Projet Toulouse Métropole 2020-2030 : " Quels enjeux pour l'avenir de la Métropole ? " - Giesbert & Mandin
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COMMUNIQUE DE PRESSE Toulouse, le 27 août 2019 Projet Toulouse Métropole 2020-2030 : « Quels enjeux pour l’avenir de la Métropole ? » À l’aube de la campagne pour les prochaines élections municipales qui doivent également désigner les conseillers métropolitains, le Codev a initié, au mois de mai 2019, une réflexion sur les enjeux auxquels la Métropole toulousaine sera confrontée dans les prochaines années et dont, de son point de vue, les élu·es devront se saisir. Il a mené un travail en interne auprès de ses 200 membres, mais également auprès des habitant·es de la Métropole1, avec pour objectif d’échanger, d’identifier les enjeux jugés importants et de dégager des pistes d’actions innovantes. Ce travail offre donc un aperçu des problématiques de notre territoire et des difficultés que ses habitant·es rencontrent au quotidien, ou des questions qu’ils se posent, qu’elles soient liées aux transports, au logement, à l’urbanisme, à l’écologie…. Avec cette réflexion, le Codev souhaite que les questions qui touchent au devenir de la Métropole nourrissent les débats des prochaines élections municipale et métropolitaine. 1 Les enquêtes se sont tenues cet été dans plusieurs communes : Balma, Blagnac, Colomiers, Cugnaux, Pibrac, Toulouse… 1
1) Pour une Métropole solidaire et complémentaire de ses périphéries Les citoyens interrogés dans les communes autres que Toulouse, comme Cugnaux, Colomiers, Pibrac… ont témoigné d’un véritable sentiment de décalage entre leur situation et celle des habitants du centre- ville de Toulouse. Ils se sentent « largement démunis en tant que banlieusards » et ce, à de nombreux niveaux, notamment en matière de transports. Aujourd’hui et selon eux, il est plus que nécessaire pour le bien-être des habitants et usagers de la Métropole, de disposer d’un maillage régional plus efficace permettant de faire face aux problèmes de congestion et de de désenclaver les territoires plus lointains.. Les propositions du Codev : Pourquoi ne pas créer une Autorité Organisatrice des Mobilités (AOM) unique, en relation avec la Région et la SNCF, pour développer une politique des trains du quotidien ?Pourquoi ne pas lancer le projet de l’Étoile ferroviaire, qui pourrait permettre l’absorption de nombreux trajets pendulaires entre la périphérie et la ville ? Les participants ont aussi souligné l’importance de penser la métropole dans son environnement régional. Le désenclavement des territoires plus ruraux et des villes moyennes doit, en effet, passer par une coopération dynamique et durable entre les différents acteurs - la Métropole, les communautés d’agglomération du Sicoval et du Muretain, les communautés de communes voisines, la Région, le Département - afin de créer une vision commune des projets d’aménagement de l’aire toulousaine. Les propositions du Codev : Pourquoi ne pas mettre en place un pilotage Région/Métropole/État pour organiser les complémentarités Métropole/Région afin d’oeuvrer de concert au rééquilibrage du développement ? Pourquoi, en particulier, ne pas créer syndicat mixte comme le sont les pôles métropolitains ? 2) Pour une Métropole résiliente Les enjeux écologiques et environnementaux ont été régulièrement abordés par les interviewé·es, qui les considèrent comme des défis majeurs auxquels il faudra faire face dans les prochaines années. L’engagement de la Métropole leur semble encore trop timide. Il leur paraît nécessaire de mettre en place une politique environnementale d’envergure rapidement : « On parle d’effet de serre, de climat, mais on est incapables de prendre les décisions qui vont bien », il est « urgentissime d’agir sans tarder ». Les propositions du Codev : Pourquoi ne pas instaurer des indicateurs plus lisibles et concertés avec l’ensemble des acteurs afin de mesurer les effets tangibles de la politique environnementale ? Pourquoi ne pas freiner l’artificialisation des sols en créant des zones vertes et des espaces verts pour diminuer les effets des îlots de chaleur urbains ? Il convient aussi de travailler à accroître la prise de conscience des habitants sur l’importance des changements en cours et leurs impacts sur leur quotidien pour qu’ils se mobilisent : « Un gros travail pour changer les mentalités des personnes », « il faut ré-apprendre à marcher et à monter dans un bus ». Cette prise de conscience concerne aussi l’ensemble des acteurs économiques locaux. La forte dépendance de la Métropole à l’égard de l’industrie aéronautique inquiète nombre d’entre eux, dans l’éventualité où Airbus connaîtrait des difficultés : « Toulouse est entièrement adossée à Airbus, ce qui la rend fragile ». 2
Les propositions du Codev : Pourquoi ne pas se diversifier vers d’autres industries dynamiques qui permettraient une transition économique plus durable, tout en s’appuyant sur le pôle de compétences technologique et scientifique que constitue les écoles d’ingénieurs, centres de recherches et entreprises ? Pourquoi ne pas améliorer l’autonomie alimentaire en développant les circuits courts, qu’ils s’agisse de soutenir les filières agricoles régionales ou le maraîchage sur le territoire de la métropole ? Pourquoi ne pas soutenir également l’artisanat et les entrepreneurs locaux pour développer une économie de la réparation et du recyclage ? La problématique environnementale est très fortement liée à celle des transports. Les témoignages indiquent qu’il est nécessaire de mettre en place des mesures en faveur des transports en commun, du train et des modes de déplacement plus doux (vélo, marche à pied) : « Lier les transports et l’écologie, quitte à perdre un peu de confort ». Ce report modal permettrait aux habitant·es de contribuer à lutter contre la pollution, tout en ayant un effet bénéfique pour leur santé. Les propositions du Codev : Pourquoi ne pas mettre en place une politique de lutte contre la pollution pour faire diminuer le nombre de véhicules en circulation et protéger la population, notamment sur les axes les plus pollués ? Pourquoi ne pas bâtir un réseau de pistes cyclables efficace et sécurisé sur l’ensemble du territoire métropolitain, tout en favorisant l’usage de l’espace public par les modes alternatifs à la voiture individuelle ? 3) Pour une Métropole plus cohésive et démocratique La majorité des personnes interrogées ont exprimé de fortes réserves sur le fonctionnement politique de la métropole : « Certains maires ne jouent pas le jeu », « il faut mettre les égos de côté », « l’impression que chacun prêche pour sa paroisse ». Mais elles traduisent souvent une méconnaissance de l’institution métropolitaine (et plus généralement du mille-feuille administratif), de son fonctionnement et de ses missions. Par ailleurs, les citoyens ont aussi manifester leur souhait que leur voix soit entendue : « Nombre de citoyens ont l’impression que participer, ça ne sert plus à rien ». Les propositions du Codev : Pourquoi ne pas organiser un débat public sur les enjeux métropolitains pendant la campagne municipale ? Pourquoi ne pas généraliser la pratique des budgets participatifs ? 4) Pour un modèle d’urbanisation plus efficient Pour les membres du Codev, l’urbanisme doit être synonyme de qualité de vie. Aussi conviendrait-il d’accompagner la densification, nécessaire à l’échelle de l’agglomération pour limiter l’étalement. Elle est pour le moment plutôt subie, alors qu’elle pourrait s’accompagner d’une augmentation de l’offre en services, en équipements, en espaces publics et surtout en transports en commun : « c’est une guerre des tranchées sur certains secteurs », « on est en train de construire des cages à poules, des verrues » La forte disparité entre la qualité du projet urbain du centre historique de Toulouse et celle des autres quartiers et territoires de la Métropole reste forte. Cette qualité est souvent assimilée par les participants à la gentrification de quartiers autrefois populaires et au déplacement de populations modestes : « avec les prix qui augmentent, on se demande si l’on ne cherche pas à vider le centre-ville au profit des cadres supérieurs ». Ce déséquilibre entre le centre-ville et les autres quartiers se traduit notamment par la différence de moyens engagés par la Métropole. 3
Les propositions du Codev : Pourquoi ne pas rechercher, par exemple, une meilleure adéquation entre le projet urbain et le Plan de déplacements urbains (PDU) de la Métropole, afin que de nouveaux territoires éloignés du centre-ville soient à la fois plus densifiés et mieux desservis ? Pourquoi ne pas garder une meilleure maîtrise publique de l’aménagement sur l’ensemble du territoire de la métropole afin de lui donner des orientations réfléchies avec les populations concernées ? 5) Pour une Métropole plus accueillante et hospitalière Les habitant·es ressentent que, depuis plusieurs années, certains quartiers perdent en mixité sociale en raison de la gentrification de certains quartiers qui étaient jusque-là restés accessibles : « Avant, et c’est ce qui faisait sa richesse, c’est que Toulouse était une ville qui mixait toutes les classes sociales ». Les communes pavillonnaires de la périphérie sont également loin d’être accessibles à tous, malgré les efforts pour diversifier l’offre. À cela s’ajoutent des inégalités territoriales d’offre de service et d’accès aux équipements et à certaines opportunités, notamment en matière d’emploi. Enfin, les habitant·es interviewé·es soulèvent aussi la question de l’accueil des demandeurs d’asile et des migrants en tant qu’enjeu majeur aujourd’hui pour la Métropole. Les propositions du Codev : Pourquoi ne pas clarifier le rôle du département et de la Métropole en matière de politiques sociales sur le territoire métropolitain ? Pourquoi ne pas ‘’mettre autour de la table’’ l’État, le Département et les acteurs associatifs sur la question de l’hébergement d’urgence ou de la très grande précarité ? Sur un autre registre, les habitant·es ont évoqué leur sentiment de vivre dans des quartiers-dortoirs, qui manque de vie et de lien social : « Les gens ne se rencontrent pas et tissent entre eux des relations superficielles ». Les propositions du Codev : Pourquoi ne pas freiner la construction de grandes zones commerciales en périphérie et se concentrer sur le développement de commerces et de services de proximité en centre-ville ou en cœur de quartier? Pour accompagner la réflexion, le Codev a réalisé des vidéos de certains témoignages d’habitant·es de la Métropole, consultables via la chaîne youtube du Codev. À propos du Codev : En tant qu’instance de démocratie participative, le Conseil de développement de Toulouse Métropole (Codev) est un lieu de débat sur les enjeux métropolitains. Il regroupe des bénévoles de la « société civile » (associations, entreprises, syndicats, personnalités qualifiées…). Il joue un rôle important auprès du Conseil métropolitain. Organe de réflexion, il est régulièrement consulté par les élus sur les projets de la Métropole et sur les questions relatives à l’aménagement et au développement de l’agglomération. Les membres du Codev, organisés en différents groupes de travail, apportent leurs réflexions aux élus, soumettent des avis, formulent des propositions. Ces contributions permettent d'enrichir la définition des politiques publiques qui concourent au développement de la métropole toulousaine. 4
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