Se réinstaller après une relocalisation résidentielle involontaire : entre appréciation de son nouveau milieu et deuil de l'ancien Finding a New ...
←
→
Transcription du contenu de la page
Si votre navigateur ne rend pas la page correctement, lisez s'il vous plaît le contenu de la page ci-dessous
Document generated on 08/31/2021 8:55 p.m. Lien social et Politiques Se réinstaller après une relocalisation résidentielle involontaire : entre appréciation de son nouveau milieu et deuil de l’ancien Finding a New Home After an Involuntary Residential Relocation: Between Appreciating a New Neighbourhood and Grieving for the Old One Marie-Pier Bresse, Andrée Fortin and Carole Després Le logement et l’habitat : enjeux politiques et sociaux Article abstract Number 63, printemps 2010 Frequently, when major projects are carried out, many people are forced out of their homes. The psychological and social impacts of these forced moves have URI: https://id.erudit.org/iderudit/044155ar rarely been documented. In this paper, we analyse the process of finding a new DOI: https://doi.org/10.7202/044155ar home after an involuntary residential relocation, based on the experiences of homeowners relocated as a result of the rebuilding of Quebec’s Highway 175. Following a description of the home acquisition process, we examine the See table of contents grieving, characterized by solitude, that relocated people go through. We then take a look at the criteria that guide them in choosing a new home and their appreciation of it. The experience of relocation seems to be connected to age Publisher(s) and what a home means; the elderly and young couples appear to be particularly vulnerable. Lien social et Politiques ISSN 1204-3206 (print) 1703-9665 (digital) Explore this journal Cite this article Bresse, M.-P., Fortin, A. & Després, C. (2010). Se réinstaller après une relocalisation résidentielle involontaire : entre appréciation de son nouveau milieu et deuil de l’ancien. Lien social et Politiques, (63), 133–141. https://doi.org/10.7202/044155ar Tous droits réservés © Lien social et Politiques, 2010 This document is protected by copyright law. Use of the services of Érudit (including reproduction) is subject to its terms and conditions, which can be viewed online. https://apropos.erudit.org/en/users/policy-on-use/ This article is disseminated and preserved by Érudit. Érudit is a non-profit inter-university consortium of the Université de Montréal, Université Laval, and the Université du Québec à Montréal. Its mission is to promote and disseminate research. https://www.erudit.org/en/
LSP 63-17 25/06/10 14:06 Page 133 Se réinstaller après une relocalisation résidentielle involontaire : entre appréciation de son nouveau milieu et deuil de l’ancien Marie-Pier Bresse, Andrée Fortin, Carole Després Au Québec, dans les prochaines d’études examinant les impacts études s’intéressant à la relocali- années, des centaines de per- sociaux sont réalisées par des sation résidentielle involontaire sonnes seront contraintes de quit- firmes privées pour des comman- causée par des projets routiers ter leur domicile pour faire place à ditaires précis qui n’en favorisent sont rares. L’enquête la plus com- des grands projets de toutes pas la publication. plète à ce sujet est probablement sortes. On peut penser, par exem- celle de Cavaillé (1999), qui a étu- Ainsi, les écrits scientifiques dié l’expérience de l’expropria- ple, à des aménagements routiers sur l’expérience des personnes tion pour l’aménagement de comme la reconstruction du com- vivant une relocalisation résiden- l’autoroute A20 en milieu rural plexe Turcot à Montréal, ou à des tielle involontaire (souvent appe- français, entre Brive et Montau- activités minières, comme la mine lée expropriation par les personnes ban. Dans cette étude, Cavaillé d’Osisko Mining à Malartic. concernées) sont peu nombreux. conçoit les rapports à l’espace Malgré l’ampleur de ces projets, Vivre la perte de son foyer est comme une institution sociale et on connaît assez peu les impacts pourtant un événement difficile montre que l’expropriation remet psychologiques et sociaux des pour plusieurs (Lev-Wiesel, 1998 ; † en cause trois relations foncières : † déménagements forcés (Lemieux, Dal Santo et Leclerc, 1993), et son la propriété, la patrimonialité et 2007). En effet, bien que les analyse en révèle beaucoup sur ce l’autochtonéité (l’appartenance à études d’impact sur l’environne- que représente le chez-soi, des un territoire et à une communauté ment soient fréquentes (au Qué- points de vue social, affectif et locale qui participe de l’identité bec, elles sont requises par la Loi symbolique. Les écrits recensés d’un individu). sur la qualité de l’environnement portent sur la relocalisation rési- L.R.Q., c.Q-2), les impacts sur les dentielle involontaire à la suite de Nous avons examiné toutes les humains, et plus particulièrement changements politiques, d’opéra- étapes de la relocalisation rési- les impacts sociaux, sont générale- tions de revitalisation urbaine, de dentielle involontaire. Nous pro- ment peu étudiés (Burdge, cité par désastres naturels de même que le posons dans le présent article une Lavallée et André, 2005 :1, Gagnon, † départ forcé de personnes âgées analyse de la réinstallation dans 1994 : 7). De plus, bon nombre † vers un milieu institutionnel. Les une nouvelle demeure à partir du Lien social et Politiques, 63, Le logement et l’habitat : enjeux politiques et sociaux. Printemps 2010, pages 133 à 141.
LSP 63-17 25/06/10 14:06 Page 134 LIEN SOCIAL ET POLITIQUES, 63 relie la ville de Québec et la conclure une entente d’acquisi- région du Saguenay–Lac-St-Jean. tion. Dans ce cas, il s’agit aussi Se réinstaller après une relocalisation résidentielle involontaire : Le réaménagement de cette route d’une acquisition de gré à gré. Si, entre appréciation de son nouveau milieu a entraîné l’acquisition de 83 rési- au bout d’un certain temps, il n’y a et deuil de l’ancien dences par le ministère des Trans- pas d’entente possible entre le ports (MTQ). Ces résidences sont MTQ et le propriétaire, le minis- situées dans la municipalité de tre peut déclencher le processus cantons unis de Stoneham-et- d’expropriation. Nous ne nous Tewkesbury, municipalité d’envi- attarderons toutefois pas à l’ac- ron 6 000 habitants au nord de quisition par expropriation puis- Québec. Le Groupe interdiscipli- que toutes les personnes que nous naire de recherche sur les ban- avons rencontrées dans le cadre 134 lieues (GIRBa), de l’Université de l’étude ont vécu un processus Laval, a été mandaté par le MTQ d’acquisition de gré à gré1. discours des personnes sur leur pour évaluer les impacts psycho- sociaux de ces relocalisations rési- Stratégie de recherche et portrait expérience. Nous exposerons en dentielles involontaires, afin de des répondants premier lieu le processus d’acqui- réaliser la condition 4 du Décret sition d’immeubles à des fins Afin de comprendre l’ensemble 1050-2005 du Gouvernement du publiques, afin de comprendre le de l’expérience de la relocalisation Québec. contexte entourant la relocalisa- résidentielle involontaire et son tion résidentielle involontaire, et la contexte, nous avons opté pour L’acquisition d’immeubles à des méthodologie de l’étude. En deu- l’étude de cas. Nous avons utilisé fins publiques xième lieu, nous aborderons le des données provenant de neuf2 cœur de notre propos, la réinstal- Lorsque le MTQ doit acquérir sources, représentant les points de lation ; d’abord en montrant la † un immeuble à des fins publiques, vue des différents acteurs concer- nature de l’attachement à sa pro- un représentant du ministère se nés et touchés. Toutefois, seules les priété chez les répondants, ensuite rend chez le propriétaire pour entrevues individuelles avec des faisant état des impacts du pro- l’informer des procédures d’ac- personnes relocalisées, les notes cessus d’acquisition et de la relo- quisition. Le représentant effectue d’entretien et les notes en cas de calisation, puis en présentant le à la même occasion un relevé du refus ont été analysées en lien avec processus de deuil vécu par plu- bien immobilier. Dans les semai- l’étape de la relocalisation. sieurs répondants, en traitant du nes qui suivent, généralement, le choix d’une nouvelle demeure et propriétaire reçoit une offre d’in- Nous avons réalisé quatorze de l’appréciation de celle-ci. En demnité de la part du ministère. entrevues semi-dirigées avec des conclusion, nous discuterons de Pour déterminer le montant de personnes qui ont fait l’expérience l’âge et du rapport au chez-soi, son indemnité, le MTQ vise à ce du processus d’acquisition de leur qui influencent l’expérience de la que le propriétaire puisse se relo- propriété et de la relocalisation réinstallation à la suite d’une ger dans des conditions similaires, résidentielle involontaire, dans le relocalisation résidentielle invo- c’est-à-dire ni meilleures, ni moins cadre du projet de réaménagement lontaire. bonnes. de la route 175 dans la municipalité de cantons unis de Stoneham-et- Contexte de l’étude Si le propriétaire accepte l’offre Tewkesbury. Le recrutement des et méthodologie du MTQ, une entente d’acquisi- personnes interviewées s’est fait en tion, dite de gré à gré, est signée et deux étapes. Dans un premier Les relocalisations résiden- un contrat notarié officialise la temps, des lettres d’annonce (une tielles involontaires auxquelles transaction. S’il la refuse, des du MTQ, une du GIRBa) décri- nous nous sommes intéressées ont négociations s’enclenchent entre vant le projet de recherche et la eu lieu dans le cadre du réaména- le MTQ et le propriétaire ou son participation souhaitée étaient gement de la route 175, laquelle représentant, dans le but de envoyées par le MTQ au fur et à
LSP 63-17 25/06/10 14:06 Page 135 mesure de la signature des enten- transcriptions à l’aide du logiciel La nature se manifeste dans le tes d’acquisition. Le MTQ trans- TAMSAnalyzer. discours des répondants de plu- mettait ensuite au GIRBa les sieurs façons. La plupart avaient un Bien que nous ayons prévu des coordonnées des personnes dont terrain en partie boisé, et certains entrevues individuelles, il est la résidence venait d’être acquise. avaient accès à un petit cours arrivé assez souvent qu’un autre Dans un deuxième temps, le d’eau. D’autres évoquent la pré- membre de la famille (conjoint, GIRBa contactait ces personnes sence d’animaux sauvages. Cette enfant) participe aussi à l’entre- par téléphone pour les inviter à proximité avec la nature autorisait vue. Nous avons rencontré deux participer à la recherche par le des loisirs directement sur leur ter- octogénaires, trois septuagénaires, biais d’une entrevue individuelle. rain pour plusieurs répondants. cinq personnes dans la cinquan- Dans les cas où la personne accep- Ces loisirs étaient très variés, de la taine, une dans la quarantaine et tait, un rendez-vous était fixé. randonnée à la pêche en passant trois trentenaires. Parmi les ména- Dans les cas où la personne refu- par la coupe de bois de chauffage 135 ges que nous avons rencontrés, sait, nous prenions en note les rai- et la motoneige. La proximité avec cinq sont composés de personnes sons de son refus et toute autre la nature faisait aussi en sorte que seules, cinq sont des couples, un information qu’elle voulait bien leur milieu apparaissait aux partici- est une famille avec un enfant partager avec nous sur sa situation pants comme bon pour leur santé, adulte et trois sont des familles vis-à-vis le projet de réaménage- comprenant au moins un enfant que ce soit à cause du peu de pol- ment de la route 175. Le MTQ a de moins de 18 ans. lution de l’eau ou de l’air, ou par le transmis au GIRBa les coordon- caractère relaxant et ressourçant nées de 42 ménages. De ce nombre, Certains répondants habitaient de l’environnement et du paysage. quatorze ont accepté l’entrevue, la maison qui a été acquise par le MTQ depuis quelques mois, dans Les personnes rencontrées ont seize ont refusé et douze n’ont pu toutes dit apprécier l’intimité qui être joints par téléphone. un cas, et d’autres depuis nombre d’années, jusqu’à plus de 40 ans. découle de cette proximité de la Les entrevues ont eu lieu du 2 Les répondants ont généralement nature. Cette intimité est souvent juillet 2007 au 7 octobre 2008. un faible niveau de scolarité, la synonyme de liberté : on peut faire † Elles se sont toutes déroulées au plupart ayant un diplôme d’études ce qu’on veut, quand on le veut, nouveau domicile des répondants. secondaires ou moins. Trois ont fait sans craindre de déranger les voi- La durée des entrevues a varié des études collégiales et un a un sins. Certaines profitaient même de entre une heure trente et quatre diplôme universitaire. Le revenu de cette liberté pour s’adonner à des heures, la plupart durant environ la plupart des ménages rencontrés activités que l’on ne peut se per- en entrevue était sous la médiane mettre de pratiquer qu’à la cam- deux heures. Les thèmes abordés québécoise3.Au moment de l’entre- pagne, comme élever des poules. étaient les suivants : 1) le passé et † les aspirations en matière de rési- vue, les répondants avaient tous emménagé dans leur nouvelle Les impacts du processus dence, 2) les activités et le mode demeure depuis une période d’acquisition et de la de vie, 3) les identités territoriales variant entre une semaine et trois relocalisation résidentielle et spatiales, 4) les réactions à l’an- nonce de la relocalisation et à son ans. Dès l’annonce du projet et durant déroulement, 5) le niveau de satis- le processus d’acquisition de leur Vivre à Stoneham : faction par rapport aux stratégies demeure, plusieurs répondants ont nature et intimité de communication du MTQ et au vécu du stress et un sentiment d’in- processus de négociation des Lorsqu’on leur demande ce certitude, liés notamment aux délais ententes d’acquisition, ainsi que qu’ils aimaient le plus de la pro- dans le processus d’acquisition et 6) les caractéristiques socioéco- priété qui a été acquise par le au lieu de la relocalisation. Ce nomiques du ménage. Chaque ministère, tous les répondants font stress et ce sentiment d’incertitude entretien était enregistré puis allusion à la proximité de la pourraient avoir engendré des transcrit. Par la suite, nous avons nature et à l’intimité que permet impacts sur la santé, les relations fait une analyse thématique des un grand terrain. familiales et les relations sociales.
LSP 63-17 25/06/10 14:06 Page 136 LIEN SOCIAL ET POLITIQUES, 63 Faire le deuil de sa maison puis ils ont bullé mon parterre et mes fleurs dans la cave. C’est pour Se réinstaller après une relocalisation Le fort attachement des répon- remplir le trou, parce que c’aurait résidentielle involontaire : entre appréciation de son nouveau milieu dants à leur maison a pu être pu être dangereux que quelqu’un et deuil de l’ancien observé à travers la façon dont plu- tombe dans la cave. Moi je dis que sieurs parlent de la perte de celle- c’est toutes des fleurs qui revien- ci. En effet, des personnes ont fait nent tous les ans, des tulipes et tout ça, ça a été brassé, peut-être qu’il référence à la mort d’un proche ou va y en avoir. Si les enfants veulent au deuil pour expliquer ce qu’elles m’emmener au printemps… (Octo- ressentaient face à cette perte ; il† génaire, personne seule) s’agit plus particulièrement des jeunes ménages et des personnes Les gens qui vivent un tel senti- âgées. Fried (1963) semble être le ment de perte ont eu recours à des 136 premier à avoir identifié le senti- stratégies pour faire face à ces sen- ment de deuil que plusieurs ressen- timents, pour vivre le deuil. Plu- Plusieurs personnes, quel que tent lorsqu’ils quittent un logis ou sieurs personnes ont raconté des soit leur âge, ont vu leur santé un quartier. Pour Fried, ce deuil rituels d’adieu, durant lesquels elles affectée par le processus d’acqui- peut prendre la forme de symp- revisitaient les endroits qu’elles sition et la relocalisation résiden- tômes de détresse psychologique, aimaient en prenant conscience tielle involontaire. Il s’agit dans la sociale et somatique, de sentiment que c’était la dernière fois. D’autres plupart des cas de problèmes d’ap- de colère et d’abandon de même ont pris des photos ou tourné des pétit ou de sommeil liés au stress. qu’une tendance à idéaliser le vidéos juste avant de partir. Quelques personnes qui avaient milieu quitté (Fried, 1963 cité par À la fin, quand j’ai vraiment fait une santé déjà fragile ou une mala- Heller, 1982). Cavaillé (1999 : 90) a † mon deuil, je savais que je m’en die ont vu leur état empirer. elle aussi relevé ce processus de allais et j’ai fait tous mes anciens D’autres croient que le processus deuil chez les expropriés français, sentiers que j’étais habituée de d’acquisition et la relocalisation qui est également observé dans des faire, je saluais et je remerciais ont entraîné de graves problèmes récits autobiographiques de per- pour les années que cet environne- sonnes relocalisées (Hardy, 1975 ; ment-là m’avait donné, j’ai fait mes de santé. † Payen, 2007). adieux. Je n’avais pas le choix, il fal- Les impacts sur les relations lait que je parte en paix, j’avais trop Parmi les personnes que nous souffert. C’était trop. (Trentenaire, familiales sont aussi importants ; † avons rencontrées, quelques-unes personne seule avec enfants) au total, cinq couples ont vécu des difficultés et quatre se sont sépa- ont clairement dit avoir vécu un Il y a aussi des gens qui revien- processus de deuil, tandis que nent souvent à Stoneham, parce rés durant le processus d’acquisi- d’autres ont utilisé des images qui qu’ils y ont un chalet ou un ter- tion. Il s’agit essentiellement de évoquent la perte et le deuil. Une rain, ou encore pour fréquenter jeunes ménages. Certains enfants personne relocalisée, à qui une des gens ou des commerces ; ont aussi vécu des difficultés liées † ancienne voisine a raconté la même si plusieurs disent par au stress que vivaient leurs démolition de sa maison, croit que ailleurs aimer leur nouvelle rési- parents ou à la relocalisation. Les ses fleurs repousseront à l’empla- personnes âgées, et particulière- dence, ils reviennent à Stoneham cement de sa maison, à la manière comme en transition entre leur ment celles qui vivaient dans leur des fleurs sur une tombe. maison depuis de nombreuses ancien et leur nouveau milieu. années, ont vécu des impacts sur C’est mon autre voisine, elle m’a appelée et elle n’osait pas m’en La solitude des personnes les relations sociales ; elles avaient † parler. […] La pelle mécanique a relocalisées plusieurs amis et connaissances à levé sur la couverture, elle a pesé et Stoneham et ont de la difficulté à ça a tout descendu dans la cave. Ce Une des caractéristiques du nouer des relations dans leur nou- n’est pas long, eux autres, démolir ! † deuil de sa maison à la suite d’une veau milieu. Elle a dit qu’ils ont pris un bull, relocalisation résidentielle invo-
LSP 63-17 25/06/10 14:06 Page 137 lontaire semble être la solitude une situation de relocalisation vieux, mettons qu’il arrive quelque dans laquelle il est vécu. Cette résidentielle involontaire. Il semble chose, ici je peux aller cogner à solitude a aussi été remarquée par y avoir une représentation, assez côté. Mais là-bas… (Quinquagé- répandue dans la population, vou- naire, en couple) Cavaillé (1999 : 110) ; toutefois, il † † s’agissait alors d’une « solitude † lant que les personnes relocalisées Bien que cette motivation soit civique », c’est-à-dire que les expro- † soient généreusement dédomma- présente chez les personnes priés se sentent « abandonnés » † † gées et qu’elles ne devraient pas vieillissantes, elle ne se retrouve par l’État français. À Stoneham, la se plaindre. pas chez les plus âgées. Deux de solitude est plutôt ressentie en R. Mais on passe pour quelqu’un ces répondants âgés ont réfléchi à lien avec les proches et la commu- qui essaie de « faire la passe », tou- † † leur choix résidentiel au moment nauté. jours. de la relocalisation en explorant plusieurs options, dont les condomi- Les répondants ont pour la plu- I. Qui vous voit comme ça ? † 137 niums, qui requièrent moins d’en- part confié ce qu’ils vivaient à des R. Le ministère, la population en tretien qu’une maison détachée, et proches. Pour plusieurs, il s’agissait général, tout le monde qui me les résidences pour personnes seulement de décrire la situation, parle : « ah, tu es exproprié, wow, tu † † âgées. L’un a choisi d’acheter une de « donner des nouvelles ». Ils ne † † vas faire la passe ! » Il y a de mes † † autre maison détachée parce qu’il sentaient pas nécessairement le chums qui savent comment j’ai eu aime entretenir une maison et tra- besoin de parler de leurs senti- et ils savent comment j’ai payé, et ils pensent que ça a été payant. vailler dehors. Une autre partici- ments, soit parce qu’ils voyaient la (Quadragénaire, personne seule) pante aurait aimé faire la même relocalisation de manière positive, chose pour les mêmes raisons. Un soit par pudeur ou par crainte Cette représentation semble homme rencontré, quant à lui, ne d’ennuyer les autres. Parmi ceux bien ancrée et est peut-être ali- voulait pas non plus vivre dans un qui ont parlé de leurs sentiments, mentée, dans le cas du réaménage- logement ou un condo, et la possi- plusieurs se sont sentis incompris ment de la route 175, par le bilité de s’occuper des travaux par leurs proches. Ceux-ci les discours de certains journalistes d’entretien a été une de ses moti- écoutaient, mais sans vraiment sai- ou animateurs de radio. En effec- vations à s’installer dans la maison sir leur désarroi. Ces répondants tuant une revue de presse, nous de sa conjointe. En fait, l’impor- ont eu l’impression que leurs avons remarqué des commen- tance de vivre dans une maison confidents n’accordaient pas beau- taires dénigrant les propriétaires détachée se retrouve beaucoup coup d’importance à l’attachement touchés. dans le discours des participants. qu’ils avaient à leur propriété, Plusieurs ont fait état de leurs qu’ils évacuaient l’aspect senti- Choisir une nouvelle demeure craintes de se retrouver dans un mental de la perte de la maison. Les raisons qui ont motivé le logement. Les proches tentaient de réconfor- ter les personnes touchées en leur choix de leur nouvelle résidence J’aurais pu aller rester au condo. pour les répondants sont variées. Ça ne me fait rien d’y aller en parlant de l’indemnité qu’ils allaient Cinq ménages voulaient se rap- visite, mais rester là… Tu sais, un recevoir. procher de la ville, être moins iso- condo, tu manges, tu dors, tu t’assis, Eux [les proches], la seule affaire lés. Il s’agit de couples retraités, il n’y a pas d’autres choses que ça à qu’ils voyaient, c’est qu’on allait qui veulent se sentir plus en sécu- faire. Un condo, il y a la clarté rien avoir de l’argent de ça. Tout le rité ou accéder plus facilement que d’un bord, l’autre bord il y a un monde nous disait ça ! Mais là, † aux commerces et aux services de voisin, en arrière c’est un passage, il comment veux-tu être compris ? † santé. n’y a rien. Tu ne vois rien qu’en Heille ! Ta mère est morte, ne † avant, comme un cheval avec des pleure pas, tu vas hériter ! (Quadra- † Parce que peut-être qu’on com- œillères. Moi, un condo c’est ma génaire, en couple) mençait à trouver ça rough un peu mort. […] Et m’en aller dans une là-bas, on avait quand même une maison de vieux, je suis encore trop Plusieurs personnes ont fait bonne montée, on n’était pas sur le alerte. C’est beau une maison de allusion au regard que portent les bord de la route. Et là, on était vieux mais. […] Les résidences ça a autres sur les personnes vivant plus loin des voisins, on est plus l’air à être beau, ils nous mettent ça
LSP 63-17 25/06/10 14:06 Page 138 LIEN SOCIAL ET POLITIQUES, 63 L’hiver, ce n’était pas un cadeau frent de la proximité des voisins, tout le temps, c’est presque une du bruit et de l’éloignement de la Se réinstaller après une relocalisation demi-heure de route, le voyage- résidentielle involontaire : nature. L’une appréciait beau- entre appréciation de son nouveau milieu ment. Tandis qu’ici, c’est quinze coup les avantages d’avoir un et deuil de l’ancien minutes, et quand tu veux aller à grand terrain à la campagne. Elle l’épicerie, tu y vas à pied, pas besoin de faire partir le camion. trouve son logement trop petit, Là-bas, il fallait s’en aller au village. « dans le béton » et elle « manque † † † (Quinquagénaire, en couple) d’air ». L’autre aimait entretenir † sa maison et faire des travaux. Ne L’autre, un couple, est content pouvant plus faire cela, en appar- d’avoir trouvé une propriété qui tement, elle cherche constam- n’a pas les inconvénients de son ment à se distraire. 138 ancienne résidence. De plus, l’homme dispose maintenant d’un Parce que le temps que j’étais chez garage, chose dont il rêvait depuis nous, c’était moins pire, parce que beau, c’est un bon vendeur. Oublie j’avais de quoi à faire. Ici, je ne fais longtemps. Ils trouvent aussi que pas, dans ces affaires là, c’est assez rien que regarder la télé, et ce n’est les gens dans leur nouveau quar- pas long faire le tour, et après ça il dispendieux, et bien des fois tu tier sont accueillants et qu’ils n’y a plus rien à faire. Je bricolais peux sortir dehors mais fais atten- tion pour ne pas dépasser le gazon. prennent soin de leur environ- dans la maison, et ici il faut quasi- Ah non, je suis encore trop actif nement. Ces propos rejoignent ment demander la permission pour pour ça moi. […] Alors tant que je l’analyse de Heller (1982), selon mettre un clou. J’ai trouvé ça dur. vais être autonome. Et j’aime ça laquelle les caractéristiques du (Octogénaire, personne seule) encore beaucoup, bardasser dehors. nouvel environnement influen- Deux ménages trouvent que (Octogénaire, personne seule) cent l’ajustement à celui-ci. leur nouvelle résidence, dans tous Deux jeunes ménages se sont Plusieurs ménages sont ambiva- ses aspects, n’est pas à la hauteur relocalisés à Stoneham et cher- lents en ce qui concerne leur nou- de leur ancienne. Un homme, qui chaient spécifiquement une nou- veau milieu : bien qu’ils apprécient † a acheté la résidence secondaire velle résidence dans cette munici- certaines choses, des aspects de d’un membre de sa famille, trouve palité ; ils voulaient soit ne pas † leur ancien milieu leur manquent. que l’endroit est trop petit et ne trop bouleverser leur mode de vie, Ils voient des avantages et des correspond pas à ses goûts. Un en conservant la même garderie inconvénients et tentent de s’adap- couple, pour sa part, a dû faire pour leurs enfants par exemple, ou ter. La plupart trouvent leur nou- beaucoup de compromis, ne réus- encore essayer de retrouver un velle résidence plus grande et plus sissant pas à trouver une propriété environnement de tranquillité et confortable, mais le terrain trop semblable à celle qu’il avait ; il a † de nature. petit et ils s’ennuient de la nature. dû faire beaucoup de rénovations pour améliorer sa maison et faire Appréciation de la nouvelle J’aime ça, on a changé complète- une croix sur plusieurs rêves. demeure ment de grandeur de maison. […] Ici, c’est le double au moins, si ce Plusieurs ont fait des travaux de Lorsqu’elles parlent de leur n’est pas plus. Sauf que je m’ennuie rénovation ou d’entretien dans nouveau milieu, les personnes de mon environnement. Je trouve leur nouvelle résidence. Presque rencontrées le font toujours en le ça difficile. J’ai de la misère à me tous ont, du moins, aménagé et sentir chez nous et tu vois, ça va comparant à leur ancienne rési- décoré l’espace. Malgré cela, ils ne faire un an. Bien bien de la misère. dence. Deux ménages sont très se sont pas tout à fait approprié (Quinquagénaire, en couple) positifs par rapport à leur nou- leur nouvelle maison. Le fait de velle propriété. L’un dit avoir Cinq ménages n’apprécient pas comparer systématiquement son beaucoup amélioré ses conditions leur nouvelle résidence. C’est le nouveau milieu et son ancien, de d’habitation et vivre maintenant cas des deux personnes qui habi- même que l’ambivalence de plu- dans une maison « coup de cœur », † † taient dans un logement au sieurs ménages quant à l’apprécia- à proximité des services. moment de l’entrevue. Elles souf- tion de leur nouvelle demeure
LSP 63-17 25/06/10 14:06 Page 139 semble indiquer que plusieurs per- çoires. (Trentenaire, personne seule maison représentait leur histoire sonnes rencontrées sont encore en avec enfants) familiale et, souvent, un investis- transition vers une appropriation Pour les jeunes ménages, l’idéal sement important. Deux per- et une appréciation de leur nou- était de se réinstaller dans la sonnes âgées rencontrées avaient veau milieu. Toutefois, notons que même municipalité afin de profi- bâti leur maison. Les autres y les jeunes ménages et les per- ter du même environnement et de avaient fait, au fil du temps, des sonnes âgées sont ceux qui appré- ne pas trop bousculer les habi- améliorations importantes. cient le moins leur nouvelle tudes de la famille. Certains l’ont La valeur que ça peut avoir… Si résidence. fait, mais d’autres n’ont pu le faire c’était une affaire que j’avais ache- à cause de contraintes budgé- tée toute faite, ce n’est pas grave ! † Âge, rapport au chez-soi et taires. Ces derniers n’apprécient Ça se revend et on en achète un expérience de la réinstallation pas leur nouvelle résidence. autre et ça finit là ! Mais là, ça n’a † pas été fait avec de l’argent, ça a 139 À Stoneham, l’expérience de la Les jeunes retraités — dans la été fait avec de la sueur. Ça a été réinstallation semble différente cinquantaine ou la soixantaine et fait à la sueur de mon front, et selon l’âge et le rapport au chez- vivant en couple — question- sacrifier des vacances, des fins de naient leur choix résidentiel. Ce semaine, des journées de fête, tout soi du ménage. En effet, selon leur questionnement n’était pas néces- passait là-dessus. Pour eux autres, âge, les personnes et les familles ça ne vaut rien, et pour moi ça vaut n’avaient pas toutes la même sairement fait de façon explicite. tout. (Octogénaire, seul) manière de considérer leur chez- En effet, lorsqu’on leur posait la question, tous les répondants ont Les personnes âgées font diffi- soi. dit n’avoir jamais pensé quitter la cilement le deuil de leur maison et Les jeunes ménages (dans la demeure qui a été acquise par le de ce qu’elle représente de leur trentaine et la quarantaine, majo- MTQ. Toutefois, tout au long de passé. En choisissant une nouvelle ritairement avec des enfants à la l’entrevue, les jeunes retraités ont demeure, elles ont cherché à se maison) ont, pour la plupart, vécu évoqué une remise en question de reloger dans une maison détachée, assez difficilement la perte de leur leur choix : par exemple, certains † dans le but de continuer à faire des maison. Pour ceux-ci, la maison regardaient les maisons à vendre travaux d’entretien et de demeu- et d’autres essayaient de con- rer actives. L’une a toutefois dû représentait un élément essentiel vaincre leur conjoint de déména- déménager dans un appartement. de leurs projets : lorsqu’ils se pro- † ger. Pour les jeunes retraités, la Les personnes âgées rencontrées jetaient l’avenir, ils le faisaient en relocalisation résidentielle invo- n’apprécient pas leur nouvelle lien avec leur maison. Ils avaient lontaire, bien qu’elle n’ait pas demeure, ou, au mieux, la quali- trouvé un milieu qui leur conve- nécessairement été un processus fient de « correcte ». † † nait et voulaient y demeurer. agréable et qu’elle ait quelquefois On se voyait grands-parents, on eu certains impacts négatifs, est en La maison, marchandise avait plein de projets. On fondait quelque sorte arrivée à un bon impossible : quelles politiques ? notre famille là et on développait. moment. Parmi les ménages que nous avons rencontrés, les jeunes L’expérience de la réinstalla- On avait déjà travaillé très fort retraités sont ceux qui apprécient tion à la suite de la relocalisation manuellement dans la maison pour le plus leur nouvelle demeure. résidentielle involontaire dans le la mettre à notre goût, jeter des murs à terre. Tu adaptes, tu refais cadre du réaménagement de la tous les planchers et tu arraches Les personnes âgées – septua- route 175 à Stoneham a des points les tapis. […] Et le terrain, amé- génaires et octogénaires vivant communs avec celle observée en nagement paysager, il n’y avait seules – avaient décidé de France par Cavaillé. Plusieurs per- quasiment rien à part le superbe demeurer chez elles, malgré les sonnes qui perdent leur demeure gros arbre en avant. Là, [on a fait inconvénients (entretien de la vivent un deuil. Dans les deux cas, une] rocaille, on a construit la maison et du terrain, isolement) le deuil est caractérisé par la soli- maisonnette pour les enfants, le qui pouvaient être liés à cette tude, quoi que celle-ci soit vécue carré de sable, installé les balan- décision. Pour ces personnes, leur différemment en France et à
LSP 63-17 25/06/10 14:06 Page 140 LIEN SOCIAL ET POLITIQUES, 63 Si l’âge nous semble être un symbolique accordée à la maison. facteur qui a influencé de façon Ces éléments font de la maison Se réinstaller après une relocalisation résidentielle involontaire : importante l’expérience de la une « marchandise impossible », † † entre appréciation de son nouveau milieu réinstallation chez les personnes pour reprendre l’expression de et deuil de l’ancien relocalisées, c’est aussi qu’il nous Bonvalet (1991 :168), et rendent † paraît lié à la façon dont les gens difficile l’attribution d’une valeur envisagent leur chez-soi. Plusieurs monétaire à un logis. Bien sûr, auteurs considèrent le rapport aux lorsque la marchandisation est chez-soi comme un élément fon- désirée par le propriétaire, celui-ci damental pour la compréhension se détache intentionnellement de de l’expérience de la relocalisa- sa demeure en tant qu’objet d’af- tion (Kleinhans, 2003 ; Ekstrom, † fectivité. Ce n’est pas le cas lors 140 1994 ; Fullilove 1996). Dans cette † de la relocalisation résidentielle perspective, la maison est vue involontaire. Stoneham. Quant à l’appropria- comme contribuant aux senti- L’aspect affectif de la maison ments de sécurité et de confiance, tion d’une nouvelle demeure, elle semble peu présent dans les poli- puisqu’elle confère stabilité et prend du temps et demande des tiques et les façons de faire entou- continuité dans la vie d’une per- efforts (rénovations, efforts pour rant l’acquisition d’immeubles et la sonne, et qu’elle représente un surmonter le deuil) autant chez relocalisation résidentielle involon- environnement familier. La perte les expropriés rencontrés par taire. Or, nous l’avons vu, il s’agit involontaire de sa demeure peut Cavaillé que parmi les personnes d’un aspect central dans l’expé- alors être vécue comme une relocalisées de Stoneham. rience de la réinstallation. Une atteinte à son identité. meilleure prise en compte de cet Dans la recension des écrits de Ainsi, l’âge est lié à la façon aspect est certes difficile (la relation Lemieux (2007), l’un des facteurs affective au chez-soi étant un objet dont les gens envisagent leur défini comme influençant l’expé- complexe, multidimensionnel et chez-soi. À Stoneham, les jeunes rience de la relocalisation résiden- peu quantifiable) mais nécessaire. ménages doivent faire le deuil tielle involontaire est l’âge. Le d’un projet basé sur un mode de troisième âge semble être le plus Marie-Pier BRESSE vie et des valeurs. Les jeunes étudié, et plusieurs études con- Groupe interdisciplinaire de retraités, à l’heure d’un question- cluent à la plus grande vulnérabi- recherche sur les banlieues nement sur leur choix résidentiel, lité des personnes âgées face aux Université Laval saisissent l’occasion de s’installer déménagements forcés (Heller, dans un milieu plus urbain. Les Andrée FORTIN 1982). Cette vulnérabilité peut personnes âgées, qui avaient fait le Groupe interdisciplinaire de entraîner des impacts sérieux, et choix de demeurer chez elles jus- recherche sur les banlieues même la mort (Ekstrom, 1994 ; Université Laval † qu’à la fin de leur vie, sont Allen, 2000). Nous n’avons pas contraintes de quitter leur rési- observé d’impacts aussi graves, Carole DESPRÉS dence et tout ce qu’elle représente mais les personnes âgées nous Groupe interdisciplinaire de de leur passé. semblent être un groupe sensible, recherche sur les banlieues qui peut vivre difficilement la Pour toutes ces personnes, la Université Laval réinstallation à la suite d’une relo- satisfaction par rapport à l’indem- calisation résidentielle involon- nité reçue, de même que les carac- taire. Les autres personnes les plus téristiques physiques de la maison vulnérables nous semblent être les qui a été acquise et celles de la Notes jeunes ménages. Ceux-ci parais- maison qui a été choisie dans le sent toutefois moins présents dans cadre de la relocalisation, sem- 1 Bien que tous les participants aux la littérature sur la relocalisation blent peu significatives, contraire- entrevues ont conclu une entente de résidentielle involontaire. ment à l’attachement et à la valeur gré à gré avec le ministère des
LSP 63-17 25/06/10 14:06 Page 141 Transports, ils emploient tous l’ex- GAGNON, Christianne. 1994. L’évalua- pression expropriation pour faire tion des impacts sociaux. Chicoutimi, référence à la relocalisation résiden- Groupe de recherche et d’interven- tielle involontaire. tion régionales, Université du Qué- bec à Chicoutimi. 2 Photographies aériennes et options de tracé, fiches remplies par l’évalua- HARDY, Thérèse. 1975. Mémoires d’une teur mandaté par le MTQ pour cha- relocalisée. Montréal, Parti pris. cun des cas notariés, notes d’entretien avec des acteurs municipaux, comptes- HELLER, Tamar. 1982. « The effects of † rendus des séances d’information et involuntary residential relocation : A † de consultation publiques, verbatim review », American Journal of Com- † de l’audience et mémoires déposés munity Psychology, 10, 4 : 471-492. † lors de l’audience publique du BAPE, KLEINHANS, Reinout. 2003. « Displa- † revue de presse 1998-2009, entrevues ced but still moving upwards in the avec des personnes relocalisées, notes 141 housing career ? Implications of for- † prises lors du recrutement dans les ced residential relocation in the cas de refus et groupe de discussion Netherlands », Housing Studies, 18, 4 : † † avec des propriétaires en négociation 473-499. en vue de la signature d’une entente d’acquisition. LAVALLÉE, Laurie et Pierre ANDRÉ. 2005. « Social impact follow-up in † 3 Selon l’Institut de la statistique du Québec, Canada : 25 years of environ- † Québec, en 2005, le revenu médian mental impact assessment », Impact † des familles québécoises était de Assessment and Project Appraisal, 23, 58 757 $ tandis que celui des per- † 3 : 241-245. † sonnes seules s’élevait à 21 274 $. † LEMIEUX, Maxime. 2007. Les impacts psychosociaux de la relocalisation résidentielle involontaire : recension † des écrits à travers le réaménagement Références bibliographiques de la route 175 à Stoneham-et- Tewkesbury, Essai présenté à l’École ALLEN, Terry. 2000. « Housing renewal : † † d’architecture de l’Université Laval. Doesn’t it make you sick ? », Housing † † LEV-WIESEL, Rachel. 1998. « Living † Studies, 15, 3 : 443-461. † under the threat of relocation : † BONVALET, Catherine. 1991. « Le loge- † Spouse’s perceptions of the threat ment », dans François DE SINGLY † and coping resources », Contempo- † (dir.), La famille, l’état des savoirs. rary Family Therapy, 20, 1 : 107-121. † Paris, La Découverte : 165-172. † PAYEN, Catherine et Ryma PROST- CAVAILLÉ, Fabienne. 1999. L’expé- ROMAND. 2007. Histoire(s) de relo- rience de l’expropriation. Paris, Asso- gement. Paroles d’habitants, regards de ciation des études foncières. professionnels. Paris, L’Harmattan. DAL SANTO, Emma C. et Mikel C. LECLERC. 1993. « The Cassior † Connector Project (CCP) : Social † impact analysis of relocated resi- dents », Proceedings of the Transport † Association of Canada Annual Conference. FULLILOVE, Mindy T. 1996. « Psychia- † tric implications of displacement : † Contributions from the psychology of place », The American Journal of † Psychiatry, 153,12 : 1516-1523. †
Vous pouvez aussi lire