2019 Rapport de gestion - Suissimage
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Table des matières Avant-propos de la présidente 2 Portrait Gestion collective 4 Entreprise 5 Membres et œuvres 6 Collaboration nationale 8 Collaboration internationale 9 Contexte et actualité Respect ©opyright! – le succès au rendez-vous 10 La Suisse à une nouvelle loi sur le droit d’auteur 10 Évaluation des risques 11 Perspectives de l’entreprise 12 Aperçu des activités Étapes de l’exploitation d’une œuvre 14 Comptes annuels Bilan 19 Compte de résultat 20 Tableau de flux de trésorerie 21 Annexe aux comptes annuels Principes de la présentation des comptes 22 Principes d’évaluation 22 Autres informations 29 Rapport de l’organe de révision 30 RAPPORT DE GESTION 2019 SUISSIMAGE 1
Avant-propos de la présidente Très puissante et peu réglementée, l’industrie de l’Internet réalise d’énormes bénéfices avec les œuvres des créateurs culturels grâce aux revenus de la publicité et des données sur les utilisateurs. Comment les créateurs peuvent-ils obtenir une part équitable de ces bénéfices et comment peut-on compenser l’abandon progressif des anciennes formes d’utilisation? Ces questions préoccupent les ac- teurs de tous les domaines culturels, y compris les professionnels du cinéma qui, ces dernières années, sont frappés de plein fouet par les changements de com- portement des utilisateurs. Suite à des débats très controversés, le monde politique semble s’efforcer, tant au niveau national qu’européen, de mieux impliquer les créateurs et les producteurs dans la chaîne de création de valeur. On voit ainsi apparaître les premiers petits succès dans cette direction: ADOPTION DE LA RÉVISION DE LA LDA PAR LE PARLEMENT Les travaux de révision de la Loi sur le droit d’auteur (LDA) ont duré environ neuf ans. Le groupe de travail sur le droit d’auteur AGUR12, institué par la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga, avait élaboré un compromis qui a finalement été adopté par le Parlement le 27 septembre 2019. On s’est demandé pendant longtemps si ce compromis serait soutenu par une majorité. Réunies sous l’égide commune de Swisscopyright, les cinq sociétés de gestion ont ba- taillé ferme dans ce processus au long cours afin d’améliorer les droits de leurs membres. En engageant cette révision, le Conseil fédéral entendait adapter le droit d’auteur à l’évolution de la technique. Parmi les nouveautés importantes pour nos membres, il convient de relever l’introduction de l’obligation légale de rémunérer la vidéo à la demande. Si elle ne permet pas de compenser les pertes de revenus liées aux changements de comportement des utilisateurs, elle constitue néanmoins une première étape importante vers la participation des auteurs et des interprètes à la création de valeur sur les plateformes en ligne. Cette rémunération ne permettra cependant pas de combler l’écart de valeur (Value Gap). Le fossé reste grand entre les revenus réalisés par les plate- formes en ligne et la part extrêmement minime qui échoit aux artistes et aux producteurs, si tant est qu’elle existe. NOUVELLE DIRECTIVE DE L’UNION EUROPÉENNE (UE) SUR LE DROIT D’AUTEUR En adoptant la nouvelle directive sur le droit d’auteur, l’UE a fait un pas impor- tant vers une meilleure participation des artistes et des producteurs à la création de valeur. Les grands fournisseurs de services seront désormais davantage res- ponsabilisés. La directive inclut également un droit à rémunération pour la vidéo à la demande et les États membres ont maintenant deux ans pour la transposer dans des lois nationales. Seule la mise en œuvre concrète de la directive dans 2 RAPPORT DE GESTION 2019 SUISSIMAGE
chacun des États membres permettra de dire si l’écart de valeur susmentionné a pu être comblé, et dans quelle mesure. MESSAGE CULTURE 2021-2024 Des décisions importantes en termes de politique culturelle figureront à l’agenda bernois en cette première année de législature en rapport avec le nouveau message culture 2021-2024. Dans le domaine du cinéma, il est prévu une com- pensation du renchérissement de 1 pour cent, mais pas d’adaptation supplé- mentaire des ressources. En matière d’encouragement du cinéma, le projet mis en consultation s’inscrit dans la continuité, tant en ce qui concerne les moyens financiers que les instruments d’encouragement. Cependant, de nouvelles mesures importantes sont prévues. Ainsi, les fournisseurs de films en ligne seront aussi désormais tenus d’encourager la production suisse. L’obligation de réinvestir quatre pour cent des recettes brutes s’appliquait déjà aux chaînes de télévision, mais pas aux fournisseurs en ligne. Cette égalité de traitement des acteurs est logique, compte tenu de la consommation croissante de films en ligne. En outre, comme le prévoit la réglementation de l’UE, les fournisseurs de films en ligne seront légalement tenus de réserver trente pour cent de leur programmation aux films européens. Ces propositions très positives pour nos membres risquent de se heurter à une résistance politique. L’expérience a toutefois montré que nous pouvons faire bouger les choses en unissant nos forces. À l’instar de la votation «No Billag» et de la révision du droit d’auteur, il nous faudra également réunir les efforts de toutes les personnes concernées pour sensibiliser le Parlement à notre cause. Anna Mäder-Garamvölgyi, avocate Présidente de SUISSIMAGE RAPPORT DE GESTION 2019 SUISSIMAGE 3
Portrait GESTION COLLECTIVE LIC TS EN I CE D RO UTILISATEURS S & ES câblodistributeurs E D secteur télécom N N CA diffuseurs TV IO IS PT SE CE ME PER NT SURVEILLANCE SURVEILLANCE DES TARIFS DE LA GESTION Commission arbitrale Institut Fédéral de la Pro- fédérale (CAF) priété Intellectuelle (IPI) TR AN AYANTS DROIT ON SF ER scénaristes, TI D TI T ES réalisateurs, techniciens, R DR PA OI producteurs, RÉ TS distributeurs TRANSFERT DES DROITS PERCEPTION DES DROITS LICENCES & ENCAISSEMENT RÉPARTITION Des cinéastes et producteurs Des tarifs sont négociés avec En application de ces tarifs, Les utilisations effectives sont de films confient certains droits les associations représentatives des licences sont délivrées aux comparées avec la base de d’auteur à SUISSIMAGE afin des utilisateurs pour diffé- utilisateurs et les redevances données des œuvres (monito- qu’elle les gère. Pour les ayants rentes utilisations. Ils doivent dues en contrepartie sont ring), ce qui permet de répartir droit étrangers, elle le fait sur la être approuvés par la Commis- encaissées. Toute l’activité les redevances entre les ayants base de contrats de réciprocité sion arbitrale fédérale (CAF). de gestion est placée sous la droit facilement, sans équi- ou d’autres contrats de ges- 18 tarifs surveillance de l’Institut voque et à moindres frais. tion conclus avec des sociétés 3 tarifs négociés durant Fédéral de la Propriété CHF 76,2 millions pour la sœurs étrangères. l’exercice Intellectuelle (IPI). répartition individuelle entre 3’903 membres 2 tarifs approuvés durant 56’619 œuvres utilisées les ayants droit 116 mandants l’exercice CHF 104 millions de recettes CHF 7,2 millions aux fonds 96 contrats de réciprocité ou 2 tarifs en suspens nettes de la gestion collective CHF 2,3 millions de provisions autres contrats de gestion obligatoire Pour ces 4 domaines d’activités: 2’242’546 œuvres dans la CHF 4 millions de recettes de 2,4 % deduction de frais de base de données la gestion collective faculta- gestion tive 35 collaborateurs 26,1 postes à plein temps 4 RAPPORT DE GESTION 2019 SUISSIMAGE
ENTREPRISE Ursula Pirko Daniel Rohrbach Irene Kräutler Brigitte Meier Eliane Renfer Brigitte Schumacher Susann Seinig Caroline Wagschal Droit, tarifs Salome Horber Licences, Directeur répartition, RP Valentin Annette Blank Lehmann Bureau romand Informatique Corinne COMITÉ Martin Eugenia Huguenin-Elie Eveline Belloni Frei Hettich Lucy Louro Ronald Schnetzer Remo Strotkamp Finances, Documentation personnel Karin Daniel Chiquet Brülhart Secrétariat Daniela Eichenberger Irena Milde Evelyne Biefer Nora Blank Christine Buser Angela Dubach Monika Fivian Direction Sabina Forrer Beatrice Trösch Irène Gohl État-major Annegret Rohrbach Zoe Röösli Directeur Sonia Scafuri Directrice adjointe Iris Zwahlen COMITÉ FONDATIONS MEMBRES Présidente Conseil de la Fondation culturelle La coopérative SUISSIMAGE a été fondée Anna Mäder-Garamvölgyi, avocate, Berne Anne Delseth, programmatrice, Lausanne; par les professionnels suisses du cinéma Kaspar Kasics, réalisateur et producteur, et de l’audiovisuel en 1981 afin d’assurer Vice-président Zurich; David Rihs, producteur, Genève; la gestion collective de leurs droits. Ses Marcel Hoehn, producteur, Zurich Carola Stern, distributrice, Zurich; membres sont des personnes physiques Eva Vitija, scénariste et réalisatrice, ayant créé des œuvres audiovisuelles en Membres du comité Winterthour. tant qu’auteurs (en particulier scénaristes José Michel Buhler, distributeur, Genève; et réalisateurs) ainsi que des personnes Niccolò Castelli, réalisateur, Lugano; Corinne Frei dirige la Fondation culturelle, juridiques titulaires de droits d’auteur sur Daniel Howald, scénariste et réalisateur, assistée par Daniela Eichenberger. des œuvres audiovisuelles (p. ex. des pro- Brissago; ducteurs ou distributeurs). Irene Loebell, cinéaste, Zurich; Conseil de la Fondation de solidarité Les membres transfèrent certains droits à Francine Lusser, productrice, Genève; Alain Bottarelli, opérateur culturel, Lausanne; SUISSIMAGE qui les gère à titre fiduciaire Caterina Mona, monteuse, Zurich; Dieter Gränicher, réalisateur, Zurich; en Suisse et à l’étranger. Chaque membre Pierre Monnard, réalisateur, Thalwil; Brigitte Hofer, productrice, Zurich; a droit à une voix à l’assemblée générale David Rihs, producteur, Genève; Trudi Lutz, distributrice, Zurich; annuelle. Corinne Rossi, distributrice, Zurich. Caterina Mona, monteuse, Zurich. 186 nouveaux membres Présidents d’honneur Daniel Rohrbach dirige la Fondation de 39 démissions, décès, changements Marc Wehrlin, avocat, président de 1981 solidarité, assisté par Daniela Eichenberger. d’activité, liquidations à 1995; Josi J. Meier (décédée en 2006), 2’749 membres germanophones avocate/conseillère aux États, présidente Les deux fondations sont autonomes et 1’154 membres francophones ou de 1996 à 2001; Lili Nabholz-Haidegger, présentent un rapport d’activité et des italophones avocate, présidente de 2002 à 2015. comptes annuels distincts. 3’903 membres au total RAPPORT DE GESTION 2019 SUISSIMAGE 5
MEMBRES ET ŒUVRES MEMBRES Les membres sont la base et 2019 Auteurs 1’665 (42.7%) la légitimation de toute société coopérative, et SUISSIMAGE ne fait pas exception. L’aperçu Titulaires de droits ci-contre montre le détail de 629 (16.1%) la composition des membres à la fin de l’exercice sous revue et son évolution. 3’903 Auteurs et titulaires de droits membres 1’377 (35.3%) Sans œuvres/droits déclarés 232 (5.9%) Germanophones 2’749 (70%) Francophones/italophones 1’154 (30%) 67% 33% 2018 Auteurs 1’563 (41.6%) Titulaires de droits 612 (16.3%) 3’756 Auteurs et titulaires de droits membres 1’359 (36.2%) Sans œuvres/droits déclarés 222 (5.9%) Germanophones 2’629 (70%) 68% 32% Francophones/italophones 1’127 (30%) FILMS Nombre d’œuvres (enregistrées dans la base de données) Les membres et les sociétés + 0.16 mio. sœurs étrangères doivent nous annoncer leurs œuvres afin 2019 2.24 mio. que nous puissions faire valoir leurs droits. Tandis que notre 2018 2.08 mio. Mio. Fonds culturel encourage de 0 0.25 0.5 0.75 1 1.25 1.5 1.75 2 2.25 nouvelles créations cinémato graphiques, SUISSIMAGE dé- fend les droits sur les œuvres Œuvres suisses (enregistrées dans la base de données) déjà créées qui lui ont été dé- + 2‘845 clarées, veillant ainsi à ce que 2019 41‘568 les ayants droit bénéficient de retombées financières. 2018 38’723 0 10’000 20’000 30’000 40’000 50’000 FRAIS DE GESTION Notre activité engendre éga 2019 2018 Ø 2010 - 2019 lement des frais, sachant que Taux de frais brut 3.23 % 5.65 % – nous sommes tenus d’admi- = pourcentage des frais de gestion nistrer nos affaires selon les par rapport aux recettes totales règles d’une «gestion saine et économique». Au cours Déduction de frais de gestion 2.40 % 4.79 % 4.48 % des dernières années, les frais = charges déduites du produit de gestion ont toujours été de la gestion d’un taux bas à un chiffre. 6 RAPPORT DE GESTION 2019 SUISSIMAGE
DIFFUSIONS Chaînes suisses Chaînes all./autr. Chaînes françaises Le cinéma suisse ne représente 3+, 3SAT, SRF1, SRFzwei, ARD, arteDE, KAB1, ARTEFR, FR2, FR3, qu’une infime partie de toutes SRFInfo, RSILA1, RSILA2, ORFeins, ORF2, PRO7, RTL, M6, TF1, TV5 les diffusions à la télévision. Le RTSun, RTSdeux, S1, TV24 RTL2, SAT1, SWR, VOX, ZDF tableau ci-contre révèle néan- moins la multitude et la diver- sité des films de nos membres Nombre de diffusions qui sont diffusés à la télévision 14 en Suisse et dans les pays voi- sins, et qui trouvent ainsi leur 18% 7% public. Voilà qui est réjouissant pour le cinéma suisse. 8% Films documentaires / 74% reportages 37% 31% 56% Films de fiction / films 56% 13% d’animation Séries (fiction) 507 1’186 4’868 70 108 212 88 381 Nombre de minutes 1’253 3’961 1'451 8% 12% 36% 9% 16% 76% 52% 32% 59% 34’830 16’866 166’101 5’644 5’159 9’331 REDEVANCES CHF Le montant des redevances 8 dépend de nombreux facteurs plus de 50’000 9 et il convient de tenir compte du fait qu’un réalisateur, par 124 exemple, ne signe générale- 10’000 - 49’999 105 ment qu’un nouveau film par an, contrairement à un produc- 166 teur qui peut en faire plusieurs. 5’000 - 9’999 147 Le tableau ci-contre donne une idée de l’ordre de grandeur 289 des redevances perçues par 2’000 - 4’999 266 nos membres durant l’année sous revue au titre de la ges- 215 1’000 - 1’999 tion collective. 188 235 500 - 999 2019 228 2018 265 200 - 499 257 127 100 - 199 160 283 jusqu’à 99 259 0 50 100 150 200 250 300 RAPPORT DE GESTION 2019 SUISSIMAGE 7
COLLABORATION NATIONALE SUISSIMAGE exerce son activité dans un contexte où s’affrontent les intérêts les plus divers: les ayants droit suisses et étrangers qu’elle représente de même que leurs associations et organisations faîtières n’ont pas les mêmes objectifs que les utilisateurs et leurs associations. La gestion collective s’inscrit par ail- leurs dans un cadre défini par le législateur dont les autorités fédérales (IPI et CAF) s’assurent qu’il est bel et bien respecté. UTILISATEURS SOCIÉTÉS SŒURS À L’ÉTRANGER ÉTRANGÈRES UTILISATEURS/ MEMBRES/MANDANTS ASSOCIATIONS PROLITTERIS SUISA COMITÉ SSA DE COOR- DINATION SWISSPERFORM SUISSIMAGE LÉGISLATION, ASSOCIATIONS DU CINÉMA AUTORITÉS/SURVEILLANCE ET DE L’AUDIOVISUEL LÉGISLATION ORGANISATIONS FAÎTIÈRES INTERNATIONALE INTERNATIONALES CINQ SOCIÉTÉS COMITÉ MEMBRES/ ORGANISATIONS FAÎ- DE GESTION DE COORDINATION MANDANTS TIÈRES INTERNATIONALES En Suisse, les cinq sociétés de Les cinq sociétés de gestion Pour SUISSIMAGE, les ayants Au sein d’organisations telles gestion suivantes disposent sont tenues légalement de droit sont des auteurs d’œuvres que la CISAC (Confédération d’une autorisation de gestion coopérer et d’élaborer des audiovisuelles et des titulaires Internationale des Sociétés de la Confédération: tarifs communs. Elles se réu- de droits d’auteur dérivés, par d’Auteurs et Compositeurs), ProLitteris pour la littérature, nissent périodiquement à cet exemple des producteurs de la SAA (Société des Auteurs de la photographie et les arts effet au sein du comité dit films. Les ayants droit de Suisse l’Audiovisuel), EuroCopya ou plastiques de coordination. À cela vient et de la Principauté de Liechten- l’AGICOA, les sociétés de ges- s’ajouter dans l’intérêt des stein sont membres ou man- tion défendent leurs intérêts SSA (Société Suisse des Au- membres une collaboration dants de SUISSIMAGE. Les communs et développent en- teurs) pour les œuvres drama- au plan opérationnel ayants droit étrangers sont semble des outils pour leur tiques et dramatico-musicales (p. ex. entre SUISSIMAGE et représentés par des sociétés activité: l’IPI (Interested Parties SUISA pour la musique SSA ou entre SUISSIMAGE sœurs avec lesquelles des Information), l’IDA (Internatio- non-théâtrale et SWISSPERFORM). contrats de réciprocité ou des nal Documentation on Audio- SUISSIMAGE pour les œuvres mandats de gestion unilaté- visual works) ou encore l’ISAN audiovisuelles raux ont été conclus. (International Standard Audio- UTILISATEURS/ visual Number). SWISSPERFORM pour ASSOCIATIONS l’ensemble des droits voisins On qualifie d’utilisateur celui LÉGISLATION, AUTORITÉS/ qui exploite un modèle écono- SURVEILLANCE mique fondé sur l’utilisation Ce sont la législation et la poli- d’œuvres protégées par le droit tique qui fixent le cadre de la d’auteur. Il doit acquérir les gestion collective. La Confédé- licences nécessaires pour pou- ration délivre les autorisations voir utiliser les droits. Les utilisa- de gestion et surveille l’activité teurs sont eux aussi regroupés des sociétés de gestion. Le en associations telles que droit d’auteur est aussi in- SUISSEDIGITAL et Swissstream fluencé par des accords inter- ainsi que la Fédération des utili- nationaux, comme la Conven- sateurs de droits d’auteurs tion de Berne. (DUN). 8 RAPPORT DE GESTION 2019 SUISSIMAGE
COLLABORATION INTERNATIONALE SUISSIMAGE a l’ambition de défendre les droits d’auteur que ses membres lui ont confiés au titre de la gestion collective non seulement en Suisse et dans la Principauté de Liechtenstein, mais dans le monde entier. Inversement, les ayants droit étrangers ont bien sûr aussi droit à une rémunération pour l’utili- sation de leurs œuvres en Suisse et au Liechtenstein. La plupart des pays d’Europe et un nombre croissant de pays d’autres conti- nents ont également des sociétés chargées de la gestion collective des droits d’auteur et des droits voisins sur des œuvres audiovisuelles. La représentation mutuelle est réglée dans des contrats dits de réciprocité ou, à défaut, on a conclu du moins des mandats de gestion unilatéraux. De nombreux pays pos- sèdent même plusieurs sociétés pour les œuvres audiovisuelles, notamment parce que les auteurs et les producteurs de films y forment des sociétés dis- tinctes. Ce réseau de contrats de réciprocité donne naissance à un répertoire mondial d’œuvres pour lesquelles les sociétés de gestion délivrent des licences et peuvent libérer les utilisateurs de toute prétention de tiers. SUISSIMAGE ne peut toutefois faire valoir les droits de ses membres que dans les pays connais- sant des utilisations et des droits ou des droits à rémunération similaires soumis à la gestion collective et pour autant qu’une société partenaire se charge effecti- vement d’exercer ces droits. De fait, l’essentiel des redevances en faveur de nos membres provient de nos pays voisins. AMÉRIQUE DU NORD EUROPE Haiti* AGICOA Allemagne* GÜFA, GWFF, Israël* AGICOA Turquie SETEM, AGICOA Canada* CSCS, DRCC, PACC, VGBild, VGF, VGWort Italie* ANICA, SIAE, AGICOA Ukraine ARMA-Ukraine, SACD, SCAM, CRC Autriche* LITMECH, VAM, Lettonie* AKKA/LAA CINEMA, AGICOA États-Unis DGA, WGA, IFTA, VDFS MPA member companies, Belgique* PROCIBEL, SABAM, Lituanie* LATGA, AVAKA, AGICOA SACD, SCAM, AGICOA AGICOA AFRIQUE Bosnie* AGICOA Luxembourg* Comedia, Algérie ONDA AGICOA Bulgarie FILMAUTOR, AGICOA Mali* AGICOA AMÉRIQUE LATINE Norvège* Norwaco, AGICOA Croatie* DHFR Sénégal BSDA Amérique latine* (divers Moldavie* AGICOA pays) EGEDA Danemark* DFA, PRD, AGICOA Pays-Bas* LIRA, SEKAM-Video, Argentine* DAC, VEVAM, VIDEMA, AGICOA ASIE ARGENTORES Espagne* DAMA, EGEDA, SGAE, AGICOA Pologne* ZAIKS, ZAPA, Azerbaïdjan AAS Brésil DBCA, GEDAR, AGICOA AGICOA Estonie* EAU Géorgie GCA Chili ATN Portugal* Gedipe, SPA, Finlande* KOPIOSTO, Tuotos, AGICOA Japon* DGJ, WGJ Colombie DASC AGICOA Mexique Directores, SOGEM République tchèque* DILIA, France* PROCIREP, SACD, INTERGRAM, OAZA, AGICOA SCAM, AGICOA AUSTRALIE/NZ* Roumanie DACIN SARA, Grande-Bretagne* ALCS, cas, UPFAR, AGICOA ASDACS, AWGACS, Compact, Directors UK, Screenrights, AGICOA Media IP Rights, SCR, Russie RUR, AGICOA 560 Media Rights Ltd, AGICOA Serbie* AGICOA Grèce ATHINA Slovaquie* LITA, SAPA, * Pays dans lesquels des rede- Hongrie* FILMJUS, AGICOA AGICOA vances ont été perçues en faveur Slovénie* AIPA, AGICOA de nos membres au cours de Irlande* SDCSI, AGICOA l’exercice. Islande* AGICOA Suède* Copyswede, FRF-VIDEO, AGICOA RAPPORT DE GESTION 2019 SUISSIMAGE 9
Contexte et actualité RESPECT ©OPYRIGHT! – LE SUCCÈS AU RENDEZ-VOUS respect ©opyright! est un projet de Swisscopyright, l’organisation commune aux cinq sociétés de gestion suisses. Depuis 2006, ce projet sensibilise les élèves ro- mands et alémaniques au droit d’auteur de manière créative. Des artistes suisses tels que Steff la Cheffe, La Gale, Greis, Manillio, Junior Tshaka, Robin Girod ou encore Eriah expliquent aux adolescents de manière ludique à quoi sert la protection de la propriété intellectuelle. En point d’orgue à cette leçon quelque peu atypique, les artistes composent un rap avec les élèves. Les jeunes doivent ainsi prendre conscience que la création artistique est un tra- vail qui mérite un salaire. Les artistes ne peuvent vivre de leur art et créer de nouvelles œuvres que si leurs créations leur rapportent quelque chose. Au cours de l’année sous revue, 55 manifestations programmées dans 41 établis- sements scolaires ont été réalisées dans le cadre de respect ©opyright!. Ce sont en tout 6’898 élèves qui y ont participé, faisant de 2019 l’année record depuis que ce projet a vu le jour ce qui nous conforte dans notre démarche et nous motive à poursuivre le projet. LA SUISSE A UNE NOUVELLE LOI SUR LE DROIT D’AUTEUR Le processus lancé en 2012 avec l’instauration d’un groupe de travail par la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga est arrivé à son terme en septembre 2019. Après l’élimination des dernières divergences, le Parlement a adopté le pro- jet d’une loi sur le droit d’auteur modernisée. Sous l’égide de Swisscopyright, SUISSIMAGE s’est impliquée résolument et jusqu’au bout, conjointement avec les autres sociétés de gestion suisses et en concertation avec Suisseculture, pour accompagner le projet de loi au travers des débats parlementaires et écarter les interventions préjudiciables aux ayants droit. Pour SUISSIMAGE, il s’agissait en particulier de permettre aux membres du Conseil national et du Conseil des États de mieux saisir la complexité du nouveau droit à rémunération pour la vidéo à la demande et de préserver simultanément cette disposition de toute modification qui lui serait défavorable. Le droit à rému- nération pour la vidéo à la demande, désormais inscrit aux articles 13a et 35a de la loi révisée, fournit les bases d’un nouveau tarif commun qu’il convient de négo- cier. Le début des négociations est imminent, la loi entrant vraisemblablement en vigueur le 1er avril 2020. Conformément à la décision des cinq sociétés de gestion suisses, ces négociations seront menées sous la conduite de la SSA et en étroite collaboration avec SUISSIMAGE. De l’avis des organes dirigeants des deux socié- tés, cette collaboration leur permettra de mettre en commun leurs forces et le sa- 10 RAPPORT DE GESTION 2019 SUISSIMAGE
voir-faire issu de leur coopération antérieure dans le domaine de la gestion col- lective facultative et de profiter au mieux des synergies. Autre enjeu de taille, SUISSIMAGE a dû défendre la rémunération pour la récep- tion d’émissions dans les chambres d’hôtes. En effet, bien que le Tribunal fédéral ait établi en décembre 2017 que la mise à disposition de la télévision dans les chambres d’hôtel, les appartements de vacances, les hôpitaux et les prisons constitue une utilisation d’œuvres et de prestations protégées par le droit d’auteur qui est soumise à rémunération, l’initiative parlementaire du conseiller national Philippe Nantermod avait été largement soutenue dans un premier temps. Selon cette initiative, la télévision dans les chambres aurait dû être traitée comme un usage privé exonéré de la redevance. La majorité des membres du Parlement a fi- nalement pu être convaincue que ce ne sont pas les clients, mais bien les exploi- tants des hôtels, hôpitaux et appartements de vacances qui sont les utilisateurs des œuvres et des prestations. Ce sont eux qui équipent leurs chambres de télévi- seurs, et le service incluant cet équipement fait partie intégrante de leur modèle économique. L’acceptation de l’initiative parlementaire Nantermod aurait débou- ché sur une situation aberrante puisque les ayants droit suisses n’auraient plus été rémunérés pour l’utilisation dans les chambres d’hôtel, alors que leurs homolo- gues étrangers continueraient à pouvoir prétendre à une rémunération pour ce genre d’utilisation en raison des traités internationaux. Cette dérogation à l’obliga- tion de rémunérer aurait par ailleurs violé le principe de la participation propor- tionnelle inscrit dans le droit d’auteur, en vertu duquel toute utilisation d’œuvres et de prestations doit être rémunérée, et créé un précédent. C’est pour cette même raison que les sociétés de gestion ont combattu la demande des biblio- thèques visant l’exonération de la redevance pour la location d’exemplaires d’œuvres. Compte tenu du contexte particulier, les sociétés de gestion ont toute- fois consenti à l’octroi d’un tarif préférentiel. ÉVALUATION DES RISQUES art. 961c, al. 2, ch. 2, CO Il est procédé ici à une évaluation des risques et des perspectives de notre coopé- rative conformément aux dispositions de l’article 961c, alinéa 2, chiffres 2 et 6, du Code des obligations. Un éventuel changement de comportement des utilisateurs représente un risque permanent. Il est de plus en plus rare que des copies privées soient réa- lisées sur des supports physiques, celles-ci étant remplacées par le stockage dans le nuage. La mise à disposition de films sur des plateformes en ligne (VoD) a supplanté la location d’exemplaires d’œuvres physiques. Des hyperliens per- mettent par ailleurs au consommateur d’accéder directement et gratuitement aux offres de radio et de télévision des diffuseurs. Il convient de tenir compte de tels changements dans le comportement des utilisateurs également en termes de droits d’auteur, et les sociétés de gestion tout comme les ayants droit qu’elles représentent risquent parfois de subir des pertes de recettes si le légis- lateur n’intervient pas pour corriger et compenser. La nouvelle loi sur le droit d’auteur qui, selon les dernières informations, doit entrer en vigueur le 1er avril 2020, apporte une modification importante du cadre juridique avec le droit à rémunération pour la VoD. De son côté, l’Union européenne a également intro- duit un droit à rémunération pour les utilisations en ligne dans la directive sur le droit d’auteur dans le marché unique numérique. Des changements au niveau des tarifs peuvent aussi occasionner des pertes de recettes. L’incertitude règne à cet égard concernant le tarif commun 12. Celui-ci règle la mise à disposition de capacité de mémoire (en location ou en prêt) et RAPPORT DE GESTION 2019 SUISSIMAGE 11
inclut par conséquent la télévision en différé qui jouit d’une grande popularité. Une modification de la base légale entraînerait la disparition des recettes prove- nant de ce tarif: si l’enregistrement des programmes avec les Network Personal Video Recorders (NPVR) venait à n’être plus traité comme une copie pri- vée, mais comme un droit exclusif des organismes de diffusion, l’utilisation ne tomberait plus sous le coup de la gestion collective et le tarif commun 12 se ver- rait privé de son fondement. Un autre risque pour SUISSIMAGE réside dans l’éventualité que de nouvelles sociétés de gestion voient le jour dans le domaine audiovisuel et qu’elles reçoivent aussi une autorisation. Enfin, des dispositions de notre règlement de répartition pourraient être attaquées, ce qui pourrait bloquer une répartition sur une longue durée ou la remettre en cause a posteriori. PERSPECTIVES DE L’ENTREPRISE art. 961c, al. 2, ch. 6, CO Vu les affrontements qui perdurent autour du tarif commun 12, il faut s’attendre à une assez longue période d’insécurité juridique concernant ce tarif. La télévision linéaire classique conserve sa popularité. Toutefois, depuis quelque temps, les signes d’un glissement vers une consommation de contenus télévisuels individualisée et en différé sont visibles. La télévision en différé possède deux facettes: la TV en différé proprement dite (ou replay TV) et la vi- déo à la demande (VoD). En Suisse, on entend par replay TV la consommation d’un programme TV en différé, pouvant remonter jusqu’à sept jours. Cette utili- sation est considérée comme une copie privée et est rémunérée selon le tarif commun 12. La VoD désigne pour sa part l’offre de contenus audiovisuels aux- quels il est possible d’accéder à n’importe quel moment. Il s’agit là de droits cé- dés par contrats individuels, mais selon le nouveau droit (art. 13a LDA), une ré- munération est due aux auteurs. Étant donné que celle-ci s’appuie sur une base de recettes très différente de celle s’appliquant à la rémunération pour la re- transmission, on peut se demander s’il sera possible de compenser le recul des recettes de la retransmission, auquel il faut s’attendre à moyen terme, par celles de la VoD. Des tarifs de droits d’auteur sont fréquemment bloqués par des procédures ju- diciaires dans de nombreux pays en Europe et nos sociétés sœurs ont donc moins de recettes à répartir. De ce fait, les recettes provenant de l’étranger sont très irrégulières et il faut s’attendre à des interruptions sensibles. SUISSIMAGE entend continuer ces prochaines années à répartir au plus vite les recettes entre les ayants droit. En répartissant et en transférant rapidement les montants perçus, nous voulons aussi contribuer à éviter les charges découlant des intérêts négatifs et maintenir ainsi nos frais de gestion à un niveau bas. 12 RAPPORT DE GESTION 2019 SUISSIMAGE
RAPPORT DE GESTION 2019 SUISSIMAGE 13
Aperçu des activités ÉTAPES DE L’EXPLOITATION D’UNE ŒUVRE perception des droits, UTILISATEURS gestion des droits, encaissement vidéothèques, SRG SSR, câblodistributeurs, hôtels, hôpitaux, importateurs, fabri- bibliothèques, diffuseurs privés fournisseurs restaurants, cants de supports fournisseurs de magasins vierges, écoles, VoD entreprises PRODUCTION CINÉMA 1 DVD, VOD, LOCATION 2 PAY-TV FREE-TV 3 RETRANS- MISSION 4 RÉCEPTION D’ÉMISSIONS 5 COPIES ÉTRANGER échanges avec l’étranger documentation sur les œuvres et les utilisations, répartition, auteurs, producteurs, diffuseurs AYANTS DROIT 14 RAPPORT DE GESTION 2019 SUISSIMAGE
Édition de DVD, location (TC 5) et droits Dans le cadre de la révision de la loi sur le contractuelles qui ne sont pas conformes à en ligne droit d’auteur, adoptée en vote final par le leur schéma. Raison pour laquelle il est néces- C’est le producteur qui se charge, par contrat Parlement le 27 septembre 2019 à l’issue de saire de légiférer dans ce domaine. La révi- avec les éditeurs, d’accorder les droits de re- neuf ans de travaux, une nouvelle disposi- sion de la loi sur le droit d’auteur a permis production pour éditer un film en DVD, sans tion a été introduite visant à favoriser la lo- d’introduire, en faveur des auteurs d’œuvres passer par SUISSIMAGE. En revanche, selon cation d’exemplaires d’œuvres par les bi- audiovisuelles, un droit à rémunération au- le droit suisse, la location d’un tel DVD est bliothèques, soumise à un tarif préférentiel quel il ne peut être renoncé vis-à-vis des four- autorisée par la loi, mais doit être rémuné- (art. 60, al. 4 de la nouvelle LDA). nisseurs de VoD (art. 13a de la nouvelle LDA), rée. La perception de ce droit à rémunéra- et ce en plus des droits exclusifs du produc- tion est soumise à la gestion collective obli- Dans le cas de la vidéo à la demande, les teur et du distributeur. Ces derniers peuvent gatoire des sociétés de gestion et elle est œuvres sont mises à disposition par voie ainsi continuer à commercialiser le film indi- réglée dans le tarif commun 5 (location électronique et les clients paient soit à l’acte viduellement sur le marché électronique. De d’exemplaires d’œuvres). La location (VoD transactionnelle ou transactional VoD, tels modèles où coexistent un droit exclusif d’exemplaires d’œuvres physiques ayant TVoD), soit par abonnement pour une et un droit à rémunération supplémentaire été en grande partie supplantée par les ser- consultation de contenus illimités (subscrip- en faveur des auteurs ne sont pas nouveaux; vices de vidéo à la demande, elle n’a pour tion VoD ou SVoD). L’octroi des droits exclu- par exemple l’article 5 de la directive de l’UE gestion des droits, perception des droits, encaissement ainsi dire plus généré de recettes au cours sifs pour la vidéo à la demande est le fait du relative au droit de location et de prêt ou en- des années passées. Des négociations ont producteur ou du distributeur à qui il appar- core les articles 20b, alinéa 2 et 27, alinéa 1 eu lieu en 2018 avec les associations d’utili- tient donc de décider si, quand et à quelles de la loi allemande sur le droit d’auteur pour sateurs au sujet d’un nouveau TC 5 valable conditions un film est proposé en VoD. la retransmission par câble et pour la loca- à partir de 2019. Les parties n’étant pas d’ac- Comme dans le cas des droits de diffusion, tion. Une telle solution permet de garantir cord sur l’interprétation de l’article 13 LDA les auteurs ont un droit à rémunération vis- que les cinéastes soient partie prenante de («Location d’exemplaires d’œuvres»), les à-vis du fournisseur de VoD en vertu de leur ce modèle économique et qu’ils puissent négociations ont abouti à la remise d’un ta- contrat avec le producteur, droit qu’ils font compenser leur manque à gagner dans le do- rif contesté à la Commission arbitrale fédé- exercer par leur société de gestion dans le maine de la location. La nouvelle loi sur le rale. Celle-ci a approuvé le tarif des sociétés cadre de la gestion collective facultative. droit d’auteur va entrer en vigueur le 1er avril de gestion en n’y apportant que peu de mo- 2020. difications lors de sa séance du 10 décembre Cette forme de gestion collective facultative 2018. Les associations d’utilisateurs ont re- fonctionne aussi a priori sans problème pour couru contre cette décision devant le Tribu- la VoD. Cependant, de puissants services nal administratif fédéral, raison pour la- mondiaux également opérationnels sur le quelle l’approbation du tarif n’est toujours marché suisse, tels que Netflix, n’étaient pas entrée en force. jusqu’ici pas disposés à accepter des spécifi- cités nationales et des réglementations 1 DVD, VOD, LOCATION Gestion individuelle et gestion collective passe fréquemment les frontières natio- documentation sur les œuvres et les utilisations, répartition, échanges avec l’étranger obligatoire (auteurs et producteurs) ou nales, une harmonisation de la situation ju- facultative (auteurs seulement) ridique à l’échelle de l’UE simplifierait les Les modestes recettes de la location ne jus- négociations. Les recettes provenant des tifient pas l’investissement que nécessiterait services en ligne restent modiques à l’heure une répartition distincte. Elles viennent actuelle. Dans le cas des offres en ligne des donc s’additionner aux redevances de la co- organismes de diffusion, ces redevances pie privée. La Suisse, contrairement à l’UE sont aujourd’hui encore incluses dans les re- qui est dotée d’une directive sur le droit de devances de diffusion ou font l’objet d’ac- location, ne connaît pas de droit de location cords complémentaires. exclusif que les producteurs puissent exer- cer par le biais de contrats individuels. Par conséquent, les producteurs participent également à ce droit à rémunération et aux recettes qui en résultent en tant que titu- laires de droits dérivés, aux côtés des au- teurs. Par contre, le droit de mise à disposition est un droit exclusif que les producteurs et dis- tributeurs exercent par contrats individuels. De leur côté, les auteurs sont pour l’instant indemnisés dans le cadre de la gestion col- lective facultative par l’intermédiaire de leur société de gestion, comme pour les droits de diffusion. L’entrée en vigueur de la loi ré- visée sur le droit d’auteur introduit un droit à rémunération des auteurs d’œuvres au- diovisuelles qui est impérativement géré collectivement. Étant donné qu’il existe en Europe toutes sortes de modèles de rému- nération et qu’il n’est pas toujours aisé pour les utilisateurs d’en avoir une bonne vue d’ensemble, sachant que leur activité dé- RAPPORT DE GESTION 2019 SUISSIMAGE 15
Diffusion à la télévision (droits de diffu- Retransmission dans les réseaux câblés, arrivé à échéance fin 2018 et n’a pas été re- sion) par IP ou sans fil (TC 1 et 2b) nouvelé, faute de demande. Pour ce qui est D’entente avec les producteurs de films, les On parle d’utilisation secondaire dès lors de la retransmission, très populaire en re- auteurs chargent leur société de gestion qu’une utilisation se rattache à la diffusion vanche, sur des terminaux mobiles et des d’exercer leurs droits de diffusion en Suisse (considérée comme utilisation primaire), écrans d’ordinateur (TC 2b), elle a généré des et dans les pays d’Europe latine au titre de d’où l’appellation «droits secondaires». Les recettes à hauteur de CHF 0,8 million. Mais la gestion collective facultative. Cela s’ap- droits de retransmission, de réception d’émis- les recettes sont en baisse étant donné que plique à la télévision payante (Pay-TV) sions ou de reproduction pour l’usage privé cette utilisation est de plus en plus fréquem- comme à la télévision à accès libre (Free-TV). en sont des exemples typiques. Le droit d’au- ment incluse dans des forfaits décomptés se- teur connaît le principe de la participation lon le TC 1 et qu’elle fait plus rarement l’ob- Les conventions signées avec les unités proportionnelle selon lequel celui qui ex- jet d’abonnements séparés. En tout, ce sont d’entreprise de la SRG SSR n’ont subi aucun ploite des œuvres protégées par le droit d’au- donc CHF 45,6 millions qui ont été perçus changement. Il existe par ailleurs d’autres teur dans un modèle économique doit per- durant l’exercice au titre de la retransmission accords conclus avec des chaînes locales ou mettre aux créateurs de ces œuvres de par- (CHF 47,4 millions l’année précédente). régionales qui toutefois, en règle générale, ticiper aux recettes. Par conséquent, une re- ne diffusent qu’assez rarement des œuvres devance est due par les différents utilisateurs gestion des droits, perception des droits, encaissement de nos membres. à chaque étape de l’utilisation de l’œuvre. Une rémunération distincte est donc due SUISSIMAGE a perçu durant l’année sous pour chacun des droits utilisés dans cette revue quelque CHF 1,8 million au total chaîne d’exploitation, mais une seule pour (CHF 1,8 million l’année précédente) au chaque droit. En d’autres termes, il n’y a pas titre de droits de diffusion. de perception multiple. Le tarif commun 1 règle la retransmission sur des écrans de télévision et constitue, avec CHF 44,7 millions, la principale source de re- venus de SUISSIMAGE. Le droit d’auteur suisse étant de conception neutre au plan technologique, l’aspect tech- nique de la transmission ne joue aucun rôle. Le tarif commun 2a qui réglait la retransmis- sion à l’aide de réémetteurs, autrefois très ré- pandue dans les régions de montagne, est 2 PAY-TV, FREE-TV 3 RETRANS- MISSION Gestion collective facultative: les scéna- Gestion collective obligatoire: les au- documentation sur les œuvres et les utilisations, répartition, échanges avec l’étranger ristes et les réalisateurs participent à la teurs, les producteurs et les organismes répartition de diffusion participent à la répartition Les redevances de diffusion sont transférées SUISSIMAGE a réparti les recettes relatives à nos membres tous les deux mois. Les mon- aux diffusions de l’année précédente, autre- tants des redevances ont pu être maintenus ment dit de 2018, dans le cadre du «dé- tels quels durant l’année sous revue. Le dé- compte ordinaire 2019». Dans le domaine tail est publié dans l’annexe au règlement de la retransmission, déduction faite des de répartition. Durant l’exercice, un montant paiements forfaitaires, c’est un montant de total de quelque CHF 1,5 million (CHF 1,9 CHF 17,6 millions (CHF 20 millions l’année million l’année précédente) a pu être versé précédente) qui a pu être distribué entre les aux scénaristes et réalisateurs suisses. ayants droit en Suisse et à l’étranger, le dé- compte ayant porté sur 191’547 diffusions (188’150 l’année précédente), soit 7,64 mil- lions de minutes (7,63 millions l’année pré- cédente). Prennent part à la répartition des redevances des droits secondaires aussi bien les auteurs que les producteurs et dis- tributeurs en tant que titulaires de droits d’auteur dérivés. Pour plus de détails au su- jet de cette répartition, voir p. 25. 16 RAPPORT DE GESTION 2019 SUISSIMAGE
Écrans publics (TC 3a - 3c) par décision du 23 mai 2019. Les associa- Reproductions dans les écoles, dans les Quiconque a installé des téléviseurs en de- tions d’utilisateurs ayant renoncé à recourir entreprises et par des particuliers (TC 4, hors de sa sphère personnelle doit s’acquit- devant le Tribunal fédéral, le nouveau TC 3a 7, 9 et 12) ter d’une redevance pour la réception est entré en force. Les reproductions d’œuvres entières à partir d’émissions; celle-ci est fixée dans les tarifs de la télévision ou d’extraits vidéo dans un communs 3a (hôtels, restaurants, magasins, Les efforts déployés dans le cadre de la révi- but pédagogique (TC 7) et à des fins d’infor- chambres d’hôtes, etc.) ou 3b (véhicules). Le sion de la loi sur le droit d’auteur pour ten- mation interne ou de documentation au tarif commun 3c s’applique au «public ter de libérer les établissements hôteliers et sein des entreprises (TC 9) sont, en Suisse, viewing» (diagonale de l’image supérieure les appartements de vacances de l’obliga- autorisées par la loi ou par un tarif, mais sou- à 3 mètres). tion de verser des redevances de droits d’au- mises à rémunération. Les recettes de ces ta- teur pour la réception d’émissions sont res- rifs se sont élevées durant l’exercice à CHF C’est la société Billag qui se chargeait d’en- tés vains. 1,8 million (CHF 2,4 millions l’année précé- caisser le TC 3a jusqu’à fin 2018, en même dente). temps que les redevances de radiodiffusion. Cette solution n’était plus envisageable La loi autorise par ailleurs la copie pour usage avec l’entrée en vigueur de la révision de la privé d’œuvres protégées, quelle que soit la loi fédérale sur la radio et la télévision (LRTV). source. En contrepartie, les fabricants et im- SUISA a donc pris le relais depuis 2019. La portateurs des supports vierges enregis- disparition de l’effet de synergie a cepen- trables ou supports de mémoire doivent dant induit une hausse des frais d’encaisse- s’acquitter d’une redevance unique qui fait ment de 8%. Les sociétés de gestion en ont l’objet des tarifs communs 4 (cassettes, CD tenu compte en relevant le niveau des in- et DVD vierges) ainsi que 4i (supports de mé- demnités en conséquence dans le nouveau moire numériques intégrés dans des appa- tarif, à partir de l’entrée en vigueur du nou- reils; p. ex. smartphones, tablettes). Si des veau système de redevances conformément tiers mettent une possibilité de copie et de à la LRTV ce qui a fait échouer l’accord avec la capacité de mémoire à la disposition des les associations d’utilisateurs. Le tarif particuliers pour la réalisation de copies pri- contesté a été approuvé par la CAF en no- vées à partir de la télévision et de la radio, vembre 2016 déjà, mais la Fédération des ces fournisseurs doivent s’acquitter des utilisateurs de droits d’auteurs et voisins montants prévus dans le tarif commun 12. (DUN), Swiss Fashion Stores, GastroSuisse et Les recettes provenant de ces copies privées l’Union suisse des arts et métiers (USAM) ont se sont élevées en tout à CHF 1,2 million du- formé recours l’année suivante devant le Tri- rant l’exercice (CHF 1,4 million l’année pré- bunal administratif fédéral. Celui-ci l’a rejeté cédente). Les redevances des années 2017 4 RÉCEPTION D’ÉMISSIONS 5 COPIES Gestion collective obligatoire: les au- Gestion collective obligatoire: les au- teurs, les producteurs et les organismes teurs, les producteurs et les organismes de diffusion participent à la répartition de diffusion participent à la répartition Les recettes provenant de la réception Les recettes des utilisations scolaires et des d’émissions et s’élevant à CHF 3,2 millions entreprises sont réparties ensemble. Le dé- (CHF 3,36 millions l’année précédente) sont compte réalisé durant l’année sous revue a réparties avec celles de la retransmission porté sur les recettes 2018 et c’est un mon- puisque ce sont les mêmes utilisations et les tant total de CHF 1,1 million (CHF 0,6 million mêmes ayants droit qui sont concernés. l’année précédente) qui a été réparti en fonction des œuvres entre les auteurs et autres titulaires de droits. Les fonds bloqués en raison de litiges ont heureusement pu être libérés durant l’exer- cice. De ce fait, la somme à disposition pour la répartition individuelle dans le domaine de la copie privée a atteint CHF 16,2 millions (CHF 3 millions l’année précédente), le dé- compte ayant inclus en tout 191’818 dif- fusions (158’741 l’année précédente). RAPPORT DE GESTION 2019 SUISSIMAGE 17
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