Rapport de synthèse - (PDM) ASTARAC-ARROS Le Plan de Développement de Massif - Astarac Arros en Gascogne
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En forêt privée, les acteurs de la gestion forestière sont en particulier confrontés à un morcellement croissant de la propriété et à un manque de culture sylvicole de la grande majorité des propriétaires, qui freinent la mobilisation de la ressource forestière des territoires. Les Plans de développement de massifs forestiers (PDM) se révèlent être des outils efficaces pour répondre à ces problématiques. Ces projets de dynamisation de la gestion forestière relèvent de deux logiques complémentaires : une logique territoriale, par massif, favorisant le regroupement économique des propriétaires et le développement d’une sylviculture et d’une exploitation durables, une logique de filière, valorisant la production naturelle des forêts pour l’approvisionnement des différents utilisateurs de bois. S’appuyant sur les volontés d’agir des communes et de leurs regroupements, ainsi que sur les dynamiques existantes, l’animation du PDM aura pour principaux objectifs de : Mieux connaître les potentialités multifonctionnelles de la forêt privée du territoire Sensibiliser les élus à la richesse forestière privée pour leur territoire (emploi, paysage…) Informer et former les propriétaires forestiers privés à la gestion forestière durable et à la prise en compte du changement climatique Accompagner les propriétaires dans leurs projets forestiers en les encourageant à se regrouper et en les aidant dans la mobilisation de leur bois. Le Plan de Développement de Massif est un projet de coopération mené à l’échelle territoriale. Sa réussite passe par une implication forte de 3 principaux acteurs : 1. Le Centre Régional de la Propriété Forestière (chef de file) : établissement public dont la mission est de développer, initier et favoriser une gestion durable des forêts privées, notamment en participant à toute action favorisant le développement local et l’aménagement du territoire, 2. Les élus locaux et les établissements publics intercommunaux (PNR, Communauté de Communes) : diffusent l’information auprès des propriétaires de leur territoire et orientent les opérations d’animation selon les enjeux et leur connaissance des acteurs du territoire, 3. Les gestionnaires forestiers et les opérateurs économiques locaux (coopératives forestières, experts forestiers, scieurs, entreprises de travaux forestiers, …) : participent à la réussite de l’opération par leur implication dans les projets de gestion forestière, de travaux ou d’exploitation. Depuis 2005, plus d’une trentaine de PDM ont été menés en Midi-Pyrénées. Le retour d’expérience a permis d’en préciser la méthodologie. Aujourd’hui, les PDM ciblent des territoires représentant 3 à 10 000 ha de forêts privées et s’organisent sur une durée de 3 ans en trois phases principales L’élaboration d’une carte d’identité du massif, qui permet aux techniciens forestiers de mieux appréhender le contexte et la dynamique locale, afin de promouvoir des actions bien adaptées aux réalités du territoire. En associant au maximum les élus à la démarche, les techniciens pourront ainsi répondre au mieux aux spécificités locales et aux attentes de chacun. Une phase d’animation, au cours de laquelle les professionnels sont à la disposition des propriétaires pour : - répondre à leurs interrogations lors des réunions d’informations et des journées de formation de terrain qu’ils animeront pour eux ; - effectuer des informations techniques individualisées gratuites de leurs forêts ou projets forestiers ; - les accompagner dans la définition des opérations pour mener à bien leur projet ; - favoriser le regroupement des projets pour en permettre la réalisation. Une phase de mise en œuvre des projets dont les propriétaires auront eu l’initiative : amélioration des peuplements, récolte de bois, aménagement paysager, boisement…Pour toutes ces opérations, les propriétaires sont seuls décisionnaires. Ils pourront alors choisir les travaux qu’ils feront eux-mêmes ou qu’ils confieront à des professionnels (Coopérative Forestière, experts forestiers, exploitants forestiers…). 1
Ce document récapitule l’ensemble des informations récoltées sur le territoire du PDM Astarac-Arros dans le cadre de l’élaboration de la Carte d’identité forestière du territoire. Il a pour but d’apporter une information la plus complète possible sur l’état et le potentiel des forêts du massif et ainsi de répondre aux questions que tout acteur local, élu ou propriétaire forestier, peut être amener à se poser. 2
Table des matières 1 Cadre général de l’étude................................................................................................ 4 1.1 Choix du massif ................................................................................................................ 4 1.2 Caractéristiques du milieu naturel ..................................................................................... 5 1.2.1 Climat ............................................................................................................................................. 5 1.2.2 Géologie, sols et relief ................................................................................................................... 8 1.3 Contexte environnemental .............................................................................................. 11 1.3.1 Sites classés ou inscrits, monuments historiques, périmètres rapprochés de captage d’eau .... 11 1.3.2 Les Zones Naturelles d’Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique (ZNIEFF) ....................... 13 1.4 Contexte socio-économique............................................................................................ 14 1.4.1 La population du massif ............................................................................................................... 14 1.4.2 La filière bois amont et 1ère transformation .................................................................................. 15 1.4.3 Relation agriculture-forêt ............................................................................................................. 17 1.4.4 Faune sauvage et pratique de la chasse ..................................................................................... 17 2 Carte d’identité du massif ............................................................................................ 20 2.1 La propriété forestière privée .......................................................................................... 20 2.2 Les Documents de Gestion Durable ............................................................................... 23 2.3 Composition des forêts privées du massif ....................................................................... 24 2.3.1 Méthodologie ............................................................................................................................... 24 2.3.2 Les types de peuplements ........................................................................................................... 25 2.3.3 Les essences principales ............................................................................................................. 28 2.3.4 Améliorabilité des peuplements ................................................................................................... 30 2.3.5 Récoltabilité des peuplements ..................................................................................................... 33 2.4 La ressource forestière et sa valorisation possible à des fins énergétiques .................... 34 2.4.1 Eléments de quantification de la ressource ................................................................................. 34 2.4.2 Perspectives d’installation d’une chaudière bois : quelques points de repère ............................ 35 2.4.3 Discussion.................................................................................................................................... 35 2.5 Bilan ............................................................................................................................... 36 3 Pistes de développement............................................................................................. 38 3.1 Faire connaître aux propriétaires forestiers le PDM et les services qui en découlent ...... 38 3.1.1 Réunions d’information ................................................................................................................ 38 3.1.2 Communication ............................................................................................................................ 38 3.2 Remettre en sylviculture les peuplements qui le méritent ................................................ 39 3.2.1 Améliorer les peuplements quand c’est possible ........................................................................ 39 3.2.2 Régénérer les peuplements vieillissants ..................................................................................... 39 3.2.3 Renouveler les taillis dégradés .................................................................................................... 39 3.2.4 Regrouper les chantiers ............................................................................................................... 39 3.2.5 S’appuyer sur les massifs à bon potentiel d’amélioration ........................................................... 40 3.3 Développer une gestion forestière durable des forêts privées ......................................... 40 3.3.1 Former et informer les propriétaires ............................................................................................ 40 3.3.2 Développer dans les forêts privées les outils favorisant une gestion durable ............................. 40 3.4 Promouvoir un développement de la filière fondé sur des bonnes pratiques ................... 41 3
1 Cadre général de l’étude 1.1 Choix du massif L’ensemble constitué par la communauté de communes Astarac-Arros en Gascogne et la commune de Miélan, composé de 38 communes du secteur de l’Astarac, constitue une entité forestière assez homogène. D’après le cadastre 2009, le territoire comporte 8 484 ha de forêts, dont 88 % appartenant à des propriétaires privés, représentant un taux de boisement de 22,9 % assez nettement supérieur à la moyenne départementale. La connaissance du territoire par les partenaires du projet, et les expériences d’animation menées récemment sur les communautés de communes de Val-de-Gers et du Magnoac, suggèrent un potentiel forestier non négligeable. On relève notamment des peuplements forestiers à dominante feuillue de qualité inégale mais parfois très bonne, et des problèmes de dessertes limités, du fait notamment du maillage des pistes agricoles. Ce potentiel est toutefois insuffisamment valorisé. Dans un territoire de forêt essentiellement privée, le morcellement important (3 279 propriétaires privés, possédant en moyenne 2,3 ha de forêt !) et l’absence de « culture forestière » très ancrée dans le territoire sont en partie responsables de ce déficit de gestion. Toutefois, il faut également noter que les forêts du sud du département ont, depuis plusieurs décennies, été assez peu investies par les acteurs du développement forestier et par les opérateurs économiques. En particulier, la tempête de 2009, qui a principalement affecté l’ouest du département a conduit à s’investir prioritairement en Armagnac, l’autre principale zone forestière du Gers, faisant en outre l’objet de plusieurs Plans de Développement de Massifs. Le territoire bénéficie en outre d’atouts conjoncturels. Parmi eux : Le chêne domine les peuplements feuillus des plaines et coteaux de l’Astarac. Les marchés, pour cette essence, sont orientés favorablement depuis plusieurs années et cette tendance semble devoir se poursuivre. Si la succession de deux hivers doux a freiné dernièrement la consommation de bois de chauffage, il n’en reste pas moins que ce débouché connait un nouvel essor ces dernières années. Cette dynamique est une opportunité pour les taillis et les mélanges de taillis avec futaie à base de chêne, très présents sur le territoire, d’autant que d’importants centres de consommation sont situés à proximité (agglomérations d’Auch, de Tarbes, et bien sûr de Toulouse). La communauté de communes Astarac-Arros en Gascogne a été élue Territoire à Energie Positive pour la Croissance Verte (TEPCV). Le projet de PDM s’inscrit en cohérence avec la démarche TEPCV portée par le territoire. Il favorise en effet, dans des conditions de gestion forestière durable, la mobilisation d'une ressource locale, le bois, dont l'utilisation s'accompagne d'importantes économies d'émissions (substitution matériau et énergie). La communauté de communes a d’ailleurs souhaité marquer la synergie entre le projet de PDM et sa démarche TEPCV en inscrivant le PDM dans les actions proposées au financement TEPCV phase 2. Enfin, les PDM permettent d’identifier et de sensibiliser les propriétaires forestiers à des mesures de gestion qu’il serait bon de mettre en œuvre. Lorsque ces opérations sont coûteuses, des aides aux investissements sylvicoles sont souvent décisives pour déclencher le « passage à l’acte ». Or, deux dispositifs actuellement actifs : le Fonds Régional Carbone (Conseil Régional / FEADER) et Dynamic Bois 2015 (ADEME – via le projet GASPYR), peuvent proposer ce type d’aides et agir ainsi de manière complémentaire au PDM pour dynamiser la gestion. Le territoire du projet, de par ses caractéristiques et du fait d’un contexte favorable, se prête donc tout particulièrement à une démarche de Plan de Développement de Massif. Ajoutons enfin que le territoire du projet jouxte les communautés de communes de Val-de-Gers (32) et du Magnoac (65), qui ont chacune fait l’objet d’un PDM de deux ans, entre 2013 et 2015. Le PDM Astarac-Arros s’intègre ainsi dans une stratégie globale de redynamisation des forêts du sud Gers / nord Hautes-Pyrénées et bénéficiera, grâce à une méthodologie rénovée, du retour d’expérience de ces deux PDM. 4
1.2 Caractéristiques du milieu naturel Le territoire du PDM est situé dans la sylvoécorégion F30 dite des Coteaux de Gascogne, principalement dans l’ancienne région forestière de l’Astarac. Il s’étend depuis les coteaux boisés de la vallée de l’Estéous à l’ouest jusqu’aux coteaux boisés de la vallée du Sousson à l’est. Il est caractérisé par une succession est-ouest de coteaux et vallées aux profils dissymétriques qui naissent au pied des plateaux pré-pyrénéens, les rivières qui le composent appartenant aux bassins versants de l’Adour et de la Garonne. 1.2.1 Climat Le climat subit à la fois les influences atlantiques et méditerranéennes avec une nette prédominance pour les premières. Il en résulte un climat assez contrasté ou des épisodes de chutes d’eau exceptionnelles peuvent alterner avec de fortes sécheresses lorsque, certaines années, la nuance méditerranéenne s’exprime pleinement. De plus, la proximité du plateau de Lannemezan apporte au sud de l’Astarac une nuance montagnarde plus humide et froide. On observe logiquement du nord-est au sud-ouest un gradient croissant de pluviométrie moyenne annuelle qui varie de 750 mm à 930 mm, les mois d’avril et mai offrant généralement de belles précipitations en début de saison de végétation. 5
A mesure que l’on se dirige vers l’ouest, les températures profitent d’une douceur océanique localement retenue dans les vallées et altérée par les coteaux. Les températures moyennes annuelles s’échelonnent de 12,6 °C à 13,5 °C. La variété des expositions due au relief secondaire (collines et vallons) engendre des phénomènes notoires de micro-climats, invisibles à l’échelle de la carte. Page suivante, les données climatiques des communes de Miramont-d’Astarac au nord-est du PDM et de Montégut-Arros au sud-ouest nous confirment la différence sensible de pluviométrie de part et d’autre du territoire, avec en commun néanmoins, une sécheresse estivale marquée par un bilan hydrique déficitaire de quelque 200 mm. Des vents fréquents de secteur ouest ou sud-est (vent d’autan) soufflent tout au long de l’année. Le vent d’autan souvent intense accroît l’évapotranspiration, amplifiant alors encore un peu plus les périodes de sécheresse. Ce déficit hydrique estival est un facteur limitant de la production forestière du territoire malgré la durée favorable de saison de végétation qui s’étale sur 7 mois d’avril à octobre. Le climat des vallées est caractérisé par des brouillards fréquents. Les gelées tardives concernent essentiellement le mois de mars (6 jours en moyenne) pour moins d’1 jour en moyenne au mois d’avril. A priori peu d’impact sur le débourrement printanier. 6
1.2.2 Géologie, sols et relief Source : BRGM, Service géologique national Principaux sols du Gers Source : Inventaire des paysages du Gers, CAUE 32/AP 32 8
L’Astarac est assis sur des terrains tertiaires d’origine détritique sédimentaire pyrénéenne, les molasses. De ces molasses sont issues les 2 grandes familles de sols du secteur mais aussi de la Gascogne. D’une part les « terreforts » profonds ou superficiels, terrains argileux mêlés de formations calcaires ou détritiques intercalés avec des niveaux sableux, gréseux ou calcaires. Les terreforts profonds sont des sols argilo-calcaires lourds mais fertiles, difficiles à travailler lorsqu’ils sont humides. Les terreforts superficiels sont peu favorables. D’autre part les « boulbènes », sols non-calcaires à horizon de surface limono-sableux et horizon profond argileux et lourd, constitué d’argiles grises, ocres ou bigarrées. Peu fertiles et battantes, elles sont souvent soumises à engorgement l’hiver et très sensibles à la sécheresse estivale en fonction de leur profondeur. En dehors des alluvions modernes qui occupent les abords immédiats des cours d’eau, différentes terrasses alluviales reposent directement sur la molasse et les calcaires tertiaires, localement recouverts d’argiles de décalcification. Elles sont formées d’une couche épaisse de graviers et de cailloux roulés, plus ou moins régulièrement recouverts de limons pliocènes superficiels. Sols fertiles à hydromorphie temporaire en présence d’un conglomérat de cailloux cimentés par une argile ferrugineuse (grep) que l’on retrouve également sur les terrasses anciennes à boulbènes. Les reliefs vallonnés caractéristiques de l’Astarac résultent du creusement par les rivières de multiples vallées et talwegs dans les formations détritiques de la fin du tertiaire. Les rivières gasconnes qui ont façonnés ces paysages forment un éventail ouvert vers le nord et constituent un réseau hydrographique dense. On peut dénombrer 6 cours d’eau principaux d’est en ouest : L’Arros et le Boues qui appartiennent au bassin de l’Adour L’Osse, la Grande Baïse, la Petite Baïse et le Sousson qui appartiennent au bassin de la Garonne Toutes ces rivières et les nombreux affluents qui les alimentent ont creusé des vallées principales et secondaires au profil particulier. On distingue un premier niveau morphologique caractérisé par le profil dissymétrique des versants qui unissent les coteaux aux vallées : A lʼEst de la vallée, on trouve la serre formée d’un versant court et abrupt exposé à l’ouest et du sommet du coteau (la coustère). A lʼOuest de la vallée, la boubée est un versant long et doux exposé à l’est qui vient se raccorder progressivement à la plaine alluviale. En fond de vallée, la plaine alluviale large et plate, la ribère Chaque vallée principale est ainsi composée de trois «ensembles» que le paysan gascon a lui-même différenciés et nommés du fait de leurs caractéristiques physiques et morphologiques : La ribère est composée de sols alluviaux, récents, hétérogènes, plus ou moins calcaires (limoneux, sableux, graveleux mais aussi argileux) globalement neutres, profonds et humifères. Des ripisylves composées de frêne, aulne, saule, peuplier noir, chêne pédonculé et plantations de peupliers se répartissent en cordons le long de rivières. Le maïs occupe une part importante des surfaces. La serre, généreusement couverte de boisements, est l’ensemble le plus exposé au vent, à la pluie et au soleil. Chaud, ensoleillé, plus protégé des gelées que le bas-fond de la vallée, elle offre parfois des faciès méditerranéens sur des pentes exposées à lʼOuest, aux sols décapés et superficiels. C’est le domaine du chêne pubescent sur des sols aux réserves hydriques et à la fertilité plutôt faibles. La molasse acide argileuse ou argilo-caillouteuse alterne avec des sols argilo-calcaires plus ou moins profonds sur marnes et bancs calcaires diffus. Dans les zones sommitales de transition, on chemine entre la végétation chétive des peyrusquets (petits plateaux résiduels) et des zones de terrefort localement plus propices aux chênes nobles. La boubée en pente douce, très largement agricole, est l’espace de transition entre la plaine et le sommet du coteau. Ce sont des sols argilo-siliceux et limoneux, décalcifiés et battants, engorgés d’eau l’hiver et très séchant l’été : les boulbènes. La boubée accueille quelques boisements de chêne pubescent ou de chênes nobles suivant l’exposition des collines qui la modèlent, avec le cortège d’espèces à tempérament acidophile associé (charmes…). On noté également quelques Hêtraies. 9
Source : Inventaire des paysages du Gers, CAUE 32 / Arbre et Paysage 32 Un second niveau géomorphologique se développe le long de la boubée et des petits affluents « perpendiculaires » aux axes principaux qui creusent un relief secondaire important de collines et de vallons où l’on distingue : la paguère, le versant exposé au nord, argileux et frais favorable au chêne pédonculé en bas de versant et sur les replats. Chêne sessile et hêtre dans les pentes. Chêne pubescent sur les hauteurs. le soulan, le versant exposé au sud, argilo-calcaire ou argilo-siliceux. Chêne pubescent. la coume, le fond de vallon encaissé souvent parcouru d’un ru ou d’un ruisseau. Aulnes, frênes et chênes pédonculés. Source : Inventaire des paysages du Gers, CAUE 32 / Arbre et Paysage 32 10
1.3 Contexte environnemental La Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement (DREAL) d’Occitanie a répertorié sur ce PDM divers enjeux environnementaux et paysagers qu’il conviendra de prendre en compte lors des propositions d’actions forestières et de l’animation auprès des propriétaires. Le territoire compte : 2 sites inscrits et 1 site classé 6 monuments historiques 3 périmètres de protection rapprochée de captage d’eau 14 Zones Naturelles d’Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique (ZNIEFF), dont 8 de type I et 6 de type II 1.3.1 Sites classés ou inscrits, monuments historiques, périmètres rapprochés de captage d’eau a. Site classé Site « Les Puntous » au lieu-dit « Massecap » sur la commune de Laguian-Mazous est classé au titre de paysage exceptionnel. Les articles L. 341-1 et suivants du Code de l’Environnement permettent de protéger les monuments naturels et les sites « d’intérêt artistique, historique, scientifique, légendaire ou pittoresque », dans le but d’en conserver la qualité. Les sites classés concernent des territoires d’intérêt exceptionnel. Ils sont créés par décret ou par arrêté du Ministre chargé de l’Environnement. Le classement est une protection forte qui correspond à la volonté de maintien en l’état du site désigné, ce qui n’exclut ni la gestion ni la valorisation. 11
Tous travaux susceptibles de modifier ou détruire l’état ou l’aspect des lieux sont interdits, sauf autorisation expresse du ministre ou du préfet après avis de la Commission Départementale de la Nature, des Paysages et des Sites (CDNPS) ou de la Commission Supérieure des Sites. b. Sites inscrits Site du Lac de Miélan Château et Parc de Loubersan Les articles L. 341-1 et suivants du Code de l’Environnement permettent de protéger les monuments naturels et les sites "d’intérêt artistique, historique, scientifique, légendaire ou pittoresque", dans le but d’en conserver la qualité. Les sites inscrits concernent des territoires qualifiés d’intérêt général. Ils sont créés par arrêté du ministre chargé de l’environnement. Toute modification de l’état ou de l’aspect des lieux et tous travaux autres que ceux d’exploitation courante ne peuvent être commencés par le propriétaire sans qu’ils aient été déclarés quatre mois à l’avance et qu’ils aient fait l’objet d’un avis de l’Architecte des Bâtiments de France. c. Monuments historiques D’est en ouest sur la carte : Chapelle Saint-Roch de Vidaillan à Loubersan Eglise Saint-Abdon et Saint-Sennen à Labéjan Ancienne Abbaye cistercienne à Berdoues Chapelle à Belloc-Saint-Clamens Eglise à Sainte-Dode Château à Betplan La législation sur les monuments historiques est indépendante de la législation sur les sites. La protection des sites classés et inscrits relève du Code de l’environnement (loi du 2 Mai 1930 codifiée). La protection des monuments historiques classés et inscrits relève du Code du patrimoine (loi du 31 Décembre 1913 codifiée) et est mise en œuvre par le ministère de la Culture et ses services régionaux (DRAC) ou départementaux (SDAP). d. Périmètres de protection rapprochée des captages d’eau Captage de la station de Mirande Captage de la station de Laguian-Mazous Captage de la station du lac de Miélan Le périmètre de protection rapprochée (PPR) est généralement de quelques dizaines à quelques centaines d’hectares voire jusqu’à quelques kilomètres en amont de la prise d’eau pour les captages en eau de surface. Toutes les activités, dépôts ou installations de nature à nuire directement ou indirectement à la qualité de l’eau prélevée peuvent y être interdits ou réglementés par les collectivités responsables. 12
1.3.2 Les Zones Naturelles d’Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique (ZNIEFF) Une ZNIEFF est une Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique est un espace naturel inventorié en raison de ses fortes capacités biologiques et de son bon état de conservation. Une ZNIEFF ne constitue pas une mesure de protection réglementaire comme les sites classés ou inscrits mais un inventaire. Les ZNIEFF de type I, de superficie réduite, sont des espaces homogènes d’un point de vue écologique et qui abritent au moins une espèce et/ou un habitat rares ou menacés, d’intérêt aussi bien local que régional, national ou communautaire ; ou ce sont des espaces d'un grand intérêt fonctionnel pour le fonctionnement écologique local. Les ZNIEFF de type II sont de grands ensembles naturels riches, ou peu modifiés, qui offrent des potentialités biologiques importantes. Elles peuvent inclure des zones de type I et possèdent un rôle fonctionnel ainsi qu’une cohérence écologique et paysagère. Sur le PDM Astarac-Arros, on dénombre 8 ZNIEFF de type I, référencées d’est en ouest : 730030534 Coteaux du Sousson 730010706 Bois de Samaran 730030467 Bois de Maramon et Coume de Laugadère 730030452 Bosquets du Berdot et de Clermont 730010630 Forêt de Berdoues 730010633 Bois de Sainte-Dode 730010618 Lac de Miélan 730010705 Forêt de Betplan et Bois de Massecap 13
Et 6 ZNIEFF de type II, référencées d’est en ouest : 730030365 Coteaux du Sousson de Samaran à Pavie 730010619 Coteau en rive droite de la Baïsole 730010628 Coteau en rive droite du Bouès 730011478 Coteaux de Capvern à Betplan 730010682 Cours de l'Arros 730030501 Coteaux de Haget à Lhez 1.4 Contexte socio-économique 1.4.1 La population du massif Le territoire du Plan de Développement de Massif Astarac-Arros en Gascogne regroupe les 37 communes de la Communauté de Commune d’Astarac-Arros en Gascogne dont le siège est à Villecomtal-Arros, Présidente Madame Céline Salles, ainsi que la Commune de Miélan, Maire Monsieur Jean-Loup Arenou. Selon les données 2016 de l’INSEE, on recense 8470 habitants, répartis sur 401 km² soit 20 habitants / km². Les 2 grands pôles de population sont la commune de Miélan avec 1149 habitants et la Commune de Villecomtal-sur-Arros avec 845 habitants. Communes Population Superficie Densité (nombre habitants) (km²) (nombre habitants/km²) Aux-Aussat 271 12,61 21 Barcugnan 107 9,11 12 Bazugues 59 5,36 11 Beccas 115 3,38 34 Belloc-Saint-Clamens 129 10,49 12 Berdoues 445 17,65 25 Betplan 101 5,46 18 Castex 89 5,38 17 Clermont-Pouyguillès 157 12,71 12 Duffort 140 9,84 14 Estampes 161 10,82 15 Haget 333 9,1 37 Idrac-Respaillès 214 13,03 16 Labéjan 317 18,71 17 Lagarde-Hachan 162 8,57 19 Laguian-Mazous 239 9,98 24 Loubersan 156 10,77 14 Malabat 118 5,4 22 Manas-Bastanous 80 7,54 11 Miélan 1149 21,88 53 Miramont-d'Astarac 350 14,73 24 Moncassin 137 13,93 10 Montaut 119 8,48 14 Mont-de-Marrast 111 7 16 Montégut-Arros 297 15,29 19 Ponsampère 135 8,9 15 Sadeillan 88 5,92 15 Saint-Élix-Theux 107 8,37 13 14
Saint-Martin 454 9,07 50 Saint-Médard 324 17,07 19 Saint-Michel 258 16,56 16 Saint-Ost 83 6,84 12 Sainte-Aurence-Cazaux 104 9,54 11 Sainte-Dode 213 18,84 11 Sarraguzan 84 8,64 10 Sauviac 109 6,48 17 Villecomtal-sur-Arros 845 11,17 76 Viozan 110 6,76 16 Total 8470 401,38 20 1.4.2 La filière bois amont et 1ère transformation En Occitanie, la filière forêt-bois regroupe 20 700 emplois répartis dans 5 800 établissements en 2014. Son poids reste faible dans l’économie régionale (moins de 1 % des emplois et des établissements), au regard de l’importance de la ressource forestière (2e rang régional en superficie). Pourtant, cette filière participe à l’équilibre des territoires ruraux de l’ensemble de départements. 1243 emplois sont concernés dans le Gers en 2014 soit 1,8% des actifs du département. (Source INSEE) On dénombre une vingtaine d’entreprises de sciage et première transformation du bois dans le Gers dont 4 sont présentes sur le secteur ou à proximité du PDM : Scierie PERES Jacques à Montaut Scierie RIVIERE Jean à Moncassin Scierie mobile du Domaine La Borie à Laguian-Mazous Gers Sciage Palette à Seissan 15
A noter la valorisation des bois de qualité par l’entreprise de tranchage de feuilles de placages SAINT- LOUBERT SA à Eauze (n°2 en France), la tonnellerie de l’ADOUR à Plaisance, la tonnellerie d’AQUITAINE à Marciac et la merranderie CANADELL à Trie-sur-Baïse (65). A l’opposé, on trouve quelques petites entreprises locales spécialisées, plus confidentielles, qui valorisent en circuit court une part importante de bois de chauffage en bois bûche. Le volume très important de bois de feu consommé est une économie peu ou mal saisie. Un certain nombre d’acteurs de la filière bois locale se sont engagés à respecter la Charte de bonnes pratiques en exploitation forestière que nous leur avons soumise. Ils sont partenaires du Plan de Développement de Massif d’Astarac-Arros en Gascogne : Des intervenants en exploitation forestière et travaux sylvicoles, - ADOUR FORÊT SERVICES à Aurensan (65) - ALLIANCE FORET BOIS Coopérative, Agence Castets-Pyrénées à Pau (64) - ARMAGNAC Bois à Laguian-Mazous (commune PDM) - BIAMOURET Christian à Noilhan - CANADELL SAS à Trie-sur-Baïse (65) - ESQUERRA Jean-Michel à Ladevèze-Rivière - EURO BOIS NEGOCE à Mont-de-Marsan (40) - La Société Exploitation des Bois du Sud-Ouest à Saint-Gaudens (31) - VASQUEZ Laurent à Lahitte-Toupière (65) Des entrepreneurs de travaux forestiers, - ARBOCCITAN à Auch - DANEY Simon à Barran Des experts forestiers, - PERTHUISOT Nicolas à Foulayronnes (47) - IF Consultants à Toulouse (31) Des gestionnaires forestiers professionnels, - ALLIANCE FORET BOIS Coopérative, Agence Castets-Pyrénées à Pau (64) - Cabinet forestier RESTOY à Lahourcade (64) - GIE Enviroforesterie à Saint-Gaudens (31) Cette liste pourra être étoffée suivant les sollicitations. 16
1.4.3 Relation agriculture-forêt Le territoire du PDM est boisé à 21% pour plus de 70% de Surface Agricole Utile, le secteur agricole représentant environ 12% des emplois, 3 fois plus que la moyenne en Occitanie. Le relief accidenté et le substrat molassique de l’Astarac offrent une mosaïque de sols très variés aux potentialités globalement faibles. Les spécificités d’exposition, d’altitude et de pente des différents versants qui constituent ses vallées dissymétriques induit une certaine répartition des cultures et la place consentie aux boisements : à l’échelle de la vallée, où boubée et ribère cultivées s’opposent nettement aux ourlets boisés continus des coteaux abrupts des serres au sein de chaque vallon qui descend de la boubée, où alternent presque toujours bois de paguère, prairies de soulan et cultures de fond de vallon les uns et les autres se chevauchant L’expansion de la culture du maïs dans les ribères a peu profité au maintien des ripisylves naturelles et offre peu de crédit au développement d’une populiculture locale. Suite à l’abandon des terres pentues autrefois vouées à l’élevage, les coteaux des serres se recouvrent progressivement de landes boisées pubescentes caractéristiques de l’Astarac. Une bonne partie des agriculteurs exploitent encore eux-mêmes leurs parcelles boisées pour une autoconsommation de bois de chauffage issus du taillis. Le recours à des exploitants se fait souvent à l’approche de la retraite afin d’améliorer le quotidien. Ces interventions arrivent souvent tard sur des peuplements très matures sans grande perspective d’amélioration. Pour des questions de rentabilité dans ces peuplements hétérogènes, les coupes occasionnées sont souvent plus fortes qu’on ne le souhaiterait. 1.4.4 Faune sauvage et pratique de la chasse Parmi les espèces de gibier qui participent à l'écosystème forestier, certaines exercent, selon leur abondance, une pression plus ou moins forte sur le milieu qui les accueille. Dans le Gers et sur le territoire du PDM en particulier, il s’agit de cervidés, essentiellement des chevreuils et depuis quelques années du cerf. Les dégâts causés au milieu forestier sont variés : Abroutissement des jeunes pousses ou des rameaux pouvant compromettre la régénération naturelle des peuplements forestiers ou causer une forte mortalité dans les jeunes plantations. Frottis de jeunes tiges par les bois des cervidés causant d’importantes blessures aux arbres Ecorçage des arbres avec les dents qui provoque pourriture et déclassement des arbres touchés Les dégâts qui résultent de cette pression ont des conséquences sur le plan écologique (perte de biodiversité) et économique (surcoût des régénérations et perte de valeur du matériau bois). Il est à noter que les populations de sanglier, vu leur accroissement récent, arrivent à présent à impacter défavorablement l’habitat forestier (consommation de fruits forestiers et champignons, arrachage de plants ou semis naturels, labour du sol… Le cerf et le chevreuil sont des espèces soumises à un Plan de Chasse qui a été généralisé à la France entière en 1979. Ce sont ces 2 grands herbivores qui menacent le plus les peuplements forestiers. Ce Plan de Chasse est fixé chaque année par l'autorité administrative départementale après avis de la Commission Départementale de la Chasse et de la Faune Sauvage et de la Fédération des Chasseurs du Gers afin d’encadrer la gestion de ces espèces. Il détermine le nombre minimum et maximum d’animaux à prélever sur des territoires de chasse donnés. Il tend à assurer le développement durable des populations de gibier et à préserver leurs habitats, en conciliant les intérêts agricoles, sylvicoles et cynégétiques. Le chevreuil voit l’évolution de ses populations suivie par différents types de comptage afin de définir des densités aux 100 hectares (voir carte ci-dessous). Du 1er juin 2017 au 31 mars 2018 on compte 703 attributions pour 687 réalisations sur le territoire du PDM. 17
On observe sur la carte des densités que le chevreuil est très présent à l’ouest du territoire du PDM. Ces densités sont naturellement proportionnelles au taux de boisement. Ce sont les prélèvements de chevreuils qui aujourd’hui financent l’indemnisation des dégâts agricoles grâce à l’attribution de bracelets achetés par les détenteurs du droit de chasse. Ainsi quelque 20000 € ont été reversés en 2018 sur le territoire du PDM pour des dégâts causés à 99% par les sangliers. La prise en compte des dégâts forestiers des cervidés est aujourd’hui encore assez complexe même si depuis 2005, sous certaines conditions, une victime de dégâts sylvicoles peut en demander réparation auprès du détenteur du droit de chasse. Le propriétaire peut alors demander soit le remboursement total ou partiel des dispositifs de protection, soit obtenir une indemnité de reconstitution des parties de peuplement détruites. Ce dispositif réglementaire peu utilisé est principalement incitatif car dès lors que le minimum du plan de chasse est atteint par le détenteur du droit de chasse, plus aucun risque financier ne pèse sur ce dernier. On ne peut pas réfuter l’implication et le rôle déterminant des chasseurs dans le maintien du fragile équilibre agro-sylvo-cynégétique mais le dispositif reste souvent inopérant à couvrir les préjudices. Les plantations sur le territoire sont rares mais l’achat de protections quoique coûteux demeure indissociable de la réussite du projet. Le cerf avec une vingtaine d’individus recensés sur le département est désormais dans le Plan de Chasse avec 6 ou 7 attributions. Il est déjà aux portes du territoire PDM puisqu’on l’a observé à Mirande et Monclar- sur-l’Osse. Le sanglier n’a pas d’attributions définies mais 611 sangliers ont été officiellement prélevés en 2018 sur le PDM. Malgré une forte progression de l’espèce, les dégâts forestiers liés au sanglier sont assez rares et finalement peu destructeurs. 18
Evolution des prélèvements de chevreuils et sangliers dans le Gers depuis les années 80 L’une des chasses traditionnelles du massif est la chasse à la palombe. Elle réunit de début septembre à fin février de nombreux adeptes dans les sites dédiés à cette chasse, les palombières. On recense en partie sommitale des versants boisées, composés de chênes aux larges houppiers, des dizaines de palombières avoisinant l’hectare. Faisant partie d’une forte tradition locale, on peut parfois regretter que l’aménagement des arbres, spécifique à cette chasse à l’appelant, entraîne un frein à l’application d’une sylviculture continue. Le CRPF ambitionne d’ailleurs de réunir un certain nombre de paloumayres sur un cycle FOGEFOR autour de la sylviculture adaptée aux palombières. 19
2 Carte d’identité du massif 2.1 La propriété forestière privée D’après les données cadastrales 2016, le territoire du PDM compte 8162 hectares de forêt dont 962 hectares de forêt publique (domaniale, départementale, communale) et 7200 hectares de forêt privée. 20
En 2016, le territoire forestier privé se répartit entre 3382 propriétaires ou plutôt comptes de propriétés. 71% de ces comptes ont au moins un intervenant domicilié dans le département. 59 % de ces comptes ont au moins un intervenant domicilié dans une commune du PDM. Cela représente un peu plus de 2000 personnes, un quart de la population du territoire si on omet toutefois de comptabiliser l’ensemble des membres qui composent, en réalité, la diversité de ces comptes : propriétaires principaux, propriétaires indivisaires, usufruitiers, nus-propriétaires et autres participants à des regroupements fonciers agricoles ou forestiers. On imagine aisément que la proportion de personnes concernées directement par la propriété forestière est alors bien supérieure. Force est de constater que cette propriété forestière est malheureusement très morcelée puisque 56 % des propriétaires possèdent une propriété inférieure à 1 ha pour un total de 9% de la surface boisée du territoire. Les interventions sur ces très petites surfaces sont difficilement rentables. Les propriétaires se sentent généralement fort peu concernés voire ignorants de ce qu’ils possèdent. A l’autre extrémité, 14 propriétaires se partagent les quelque 415 ha des propriétés supérieures à 25 ha. On retrouve ici les propriétaires susceptibles de posséder un Plan Simple de Gestion. Ils ont a priori déjà été contactés par le CRPF pour leur expliquer l’intérêt d’établir un document de gestion durable sur ces propriétés de belle dimension sylvicole. Le reste de la surface des propriétés est finalement assez équitablement réparti entre les 3 classes de surface restantes allant de 1 à 25 ha : 91 % de la surface dans les mains de 44% des propriétaires qui constitueront sans nul doute le cœur de notre animation. On admet que dans cet intervalle, les propriétés de moins de 4 ha (29% de la surface) font essentiellement l’objet de récolte de bois de chauffage souvent autoconsommé ou encore de sollicitations pour des coupes rases de bois d’industrie, bois-énergie. Leur dispersion fréquente en plusieurs parcelles difficilement délimitables de produits hétérogènes explique leur difficile valorisation. Seul un âpre travail de regroupement des chantiers pourrait inverser ce scénario défavorable non seulement au propriétaire mais aussi à son investissement personnel dans sa forêt. Enfin, un groupe d’un peu moins de 500 propriétaires qui possèdent 54 % de la surface boisée sur des propriétés comprises entre 4 et 25 ha. Ce sont des tailles de propriétés plus favorables au développement d’une sylviculture durable de qualité, à condition que les tènements les composant ne soient pas trop petits et dispersés (voir paragraphe suivant). On s’efforcera de doter ces propriétés d’un document de gestion avec programme de coupes et travaux type CBPS afin d’orienter au mieux les propriétaires motivés. Sur la carte, on remarque que les propriétés supérieures à 4 ha sont particulièrement localisées sur la partie nord/nord-est mais aussi autour de Bazugues et dans l’axe Montégut-Arros / Malabat. Le centre du massif est de son côté constitué de petites propriétés, tout comme la limite ouest et une bonne partie des coteaux de Miélan, Sadeillan, Sauviac... Ces secteurs seront a priori plus difficiles à mobiliser du fait de leur fort morcellement. 21
Une autre façon de regarder la forêt se base sur l’observation des tènements forestiers. Un tènement forestier est une unité foncière d’un seul tenant d’une même propriété. Cela permet de raisonner alors sur la taille des unités de gestion sylvicole. On s’accorde à dire que plus leur surface est grande plus la gestion sera facilitée tant en terme d’application d’une sylviculture durable qu’en terme d’optimisation des coûts et recettes. L’audit de la forêt privée de mars 2016, avance même qu’il est généralement impossible dans les îlots de moins de 4 ha, de planifier toutes les interventions d’éclaircie souhaitables en raison d’un manque de rentabilité économique de ces opérations. Les faibles volumes mobilisables et la moindre qualité des produits issus de ces parcelles sont souvent un frein à la vente. Cette inertie ne contribue pas à l’amélioration des peuplements. 22
Si l’on suit ce postulat on se retrouve avec 76% de la surface forestière qui devrait connaitre de grandes difficultés d’optimisation. Le revenu annuel moyen n’incite alors pas le propriétaire à s’investir sérieusement dans la sylviculture ni à chercher à commercialiser régulièrement des bois. L’expérience de terrain nous permet heureusement d’augurer que les tènements supérieurs à 2 ha présentent déjà des conditions satisfaisantes de gestion et qu’au regard de la distribution peu favorable qui nous est offerte il nous faudra impérativement les valoriser. L’ajout d’une classe de surface supplémentaire [2;4[ nous révèle que les tènements compris entre 2 et 4 ha représentent environ 1224 ha soit 17% de la surface totale, portant à 41% de la surface l’ensemble des tènements supérieurs à 2 ha. Cela représente une proportion significative d’unités de gestion de taille convenable. Les efforts de regroupement de chantiers devront permettre de favoriser encore un peu plus les interventions raisonnées sur ce type d’îlot. 2.2 Les Documents de Gestion Durable 23
La gestion durable des forêts doit garantir leur diversité biologique, leur productivité, leur capacité de régénération, leur vitalité et leur capacité à satisfaire, actuellement et pour l’avenir, leurs fonctions économique, écologique et sociale. Les documents de gestion durable des forêts (PSG, CBPS, RTG) donnent une garantie (ou une présomption de garantie) de gestion durable aux propriétaires qui en suivent les recommandations. Ces documents, nécessaires pour une bonne gestion de son patrimoine forestier, sont exigés par les services de l'Etat lors du dépôt de demandes d'aides ou d'aménagements fiscaux. Le Plan Simple de gestion (PSG) est un document d’objectivation des enjeux environnementaux, sociaux, économiques de la forêt et de planification de la gestion sylvicole. Le PSG est nécessaire pour toute propriété forestière de 25 ha ou plus située sur une même commune ou sur des communes limitrophes. Les ilots de moins de 4ha pouvant ne pas être pris en compte pour atteindre le seuil des 25 ha. Le Code de Bonnes Pratiques Sylvicoles (CBPS) est un document d’adhésion volontaire auquel on peut désormais joindre un programme de coupes et travaux (CBPS+). C’est un moyen simple de gérer durablement les petites surfaces. Le Règlement Type de gestion (RTG) est un outil définissant les modalités de gestion pour chaque grand type de peuplement. Le RTG s'adresse aux propriétaires ne rentrant pas dans le cadre d'une obligation de PSG et qui font gérer leur bois par un organisme de gestion (coopérative...) ou un expert. Les documents de gestion durable apportent aux propriétaires les avantages suivants : être dispensé de la plupart des formalités administratives pour la réalisation de coupes et travaux, pouvoir obtenir des subventions et bénéficier d'aménagements fiscaux, pouvoir certifier la gestion durable de sa forêt. En outre, l’établissement de documents de gestion durable et notablement du PSG et du CBPS+, avec programmes de coupes et travaux, favorisent un taux de réalisation plus élevé, une gestion plus continue des propriétés. En janvier 2019, sur le territoire du PDM, 3 propriétés possèdent un Plan Simple Gestion agréé ou en cours d’agrément pour une superficie de 196 ha, 3 propriétés ont un CBPS (15 ha) et 2 propriétés ont un CBPS+ avec programme de coupes et travaux (40 ha). La gestion durable de ces forêts est donc réputée acquise pour 3,5% de la surface forestière privée. 7 propriétés pour une superficie de 340 ha sont en RSAAC (Régime Spécial d’Autorisation Administrative de Coupe), régime qui concerne toute propriété forestière soumise à l’obligation d’un Plan Simple de Gestion agréé et n’en possédant pas. Aucune coupe ne peut y être faite sans l’autorisation préalable du représentant de l’Etat dans le département, après avis du Centre Régional de la Propriété Forestière. Le morcellement des propriétés qui démobilise les petits propriétaires n’est évidemment pas étranger à cette faible représentation des documents de type CBPS. Le CRPF continue à promouvoir systématiquement ces documents et intervient auprès de propriétaires en RSAAC pour les inciter à se doter d’un Plan Simple de Gestion. A ce jour, suite à la première phase d’animation, 3 nouveaux PSG sont en cours de rédaction. 2.3 Composition des forêts privées du massif 2.3.1 Méthodologie Afin de mieux appréhender les potentialités forestières du territoire et d’avoir une vision estimative des opérations d’amélioration, de récolte,… qu’il y aurait à mener à moyen terme (5 ans), le CRPF Midi-Pyrénées a créé une méthodologie et un outil d’estimation de données forestières « Bd PDM MP 2004-2014© ». A partir des données cartographiques de l’Inventaire Forestier National de 1994, de photographies aériennes et de la base « Bd PDM MP 2004-2014© », le technicien forestier a parcouru et caractérisé sur 7260 ha, tous les tènements de forêt privée de plus de 2 ha (unités d’une certaine homogénéité susceptibles de justifier d’une gestion identique). Il en résulte des cartes thématiques estimatives sur l’ensemble du massif synthétisant les principales constatations forestières : types de peuplements, espèces principales, améliorabilité, récoltabilité, accessibilité,… 24
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