait de la puissance même
                            d’une beauté si largement développée : elle avait l’air d’être femme. Elle
                            s’était refusée au mariage, par amour pour son père et sa mère, en se sentant
                            nécessaire à leurs vieux jours. (p 63-64)

                                         1)    A quoi les deux couleurs du portrait correspondent-elles ?
                                         2)    Associez un trait de caractère à chacun des détails physiques
                                               suivants : la figure, les cheveux, les cils et les yeux.
                                         3)    Relevez le nom, employé deux fois, exprimant un sentiment.10
p 64 à 83 : La résolution d’un mystère                                     « Elle quitta l’atelier en
                                                                            emportant gravée dans son
                                                                            souvenir l’image d’une tête
Questions d’accompagnement de la lecture :                                  d’homme aussi gracieuse que
Lisez les pages 64 à 83 puis répondez aux questions suivantes sur           celle de l’Endymion, chef
la même copie double présentée.                                             d’œuvre de Girodet qu’elle
                                                                            avait copié quelques jours
1) Ginevra s’aperçoit-elle que son chevalet a changé de place ?             auparavant. « (p 71)
2) Que voit-elle par la crevasse dans le mur ? Comment a-t-elle
    su que le cabinet noir renfermait un secret ?
3) Pourquoi ce secret ne doit-il pas être trahi ?
4) Qui a devinait que Ginevra cache quelque chose ?
5) Qui est caché dans le cabinet noir ? Quel est son nom ? D’où
    vient-il ?
6) Que doit-il arrivé à Labédoyère ? Pourquoi ?
7) Que veut faire le jeune homme ? Qui l’en empêche ?
8) Relevez deux citations qui montrent l’amour naissant de
    Ginevra pour le jeune Garde.

                            Soldats de la garde impériale

                             « L’italienne vit paraître un jeune homme
                             grand et bien fait dont l’uniforme impérial
                             lui fit battre le cœur. L’officier avait un
                             bras en écharpe, et la pâleur de son teint
                             accusait de vives souffrances. » (p 76)       Le sommeil d’Endymion, Girodet,11
                                                                                                           1791
Partie II : p 83 à 120
p 83 à 91 : La fin de l’atelier
Questions d’accompagnement de la lecture :
Lisez les pages 83 à 91 puis répondez aux questions suivantes sur une copie double présentée.
1) Pourquoi les jeunes filles ne viennent-elles plus à l’atelier ?
2) Pourquoi Les Piombo sont-ils inquiets pour leur fille ?

« Les deux vieillards se regardèrent avec toutes les marques d’une anxiété peu ordinaire. Trop     Portrait de Bartholoméo
agité pour rester en place, Bartholoméo se leva et fit deux fois le tour de son salon assez        di Piombo 15 ans après.
lestement pour un homme de soixante-dix-sept ans. Grâce à sa constitution robuste, il avait
subi peu de changements depuis le jour de son arrivée à Paris, et malgré sa haute taille, il se
tenait encore droit. Ses cheveux devenus blancs et rares laissaient à découvert un crâne large            Surlignez les
et protubérant qui donnait une haute idée de son caractère et de sa fermeté. Sa figure                      termes ou
marquée de rides profondes avait pris un très-grand développement et gardait ce teint pâle qui             expressions
inspire la vénération. La fougue des passions régnait encore dans le feu surnaturel de ses yeux           qui montrent
dont les sourcils n’avaient pas entièrement blanchi, et qui conservaient leur terrible mobilité.           que le père
L’aspect de cette tête était sévère, mais on voyait que Bartholoméo avait le droit d’être ainsi.           de Ginevra
Sa bonté, sa douceur n’étaient guère connues que de sa femme et de sa fille. Dans ses                       n’a pas un
fonctions ou devant un étranger, il ne déposait jamais la majesté que le temps imprimait à sa                caractère
personne, et l’habitude de froncer ses gros sourcils, de contracter les rides de son visage, de                facile.
donner à son regard une fixité napoléonienne, rendait son abord glacial. » (p 91)
                                                                                                                  12
p 92 à 97 : La vie des Piombo
Le narrateur nous raconte la vie de la famille Piombo à Paris sous le règne de Napoléon
et après sa chute, Il nous décrit les liens forts qui unissent le père et la fille en insistant
sur leur caractère : la fermeté pour le père et la volonté pour la fille. Ginevra a contracté
« l’habitude de dominer ses parents ». La mère, faible et habituée à obéir n’intervient
que très peu.
« Bartholoméo di Piombo avait acquis, moyennant la somme assez
                                                                                La maison des Piombo
modique que Madame, mère de l’empereur, lui avait donnée de ses
propriétés en Corse, l’ancien hôtel de Portenduère, dans lequel il ne fit
aucun changement. Presque toujours logé aux frais du gouvernement, il
n’habitait cette maison que depuis la catastrophe de Fontainebleau.
Suivant l’habitude des gens simples et de haute vertu, le baron et sa                    Surlignez les termes
femme ne donnaient rien au faste extérieur : leurs meubles provenaient                    ou expressions qui
de l’ancien ameublement de l’hôtel. Les grands appartements hauts                          montrent que les
d’étage, sombres et nus de cette demeure, les larges glaces encadrées                     Piombo vivent une
dans de vieilles bordures dorées presque noires, et ce mobilier du temps                   vie simple. Quels
de Louis XIV, étaient en rapport avec Bartholoméo et sa femme,                            éléments du décor
personnages dignes de l’antiquité. Sous l’Empire et pendant les Cent-                      sont accord avec
Jours, en exerçant des fonctions largement rétribuées, le vieux Corse avait               leur personnalité ?
eu un grand train de maison, plutôt dans le but de faire honneur à sa
place que dans le dessein de briller. Sa vie et celle de sa femme étaient si
frugales, si tranquilles, que leur modeste fortune suffisait à leurs besoins.
Pour eux, leur fille Ginevra valait toute les richesses du monde. » (p 93)

                                                                                                            13
Portrait de Elisa di Piombo
                                                     15 ans après

                                         Surlignez les mots ou expressions
                                          qui montrent combien Elisa di
                                             Piombo mérite le nom de
                                                    « vieillarde ».
                                           Quels sont effectivement ses
                                         points communs avec les femmes
                                              des tableaux ci-contre ?

 Jean-Victor Schnetz (1787-1870)                                                  Jean-Victor Schnetz (1786-1870),
 La Prière des pélerins italiens, 1823                                             La Jeunesse de Sixte-Quint

« Déjà septuagénaire, grande, sèche, pâle et ridée, la baronne ressemblait parfaitement à ces vieilles femmes que
Schnetz met dans les scènes italiennes de ses tableaux de genre ; elle restait si habituellement silencieuse, qu’on
l’eût prise pour une nouvelle madame Shandy ; mais un mot, un regard, un geste annonçaient que ses sentiments
avaient gardé la vigueur et la fraîcheur de la jeunesse. Sa toilette, dépouillée de coquetterie, manquait souvent de
goût. Elle demeurait ordinairement passive, plongée dans une bergère, comme une sultane Validé, attendant ou
admirant sa Ginevra, son orgueil et sa vie. La beauté, la toilette, la grâce de sa fille, semblaient être devenues
siennes. Tout pour elle était bien quand Ginevra se trouvait heureuse. Ses cheveux avaient blanchi, et quelques
mèches se voyaient au-dessus de son front blanc et ridé, ou le long de ses joues creuses. » (p 96-97)
                                                                                                                     14
p 97 à 120 : Le conflit
Questions d’accompagnement de la lecture :
Lisez les pages 97 à 120 puis répondez aux questions suivantes sur
une copie double présentée.
3. Depuis combien de temps Ginevra rentre-t-elle plus tard le
     soir ?
4. Pourquoi Bartholoméo n’est-il pas heureux que sa fille soit
     amoureuse ?
5. Louis peut-il sortir sans crainte ? (p 105) Pourquoi ?
6. Que découvrent les amoureux lors de la rencontre entre
     Louis et les parents Piombo ?
7. Quel danger Luigi court-il après cette découverte ? (p 108)
8. Qui Ginevra choisit-elle entre son père et son amant ?
     Relevez trois raisons qu’elle donne à son père pour justifier
     ce choix. (p 110-111)
9. Qui vient rendre visite au Piombo ? Pourquoi ?
10. Que cherche alors à faire di Piombo ? Pourquoi ? (p 117)
11. Pourquoi Ginevra dit-elle : « mon Luigi nous n’avons d’autre
     fortune que notre amour. » ? (p 118)
12. Que Ginevra reçoit-elle de sa mère ?

                                Sur quelle illustration Bartholoméo di
                                  Piombo a-t-il l’air le plus terrible.
                                       Justifiez votre réponse.
                                                                          15
Partie III : p 120 à 144
p 120 à 130 : La noce et la lune de miel
  Questions d’accompagnement de la lecture :
  Lisez les pages 120 à 130 puis répondez aux questions suivantes sur une copie double présentée.
  1) Relevez trois détails qui montrent combien le mariage de Ginevra et Luigi est simple.
  2) Pourquoi Luigi pleure-t-il (p 122) ?
  3) Pourquoi le mariage des deux amants n’a-t-il rien d’une fête ?
  4) Quels aménagements pour la maison Luigi a-t-il prévus pour faire plaisir à Ginevra ?
  5) Comment a-t-il payé ?

                                                       Ce tableau de Théodore Robinson s’intitule
                                                           La marche nuptiale et date de 1882.
                                                         Il n’est pas du tout peint dans le même
                                                          style que les autres tableaux auxquels
                                                        Balzac faisait référence. Ce n’est plus de la
                                                           peinture réaliste, mais de la peinture
                                                       impressionniste, que Balzac n’a pas connue
                                                           Quelles en sont les caractéristiques ?

                                                                                                        16
1) Surlignez de deux couleurs différentes les éléments qui insistent sur le contraste entre
 La noce :            les deux noces.
                       2) Quelle figure de style utilisée pour l’atelier du peintre retrouvez-vous ici ?
                       3) Pourquoi Ginevra sent-elle son cœur se gonfler devant les autres noces ?
                       4) En quoi la dernière phrase annonce-t-elle la fin ?

« Peu accoutumés aux grimaces sociales, et ne voyant rien que de très-simple dans le service qu’ils rendaient à
Luigi, ces gens s’étaient habillés proprement, mais sans luxe, et rien n’annonçait le joyeux cortège d’une noce.
Ginevra, elle-même, se mit très-simplement afin de se conformer à sa fortune ; néanmoins sa beauté avait
quelque chose de si noble et de si imposant, qu’à son aspect la parole expira sur les lèvres des témoins qui se
crurent obligés de lui adresser un compliment ; ils la saluèrent avec respect, elle s’inclina ; ils la regardèrent en
silence et ne surent plus que l’admirer. Cette réserve jeta du froid entre eux. La joie ne peut éclater que parmi des
gens qui se sentent égaux. Le hasard voulut donc que tout fût sombre et grave autour des deux fiancés, rien ne
refléta leur félicité. L’église et la mairie n’étaient pas très-éloignées de l’hôtel. Les deux Corses, suivis des quatre
témoins que leur imposait la loi, voulurent y aller à pied, dans une simplicité qui dépouilla de tout appareil cette
grande scène de la vie sociale. Ils trouvèrent dans la cour de la mairie une foule d’équipages qui annonçaient
nombreuse compagnie, ils montèrent et arrivèrent à une grande salle où les mariés, dont le bonheur était indiqué
pour ce jour-là, attendaient assez impatiemment le maire du quartier. Ginevra s’assit près de Luigi au bout d’un
grand banc et leurs témoins restèrent debout, faute de sièges. Deux mariées pompeusement habillées de blanc,
chargées de rubans, de dentelles, de perles, et couronnées de bouquets de fleurs d’oranger dont les boutons
satinés tremblaient sous leur voile, étaient entourées de leurs familles joyeuses, et accompagnées de leurs mères,
qu’elles regardaient d’un air à la fois satisfait et craintif ; tous les yeux réfléchissaient leur bonheur, et chaque
figure semblait leur prodiguer des bénédictions. Les pères, les témoins, les frères, les sœurs allaient et venaient,
comme un essaim se jouant dans un rayon de soleil qui va disparaître. Chacun semblait comprendre la valeur de
ce moment fugitif où, dans la vie, le cœur se trouve entre deux espérances : les souhaits du passé, les promesses
de l’avenir. À cet aspect, Ginevra sentit son cœur se gonfler, et pressa le bras de Luigi qui lui lança un regard. Une
larme roula dans les yeux du jeune Corse, il ne comprit jamais mieux qu’alors tout ce que sa Ginevra lui sacrifiait.
Cette larme précieuse fit oublier à la jeune fille l’abandon dans lequel elle se trouvait. L’amour versa des trésors
de lumière entre les deux amants qui ne virent plus qu’eux au milieu de ce tumulte : ils étaient là, seuls, dans
cette foule, tels qu’ils devaient être dans la vie. » (p 121-122)                                                      17
 L’appartement :
« Ils parcoururent ensemble les trois chambres qui composaient leur logement. La pièce d’entrée servait de salon
et de salle à manger. À droite se trouvait une chambre à coucher, à gauche un grand cabinet que Luigi avait fait
arranger pour sa chère femme et où elle trouva les chevalets, la boîte à couleurs, les plâtres, les modèles, les
mannequins, les tableaux, les portefeuilles, enfin tout le mobilier de l’artiste.
« Je travaillerai donc là », dit-elle avec une expression enfantine. Elle regarda longtemps la tenture, les meubles, et
toujours elle se retournait vers Luigi pour le remercier, car il y avait une sorte de magnificence dans ce petit réduit :
une bibliothèque contenait les livres favoris de Ginevra, au fond était un piano. Elle s’assit sur un divan, attira Luigi
près d’elle, et lui serrant la main : « Tu as bon goût, dit-elle d’une voix caressante. » (…)
Au-dessus de ces trois chambres, sous les toits, il y avait un cabinet pour Luigi, une cuisine et une chambre de
domestique. Ginevra fut satisfaite de son petit domaine, quoique la vue s’y trouvât bornée par le large mur d’une
maison voisine, et que la cour d’où venait le jour fût sombre. Mais les deux amants avaient le cœur si joyeux, mais
l’espérance leur embellissait si bien l’avenir, qu’ils ne voulurent apercevoir que de charmantes images dans leur
mystérieux asile. Ils étaient au fond de cette vaste maison et perdus dans l’immensité de Paris comme deux perles
dans leur nacre, au sein des profondes mers : pour tout autre c’eût été une prison, pour eux ce fut un paradis. » (p
127-129)

1) Soulignez les éléments qui insistent sur la modestie du
logement. Avec quel autre lieu décrit précédemment dans le
livre, cette description contraste-t-elle ?
2) Quels aménagements doivent faire plaisir à Ginevra ?
3) À quel lieu le narrateur compare-t-il le logement ? Quel détail
lui fait dire cela ?
4) Et quelle image les jeunes amoureux en ont-ils ?

                                                                                                                    18
p 130 à 144 : un destin tragique
Questions d’accompagnement de la lecture :
Lisez les pages 130 à 144 puis répondez aux questions suivantes sur une copie double présentée.
5) Comment Ginevra gagne-t-elle sa vie ? Et Luigi ?
6) Quand le bonheur du couple commence-t-il à décliner ?
7) Quel heureux événement vient augmenter les dépenses du couple ?
8) Relevez dans le portrait de Ginevra (p 137) des détails qui montrent la misère dans laquelle vivent les
deux époux.
9) Quels drames surviennent alors ?
10) Qu’apporte Luigi aux parents de Ginevra ?
11) Qu’arrive-t-il à Luigi ? Quelle est alors la réaction de Bartholoméo ?

                                     « Sept ou huit mois après la naissance du petit Bartholoméo, l’on aurait eu
                                     de la peine à reconnaître dans la mère qui allaitait cet enfant malingre
                                     l’original de l’admirable portrait, le seul ornement d’une chambre nue. Sans
                                     feu par un rude hiver, Ginevra vit les gracieux contours de sa figure se
                                     détruire lentement, ses joues devinrent blanches comme de la porcelaine.
                                     On eût dit que ses yeux avaient pâli. Elle regardait en pleurant son enfant
                                     amaigri, décoloré, et ne souffrait que de cette jeune misère. Luigi debout et
                                     silencieux, n’avait plus le courage de sourire à son fils. » (p 137)

                                          Comparez ce tableau
                                            avec le portrait ci-                      Comparez ce portrait avec le
                                          dessus. Quels sont les                    portrait de Ginevra des pages 63-
                                           points communs ?                              64 : qu’a-t-elle perdu?
                                             Quelles sont les
                                              différences ?                                                    19
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