RÉSILIENCE ET REPRISE - L'OPINION PUBLIQUE UN AN APRÈS LE DÉBUT DE LA PANDÉMIE - PRINTEMPS 2021

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Unité du suivi de l’opinion publique
                                              PRINTEMPS 2021

RÉSILIENCE ET REPRISE
L’OPINION PUBLIQUE UN AN APRÈS LE DÉBUT DE LA PANDÉMIE
PRINTEMPS 2021

10 principaux éléments à retenir

             1. On resserre les cordons de la bourse: Plus de la moitié des
             répondants voient un impact sur leurs finances personnelles
             31 % des Européens ont déjà constaté que leur revenu person-
             nel avait souffert pendant la pandémie de Covid-19 et 26 % s’at-
             tendent à un tel impact à l’avenir.

             2. Les avantages sanitaires des restrictions sont considérés
             comme plus importants que les dommages économiques
             Une majorité de citoyens déclarent que les avantages sanitaires
             des mesures de restriction dans leur pays l’emportent sur les
             dommages économiques qu’elles ont causés (58%).

             3. Il y a de l’espoir, mais l’incertitude prévaut et la
             frustration grandit
             Lorsqu’on les interroge sur leurs impressions un an après le
             début de la pandémie de Covid-19, les Européens mentionnent
             l’incertitude (45%), l’espoir (37%), la frustration (34%) et le désar-
             roi (30%).

             4. L’action de l’UE contre la Covid-19 est bien connue, mais
             pas totalement approuvée
             Huit citoyens de l’UE sur dix disent qu’ils sont au courant des me-
             sures ou des actions de l’UE pour lutter contre la crise. Parmi ceux
             qui sont au courant, 48% sont satisfaits et 50% ne sont pas satis-
             faits des mesures prises.

             5. Satisfaction asymétrique en ce qui concerne la solidarité
             entre les États membres de l’UE
             44% des Européens sont satisfaits de la solidarité au sein de l’UE;
             les taux les plus faibles sont enregistrés en Espagne (35%), en
             Allemagne (35%), en France (34%) et en Belgique (31%).

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PRINTEMPS 2021

6. En dépit des critiques actuelles, l’image de l’UE demeure à
son niveau le plus favorable depuis 2008
Une majorité d’Européens ont une image positive de l’UE (48%);
cette proportion est en augmentation constante au fil du temps,
en dépit de fluctuations de courte durée.

7. Il y a des progrès à faire: 50% des Européens veulent des
réformes
Ils sont près d’un quart (23%) à soutenir l’UE «telle qu’elle s’est
faite jusqu’à présent», tandis que 47% «lui sont favorables, mais
pas de la manière dont elle s’est faite jusqu’à présent».

8. Plus de pouvoir: l’UE devrait avoir plus de compétences
pour affronter des crises telles que la Covid-19
Les trois quarts des citoyens de l’UE (74%) veulent que l’UE ait
plus de compétences pour mieux gérer des crises telles que
celle-ci. Les chiffres les plus élevés sont enregistrés au Portugal
(96%), à Malte (91%), en Suède (90%), en Finlande (89%) et en
Irlande (87%).

9. Les vaccins d’abord ...
Assurer un accès rapide aux vaccins (39%) et investir davantage
d’argent dans le développement de traitements et de vaccins
(29%) sont les deux premières priorités sur lesquelles l’Union
européenne devrait se concentrer, dans sa réponse à la pan-
démie de Covid-19.

10. ... les emplois ensuite
En ce qui concerne les priorités stratégiques pour le PE, la moitié
des citoyens (49%) mettent la santé publique au premier rang
de leurs priorités, devant les mesures de lutte contre la pauvreté
et l’exclusion sociale (39%), de soutien de l’économie et de créa-
tion de nouveaux emplois (39%).

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SYNTHÈSE

  SYNTHÈSE

EN BREF                                          LES CORDONS DE LA BOURSE SE SER-
                                                 RENT, MAIS DE GRANDES DIFFÉRENC-
L’enquête Eurobaromètre du Parle-                ES SUBSISTENT ENTRE LES PAYS ET LES
ment pour le printemps 2021 s’in-
téresse à la manière dont les citoyens           GROUPES SOCIODÉMOGRAPHIQUES
perçoivent les conséquences de la pan-
démie de COVID-19 et les mesures pris-           Parmi les Européens, 31 % ont déjà con-
es par l’Union européenne pour y faire           staté une baisse de leurs revenus person-
face. Les répercussions personnelles et
financières de l’année écoulée sont de           nels pendant la pandémie et 26 % tablent
plus en plus visibles, et certains pays          sur une telle baisse. Même si ce résultat
sont plus durement touchés que d’au-             de 57 % représente une nette majorité à
tres. Les citoyens sont tout à fait con-         l’échelon de l’Union, il convient de tenir
scients du rôle joué par l’Union dans la
gestion de cette crise, et ils nourrissent       compte de variations sensibles au niveau
des attentes fortes à l’égard de son ac-         national. Dans certains pays, une très forte
tion, qui doit permettre de lutter effi-         majorité de personnes pensent que la
cacement contre les retombées de la              pandémie n’aura aucune répercussion sur
pandémie.
                                                 leurs revenus, alors que dans d’autres pays
En réalité, la crise sanitaire a renforcé        de l’Union, les proportions sont inversées.
l’adhésion des citoyens à l’Union en             Les résultats de l’enquête indiquent un
général, laquelle jouit d’un niveau              clivage nord-sud à cet égard: une grande
d’approbation qu’elle n’a plus connu
depuis plus de dix ans. En matière de            partie des personnes interrogées en Grèce
lutte contre la pandémie, les résul-             (50 %), en Bulgarie (48 %), en Italie (45 %)
tats, influencés par différents facteurs,        et à Chypre (43 %) font d’ores et déjà état
font toutefois état d’une satisfaction           d’une incidence sur leurs revenus person-
«asymétrique» au regard des mesures
de l’Union et de la solidarité entre les         nels, alors qu’au Danemark (76 %), aux
États membres.                                   Pays-Bas (67 %), en Suède (64 %) et en Fin-
                                                 lande (62 %), elles sont une majorité à ne
En bref, les résultats indiquent un sol-         pas constater ni prévoir de tels effets.
ide appui envers l’Union, tout particu-
lièrement en période de crise. Les Eu-           Sur le plan sociodémographique, la crise
ropéens s’accordent globalement sur              a également eu des répercussions fi-
le fait qu’il est opportun que les prob-         nancières plus sensibles pour la popula-
lématiques d’envergure mondiale,                 tion en âge de travailler ainsi que pour
telles que la pandémie de COVID-19,
soient gérées au niveau de l’Union. Les          les citoyens de l’Union qui exercent une
citoyens attendent de la solidarité et           activité non salariée, sont sans emploi ou
des actions conjointes efficaces, et ils         déclarent éprouver des difficultés à payer
se montrent critiques lorsque celles-ci          leurs factures. Ce dernier indicateur n’a
font défaut.
                                                 toutefois pas progressé de façon propor-
                                                 tionnelle pendant la pandémie: un tiers
                                                 des citoyens de l’Union indiquent qu’ils

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SYNTHÈSE

ont souvent (7 %) ou parfois (24 %) des dif-                  pertes économiques que celles-ci avaient
ficultés à régler leurs factures, un chiffre                  pu causer. Cette opinion prévaut dans la
relativement stable. Par comparaison aux                      plupart des pays, ce qui suggère un ren-
résultats et conclusions de l’enquête «Public                 versement par rapport aux résultats de l’en-
Opinion in Times of Covid-19» (septembre/                     quête en ligne «Public Opinion in Times of
octobre 2020)1 réalisée par le Parlement en                   Covid-19» du Parlement réalisée en 2020. Les
2020, on remarque qu’à l’automne 2020,                        trois vagues de cette enquête avaient mon-
les citoyens de l’Union ressentaient déjà les                 tré que le poids des avantages sanitaires par
conséquences financières de la pandémie.                      rapport aux dommages économiques avait
Certaines des personnes interrogées indi-                     diminué à mesure que le nombre d’infec-
quaient alors avoir éprouvé des difficultés à                 tions reculait dans tous les pays de l’Union
payer leurs factures ou leur loyer ou à rem-                  pendant l’été 2020. Les résultats de l’en-
bourser des prêts bancaires, tandis que d’au-                 quête actuelle laissent penser que les avan-
tres faisaient état d’une perte de revenus et                 tages sanitaires des restrictions sont revenus
de la nécessité de piocher dans leurs écono-                  au premier plan pour les Européens avec la
mies plus tôt que prévu ou de demander une                    recrudescence du nombre d’infections dans
aide financière à leur famille ou à leurs amis.               les pays de l’Union pendant l’hiver 2020-
Cette évolution au cours de l’année écoulée                   2021. De ce constat découle l’une des con-
indique que la pandémie n’a pas eu, jusqu’à                   clusions importantes de cette enquête: en
présent, d’incidence majeure sur la capacité                  dépit des préoccupations économiques et
des citoyens à régler leurs factures, mais elle               financières actuelles, la santé publique est
pourrait être le signe avant-coureur d’une                    désormais considérée comme la priorité ab-
possible aggravation de ces problèmes au fil                  solue pour l’Union, et tout particulièrement
du temps.                                                     pour le Parlement.

LES AVANTAGES SANITAIRES ATTEN-                               L’ESPOIR SUBSISTE, MAIS L’INCERTI-
DUS DES MESURES DE CONFINEMENT                                TUDE PRÉVAUT, SUIVIE DE PRÈS PAR LA
L’EMPORTENT DÉSORMAIS SUR LES                                 FRUSTRATION ET LE SENTIMENT D’IM-
PRÉJUDICES ÉCONOMIQUES RESSENTIS                              PUISSANCE

En dépit des répercussions financières de la                  Après une année de pandémie, les citoyens
pandémie, la majorité des personnes inter-                    de l’Union ressentent principalement de l’in-
rogées (58 %) en mars-avril 2021 ont déclaré                  certitude (45 %), de l’espoir (37 %), de la frus-
que les avantages sanitaires des mesures de                   tration (34 %) et un sentiment d’impuissance
restriction dans leur pays prévalaient sur les                (30 %). Ces résultats sont en phase avec ceux

1 En 2020, le Parlement a commandé une série de trois enquêtes en ligne destinées à évaluer les conséquences
de la pandémie de COVID-19. Il est impossible d’effectuer une comparaison directe entre ces résultats et ceux de
l’enquête spéciale Eurobaromètre réalisée au printemps 2021 (EB 95.1), car les méthodes utilisées sont différentes,
de même que les tranches d’âge interrogées. Pour de plus amples informations concernant la méthode utilisée,
veuillez vous référer aux spécifications techniques détaillées à la fin du présent rapport.

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SYNTHÈSE

de la série d’enquêtes «Public Opinion in             isée entre septembre et octobre 2020.
Times of Covid-19»: l’incertitude et l’espoir         Parmi les personnes qui sont au fait des me-
demeurent les sentiments les plus men-                sures prises par l’Union pour lutter contre la
tionnés dans la plupart des pays de l’Union.          pandémie, 48 % en sont satisfaites et 50 %
Toutefois, la frustration est désormais en            ne le sont pas. Le niveau de satisfaction est
tête de liste chez les personnes interrogées          plus élevé chez les citoyens qui connaissent
en Irlande, en Finlande, en Allemagne, au             la teneur de ces mesures (50 %) que chez
Luxembourg et en Suède. Les résultats mon-            ceux qui savent qu’une action est menée
trent qu’il existe incontestablement un lien          sans toutefois en connaître la nature (46 %).
entre les émotions positives ou négatives             Il convient de noter que la faiblesse du taux
des Européens et l’incidence de leurs reve-           de satisfaction moyen à l’échelle de l’Union
nus personnels sur celles-ci. Les personnes           (48 %) est imputable à plusieurs grands États
dont la situation financière personnelle s’est        membres comptant une majorité de citoy-
détériorée sont plus susceptibles de ressen-          ens insatisfaits (comme l’Italie, l’Espagne,
tir des émotions négatives telles que l’incer-        l’Allemagne et la France). En revanche, dans
titude (51 %), la frustration (41 %), l’impuis-       19 États membres, une majorité des citoyens
sance (37 %) et la colère (31 %). En revanche,        est satisfaite des mesures qui ont été prises,
les personnes n’ayant pas été confrontées             avec des pourcentages qui atteignent 81
à ce problème sont plus enclines à décrire            % au Danemark, 74 % aux Pays-Bas, 73 % à
des émotions positives comme l’espoir (41             Malte et 71 % en Suède.
%), la sérénité (27 %) et la confiance (19 %).
Il est toutefois intéressant de constater que
les Européens sont en majorité satisfaits de          LA SOLIDARITÉ ENTRE ÉTATS MEM-
la vie qu’ils mènent (79 %) et que près des           BRES: UN BILAN MITIGÉ
deux tiers se disent optimistes quant à l’ave-
nir de l’Union.                                       À l’échelle de l’Union, seule une minorité de
                                                      citoyens (44 %) est satisfaite de la solidarité
                                                      entre les États membres dans la lutte contre
LES CITOYENS CONSCIENTS DE L’AC-                      la pandémie, bien que les citoyens qui s’en
TION DE L’UNION                                       disent satisfaits soient majoritaires dans 13
                                                      pays. Les taux de satisfaction les plus bas
Les citoyens ont bien conscience des efforts          sont observés en Espagne (35 %), en Alle-
déployés par l’Union dans la lutte contre la          magne (35 %), en France (34 %) et en Bel-
pandémie de COVID-19 et ses conséquenc-               gique (31 %). Cependant, en comparant les
es: huit Européens sur dix ont eu vent, par           résultats de la série «Public Opinion in Times
divers moyens, de mesures ou d’actions                of Covid-19», on constate que près d’un tiers
déployées par l’Union pour faire face à la            seulement des citoyens de l’Union se disa-
pandémie, et près de la moitié de tous les            ient satisfaits de la solidarité entre les États
citoyens (48 %) en connaissent la nature ex-          membres lors de la troisième vague de cette
acte. Ces résultats témoignent d’une meil-            enquête, ce qui témoigne d’une améliora-
leure connaissance de l’action de l’Union             tion de l’opinion depuis l’année passée. Les
que lors de la dernière vague de l’enquête            variations entre les pays sont assez sembla-
«Public Opinion in Times of Covid-19», réal-          bles à celles observées au regard de la satis-

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SYNTHÈSE

faction vis-à-vis des mesures de lutte contre         dégradée a augmenté de 10 points, pour at-
la pandémie prises par l’Union. Sur ces deux          teindre 34 %, tandis que celle des personnes
questions, des pays tels que la Hongrie,              dont l’opinion s’est améliorée a reculé de
Malte, la Lituanie et la Pologne affichent            7 points, pour s’établir à 9 %. Ce résultat
les résultats les plus positifs, tandis que les       vient étayer le constat selon lequel l’image
plus négatifs viennent de la Belgique, de la          de l’Union est certes sujette à des varia-
France, de l’Espagne, de l’Allemagne et de la         tions à court terme, mais que sur la durée,
Grèce. Ce constat laisse penser que les citoy-        la tendance positive progresse régulière-
ens de l’Union établissent un lien entre ces          ment et reste forte malgré la pandémie et
deux aspects, à savoir la réponse apportée            ses conséquences sur la vie des citoyens de
par l’Union dans son ensemble au coronavi-            l’Union.
rus et la manière dont les États membres ont
collaboré.
                                                      OUI À L’UNION, OUI À LA RÉFORME…
                                                      UN QUART SEULEMENT DES CITOYENS
ENSEMBLE, C’EST MIEUX: L’IMAGE                        EN FAVEUR DU STATU QUO
DE L’UNION N’AVAIT PAS ÉTÉ AUSSI
DEPUIS PLUS DE DIX ANS                                Selon l’indicateur «réforme de l’Union»
                                                      récemment introduit dans les enquêtes
Après un léger ajustement, les opinions               Eurobaromètre du Parlement, 70 % des
positives sur l’image de l’Union atteignent           personnes interrogées déclarent être
un niveau quasiment inégalé depuis plus               généralement en faveur de l’Union. Elles
de dix ans (48 % d’opinions positives, 35 %           sont 23 % (soit 4 points de moins qu’en no-
d’opinions neutres et 17 % d’opinions néga-           vembre-décembre 2020) a être favorables
tives). Ce constat confirme la solidité de            à l’Union «telle qu’elle s’est faite jusqu’ici»,
la tendance à long terme à l’amélioration             tandis que 47 % (+3 points) «sont favorables
de l’image de l’Union en général, en dépit            à l’Union, mais pas à la manière dont elle
de variations à court terme. Dans tous les            s’est faite jusqu’ici. Près d’un quart (28 %) des
États membres, les citoyens sont plus sus-            personnes interrogées ont une opinion plus
ceptibles d’avoir une bonne plutôt qu’une             négative, parmi lesquels une proportion sta-
mauvaise opinion de l’Union, et dans pr-              ble de 23 % de personnes qui indiquent être
esque tous les pays, l’opinion qui prévaut            plutôt eurosceptiques, mais susceptibles
est positive plutôt que neutre, à l’exception         de changer d’avis dans l’hypothèse d’une
notable de l’Autriche (avec 39 % d’opinions           réforme radicale. Enfin, 5 % des personnes
neutres et 34 % d’opinions positives). Lor-           interrogées se disent opposées à l’idée de
sque l’on interroge les citoyens sur l’évolu-         l’Union d’une manière générale.
tion de leur opinion sur l’Union au cours de          Globalement, ces résultats confirment
l’année écoulée, un aspect notable ressort:           l’adhésion à l’Union, mais ils traduisent
s’ils sont une majorité à déclarer qu’elle pas        clairement, dans le même temps, l’appel
vraiment changé (56 %, soit une diminution            à la réforme qui se fait actuellement en-
de 3 points de pourcentage), la proportion            tendre. En d’autres termes, près d’un quart
de ceux qui déclarent que leur opinion s’est          seulement des citoyens de l’Union souhait-

                                                  7
SYNTHÈSE

ent continuer sur la même voie.                        % des citoyens opposés à l’idée de l’Union
Dans tous les États membres, une majorité              d’une façon générale.
absolue des personnes interrogées est fa-
vorable l’Union; les chiffres les plus élevés
ont été enregistrés au Portugal (91 %), en             LA SANTÉ, LES VACCINS ET UNE MEIL-
Irlande (87 %), en Estonie (81 %), au Lux-             LEURE STRATÉGIE DE CRISE: DES PRI-
embourg (81 %) et aux Pays-Bas (80 %). Ces             ORITÉS ESSENTIELLES POUR L’UNION
résultats dépendent de critères sociodémo-
graphiques tels que l’âge (les Européens               Lorsque l’on interroge les Européens sur les
plus jeunes sont plus susceptibles d’être              priorités qui devraient être celles de l’Union
favorables à l’Union telle qu’elle s’est faite         au regard de la lutte contre la pandémie,
jusqu’ici) et la situation financière person-          la première citée est la garantie d’un accès
nelle (les personnes qui éprouvent des dif-            rapide à des vaccins sûrs et efficaces pour
ficultés à payer leurs factures sont plus en-          tous les citoyens de l’Union (39 %). Viennent
clines à l’euroscepticisme).                           ensuite des investissements plus importants
                                                       dans la mise au point de traitements et de
                                                       vaccins (29 %), l’élaboration d’une stratégie
L’UNION MIEUX ÉQUIPÉE POUR LUTTER                      de l’Union pour réagir à des crises similaires
CONTRE LA CRISE? TROIS QUARTS DES                      à l’avenir (28 %) et l’élaboration prioritaire
EUROPÉENS DISENT «OUI»                                 d’une politique européenne en matière de
                                                       santé (25 %). Ces résultats sont cohérents
Pour 74 % d’entre eux, les Européens s’accor-          avec le fait que le Parlement européen a fait
dent à dire que l’Union devrait être dotée de          de la santé publique une priorité absolue
plus de compétences pour faire face à des              pour les citoyens. En cinquième place figure
crises telles que la pandémie de COVID-19,             une réponse mondiale à la pandémie afin
dont 28 % qui sont «entièrement d’accord».             de garantir un accès universel à un vaccin ou
Ce chiffre, en recul modéré (-3 points), est           traitement (23 %), suivie, en sixième place,
comparable au résultat obtenu en octo-                 par l’octroi aux États membres des moyens
bre-novembre 2020. À l’échelon national,               nécessaires pour aider les entreprises et les
des variations majeures peuvent être ob-               travailleurs touchés par la pandémie, une
servées en Slovénie (72 %, -15 points), en             priorité citée par 22 % des Européens. Dans
Roumanie (71 %, -10 points) et en Croatie (75          tous les États membres, la principale priorité
%, -8 points), et, par contraste, à Malte (91 %,       de l’Union dans le cadre de la lutte contre la
+14 points), à la Grèce (77 %, +8 points) et           pandémie devrait être de garantir un accès
au Danemark (59 %, +8 points). Les citoyens            rapide à des vaccins sûrs et efficaces pour
qui ont une image positive de l’Union sont             tous les citoyens de l’Union. À Chypre, en
plus susceptibles de penser qu’il convient             Bulgarie et en Grèce, les citoyens souhaitent
de lui conférer davantage de compétences               que l’Union se concentre avant tout sur l’aide
pour faire face à de telles crises. En outre, 86       aux entreprises et aux travailleurs touchés
% des personnes favorables à l’Union telle             par la pandémie. Pour l’Espagne, l’Italie et la
qu’elle s’est faite jusqu’ici sont d’accord pour       Croatie, la priorité doit être d’investir davan-
lui octroyer plus de compétences, contre 43            tage dans la mise au point de traitements

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SYNTHÈSE

et de vaccins, tandis que celle des citoyens          LES EUROPÉENS UTILISENT BEAUCOUP
roumains est l’élaboration d’une politique            LES RÉSEAUX SOCIAUX, PRINCIPALE-
sanitaire européenne. Le classement de                MENT POUR COMMUNIQUER AVEC
ces priorités de l’Union semble également             LEURS AMIS ET LEURS PROCHES
dépendre de la façon dont les citoyens ont
vécu la pandémie: ceux qui affirment que              L’enquête Eurobaromètre de printemps
la pandémie a déjà eu des répercussions               du Parlement comprenait également deux
sur leurs revenus personnels sont plus sus-           questions sur l’utilisation des réseaux soci-
ceptibles de demander que la priorité soit            aux, très répandus au sein de l’Union. Plus
donnée aux mesures économiques et sont                de la moitié des citoyens de l’Union in-
moins enclins à opter pour la garantie d’un           diquent avoir utilisé WhatsApp (60 %) ou
accès rapide à des vaccins sûrs et efficaces          Facebook (56 %) au cours des sept derniers
pour tous les citoyens de l’Union.                    jours, tandis qu’environ la moitié d’entre eux
                                                      ont utilisé YouTube (49 %), Messenger (32 %)
                                                      et Instagram (31 %). L’utilisation des réseaux
LE PARLEMENT DOIT METTRE L’AC-                        sociaux varie considérablement en fonction
CENT SUR LA SANTÉ PUBLIQUE, MAIS                      de l’âge, les jeunes Européens étant plus
NE PAS OUBLIER LA LUTTE CONTRE LA                     susceptibles de les utiliser. Les réseaux soci-
PAUVRETÉ ET LE CHANGEMENT CLIMA-                      aux sont principalement utilisés pour com-
TIQUE                                                 muniquer directement avec les amis et la fa-
                                                      mille (par 78 % des personnes interrogées),
Pour les citoyens aussi, la santé publique doit       visionner des photos et des vidéos (57 %) et
être une priorité absolue pour le Parlement,          suivre l’actualité (53 %).
citée par la moitié environ des Européens
(49 %), loin devant toutes les autres théma-
tiques. Suivent, par ordre d’importance, la
lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale
(39 %), les mesures en faveur de l’écono-
mie et de la création d’emplois (39 %) et la
lutte contre le changement climatique (34
%). La santé publique demeure une préoc-
cupation majeure, tandis que l’économie et
l’environnement constituent également des
priorités importantes pour le Parlement; ces
trois domaines d’action sont les plus cités,
respectivement, dans onze, sept et six États
membres. En Croatie, la lutte contre la pau-
vreté et l’exclusion sociale est considérée
comme la première priorité, tandis qu’en
Tchéquie, c’est l’avenir de l’Europe qui arrive
en première place.

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PRINTEMPS 2021

          L’enquête Eurobaromètre 95.1 a été réalisée pour le compte du Parlement par

          Cette enquête se penche sur l’opinion des Européens sur les conséquences de la
          pandémie de COVID-19 et les mesures prises par l’Union pour y faire face. Elle est
          complétée par des questions qui portent sur la perception qu’ont les citoyens de
          leur situation personnelle et leurs attentes vis-à-vis de l’Union dans le contexte de
          la pandémie, et qui accordent une attention particulière à la réforme et aux pri-
          orités de l’Union, ainsi que par des questions sur l’utilisation des médias.

          Le travail de terrain s’est déroulé entre le 16 mars et le 12 avril 2021 dans l’ensemble
          des 27 États membres de l’Union. Un échantillon de 26 669 personnes représentatif
          de l’ensemble de la population âgée de 15 ans a été interrogé lors d’entretiens, qui
          se sont déroulés en face à face dans la plupart des pays. En raison des restrictions
          liées à la COVID-19 en vigueur au moment du travail de terrain, les entretiens en
          face à face ont été complétés, en Grèce, à Malte, aux Pays-Bas, en Slovaquie et en
          Slovénie, par des entretiens en ligne. Pour cette même raison, tous les entretiens
          ont été menés en ligne dans plusieurs pays (Belgique, Danemark, Estonie, Finlande,
          Irlande, Lituanie, Luxembourg, Portugal, Suède et Tchéquie).

UNE PUBLICATION DE
L’UNITÉ DU SUIVI DE L’OPINION PUBLIQUE
DIRECTION GÉNÉRALE DE LA COMMUNICATION
PARLEMENT EUROPÉEN

PE 694.307
ISBN: 978-92-846-8257-7
DOI: 10.2861/168349
Numéro de catalogue : QA-02-21-676-FR-N

Bruxelles, @L’Union Européenne, 2021
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