Présidentielle 2022 : le sondage qui montre que la gauche a encore une chance

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Présidentielle 2022 : le sondage qui montre que la gauche a encore une chance
Présidentielle 2022 : le sondage qui montre
que la gauche a encore une chance
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A quinze mois du scrutin, « l’Obs » et France Info ont fait réaliser une enquête d’opinion
par l’institut Ipsos-Sopra Steria pour évaluer la présidentialité des candidats potentiels de
la gauche et les intentions de vote des Français. Première en son genre, cette étude
confirme que la dispersion des candidatures à gauche obère toute chance de qualification
au second tour. Mais démontre qu’une candidature unique soutenue par le PS et les
écologistes pourrait rassembler plus de 16% des suffrages. « Ce niveau est appréciable.
Avec une bonne dynamique de campagne la qualification au second tour devient
envisageable », commente Brice Teinturier, directeur général délégué d’Ipsos.

Mais qui de Jean-Luc Mélenchon, Anne Hidalgo, Arnaud Montebourg, Yannick Jadot,
Eric Piolle ou François Hollande pourrait déjouer le pronostic d’une réédition du duel
Macron-Le Pen ? Pour le déterminer, L’Obs a retenu sept hypothèses. De la multiplication
fratricide des prétendants à l’émergence d’une candidature d’union soutenue par le PS et
Europe-Ecologie-les Verts : les scénarios varient en fonction de la situation politique du
moment. Dans toutes les configurations, la candidature déclarée de Jean-Luc Mélenchon
a été maintenue… et les résultats sont édifiants. Ils prouvent que la survie de la gauche
dans cette élection caractérisée par une droitisation de l’électorat dépendra plus que
jamais de sa capacité à s’unir. Une évidence ? Encore fallait-il la vérifier. Et l’examen
détaillé des réponses de notre panel recèle, pour certains postulants, quelques surprises et
déconvenues.

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Présidentielle 2022 : le sondage qui montre que la gauche a encore une chance
Attention toutefois à ne pas surinterpréter les résultats à plus d’un an du scrutin.
« Pendant la pandémie, les Français n’ont pas encore la tête à la présidentielle, les
électorats ne sont pas encore structurés, et tous les candidats ne sont pas déclarés »,
prévient Brice Teinturier, . Selon les hypothèses retenues, 15 à 19 % des personnes
interrogées certaines d’aller voter n’ont pas exprimé d’intention de vote au premier tour.
Photographies instantanées de l’opinion, les sondages ne font pas les élections. Mais ils
permettent de détecter les mouvements d’opinion qui les sous-tendent. Décryptage.

Méthodologie

Sondage réalisé par l’institut Ipsos-Sopra Steria, selon la méthode des quotas, auprès d’un
échantillon national de 1 000 personnes représentatif de la population française âgée de
18 ans et plus, les 27 et 28 janvier 2021. (Voir document complet au bas de l’article.)

Macron-Le Pen en tête d’affiche
Selon l’étude Ipsos-Sopra Steria pour « l’Obs » et France Info, la présidentielle de
mai 2022 pourrait fort ressembler à celle de 2017 : Emmanuel Macron et Marine Le Pen y
font pour l’heure la course en tête. 38 % des personnes interrogées considèrent que le
président sortant ferait de nouveau un bon chef de l’Etat. Et 30 % pensent la même chose
de la dirigeante du Rassemblement national.

Cette présidentialité est confirmée par les intentions de vote au premier tour : avec 24 % à
27 % des suffrages potentiels, Marine Le Pen et Emmanuel Macron sont les seuls à
disposer d’un socle électoral véritable, d’une base fidèle conservée depuis l’élection de
2017. Ainsi, plus de 80 % des électeurs de Marine Le Pen au premier tour du scrutin de
2017 se disent prêts à voter de nouveau pour elle en 2022. Et plus de 60 % de ceux qui
avaient opté pour Emmanuel Macron prévoient de renouveler leur suffrage dans quinze
mois. « Ces deux blocs sont les éléments les plus solides du paysage », estime Brice
Teinturier.

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Présidentielle 2022 : le sondage qui montre que la gauche a encore une chance
Présidentialité des candidats potentiels, sondage Ipsos-Sopra Steria pour « l’Obs » et
France Info. (E. BLONDET-A. APAYDIN-R. LAFARGUE-G. DARMON-D.
DERAJINSKI/ABACAPRESS VIA REUTERS-J. SAGET/AFP- Infographie : Mehdi
Benyezzar)

Xavier Bertrand en embuscade
Afin de privilégier les scénarios portant sur les candidats de la gauche, « l’Obs » et Ipsos
ont choisi de ne tester qu’un candidat de droite, le plus déterminé et le plus avancé à cette
heure : Xavier Bertrand. Un tel choix semble légitimé par les résultats de notre sondage.
Le président de la région Hauts-de-France ferait un bon président de la République pour
29 % de notre échantillon. Avec 14 à 16 % des intentions de vote selon les scénarios
envisagés, il peut être le troisième homme du premier tour, à dix points de Marine Le Pen
ou d’Emmanuel Macron.

Mais il ne peut pas compter sur un alignement de l’électorat de droite : 42 % seulement
des électeurs de Fillon en 2017 envisagent de voter Bertrand. Conséquence : l’ancien
ministre de la Santé de Nicolas Sarkozy obtient un score sensiblement inférieur à celui
réalisé par François Fillon au premier tour de l’élection de 2017 (20 %).

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Présidentielle 2022 : le sondage qui montre que la gauche a encore une chance
Il lui faut aussi gagner en notoriété : 33 % des personnes interrogées déclarent ne pas
suffisamment le connaître pour porter un jugement sur sa capacité à exercer la charge
suprême.

Candidat hors parti, Xavier Bertrand n’entend pas s’inscrire dans une quelconque
primaire ou « processus de départage ». Sur la foi des sondages, il devra convaincre
l’état-major de LR de s’en remettre à lui. Un rude défi.

La gauche divisée coule à pic…
A gauche, les velléités de candidature se multiplient. Mais la part d’électorat disponible
reste congrue : 30 % au total. Si bien que les intentions de vote constatées au premier tour
dans l’hypothèse où les plus sérieux prétendants actuels s’aligneraient demeurent faibles :
parmi les Français certains d’aller voter si l’élection se tenait dimanche prochain, Jean-
Luc Mélenchon, déjà en piste, n’attire que 9 % des intentions de vote, Anne Hidalgo 8 %,
Yannick Jadot 7 % et Arnaud Montebourg 4 %. « En ordre dispersé, on peut déjà conclure
à ce stade que les candidats de gauche n’ont aucune chance de figurer au second tour »,
résume Brice Teinturier.

Pour surnager, le rassemblement fait figure d’impératif catégorique. Il s’impose à tous,
même à Jean-Luc Mélenchon. Celui-ci ne conserve que 45 % de ses électeurs de 2017, et
dispose donc d’une base trop étroite pour espérer se qualifier au second tour. Quelle que
soit la configuration de l’offre à gauche, il ne progresse pas. Parti le premier, peut-il créer
une dynamique comme il l’espère ? « Son image présidentielle est abîmée,observe Brice
Teinturier. 73 % de notre échantillon considère qu’il ne ferait pas un bon président. »

Aspirer les Verts, surveiller Montebourg, rassurer les laïques… Les 12 travaux du candidat
Mélenchon pour 2022
Affaibli, le leader « insoumis » pourrait pâtir d’une candidature charismatique comme
celle de Christiane Taubira. En réserve, l’ancienne garde des Sceaux n’a pas encore pris
ses dispositions pour se présenter mais jouit d’une bonne cote de présidentialité : 19 % de
l’échantillon, 42 % des électeurs de gauche et 44 % de ceux de La France insoumise
considèrent qu’elle ferait une bonne présidente.

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Présidentielle 2022 : le sondage qui montre que la gauche a encore une chance
Hypothèse 1 : la gauche divisée, sondage Ipsos-Sopra Steria pour « l’Obs » et France Info.
(Infographie : Mehdi Benyezzar)

… mais, rassemblée, elle se renfloue !
C’est le principal enseignement du sondage : dans l’hypothèse – encore très théorique ! –
d’une candidature commune au PS et à Europe-Ecologie-les Verts, Anne Hidalgo ou
Yannick Jadot amélioreraient sensiblement leur score de premier tour (respectivement à
16 et à 17 %), et pourraient rivaliser avec Xavier Bertrand. « Ces scores à deux chiffres

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Présidentielle 2022 : le sondage qui montre que la gauche a encore une chance
sont appréciables car ils rendent imaginable une qualification au second tour à
condition de créer une dynamique. Progresser de cinq points dans une campagne
électorale pour dépasser 20 % est tout à fait possible », note Brice Teinturier. Anne
Hidalgo peut y voir la confirmation de sa stratégie de rassemblement.

« Je peux être utile » : entre devoir et envie, Anne Hidalgo se confie sur la présidentielle
Comment réaliser cette convergence ? Les élections régionales de juin permettront de
mesurer les forces en présence. En Ile-de-France, la bataille pour le leadership de la
gauche s’annonce particulièrement serrée entre la liste socialiste menée par Audrey
Pulvar, proche d’Anne Hidalgo, et celle pilotée par Julien Bayou, secrétaire national
d’EELV et chaud partisan d’une candidature verte à la présidentielle.

Hypothèse 2 : PS et Verts réunis avec... Sondage Ipsos-Sopra Steria pour « l’Obs » et
France Info. (Infographie : Mehdi Benyezzar)

Yannick Jadot en tête
Pourquoi Yannick Jadot devrait-il s’effacer à la présidentielle alors qu’il dispose d’une
capacité à fédérer l’électorat social-écologiste comparable voire légèrement supérieure à
celle de la maire de Paris ? Disposant d’un réel pouvoir d’attraction à gauche – 31 % des
électeurs de Mélenchon en 2017 se disent prêts à voter pour lui s’il était le candidat
unique du PS et d’EELV –, Yannick Jadot est doublement conforté par le sondage Ipsos-
« l’Obs »-France Info.

Il y supplante son rival Eric Piolle. Handicapé par un manque de notoriété – 73 % des
personnes interrogées déclarent ne pas le connaître suffisamment pour juger de sa
capacité présidentielle –, le maire de Grenoble, candidat non identifié, ne récolterait que
2 % des intentions de vote s’il devait aujourd’hui représenter son parti à l’élection
présidentielle.

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EXCLUSIF. Sécurité, laïcité, islamisme… Yannick Jadot dévoile ce que ferait un président
écolo
Et que dire de Sandrine Rousseau, candidate à la primaire des écologistes en septembre
prochain ? L’ex-porte-parole nationale d’EELV demeure une inconnue aux yeux de 76 %
de notre échantillon.

Improbables come-back
François Hollande, le candidat victorieux de 2012, qui a bâti sa légende sur le fait qu’il
avait démarré à 3 % dans les sondages, doit se préparer à réitérer cet exploit s’il escompte
de nouveau être élu en 2022. Certes, les Français interrogés lui reconnaissent une certaine
aptitude à exercer la fonction : 22 % d’entre eux (à commencer par 62 % des électeurs
socialistes !) considèrent qu’il ferait un bon président. Mais 71 % sont persuadés du
contraire ! Une défiance contre laquelle il serait difficile de lutter si, par extraordinaire,
l’ancien président venait à se présenter à nouveau.

Testé par Ipsos, François Hollande n’obtient que 6 % d’intentions de vote face à la
concurrence de l’écologiste Yannick Jadot (9 %) et de l’incontournable Jean-Luc
Mélenchon (10 %). La fin d’un doux rêve de come-back ?

Comment François Hollande veut « reconstruire »
Tout reste à faire et à prouver aussi pour Arnaud Montebourg. Reprenant tout juste pied
dans le débat public, le champion du made in France ne dispose pas pour l’heure d’un
socle électoral (4 % d’intentions de vote). En rupture avec le Parti socialiste et peu
compatible avec les écolos en raison de son engagement pronucléaire, Arnaud
Montebourg n’apparaît pas comme le candidat susceptible de fédérer la gauche. Raison
pour laquelle il n’a pas été testé, seul en piste, dans notre sondage : il n’attire que 4,5 %
des suffrages putatifs face à l’écolo Yannick Jadot (10 %).

Le « ni Macron ni Le Pen »
A ce stade, l’hypothèse d’un second tour opposant Emmanuel Macron à Marine Le Pen
tourne à l’avantage du président sortant (56 % des intentions de vote). Explication :
Marine Le Pen ne bénéficierait que du transfert de 62 % des voix de Nicolas Dupont-
Aignan (crédité de 7 % au premier tour !), de 21 % des voix de Xavier Bertrand et de 19 %
de celles de Jean-Luc Mélenchon. Tandis qu’Emmanuel Macron pourrait compter sur un
report de 50 % des voix de Bertrand, 46 % de celles d’Hidalgo, 38 % de Jadot et 30 % de
Mélenchon. Son élection serait ainsi assurée.

Comment Macron s’est mis en ordre de bataille pour 2022
Mais ces taux de report confirment la réticence d’une majorité d’électeurs de gauche à
soutenir Emmanuel Macron quand bien même serait-il opposé à Marine Le Pen au
second tour… Dans notre étude, 27 % des personnes certaines de voter n’ont pas exprimé
d’intention de vote au second tour. La tentation du « ni Macron ni Le Pen » ? Pour Brice
Teinturier, il est bien entendu beaucoup trop tôt pour l’extrapoler : « Tout dépendra de la
dynamique d’entre-deux-tours. »

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LE BAL DES PRÉTENDANTS

      Hidalgo, la rassembleuse ?
Bien sûr, elle est toute à la gestion de la crise sanitaire, la présidentielle est encore loin, et
elle n’a rien décidé. Mais Anne Hidalgo se place sur sa rampe de lancement, au cas où. Ses
équipes, emmenées par son premier adjoint, Emmanuel Grégoire, coordonnent la
plateforme Idées en Commun. Il s’agit de mailler le territoire en s’appuyant sur les grands
élus qui soutiennent déjà la maire de Paris (Nathalie Appéré à Rennes, Johanna Rolland à
Nantes, Carole Delga en Occitanie…) et de faire émerger des propositions d’experts.
« Anne a une forte notoriété mais, en dehors des centres urbains, les gens ne l’associent
pas à un contenu politique », reconnaît un proche.

Et après ? Chez Hidalgo, on estime que l’accélération de la campagne ne se fera qu’en
toute fin d’année. D’ici là, la socialiste espère que ses atouts – être une femme, incarner la
social-écologie et avoir en partie rassemblé la gauche à Paris – feront la différence dans
les sondages, et pousseront les Verts à l’union derrière elle. Mais les écolos ont en travers
de la gorge ses déclarations sur leurs supposés rapports ambigus avec la République, et les
« insoumis » la caricaturent en sociale-libérale. En macronie, où la maire de Paris est
surveillée de près, on juge aussi que son étiquette bobo-écolo ne correspond pas aux
attentes du pays. « Je vois mal Anne Hidalgo dans un comice agricole », dit un ministre.
Mais y imaginait-on Macron ? Maël Thierry

Anne Hidalgo (ici avec David Belliard, adjoint EELV, mains jointes) obtiendra-t-elle le
soutien des écolos ? (ROMUALD MEIGNEUX/SIPA)

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Jadot, l’ambitieux
Il en est convaincu : l’heure de l’écologie a sonné. Et il se verrait bien l’incarner. Il y a
quatre ans, Yannick Jadot avait remporté la primaire écolo avant de se ranger derrière le
candidat socialiste, Benoît Hamon. Depuis, il a conduit la liste EELV aux européennes de
2019, qui a rassemblé un peu plus de 3 millions d’électeurs (13,5 % des voix). Alors, cette
fois, le Picard s’est juré de ne plus faire de figuration. Son credo : une écologie
pragmatique, qui transcende les clivages et associe les entreprises. « C’est un peu
l’écologie des deux rives », confie David Cormand, l’ancien patron d’EELV. Dans son
aventure, l’ex-activiste de Greenpeace peut s’appuyer sur Alexis Braud, son homme à tout
faire, Denis Pingaud, le communicant et ami de trente ans, ainsi que sur les conseils de sa
compagne, la journaliste Isabelle Saporta.

Jadot a élaboré un plan : convaincre les écolos qu’il sera le meilleur candidat ; percer dans
les sondages ; puis contraindre la gauche sociale-démocrate à le soutenir… Problème :
parmi les quelque 10 000 adhérents d’EELV, on apprécie peu ses appels du pied à Jean-
Louis Borloo et au centre droit, et encore moins sa fermeté sur la laïcité. « Le problème de
Yannick, c’est qu’il penche à droite sur l’économie et sur les questions de société »,
analyse un connaisseur de la maison verte. L’eurodéputé, qui a lancé une plateforme en
ligne, mène donc une campagne active en interne. Et va rendre visite aux écolos en lice
aux élections régionales. Rémy Dodet

     Mélenchon, l’expérimenté
Il est prêt pour le combat. Premier à se déclarer, Jean-Luc Mélenchon avance ses pions
méthodiquement. Le leader des « insoumis » a lancé la plateforme « Nous sommes
pour », récoltant plus de 200 000 signatures. Manière de se légitimer avant d’entamer la
campagne. A 69 ans, l’ex-sénateur socialiste rêve d’imiter Mitterrand, élu président à sa
troisième tentative. Il a déjà son programme, en passe d’être actualisé, et des idées
claires : bifurcation écologique, VIe République, annulation de la dette… Autour de lui, on
retrouvera les mêmes fidèles qu’il y a cinq ans : la communicante Sophia Chikirou, les
députés Adrien Quatennens et Bastien Lachaud, ou encore le community manager
Antoine Léaument. Sans compter les élus « insoumis ».

Mélenchon mise aussi sur la faiblesse de ses rivaux à gauche pour se poser en recours
stable quand les écolos et les socialistes se déchireront. « Les Verts n’auront leur candidat
qu’en septembre. On aura déjà bien avancé. Notre réservoir de voix est chez les
abstentionnistes », note un proche. Mais le tribun devra faire sans tribune. Un lourd
handicap pour un candidat habitué à attirer les foules dans des meetings en plein air.
Reste un autre dé, plus incertain : résister à l’usure du temps. « Les électeurs ne veulent
pas du match de 2017, mais Macron et Le Pen vont être durs à écarter, estime l’ex-
« insoumis » François Cocq. Jean-Luc risque d’en souffrir. » R. D.

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Jean-Luc Mélenchon et Eric Piolle à l’université d’été de La France insoumise, en août
2020. (Nicolas Guyonnet/Hans Lucas via AFP)

      Piolle, l’outsider
Il est celui qui souffre d’un gros déficit de notoriété. Pourtant, l’écologiste Eric Piolle est
persuadé qu’il peut être l’homme de la situation en 2022. Sa réélection à Grenoble, son
laboratoire, lui a donné des ailes. Il y voit l’approbation d’une politique volontariste qu’il
pourrait décliner au niveau national. Et la validation de sa stratégie, celle d’un « arc
humaniste » qu’il s’agit de rassembler pour faire gagner la gauche. Depuis 2014, il dirige
sa ville avec des membres d’EELV et des « insoumis », et a réuni pendant sa campagne
municipale des personnalités de gauche diverses comme l’écolo Matthieu Orphelin,
Audrey Pulvar ou encore Clémentine Autain et François Ruffin. Du coup, il se pense
capable de séduire des électeurs de Jean-Luc Mélenchon, tout en s’affichant avec Anne
Hidalgo…

Mais qui imagine Eric Piolle en président ? L’ex-cadre de Hewlett-Packard entame sa
tournée des médias et va multiplier les déplacements pendant les régionales. Il estime
qu’une victoire à la primaire de son parti lui permettrait d’atteindre la notoriété
nécessaire. Il a des atouts dans cette bataille interne : sa ligne plus à gauche que celle de
Jadot peut convaincre les militants. M. T.

Présidentielle 2022 : notre sondage Ipsos-Sopra Steria publié par NouvelObs.com
Présidentielle 2022 : enquête Ipsos-Sopra Steria pour "l’Obs" et France Info

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