NOUVEAUTÉS THÉRAPEUTIQUES EN NÉPHROLOGIE : 10 ANS D'AVANCÉES - ORBI
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Nouveautés thérapeutiques en n é p h r o l o g i e : 10 a n s d ’ ava n c é e s Bovy C (1), Delanaye P (1, 2), Jouret F (1, 4), Krzesinski JM (1, 4) Résumé : L’insuffisance rénale chronique (IRC) altère la Therapeutic innovation in nephrology : qualité de vie, expose à une morbi-mortalité cardiovascu- 10 years of progress laire majorée, et peut conduire à la dialyse chronique et/ ou la transplantation rénale. Tout progrès qui freinerait le Summary : Chronic kidney disease (CKD) impairs the qua- développement et la progression de cette IRC est le bien- lity of life and increases the risk for cardiovascular morbi- venu. Au cours de ces dernières années, une meilleure mortality. Intensive research is conducted in order to slow compréhension des mécanismes physiopathologiques de down CKD development and progression. During the past certaines maladies glomérulaires a permis l’utilisation d’un decade, a better understanding of the pathophysiological traitement plus ciblé, le rituximab, qui apporte une nouvelle mechanisms of glomerular diseases has highlighted the option dans des situations difficiles. Des progrès ont éga- benefits of rituximab. Progresses have also been made in lement été faits dans la compréhension des mécanismes the understanding of the mechanisms of autosomal poly- expliquant la perte de fonction rénale chez le patient atteint cystic kidney disease, the most frequent inherited kidney de polykystose rénale autosomique dominante, la maladie disease. These observations led to the discovery and rénale génétique la plus fréquente. Les études cliniques validation of tolvaptan, a blocker of the V2 receptor of the ont permis de démontrer la néphro-protection du tolvaptan, antidiuretic hormone as an innovative treatment. Type 2 un antagoniste des récepteurs V2 de l’hormone antidiu- diabetic disease is the leading cause worldwide of end- rétique. Dans le domaine du diabète de type 2, première stage kidney disease and dialysis. The development of new cause mondiale de prise en charge en dialyse, l’avènement drugs, such as the gliflozins (inhibiting the sodium glucose des gliflozines (inhibiteurs de la réabsorption tubulaire reabsorption in the proximal tubule), has contributed to an rénale de glucose et de sodium) a été une réelle révolu- improvement in the management of the cardiovascular and tion thérapeutique pour freiner l’évolution de l’insuffisance renal risks especially reducing congestive heart failure rate. rénale chronique et limiter le risque cardiovasculaire (sur- Another important progress in nephrology since the begin- tout la décompensation cardiaque) de ces patients. Enfin, ning of the new century concerns a more precise estimation une meilleure estimation de la fonction rénale a permis de of the kidney function, which allows to better evaluate the mieux situer le patient dans sa vitesse de progression à slope of CKD progression and test the influence of different travers les différents stades de l’IRC. Ce faisant, la ges- therapeutic approaches aiming at correcting anemia, hyper- tion des anomalies métaboliques rencontrées au cours de kalemia, metabolic acidosis and disturbances of calcium celle-ci, telles qu’anémie, hyperkaliémie, acidose, troubles and phosphate. The present review summarizes all of these du métabolisme phosphocalcique, s’est améliorée. Cette major advances in the field of CKD diagnosis and treat- revue fait état des avancées majeures dans le domaine ment, and envisions the future of nephrology for the next du diagnostic de l’IRC et de ses traitements et envisage decade. le futur de la néphrologie dans les 10 prochaines années. Keywords : Chronic kidney disease - Glomerulonephri- Mots-clés : Maladie rénale chronique - Glomérulo- tis - Rituximab - Autosomal polykystic kidney disease néphrite - Rituximab - Polykystose rénale - Tolvaptan - Tolvaptan - Type 2 diabetes - Gliflozins - Estimation - Estimation du débit de filtration glomérulaire - Dia- of the glomerular filtration rate - Anemia - Hyperka- bète de type 2 - Gliflozine - Anémie - Acidose méta- lemia - Metabolic acidosis - Calcium and phosphate bolique - Hyperkaliémie - Trouble du métabolisme disturbances phosphocalcique chez le patient atteint de polykystose rénale auto- Introduction somique dominante (PRAD); le recours à une nouvelle classe d’antidiabétiques oraux, les gliflo- De nombreux progrès ont été réalisés en zines, chez le patient diabétique à risque ou ayant néphrologie au cours de ces dernières années, déjà une insuffisance rénale légère à modérée; la grâce aux avancées en biologie, en immunologie recherche d’ une meilleure estimation de la fonc- et en génétique. Il a donc fallu faire une sélec- tion rénale, capitale pour le suivi des patients et tion. Nous avons retenu cinq domaines qui nous l’appréciation du bénéfice des mesures thérapeu- Rev Med Liege 2020; 75 : 5-6 : 336-343 semblent intéressants à partager avec le lecteur : tiques prises; et, enfin, certaines complications le recours au rituximab en pathologie gloméru- de l’insuffisance rénale avec des nouveautés laire; l’usage du tolvaptan pour freiner la crois- intéressantes pour leur traitement. sance des kystes et la perte de fonction rénale Parmi les avancées en pathologie gloméru- laire, la dernière décade a été marquée par une meilleure compréhension physiopathologique de différentes pathologies glomérulaires, comme (1) Service de Néphrologie-Dialyse-Transplantation, les vascularites à anticorps anti-cytoplasme de CHU Liège, Belgique. neutrophiles (ANCA), la glomérulonéphrite proli- (2) Service de Néphrologie-Dialyse-Aphérèse, Hôpital férative lupique, ou encore, la glomérulonéphrite Universitaire Caremeau, Nîmes, France. membraneuse. Au niveau thérapeutique, un (3) Groupe de recherche Interdisciplinaire de Géno- protéomique Appliquée (GIGA), ULiège, Belgique. traitement dirigé contre les lymphocytes B, le (4) Faculté de Médecine, ULiège, Belgique. rituximab (RTX, MabThera®), s’est avéré très 336
Nouveautés thérapeutiques en néphrologie : 10 ans d’avancées efficace dans les pathologies où des anticorps d’azathioprine (AZA). L’étude RAVE a comparé circulants pathogènes ont été produits. l’administration intraveineuse de RTX à celle, Le RTX est une immunoglobuline chimé- orale, de CYC à 2 mg/kg/jour chez des patients rique (humain/souris) glycosylée, avec une nouvellement diagnostiqués souffrant de vascu- affinité spécifique pour la protéine transmem- larite à ANCA ou en rechute de celle-ci (1, 2). branaire, CD20, exprimée par les lymphocytes De ces deux études, il est ressorti que le RTX B (mais pas par les cellules souches, les cel- est intéressant lors de rechutes de la vascularite lules pro-B et les plasmocytes). Ce traitement, ou en cas de résistance ou contre-indication au administré par voie intraveineuse, entraîne une traitement par CYC. déplétion des lymphocytes B à mémoire, avec, En ce qui concerne le traitement de mainte- secondairement, une diminution de la produc- nance, un seul RCT, MAINRITSAN, a comparé tion des anticorps et des cytokines. Il apparaît deux injections de 500 mg de RTX à 14 jours donc séduisant d’utiliser ce traitement dans les d’intervalle tous les 6 mois (jusqu’à 18 mois) à pathologies dans lesquelles un auto-anticorps l’AZA jusqu’au mois 22. Les rechutes ont été est impliqué. moins fréquentes sous RTX (5 %) par rapport à l’AZA (29 %) (p = 0,002). Il n’y avait pas de Les vascularites ANCA-positives différence en termes d’effets secondaires (3). Les syndromes néphritiques associent insuf- Notons que la meilleure manière d’administrer fisance rénale à progression rapide, hématurie, ce RTX fait toujours l’objet de plusieurs études, protéinurie et hypertension. Ils sont typiques des lors de l’induction comme lors du traitement de glomérulonéphrites rapidement progressives. maintenance. Dans cette entité, les vascularites à ANCA, si elles sont rares (20 cas par an par million d’habi- Néphropathie lupique tants), constituent des urgences néphrologiques. L’atteinte rénale du lupus érythémateux sys- Elles nécessitent un diagnostic et une prise en témique touche environ un tiers des patients charge rapides (biopsie rénale, bilan biologique lupiques au moment du diagnostic et constitue immunitaire avec les recherches d’auto-anti- un facteur de mauvais pronostic. Ses méca- corps) pour éviter une perte définitive de fonc- nismes pathogéniques sont, entre autres, liés tion rénale, voire un décès. Elles comprennent à l’interaction entre anticorps, cellules inflam- la polyangéite microscopique avec granulo- matoires et cytokines (4). L’étude histologique matose (anciennement appelée «Wegener»), du rein est incontournable en présence de la polyangéite microscopique et la glomérulo- signes biologiques d’atteinte glomérulaire. L’at- néphrite granulomateuse éosinophilique avec teinte proliférative glomérulaire lupique est une polyangéite (anciennement appelée syndrome urgence néphrologique. de «Churg-Strauss»). Ces pathologies ont, habi- Cette analyse histologique permet de choisir tuellement, d’autres signes d’accompagnement le traitement et, ainsi, d’améliorer le pronostic, que les signes rénaux, avec atteintes cutanée, préservant les patients d’une insuffisance rénale respiratoire, digestive et/ou musculaire. Elles à court ou moyen terme. Les corticostéroïdes sont dites pauci-immunes car les anticorps ne (CS) sont toujours la base du traitement immu- sont pas détectés dans les glomérules. Ceux-ci nosuppresseur, mais d’autres approches ont été présentent, histologiquement, une prolifération testées avec succès, dont le CYC et le myco- extra-capillaire (formation de croissants glomé- phénolate mofétil (MMF). Ici aussi, le RTX a été rulaires), mais pas de prolifération endo-capil- testé, vu la pathogénie de la néphrite associée laire, contrairement à la néphrite lupique. au lupus avec auto-anticorps circulants. Les vascularites ANCA-positives bénéficient Rev Med Liege 2020; 75 : 5-6 : 336-343 Le seul RCT qui a analysé les effets du RTX d’un traitement immunosuppresseur d’induc- sur l’atteinte rénale du lupus est l’étude LUNAR tion, suivi d’un traitement de maintenance. Ils (5). Cent quarante-quatre patients, tous traités ont modifié le pronostic, mais au prix d’effets par CS et MMF, ont été randomisés dans un secondaires. L’avènement du RTX tend à modi- groupe placebo ou un groupe recevant du RTX. fier cette approche thérapeutique. Dans le groupe RTX, on retrouvait 26,4 % de En ce qui concerne le traitement d’induction, rémissions complètes (RC) et 30 % de réponses deux essais randomisés et contrôlés (RCT) partielles (RP). Dans le groupe placebo, ces ont démontré une efficacité similaire du RTX taux étaient, respectivement, de 30,6 % et 15 %. comparé au cyclophosphamide (CYC). L’étude Les réponses rénales (RC+RP) étaient, respec- RITUXVAS a évalué des patients nouvellement tivement, 56,9 % et 45,8 % sous RTX et sous diagnostiqués recevant, soit du RTX avec du placebo. Ces différences n’atteignaient pas le cyclophosphamide (CYC), soit du CYC suivi seuil de signification statistique. 337
Bovy C, et coll. L’étude RITUXILUP est, de son côté, non nismes physiopathologiques sont de mieux en contrôlée (6). Elle incluait 50 patients présen- mieux compris. Ce médicament est, maintenant, tant une néphrite lupique proliférative. Dans clairement indiqué dans le traitement des vas- cette étude, les patients étaient traités par 1 g cularites ANCA-positives et la GEM. Bien que de RTX et 500 mg de méthylprednisolone aux son efficacité n’ait pas encore été démontrée jours 1 et 15, suivis de MMF sans CS. Les résul- dans les autres pathologies, il pourrait être utile tats étaient très positifs à 52 semaines : 52 % de dans le traitement de pathologies réfractaires RC et 34 % de RP. aux traitements conventionnels, avec un profil Actuellement, tant les directives néphrolo- de sécurité rassurant. giques du Kidney Disease Improving Global Out- comes (KDIGO) que celles des rhumatologues La p o ly k y s to s e r é n a l e européens (European League Against Rheuma- a u to s o m i q u e d o m i n a n t e (PRAD) tism ou EULAR) ne recommandent l’utilisation du RTX dans la néphropathie lupique qu’après échec des traitements immunosuppresseurs La PRAD est la maladie rénale génétique la classiques. plus fréquente, avec une prévalence estimée à 1/1.000 naissances (10). C’est une maladie Glomérulonéphrite membraneuse (GEM) génétiquement hétérogène, causée dans ~80 % des cas par une mutation du gène Polycystic A côté des formes d’atteintes glomérulaires Kidney Disease (PKD) 1 et dans ~15 % par une prolifératives avec syndrome néphritique, il y a mutation du gène PKD2. Certains cas de PRAD des atteintes glomérulaires caractérisées par un atypiques ont été associés à une mutation des syndrome néphrotique où les œdèmes diffus et gènes GANAB ou DNAJB11 (11, 12). La PRAD une protéinurie très sévère dominent le tableau. se caractérise par le développement précoce Ce syndrome est, potentiellement, lié à diverses et bilatéral d’innombrables kystes rénaux, atteintes du podocyte du glomérule, mais c’est induisant progressivement une augmentation l’atteinte glomérulaire extra-membraneuse qui du volume rénal et l’altération de la fonction est la plus fréquente chez l’adulte. La compré- rénale. Une insuffisance rénale terminale (IRT) hension de la pathogénie de cette GEM a été est observée dans 50 % des cas dès l’âge de grandement améliorée suite à la découverte de 50 ans. Néanmoins, la sévérité clinique de la plusieurs auto-anticorps circulants. Le plus inté- PRAD est extrêmement variable, non seulement ressant de ces auto-anticorps est dirigé contre en inter-familial, mais également en intra-fami- le récepteur 1 de la phospholipase A2 (PLA2R) lial. Les causes de cette variabilité phénotypique du podocyte. D’autres auto-anticorps ont ensuite restent peu claires. Les mutations – a fortiori été identifiés, rendant le développement de cette tronquantes – de PKD1 induisent un phénotype GEM de moins en moins mystérieux (7). Cette plus sévère que les mutations de PKD2 (13). Le découverte a ouvert la porte au RTX dans le trai- sexe masculin, l’apparition d’une hypertension tement de cette pathologie. Nous nous concen- artérielle avant l’âge de 35 ans et une compli- trerons sur deux RCT publiés sur le sujet. cation urologique précoce telle qu’une infection L’étude GEMRITUX a comparé un traitement ou une crise de colique néphrétique, sont égale- anti-protéinurique, non-immunosuppresseur ment des facteurs de risque de déclin rapide de comprenant des bloqueurs du système rénine la fonction rénale (13). Pour mémoire, la PRAD angiotensine (SRA) au RTX et n’a observé peut s’accompagner de manifestations extra- aucune différence statistique entre les deux bras rénales telles que la présence d’anévrysmes thérapeutique (8). Par contre, l’étude MENTOR intracérébraux, de kystes hépatiques, d’anoma- (9) ouvre réellement la voie au RTX comme trai- lies cardiaques et de diverticulose colique. Rev Med Liege 2020; 75 : 5-6 : 336-343 tement de première ligne dans la GEM. Le RTX En pratique clinique, le diagnostic de la a été comparé à la ciclosporine (CSA) (inhibi- PRAD est posé sur base d’une échographie teur des calcineurines) administrée oralement. abdominale montrant la présence de kystes Si aucune différence de réponse n’est démon- rénaux dans un contexte familial compatible. trée à 12 mois, par contre à 24 mois, les auteurs Ces critères ont, récemment, été affinés grâce observent 60 % de rémissions complètes dans à la résonance magnétique nucléaire (RMN) : le groupe RTX et seulement 20 % de rémissions la présence de 10 kystes rénaux chez un sujet partielles dans le groupe CSA, sans aucune âgé de moins de 30 ans signe le diagnostic de rémission complète. PRAD avec une sensibilité et une spécificité de Il apparaît donc que le RTX renforce l’arsenal 100 % (14). Parmi cette population polykystique, thérapeutique disponible dans le traitement des identifier les patients à risque de progression néphropathies glomérulaires, dont les méca- rapide vers l’IRT représente un réel défi (15) ! 338
Nouveautés thérapeutiques en néphrologie : 10 ans d’avancées Figure 1. Volumétrie rénale par résonance magnétique. La mesure du volume rénal (droit dans le cas présent) peut se faire par méthode ellipsoïde (selon la mesure des 3 axes et l’équation [TKVe = (longeur x largeur x épaisseur) x (Pi/6)] ou selon la méthode stéréotaxique (par mesure en 3D du contour rénal). D’après Bodson et coll. (15). Le volume rénal total (VRT), dont la technique antagoniste du récepteur V2 de la vasopressine. de mesure est illustrée dans la Figure 1, est un Sur base de données précliniques convaincantes, excellent indicateur de l’agressivité de la mala- l’étude TEMPO (n = 1.445 patients âgés de 18 à die (16). 50 ans avec un VRT ≥ 750 ml et un débit de fil- Plus précisément, la classification MAYO tration glomérulaire (DFG) ≥ 60 ml/min/1,73m²) basée sur la RMN (https://www.mayo.edu/ a été initiée (10). L’augmentation du VRT était research/documents/pkd-center-adpkd-classifi- statistiquement moindre dans le groupe traité cation) stratifie les patients en cinq classes (de par tolvaptan par rapport au placebo, avec une 1A à 1E) selon leur VRT ajusté à l’âge et à la décélération significative du déclin du DFG après taille. Les catégories ≥ 1C ont un risque accru 3 ans de suivi. Bien plus, les patients traités par de progression rapide vers l’IRT (16). tolvaptan présentaient moins de complications Dans l’attente d’essais cliniques, les conseils kystiques telles que douleur, infection et héma- de prise en charge pour ralentir la perte néphro- turie. L’étude REPRISE (n = 1.370 patients âgés nique étaient (i) l’hyperhydratation, (ii) la cor- de 18 à 65 ans avec un DFG ≥ 25 ml/min/1,73 rection des facteurs de risque cardiovasculaire, m²) a confirmé les conclusions de TEMPO, avec dont l’hypertension artérielle (fréquente) et un ralentissement statistiquement significatif du (iii) l’éviction de néphrotoxiques (tels que les déclin rénal à 12 mois (10). Selon les projec- Rev Med Liege 2020; 75 : 5-6 : 336-343 anti-inflammatoires non stéroïdiens). Dans ce tions mathématiques, l’IRT serait postposée, en contexte, plusieurs études de grande envergure moyenne, de 1 an par 4,9 années de traitement ont été initialement menées dans le domaine de par tolvaptan. Néanmoins, ce médicament pré- la PRAD portant sur les inhibiteurs de la voie sente, par son action aquarétique, des effets mTOR, tels que le sirolimus ou l’évérolimus, indésirables majeurs, tels que polyurie, polla- ou les analogues de la somatostatine, tels que kiurie, nycturie et soif, difficilement supportables l’octréotide et le lanréotide, mais sans aucun chez plus d’un quart des patients. Une altération succès cliniquement relevant (10). des tests hépatiques a été observée chez ~5 % Par contre, la prise en charge du patient des patients, ce qui rend obligatoire un contrôle polykystique a été fondamentalement modifiée biologique mensuel durant les 18 premiers mois par la démonstration de l’effet néphroprotecteur de traitement (10). En mai 2015, l’Agence Euro- du tolvaptan (Jinarc®) (10). Le tolvaptan est un péenne du Médicament a autorisé la mise sur 339
Bovy C, et coll. le marché européen du tolvaptan à visée théra- ment par une athéromasie diffuse des grosses peutique chez le patient atteint de PRAD (17). artères (allant parfois jusqu’au développement En Belgique, les critères de remboursement du de la sténose des artères rénales). On peut tolvaptan (Jinarc®) chez le patient polykystique aussi découvrir, chez le patient diabétique de sont : âge entre 18 et 55 ans; VRT ≥ 750 ml; type 2 prédisposé à des infections urinaires, une classe MAYO ≥ 1C; DFG ≥ 25 ml/min/1,73 m²; atteinte rénale tubulo-interstitielle, avec éléva- absence d’hépatopathie. Sur la logique d’une tion urinaire de l’alpha1 microglobuline, liée à prise en charge précoce de la PRAD (18), un des séquelles de type pyélonéphrite chronique essai clinique international, randomisé, multicen- avec des reins aux contours bosselés. Cette trique et en double aveugle comparant l’effet du atteinte interstitielle se voit aussi, souvent, suite tolvaptan versus placebo est en cours chez l’en- à la prise chronique d’anti-inflammatoires à fant atteint d’une PRAD (NCT02442674). visée antalgique. Dans ce type d’atteinte rénale tubulo-interstitielle, avec tigette urinaire sou- En guise de perspectives pour les dix pro- vent négative, une tendance à une hyperkalié- chaines années, mentionnons la découverte de mie biologique est constatée précocement qui nouvelles cibles thérapeutiques potentielles dans gênera le recours aux bloqueurs du SRA (20). des modèles in vitro et in vivo de la PRAD. De récentes observations suggèrent que le métabo- A côté d’un risque d’insuffisance rénale pro- lisme cellulaire est fortement perturbé en cas de gressive, il y a celui lié à un événement car- perte fonctionnelle des polycystines 1 et 2 (19). La diovasculaire, dès que le DFG s’approche de glycolyse aérobie («effet Warburg») semble privi- la barre des 60 ml/min/1,73 m², encore plus légiée, ce qui induit l’accumulation intracellulaire présent si une albuminurie y est associée. Le de lactate. L’intérêt thérapeutique d’inhiber cette risque de mourir précocement augmente alors voie métabolique, notamment par le 2-déoxy- de façon exponentielle (21). Il faut donc gérer glucose ou la metformine (NCT02656017) dans en parallèle ce double risque. la PRAD, sera l’objet d’essais cliniques. Par ail- Les freins classiques à cette progression de leurs, l’impact d’une inhibition de la voie de syn- la maladie rénale sont le bon contrôle du dia- thèse des glycosphingolipides par le venglustat bète avec la diététique et la metformine en pre- (NCT03523728) est en cours d’évaluation, tout mier lieu et une cible en hémoglobine glyquée comme le rôle anti-inflammatoire et anti-oxy- (HbA1c) < 7 %, une cible de la pression artérielle dant de la méthyl-bardoloxone (NCT03918447). < 130/80 mmHg et une optimisation du bilan Enfin, la thérapie génique, dont la technicité et lipidique (statine à utiliser pour réduire le risque l’efficacité ont été démontrées dans d’autres cardiovasculaire élevé chez un patient insuffi- maladies génétiques (notamment neuro-muscu- sant rénal et diabétique). L’usage, en plus, d’un laires), fera peut-être un jour partie de l’arsenal inhibiteur du SRA à posologie élevée si pas de thérapeutique de la PRAD. contre-indication et sans double blocage IEC- ARAII, est certes utile mais, malgré cela, un risque résiduel persiste. La n é p h r o pat h i e d i a b é t i q u e L’avènement de deux nouvelles catégories de médicaments antidiabétiques, les gliflo- Le diabète constitue la première cause mon- zines ou inhibiteurs rénaux de la réabsorption diale de prise en charge en dialyse. L’atteinte du sodium-glucose (SGLT2), ainsi que les ago- rénale peut être liée à une atteinte du glomé- nistes des récepteurs du GLP1 (glucagon-like rule avec passages successifs par les stades peptide-1), mais dans une moindre mesure, d’hyperfiltration glomérulaire, d’apparition de amène un nouvel espoir dans la possibilité de microalbuminurie (non détectée à la tigette mieux freiner l’épidémie d’insuffisance rénale Rev Med Liege 2020; 75 : 5-6 : 336-343 urinaire et donc uniquement identifiée par un liée à la néphropathie diabétique et ses consé- dosage quantitatif, à ajuster par gramme de quences redoutables (22). Nous ne parlerons ici créatinine urinaire), puis de macroprotéinurie que des inhibiteurs SGLT2 car ils ont démontré (albumine alors détectée à la tigette), puis flé- un réel avantage dans le domaine à la fois de chissement du DFG. C’est la forme classique- la cardio-protection (surtout par le biais de la ment rencontrée dans l’évolution au long cours réduction de la survenue de la décompensation de la néphropathie du diabète de type 1 mal cardiaque) et de la néphroprotection (23-25). Ils équilibré. Dans le diabète de type 2, caracté- apparaissent fort intéressants en complément risé par une insulino-résistance, des troubles de la metformine et des inhibiteurs du SRA chez lipidiques et une hypertension artérielle asso- les patients à haut risque cardiovasculaire et/ ciés, cette évolution est moins typique avec de ou avec néphropathie. Les effets positifs rénaux plus en plus de baisse du DFG, sans passer comprennent la prévention du développement par les stades d’albuminurie, explicable notam- de la macroprotéinurie (et sa diminution si déjà 340
Nouveautés thérapeutiques en néphrologie : 10 ans d’avancées Tableau I. Mécanismes principaux de Cette estimation permet d’identifier, avec plus néphroprotection des gliflozines (inhibiteurs de certitude, les patients atteints de MRC et de la réabsorption tubulaire proximale de d’agir, le plus tôt possible, pour en identifier les glucose et de sodium). causes et en minimiser les conséquences. Rap- Baisse de : Augmentation de : pelons l’importance d’un dépistage de la MRC Glycémie, pression artérielle, Hématocrite et oxygénation pour le patient hypertendu et/ou diabétique. pression intra-glomérulaire, acide rénale urique, stress oxydant, inflam- mation rénale, consommation Bêta-hydroxybutyrate L’estimation du DFG repose sur la mesure comme substrat énergétique de la créatinine sérique et l’utilisation de la for- tubulaire en oxygène mule CKD-EPI (pour «Chronic Kidney Disease présente), la réduction du doublement du taux EPIdemiology collaboration»). La mesure de de créatinine, de la nécessité de dialyse ou l’albuminurie est, le plus souvent, réalisée à encore de la survenue du décès d’origine rénale. partir d’un échantillon, le résultat étant rapporté Leur administration est donc néphroprotectrice, à la créatinine urinaire. Ces recommandations même si on observe, à l’initiation et ce, pendant n’ont plus évolué depuis 2012. Cela ne signifie quelques semaines, une légère baisse du DFG, pas pour autant que des progrès n’ont pas été à la manière de ce qui avait été noté pour les effectués au cours de ces dernières années. inhibiteurs du SRA lors de leur prescription. Cet Tout d’abord, la mesure de la créatinine est effet n’a pas eu de conséquence fâcheuse, au maintenant standardisée, en tout cas pour ce contraire même pour des DFG aussi bas que qui est des méthodes enzymatiques, ce qui est 30 ml/min/1,73 m², comme observé dans l’étude un grand progrès. Tous les laboratoires utili- CREDENCE chez des patients majoritairement sant une méthode enzymatique rendent donc, macroprotéinuriques (26). L’essai rénal CRE- maintenant, le même résultat de créatinine (31). DENCE avec la canagliflozine a été rapporté en D’autres biomarqueurs ont été proposés pour détail dans un article récent de la revue (27). Le l’estimation du DFG, dont le principal est certai- bénéfice des gliflozines sur le plan rénal passe nement la cystatine C. Ce biomarqueur est plus par différentes voies, partiellement comprises, performant pour prédire le devenir cardiovascu- dont la réduction de la pression glomérulaire laire du patient et, dans certaines situations, il (phénomène hémodynamique) (Tableau I). est plus performant également pour estimer le DFG. Les formules combinant la créatinine et la Les effets secondaires sont des infections cystatine C sont les plus précises, mais le pro- génitales mycotiques. Une méta-analyse des blème du surcoût de ce dernier marqueur n’est effets favorables rénaux de ces gliflozines a pas entièrement réglé (32). D’autres formules été récemment publiée, confirmant un effet de d’estimation basées sur la créatinine ont été classe et encourageant leur utilisation à visée proposées depuis 2012, et leurs performances de protection rénale, même pour des DFG aussi semblent prometteuses (33). Enfin, dans le bas que 30 ml/min/1,73 m² (28). domaine de l’estimation du DFG, la métabolo- En Belgique, le seuil de DFG qui permet l’ac- mique émerge, ces dernières années, comme cès à ces médicaments est fixé, pour l’instant, à une voie de recherche intéressante (34). Les 60 ml/min/1,73 m². Au vu des derniers résultats, estimateurs basés sur la créatinine et la cys- ceci devrait changer, avec extension des possibi- tatine C restent des estimations et le recours lités de leur prescription pour des DFG plus bas. à des techniques plus précises, comme la clai- La prescription doit répondre aux critères de rem- boursement actuels (HbA1c entre 7 et 9 % et prise Tableau II. Classification de la MRC de metformine). La révolution apportée par les (anomalies > 3 mois). inhibiteurs des SGLT2 est abordée en détail dans Rev Med Liege 2020; 75 : 5-6 : 336-343 un autre article de ce numéro thématique (29). DFG Albuminurie (A) (ml/min/1,73 m²) (ARC, mg/g) Nouveautés diagnostiques et G1 ≥ 90 A1 < 30 Tigette - thérapeutiques dans la maladie G2 60-89 r é n a l e c h r o n i q u e (MRC) 30-299 G3a 45-59 A2 Tigette souvent - ou ± G3b 30-44 Avancées diagnostiques G4 15-29 A3 ≥ 300 Tigette + Le diagnostic de MRC reste basé sur l’estima- GR < 15 tion du DFG (en cinq stades), et sur la mesure de la protéinurie ou de l’albuminurie (en trois DFG : débit de filtration glomérulaire. G : stades. ACR : rapport albumine/créatinine urinaires stades) (30) (Tableau II). 341
Bovy C, et coll. rance plasmatique de l’iohexol, est maintenant ché de nouvelles molécules chélatrices qui ne souvent proposé. Ses indications et la stan- contiennent pas, ou peu, de calcium, le calcium dardisation des méthodes doivent encore faire pouvant peut-être participer à la progression l’objet de progrès (35). desdites calcifications. Les molécules les plus utilisées, dans ce contexte, sont le sévélamer Traitement des complications sous ses différentes formes (Renagel®, Ren- vela®), le carbonate de lanthane (Fosrenol®), et Les complications classiques de la MRC, l’oxyhydroxyde sucro-ferrique (Velphoro®) (41). y compris dans sa forme terminale, sont bien connues : anémie, hyperkaliémie, acidose méta- Enfin, l’hyperparathyroïdie du patient dialysé bolique, hypocalcémie, hyperphosphatémie et est une complication classique, avec des consé- hyperparathyroïdie. L’arsenal thérapeutique pour quences néfastes, tant au niveau osseux que la prise en charge de ces complications s’est vasculaire. Auparavant, seuls les dérivés actifs nettement développé au cours des 10 dernières de la vitamine D (Rocaltrol® et 1-alpha-Leo®) années. Si l’érythropoïétine a révolutionné, il y étaient disponibles dans notre pays. Bien qu’effi- a 30 ans, la prise en charge de l’anémie rénale, caces, ces traitements pouvaient s’accompagner un nouveau traitement, oral, est maintenant à d’une hypercalcémie et/ou d’une hyperphospha- l’étude. Les premiers résultats avec les stabi- témie. Deux nouveaux traitements pour la prise lisateurs de HIF (pour «Hypoxemia Inducible en charge de l’hyperparathyroïdie du patient dia- Factor») semblent intéressants, mais doivent lysé sont disponibles. Ces molécules sont des cependant être confirmés (36). L’hyperkaliémie activateurs du récepteur sensible au calcium, reste la complication la plus redoutée de la MRC notamment au niveau de la glande parathyroïde. sévère. Deux nouveaux traitements concur- Ce leurre, en activant le récepteur, va diminuer rencent, ces dernières années, le Kayexalate®. la synthèse et la sécrétion de parathormone. Cette résine échangeuse de potassium contre La forme per os, le cinacalcet (Mimpara®), et la du sodium ou du calcium est souvent mal tolérée forme intraveineuse, plus récente, l’etelcalcétide au niveau digestif et n’est pas dénuée d’effets (Parsabiv®), sont des médications très efficaces secondaires graves. Les nouveaux chélateurs pour le contrôle de l’hyperparathyroïdie. Ces du potassium semblent mieux tolérés et com- thérapies peuvent induire une hypocalcémie, qui prennent le patiromer (Veltassa®), disponible en est attendue, contrôlable et peu dangereuse. On Belgique sous conditions de remboursement, et observera aussi, fréquemment, une diminution le cyclosilicate de zirconium sodique (Lokelma®), de la phosphorémie chez les patients traités. qui n’est pas encore sur le marché dans notre Certaines données suggèrent, enfin, que ces pays (37). L’utilisation du patiromer est dédiée médicaments pourraient avoir quelques béné- au patient diabétique et/ou insuffisant cardiaque fices, non seulement sur la santé osseuse, mais avec une MRC et une hyperkaliémie. Le but est également en termes cardiovasculaires (42). de pouvoir poursuivre le traitement par inhibiteur du SRA chez ces patients, sans les exposer à Conclusion une hyperkaliémie sévère (38). L’acidose métabolique de la MRC a long- Cette revue des avancées en néphrologie temps été négligée. Le traitement de cette com- des 10 dernières années montre la diversité des plication repose principalement sur l’ingestion progrès réalisés, ce qui offre de belles perspec- de bicarbonate de sodium. Des données pré- tives de prise en charge à tous les stades de liminaires laissent penser que le traitement de la maladie rénale, qu’elle soit glomérulaire ou l’acidose pourrait améliorer, non seulement le tubulaire, et de ses complications. Espérons pH et le potassium sanguin du patient, mais que les progrès à venir continueront à amélio- Rev Med Liege 2020; 75 : 5-6 : 336-343 également le fonctionnement musculaire ou rer la qualité des soins apportés aux patients osseux. Certains auteurs évoquent le fait que néphrologiques et freineront toujours mieux le traitement de l’acidose pourrait ralentir la pro- l’épidémie d’insuffisance rénale terminale et ses gression de la MRC en elle-même (39, 40). Le conséquences néfastes. rôle néfaste de l’hyperphosphatémie chez le patient néphrologique est bien documenté. Elle joue un rôle majeur dans le développement et Bibliographie la progression des calcifications vasculaires du patient dialysé, calcifications qui expliqueraient, 1. 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