PRINCIPALES CULTURES VIVRIERES ET D'EXPORTATION DU NORD-KIVU
←
→
Transcription du contenu de la page
Si votre navigateur ne rend pas la page correctement, lisez s'il vous plaît le contenu de la page ci-dessous
PRINCIPALES CULTURES VIVRIERES ET D’EXPORTATION DU NORD-KIVU Par l’Ambassadeur Jean-B. MURAIRI MITIMA APERCU GENERAL (1) Dès son lancement, le site Grand-Portail-Hunde a souhaité publier ou voir publié un travail sur l’importance des cultures vivrières et d’exportation de la province du Nord-Kivu, en République Démocratique du Congo. Pourtant, à première vue, une étude sur ces seules cultures paraît insuffisante, à tout le moins, incomplète. Néanmoins, les conclusions auxquelles aboutit ce travail dévoilent une situation économique dynamique menée par un secteur agricole très vivant alors qu’il est généralement traditionnel. Sa part de 40% dans le P.I.B. du Nord- Kivu semble tirer constamment vers le haut les autres secteurs. Un constat encore plus curieux est que grâce à ce dynamisme de l’agriculture, le Secteur Tertiaire (commerce, services, activités financières, banques…) monte jusqu’à 50% du même PIB, fait très rare dans l’Economie congolaise (où elle est de 25- 26%) et même africaine. Ce phénomène induit à considérer que l’Economie informelle de la province s’est frayée un passage, non pas pour détruire le Secteur tertiaire (commerce, transports, santé, services, activités financières) mais pour s’associer avec lui et contribuer ainsi à son impulsion. Une observation hâtive y verra une contradiction, vu la lutte permanente entre l’Economie informelle et l’Economie structurée. Et pourtant cela arrive, notamment au Nigeria où les Responsables du développement national ont carrément invité les tenants du secteur informel à s’intégrer dans les projets modernes et financés officiellement. C’est sans doute ce qui est arrivé au Nord- Kivu, avec cette différence que ce sont les privés et autres agents de l’Informelle qui ont pris l’initiative de s’associer avec le secteur structuré. Finalement, les seuls facteurs qui ont freiné le décollage de l’agriculture ont été l’insuffisance de l’encadrement technique et administratif, et surtout l’insécurité généralisée 1 Parmi les sources et références consultées pour la réalisation de ce travail, les principales sont : 1. Province du Nord-Kivu et PNUD : Le Profil économique de la province du Nord-Kivu (2000- 2009), Goma 2009. 2. PNUD/UNOPS et 4 Ministères congolais : Monographie de la province du Nord-Kivu, Kinshasa, octobre 1998. 3. Murairi Mitima K : Considérations sur l’infrastructure et le développement du Kivu, I.R.E.S.- Université de Kinshasa, octobre 1972 4. Wetemwami Zaina Adrienne : De la banane à la brique …..appui et encadrement des producteurs ruraux du Nord-Kivu (Mémoire en Administration et Gestion), Bruxelles 2003. 1
consécutive aux incessantes guerres imposées à la Province et à la région du Kivu en général. On verra, par exemple, que les opérateurs du Nord-Kivu ont été amenés à importer, à partir du Rwanda voisin, des choses inutiles, tels des souliers usagés (200 kg en 1 seul colis)2. Et de même une balance commerciale excessivement favorable au Rwanda pour 97% (avec 5.305.685 US$) contre 3% pour le Nord-Kivu (avec 170.428 US$)3. Ceci d’autant plus paradoxal que le Nord-Kivu a moins besoin des produits et articles du Rwanda que l’inverse. Et quand l’Ouganda s’y invite, ce n’est guère mieux, comme le prouve la balance ci-après sur 100% des échanges : de l’Ouganda vers la RDC= 85,52% avec 3.017.080 US$ ; du Rwanda vers la RDC= 10,25% avec 361.040 US$, et de la RDC vers le Rwanda= 4,23% avec 149.777 US$. Les exportations de la RDC vers l’Ouganda ne figurent pas à ce niveau-ci, mais un important flux de produits y est destiné sans aucun doute: tous les gros camions lourdement chargés depuis Goma, Butembo et Beni seraient donc sans contenu ??? Bref, les handicaps à cette Economie vivante auront été l’absence d’Etat et les abus conséquents de la part des partenaires des pays voisins. __ DEVELOPPEMENT : Ce qui précède induit à aborder les aspects ou facteurs ci-après : - Potentialités pédologiques (= des sols) ; halieutiques et démographiques. - Les catégories des cultures : - ▪. Cultures vivrières en général : - ▪. Cultures industrielles ou d’exportation - ▪. Cultures mixtes ou à vocation mixte. - Evocation de la foresterie, l’élevage et la pêche. - Possibilités de développement de futures activités industrielles visant la valorisation du secteur agricole ou agropastoral. I. Potentialités en ressources naturelles de la province du Nord-Kivu La région ou province du Nord-Kivu est caractérisée par des potentialités naturelles qui favorisent logiquement des productions élevées : 2 Cf Le Profil économique de la province du Nord-Kivu, op. cit. p. 87, tableau. 3 Idem, p. 87 2
- Potentialités pédologiques (= du sol) Le sol du Nord-Kivu porte les caractéristiques ci-après : - 1. Sol de type humus ou sol noir friable, c.-à-d. provenant d’une très longue dégradation des résidus de la végétation. Celui-ci se retrouve pratiquement dans un grand nombre des milieux ruraux de la province. - 2. Sol argileux - 3. Sol alluvionnaire - 4. Sol sablonneux ou semi-sablonneux - 5. Sols volcaniques, issus de vieilles coulées de lave ou de la cendrée volcanique. - Conditions climatiques : Essentiellement le relief (hauts plateaux, montagnes, allant de 1700 à 5000 mètres, jusqu’à au climat frais ou même tempéré (Masisi, Nord-ouest Rutshuru, extrême est- Walikale, la moitié est de Lubero, traversée en plus par la ligne de l’Equateur). Ou au contraire zones basses, le plus souvent forestières (vallées de la Lowa, de l’Osso, de la Mweso) : les Territoires de Beni et de Walikale, l’ouest de Lubero, le nord et nord-ouest de Masisi, ou rarement de savane, notamment tout l’est de Rutshuru. Les zones de l’ouest étant forestières, celles de l’est sont plutôt constituées de savanes, les vallées de la Rutshuru, de la Rwindi, les rives du lac Edouard, la vallée de la Semliki. - Potentialités-et-ressources démographiques : Par sa superficie, 59.600 km2 le Nord-Kivu qui est la deuxième plus petite province du pays après le Bas-Congo (53.920 km2), ne représente que 2,5% de la superficie de la RDC qui est de 2.345.000 km2. Mais sa population, de 6.000.000 habitants en 2009, lui fait occuper 9 % de la population totale du pays (70.000.000 hab. en 2010/2011). L’autre particularité est que c’est le Nord-Kivu qui connaît, malheureusement, le taux d’accroissement démographique le plus rapide du pays : 76,70% en 12 ans (de 1998 à 2009), soit 6,4% par an. C’est dit ‘malheureusement’ car le taux normal de la croissance intérieure est de 3,3% par an. Donc les 3,1% supplémentaires sont le fait de l’immigration chaotique, ou plutôt invasive et source de tous les déboires du Nord- Kivu. Cette croissance, dans certains Territoires est devenue une véritable calamité, une réelle invasion. Ainsi, selon le Rapport ‘Profil écon..’ p. 22, cette croissance entre 1998 et 2009, a été la suivante : pour Masisi = 274,9% (soit 23% par an) ; pour Nyiragongo (ex-Goma rural = 221,52%, soit 18,46% par an) ; pour Goma-ville = 97,49% (soit 8,1% par an) ; pour Walikale = 78,9 (soit 6,6% par an) ; pour Lubero = 70,4 (soit 5,9% par an) ; pour Beni = 57,4 (soit 4,8% par an) ; et pour Rutshuru = 30,21% (soit 2,5% par an) seulement. Aucune explication sérieuse ne peut justifier une telle croissance dans une région typiquement rurale, en particulier dans les Territoires ruraux de Masisi, de Nyiragongo, de Walikale et de Lubero. Cela constitue une densité effective de 250 hab./km2 des zones habitables, compte tenu de la présence des trois parcs nationaux (Parc des Virunga, partie est du Parc de la Maïko, et nord du Parc de Kahuzi-Biega), des volcans et des pentes raides des 3
flancs des montagnes. Mais en réalité les populations sont concentrées dans les zones orientales et centrales de la province, avec des densités élevées et même très élevées allant jusque/ou dépassant les 400 habitants au km2 : telles sont les hauteurs de Masisi, de Rutshuru et de la bande centrale des Territoires de Lubero et de Beni autour de Butembo. On aimerait connaître une zone ou région du pays voisin qui connaît un taux de croissance démographique de 275 % sur 12 ans, soit 23% par an, comme c’est le cas dans le Territoire rural de Masisi. Bref, les productions vivrières, agro-industrielles et/ ou d’exportation, sont le résultat de ces potentialités naturelles et du travail de ces populations vivant de plus en plus à l’étroit. Entre-temps près de 1.800.000 d’entre eux ont été chassés de leurs villages et de leurs terres. II. LES PRINCIPALES CULTURES DU NORD-KIVU : Grâce aux caractéristiques pédologiques et climatiques du Nord-Kivu, tout peut y pousser et prospérer sans trop de problèmes. ■. Cultures vivrières ou de grande consommation locale: Les principales cultures vivrières ou traditionnelles de la région sont : la banane (20 à 25 variétés), le manioc (au moins 2 variétés), les haricots (quelque 16 variétés), le petit pois, les patates douces (près de 5 variétés), les courges et toute la famille des cucurbitacées, les colocases ou taro (au moins 2 variétés), la série des céréales : maïs, riz, éleusine, sorgho. Il faut mentionner également les arachides, et dans un cadre à part, l’igname. Une catégorie intermédiaire est constituée de cultures des zones d’altitudes ou tempérées: pommes de terre, soja, cultures maraîchères, légumes : oignons, échalotes, carottes, haricots verts, choux (plusieurs variétés), poireaux, céleri, salade, artichaut, tomate (locale et importée), etc. Dans une autre catégorie à part, on trouve : - Des céréales d’importation assez récente : le froment ou blé et l’orge. - Fruits tropicaux : fraises, bananes sucrées, ananas, maracuja (dit fruit de la passion), papaye, avocat, mangues, prunes, fraises de montagne (framboises), groupe des agrumes (orange, citron, mandarine, pamplemousse), etc. ■ Cultures d’exportation ou de type agro-industriel : Il s’agit de : café (arabica et robusta), thé, quinquina, pyrèthre, cacao, palmier elaeis ou palmier à huile, soja, tournesol, eucalyptus schmithii (à huile essentielle), etc. ■ Autres cultures : Canne à sucre, tabac, ricin, diverses plantes médicinales (cultivées ou de cueillette), etc. Accessoirement, une mention doit être faite d’autres secteurs très poussés au Nord-Kivu : l’élevage, la pêche-et-pisciculture, l’apiculture et l’exploitation du miel. Mais aussi de l’exploitation des plantes sauvages, spécialement le palmier raphia, le palmier dattier, le papyrus, les lianes, écorces de certains arbres dont le ficus, etc. 4
- L’activité dite de cueillette concerne la récolte des champignons, mais aussi le ramassage des chenilles et des sauterelles avec beaucoup de succès, semble-t-il : En effet leur prix dépasse de loin celui du miel ou de la viande, à en croire les données du Tableau du commerce local ou régional, en page 91 du ‘Profil économique du Nod-Kivu’. III. La part du Secteur agricole (+élevage et pêche) dans le PIB annuel du Nord-Kivu 1. Secteur primaire (agriculture, foresterie, mines brutes) = 40 % Sous-secteurs : - ▪ Agropastoral, et pêche = 89% de ces 40% (dont agriculture seule = 87%, Elevage 12% ; Pêche, pisciculture 1%) - ▪ Foresterie (exploitation brute, sauvage) = 7% - ▪ Mines (étape brute, artisanale) = 4% 2. Secteur secondaire (productions industries diverses) = 10% (dont industries manufacturières, eau, électricité, bâtiments, constructions) 3. Secteur tertiaire (commerce et Services) 50% (dont commerce : 70% de ces 50%, transports : 7%, Services, tourisme, hôtellerie, télécommunications, éducation, santé, activités financières et bancaires, etc.) A titre comparatif : la composition du PIB de l’ensemble de la RDC est de : Agriculture= 50% ; Industrie= 27 à 28%, Tertiaire (dont Services) = 25- 26%. Ces données présentent une situation économique globale du Nord-Kivu dépendant d’une agriculture généralement dynamique, une pauvreté ou plutôt un retard dans le domaine minier, et des indices d’un secteur tertiaire très prometteur. La part très élevée du Secteur tertiaire (50%) contraste avec celle de l’ensemble du pays qui ne dépasse pas 26%. C’est une bonne chose pour la province et pour le développement des deux autres secteurs. Néanmoins, il conviendrait de se méfier de ces résultats dans un milieu où l’Economie informelle continue à être largement présente et à jouer un rôle important. Il ne manque dans cette province que deux facteurs clés pour booster un développement dynamique et durable : C’est d’une part, la sécurité et une présence réelle de l’Etat moyennant une Administration efficace et agissante. Et d’autre part, la fourniture en électricité et en énergie en général. ________________________ 5
IV. PRESENTATION CHIFFREE DES PRINCIPALES PRODUCTIONS: IV.1. CULTURES VIVRIERES ou de consommation locale courante Ces cultures ont un caractère général et pratiquées par tous les villageois à quelques exceptions près, selon les conditions climatiques, le relief ou les qualités du sol. C’est ainsi que chaque habitant produit des bananes (la moitié au moins de variétés régionales), des haricots, maïs, manioc, autres tubercules, arachide, courges et cucurbitacées (calebasses), etc… Les mêmes habitants y ajoutent les cultures propres aux conditions naturelles proches de leurs villages : les cas les plus connus sont ceux du riz dans les zones forestières basses (Walikale, Nord-Masisi, Beni, Ouest-Lubero) ; de l’éleusine et/ sorgho dans les zones orientales d’altitude haute ou moyenne : sud-est de Masisi ; Rutshuru (dont le Bwito) , est-Lubero. Toutes ces cultures font surtout l’objet de consommation locale et/ou d’un commerce le plus souvent dominé par l’économie informelle, c.à.d. difficilement quantifiables ou évaluables en termes de contre-valeur monétaire. Il faut signaler que ces productions, accompagnées de protéines (viande, poisson) et de légumes, suffisent largement à assurer l’équilibre alimentaire de leurs habitants. Certaines de ces productions ont pu faire l’objet de données statistiques de la part des services administratifs ou de recherche agropastorale ou socio-économique. On remarquera cependant que ces enquêteurs ont tendance à éviter de trouver les statistiques relatives aux bananes. Dans les lignes qui suivent, on essaiera quand même de fournir quelques chiffres y relatifs. Un premier tableau présente la situation des produits les plus courants, lequel est précédé du graphique ci-dessous. Celui-ci visualise le dynamisme commercial des principaux produits. Le cas du blé suscite cependant des interrogations. Source : Profil économique, op. cit. p. 37 6
Tableau 1 : Principales cultures vivrières de base du Nord-Kivu Superficie Production Production Rendement Niveau de Niveau de moyenne Moyenne Moyenne kg/ha couverture des couverture des par 2000-2009 Vendue besoins besoins planteur en en Tonnes en % alimentaires en alimentaires en % ha % Demande Offre 1 Manioc 0,29 % 1.722.783 52 % 13 382 52 % Chiffre Pomme de 0,55% 504.777 70% 6 474 70% 2 terre non- 174.176 66% 646 66% disponibl 3 Haricot 0,50% e 4 Maïs 0,25% 110.267 74% 1 027 74% 5 Riz 0,61% 93.895 68% 1.809 68% 6 Soja 0,23% 10.464 86% 906 86% 7 Blé 0,19% 3.124 78% 618 78% 8 Colocase /taro 0,14% 132.267 33% 4 744 33% 9 Igname 0,15% - 43.325 13% 6 723 13% 10 Patate douce 0,21% 243.620 45% 5.005 45% Source : Province du Nord-Kivu et PNUD : Profil de l’Economie…. p. 35 Ce tableau appelle quelques commentaires : - Le produit principal, la banane ne figure pas sur ce tableau. La raison est donnée ailleurs. Car plus que les autres produits locaux, la banane du Kivu, avec ses 20/25 variétés, offre de multiples usages : banane plantain, banane verte (kisamunyu), banane à bière (muenge), bananes à farine jaune (kitehe) ou brune (ncimba/nchimba), banane de Chine, bananier à feuilles mauves et fruits rouges, banane à fruits très sucrés (kasukari ou kamara-masenge), etc. Pour cette raison, on trouvera plus bas, deux tableaux qui complètent cette lacune. - Par manioc, on entend manioc frais (dont on doit encore débarrasser l’écorce, sécher, avant de réduire en farine.) Donc le taux de vente devrait être plus élevé que ce 52%. - Le taux de production vendue du Blé étonne beaucoup et contraste avec les difficultés traditionnelles des débouchés de ce produit. Si ce taux se confirme, alors ce sera le grand bonheur de ses planteurs locaux de Lubero et encouragera la production de l’orge des hauteurs de Masisi. Rappelons que le déficit national en blé dépasse les 95%, tandis que le seul producteur d’orge de Masisi des années 1950-1970 devait se déplacer avec son produit à travers le Kivu et jusqu’au Rwanda. Face à son produit, les brasseries nationales dépensent des millions de dollars US par an pour acquérir le produit similaire. Quant au Rwanda, il monopolise l’achat du sorgho du Kivu (voir, plus loin, tableau du trafic transfrontalier). Le Tableau 3 présente 20 produits, mais il semble contenir des inexactitudes. 7
Les 2 tableaux ci-dessous introduisent dans l’analyse l’important produit du Nord-Kivu qu’est la banane. Mais ils se limitent à une seule variété de banane sur les 25 connues au Kivu. Tableau 2.a. Observation des 5 principaux produits vivriers : production, parts respectives de l’autoconsommation et de la vente ou offre faite. ______________ Tableau 2.b : Projection de production, d’offre commerciale et de la demande idéale pour 2001. A = Production; B = Offre réelle; C = Demande réelle; D = Demande idéale Source : Mme Wetemwami Z. Adr : De la banane à la brique…..appui et encadrement des producteurs ruraux du Nord-Kivu, op. cit. pp. 28 et 29, citant la Monographie du Nord-Kivu. L’auteur fait remarquer que ces chiffres concernent une seule variété de banane (banane plantain). Quant au manioc, il s’agit de manioc frais. L’intérêt majeur de ces Tableaux 2.a et 2.b. réside dans la présentation des parts respectives de l’autoconsommation, l’offre et les pertes (les invendus). Remarquez la fragilité de la pomme de terre et la solidité des patates douces et du manioc (en cossette, cette fois). _______ 8
Une autre approche se penche sur 20 produits de consommation courante dans la région : Tableau 3 : Liste de 20 produits commercialisés localement entre 2005 et 2009 Source : Province N-Kivu, idem, p. 85 - Ces chiffres sont très peu fiables et se contredisent d’année en année. Comparés à ceux du Tableau 1, ils en sont très éloignés. Seuls ceux de 2009 paraissent plus vraisemblables. Le seul intérêt de cette liste est l’énumération des produits locaux ainsi que le prix moyen de chacun d’eux sur les 5 années les plus récentes. - Paradoxalement les chiffres relatifs aux bananes paraissent bien vraisemblables, sous réserve du fait que seule une petite partie des bananes commercialisée est enregistrée. Les chiffres de l’huile de palme ne doivent pas être confondus avec ceux des régimes de palme. La production nationale d’huile de palme se situant entre 100.000 et 150.000 T., il n’est pas possible que le Nord-Kivu intervienne pour 82.693 voire 5.269.751 T. Le Tournesol, produit nouveau et limité, voit son chiffre passer de 21,6 T en 2008 à 557.153 T en 2009. Et le ‘pauvre haricot’ qui pèse 11.327.815,00 T en 2005 alors que les tableaux 1 et 2 lui donnent 125.000 à 174.000 T. Parmi les autres paradoxes : le cas du blé (froment). N’ayant jamais dépassé les 2.159 T au cours des meilleures années (1958-1970)4, et que son récent tonnage est passé de 1.436 en 2008 à 439 T en 2009, on lui attribue à présent un dynamisme 4 Murairi M. K. Jean-B. : Considérations sur l’infrastructure et le Développement du Kivu, I.R.E.S.-UNAZA- Kinshasa, octobre 1972, p.17 9
commercial de 78% de la production. La hausse de son prix en 2009 serait seulement dûe à la forte baisse de sa production par rapport à 2008. IV.2. OLEAGINEUX ET AUTRES PRODUITS INTERESSANT A LA FOIS LE COMMERCE LOCAL OU D’EXPORTATION. Dans cette catégorie se situent le palmier à huile, les arachides, le tournesol, mais aussi les graines de courges et le tabac 1. Palmier à huile (ou palmier elaeis) Culture déjà bien pratiquée dans les régions basses du Nord-Kivu, spécialement Walikale, Beni et ouest-Lubero. Mais tout comme dans les provinces de l’ouest, dont le Bandundu, il s’est posé longtemps le problème de la coupe des régimes sur les vieux palmiers devenus trop élancés. D’où le faible rendement à l’hectare. La bonne nouvelle ici est le nombre élevé des planteurs, et la demande toujours supérieure à l’offre. Tableau 4 : Production et commercialisation de l’huile de palme : 2005-2009 Source : ‘Profil écon…’ p. 48 : Chiffres en tonnes probablement gonflés. Comparer avec ceux du Tabl. 4, tout aussi déséquilibrés. Il est important de noter que la production concerne les régimes des noix et non l’huile de palme. Meilleurs rendements (ouest RDC= 6 à 8 T/ha ; taux d’extraction : 17 à 19%, mais aux villages du Nord-Kivu = 7 à 10%. 2. L’arachide La culture des arachides est une activité ancienne au Nord-Kivu, à l’exception des zones de haute altitude. Le nombre élevé des cultivateurs répertoriés, 110.000 à 146.000 au total, en est une preuve éloquente. La part de l’autoconsommation est désormais inférieure à celle commercialisée, à moins qu’une partie du troc ne vienne modifier ces proportions. Cependant le point faible de ces producteurs se situe dans l’insuffisance ou la non pratique de l’extraction de l’huile d’arachide et du traitement des tourteaux. Au lieu de cela, ils pilent le arachides grillées et les réduisent en pâte huileuse avec laquelle ils assaisonnent les aliments, à l’instar du célèbre plat congolais appelé « moambe ». Ceci empêche tout de même l’exportation de l’arachide locale sur les grands marchés extérieurs. 3. Le tournesol Cette plante à très grande fleur jaune embellit les jardins et les parcelles, mais elle a d’autres vertus. Une fois la fleur fânée, ses graines triturées produisent une précieuse huile avec un rendement de 600 à 700 ltres/ha. Aujourd’hui les tenants des moteurs au carburant végétal se ruent littéralement dessus. Quelle sera donc la place des producteurs du tournesol du Nord- Kivu dans cette activité plutôt récente chez eux ? Se contenteront-ils de l’exporter chez le même voisin immédiat qui, lui, pourra en tirer le meilleur parti au moindre effort ? 10
Tableau 5 : Production et commercialisation de l’arachide au Nord-Kivu, 2005-2009 Source : ‘Profil écon………, p. 51. Commentaires : ces chiffres ne concordent pas avec ceux du Tabl. 3 qui apparaissent en centaines de milliers de tonnes. Toutefois ceux du tableau ci-dessus paraissent plus fiables. Le rendement à l’ha semble correct. Une grande lacune : le document ne renseigne rien sur l’extraction d’huile d’arachide et la destination des tourteaux. Tableau 6 : Production et commercialisation du Tournesol au Nord-Kivu, 2005-2009 Source : Profil écon……. P. 51. Sachant que le rendement du tournesol est de 600-670 litres d’huile par ha, on peut considérer que le chiffre ci-dessus (en kg/ha) est raisonnable. 4. Huile de pépin de courges : Les courges sont parmi les plantes les plus faciles à cultiver et à entretenir. Ses usages sont très variés : depuis sa chair jusqu’à son écorce en passant par ses feuilles dites ‘muleka’. Mais ici on s’intéressera plutôt à ses graines ou pépins dont on extrait de la pâte huileuse comme celle des arachides. Dans les pays industrialisés on en extrait plutôt de l’huile, dite huile de graines de courges. Celle-ci a des propriétés médicinales et diétetiques insoupçonnées: une longue liste de vitamines et sels minéraux. Très utile dans le système cardiovasculaire, pour les femmes enceintes, pour soulager la maladie de la prostate, etc. Si on sait que le rendement des courges et autres cucurbitacées peut atteindre 20 T/ha, il ne nous a pas encore été possible d’obtenir celui de l’huile des graines de courges et famille. L’important à ce stade est de savoir que les producteurs du Nord-Kivu et de la RDC en général ont là devant eux une opportunité d’accroître leurs revenus. 5. Légumes Par souci de concision, la rubrique ‘Légumes’ est mise entre parenthèses. Et pourtant ceux-ci occupent une place de choix dans l’alimentation locale tant moderne que traditionnelle. 11
Certains d’entre eux sont commercialisés au marché ou dans des alimentations : c’est le cas des ‘légumes amers’, de feuilles de courges, de haricot ou de colocase, mais surtout du lengalenga dit bitekuteku ou amarante, et du ‘sombe ou pondu, feuilles de manioc. Ce dernier a littéralement franchi les frontières car on le retrouve maintenant dans les alimentations des pays occidentaux, et certains restaurants le présente comme menu de luxe. Au stade actuel on ne se donne pas le temps d’évaluer la quantité produite ou commercialisée. 6. Le Tabac Le tabac n’est pas un oléagineux : ça c’est clair. Cette plante est connue, cultivée et exploitée dans la région depuis les temps les plus reculés. Alors que traditionnellement ses producteurs faisaient de l’autoconsommation ou le troc, ce produit est entré progressivement dans le commerce. Les statistiques officielles du Nord-Kivu indiquent une production annuelle moyenne de 80 à 85 tonnes, presqu’entièrement commercialisée. Et pourtant la production de l’autoconsommation ou du troc est assez importante. Par ailleurs, on n’a malheureusement pas d’indication de la vente du tabac du Nord-Kivu vers les usines congolaises de fabrication des cigarettes. Tableau 7 : production et commercialisation du tabac du Nord-Kivu, 2005-2009 Source : Profil écon…..p. 52 -------------- IV.3. PRODUCTION ET EXPORTATION DES BIENS D’EXPORTATION A la différence des produits à consommation locale se retrouvant parfois sur les marchés extérieurs, ce chapitre concerne plutôt les produits d’exportation mais dont une partie se retrouve sur le marché local. Il s’agit essentiellement du Café (Arabica et Robusta), du Thé, du Quinquina, du Cacao, de la papaïne, du pyrèthre, de l’huile de palme, soja, tournesol, eucalyptus schmithii (à huile essentielle), etc. On devrait aussi y ajouter le bois, les cuirs d’animaux, etc. Mais on se limitera à 4 ou 5 d’entre eux. 1. Le Café : Si le café arabica est originaire d’Ethiopie, le Robusta serait initialement une plante naturelle du Congo (RDC). D’abord exploités par les colonisateurs, ils sont depuis lors, plantés par les nationaux. A Nord-Kivu, on compte en moyenne, pour le café arabica, 47.300 planteurs avec quelque 16.700 ha, et pour le Robusta, 36.936 avec 14.999 ha. (cf. ‘Profil…’, 12
p.42). Avec l’insécurité de la guerre et les fraudes du café, ces chiffres doivent avoir beaucoup baissé. Tableau 8 : Production, exportation et fraude du Café (Arabica/Robusta) 1999-2008 aux niveaux national et provincial, en Kg. Source : ‘Profil écon….’ p. 41. Bien noter le taux extrêmement élevé de la fraude du café (jusqu’à 81,11% au niveau national, en 2003, et 59,45% au niveau provincial, en 2008). Un véritable massacre de l’Economie ! 2. Le Thé : Le Thé introduit au Kivu à partir du Kenya, était longtemps limité aux Plantations bien structurées et si possible équipées d’usine de traitement de ses feuilles tendres. Les plantations abandonnées donnèrent vite aux villageois l’occasion d’utiliser leurs tiges, devenues élancées, comme matériaux de construction. Par contre, en termes de main-d’œuvre, les plantations de thé ont la réputation d’engager des milliers de filles et jeunes femmes pour la cueillette. Le Kivu (Nord et Sud) étant la seule région congolaise de production de thé, ses résultats coïncident avec ceux de l’ensemble du Congo. Si le Document ‘Profil’ (p. 45) donne des chiffres élevés, en dizaines de milliers de tonnes, jusqu’à une moyenne de 60.000 T /an, on peut supposer qu’il s’agit de la pesée des feuilles fraîches avant l’usinage. En effet la 13
production nationale, donc aussi celle du Nord et du Sud Kivu réunis, oscille généralement autour de 5.000 T /an, et l’une des meilleures années, 1970, n’a donné que 8.759 T.5 Tableau 9 : Production et commercialisation du Thé du Nord-Kivu, de 2005-2009. Source : Profil économique du N-Kivu, p. 45 Comme signalé plus haut, ces chiffres sont excessifs, à moins qu’il ne s’agisse du poids des feuilles fraîches. De même le rendement rapporté, de 17.563 à 26.617 kg/ha est hors de toute mesure, car le rendement optimal du thé est de 1.000 à 1.200 kg/ha. 3. Le Quinquina : Le délai nécessaire pour la récolte du quinquina (les écorces) est de l’ordre de 7 à 10 ans. Ceci pour permettre aux écorces d’avoir une concentration optimale de la substance médicamenteuse, la quinine. La production nationale est de l’ordre de 2.000 T/ an avec une pointe de 5.452 T. en 1978. La part du Kivu (Nord et Sud) fut de 2.134 T en 1970. Pour sa part, le ‘Profil écon…’ (p. 45) rapporte pour le Nord-Kivu seul, une production énorme mais baissant de 32.355 T. en 2005 à 7.388 T. en 2009. Le tout commercialisé à 100%. Le territoire de Lubero est le principal producteur de la province. Ses producteurs ont malheureusement abusés par des intermédiaires les ayant obligés à récolter les écorces avant maturité. 4. Cacao La culture du cacao est une activité récente dans la région (Beni, Lubero et partiellement Walikle) vers 2005, alors que ce produit est exploité depuis des décennies à l’ouest et au centre du Congo. Tableau 10 : Production et commercialisation du Cacao au Nord-Kivu Source : ‘Profil écon…’ p. 46. Le rendement indiqué semble sous-estimé ou pauvre, car normalement c’est entre 300 et 500 kg, exceptionnellement jusque 1 à 2 T. 5. La Papaïne (poudre de latex de papaye) 5 Murairi Mitima K. : op. cit. p. 18, citant Province du Kivu, Rapport 1970 14
Ce produit est vraiment l’objet de la fierté du Nord-Kivu, et par ricochet, de la RDC. Très peu connu, on le qualifie parfois de l’or végétal. Il intervient dans l’industrie pharmaceutique, maroquinerie (industrie du cuir), industrie alimentaire, etc. Il faut distinguer 2 étapes : celle de la récolte du latex, purement artisanale, qui ensuite sera séchée sous forme de paillettes ; et celle de la production de la poudre proprement dite ou Papaïne. Il faut environ 30 T. de latex pour produire 1 T. de papaïne. L’usine de papaïne de Beni s’appelle ENRA (Enzymes Refiners Association). Tableau 11.a : Production de latex de papayer de 2005-2009 Source : ‘Profil écon….’ p.50 : bien noter qu’il s’agit de latex et non de paillette ni de poudre. Tableau 11.b : Production de Papaïne (la poudre), période 2005-2009 Source : ‘Profil écon…’ p. 50 citant ENRA Beni. Selon des sources gouvernementales, dont le Rapport annuel du ministère de l’Economie et Industrie, la production annuelle s’élève souvent jusque 140 T. Donc la production de cette période est très faible. ___________________ V. LE COMMERCE DES PRODUITS AGRICOLES DU NORD-KIVU Le document ‘Profil écon…’(p. 90) résume la situation en expliquant que 58% de la production agricole vivrière du Nord-Kivu est consommée localement ; 22% constituent la part du transfert vers d’autres Provinces et seulement 20% vont vers les pays voisins. Les produits agricoles d’exportation du Nord-Kivu sont censés prendre le chemin des marchés internationaux. Mais on constate que soit ils font l’objet d’une fraude 15
féroce, soit ils sont le plus souvent commercialisés dans les pays voisins. Ainsi l’illustrent les tableaux qui suivent : Tableau 12 : Commerce transfrontalier de la province du Nord-Kivu en 2006 Source : Profil écon….’ p. 87 : Interdit de rire, car c’est tragique. Tableau 13 : Trafic frontalier dans la province du Nord-Kivu en 2007 16
Source : Profil écon…., idem p. 87 et 88 Ces Tableaux à eux tout seuls montrent comment ces Etats voisins se moquent du Kivu et de la RDC : - Exportations congolaises vers le Rwanda en valeurs : 170.428 US$, soit 3%. - Exportations rwandaises vers le riche Nord-Kivu, en valeurs : 5.305.685 US$, soit 97%. Voyez plutôt le contenu de ces biens venant du Rwanda : vaches sur pied, têtes de chèvres, souliers usagés, couvertures, etc. Commentaires pour l’année 2007, c’est l’Ouganda qui tient la vedette: Sur 16 articles, 15 concernent le Rwanda, et 1 seul (le ciment) concerne l’Ouganda. Mais l’Ouganda seule, avec du ciment, 13.714 T pour 3.017.080 US$) intervient pour 85,52% des importations congolaises de cette année-là, contre 10,25% depuis le Rwanda, et 4,23% représentant les exportations congolaises. - Mais la plus grosse surprise, c’est que l’Ouganda n’a rien importé (zéro kilo, zéro US$). Bien malin qui y comprendra quelque chose malgré les centaines des gros camions bien chargés qui se rendent en Ouganda au départ de Goma via Bunagana et Ishasha ou de Butembo et Beni via Kasindi. _____ ■ Echanges commerciaux Nord-Kivu – Rwanda en 2008 Dans les exportations rwandaises de 2008 vers le Nord-Kivu (cf. profil écon. p. 90), même si cette fois, la balance commerciale était devenue favorable au Nord-Kivu, on trouve encore des cas inadmissibles : huile de palme (poste n°3) pour 34.541,75 US$ ; couvertures ; têtes de chèvres pour 3.207,53 US$ (poste 7) ; oranges pour 855 US$ (poste 13) ; postes radio pour 5.148 US$ (poste 21) ; fromages pour 954,43 US$ (poste 22) ; Farine d froment (poste 46). Et même pour les cas considérés comme normaux, il est anormal que des articles fabriqués hors d’Afrique figurent sur la Liste comme importés directement du Rwanda. VI. Les Secteurs de l’Elevage et de la Pêche Ceux-ci sont signalés ici de manière subsidiaire en considération du titre de ce document. En réalité, l’élevage et la pêche occupent une place importante dans l’Economie du Nord-Kivu. Et ce, pour deux raisons : La longue tradition d’éleveurs et de pêcheurs parmi les populations du Nord-Kivu. Et la présence des pâturages naturels ou aménagés, ainsi que des lacs, spécialement le Lac Edouard, l’un des plus poissonneux de la région. Tableau 14 : Statistiques des élevages au Nord-Kivu : 2006-2009 17
Source : Prov Nord-Kivu p. 58 citant IPAPEL/2009 Tableau 15 : Répartition des élevages gros bétail par Territoire en 2008 Source : idem, p. 59 Tableau 16 : Répartition des élevages du petit bétail par Territoire, en 2008 Source : Profil écon. p. 60. Commentaires : chiffres disproportionnés : une seule entité sur 9 ne peut pas posséder 81,44% du bétail de toute la province. N’oublions pas que 2008 a été une année d’atroce guerre dans 18
une bonne partie du Nord-Kivu. Le récensement du bétail n’a donc pas pu s’y réaliser correctement. Tableau 17 : production et commercialisation des poissons au Nord-Kivu, 2006-2008. Source : Profil écon….. p. 66. N.B. Les autres sources atteignent rarement 8.000 T/an Tabl. 18 : Commerce local et parfois informel de viande avec ses voisins nationaux. Source : Profil écon…… p. 91 Commentaire : Petit tableau intéressant indiquant les produits animaux vendus aux provinces voisines. Malheureusement il est incomplet en omettant d’autres produits du Norrd-Kivu comme les pommes de terre, le blé, etc. De même, il eut été intéressant de voir les produits achetés par la province à ses voisins dont certains la dispenseraient d’importer du Rwanda des têtes de chèvres, souliers usagés, etc…. 19
Tableau 19 : Transfert d’animaux vivants en trafic frontalier Source : Profil écon … p. 92 Remarque : Effrayant de voir le nombre de bétail transféré du Rwanda vers Masisi via Goma. Ne peut- on pas réaliser que ces bêtes accompagnaient leurs propriétaires dans leur migration vers Masisi ? Comparez avec le taux affolant de l’accroissement démographique de Masisi, 275% en 12 ans relevé plus haut. Tableau 20 : Principaux axes commerciaux du Nord-Kivu p. 98 20
Source : Profil écon….. p. 98 Tableau synthétique intéressant. Il peut aider à trouver une diversification des voies commerciales du Nord-Kivu et alléger cette dépendance vis-à-vis du Rwanda et de l’Ouganda. _____________________ CONCLUSION : Considérations finales Nous vivons actuellement une période où la consultation de documentations fiables devient difficile, voire malaisée. La documentation existe mais on n’y 21
songe pas ou on a peu d’occasions d’y accéder. Et, inversement, les gens qui souhaitent ou sentent le besoin de les consulter, en ignorent l’existence. Tel est le cas des secteurs de l’Economie de la province du Nord-Kivu. En temps normal, cette Province est, de toute évidence, un grenier pour la RDC et même pour certains de ses voisins. Toujours en temps normal, le Nord-Kivu peut doubler ou même tripler sa production actuelle. Quant à son commerce, il peut le multiplier par 5, par 10 même…. Mais il y a pour le moment, des insuffisances et des blocages. Les voici : •- Absence de sécurité et absence d’Etat et d’administration effective. •- Insuffisance d’énergie électrique et faible qualité de l’état des routes et autres moyens de transport. •- Fraudes à plusieurs niveaux, à l’instar de celle du café. •- Retard du démarrage du Secteur secondaire notamment les industries de traitement et de valorisation des produits du domaine agropastoral. •- Blocage et musellement du Nord-Kivu dans son commerce avec le Rwanda et l’Ouganda. Il est inadmissible que le Rwanda refile au Nord-Kivu ses invendus et autres déchets du genre têtes de chèvres, souliers usagés. Il est intolérable que le Rwanda achemine tranquillement vers Masisi et Walikale, des dizaines de milliers de gros et petits bétails et volaille, sous la forme frauduleuse de ‘transfert’. Car ce sont, en réalité, des biens personnels des immigrants clandestins. Le Nord-Kivu et la Province Orientale doivent se sentir suffisamment libres pour publier sans peur leurs multiples exportations vers l’Ouganda. Ce qui est valable pour le Nord-Kivu l’est également, mais à des degrés divers, pour les autres provinces et régions de la RDC. Rappelons que l’agriculture en RDC n’a atteint, à ce jour, que 4% des espaces cultivables. Qu’en serait-il si elle atteignait déjà 40 à 50% ? ___________________________ 22
Vous pouvez aussi lire