Star PROGRAMME DES CINÉMAS STAR

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Star PROGRAMME DES CINÉMAS STAR
05.12.2018
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PROG   n° 176             15.01.2019
       PROGRAMME
       DES CINÉMAS STAR
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ÉTAT DE
                        Cinéma Le Star
                   27 rue du Jeu des Enfants
                       67 000 Strasbourg

GRASS
                   Cinéma Star St-Exupéry
                     18 rue du 22 Novembre
                       67 000 Strasbourg

                 Renseignements téléphoniques

BOBOLAND         (du lundi au vendredi de 09h à 18h)
                         03 88 32 67 77

VIDOCQ
DE NOËL                          www.cinema-star.com

                                      facebook.com
                               /cinemas.star.strasbourg

NO BORDER
JAMAIS TROP
TARD POUR LETO

DIRE
                              Star Direction et Programmation :
                                          Stéphane Libs
                                   Direction d’exploitation :
                                  Flore Tournois assistée de
                                  J. Picard et de C. Tabaraud
                                           Rédaction :
                                R. Sublon, S. Libs, F. Tournois,

L'INVISIBLE                           C. Tabaraud, J. Picard
                                     Conception graphique

TROLL
                                        et mise en page :
                                         Caroll Maréchal
                                            Éditorial :
                                          Stéphane Libs
                                            Publicité :

VS TROLLS
                                          Flore Tournois
                                    flore@cinema-star.com
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ÉDITO   27.11.2018

        Régulièrement, pour ne pas dire systématiquement, avant de m’endormir, je
        décline une filmo d’acteur ou de metteur en scène, histoire de ne pas perdre
        le fil. Un peu comme un pianiste de jazz répétant ses gammes sur les exercices
        d’Oscar Peterson, ou un Thierry Henry essayant de composer une équipe moné-
        gasque de 11 joueurs, en tant que cinéphile qui se respecte, je décline des filmos.
        Depuis toujours et avec le plaisir du travail parfois bien fait. Ainsi, l’autre jour, j’ai
        ressassé 22 films de Robert Aldrich, j’ai même pu me remémorer quelque chose
        comme 35 films avec Paul Newman. Ce qui est très excitant, complètement
        vain et peut, au bout du compte, m’empêcher de dormir. Malgré tout, depuis
        quelques années, je confonds voire oublie les choses de la cinéphilie actuelle,
        comme si mon disque dur perso était saturé. Ma pratique quotidienne, avec 15
        films qui se rajoutent chaque semaine, m’oblige à éliminer pour ne surtout pas
        que la connaissance devienne plus forte que le ressenti de l’œuvre. Me voilà, par
        exemple, incapable de citer cinq films de Gaspard Ulliel (quand je ne confonds
        pas ce dernier avec Pierre Niney). Je vois bien, autour de moi, que l’usage du
        cinéma est devenu plus versatile et l’attachement au réalisateur et à l’acteur
        – donc à l’incarnation – n’est plus la raison nécessaire pour voir un film. Une
        seule question, forcément existentielle, m’obsède : par quelle(s) porte(s) peut-
        on entrer en cinéphilie si les héros n’en sont pas la raison principale ? Et s’il vous
        plaît, surtout ne répondez pas à cette question, gardez le mystère entier, il me
        reste encore quelques années de cinéphilie à tirer.
        Alors bien sûr il existe des tribus : on a récemment croisé les dingues d’Harry
        Potter, ceux qui connaissent toutes les scènes des films de Xavier Dolan ou les
        répliques de Marion Cotillard (non j’déconne, officiellement ça n’existe pas) ;
        bien sûr les entrées de notre cinéma se maintiennent une fois de plus à un joli
        niveau cette année et les rétros Tarkovski, Ozu ou Miyazaki trouvent preneur
        (aussi sur un public jeune), mais m’accrocher à l’idée d’ordonner ces titres de
        films qui peuplent mon cerveau est une résistance au temps qui passe et à la
        phrase entendue, il y a déjà bien longtemps sur le dernier album non posthume
        d’Alain Bashung, phrase qui me hante : « Tout à l’horizontal. Nos envies, nos
        amours, nos héros ». Fucking Bashung !
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                                          12.12                                                       FILM DU MOIS
                                                                                                                     COURTS MÉTRAGES                                                                                    05.12
                                                                                                                     DE L’IMPORTANCE DES PRÉLIMINAIRES
                             Une affaire de famille                                                                                                                                                                     15.01
                                       HIROKAZU KORE-EDA                                                             Pour ce numéro, ce sont les élèves de l’option cinéma du lycée Le Gymnase Jean Sturm
                                    ( JP ) - 2018 - VOST - 2h01                                                      qui programment les courts-métrages des premières parties. Voyez ce qu’ils vous ont choisi.
                                 avec Lily Franky, Sakura Andô...

          Au retour d’une nouvelle expédition de vol à l’étalage, Osamu et son fils
            recueillent dans la rue une petite fille qui semble livrée à elle-même.
    D’abord réticente à l’idée d’abriter l’enfant pour la nuit, la femme d’Osamu accepte
    de s’occuper d’elle lorsqu‘elle comprend que ses parents la maltraitent. En dépit de
     leur pauvreté, survivant de petites rapines qui complètent leurs maigres salaires,
                   les membres de cette famille semblent vivre heureux …

                                                                                                                     Semaine du 05.01                                           Semaine du 26.12
                                                                                                                     En première partie du film MARCHE OU CRÈVE                 en première partie du film LA VIE COMME ELLE VIENT

                                                                                                                     THE GAS STATION                                            EVASION
                                                                                                                     DJINDA KANE - ( FR ) - 2016 - 7'35                         PIERRE LE GALL - (FR) - 2015 - 3'40
                                                                                                                     Est-il possible d'avoir de l'essence et un briquet dans    Une femme se balade dans la rue avec un dictaphone
                                                                                                                     ce p... de pays sans montrer ses seins ?!?                 à la main pour capter l'énergie sonore de différents
                                                                                                                                                                                lieux de vie.
    Une Palme d’or en film du mois, c’est pas la prise de risque du siècle. Mais comment situer
    autrement ce film monstre d’un réalisateur qui a une telle bouteille ? Parfois les Palmes                        Semaine du 12.12
    d’or arrivent avec un train de retard. Celle-ci semble tomber pile, tant Une affaire de famille                  En première partie du film NOUS LES COYOTES                Semaine du 02.01
    est à la fois une œuvre totale en soi qu’une œuvre maîtresse dans la filmographie dense et                                                                                  En première partie du film STYX
    singulière de Kore-eda. Bref, cette palme est un chef-d’œuvre – au sens propre.                                  LE COIN
    C’est étonnant, mais il paraît qu’au Japon le premier ministre n’a pas fait mention de                           CHARLIE BELIN - (FR) - 2016 - 3'                           FAUSSE ROUTE
    cette haute distinction, dans aucun de ses discours. C’est que le film de Kore-eda gêne.                         Ils attendent dans la rue qu'on leur donne du travail,     FRANCOIS VOGEL - (FR) - 2017 - 5'
    Toujours sans en avoir l'air, le cinéaste continue avec ce treizième film à dénoncer la                          du pain, un regard. Mais ils ne nous attendent pas         Un homme au bord d’une route déclare vouloir faire
    fracture sociale d'un pays qui véhicule par ailleurs une image idéale de bien-vivre et de                        pour chercher à être heureux.                              un break et quitter la civilisation. Il se laisse alors
    réussite. Plus que jamais, il pose son regard à la marge de la pauvreté et de la précarité,                                                                                 glisser au milieu des voitures pour finalement se
    s'arrangeant le plus sereinement du monde avec l'amoralité. Ici on est voleur à l'étalage
    de père en fils et on arnaque de mère en fille. Quoiqu'il se passe, l'important chez Kore-
                                                                                                                     Semaine du 19.12                                           perdre en pleine mer.

                                                                                                                     En première partie du film MON PERE
    eda, c’est de rester en famille. Et cette nouvelle chronique du réalisateur, qui décompose
    les foyers pour en comprendre les liens, est paradoxalement d’une infinie tendresse. En
                                                                                                                                                                                Semaine du 09.01
                                                                                                                     JE SUIS ORIENTÉE                                           en première partie du film BORDER
    pénétrant le quotidien de cette famille, on se sent vite accueilli, intime et touché. Car leurs
                                                                                                                     OLIVIER RICHE - (FR) - 2015 - 2'30
    affaires, même une fois détricotées, n’ont jamais autant parlé d’amour.
                                                                                                                     Une adolescente passe un entretien pour faire le           OKTAPODI
                                                                                                                     choix de son futur métier.                                 J.BOCABEILLE, F.X.CHANIOUX, O.DELABARRE - ( FR ) -
                                                                                                                                                                                2007 - 2'27
                                                                                                                                                                                Pour échapper aux griffes d’un commis cuisinier,
                                                                                                                                                                                deux poulpes se lancent dans une burlesque course
                                                                                                                                                                                poursuite.
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8                                                                                                                                                                                                                                                9

                                                       05.12                                                                                                                   05.12
                            Pig                                       Assassination Nation                                              Marche ou crève                                      Les confins du monde
                      MANI HAGHIGHI                                              SAM LEVINSON                                            MARGAUX BONHOMME                                           GUILLAUME NICLOUX
                ( IR ) - 2018 - VOST - 1h48                         ( US ) - 2018 - VOST - 1h50 - Int– 12 ans                               ( FR ) - 2018 - 1h25                                      ( FR ) - 2018 - 1h43
     avec Hasan Ma’juni, Leila Hatami, Leili Rashidi...        avec Odessa Young, Suki Waterhouse, Hari Nef…                 avec Diane Rouxel, Jeanne Cohendy, Cédric Kahn…                 avec Gaspard Ulliel, Guillaume Gouix,
                                                                                                                                                                                                     Gérard Depardieu…
          Un mystérieux serial killer s’attaque aux             Comme partout ailleurs, Lily, élève de terminale,             Elisa, une adolescente fougueuse et passionnée,
        cinéastes les plus adulés de Téhéran. Hasan             et son cercle d’amis évoluent constamment dans                veut profiter de l’été de ses 17 ans sur les pentes         Indochine, 1945. Robert Tassen, jeune militaire
      Kasmai, un réalisateur iranien, est étrangement          un univers de textos, selfies, tchats et autres posts            escarpées du Vercors où elle a grandi. Mais sa          français, est le seul survivant d’un massacre dans
     épargné. Censuré depuis des mois, lâché par son            sur les réseaux sociaux. Quand un hacker se met               mère quitte la maison et la laisse seule avec son            lequel son frère a péri sous ses yeux. Aveuglé
       actrice fétiche, il est aussi la cible des réseaux       à publier des détails personnels compromettants               père pour s’occuper de sa sœur handicapée. Une               par sa vengeance, Robert s’engage dans une
     sociaux. Vexé, au bord de la crise de nerfs, il veut          sur les habitants de leur petite ville, celle-ci            responsabilité de plus en plus lourde qui la fait             quête solitaire et secrète à la recherche des
     comprendre à tout prix pourquoi le tueur ne s’en           sombre rapidement dans la folie pure. Lily et ses            basculer de l’amour à la haine, jusqu’à perdre pied.       assassins. Mais sa rencontre avec Maï, une jeune
     prend pas à lui et cherche, par tous les moyens, à        camarades survivront-elles à cette nuit infernale ?                                                                          Indochinoise, va bouleverser ses croyances.
                     attirer son attention.

                                                                                                                             La force de Marche ou crève, qui est aussi l’expli-
                                                               On ne va pas vous le cacher, Assassination Nation est         cation à son âpreté, est de faire corps avec son          Même si, ici, et c’est une prouesse, Guillaume Nicloux
    Lorsqu’on parle de cinéma iranien, cela se concentre       un film qui dépote. Pour autant, le film n’est pas une        sujet. Engoncé et sec, peinant à s’ouvrir, le film tout   tient tout cela en 1h43, un des grands plaisirs du
    toujours autour de quelques thèmes récurrents : la         extravagance qui entremêle dans un délire de réalisa-         entier est le juste prolongement du regard d’Elisa,       cinéma réside dans ces films au long cours, nécessi-
    dictature en place, la place des femmes, Téhéran ou        teur, le sexe, la drogue et les réseaux sociaux chez les      grande sœur en mal d’insouciance, porté par l’élan        tant une longue infusion ; ces films qui nous laissent
    encore la jeunesse iranienne. Cette fois-ci, autant vous   plus jeunes. Assassination Nation est terriblement bien       de ses 17 ans mais retenue chez elle par une vie de       un peu coi à la sortie puis qui, chaque jour passant,
    l’annoncer tout de suite, Pig est la proposition décalée   foutu et avance sur la base d’un scénario construit. Il       famille que l’on ne choisit pas. Elisa est la sœur de     s’étoffent. Il se passe alors cette chose étrange ; le
    et loufoque du cinéma iranien.                             est important quand on parle de la montée de la vio-          Manon, handicapée physique et mentale (incarnée           film est-il exact à notre souvenir ou l’a-t-on déjà, en
    Pig retrace le parcours d’un tueur en série qui ne         lence de ne pas faire n’importe quoi. Dans l’énergie du       par Jeanne Cohendy, qui elle ne l’est pas et on ne        quelques jours à peine, fabriqué pour qu’il soit celui
    s’en prend qu’à des réalisateurs iraniens, et manque       film, dans son côté imparable, nous ne sommes pas             l’aurait jamais cru), la fille de François (père dévoué   fantasmé ? Arrangeons-nous du vrai pour prêcher une
    de chance il ne s’intéresse pas à Hasan Kasmai, réa-       très loin du chef-d’œuvre d’Arthur Penn, La poursuite         et inconséquent, joué par l’admirable monolithe           certitude ; Les confins du monde est l’adaptation fran-
    lisateur sans permis d’exercer, qui tombe peu à peu        Impitoyable. Même banlieue étouffante, même popula-           Cédric Kahn) et d’une mère partie s’aérer, elle.          çaise d’Apocalypse Now, parfaitement décomplexée,
    dans l’oubli et ne souhaite qu’une chose : revenir         tion lâche qui stigmatise sa haine sur les plus affaiblis,    C’est traité sèchement, un peu à la Dardenne pour         totalement premier degré, brillante de nonchalance,
    sur le devant de la scène, même si ça doit passer par      même puritanisme affligeant et aveugle. Ce qui change         le dire vulgairement, la musique en bonus. Marche         où le colonel Kurtz est écrivain et l’opium le fruit de
    un assassinat. Le film est gorgé d’humour noir et de       (et c’est pourquoi le film fait peur) c’est que ce qui se     ou crève rappelle aussi, dans sa source autobiogra-       nos entrailles. Oui, c’est du Guillaume Nicloux ! Celui
    scènes caustiques. D’un point de vue plus informatif,      passe dans cette petite ville existe également à l’échelle    phique, le récent documentaire de Sandrine Bon-           du Poulpe, de L’enlèvement de Michel Houellebecq
    il montre les dessous inconnus du milieu cinémato-         mondiale. L’intime, exposé sur les réseaux parole de          naire (Elle s’appelle Sabine), la fiction en bonus.       et du Concile de Pierre réunis. Avec Les confins du
    graphique de Téhéran, avec notamment les relations         vérité (puisque désormais le politique, le social, la                                                                   monde, Guillaume Nicloux réalise un film essentiel
    entre comédiennes et metteur en scène, la place de         famille, l’amitié… sont fragiles quand il existent encore),                                                             et rouvre plaie béante de notre société cinéphile :
    la télévision, des clips et évidemment de la censure.      est dangereusement atteignable. C’est de cette priva-                                                                   comment expliquer que les guerres d’Indochine et
    Pig est une hilarante comédie, bien barrée.                tion-là, de ce viol en communication, que tout fout le                                                                  d’Algérie soient si peu présentes sur la toile ? Guil-
                                                               camp, progressivement, sur des chemins déjà tracés.                                                                     laume Nicloux, lui, fonce dans l’tas. Avec toujours un
                                                               Cerise sur le gâteau, le film impressionne par son mon-                                                                 pas d’côté.
                                                               tage et sa mise en scène et il possède, en son cœur, une
                                                               des plus belles scènes vue cette année.
Star PROGRAMME DES CINÉMAS STAR
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                                           05.12                                                           FILM
                                                                                                  COUP DE CŒUR

                                               Leto
                                    KIRILL SEREBRENNIKOV
                                 ( RU + FR ) - 2018 - VOST - 2h06
                        avec Teo Yoo, Roman Bilik, Irana Starshenbaum…

     Leningrad. Un été du début des années 80. En amont de la Perestroïka, les disques
       de Lou Reed et de David Bowie s’échangent en contrebande, et une scène rock
         émerge. Mike et sa femme la belle Natacha rencontrent le jeune Viktor Tsoï.
       Entourés d’une nouvelle génération de musiciens, ils vont changer le cours du
                              rock’n’roll en Union Soviétique.

     Commençons par les superlatifs : Leto c’est sans conteste « l’autre Palme d’or » et ceci
     même si la vraie Palme d’or est aussi top. Ici souffle le vent de la liberté. Celle de quelques
     jeunes qui, dans les années 80, font du rock dans un pays qui n’a que faire de ce truc
     contestataire. Ils sont donc forts, font se lever les foules mais surtout ils sont jeunes et
     beaux dans un pays où les icônes ont, par contre, leur place. Ainsi pendant une bonne
     heure, le film enchaîne des séquences magnifiques et vivantes. Celle sur la plage qui fait
     se rencontrer le futur triangle amoureux est à voir et à revoir tant la beauté fragile qu’on
     devine éphémère (être éphémère est la base même d’un groupe de rock), filmé par une
     caméra qui tourne, frôle, chope un regard… en fait un grand moment de cinéma. En une
     scène, Kirill Serebrennikov – démerdez-vous pour bien retenir ce nom – nous fait chavirer.
     Pour autant, le film ne va jamais vers le contemplatif, mais garde son punch et son inven-
     tivité. Puis Leto se concentre sur les trois personnages principaux. Il ralentit sa cadence,
     se fait un peu plus bavard, moins punk. C’est dans cette deuxième partie qu’il devient un
     chouia plus politique puisque, malgré tout, pour exister, le groupe a besoin de respecter
     des principes qui lui permettent de mieux transgresser la répression. Le film perd un peu
     de son insouciance tout en gardant sa beauté et son émotion. Car désormais les choses
     sérieuses commencent : l’amour s’invite.
Star PROGRAMME DES CINÉMAS STAR
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                                            05.12                                                             FILM                                             06.12                  12.12
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                                                                                                                     PROJECTION                                                                   Nous les coyotes
                                                                                                                                                                                              HANNA LADOUL & MARCO LA VIA

                                              Pupille                                                                DÉBAT                                                                        ( US ) - 2018 - VOST - 1h27
                                                                                                                                                                                            avec Morgan Saylor, McCaul Lombardi,
                                          JEANNE HERRY
                                                                                                                                                                                                         Betsy Brandt…
                                        ( FR ) - 2018 - 1h47
                             avec Sandrine Kiberlain, Gilles Lellouche,
                                         Elodie Bouchez…
                                                                                                                     jeu. 06.12 ~ 18h ~ Star                                              Amanda et Jake ont la vingtaine et veulent
                                                                                                                                                                                         commencer une nouvelle vie ensemble à Los
                                                                                                                     À l'occasion du CNGOF (organisme qui fédère la pro-               Angeles. Rien ne se passe comme prévu pour le
      Théo est remis à l’adoption par sa mère biologique le jour de sa naissance. C’est
                                                                                                                     fession de gynécologue en France) qui aura lieu à                 jeune couple. Leur première journée dans la Cité
      un accouchement sous X. La mère a deux mois pour revenir sur sa décision...ou
                                                                                                                     Strasbourg du 4 au 7 déc. associations et collectifs               des Anges va les emmener de déconvenues en
     pas. Les services de l’aide sociale à l’enfance et le service adoption se mettent en
                                                                                                                     s'organisent pour dire stop aux violences gynécolo-                   surprises d'un bout à l'autre de la ville.
     mouvement. Les uns doivent s’occuper du bébé, le porter (au sens plein du terme)
                                                                                                                     giques et obstétricales.
       dans ce temps suspendu, cette phase d’incertitude. Les autres doivent trouver
                                                                                                                     Séance en mixité choisie* organisée par Le planning
                           celle qui deviendra sa mère adoptante.
                                                                                                                     familial, La Nouvelle Lune, ACAP, SOS Homophobie
                                                                                                                     et le Collectif Premier Jet, et suivie d'un débat avec la
                                                                                                                     réalisatrice Nina Faure et la chercheuse Cécilia Giles.

                                                                                                                     PAYE (PAS) TON GYNÉCO
                                                                                                                     NINA FAURE - ( FR ) - 2018 - 0h20

                                                                                                                     Dans une immersion entre enquête sociale et tou-                 Cela fait déjà un moment que le doute n’est plus per-
                                                                                                                     cher vaginal, Nina Faure réalise un documentaire                 mis, Nous les coyotes rend la chose encore un peu
                                                                                                                     sur les violences faites aux femmes dans le cadre                plus certaine ; le feel good movie aurait sa place dans
                                                                                                                     des examens gynéco et/ou obstétriques.                           les rayonnages de la Fnac, si le principe de rayonnage
                                                                                                                                                                                      à la Fnac faisait encore sens au moment où tout n’est
                                                                                                                                                                                      plus que coffret et algorithme. C’est un autre débat,
                                                                                                                                                                                      n’est ce pas, et surtout c’est un moyen de ne pas
                                                                                                                                                                                      parler du film qui nous concerne ; Nous les coyotes.
     Pupille est un film admirable de précision, de méticulosité et, vertu rare de nos jours, de calme.
                                                                                                                                                                                      Ce n’est pas tant que l’on a rien à en dire, même si là
     Jeanne Henry y déploie, avec finesse et attention, le long processus d’un accouchement sous
                                                                                                                                                                                      nous ne poursuivons que très subtilement ce stra-
     X et l’adoption qui s’en suit. À la manière des cercles concentriques, chaque scène succède à
                                                                                                                                                                                      tagème consistant à éviter le sujet, et hop quelques
     une autre en élargissant le champ d’action des personnages. Et, presque irrémédiablement,
                                                                                                                                                                                      lignes de plus de grattées, tranquilou, ni vu ni connu
     s’installe l’évidence de ces instants où les émotions sont tirées à l’extrême, où les enjeux admi-
                                                                                                                                                                                      (ben non le texte n’est pas signé), mais Nous les
     nistratifs et moraux cohabitent, parfois dangereusement, avec l’empathie et l’amour naissant,
                                                                                                                        Entrée libre dans la limite des places                        coyotes est la juste promesse de son pitch, de son
     l’amour fuyant. Dans sa construction très documentée, presque clinique, on pourrait être
                                                                                                                     disponibles                                                      affiche et de sa bande-annonce. Un package qui ne
     tenté de se souvenir de Polisse (de Maïwenn) ; il faudrait en extraire l’obscénité et alors oui,
                                                                                                                                                                                      déçoit pas, un step-movie comme un récit initiatique
     il y aurait une filiation possible. La filiation justement, au cœur même de ce film précieux et,                *la mixité choisie est une pratique consistant à organiser des
                                                                                                                                                                                      à l’âge de tous les possibles où plus rien ne l’est vrai-
     surtout, droit.                                                                                                 rassemblements réservés aux personnes appartenant à un
                                                                                                                                                                                      ment. Sinon se rencontrer soi-même, mais à deux
                                                                                                                     ou plusieurs groupes sociaux considérés comme opprimés
                                                                                                                                                                                      c’est mieux.
                                                                                                                     ou discriminés. Ici, ce rassemblement est ouvert aux femmes
                                                                                                                     ( trans ou cis ), aux hommes trans, aux personnes non
                                                                                                                     binaires et inter sexes.
Star PROGRAMME DES CINÉMAS STAR
15

                                                                                                                                                    12.12
                                                                                                                    La Strada                                  Derniers jours à Shibati
                                                                                                                   FREDERICO FELLINI                                       HENDRICK DUSSOLIER
                                                                                                               ( IT ) - 2018 - VOST - 1h48                               ( FR ) - VOST - 2017 - 0h59
                                                                                                         avec Anthony Quinn, Guilietta Masina,
                                                                                                                   Richard Basehart…                       Dans l’immense ville de Chongqing, le dernier des
                                                                                                                                                           vieux quartiers est sur le point d’être démoli et ses
                                                                                                    Gelsomina a été vendue par sa mère à Zampano,          habitants relogés. Le cinéaste se lie d’amitié avec

        MARCHÉ
                                                                                                        qui la brutalise et ne cesse de la tromper.         le petit Zhou Hong et Madame Xue Lian, derniers
                                                                                                       Ils partent ensemble sur les routes, vivant                témoins d’un monde bientôt disparu.
                                                                                                     misérablement du numéro de saltimbanque de

        DE NOËL                                                                                      Zampano. Surgit Il Matto (le fou), violoniste et
                                                                                                         poète, qui seul sait parler à Gelsomina.

                   **
      sam. 15.12 ~ 13h à 19h
            Star St-Ex
                                                   CINÉ-BROC’                                                                                              C’est un film témoignage sur Shibati, quartier ancien
                                                                                                                                                           d’une mégalopole chinoise aussi grosse que l’Au-

                     *                                                                                                                                     triche, qui va être rasé. Le réalisateur se promène,

        Vente                                                        **                            Quand les mots touchent juste, il faut parfois
                                                                                                   savoir les emprunter. Alors citons André Bazin
                                                                                                                                                           exactement comme un touriste pourrait le faire,
                                                                                                                                                           avec une caméra et tente de créer des liens sans

d'affiches de l'année                                sam. 22.12 ~ 10h30 à 13h                      (critique et cofondateur des Cahiers du Cinéma)
                                                                                                   qui écrivait à propos de La Strada : « C’est l’his-
                                                                                                                                                           pour autant parler chinois. Il vient et revient et, à
                                                                                                                                                           force, noue un lien avec trois habitants. Il les suit, les
Offrir des cours de natation synchronisée sans                 Star                                toire d’un homme qui apprend à pleurer. » On            regarde, les interroge un peu. Shibati est une tâche
     trop se mouiller avec Le Grand Bain,                                                          serait tenté de ne rien ajouter. Par ego, on glissera   noire au pied des tours et de centres commerciaux
 Ou tenter le cadeau canin sans poil et sans
        reproche avec L’île aux chiens,
                                                                       *                           quand même quelques mots supplémentaires
                                                                                                   Si l’on s’accordait un reproche à l’endroit de La
                                                                                                                                                           immenses. Ici vit le peuple d’en bas, avec ses codes,
                                                                                                                                                           ses habitudes, son histoire. Mais tout va être rasé
         pour vos cadeaux et cartes de                      Vente                                  Strada, ce serait d’avoir un peu trop popularisé les    pour recaser ces trois-là dans l’uniformité.
      voeux pensez aux affiches de ciné !
                                                         d'affiches de                             arts de rue. Passée cette pique fielleuse en guise
                                                                                                   de transition, évidemment réjouissons-nous de la
                                                                                                                                                           Le film est incroyable car il tombe à pic : la toute fin
                                                                                                                                                           de la vie de Shibati est le tout début d’une autre his-
Rendez-vous au stand de vente d’affiches pour             collection                               ressortie de ce film majeur, la rencontre entre la      toire. Dans une période qui, de manière radicale et
  trouver LE cadeau à faire ou à vous faire.                                                       brutalité d’un homme à qui manquent les senti-          violente, concentre l’urbanisation galopante sur trois
                                                 Si vous ne trouvez rien dans les affiches d’ac-
                                                                                                   ments et la fragilité d’une femme à qui manquent        corps fragiles (une vieille dame géniale, un p’tit gars
                                                 tualité, un autre temps vous est proposé avec
                                                                                                   les mots. Deux être qui souffrent et s’en amusent,      qui court tout le temps, un coiffeur qui n’en démord
                                                 quelques pépites conservées avec application
                     *                                    pour satisfaire les amateurs.
                                                                                                   l’essence même de la violence du burlesque, deux
                                                                                                   conditions aussi, surtout, masculine et féminine,
                                                                                                                                                           pas). Pas de blabla pourtant, juste des corps, des
                                                                                                                                                           regards, des attitudes qui subissent, dans un temps
                                                                                                   plus que jamais inégaux en droits. Un film qui se       donné, un condensé physique de mondialisation.
                                                                       *                           regarde de tous les points de vue n’est-il pas l’au-    Dernière chose, que c’est bien de voir des moyens-
                                                                                                   gure d’un chef d’œuvre ?                                métrages en salle !
Star PROGRAMME DES CINÉMAS STAR
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                                      16.12                 18.12
LA SÉANCE QUI                                               CINÉ-CLUB
FAIT DU BIEN                                                LYCÉEN
Un dimanche par mois.
Accueil à 9h30, début de séance à 9h40, film à 11h.

Les mains sages vous proposent de venir au cinéma
                                                            mar. 18.12 ~ 18h15 ~
et de préparer au mieux votre séance. Dans une salle        Star
calme et lumineuse, découvrez le Do-in, un cours
d’auto-massage en première partie d’un film sélec-               Ciné-club programmé par le Gymnase Jean
tionné. Cette technique d’auto-massage qui associe          Sturm ouvert à tou.te.s
pressions, frictions et tapotements des doigts sur              Séance précédée d'une présentation menée par
l’ensemble du corps, apaise, relaxe et revitalise et vous   les élèves de la spécialité Cinéma
mettra de vous mettre dans les meilleures dispositions          Tarifs habituels des cinémas
possibles pour découvrir le film que vous aurez choisi.

                                                            PERSÉPOLIS
                                                            M. SATRAPI & V. PARONNAUD - ( FR ) - 2007 - 1h35
                                                            avec les voix de Chiara Mastroianni, Catherine Deneuve,
                                                            Danielle Darrieux…

                                                            La jeune Marjane vit à Téhéran en Iran sous la
                                                            Révolution islamique. Pour fuir la guerre contre
                                                            l'Irak et s'éloigner des répressions, Marjane se
                                                            retrouve seule à Vienne : elle y découvre la liberté,
                                                            l'amour et les affres de l'adolescence...
Le tarif (do-in + film)
Tarif unique = 10 euros la séance de cours d’auto-mas-      LES 5 RAISONS DE VOIR PERSÉPOLIS :
sage + le film
                                                              Une histoire adaptée de la BD Persépolis de
Tarif porteurs cartes cinéma illimité et cartes d’abonne-
                                                            Marjane Satrapi, inspirée par sa vie
ment = 5 euros + 1 passage carte
                                                               Une grande leçon d'intégrité par une grand
Le film                                                     mère inoubliable avec la voix de Danielle
Le film est au choix en fonction des séances à l’affiche    Darrieux
les jours de session.
                                                               Une pluie de récompenses : Prix du jury
                                                            à Cannes en 2007, nomination aux Oscars du
Les prochaines dates                                        meilleur film d'animation en 2008
- Dim 16.12.2018
- Dim 27.01.2019                                               Beaucoup d'humour et d'émotion sous les
                                                            bombes irakiennes et dans l'hiver autrichien
    Inscription souhaitée sur caisse@cinema-star.com
ou directement au cinéma afin de vous recevoir dans            Un film sur l'adolescence et sur les
les meilleures conditions.                                  premières amours qu'on préférerait oublier...
Star PROGRAMME DES CINÉMAS STAR
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                                                         19.12                                                                  ÉVÉNEMENT                                                                   19 . 1 2
                       Mon père                                         L’empereur de Paris                                                                                                                 08.01
                ALVARO DELGADO-APARICIO
            ( PE + NO + DE )  - 2017 - VOST - 1h41
                                                                             JEAN-FRANCOIS RICHET
                                                                                ( FR ) - 2018 - 1h50                       RÉTRO
                                                                                                                           COMÉDIES
           avec Junior Béjar Roca, Magaly Solier…                      avec Vincent Cassel, James Thiérrée,
                                                                                 Fabrice Luchini…
       Dans une région reculée du Pérou, Segundo,

                                                                                                                           MUSICALES
      un jeune garçon de 14 ans, se prépare à suivre              Sous le règne de Napoléon, François Vidocq, le
        les traces de son père dans l’art traditionnel            seul homme à s’être échappé des plus grands
      du retable. En se rendant à une fête de village,           bagnes du pays, est une légende des bas-fonds
     Segundo observe accidentellement son père dans                parisiens. Laissé pour mort après sa dernière
     une situation qui le bouleverse profondément. La               évasion spectaculaire, l’ex-bagnard essaye
      découverte de ce secret inavouable lui révèle la             de se faire oublier sous les traits d’un simple
                                                                                                                           Pour ceux et celles qui auront vu le nouveau Mary Poppins ou qui veulent répéter leurs grands
       réalité brute du monde dans lequel il grandit.              commerçant. Son passé le rattrape pourtant,
                                                                                                                           classiques avant ce même film, voilà de quoi bouger vos gambettes dans des périodes qui
                                                                 et, après avoir été accusé d’un meurtre qu’il n’a
                                                                                                                           demandent respiration et digestion. Pour ceux et celles qui trouvent ça d’un autre temps ou
                                                                 pas commis, il propose un marché au chef de la
                                                                                                                           poussiéreux, faites le test avec vos enfants, vous verrez, ça les rend dingue ! Plus sérieuse-
                                                                sûreté : il rejoint la police pour combattre la pègre,
                                                                                                                           ment, on ose tout dans ces comédies (c’est même à ça qu’on les reconnait) et parfois, au
                                                                               en échange de sa liberté.
                                                                                                                           détour d’une scène – au hasard Cyd Charisse et Fred Astaire marchant de nuit dans Central
                                                                                                                           Park – l’intrusion de la musique, un pas chassé d’une rare élégance et deux êtres qui sont à
                                                                                                                           l’unisson…l’amour surgit et vous transperce le cœur.

     C’est un film d’une grande délicatesse, une histoire
     vue des yeux d’un enfant en admiration devant son
     père, lien indéfectible entre le monde des humains
     et celui des cieux. Car l’art du retable est au Pérou ce
     que le géranium est à notre région, une fondation qui      Un film qu’on aurait adoré voir adolescent, pour pou-
     enracine et s’élève. C’est ainsi que Segundo est pro-      voir se prendre pour un héros (surtout mal-aimé) mais
     tégé d’une certaine pauvreté car il est logiquement le     aussi pour son côté physique dépourvu d’effets spé-
     successeur avéré de l’artisan admiré de tous, jusqu’au     ciaux à la con qui ont dévastés les Vidocq, Belphégore
     jour où…                                                   et autres Arsène Lupin dans des temps pas si loin-
     De la beauté de la première partie, Mon Père s’en va       tains. Jean- François Richet mène un pur film de diver-
     dénoncer une société péruvienne érigeant des valeurs       tissement, tambour battant, avec tout ce qu’il faut de
     morales et religieuses qui anéantissent l’être humain      seconds rôles bien trempés, de catacombes célestes,
     sans aucun souci de compréhension ou de pardon.            de policiers bâtards qui ourdissent dans l’ombre, de
     Le bonheur sera donc bafoué par le glaive de ceux et       faux amis qui cachent bien leur jeu et de filles faciles
     celles qui admiraient. Film de dénonciation qui pour-      au grand cœur. Oui, un divertissement qui a l’ambition
     tant garde sa pudeur et sa beauté, Mon Père est une        du romanesque avec très peu de souci de vérité si ce
     perle un peu cachée dans une programmation qui file        n’est celui de faire exister chaque scène. On pourra
     vite, une perle qui mérité qu’on s’y arrête.               toujours y voir d’étranges ressemblances avec notre
                                                                époque, où le peuple se trouve abandonné par les
                                                                autorités et vit dans la pauvreté – ce qui par l’auteur
                                                                de Ma 6-Té va crak-er n’est pas innocent – l’essentiel
                                                                est ici de retrouver un plaisir de cinéma quelque peu
                                                                oublié, le goût de l’aventure, de l’artifice et du lâché
                                                                prise, ouais !
LE MAGICIEN D’OZ
V. FLEMING & K. VIDOR - ( US ) - 1946 - VF + VOST - 1h41
                                                           TOUS EN SCÈNE
                                                           VINCENTE MINELLI - ( US ) - 1954 - VOST - 1h52
                                                                                                                      HORAIRES
avec Judy Garland, Franck Morgan, Ray Bolger…              avec Cyd Charisse, Fred Astaire, Jack Buchanan…
                                                           Tony Hunter, artiste déchu, revient à New York où
Dorothy, jeune orpheline, vit chez son oncle et sa
                                                           il est accueilli par ses deux vieux amis, Lily et Ted.                             11h                       15h30
tante. Tout irait pour le mieux si l'institutrice ne
                                                           Ils se lancent dans la création d'une comédie musi-
détestait pas son chien. C'est alors que Dorothy fait
un rêve où elle se trouve transportée au royaume
                                                           cale qui, à sa première représentation, est un échec        mer. 19.12    Chantons sous la pluie
                                                           retentissant.
magique des Munchkins à la recherche de son chien.
                                                                                                                       jeu. 20.12

                                                                                                                       ven. 21.12

                                                                                                                       sam. 22.12    Le magicien d’Oz ( VF )

                                                                                                                       dim. 23.12       Les aristochats

                                                                                                                       lun. 24.12        Tous en scène

UN AMÉRICAIN À PARIS                                                                                                   mar. 25.12     Un américain à Paris
VINCENTE MINNELLI - ( US ) - 1952 - VOST - 1h53
avec Gene Kelly, Leslie Caron, Oscar Levant…
                                                                                                                       mer. 26.12    Chantons sous la pluie          Tous en scène
Un jeune peintre américain vivant à Paris séduit une
femme riche qui, amoureuse de lui, prend en main
                                                                                                                       jeu. 27.12       Les aristochats           Un américain à Paris
sa carrière. Mais lui n’a d’yeux que pour une jeune
danseuse qui doit épouser son meilleur ami. Il par-        LES ARISTOCHATS
                                                                                                                       ven. 28.12    Le magicien d’Oz ( VF )     Chantons sous la pluie
court les quartiers de Paris à sa recherche, retrou-       WOLFGANG REITHERMAN - ( US ) - 1971 - VF - 1h18
vant dans des tableaux inspirés de maîtres impres-         Paris, 1910. Madame de Bonnefamille, million-
sionnistes la trace de sa bien-aimée…                      naire excentrique, vit seule entourée de ses chats :        sam. 29.12       Les aristochats         Le magicien d’Oz ( VOST )
                                                           Duchesse et ses trois petits, Marie, Toulouse et Ber-
                                                           lioz. Un jour, elle convie son notaire pour léguer toute    dim. 30.12    Le magicien d’Oz ( VF )         Tous en scène
                                                           sa fortune à ses compagnons à quatre pattes. Cepen-
                                                           dant, une clause du testament stipule qu'à la mort          lun. 31.12    Chantons sous la pluie       Un américain à Paris
                                                           des chats, ses biens iront à son maître d'hôtel, Edgar.
                                                                                                                       mar. 01.01   Le magicien d’Oz ( VOST )    Chantons sous la pluie

                                                                                                                       mer. 02.01       Les aristochats         Le magicien d’Oz ( VOST )

CHANTONS SOUS LA PLUIE                                                                                                 jeu. 03.01        Tous en scène              Les aristochats
STANLEY DONEN & GENE KELLY - ( US ) - 1953 - VOST - 1h42
avec Gene Kelly, Debbie Reynolds, Jean Hagen…                                                                          ven. 04.01     Un américain à Paris           Tous en scène
Don Lockwood et Lina Lemont forment le couple star
du cinéma muet à Hollywood. Quand le premier film                                                                      sam. 05.01    Chantons sous la pluie       Un américain à Paris
parlant sort, tous deux doivent s’accommoder et
tournent leur premier film du genre. Si Don maîtrise                                                                   dim. 06.01       Les aristochats          Chantons sous la pluie
l'exercice, la voix désagréable de Lina menace le
duo. Kathy, une chanteuse, est engagée pour dou-                                                                       lun. 07.01                               Le magicien d’Oz ( VOST )
bler la jeune femme mais celle-ci devient un obstacle
entre Don et Lina ce qui n'est pas du goût de cette                                                                    mar. 08.01                                    Tous en scène
dernière.
22

     AVANT-PREMIÈRE                                 19.12
     + RENCONTRE

                                                       Maya
                                               MIA HANSEN-LØVE
                                                ( FR ) - 2018 - 1h47
                                       avec Roman Kolinka, Aarshi Banerjee...

                      Décembre 2012, après quatre mois de captivité en Syrie, deux journalistes
                   français sont libérés, dont Gabriel, trentenaire. Après une journée passée entre
                interrogatoires et examens, Gabriel peut revoir ses proches : son père, son ex-petite
                amie, Naomi. Sa mère, elle, vit en Inde, où Gabriel a grandi. Quelques semaines plus
                 tard, voulant rompre avec sa vie d’avant, Gabriel décide de partir à Goa. Il s’installe
                dans la maison de son enfance et fait la connaissance de Maya, une jeune indienne.

                D’un retour de Syrie à peine effleuré, mais dont on ne peut que deviner les dommages,
                Maya nous emmène en Inde, pour une renaissance ou peut-être juste pour une histoire
                d’amour, où naissent quelques sentiments indécis et tortueux, rien de plus commun. Ce
                voyage, qui nous invite à l’errance, déplace le traumatisme que d’autres auraient traité
                de front. C’est une croisée des temps, un propre du présent où se rencontrent ce que
                nous avons vécu et ce qu’il adviendra de nous. Un temps suspendu, sans attentes, sans
                déterminations, au cours duquel Mia Hansen-Løve laisse à ses personnages, comme à
                son public, tout l’espace nécessaire à ce trajet.
                Maya est un film complexe, juste et à chialer. À y regarder de plus près, il n’est pas si
                intellectuel, mais davantage physique, incarné, charnel. Maya est un film exigeant, c’est
                vrai – mais que ça fait du bien toute cette intelligence avec autant de sensibilité.

                                           AVANT-PREMIÈRE + RENCONTRE
                                          lun. 10.12 ~ 20h15 ~ Star St-Ex
                                  en présence de la réalisatrice Mia Hansen-Løve
24                                                                                                                                                                                                                                                    25

                                                           19.12                                                                                                                 26.12
                   Wildlife                                                 The Happy Prince                                   Un violent désir de bonheur                                            L’homme fidèle
              Une saison ardente                                                   RUPERT EVERETT                                           CLEMENT SCHNEIDER                                              LOUIS GARREL
                         PAUL DANO                                     ( GB + BE + IT + DE ) - 2018 - VOST - 1h46                             ( FR ) - 2018 - 1h15                                       ( FR ) - 2018 - 1h15
                  (US) - 2018 - VOST - 1h45                                avec Rupert Everett, Colin Firth...                        avec Quentin Dolmaire, Grace Seri...               avec Laetitia Casta, Louis Garrel, Lily-Rose Depp…
            avec Carey Mulligan, Jake Gyllenhaal,
                      Ed Oxenbould...                             À la fin du XIXe siècle, le dandy et écrivain de génie            1792. Loin de l’épicentre de la Révolution           Abel et Marianne sont séparés depuis 10 ans. Alors
                                                                  Oscar Wilde, intelligent et scandaleux brille au sein         Française, le couvent du jeune moine Gabriel est           qu’ils se retrouvent, Abel décide de reconquérir
       Dans les années 60, Joe, un adolescent de 14                  de la société londonienne. Son homosexualité                 réquisitionné comme caserne par les troupes             Marianne. Mais les choses ont changé : Marianne
       ans, assiste impuissant à la lente dégradation               est toutefois trop affichée pour son époque et il            révolutionnaires. Une cohabitation forcée entre         a un fils, Joseph, et sa tante, la jeune Ève, a grandi.
          des rapports entre son père et sa mère.                 est envoyé en prison. Ruiné et malade lorsqu’il en               moines et soldats s’ensuit, qui ne laisse pas                     Et ils ont des secrets à révéler….
                                                                  sort, il part s’exiler à Paris. Est-ce bien lui celui qui,         Gabriel indifférent aux idées nouvelles.
                                                                   un jour, a été l›homme le plus célèbre de Londres
                                                                   ? De Dieppe à Naples, en passant par Paris, Oscar
                                                                    n›est plus qu›un vagabond désargenté, passant
                                                                   son temps à fuir. Il est néanmoins vénéré par une
                                                                     bande étrange de marginaux et de gamins des
                                                                      rues qu’il fascine avec ses récits poétiques...

     On connaissait Paul Dano pour ses qualités de comé-
                                                                                                                                                                                         Et si l’on jouait à Pyramide ? En trois briques : Paris /
     dien, il faudra dorénavant le compter dans les jeunes                                                                     L’actualité des gilets jaunes fait ressurgir les reven-
                                                                                                                                                                                         polyamour / bobo. Louis Garrel ? Banco ! Pépita like
     réalisateurs montants du cinéma d’auteur américain.                                                                       dications et les actions du peuple depuis que 1789
                                                                                                                                                                                         this. On ne va pas voir L’homme fidèle pour se faire
     Wildlife, son premier film en tant que réalisateur, a                                                                     a façonné notre Société. Du groupe à l’individu, les
                                                                                                                                                                                         surprendre. Le cahier des charges garrelien est ici par-
     fait l’ouverture de la Semaine de la Critique lors du                                                                     révolutions nous dépassent comme elles peuvent
                                                                                                                                                                                         faitement respecté ; faut-il en rire, en pleurer, souffrir
     dernier Festival de Cannes et a conquis à la fois les                                                                     nous marquer à l’intime. Un violent désir de bonheur
                                                                                                                                                                                         son indifférence ou se réjouir d’1h15 passée un peu
     journalistes et les cinéphiles. Le scénario est l’adap-                                                                   s’inscrit dans ce tumulte. Ce ne sont pas les costumes
                                                                                                                                                                                         comme sous sa couette avec un thé citron-gingembre ?
     tation du roman de Richard Fort, Une saison ardente,                                                                      d’époque du film de Clément Schneider qui figeront
                                                                  Loin du faste et des paillettes auxquels on s’attendrait                                                               Ce coup-ci la charge est encore plus forte puisqu’il
     et a été coécrit par Paul Dano et Zoé Kazan (petite fille                                                                 un passé ; l’histoire résonne étonnamment aux bou-
                                                                  pour un biopic sur l’un des plus grands écrivains du                                                                   s’agit des aventures d’Abel (vous voyez la référence ?),
     d’Elia Kazan). Wildlife est le tableau mélancolique                                                                       leversements contemporains. Aussi éloigné que
                                                                  XIXème siècle, servi par un casting de folie – #Colin-                                                                 de Marianne (incarnée par Laetitia Casta, vous voyez
     d’une Amérique qui endure, avec calme et résilience,                                                                      l’on puisse être des fronts, quelles incidences, quels
                                                                  Firthforever, et premier film d’un acteur à la filmogra-                                                               la référence ?) et de Eve (hé ben non Louis Garrel n’est
     sa peine. Un film qui évoque avec tact et précision                                                                       échos, les révolutions peuvent-elles laisser sur nous ?
                                                                  phie longue comme le bras, The Happy Prince est au                                                                     pas Adam, c’est pour ça que c’est subtil). Donc oui, il y
     la lente destruction de la famille modèle des années                                                                      Un violent désir de bonheur est une sorte d’essai
                                                                  contraire un film sombre, dont la noirceur n’a d’égal                                                                  a tout pour se dire que ce film est une énième resucée
     60, telle qu’on l’imagine depuis des décennies. C’est                                                                     cinématographique original, mis en scène avec ascé-
                                                                  que les méandres de sa narration. Plus qu’une mono-                                                                    cul-cul la praline des préoccupations sentimantalo-
     à travers les yeux de Joe, jeune adolescent qui voit                                                                      tisme et poésie, qui marque un temps et un espace
                                                                  graphie sur la vie d’Oscar Wilde, le film aborde sans                                                                  sexuelles de simili-quadra en velours et coeurs croi-
     s’effondrer les structures de son foyer, que le film                                                                      de réflexion autour des aspirations spirituelles, poli-
                                                                  sobriété la déchéance d’un succès.                                                                                     sés. Et c’est le cas. L’avantage quand on sait ce que
     évoque la fin d’un couple, mais aussi la place des                                                                        tiques et charnelles d’un jeune homme. Les révolu-
                                                                  Davantage, filmer ce tragique, cette fin reléguée aux                                                                  l’on vient chercher, c’est que l’on n’est pas déçu. Un
     femmes dans le milieu professionnel ainsi que leur                                                                        tions tournent en rond mais pas que. Les saisons de
                                                                  bancs d’une société qui l’adulait, est aussi l’occa-                                                                   peu comme le cadeau de Noël que l’on avait écrit sur
     émancipation. Joe assiste impuissant aux déboires                                                                         Gabriel s’enchaînent sur des airs de Marianne Faith-
                                                                  sion pour le nouveau cinéaste de rendre hommage                                                                        sa liste.
     parentaux, lui si fragile mais qui va se révéler le pilier                                                                full et Patti Smith, ouvrant de nouveaux paradigmes
                                                                  à un des personnages qui aura marqué son siècle et
     de leur équilibre. Les parents sont incarnés à la perfec-                                                                 accompagnés par la grâce, non pas du seigneur, mais
                                                                  devancé le suivant en amorçant les débats pour les
     tion par Carey Mulligan et Jake Gyllenhaal, mais c’est                                                                    de l’humanisme. Gabriel pense, Gabriel est, Gabriel
                                                                  droits des homosexuels.
     sans aucun doute Ed Oxenbould qui est la révélation                                                                       s’ouvre et libère une sensualité nouvelle et vivante.
26

                                                         26.12
                   Troppa Grazia                                      La vie comme elle vient
                         GIANNI ZANASI                                              GUSTAVO PIZZI
                  ( IT ) - 2018 - VOST - 1h50                                 ( BR ) - 2018 - VOST - 1h38
           avec Alba Rohrwacher, Elio Germano…                            avec Karine Teles, Adriana Esteves,
                                                                                   César Troncoso...
        Lucia, mère célibataire, bataille pour trouver
        un juste équilibre entre sa fille adolescente,             Irène, mère de famille brésilienne, a des journées
      une histoire d’amour compliquée et sa carrière                  bien remplies. Entre quatre garçons, un mari
       de géomètre. Son avenir professionnel se voit                 rêveur, une sœur au bord de la crise de nerfs et
         compromis lorsqu’elle réalise que la future                  une maison qui prend l’eau, elle tente de tout
     construction d’un bâtiment ambitieux s’avère être             orchestrer. Quand son aîné de 17 ans, recruté par
     dangereux pour l’environnement. Surgit alors une             une équipe de handball, annonce son départ pour
                    étrange apparition…                          l'Europe, Irène est prise de court : saura-t-elle, avec
                                                                   son optimisme bienveillant, inventer un nouveau
                                                                                quotidien pour sa tribu ?

     Sans oser dire que le cinéma européen se spécialise
     dans la comédie féministe subtile et militante, admet-
     tons que la formule lui réussit. Alors que Woman at         La vie comme elle vient est un film qui déborde d’éner-
     war a remporté le Prix Lux – prix cinématographique         gie, une sacrée énergie positive même. Si rien n’est
     décerné par le Parlement européen – Troppa Gra-             jamais facile chez les Santi, famille bordélique, mais
     zia a lui séduit le jury européen de la Quinzaine des       si attachante, l’espoir est omniprésent. Comme on dit
     réalisateurs à Cannes en décrochant le label Europa         dans la vie, on ne contrôle pas tout, mais grâce à Irène,
     Cinéma. Pendant que la nordique sort les armes, sa          la mère, pilier de la famille, on accepte les tracas et les
     cousine d’Italie peine à savoir par quel bout prendre       peurs avec optimisme et en gardant le sourire. Alors oui,
     pour satisfaire les exigences de la Madone, mais ne         les Santi ne roulent pas sur l’or, leur quotidien est sou-
     baisse pas les bras. Deux approches de l’engagement         vent chaotique entre une maison qui prend l’eau et le
     et de la morale, le cœur énergique des femmes pour          caractère de chacun, mais ils restent unis. Alors évidem-
     changer le monde. Avec Troppa Grazia, c’est toute           ment, lorsque Irène apprend que son fils aîné va partir
     l’Italie qui s’exprime. Le réalisateur Gianni Zanasi cui-   jouer au handball en Europe, c’est la goutte d’eau qui
     sine avec légèreté et fraîcheur. Il ose le mélange des      pourrait faire déborder le vase. Irène vacille pour la pre-
     genres, des tonalités, comme celui des grands sujets        mière fois, mais elle ne va pas se laisser abattre, loin de là.
     sociaux ou intimes. Corruption, immigration, foi reli-      Gustavo Pizzi signe une véritable déclaration d’amour à
     gieuse, couple, adolescence, tout y passe et pourtant       la famille et à la figure maternelle.
     le repas ne pèse pas sur l’estomac. Avec Alba Rohrwa-
     cher, délicieuse au service, Troppa Grazia est un menu
     original, plein de tendresse et d’optimisme.
AG
EN
DA
                     ÉVÉNEMENTS                                                                               SORTIES HEBDOMADAIRES

jeu.06.12            18h ~ PROJECTION DÉBAT : PAYE (PAS) TON GYNÉCO ( p. 13 )                    mer.05.12   Pig (  p. 08 )
                                                                                                             Assassination Nation (  p. 08 )
dim.09.12            11h ~ AVANT-PREMIÈRE : MINUSCULES 2 ( p. 50 )
                                                                                                             Marche ou crève (  p. 09 )
lun.10.12            20h15 ~ AVANT-PREMIÈRE : MAYA ( p. 22 )                                                 Pupille (  p. 12 )
                                                                                                             Leto (  p. 10 )
sam.15.12            De 13h à 19h ~ MARCHÉ DE NOËL : AFFICHES DE L'ANNÉE ( p. 14 )
                                                                                                             Les confins du monde (  p. 09)
dim.16.12            9h30 ~ LA SÉANCE QUI FAIT DU BIEN ( p. 16 )                                             Paddy la petite souris (  p. 48 )
                     11h ~ AVANT-PREMIÈRE : CHÂTEAU DE CAGLIOSTRO ( p. 50 )                      mer.12.12   La Strada (  p. 15 )
                                                                                                             Derniers jours à Shibati (  p. 15 )
mar.18.12            18h15 ~ CINÉ CLUB STURM : PERSÉPOLIS ( p. 16 )
                                                                                                             Nous, les coyottes (  p. 13 )
mer.19.12            Du 19.12 au 08.01 ~RÉTRO COMÉDIES MUSICALES ( p. 19-21 )                                Une affaire de famille (  p. 06 )
                                                                                                             Utoya 22 juillet (  p. 52 )
sam.22.12            10h30 ~ VENTE AFFICHES DE COLLECTION ( p. 14 )
                                                                                                             Pachamama (  p. 48 )
mer.02.01            Du 02.01 au 22.01 ~RÉTRO JOHN CARPENTER ( p. 33-36 )
                                                                                                 mer.19.12   The Happy Prince (  p. 24 )
dim.06.01            10h ~ DOUDOU CLUB : LE CRIQUET ( p. 38 )                                                Wildlife, une saison ardente (  p. 24 )
                                                                                                             Mon père (  p. 18 )
mar.15.01            20h15 ~ CE QU'IL RESTE DE LA RÉVOLUTION ( p. 43 )
                                                                                                             L'empereur de Paris (  p. 18 )
mer.16.01            Du 16.01 au 22.01 ~FESTIVAL TÉLÉRAMA ( p. 46 )                                          Maya (  p. 22 )
                                                                                                             Le petit monde de Bahador (  p. 49 )
                                                                                                             Le retour de Marry Poppins (  p. 48 et 52 )
                                                                                                 mer.26.12   Grass (  p. 30 )
                                                                                                             Monsieur (  p. 31 )
                                                                                                             Un violent désir de bonheur (  p. 25 )
                                                                                                             L'homme fidèle (  p. 25 )
                                                                                                             Troppa Grazia (  p. 26 )
                                                                                                             La vie comme elle vient (  p. 26 )
                                                                                                             Miraï, ma petite sœur (  p. 30 et 49 )
                                                                                                             Les contes merveilleux par Ray Harryhausen (  p. 49 )
                                                                                                 mer.02.01   Asako I & II (  p. 31 )
                                                                                                             Un beau voyou (  p. 36 )
                                                                                                             Styx (  p. 32 )
                                                                                                             Bienvenue à Marwen (  p. 52 )
                                                                                                             Qui a tué Lady Winsley ? (  p. 32 )
                                                                                                 mer.09.01
                                                                                                             In my room (  p. 39 )
                                                                                                             L'ange (  p. 39 )
 Jeune public                      Film du mois                Venue                                         Les invisibles (  p. 40 )
                                                                                                             Border (  p. 40 )
 Film coup de cœur                 Patrimoine                  Avant-première/ séance spéciale
                                                                                                             Edmond (  p. 38 )
30                                                                                                                                                                                                                                                        31

                                                           26.12                                                                                                      26.12                  02.01
            Miraï, ma petite sœur                                                        Grass                                                    Monsieur                                                  Asako I et II
                         MAMORU HOSODA                                            HONG SANG-SOO                                                  ROHENA GERA                                              RYUSUKE HAMAGUCHI
                 ( JP ) - 2018 - VOST + VF - 1h38                             ( KR ) - 2018 - VOST - 1h06                                (FR+ IN) - 2018 - VOST - 1h39                                   ( JP ) - 2018 - VOST - 1h59
                                                                   avec Min-Hee Kim, Jin-yeong Jeong, Saebyuk Kim…                   avec Tillotama Shome, Vivek Gomber,                     avec Masahiro Higashide, Erika Karata, Kojib Seto…
          Kun est un petit garçon à l’enfance heureuse                                                                                        Geetanjali Kulkami...
     jusqu’à l’arrivée de Miraï, sa petite sœur. Jaloux de            Au bout d’une allée, un café que personne ne                                                                             Lorsque son premier grand amour disparaît du
     ce bébé qui monopolise l’attention de ses parents,            s’attendrait à trouver. Les gens s’assoient et parlent      Ratna est domestique chez Ashwin, le fils d’une               jour au lendemain, Asako est abasourdie et quitte
     il se replie peu à peu sur lui-même. Au fond de son           de leur vie. Au fil du temps, les clients se côtoient et    riche famille de Mumbai. En apparence la vie du                 Osaka pour changer de vie. Deux ans plus tard
      jardin, où il se réfugie souvent, se trouve un arbre         apprennent à se connaître. Une femme les observe              jeune homme semble parfaite, pourtant il est                  à Tokyo, elle tombe de nouveau amoureuse et
         généalo-ma-gique. Soudain, Kun est propulsé                 et semble mettre par écrit leurs pensées. La nuit        perdu. Ratna sent qu’il a renoncé à ses rêves. Elle,           s’apprête à se marier... à un homme qui ressemble
     dans un monde fantastique où vont se mêler passé              commence à tomber mais tous restent dans le café.          elle n’a rien, mais ses espoirs et sa détermination               trait pour trait à son premier amant évanoui.
        et futur. Il rencontrera tour à tour ses proches à                                                                     la guident obstinément. Deux mondes que tout
        divers âges de leur vie : sa mère petite fille, son                                                                   oppose vont cohabiter, se découvrir, s’effleurer...
        arrière grand-père dans sa trépidante jeunesse
          et sa petite sœur adolescente ! A travers ces
        aventures, Kun va découvrir sa propre histoire.

                                                                   Hong Sang-soo est un doudou pour adultes ciné-                                                                            Pour ceux (et surtout celles) qui ont vu les trois parties
                                                                   philes. Et au rythme auquel il tourne, on pourra                                                                          de « la première série au cinéma », la bien nommée
                                                                   bientôt se coucher tous les soirs près de lui. Grass,      Ce film était en compétition lors de la Semaine de             Senses, vous rentrerez dans Asako I et II (qui ne fait
                                                                   comme chacun de ses vingt-deux films est un prolon-        la Critique au Festival de Cannes et a reçu le Prix du         qu’un film) dans un territoire des sentiments et des
                                                                   gement, de nos vies, de nos lendemains de fêtes qui        public aux Festival du film romantique de Cabourg              émotions, connu. Ici on tombe amoureux et c’est
     Digne du Garçon et la bête, de Ame & Yuki – Les               sonnent parfois comme des défaites, pourvu qu’on ait       ainsi que le Prix du public et le Prix du jury au Festival     merveilleux ; ici on est beau, on se sourit, on respecte
     enfants loups ou de La traversée du temps, ses pré-           la douceur, l’ivresse n’est plus une option, pas plus      de Saint-Jean-de-Luz. C’est ce qui s’appelle acquérir          les détails de la vie ; ici aussi des fantômes rôdent. Le
     cédents films, le dernier film de Mamoru Hosoda               qu’une récompense, sûrement pas un sacerdoce, la           une notoriété avant même sa sortie au cinéma. La réa-          Kobe de Senses est remplacé par le Osaka de Asako
     étoffe une filmographie aussi sensible qu’exigeante.          boisson alcoolisée est sur la table, tout juste substi-    lisatrice Rohena Gera raconte l’histoire d’une attirance       (vous suivez ?) car bien sûr, la physionomie de la ville
     On le compare à Miyazaki, comme s’il fallait à tout           tuée par le café, court, serré, à l’encontre du flot des   inavouable entre deux personnages que tout oppose.             mais aussi les saisons sont, chez Hamaguchi, des per-
     prix trouver qui prendra la relève, et c’est vrai que les     confidences, des émotions non feintes, lâchées ou          Ratna vient de la campagne, là où les traditions font          sonnages à part entière.
     thématiques chères à la Japanime des grands noms              retenues, dans des cris que l’on écrirait sourds et        lois, elle est la domestique de Ashwin, fils d’une             Asako et les personnages du film ont 20 ans ce qui
     (la famille, l’enfance, l’initiation) le préoccupent aussi,   qui sonnent au fond de nos bois. Mise à nue, épu-          famille riche de Bombay. L’appartement d’Ashwin, où            pousse le film vers la bluette adolescente. Pourtant
     autant qu’il les croise avec le genre fantastique. Les        rée, stylisée jusqu’à l’ombre de cette homme filmé         travaille et vit Ratna, sera le lieu de leur rencontre et de   Hamaguchi, fidèle à son cinéma, continue à ne parler
     obsessions de l’animation japonaise sont inépui-              de dos, a-t-on déjà vu un fantôme s’adressait à nous       sa limite, un appartement dans lequel l’intimité existe        que des relations humaines avec délicatesse et préci-
     sables à explorer, mais Hosoda répète ses gammes              sous nos yeux vus, en chair, en os, en ombre, donc ?       mais est constamment empêchée par des barrières                sion, comme si elles étaient la chose la plus précieuse
     avec nuances. Son cinéma est plus âpre et bien plus           Grass rend ivre, rendons lui grâce.                        invisibles et terriblement tenaces. Chacun a sa place.         au monde. Car nous sommes ici au cœur de l’intime et
     complexe, un peu plus adulte peut-être, quoique ce                                                                       Rohena Gera signe un huis clos sensible et touchant,           de la question existentielle.
     sont des présupposés de grandes personnes car tous                                                                       dans lequel elle dénonce les inégalités sociales, la
     les enfants ayant vu le film l’ont adoré.                                                                                prééminence des hommes sur les femmes et la force
                                                                                                                              des traditions.
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