Révision des espèces du genre Palmorchis (Orchidaceae) de Guyane

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Révision des espèces du genre Palmorchis (Orchidaceae) de Guyane
Révision des espèces du genre Palmorchis
            (Orchidaceae) de Guyane
                    Aurélien Sambin1, Marie Aucourd2 & Guy R. Chiron3
________________________________

1 Jardin Botanique de Guyane, O.G.E, Pk34, savane Césarée, 97355 Macouria (Guyane)*
2 634 route du Galion, les Cascades 97356 Montsinery - Tonnegrande (Guyane)
3 Herbiers, Université Claude Bernard Lyon I, 69622 Villeurbanne Cedex (France)

*Auteur pour la correspondance sambin-orchidees@wanadoo.fr
________________________________

Résumé
La liste des espèces de Palmorchis présentes en Guyane est mise à jour. Dans
cette étude, basée sur des caractères morphologiques discriminants, chaque
espèce citée dans la région est présentée et les confusions possibles
discutées. La présence de P. pabstii et P. pubescens est confirmée en Guyane,
le taxon P. veyretae, décrit récemment du Guyana, est mis en synonymie de
P. pabstii, le taxon P. prospectorum, décrit de la Guyane, en synonymie de P.
pubescens. Une variété de ce dernier qui se détache par un labelle très
différent est décrite, illustrée et comparée à P. pubescens, puis aux espèces
les plus proches P. maguirrei, P. carlos-parrae et P. dressleriana. Une carte de
répartition géographique accompagne la description. Par ailleurs, trois
taxons antérieurement cités, P. guianensis, P. lobulata et P. maguirrei, sont
considérés comme absents de Guyane. Une clé d'identification des espèces
citées pour la Guyane est proposée.

Abstract
The list of Palmorchis species present in French Guiana is updated. In this
study, based on discriminating morphological characters, each species cited
in French Guiana is presented and possible confusions discussed. The

Manuscrit reçu le 28/05/2020                    Article mis en ligne le 20/06/2020 – pp. 41-70
Révision des espèces du genre Palmorchis (Orchidaceae) de Guyane
presence in the country of P. pabstii and P. pubescens is confirmed; the taxon
P. veyretae, recently described from Guyana, is put in synonymy of P. pabstii,
the taxon P. prospectorum, described of French Guiana, in synonymy of P.
pubescens. A variety of P. pubescens which differs by a very different lip is
described, illustrated and compared to P. pubescens and to the closest
species P. maguirrei, P. carlos-parrae and P. dressleriana. A map of distribution
is given. In addition, three taxa previously mentioned in the country, P.
guianensis, P. lobulata and P. maguirrei, are considered absent of French
Guiana. A key to all the species mentioned for French Guiana is proposed.

Mots clés : flore guyanaise, Jardin Botanique de Guyane, Palmorchis
pubescens var. brevilobata, taxinomie.
Keywords : Botanical Garden of French Guiana, flora of French Guiana,
Palmorchis pubescens var. brevilobata, taxonomy.

Introduction
Le nom Palmorchis vient du latin palma « palmier » et du grec órkhis
« orchidée », en référence aux feuilles qui ressemblent à certains palmiers
du genre Geonoma Willdenow (1805 : 174). Le genre Palmorchis Barbosa
Rodrigues (1877 : 169) est originaire de la zone néotropicale et s’étale du
Nicaragua jusqu’à la moitié nord de l’Amérique du sud. Les espèces du
genre se caractérisent par des plantes terrestres, des tiges bambusiformes
dressées, le plus souvent défeuillées à la base ; des feuilles plus ou moins
pétiolées, plissées, glabres ; des inflorescences terminales ou axillaires, ou
les deux, en racèmes simples avec parfois quelques ramifications courtes ou
paniculées ; des sépales et pétales sub-similaires, libres ; un labelle adné à
la base de la colonne, rarement libre, plus ou moins trilobé, rarement entier,
les lobes latéraux dressés, parallèles ou enveloppants la colonne ; une
colonne arquée ou sigmoïde, sans pied ; un clinandre court et une anthère
avec 4 opercules. Selon nos observations, les espèces de ce genre sont le
plus souvent discrètes, les fleurs sont fragiles et ne restent ouvertes que
quelques heures. Le genre comprend, selon les auteurs, 34-37 espèces.
Szlachetko et al. (2018) proposent une répartition de ces espèces en 6
groupes informels. Toutefois ces groupes, tels que définis par les auteurs,
ne nous paraissent pas très bien argumentés ni clairement différentiables.
Nous ne les utiliserons pas ici.

                    Le genre Palmorchis en Guyane – Sambin et al.
Révision des espèces du genre Palmorchis (Orchidaceae) de Guyane
Six espèces, qui ne font pas consensus, sont citées pour la Guyane par
différents auteurs (Cremers & Hoff, 1992 ; Chiron & Bellone, 2005 ;
Carnevali et al., 2007 ; Szlachetko et al., 2018 ; Sambin & Ravet, sous presse.
Voir tableau 1).

       Tableau 1 : Palmorchis cités par les différents auteurs :
  A : Cremers & Hoff (1992) – B : Chiron & Bellone (2005) – C : Carnevali et al. (2007) – D :
        Szlachetko et al. (2018) – E : Sambin & Ravet (sous presse) – F : WCSP (2020)

       Palmorchis                  A          B          C          D          E          F

  guianensis                                                        +                     +

  lobulata                                               +                                +

  maguirrei                                                         +                     +

  pabstii                          +          +          +          +          +          +

  prospectorum                     +          +          +          +          +          +

  pubescens                                   +          +                     +          +

Selon WCSP (2020), Palmorchis guianensis (Schlechter, 1920 : 441) C.
Schweinfurth & Correll (1940 : 113) a une aire de répartition plutôt large et
est donné sur le plateau guyanais, au Venezuela et au Brésil (Amapa) ;
Palmorchis lobulata (Mansfeld, 1928 : 237) C. Schweinfurth & Correll (1940 :
113) est mentionné en Colombie, en Equateur, en Guyane et au Pérou ;
Palmorchis maguirrei Szlachetko, S. Nowak & Baranow (in Szlachetko et al.,
2016 : 259) est cité au Guyana et en Guyane ; Palmorchis pabstii Veyret (1978 :
495) est endémique de Guyane ; Palmorchis prospectorum Veyret (1978 : 495)
est mentionné sur le plateau guyanais et au Brésil (Amapa) et enfin,
Palmorchis pubescens Barbosa Rodrigues (1877 : 170) est cité en Colombie, au
Guyana, en Guyane et au Brésil (Amapa). Dans cet article, et sur la base des
nombreuses observations que nous avons pu faire depuis 3 ans sur diverses
populations de Palmorchis en Guyane, nous discutons la liste des taxons
présents et nous proposons une variété nouvelle de Palmorchis pubescens.

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Révision des espèces du genre Palmorchis (Orchidaceae) de Guyane
Matériel et méthode
Cette étude est basée tant sur le matériel d'herbier conservé dans les
collections de AMES, CAY, GH, HJBG, IAN, NY, P, UB, US, que sur les
plantes que nous avons pu observer dans la nature lors de nos différentes
missions botaniques réalisées principalement entre les communes de
Sinnamary et Roura. Tous les spécimens - énumérés plus bas sous chacune
des espèces - ont été étudiés minutieusement puis comparés sur la base des
différentes données de la littérature (notamment Barbosa Rodrigues, 1877 ;
Schweinfurth & Correll, 1940 ; Veyret, 1978 ; Szlachetko et al., 2016 & 2018).
La méthode d’analyse consiste en une simple comparaison de quelques
caractères morphométriques pertinents comme la hauteur de la plante
(pour les plantes in situ, du sol à la plus haute feuille dressée) ; la longueur
et le diamètre des tiges, la longueur maximale des entrenœuds ; la
longueur du pétiole ; les feuilles (disposition sur la tige, nombre, taille,
forme, nombre de nervures) ; l’inflorescence (disposition sur la tige,
longueur du pédoncule, longueur du racème, nombre de fleurs,
pubescence) ; les bractées florales (forme, taille et pubescence) ; les
segments floraux (forme, taille et pubescence, avec une attention
particulière porté sur le cal).

Résultats
A - Cas de Palmorchis guianensis (Schlechter) C. Schweinfurth &
Correll
Botanical Museum Leaflets 8: 113. 1940.
Basionyme : Neobartlettia guianensis Schlechter
Repertorium Specierum Novarum Regni Vegetabilis 16: 441. 1920.
Type : Guyana, Temple bar, rivière Conawarook, 09/1905, Bartlett 8246
(holotype : disparu K [photo]).

Matériels examinés : Brésil, Amazonas, Manaus, rivière Tarumã, 12/01/1943,
Ducke 1164 (US-00319684 !) ; Brésil, Amazonas, municipalité de Manaus, à
la cascade Cachoeira de Tarumãzino, env. 20 km de Manaus au km 15 de la
route Tarumã, forêt secondaire, 04/02/1963, G. Eiten, L. T. Eiten & G. M.
felippe 5306 (UB-0018949 !) ; Guyana, au dessus de la rivière Rupununi,
proche de Dadanawa, 13/06/1922, J. S. De La Cruz 1527 (1414952-NY !) ;
Guyana, Potaro-Siparuni, rivière Potaro, camp, au nord-ouest de la pente
du mont Wokomung, forêt dense sur latérite, alt. 620 m, 19/07/2003, H. D.

                    Le genre Palmorchis en Guyane – Sambin et al.
Clarke R. Williams, C. Perry, E. Tripp, J. Kelly, D. Gittens & S. R. Stern 10937
(AMES-sn. !).

L’espèce présente les caractères suivants (Schlechter, 1920 et Dunsterville &
Garay, 1976) : tige simple, 33-65 cm de hauteur et 4-5 mm de diamètre ;
feuilles pétiolées, 4 ou 5, disposées sur la moitié supérieure de la tige, 13-
28 x 3-9 cm, elliptiques, acuminées, avec 7 nervures, pétiole 5-13 cm de
longueur ; inflorescence terminale, 2-8 cm de longueur, pédoncule jusqu’à 5
cm de longueur environ ; fleurs successives, sépales blancs, labelle bleu
indigo ; bractées florales jusqu’à 10 mm de longueur, ovales-lancéolées,
aiguës, glabres ; sépale dorsal 7-11 x 2-3 mm, oblong à elliptique-oblancéolé,
subobtus ; sépales latéraux 7-11 x 2-3 mm, obliquement oblongs à
elliptiques-oblancéolés, subobtus ; pétales 6-10 x 2-2,5 mm, elliptiques-
oblancéolés, subaiguës, sub-falciformes ; labelle 6-8 x 3,5-4,5 mm, adnée à la
base de la colonne, de contour général obovale, trilobé pubescent à la base
sur la surface abaxiale, marge légèrement ciliée, lobes latéraux arrondis,
1 x 2,5 mm environ, lobe médian 2 x 1 mm, linéaire, rétus et obtus à l’apex,
avec une extension charnue, un épaississement axial irrégulier et une
terminaison quelque peu globuleuse à l'apex, veine médiane ventralement
et légèrement sulquée, plus épaisse dorsalement ; colonne 7-10 mm de
longueur environ ; fruit 15-18 x 4 mm environ, cylindrique, sillonné, vert
glauque brillant. (Fig. 1).

                                                      Fig. 1 : Palmorchis
                                                          guianensis
                                                     A : périanthe – B : gynostème
                                                  [Dessin Marie Aucourd, redessiné
                                                   à partir de Dunsterville & Garay
                                                                 (1976)]

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Note : cette espèce est citée pour la Guyane, notamment par Szlachetko et
al. (2018), sur la base de 3 planches conservées à P [P00338228, P00338229 et
P02082785], contenant 3 plantes collectées en 1842 par Mélinon, sans lieu de
récolte précisé, et déterminées sous ce nom en 2004 par un déterminateur
non précisé, pour les 2 premières et en 2015 par Szlachetko pour la
dernière. Après examen minutieux nous les considérons comme des
représentants de P. pabstii sur la base des différences morphométriques
précisées dans le Tableau 2.

Tableau 2. Comparaison des trois spécimens Mélinon 1842 avec P.
guianensis et P. pabstii

                                  Mélinon 1842                  P. guianensis    P. pabstii
                     P-338228       P-338229     P-2082785
L. tige/cm         23,5-24        24           19,5             33-50           jusqu’à 30
Ramification       oui            oui          non              non             oui
Diamètre/mm        jusqu’à 2      jusqu’à 2,5  jusqu’à 2        au moins de     jusqu’à 3
                                                                4
L. entrenœuds/cm   jusqu’à 2      1,5            jusqu’à 2      jusqu’à 4,5     jusqu’à 3
Nb. feuilles sur   2à4            2à7            3à4            7à8             2à7
tiges
Nb. nervure        5              5              5              7               5
Inflorescence      terminale et   terminale et   terminale      terminale       terminale et
                   axillaire      axillaire                                     axillaire
Fruit              cylindrique,   sans fruit     cylindrique,   cylindrique,    cylindrique,
                   trigonal,                     trigonal,      sillonné        trigonal,
                   légèrement                    légèrement                     légèrement
                   comprimé                      comprimé                       comprimé

Nous n’avons pas trouvé d’autre matériel d’herbier guyanais de P.
guianensis et nous n’avons fait aucune observation sur le terrain de plante
qui puisse correspondre à la description de cette espèce. Nous considérons
ce taxon absent de Guyane.

Distribution géographique : cette espèce est présente au Brésil (Amazonas),
au Guyana et, selon Carnevali et al. (2007), au Venezuela.

B – Cas de Palmorchis lobulata (Mansfeld) C. Schweinfurth &
Correll
Botanical Museum Leaflets 8: 113. 1940.

                      Le genre Palmorchis en Guyane – Sambin et al.
Basionyme : Neobartlettia lobulata Mansfeld
Notizbl. Bot. Gart. Berlin–Dahlem 10: 237. 1928.
Type : Pérou, zone de la rivière Maranon d'Iquitos jusqu'à l'embouchure de
Santiago à Pogo de Manseriche, 11/11/1924, G. Tessmann 4518, (holotype B,
détruit, lectotype AMES !)

Autres matériels examinés : Colombie, dans les environs de Barranca
Bermeja, vallée de la Magdalena, entre les rivières Sogamoso et Carare,
(sans date), O. L. Haught 1883 (AMES-55498 !) ; Equateur, Morona-
Sainttiago, 23/04/1973, L. B. Holm-Nielsen, S. Jeppensen, B. Löjtnant & B.
Öllgard 4154 (AMES-114433 !).

L’espèce présente les caractères suivants (Mansfeld, 1928 & illustration G.
Tessmann 4518, (AMES-37627 !) : tige simple, jusqu’à 50 cm de hauteur et au
moins de 5 mm de diamètre, dressée ; feuilles pétiolées, jusqu’à 10,
disposées sur la quasi-totalité de la tige, 17-24 x 7-9 cm, elliptiques à ovales-
elliptiques, acuminées, avec 7 à 9 nervures, pétiole jusqu’à 10 cm de
longueur ; inflorescence terminale, 8 cm de longueur, pédoncule de 5 cm de
longueur environ ; fleurs successives, blanc verdâtre ; bractées florales
jusqu’à 10 mm de longueur, ovales-lancéolées, aiguës, glabres ; sépale
dorsal 10-13 x 1,5-2,5 mm, ligulé oblong, subaigu ; sépales latéraux 10-
13 x 2-3 mm, obliquement obovales-oblancéolés, aigus, sub-falciformes ;
pétales 10-11 x 2 mm, sub-similaires aux sépales latéraux et connivent au
sépale dorsal ; labelle 10-11 x 6 mm, adnée à la base de la colonne,
cunéiforme-flabelliforme, trilobé vers l'apex, lobes latéraux sub-
quadrangulaires arrondis, 1,8 x 2,5 mm, marge légèrement pilleuse, lobe
médian 1-1,5 x 1-1,5 mm, triangulaire, aigu, glabre ; cal sub-quadrangulaire,
s’étalant de la base du lobe médian vers l’apex, avec des veines surépaissies,
pileuses à la base ; colonne 10 mm de longueur. (Fig. 2).

Note : cette espèce est citée pour la Guyane par Carnevali et al. (2007) sur la
base de 2 planches conservées à P, O. Poncy 196 et B. Riera, O. Poncy & A.
Joly 1965. Le premier spécimen est une plante collectée en 1978 sur
l’affluent de l'Approuague, sur le fleuve Arataye, au Saut Pararé et a été
déterminé par Y. Veyret en 1988 comme un représentant de P. lobulata. Cette
détermination a été, par la suite, confirmée par D. Szlachetko en 1995. Le
second spécimen a été collecté sur la station de recherche des Nouragues en

                                       47
1994 et déterminé tout d’abord comme un représentant de P. pabstii puis,
par D. Szlachetko en 1995, comme un P. lobulata. Nous les considérons ici
comme deux représentants de P. pabstii sur la base des différences
morphométriques précisées dans le Tableau 3.

                           Fig. 2 : Palmorchis lobulata
[Photographie de l’holotype sous le nom de Neobartlettia lobulata Mansfeld, G. Tessmann 4518,
 (AMES-37627) avec l'aimable autorisation du directeur de l'herbier de l'Université Harvard]

                       Le genre Palmorchis en Guyane – Sambin et al.
Tableau 3. Comparaison de O. Poncy 196, B. Riera, O. Poncy & A.
              Joly 1965 avec P. lobulata et P. pabstii

                   O. Poncy 196   B. Riera, O. Poncy    P. lobulata           P. pabstii
                                    & A. Joly 1965
Diamètre         2,5              1,5                au moins de 5        jusqu’à 3
tige/mm
Disposition      sur la moitié    sur la moitié      sur la quasi         sur la moitié
des feuilles     supérieure       supérieure         totalité de la       supérieure
sur la tige                                          longueur
Forme feuilles   elliptiques, à   elliptiques, à     elliptiques à        elliptiques, à
                 étroitement      étroitement        ovales elliptiques   étroitement
                 elliptiques      elliptiques        acuminées            elliptiques
                 brièvement       brièvement                              brièvement
                 acuminées        acuminées                               acuminées
Nb. nervure      5                5                  7 ou 9               jusqu’à 5
L. des           4                2,5                7-9                  2-5,5
feuilles/cm
R L/ l des       3,6-5,5          3,5-5,6            2,6-2,8              3-4,1
feuilles

Le matériel d'herbier disponible ne renfermant aucun autre spécimen
guyanais correspondant à la description de cette espèce et nos recherches
sur le terrain ne nous en ayant fourni aucun représentant, nous considérons
que ce taxon est absent de Guyane.

Distribution géographique : cette espèce pousse en Colombie, en Equateur
et au Pérou.

C – Cas de Palmorchis maguirrei Szlachetko, Nowak & Baranow
Orchids of the Guianas (Guyana, Suriname, French Guiana) 1: 259. 2016.
Type: Guyana, district NO : Ligne WX-4, Matthews Ridge, rivière Barima
Drainage, 22/011955, Maguirre & Cowan 39296A (holotype: MO ; isotypes:
NY).

L’espèce présente les caractères suivants (Szlachetko et al., 2016) : tige
simple, robuste, dressée ; feuilles pétiolées, lancéolées ou elliptiques
lancéolées, acuminées, 43-60 x 6-7 cm, pétiole et gaine 20-30 cm de
longueur ; inflorescence 8-12 cm de longueur ; fleurs à densité variable ;
bractées florales jusqu’à 20 mm de longueur, ovales, acuminées, concaves,

                                            49
légèrement pubescentes des deux côtés ; ovaire pédicellé 8 mm de longueur,
pubescent ; sépales jusqu’à 21 x 4 mm, oblongs oblancéolés, acuminés,
pubescents sur la surface adaxiale le long de la nervure médiane, avec 7
nervures ; pétales 20 x 4 mm, ligulés-lancéolés, subaigus, sub-falciformes,
glabres, avec 5 nervures ; labelle jusqu’à 21 x 6 mm, oblancéolé dans sa
forme général, cunéiforme-flabelliforme, obscurément trilobé dans le tiers
apical, épaissi et pubescent le long de la nervure médiane au-dessus du
tiers inférieur, lobes latéraux obliquement triangulaires, arrondis, 1,2 x 9
mm environ, lobe médian 8 x 3 mm, oblong-ovale à ovale-lancéolé,
acuminé, marge ondulée, avec une crête épaisse le long de la nervure
médiane, pubescent sur la surface abaxiale ; colonne 20 mm de longueur.
(Fig. 3).

Note : cette espèce est citée pour la Guyane par Szlachetko et al. (2018), sur
la base d’une seule plante collectée le 27/04/1991 par De Granville, Roesel &
Brothers et divisée en 5 exemplaires conservés à CAY !, P !, K-(photo), MO et
US. Selon ces auteurs, l’aspect végétatif de P. maguirrei est similaire en tout
point à celui de P. pubescens, mais la forme du labelle peut différencier les
deux taxons. Le spécimen censé représenter P. maguirrei sur le département
est stérile, rien, ni dans la description, ni dans le matériel proposé, ne peut
donc étayer la présence de ce taxon en Guyane. Le spécimen De Granville,
Roesel & Brothers 11586 – précédemment identifié comme P. prospectorum –
ne peut être que considéré comme un représentant de P. pubescens. Par
ailleurs le fruit, visible sur la planche de CAY (CAY-39587 !) correspond en
tout point à celui de ce dernier (4 x 1 cm, cylindrique et brun). Le matériel
d'herbier disponible ne renfermant aucun autre spécimen guyanais
correspondant à la description de P. maguirrei et nos recherches sur le
terrain ne nous en ayant fourni aucun représentant, nous considérons que
ce taxon est absent de Guyane.

Distribution géographique : cette espèce est endémique du Guyana.

                    Le genre Palmorchis en Guyane – Sambin et al.
Fig. 3 : Palmorchis maguirrei
                                  A : plante – B : périanthe
      [D’après la publication originale et avec l’aimable autorisation de D. Szlachetko]

D – Cas de Palmorchis pabstii Veyret
in Adansonia 17: 495–502. 1978.
Type : Guyane Française, forêt à 10 min de canot du lieu-dit "La Roche
Fendée", sur la rive gauche de la Comté, 21/01/1977, Veyret 1505. (P-
00338225 !).
Synonyme : Palmorchis veyretae Szlachetko, S. Nowak & Baranow, syn. nov.
in Orchids of the Guianas (Guyana, Suriname, French Guiana) 262. 2016.
Type : Guyana, Région de U Takutu-U Essequibo, rivière Rewa, forêt à 4
km à l'ouest du camp, entre le camp et la montagne sans nom, forêt dense
sur sable brun, alt. 180 m, 20/02/1997, Clarke 3726 (US).

                                             51
Autres matériels guyanais : sans localité, sn. (P-2082785 ! & 00870460 !) ;
sans localité, 1842, Mélinon sn. (P-00338228, 8229 !) ; Saül, 10/05/1973, J. J. De
Granville 1585 (CAY-28364 !) ; Saül, 12/03/1975, J. J. De Granville 2410 (CAY-
29138 !) ; région littorale, village de l'Acarouany, 1977, Y. Veyret 1553 (CAY-
84125 !) ; région littorale, région entre Saut Sabbat et Mana, Forêt,
15/02/1977, Y. Veyret 1559 (CAY-84131 !) ; forêt, rive droite de la Mana, à
environ mi-distance entre Mana et Saut-Sabbat, 16/02/1977, Y. Veyret 1560
(P-00338222 !) forêt, rive gauche de la Mana, à environ mi-distance entre
Mana et Saut-Sabbat, 15/02/1977, Y. Veyret 1559 (P-00338221 !) ; affluent de
l'Approuague, fleuve Arataye, Sauts Pararé, 02/11/1978, O. Poncy 196 (P-
00338226 !) ; Savane du Galion, 1980, J. J. De Granville 3446 (CAY-30156 !) ;
Saül, Saut Maïs, forêt ripicole, 26/01/1980, G. Cremers 6193 (CAY-11437 !) ;
Sinnamary, piste de Ste Elie, 16/03/1980, C. Sastre 6889 (P-00338223 !) ; Le
Gallion, au sud de Cayenne, 21/05/1980, J.J. De Granville 3446 (P-00338220 !) ;
Saül, sur le tracé Galbao, entre Crique Pelée et la Crique Peau Biche,
28/03/1981, J.J. De Granville 4482 (P-00338224 ! & CAY-31579 !) ; Bassin de la
Mana, montagnes de la Trinité, petite crique, alt. 200 m, 20/01/1984, J. J. De
Granville, C. C. Berg, M. J. Jansen-Jacobs & J. van Setten 6161 (CAY-34231 !) ;
Saül, pied du Galbao, crique canal Panama, crique Mana, alt. 180 m,
08/01/1986, J. J. De Granville, C. Feuillet, L. Hollenberg, O. Poncy, H. Sangray
8467 (CAY-36454 !) ; île de Cayenne, colline de Montabo, sous-bois,
12/08/1987, B. Riéra 1270 (CAY-71092 !) ; piste de Saint-Elie, forêt primaire
de basse altitude, 19/02/1988, M. Philippe 83 (CAY-65702 !) ; bassin du
Sinnamary, bourg de Saint-Elie, forêt primaire de basse altitude, 27/11/1989,
F. Billiet & B. Jadin 4626 (CAY-4619 !) ; bassin du Maroni, monts Atachi
Bakka, forêt de pente sur sol bien drainé, alt. 450 m, 28/01/1989, J. J. De
Granville, G. Cremers, J. I. Hagemann, B. E. Leuenberger, M. Sangrey 10951
(CAY-38979 !) ; Saül, layon des Eaux Claires, 01/02/1993, S. A. Mori 22912
(CAY-200529 !) ; Saül, environs des Eaux Claires, sentier botanique, à 450 m
de l'entrée, 10/02/1993, S. A. Mori 22912, (NY-4111047 !) ; Saül, layon des
Eaux Claires, alt. 250 m, 16/02/1993, G. Cremers, J. J. De Granville, S. A. Mori
et al. 13015 (CAY-18236 !) ; Saül, sentier Grand Bœuf Mort, près de
l'intersection avec la route de Bélizon, 16/02/1993, S. A. Mori 23015 & 23016

                     Le genre Palmorchis en Guyane – Sambin et al.
(NY-04111046 !, 4111048 !) ; station de Recherche des Nouragues. Bassin de
l'Arataye, 22/10/1994, O. Poncy & A. Joly 1965 (P-00338227 !) ; Mont Grand
Matoury, forêt de basse altitude sur cuirasses latéritiques, 05/04/1995, G.
Cremers, F. Crozier, J. J. De Granville, C. Tardy 13868 (CAY-18906 !) ; Station
des Nouragues, bassin de l'Arataye, forêts denses sur sols bien drainés,
22/04/1995, A. Cockle 91 (CAY-121763 !) ; commune de Stoupan, forêt
inondable, 12/12/1995, B. Bordenave 2703 (CAY-87988 !) ; bassin de la Comté,
crique Roche Fendé, 20/01/1997, Y. Veyret 1488 (CAY-84064 !) ; Pic Matecho,
versant Est forêt basse sur pente d ’inselberg, alt. 350 m, 16/09/2000, J. J. De
Granville, F. Crozier, C. Feuillet, V. Hequet, S. A. Mori, N. P. Smith 14217 (NY-
4111049!, CAY-110706 !) ; montagne de Kaw, camp Caïman, 25/03/2002, E.
Ravet 46 (CAY-316774 !) ; entre 2 et 3 km à l'Est de la Crique Sparouine,
projet de route d'Apatou, forêt de terre ferme, 17/09/2003, B. Bordenave, F.
Crozier & L. Betian 7141 (CAY-132826 !) ; zone "Crique Lalanne", piste
minière "Coralie (R.N. 2) - ASARCO 5", forêts de basse altitude sur
cuirasses latéritiques, faciès tropophiles, plateau, 19/05/2004, J. J. De
Granville, B. Bordenave 16210 (CAY-125841 !) ; projet routier Saint-
Georges/pont transfrontalier sur l'Oyapock, zone "crique Mazy", forêt
haute sur sol bien drainé, 21/12/2005, J. J. De Granville, F. Crozier 17259
(CAY-130213 !) ; Saül, crique Limonade, confluence avec la crique Cochon,
forêt sur flat, alt. 180 m, 15/12/2007, O. Tostain, T. Deville, V. Pelletier 1205
(CAY-137660 !) ; Macouria, forêt de Maya, route de la Carapa, forêt côtière
sur sable argileux, 01/04/2008, O. Tostain, T. Deville, V. Pelletier 1893 (CAY-
308848 !) ; Sud de Camopi, crique Toponowini, pinotière, 19/03/2009, S.
Gonzalez 1702 (CAY-307166 !) ; Cayenne, savane-roche du Larivot, lisière de
savane-roche, 18/05/2009, O. Tostain, T. Deville, V. Pelletier 2957 (CAY-
308753 !) ; bassin de la Mana, Réserve Naturelle de la Trinité, 14/10/2009, O.
Tostain, E. Ravet 4046 (CAY-304672 !) ; monts Tumuc-Humac, Pic Coudreau,
forêt primaire de moyenne altitude, alt. 360 m, 06/02/2013, H. Richard, F.
Bagadi 690 (CAY-313940 !) ; massif Dékou-Dékou, montagne d'Or, forêt
primaire, alt. 250 m, 01/06/2014, V. Pelletier 330 (CAY-316152 !) ; Macouria,
savane Césarée, forêt inondable derrière le jardin botanique, 10/05/2020,
Sambin & Aucourd 1139 (HJBJ H-0278 !).

                                       53
Autre matériel examiné : Brésil, Para, km 884, contreforts nord de Serra do
Cachimbo, forêt sur terre ferme, 11/11/1977, A. S. L. da Silva P, G. T. Prance,
M. J. Balick, C. C. Berg, A. J. Henderson, B. W. Nelson, R. P. Bahia & M.R. dos
Santos 25219 (NY-505122 !) ; Brésil, Amazonas, rive droite de Rio Negro,
Ilha Tamandua (localement Ilha do Marajo), près de Carapana, forêt haute
de caatinga, 18/10/1987, P. J. M. Maas, D. C. Daly, D. W. Stevenson, J. F. Ramos
& R. P. Lima 6775 (NY-505121 !) ; Guyana, Potaro-Siparuni, Base/montagne
Selle d'Aigle, alt. 102 m, 09/09/2006, K. M. Redden 413 (NY-4111055 !) ;
Suriname, Monts Bakhuis, concession BMS : zone 4, Sud-Ouest, forêt haute
de terre ferme, alt. 430 m, 30/09/2005, B. Bordenave, J. J. De Granville, F. van
Troon & J. Behari-Ramdas 8054 (CAY-130420 !).

Selon le matériel guyanais : plante cespiteuse ; tige simple ou ramifiée,
jusqu’à 30 cm de hauteur et jusqu’à 3 mm de diamètre, dressée, parfois
légèrement évasée, entrenœuds jusqu’à 2,5 cm de longueur ; feuilles
pétiolées, 2 à 7 disposées sur la moitié supérieure de la tige, 6-23 x 2-5,5 cm,
elliptiques, à étroitement elliptiques aiguës à brièvement acuminées, avec 5
nervures, les 3 nervures médianes plus proéminentes que les latérales,
pétiole jusqu’à 8 cm de longueur ; inflorescence axillaire ou terminale ou
les deux, jusqu’à 33 fleurs, 4-11 cm de longueur, pédoncule 2-5 cm de
longueur environ ; fleurs successives, tépales jaunâtres ou vert jaunâtre,
glabres, labelle blanc avec quelques lignes pourpres discrètes sur les lobes
latéraux et sur les sommets du cal ; bractées florales 5-7 x 3 mm, ovales
aiguës, glabres ; ovaire pédicellé 7-10 x 1 mm, verdâtre à blanc verdâtre,
glabre ; sépale dorsal 8-12 x 2 mm, étroitement ligulé, oblancéolé, cucullé,
subaigu à l’apex, avec une nervure médiane surépaissie sur la surface
adaxiale ; sépales latéraux 8-12,5 x 2-3 mm, obliquement oblancéolés, sub-
falciformes, subaigus, avec une nervure médiane surépaissie sur la surface
adaxiale, carénée à l’apex ; pétales 8-12 x 2 mm, linéaires, légèrement
obliques, subaigus à l’apex ; labelle 8-12 x 6,5-7 mm, piriforme dans sa
forme générale, adné à la colonne sur la quasi-moitié de sa longueur,
trilobé, marge ciliée jusqu’à la base du lobe médian, avec une veine
surépaissie divisée en 2 petites lamelles divergentes sur la surface adaxiale,

                    Le genre Palmorchis en Guyane – Sambin et al.
base ligulée, microscopiquement et densément pubescente jusqu’à la base
des lobes latéraux, lobes latéraux dressés, une fois étalés obliquement et
largement    arrondis,   sub-quadrangulaires,      parfois,   brièvement    sub-
triangulaires obtus au sommet, microscopiquement papilleux sur leurs
moitiés   apicales,   2-2,5 x 4-4,5   mm,   lobe   médian     2-3 x 2-2,5   mm,
microscopiquement papilleux, triangulaire à ovale triangulaire, aigu ou
subaigu et légèrement fléchi à l’apex ; cal avec une veine surépaissie
s’étalant de la base du labelle jusqu’au milieu des lobes latéraux se divisant
ensuite en 2 veines légèrement divergentes, prolongées jusqu’à la moitié du
lobe médian, l’apex nettement et brusquement plus proéminent et
papilleux, présence d’une petite veine médiane, discrète, légèrement
surépaissie s’étalant de la base du lobe médian quasi jusqu’à l’apex ;
colonne 9-11,5 mm de longueur, légèrement sigmoïde, pubescente à
densément et longuement pubescente vers l’apex ou juste ciliée sur les
marges, cavité stigmatique proéminente ; clinandre avec une minuscule
auricule linéaire de chaque côté, tridenté, la dent sommitale nettement plus
grande ; anthère conique, 0,5 x 0,5 mm ; fruit 13-25 x 4-7 mm, cylindrique,
trigonal, légèrement comprimé, vert clair et brillant. (Fig. 4 & 5 A, B).

Distribution géographique : nous confirmons la présence de cette espèce au
Brésil (Amazonas et Para), au Guyana, en Guyane et au Suriname.

Note : Palmorchis veyretae est une espèce originaire du Guyana et décrite sur
la base d’un spécimen conservé à US (Szlachetko et al., 2016). La plante, qui
n’est pas comparée à P. pabstii dans le protologue, est quasi similaire en
tous points à ce dernier. P. veyretae possède un labelle avec un onglet un
peu plus court, 1 mm (versus jusqu’à 4,8 mm) et un lobe médian à peine
plus étroit, 1 mm de largeur environ (versus jusqu’à 2,5 mm). Ces
différences sont, à notre avis, clairement insuffisantes pour considérer P.
veyretae comme une bonne espèce. Nous rangeons en conséquence ce taxon
dans la synonymie de P. pabstii.

                                       55
Fig. 4 : Palmorchis pabstii
A : bractée florale – B : périanthe – C : gynostème et labelle vue latérale – D : cal vue latérale, 1)
 coupe transversal vers la base du labelle, 2) en partie médiane du disque, 3) à la base du lobe
          médian –E : ovaire pédicellé – F : détail du stigmate – G : détail du clinandre
                           [Dessin Marie Aucourd, HJBG H- 0278 (2020)]

E- Cas de Palmorchis pubescens                                  (orthographe            originale
pubescentis) Barbosa Rodrigues
Genera et Species Orchidearum Novarum 1: 169-170, 1877.
Type : Brésil, Barbosa Rodrigues sn., (holotype : perdu, lectotype Barbosa
Rodrigues, tableau 62, Iconographie des orchidées du Brésil, vol. 4. 1996).
Adansonia 17(4): 495–496. 1978.
Synonyme : Palmorchis prospectorum Veyret, syn. nov. Adansonia 495–502.
1978.

                          Le genre Palmorchis en Guyane – Sambin et al.
Type : Guyane, forêt proche des rives de la Rivière de la Comté, lieu dit
« La Roche Fendée », 20/01/1977, Veyret 1500 (P-00338214 & 338215 !),
isotype (HB).

Autres matériels guyanais : bassin de la Comté, crique Roche Fendé,
végétation ripicole forestière, 10/02/1973, J. J. De Granville B 4717 (CAY-
32015 !) ; bassin de la Comté, crique Roche Fendé, forêt primaire de basse
altitude, 15/02/1973, J. J. De Granville B 4726 (CAY-32033 !) ; basse Ouaqui,
lieu dit "Dégrade roche", layon vers "Grand Placer" 30/06/1973, J. J. De
Granville b 4867 (P-00310169 !) ; bassin de la Comté, crique Pinot, 1977, Y.
Veyret 1612 (CAY-84182 !) ; bassin de la Comté, crique Roche Fendé,
végétation ripicole forestière, 20/01/1977, J. J. De Granville B 5411 (CAY-
33423 !) ; bassin de l'Orapu, route Nationale 2, 1979, P. Grenand 1862 (CAY-
42351 !) ; bassin de la Comté, rivière Comté, 1979, H. Jacquemin 2383 (CAY-
47788 !) Saül, à 20 km à l'est, Saut Maïs, 26/01/1980, G. Cremers 6193 (P-
00338213 !, 338216 ! & 338218 !) ; bassin de l'Armontabo, forêt au nord du
piton rocheux Armontabo, petite crique dans une forêt de basse altitude,
23/02/1981, G. Cremers 7091 (CAY-12361 !) ; Monts de la Trinité, entre la
Crique Baboune et l'inselberg au nord ouest, endroit marécageux à l'est de
la Mana, 07/08/1981, G. Cremers 7463 (P-00338216 !) ; bassin de la Comté,
route Nationale 2, PK 40, forêt marécageuse primaire, 17/12/1989, F. Billiet
& B. Jadin 4832 (CAY-4828 !) ; bassin de l'Approuague, route Nationale 2,
crique Kapiri, forêt inondable, 15/01/1991, G. Cremers 11617 (CAY-16884 !) ;
bassin du Sinnamary, D.Z. de la crique Jupiter, foret marécageuse, alt. 80 m,
27/04/1991, J. J. De Granville, C. Roesel & L. Brothers 11586 (P-02104242 ! &
CAY-39587 !, K – photo, MO, US) ; bassin de l'Approuague, crique Jean-
Pierre, alt. 20 m, 07/12/1994, J. J. De Granville, F. Billiet, B. Bordenave & G.
Cremers 12703 (P-00338212 ! & CAY-39982 !) ; bassin de l'Arataye, station
des Nouragues, chablis, 29/04/1995, A. Cockle 99 bis (CAY-121768 !) ; Saint-
Georges, bassin de l'Approuague, route Régina, D. Z. 5, forêt marécageuse
primaire, alt. 100 m, 02/12/1995, J. J. De Granville & G. Cremers 13204 (CAY-
40482 !) ; plaine et montagne de Kaw, crique Favard, bord de piste
forestière, 09/02/1996, M. J. Jansen-Jacobs, J. J. De Granville, C. De Granville &

                                        57
B. J. H. Ter Welle 5192 (CAY-200530 !) ; bassin de l'Approuague, station des
Nouragues, 09/03/1996, P. Solano 348K (CAY-118741 !) ; bassin de
l'Approuague, mont Chauve, forêt marécageuse, alt. 100 m, 16/04/1997, G.
Cremers & F. Crozier 15039 (CAY-200532 !) ; bassin de l'Approuague, Mont
Inéri, pente sud, forêt inondable primaire, 10/09/1997, G. Cremers, F. Crozier
& V. Hequet 15414 (CAY-200531 !) ; bassin de l'Arataye, station des
Nouragues, 08/02/1998, M. Ulitzka 13A (CAY-131974 !) ; Saint-Laurent,
crique Voltaire, sentier longeant la crique vers l'amont, à 3 km au sud du
Camp, bord de la crique en amont de la première cascade, alt. 120 m,
31/07/1998, O. Poncy, F. Crozier, J. J. De Granville 1086 (P-00187069 ! & CAY-
111938 !) ; projet de route d'Apatou, entre 0 et 1 km à l'est de la crique
Sparouine, forêt sur flat, 20/09/2003, B. Bordenave, F. Crozier & L. Betian 7245
(CAY-132898 !) ; plaine et montagne de Kaw, Réserve Naturelle Trésor - 1,
forêt sur flat, 12/01/2004, J. J. De Granville 15803 (CAY-125160 !) ; piste
minière "Coralie (R.N. 2) - ASARCO 8" : zone "crique Mirat", forêts
inondables et forêts sur "flats", 25/05/2004, B. Bordenave, S. Betian & L. Betian
7588 (CAY-126702 !) ; Réserve Naturelle de la Trinité, inselberg nord-est,
02/11/2009, O. Tostain & E. Ravet 4086 (CAY-304623 !) ; Sinnamary, Petit Saut,
environ du PK 24 sur la droite, bas fond, 16/02/2020, A. Sambin 1137 (HJBG
P-0276 !) ; Montsinery, Bagne des Annamites, forêt hydromorphe près de la
rivière Tonnegrande, 22/02/2020, A. Sambin & M. Aucourd 1140 (HJBG H-
0279 !).

Autre matériel examiné : Brésil, Belém, rive de la rivière Aura, 11/09/1961, J.
M. Pires 7839 (IAN-112419 !) ; Brésil, Amapa, Rio Haut Jari, petite crique
dans une forêt de basse altitude, alt. 380 m, 18/08/1993, J. J. De Granville, P.
Acevedo-Rodriguez, A. Boyer, L. Hollenberg & A. Joly 12363 (CAY-92483 !) ;
Guyana, dans un marais proche de la crique Koreai, 03/01/1924, D. H.
Linder 177 (GH-00102797 !) ; ligne WX-4, Matthew's Ridge, rivière Barima,
district nord ouest, 22/01/1955, B. Maguire & R. S. Cowan sn. (NY-4111053 !,
4111056 !) ; Suriname, Mts Bakhuis, concession BMS : zone 4, sud-ouest,
forêts inondables et forêts sur "flats", alt. 260 m, 30/09/2005, B. Bordenave, J. J.
De Granville, F. Van Troon & J. Behari-Ramdas 8068 (CAY-180015 ! & BBS) ;

                     Le genre Palmorchis en Guyane – Sambin et al.
Trinidad, route Arima-Blanchisseuse, alt. 900 m, 03/07/1962, M. B. Kalloo B
1135 (NY! 04111050 !).

  Fig. 5 : planche des espèces de Palmorchis présentes en Guyane
P. pabstii, A : plante & B : fleurs – P. pubescens, C : plante & D : fleur vue de face et vue latérale ;
                                 P. pubescens var. brevilobata, E : fleur
           [Photos A, B & D, Aurélien Sambin – C, Marie Aucourd – E, Marine Perrier]

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Selon le matériel guyanais : plante robuste, jusqu’à 150 cm de hauteur,
cespiteuse ; tige simple, 20-40 cm de longueur et 7-12 mm de diamètre,
dressée ; entre-nœuds jusqu’à 5,5 cm de longueur ; feuilles pétiolées, 3 à
11, disposées sur la moitié supérieure de la tige, 30-80 x 4-9 cm,
elliptiques à elliptiques lancéolées, aigües, le plus souvent acuminées,
avec 7 ou 9 nervures, les 3 nervures médianes plus proéminentes que
les latérales, pétiole 5,5-30 cm de longueur ; inflorescence 6-22 cm de
longueur, axillaire, plus rarement basale, ou les deux, rarement ramifiée,
pédoncule 2-12 cm de longueur, racème 3-12 cm de longueur, jusqu’à 12
fleurs environ, ouvertes successivement ; tépales crèmes jaunâtres ou
blanc gris-jaunâtre, sépales pubescents sur la surface adaxiale, avec 7
nervures, pétales microscopiquement pubescents à la base sur la surface
abaxiale, avec 5 nervures, labelle blanc ou crème, à blanc-jaunâtre avec
parfois quelques lignes pourpres discrètes longitudinales sur les lobes
latéraux et le disque ; bractées florales 17,5-20 x 6-9 mm, ovales,
lancéolées, à étroitement ovales, lancéolées, aigües à sub-acuminées,
concaves, plus ou moins pubescentes des deux côtés ; ovaire pédicellé
11-16 x 1,5-2 mm, crème, lisse, densément pubescent ; sépale dorsal 25-
33 x 5-7 mm, linéaire, lancéolé, aigu ; sépales latéraux 25-33 x 4,5-7,5
mm, obliquement linéaires, lancéolés, aigus ; pétales 25-33 x 4-7 mm,
lancéolés, atténués à la base, aigus à l’apex, parfois sub-falciformes ;
labelle 23-30 x 12-23 mm, adné à la base de la colonne sur environ un
quart de sa longueur, largement obovale dans sa forme générale, trilobé,
base ligulée, plus ou moins densément pubescente, partie médiane
jusqu’au sommet recouverte plus ou moins et densément de longs poils
blancs, surface adaxiale glabre, lobes latéraux 5-7 x 11,5-19,5 mm,
dressés, obliquement triangulaires, sub-falciformes, obtus, apex fléchi
vers l’extérieur, les sommets divergents, marge irrégulière et légèrement
crispée, lobe médian 5-9 x 10-13,5 mm, plus large que long, arrondi,
émarginé, parfois microscopiquement apiculé, lobules 4-8,5 x 5-7 mm,
sub-orbiculaires, fléchis vers le bas, marge irrégulière et légèrement

                   Le genre Palmorchis en Guyane – Sambin et al.
crispée ; cal en forme de quille, avec trois veines médianes surépaissies,
fusionnées à la base, puis légèrement divergente, s’étalant du milieu des
lobes latéraux jusqu’à la base du lobe médian, veine médiane
brusquement réduite et se prolongeant discrètement jusqu’au milieu ou
jusqu’à l’apex du lobe médian ; colonne 15-19 x 2-3 mm, légèrement
sigmoïde, pubescente ; clinandre avec deux dents latérales et tridenté à
l’apex ; fruit 40 x 10 mm, cylindrique, brun. (Fig. 5 C, D & 6).

                           Fig. 6 : Palmorchis pubescens
A : bractée florale – B : périanthe – C : coupe transversale du cal en partie médiane du disque –
                                            D : gynostème
                           [Dessin Marie Aucourd, HJBG P-0276 (2020)]

                                               61
Note : dans leur révision récente, Szlachetko et al. (2018) comparaient
Palmorchis pubescens à Palmorchis prospectorum et indiquaient que les deux
plantes étaient très proches sinon conspécifiques. Veyret (1978) fit la
description de Palmorchis prospectorum sur la base d’une seule plante
guyanaise et séparait cette dernière de P. pubescens par la taille plus grande
de ses fleurs d’environ un tiers, un labelle plus large, des lobes latéraux du
labelle triangulaires obtus (versus "oblongs"), un lobe médian plus large que
long, arrondi, émarginé, et ne chevauchant pas, à sa base, les extrémités des
lobes latéraux. Dans sa description, Barbosa Rodrigues (1877) décrivait les
lobes latéraux du labelle "semi-lancéolés" ce qui est bien différent de
"oblongs". Bien que les illustrations respectives de Barbosa Rodrigues et de
Veyret soient difficilement comparables au niveau des lobes latéraux,
puisque l'un représente le labelle aplati, l'autre en position naturelle,
l'interpolation du dessin de J. Lemeux dans la description de Veyret, à celui
de Barbosa Rodrigues, montre que les formes des deux taxons sont bel et
bien identiques. Les deux plantes possèdent un labelle obovale dans sa
forme générale, trilobé, avec des lobes latéraux obliquement triangulaires,
obtus, un lobe médian plus large que long, arrondi, émarginé à l’apex, ne
chevauchant pas, ou à peine, à sa base, les extrémités des lobes latéraux et
un cal en forme de quille, constitué de 3 veines surépaissies, situé à la base
des lobes latéraux et se prolongeant jusqu’à la base du lobe médian.
Sur le plan métrique, les segments floraux des deux taxons possèdent des
valeurs légèrement distinctes et plus ou moins significatives. En dépit du
fait que dans les descriptions respectives de Barbosa Rodrigues ou de
Veyret il n’y a aucune notion de variabilité, on peut noter que les tépales et
le labelle de P. pubescens sont plus petits, à peine moins larges, à moins
large pour le labelle, que ceux de P. prospectorum. Les nombreuses
observations que nous avons faites ces dernières années sur le terrain ont
montré que P. pubescens possède en réalité une grande variabilité métrique.
Nous présentons dans le tableau 4 les distinctions métriques des segments
floraux de P. prospectorum et de P. pubescens (sur la base des protologues) et
de deux spécimens observés in situ.

                    Le genre Palmorchis en Guyane – Sambin et al.
Tableau 4. Comparaison de P. prospectorum, P. pubescens, de A.
Sambin & M. Aucourd 1140 et de A. Sambin 1137

               P. prospectorum    P. pubescens    A. Sambin & M. A. Sambin 1137
                                                   Aucourd 1140
Ovaire         16 x 2 mm         13 x 2 mm        14,5 x 2 mm    abimé
pédicellé
S. dorsal      33 x 7 mm         27 x 6 mm        abimé           27,5 x 5 mm
S. latéraux    33 x 7 mm         27,5 x 6,5 mm    31 x 6 mm       25 x 5 mm
Pétales        33 x 6 mm         27,5 x 7 mm      abimé           25 x 4 mm
Labelle        29 x 22,5-23 mm   25 x 16 mm       27 x 19 mm      25 x 19 mm
Lobe           7 x 17 mm         6 x 15 mm        5,5 x 19,5 mm   6 x 16,5 mm
latéraux
Lobe           8,5 x 13 mm       7 x 10 mm        7,5 x 11 mm     5 x 11 mm
médian
Colonne        19 x 2 mm         19 x 2 mm        16,5 x 2 mm     16 x 3 mm

Nous ajoutons à ce tableau la planche (Fig. 7) d’un spécimen originaire du
Guyana, conservé à AMES et que nous confirmons comme un représentant
de P. pubescens. Outre le fait que la plante soit bien un représentant de ce
dernier, le dessin du labelle proposé sur la planche, totalement compatible
avec la description et l’illustration de Barbosa Rodrigues, renforce, un peu
plus encore, la variabilité métrique de cette espèce. En conséquence, P.
prospectorum étant identique en forme et ayant clairement des distinctions
métriques insuffisantes pour être considéré comme une bonne espèce nous
le plaçons dans la synonymie de P. pubescens.

Distribution géographique : nous confirmons la présence de cette espèce au
Brésil (Pará et Amapa), au Guyana, en Guyane, au Suriname, et sur l’île de
Trinidad.

Durant cette étude, nous avons découvert une plante très proche de P.
pubescens mais qui se distingue par un labelle très différent. La plante est ici
décrite en tant que variété et comparée à la variété type puis aux espèces les
plus proches P. maguirrei, P. carlos-parrae et P. dressleriana.

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Fig. 7 : Palmorchis pubescens
[Spécimen D. H. Linder 177 (GH-102797), avec l'aimable autorisation du directeur de l'herbier
                                de l'Université Harvard]

                       Le genre Palmorchis en Guyane – Sambin et al.
F - Palmorchis pubescens var. brevilobata Sambin, Aucourd &
Chiron var. nov.
Type: Guyane, Sinnamary, Petit Saut, forêt haute en bordure de rivière,
06/03/2017, A. Sambin & G. Chiron 1030 (holotype : CAY).
Paratype : Montsinery, Bagne des Annamites, forêt hydromorphe près de la
rivière Tonnegrande, 22/02/2020, A. Sambin, M. Aucourd 1138 (HJBG H-
0277 !).

Autres matériels guyanais : Sinnamary, Petit Saut, forêt de bas fond,
06/01/2013, Marine Perrier sn. (HJBG P-0280 !).

Etymologie : Le nom fait référence au lobe médian du labelle plus court
que celui de P. pubescens.

Haec varietas typica varietate Palmorchidis pubescentis similis est sed labelli lobo
mediano breviore indivisoque, lobis lateralibus falciformibus acutisque, differt.

Aspect végétatif, ovaire pédicellé et colonne identique à P. pubescens ; sépale
dorsal 28-33 x 5-5,5 mm, linéaire, lancéolé, aigu ; sépales latéraux 27,5-
32,5 x 4-6 mm, obliquement linéaires, lancéolés, aigus ; pétales 27,5-32 x 4-
4,5 mm, lancéolés, atténués à la base, aigus à l’apex, microscopiquement
pubescents à la base sur la surface abaxiale ; labelle 25 x 15-17,5 mm, trilobé,
lobes latéraux 4,5 x 18-20,5 mm (versus 5-7 x 11,5-19,5 mm), étroitement
falciformes, aigus (versus obliquement triangulaires, obtus), l’apex au même
niveau ou dépassant nettement l’apex du lobe médian (versus lobe médian
proéminent), lobe médian 2,5-4 x 5-9 mm (versus 5-9 x 10-13,5 mm), unilobé
(versus bilobé, émarginé), arrondi ; cal constitué de 3 veines médianes
surépaissies, parallèles et s’étalant de la partie médiane du disque jusqu’à
la base du lobe médian (versus en forme de quille, s’étalant de la base du
labelle jusqu’à la base du lobe médian) ; colonne 17,5 x 1-2 mm, (versus 2-3
mm de large). (Fig. 5 E ; 8 I & II).

Cette variété est proche de P. maguirrei par sa hauteur et le diamètre de ses
tiges, la forme et la taille de ses feuilles, ses inflorescences axillaires, ses
bractées plus ou moins pubescentes et par son lobe médian du labelle
unilobé. Elle se distingue par un sépale dorsal aigu à l’apex (versus
acuminé), des pétales microscopiquement pubescents à la base sur la
surface abaxiale (versus glabres), un labelle au moins de 15 mm de largeur

                                         65
(versus 4 mm), un lobe médian arrondi (versus acuminé) et un cal constitué
de 3 veines médianes surépaissies parallèles (versus une veine). P. carlos-
parrae et P. dressleriana sont deux plantes robustes proches de notre nouvelle
variété, mais qui se détachent rapidement par des inflorescences terminales
(versus axillaires ou basales ou les deux). La première espèce possède des
inflorescences en panicule (versus racème simple rarement ramifié), des
bractées florales d’au moins 30 mm de longueur (versus jusqu’à 20 mm) et
un labelle glabre (versus pubescent). La seconde espèce possède un labelle
jusqu’à 7 mm de largeur (versus au moins 15 mm) et un lobe médian
nettement plus long que large (versus plus large que long).

             Fig. 8 : Palmorchis pubescens var. brevilobata
I) A : inflorescence – B : bractée florale – C : périanthe – D : colonne ; II) A : bractée florale – B :
                                               périanthe
           [Dessin I : Guy R. Chiron (2017) ; II : Marie Aucourd (2020). D’après le type]

                          Le genre Palmorchis en Guyane – Sambin et al.
Présence en Guyane et écologie (Fig. 9) : cette variété, endémique de
Guyane, pousse sur la bande littorale et a été observée dans les forêts
hydromorphes de 10 à 60 mètres d’altitude. Elle vit souvent en sympatrie
avec la variété type, Geonoma oldemanii De Granville (1974 : 553) et Bactris
nancibaensis De Granville (2007 : 354).

    Fig. 9 : distribution géographique de P. pubescens var.
                                brevilobata

                                      67
Clé d'identification des espèces citées pour la Guyane
1. plante robuste, tige de 5 à 12 mm de diamètre, feuille au moins de 35 cm
de longueur, bractée plus ou moins pubescente, racème plus ou moins
pileux....................................................................................................................... 2
1a. plante frêle, tige de 2 à 5 mm de diamètre, feuille jusqu’à 28 cm de
longueur, bractée glabre, racème glabre............................................................. 4

2. lobe médian du labelle émarginé ................................................ P. pubescens
2a. lobe médian du labelle unilobé .....................................................................3

3. sépale dorsal acuminé, pétales glabres, labelle jusqu’à 4 mm de largeur,
lobe médian ligulé aigu, sub-acuminé, disque orné d'une seule veine
.............................................................................................................. P. maguirrei
3a sépale dorsal aigu, pétales pubescents à la base sur la surface abaxiale,
labelle au moins de 15 mm de largeur, lobe médian arrondi, disque orné de
3 veines.................................................................. P. pubescens var. brevilobata

4. lobe médian du labelle linéaire, rétus et obtus à l’apex .......... P. guianensis
4a. lobe médian du labelle triangulaire, aigu .................................................... 5

5. tige jusqu’à 24 cm de hauteur, feuille jusqu’à 5 nervures, cal du labelle
constitué de 2 veines surépaissies à l’apex du disque ...................... P. pabstii
5a. tige au moins de 30 cm de hauteur, feuille avec au moins 7 nervures, cal
du labelle sub-quadrangulaire en partie médiane du disque ....... P. lobulata

Conclusion
Notre étude sur le matériel guyanais disponible a montré qu’il n’y avait
aucun témoin de la présence en Guyane de P. guianensis, P. lobulata et P.
maguirrei. L’espèce P. veyretae, originaire du Guyana, a été rangée dans la
synonymie de P. pabstii. La comparaison des protologues de P. pubescens et
de P. prospectorum avec le matériel d’herbier disponible et les plantes
trouvées sur le terrain nous a incités à ranger ce dernier dans la synonymie
du premier. La présence en Guyane de deux taxons, P. pubescens et P. pabstii,
a été confirmée. Des plantes de P. pubescens, se distinguant par un labelle
très différent, et ne rentrant pas dans la variabilité naturelle du taxon, sont
proposées comme une variété de ce dernier.

                                 Le genre Palmorchis en Guyane – Sambin et al.
Remerciements
Les auteurs remercient l’association Trésor pour avoir autorisé le second
auteur à prélever quelques échantillons floraux sur le site protégé du Bagne
des Annamites.

Références
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                    Le genre Palmorchis en Guyane – Sambin et al.
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