Obstacle biliaire tumoral distal (hors ampullome) : quand et comment drainer ?
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POST’U (2021) Obstacle biliaire tumoral distal (hors ampullome) : quand et comment drainer ? Marine CAMUS Service d’Endoscopie Digestive, Hôpital Saint Antoine, 184 rue du Faubourg Saint-Antoine, 75012 Paris marine.camus@aphp.fr Introduction Étiologie, épidémiologie et histoire naturelle L’obstruction biliaire distale maligne (OBDM) reste un défi diagnostique L’OBDM est le résultat d’une compres- et thérapeutique qui nécessite une sion extrinsèque du canal biliaire ou approche multidisciplinaire. d’une sténose tumorale intrinsèque L’adénocarcinome pancréatique et le du canal biliaire, qu’elle soit primi- cholangiocarcinome sont les princi- tive ou secondaire à des métastases pales causes d’OBDM. Le diagnostic (2). Les deux principales étiologies précoce est difficile à établir car l’obs- de l’OBDM sont l’adénocarcinome truction biliaire peut être la première pancréatique (principalement situé manifestation de la maladie sous- dans la tête ou le crochet) et le cholan- jacente, parfois à un stade avancé. giocarcinome (CC). Les autres causes La majorité des patients (70 %) sont représentées par le carcinome atteints d’une OBDM ne peut pas ampullaire /duodénal et les maladies être opérée au moment du diagnostic métastatiques qui s’infiltrent dans (1). L’association des symptômes cli- la tête du pancréas et dans le canal niques, de la biologie, de l’imagerie cholédoque (Tableau 1) (3). La prise et des examens endoscopiques aide en charge spécifique de l’ampullome à identifier la cause sous-jacente. Les ne sera pas abordée dans ce texte. nouvelles techniques endoscopiques telles que la cholangioscopie, l’écho- graphie endobiliaire ou la microsco- OBJECTIFS PÉDAGOGIQUES pie confocale ont été développées Diagnostic — Connaître le bilan morphologique avec des résultats prometteurs mais avant le drainage biliaire variables. Comme le nombre de patients atteints d’OBDM ayant une Caractéristiques cliniques — Connaître les critères de non-résé- et prise en charge initiale cabilité chirurgie curative est limité, l’endos- copie a un rôle crucial dans le trai- Les symptômes cliniques les plus fré- — Connaître les alternatives de drai tement palliatif via l’obtention d’un quents en cas d’OBDM sont l’ictère, nage biliaire endoscopique drainage biliaire de qualité. La CPRE l’amaigrissement et l’anorexie avec — Connaître leurs indications et com PANCRÉATOLOGIE avec pose de prothèse métallique a un impact significatif sur la qualité plications respectives une place centrale dans le drainage de vie, la morbidité et la mortalité biliaire. L’échoendoscopie thérapeu- (4) (Tableau 1). Un examen physique tique a également évolué au cours des complet est nécessaire à la recherche LIEN D’INTÉRÊTS dernières décennies avec un rôle de de l’ictère, la présence d’une organo- Aucun plus en plus important. mégalie ou de lymphadénopathies. Cette revue vise à explorer les causes, Les examens biologiques doivent les modalités diagnostiques des inclure la bilirubine totale, la bilirubine MOTS-CLÉS OBDM, ainsi que les options thérapeu- conjuguée, les phosphatase alcaline sténose biliaire, cholangiocarcinome, tiques du drainage biliaire, selon le (PAL), la gamma glutamyl transférase cancer du pancréas type et le stade de la lésion tumorale. (GGT), l’alanine aminotransférase 289
Tableau 1 : Diagnostic différentiel - Présentation clinique - Modalités d’imagerie et d’obtention de l’histologie chez les patients atteints d’OBDM Diagnostic Symptômes Imagerie Preuve Diagnostic Critères différentiel histologique différentiel avec une de résécabilité affection bénigne Cancer du pancréas Ictère (prurit) Scanner > EEH + ponction Pancréatite auto- < 180° Amaigrissement / IRM/CP-IRM > immune d’envahissement anorexie Échographie Pancréatite veineux sur la Douleurs épigastriques EEH chronique veine mésentérique à irradiation postérieure Pancréatite du sillon supérieur ou la Dyspepsie / satiété veine porte précoce Absence de contact Nausées, vomissements avec l’artère Apparition ou mésentérique déséquilibre d’un supérieure, le diabète tronc cœliaque ou Pancréatite aiguë l’artère hépatique commune Cholangiocarcinome Ictère nu IRM/CP-IRM EEH + ponction Cholangite Prurit > Scanner > CPRE + brossage sclérosante primitive Douleur de Echographie + biopsies Cholangite à IgG4 l’hypochondre droit EEH endobiliaire à la Autres cholangites Amaigrissement / pince (éosinophiles, VIH, anorexie Cholangioscopie ischémique, …) Métastases (estomac/ Symptômes liés aux Scanner > EEH + ponction Tuberculose - colo/sein/poumon maladies primitives IRM/CP-IRM > /mélanome/ Échographie rein/carcinome EEH hépatocellulaire) (ALAT), l’aspartate aminotransférase Lorsqu’une lésion maligne du bas tête (12). Lorsque la tumeur mesure (ASAT). Le taux de bilirubine peut cholédoque est suspectée sur la moins de 3 cm de diamètre, la préci- être un facteur prédictif de maladie base des antécédents, de l’examen sion diagnostique est plus faible. Le maligne : plus le taux de bilirubine est physique et des premiers résultats scanner améliore la détection des élevé au moment de la présentation, de biologie, les examens d’imagerie tumeurs et l’évaluation de l’exten- plus la probabilité de maladie maligne telles que l’échographie abdominale, sion locale et régionale et de l’enva- est grande (5). Une vaste étude rétros- la tomodensitométrie ou l’imagerie hissement vasculaire pour établir la pective portant sur 830 patients a par résonance magnétique (IRM) et résécabilité de la lésion. La sensibilité montré que les patients présentant la cholangiopancréato-IRM (CP-IRM) du scanner varie de 89 % à 95 % et un rétrécissement biliaire et des tests constituent l’étape suivante indispen- est actuellement la préférence des hépatiques normaux sont peu suscep- sable pour établir le diagnostic. Il est cliniciens pour évaluer la résécabilité tibles de présenter une lésion maligne impératif d’avoir un bilan d’imagerie préopératoire d’un patient atteint pancréato-biliaire primitive (6). en coupe (TDM +/- IRM) avant toute d’un cancer du pancréas (13, 14). Le décision de drainage. scanner est facilement accessible, L’ictère sévère pouvant être accom- rapide et peu coûteux. L’IRM/CP-IRM pagné d’une insuffisance rénale ou Diagnostic différentiel, imagerie avec gadolinium ou mangafodipir est d’une dénutrition, la créatinine et et examens endoscopiques aussi sensible que la tomodensito l’albumine sont nécessaires. métrie pour la détection du cancer du Cancer du pancréas pancréas, le diagnostic et l’évaluation Les marqueurs tumoraux les plus cou- Dans le cas d’une OBDM secondaire de l’atteinte vasculaire (15). ramment utilisés en cas d’OBDM sont à un cancer du pancréas, celui-ci est le CA 19-9 et l’ACE. Un CA 19-9 > 37U/ généralement localisé dans la tête mL a montré une sensibilité d’environ du pancréas ou dans l’uncus. Environ L’échoendoscopie est un examen clef 74 % chez les patients atteints d’OBDM, 70 % des patients atteints de cancer de la prise en charge des cancers du mais une très faible spécificité (7,8). du pancréas présentent une OBDM pancréas. Dans une m éta-analyse En effet, le CA 19-9 peut également (11). C’est la cause la plus fréquente (11 études – 678 patients), l’échoen- être augmenté en cas de pathologies d’obstruction du bas cholédoque. Pour doscopie a montré une plus grande non malignes, notamment en cas de établir le diagnostic et le stade de la sensibilité dans la détection des cholestase, d’angiocholite, de cirrhose, maladie, l’imagerie radiologique et tumeurs que le scanner, ce qui a éga- de pancréatite aiguë et d’autres can- l’endoscopie sont indispensables pour lement été confirmé pour les tumeurs cers tels que le cancer de l’estomac ou évaluer la résécabilité et obtenir un de moins de 3 cm de diamètre (16). du côlon (9). L’ACE a montré 33-68 % diagnostic anatomopathologique. En ce qui concerne la classifica- de sensibilité et 75-95 % de spécificité tion TNM des cancers du pancréas pour le diagnostic du CC (7). Bien qu’ils La précision diagnostique de l’écho- (Tableau 2), l’échoendoscopie est puissent être utiles comme marqueurs graphie abdominale est d’environ supérieure au scanner pour identi- pronostiques, leur utilité diagnostique 82 à 86 % pour le diagnostic des fier le stade T. Pour la précision du est limitée (10). tumeurs du pancréas situées dans la stade N, aucune supériorité n’a été 290
Tableau 2 : Classification TNM (8e édition 2017) des adénocarcinomes du pancréas Catégorie T Taille de la tumeur, mesurée dans sa plus grande dimension Modifications par rapport à la 7e classification* T1 Tumeur ≤ 2 cm T1a Tumeur ≤ 0,5 cm T1b Tumeur > 0,5 cm et < 1 cm T1c Tumeur > 1 cm et ≤ 2 cm T2 Tumeur > 2 et ≤ 4 cm Basée sur la taille et non pas sur l’invasion extra- pancréatique (avantage : plus objective, meilleure T3 Tumeur > 4 cm corrélation avec la survie) T4 Tumeur envahissant l’axe cœliaque l’artère mésentérique Basée sur l’envahissement des artères et non pas la supérieure et/ou à l’artère hépatique commune notion de résécabilité Catégorie N Adénopathies régionales (subdivision dans la nouvelle classification) N0 Pas de métastase ganglionnaire régionale N1 1 à 3 ganglions régionaux métastatiques Distinction N1/N2. N2 ≥ 4 ganglions régionaux métastatiques Catégorie M Métastases à distance (pas de changement) M0 Pas de métastase à distance M1 Présence de métastase(s) à distance observée, pour le stade M, le scanner de 72 ans chez l’homme et 76 ans chez plus de 1 cm de longueur, des contours est évidemment supérieur pour l’éva- la femme. irréguliers. L’IRM a une sensibilité de luation des métastases à distance. 77 % à 86 % avec une spécificité de L’échoendoscopie atteint une sensi- En fonction de leur origine anato- 63 % à 98 % (21, 22). La classification bilité de 92 % et une spécificité de mique, les CC peuvent être classés TNM est décrite Tableau 4. 96 % pour le diagnostic du cancer en trois entités distinctes, d’étiologie du pancréas. L’échoendoscopie avec et pathogénie différentes : les CC La CPRE joue un rôle important dans ponction permet surtout d’obtenir une intrahépatiques, les tumeurs hilaires le diagnostic du CC, car les biopsies preuve histologique avec une sensi ou péri-hilaires (tumeur de Klatskin) endobiliaires à la pince et le brossage bilité de 90 % (17). et les CC distaux développés dans les biliaire peuvent établir le diagnostic. voies biliaires extra-hépatiques. Les CC Le rendement de la cytologie par Des échantillons cytologiques peuvent distaux qui sont l’objet de cette mise brossage varie entre 44 et 80 % pour également être obtenus au moment au point sur les OBDM représentent le CC. La combinaison de la cytologie de la CPRE en cas d’indication d’un environ 20 à 40 % de tous les CC. Le par brossage (sensibilité 43-45 %) et drainage biliaire, celle-ci n’étant plus CC distal apparaît dans la voie biliaire les biopsies endobiliaires (30-48 %) pratiquée à visée diagnostique. La principale, en position distale par permet d’obtenir un rendement sensibilité du brossage biliaire varie de rapport à l’insertion du canal cystique diagnostique cumulé de 59,4 à 63 % 30 à 60 % avec une valeur prédictive et en position proximale par rapport à (18, 23). L’aspiration endocanalaire positive élevée (PPV) mais une valeur l’ampoule de Vater. La grande majorité de la bile après biopsies et brossage prédictive négative faible (NPV) (18). des CC distaux surviennent de novo pour analyse cytologique de la bile La ponction sous échoendoscopie est sans facteurs de risque identifiables ; peut aider le pathologiste à compléter cependant bien supérieure au brossage cependant, quelques facteurs de le diagnostic anatomopathologique. biliaire obtenu lors de la CPRE dans les risque sont à connaître (Tableau 3). cancers du pancréas (19). Le rôle de l’échoendoscopie est éga- Un CC distal est suspecté sur les lement important avec un taux de Cholangiocarcinome (CC) éléments cliniques (douleurs abdo- détection de la tumeur plus élevé Introduction - Épidémiologie minales de l’hypochondre droit que le scanner et l’IRM. Le rende- Le CC est rare (< 1 % de l’ensemble des associé à des signes d’obstruction ment diagnostique est élevé même cancers), avec un taux d’incidence, en biliaire progressive). L’angiocholite chez les patients sans masse identi- PANCRÉATOLOGIE France, de 1,4 et 0,7 cas /100 000 habi- est une présentation inhabituelle. fiable sur l’imagerie en coupes (19). tants par an chez l’homme et la femme Bien que l’échographie abdominale et L’échoendoscopie aide à déterminer respectivement, et représente environ le scanner puissent suggérer un CC, l’étendue de la maladie et lorsque 10 à 15 % des cancers primitifs du l’IRM est la modalité préférée pour c’est possible à ponctionner des foie. L’incidence varie considéra déterminer l’étendue de la maladie. ganglions lymphatiques régionaux. blement dans le monde, probable- Les séquences d’imagerie pondérées La sensibilité de la ponction sous ment en raison des différences dans en T2, qui affichent le liquide en forte échoendoscopie est significativement la prévalence des facteurs de risque; intensité de signal, peuvent définir le plus élevée dans le CC distal que dans les taux d’incidence les plus élevés niveau d’une sténose biliaire et iden- le CC proximal (81 % contre 59 %, res- sont observés en Asie du Sud-Est tifier des caractéristiques évoquant pectivement) (24). Dans l’étude de (20). L’âge moyen au diagnostic est une malignité telles qu’une sténose de Weilert et al. qui compare la ponction 291
Tableau 3 : Facteurs de risques de cholangiocarcinome distal Douves Clonorchis sinensis et Les parasites infectent le foie après la consommation de poisson d’eau douce et provoquent Opistorchis viverrini une inflammation chronique des petits canaux intrahépatiques et de la vésicule biliaire. Cholangite sclérosante primaire Elle provoque une inflammation diffuse et une fibrose des voies biliaires intrahépatiques (CSP) et extrahépatiques. Les patients atteints de CSP ont une incidence de cholangiocarcinome d’environ 5 à 10 %. Hépatites B et C et cirrhose ont été Plus récemment reconnues comme des facteurs de risque de cholangiocarcinome, mais surtout de cholangiocarcinome intrahépatique Drainage biliaire-entérique, y Généralement pratiquée pour des maladies bénignes, notamment la cholédocholithiase et compris la cholédoduodénostomie, la sténose biliaire bénigne. Associé à des taux de cholangiocarcinome compris entre 1,9 % la sphinctéroplastie transduodénale pour les patients après une hépaticojéjunostomie et 5,8 % et 7,9 % pour les patients ayant et la reconstruction biliaire avec subi une sphincteroplastie transduodénale et une cholédoduodénostomie, respectivement. hépaticocojéjunostomie, On pense que la physiopathologie de ce risque accru est le reflux du contenu entérique dans le canal biliaire distal, provoquant des taux croissants de cholangite chronique récurrente, conduisant à une hyperplasie et à une atypie de l’épithélium biliaire et, finalement, à une transformation. L’apparition du cholangiocarcinome se produit généralement entre 1 et 2 décennies après la procédure donnée. Kyste cholédoque, de type I Incidence de cholangiocarcinome pouvant atteindre 30 %, qui se produit généralement (extrahépatique solitaire) et de type chez les jeunes patients. La pathophysiologie de ce risque accru proviendrait d’une IV (intrahépatique et la dilatation jonction anormale des canaux pancréatiques et biliaires, permettant le reflux des enzymes extra-hépatique impliquant la pancréatiques dans l’arbre biliaire, ce qui entraîne une inflammation chronique et confluence canalaire), dégénérescence kystique. sous échoendoscopie à la CPRE pour cancer de l’estomac, du côlon, du sein, pancréatite auto-immune (PAI), car la le diagnostic des sténoses biliaires du poumon, du rein, le mélanome et le PAI peut imiter le cancer du pancréas malignes, la sensibilité des deux tech- carcinome hépatocellulaire. lorsqu’elle se présente sous la forme niques était similaire (79 %) chez les d’une masse inflammatoire focale patients atteints de CC distal (19). Les adénopathies malignes sont une cause rarissime d’OBDM (25). (26). L’IRM ainsi que des biopsies de Métastases la papille et l’échoendoscopie avec Diagnostic différentiel ponction de la masse pancréatique De nombreux cancers digestifs et des obstructions malignes révélant un infiltrat lymphoplasmo non digestifs peuvent métastaser de manière extrinsèque sous la forme par rapport aux obstructions cytaire riche en IgG4 peuvent conduire d’une adénopathie ou de manière bénignes au bon diagnostic. La PAI peut égale- intrinsèque dans le canal biliaire. Il peut être difficile de différencier ment impliquer d’autres organes, Ce sont, par ordre de fréquence, le l’adénocarcinome pancréatique de la comme les voies biliaires, les reins ou Tableau 4 : Classification TNM-UICC-AJCC (8e édition 2017) des cholangiocarcinomes extra-hépatiques distaux (au-delà de l’insertion du canal cystique) T Critères TX Non évaluable T0 Pas de tumeur primitive Tis Carcinome in situ / dysplasie de haut grade T1 Tumeur envahissant la paroi de la voie biliaire sur moins de 5 mm de profondeur T2 Tumeur envahissant la paroi de la voie biliaire sur plus de 5 mm et moins de 12 mm de profondeur T3 Tumeur envahissant la paroi de la voie biliaire sur plus de 12 mm de profondeur T4 Atteinte du tronc cœliaque, de l’artère mésentérique supérieure et/ou de l’artère hépatique commune N NX Non évaluable N0 Pas de métastase ganglionnaire régionale N1 1 à 3 métastases ganglionnaires régionales N2 ≥ 4 métastases ganglionnaires régionales M M0 Pas de métastase à distance M1 Métastase à distance 292
le rétropéritoine. Une corticothérapie Diagnostic endoscopique une cholangioscopie directe avec un d’épreuve peut également permettre avancé endoscope de petit calibre (naso-gas- de différencier la PAI de la tumeur troscope) en l’avançant directement En cas de suspicion d’OBDM basée sur maligne pancréatique. dans le système canalaire biliaire (29) la clinique, l’imagerie ou l’endoscopie (Tableau 5 - Figure 1). La cholangios- Le diagnostic différentiel peut égale- (CPRE, échoendoscopie) sans preuve copie, quelle que soit la technique ment être un vrai challenge chez histologique via les techniques stan- utilisée, permet la visualisation directe les patients atteints de pancréatite dards d’échoendoscopie ponction ou de l’arbre biliaire et s’avère utile pour chronique due à une inflammation de CPRE (brossage, biopsies endobi- distinguer les affections bénignes et récurrente de la tête du pancréas liaires), des techniques innovantes malignes en fonction de l’évaluation entraînant une fibrose parenchyma- telles que la cholangioscopie, l’écho- du réseau vasculaire (vaisseaux irré- teuse. Parfois, les techniques d’ima- graphie endo-canalaire par mini- guliers et tortueux), et de la surface gerie telles que la tomodensitométrie, sonde ou l’endomicroscopie confocale muqueuse endobiliaire (30). Les l’IRM ou l’EUS ne permettent pas de ont été développées. Ces procédures biopsies guidées par cholangioscopie différencier facilement le cancer du endoscopiques pouvant être réalisées avec des pinces dédiées permettent pancréas de la pancréatite chronique. pendant la CPRE ne sont pas dispo- un prélèvement de tissu ciblé appor- L’échoendoscopie avec ponction sera nibles en routine et sont plus ou moins tant un avantage indéniable à la tech- cruciale pour la gestion thérapeu- accessibles. nique. Les études utilisant le Spyglass tique +/-associé à l’échoendoscopie de La cholangioscopie permet une visua- DS™ ont fait état de sensibilités de contraste (27), bien que cet examen lisation directe de l’arbre biliaire. 85 % et 57 % et de spécificités de puisse aussi être pris en défaut (calcifi- Historiquement, elle était réalisée avec 100 % dans le diagnostic des sténoses cations), et les biopsies avoir un moins un « baby-endoscope » réutilisable, indéterminées (31). bon rendement dans ce contexte. passé dans un duodénoscope théra- De même, le diagnostic différentiel peutique (« mother-endoscope »). L’échographie endo-canalaire par entre les cholangiopathies inflam- Plus récemment, un cholangio- mini-sonde implique l’introduction matoires bénignes (telles que la CSP, pancréatoscope à usage unique a été d’une sonde ultrasonore radiale spéci- la cholangiopathie liée au VIH, la développé, d’abord à partir de fibres fique à travers le duodénoscope sur un cholangite éosinophiles et celle liée optiques puis en version numérique fil guide pendant la CPRE. Les carac- aux IgG4) et le cholangiocarcinome (Spyglass DSII™, Boston Scientific, téristiques des sténoses malignes du bas cholédoque peut être difficile Marlborough, Massachusetts, USA). comprennent un épaississement (Tableau 1) (28). Il est également possible de réaliser hypoéchogène asymétrique de la Tableau 5 : Différents types de cholangioscopie Cholangioscopie per orale à double Cholangioscopie per orale à Cholangioscopie directe opérateurs avec système “mother- opérateur unique avec système baby” endoscope “mother-baby” endoscope Equipement Duodénoscope SpyglassDSII (Boston Scientific) Nasogastroscope Cholangioscope réutilisable Générateur dédié 2 colonnes d’endoscopie Avantage Réutilisable 4 directions Coût réduit Canal d’irrigation indépendant Disponibilité Opérateur unique Canal opérateur plus large Opérateur unique Limitations 2 opérateurs Usage unique Manœuvrabilité Fragilité du matériel Moniteur dédié Exploration exclusive de la VBP Désinfection du matériel difficile Coût Risque d’embolie gazeuse PANCRÉATOLOGIE Figure 1 : Exemples d’images de cholangioscopie A : Voie biliaire principale normale avec fil guide ; B et C : Sténose tumorale maligne de la voie biliaire principale 293
Obstruction biliaire probable - Clinique - Biologie - Echographie abdominale Scanner +/- IRM Masse tumorale Absence de masse tumorale EEH +/- ponction si cible accessible Résécable Non-résécable CPRE avec brossage + biopsies endo biliaires EEH +/-ponction (néo-adjuvant) EEH + ponction Exclure PAI - Chirurgie d’emblée peut être discutée Cholangioscopie avec biopsies Figure 2 : Algorithme diagnostique proposé pour la gestion des OBDM paroi biliaire et des contours irrégu- sur l’interprétation de l’image, que d’une intervention chirurgicale dès le liers (32). Cette modalité d’imagerie la classification développée est peu début de leur traitement, de ceux qui semble utile pour définir une étendue facile d’utilisation et que l’interpré- auront besoin d’un traitement néoad- longitudinale et l’invasion d’autres tation des images est rendu difficile juvant ou d’un traitement palliatif structures (parenchyme pancréatique, en cas de prothèse biliaire (35). en cas de maladie avancée. Les veine porte, artère hépatique droite), critères de résécabilité sont résumés mais ne permet pas de réaliser des Proposition d’algorithme dans le Tableau 1. Pour l’adénocar- prélèvements endobiliaires directs. de prise en charge cinome pancréatique comme pour le Les études ont montré une bonne diagnostique cholangiocarcinome de la voie biliaire sensibilité et spécificité (98 %) et La première étape dans la gestion distale, il est requis un envahissement une méta-analyse de 5 études a d’une OBDM consiste à établir le veineux sur la veine mésentérique montré une précision de l’IDUS pour diagnostic et à identifier le stade de supérieur ou la veine porte < 180°, et les obstructions malignes atteignant la maladie. Selon la disponibilité des l’absence de contact de la tumeur avec 84 %-95 % (33, 34) avec cependant modalités d’imagerie, le scanner et / l’artère mésentérique supérieure, le une faible précision dans l’évaluation ou l’IRM sont les deux principales tronc cœliaque ou l’artère hépatique de l’envahissement ganglionnaire techniques d’imagerie pour évaluer commune. (69 %), en raison d’une profondeur l’extension de la tumeur, établir l’en- de pénétration limitée des ultrasons. Un algorithme pratique pour la prise vahissement vasculaire et la présence en charge des patients chez lesquels Cette technique a une applicabilité de métastases. Il est indispensable extrêmement limitée et n’est quasi- on soupçonne une OBDM, et basé de passer par cette étape d’imagerie sur la littérature, est proposé dans la ment plus utilisée en raison de son en coupes avant toute décision de coût élevé, de la fragilité et durée de Figure 2. drainage. vie des mini-sondes utilisées et de l’absence de biopsies possibles avec La deuxième étape est axée sur l’ob- cette technique. tention d’une preuve histologique : Prise en charge L’endomicroscopie confocale est - L’échoendoscopie avec ponction est réalisée, en première intention, de endoscopique (Figure 3) réalisée à l’aide d’une minisonde endobiliaire dédiée réutilisable, qui la tumeur pancréatique, mais aussi est également passée au travers des ganglions lymphatiques envi- Patients atteints d’un cancer du duodénoscope dans la lumière ronnants, de l’ascite ou des métas- résécable : drainage biliaire d’un cathéter lors de la CPRE, après tases lorsqu’elles sont accessibles préopératoire l’administration de 2,5 ml à 5 ml de à la ponction (par exemple : lésion colorant fluorescent à 10 % par voie du foie gauche ou le péritoine). Indications intraveineuse. Elle produit des images - La CPRE est utile avec brossage Le drainage biliaire préopératoire dynamiques de l’épithélium biliaire à biliaire, biopsies à la pince +/- (DBP) chez les patients atteints une échelle histologique. Initialement cholangioscopie, si aucune masse d’OBDM est un sujet de controverse. prometteuse, cette technique coûteuse n’est identifiée. Des études antérieures ont suggéré est peu disponible, et son utilité dans que l’hyperbilirubinémie était asso- le diagnostic a été supplantée par la Ces deux étapes visent à distinguer ciée à une morbidité et une morta- cholangioscopie, notamment parce les patients atteints d’une maladie lité postopératoires accrues, et ont qu’elle nécessite un apprentissage résécable qui peuvent bénéficier donc plaidé en faveur du DBP (36). 294
Lésion maligne bilio-pancréatique Résécable Non-résécable Chirurgie Traitement palliatif Si : Drainage biliaire Angiocholite CPRE avec CPRE avec prothèse biliaire métallique Ictère sévère, bilirubine > 250 mol/l. prothèse biliaire En cas d’échec de la CPRE : drainage par voie Chirurgie retardée métallique échoendoscopique ou radiologique Traitement néo-adjuvant Figure 3 : Prise en charge endoscopique des patients présentant une OBDM avec preuve histologique Néanmoins, en 2010, un essai compa- une survie plus longue des patients gnostic. De plus, l’ODBM est souvent ratif randomisé comparant le DBP à et une récidive péritonéale ou hépa- associé à une angiocholite, des symp- l’absence de DPB (202 patients atteints tique moins fréquente dans le groupe tômes liés à la cholestase (prurit), d’OBDM) a fait état de taux plus élevés endoscopique (41). une perte d’appétit, des nausées, de complications graves chez les une dénutrition ou une insuffisance Quel type de prothèse ? patients ayant un DBP (74 % contre rénale. Dans ce contexte, la pose 39 %) sans effet bénéfique du DBP Les guidelines de l’ESGE recom- d’une endoprothèse biliaire palliative (37). Depuis, de nombreuses études mandent la mise en place d’une pro- soulage les symptômes et améliore la et méta-analyses ont été publiées ; la thèse métallique auto-expansible de qualité de vie (47). dernière méta-analyse, comprenant 10 mm de diamètre pour le DBP (39). Toutes les études disponibles sont Voie d’abord 32 études sur des patients atteints de en faveur de la prothèse métallique et type de prothèses cancer du pancréas ayant un DBP, a suggéré que l’abstention était associée par rapport à la prothèse plastique, Les guidelines de l’ESGE recom- à un meilleur résultat (38). Les guide- avec moins de ré-intervention endos- mandent le drainage biliaire par CPRE lines actuels publiés par l’ESGE recom- copiques et moins de complications comme première voie d’abord, plutôt mandent de ne pas pratiquer de DBP y compris en situation néo-adju- que la chirurgie ou la voie percutanée de routine chez les patients présen- vante pour le cancer du pancréas et (Figure 4) (39). En effet, bien que la tant une OBDM (39). Les indications sans surcoût (42-45). Les prothèses dérivation chirurgicale bilio-diges- reconnues du DBP sont l’angiocholite, métalliques, en évitant si possible les tive ait montré un plus faible taux de le prurit invalidant, l’ictère sévère en prothèses trop longues, ne compro- récidive de l’ictère (2-5 %) par rapport cas de bilirubine élevée (bilirubine mettent pas la résection R0. à la CPRE avec mise en place d’une sérique totale > 250 ou 300 μmol/l), prothèse biliaire, elle présente une Pour le type de prothèse métallique, morbidité et une mortalité postopé- la chirurgie retardée (> 2 semaines), un essai randomisé multicentrique ratoires significatives plus élevées, et chez les patients ayant une indica- publié en 2019, montre que les allant jusqu’à 25 % dans certaines tion de chimiothérapie néoadjuvante prothèses métalliques couvertes ou séries (48). L’endoprothèse biliaire pour éviter les effets hépatotoxiques non-couvertes assurent un DBP simi- par CPRE est également préférée au potentiels de la chimiothérapie. laire chez les patients atteints d’un drainage radiologique en raison d’un Voie d’abord cancer du pancréas (119 patients) taux global plus faible d’événements Le drainage endoscopique est préféré (46). Une occlusion tumorale de la indésirables (8,6 contre 12,3 %), d’un à la voie percutanée (39). Le drainage prothèse était plus fréquemment en nombre moins élevé d’interventions PANCRÉATOLOGIE percutané présente une morbidité cas de prothèse non couverte (0 vs. répétées, d’une hospitalisation plus plus élevée en raison du risque d’hé- 16,7 % ; p < 0,01) mais les prothèses courte, de coûts moindres et de l’ab- morragie liée à la ponction, d’infec- couvertes présentaient un risque sence de drain biliaire externe (49). tion cutanée et de risque d’essaimage de migration plus élevé (6 vs. 0 % ; Plus récemment, le drainage biliaire tumoral sur le trajet de ponction. p = 0,03). guidé par échoendoscopie est apparu L’ensemencement tumoral secondaire Lésions non résécables : comme un outil utile dans le traite- sur le trajet de la voie percutané est drainage biliaire palliatif ment des affections bilio-pancréa- une préoccupation majeure et peut tique, mais il est actuellement compromettre des cas potentiellement Indications effectué dans les cas où le drainage résécables (5,2 %) (40). Les données La majorité des ODBM (70 %) ne sont biliaire par les techniques standard de de 3 études rétrospectives ont montré pas opérables au moment du dia- CPRE a échoué (39). 295
Figure 4 : exemple d’OBDM Vue en CPIRM (A), avant (B) et après (C) la mise en place d’une prothèse biliaire métallique lors d’une CPRE En ce qui concerne le type de prothèse Drainage biliaire guidé lyse incluant 9 études (483 patients), mise en place lors de la CPRE, les par voie échoendoscopique aucun différence n’a été mise en données actuelles recommandent évidence concernant le succès tech- l’insertion d’une prothèse métallique Dans les centres experts, le drainage nique du drainage (radiologique vs. pour le drainage palliatif (39). Les biliaire par voie échoendoscopique échoendoscopique OR 1.78 ; 95 %CI prothèses métalliques sont associées (DBE) est une méthode évoluée de 0,69-4,59), mais le DBE était associé à à une plus longue perméabilité, à des drainage biliaire chez les patients un meilleur succès clinique (OR 0,45 ; taux de complications plus faibles, atteints d’OBDM pour lesquels la CPRE 95 %CI 0,23-0,89), moins de compli- à moins de réinterventions et à une a échoué (39). cations (OR 0,23 ; 95 %CI 0,12-0,47), plus longue survie des patients que et un taux moins élevé de réinterven- Les différentes techniques de DBE les prothèses plastiques (50, 51). De tions (OR 0,13 ; 95 %CI 0,07-0,24) comprennent 1) la technique du plus, en termes de qualité de vie, les (55). rendez-vous (l’accès canalaire est créé prothèses métalliques ont de meil- via une ponction sous échoendoscopie leurs résultats. Bien que la prothèse Fort de ces arguments, le DBE pour des voies biliaires intra-hépatiques rait apparaître comme une option métallique soit plus coûteuse que avec passage antérograde d’un fil la prothèse plastique, aucune diffé- de drainage de première ligne dans guide au travers de la papille dans le la décompression biliaire maligne rence significative de coûts n’a été duodénum, ce fil guide étant ensuite en particulier depuis l’apparition observée sur le long terme (52). Le récupéré par un duodénoscope) ou des prothèses d’apposition biliaire choix d’utiliser des prothèses métal- 2) la création d’un accès direct non type HotAxios (Boston Scientific, liques couvertes plutôt que des non- anatomique reliant l’arbre biliaire à Marlborough, Massachusetts, USA). couvertes reste controversé. Bien que l’estomac (hépatogastrostomie) ou Cette prothèse permet la réalisation la prothèse couverte ait été développé au duodénum (cholédoduodénos- d’une cholédoduodénostomie en dans le but de prolonger la perméa- tomie) (Figure 5). La technique du un temps, sans fil guide, grâce un bilité de la prothèse, cela n’a pas rendez-vous est généralement tentée cystostome intégré au cathéter de la été démontré de manière définitive. en premier si la papille est accessible prothèse. Les prothèses couvertes présentent car elle offre une voie anatomique de théoriquement un risque d’occlusion drainage avec la mise en place d’une Dans une méta-analyse récente par croissance tissulaire tumorale prothèse biliaire transpapillaire. incluant 5 études comparatives dont intra-prothétique plus faible, mais Cependant, cet accès peut échouer 3 essais randomisés (396 patients), le elles ont des taux de migration plus en raison d’une papille inaccessible succès technique était similaire entre élevés. Aucune des huit méta-analyses ou de l’incapacité à faire avancer le fil le DBE et la CPRE (RR0,98 ; 95 %CI comparant les prothèses métalliques guide au travers de la papille dans le 0,93-1,03) et sans différence signifi- couverte et non-couverte n’a démontré duodénum (anatomie altérée, obstruc- cative sur les événements indésirables de différence significative concernant tion duodénale, sténose duodénale ou (RR0,84 ; 95 %CI 0,35-2,01) (56). les résultats cliniques (53). En ce qui présence d’une prothèse duodénale). Le temps de procédure et le risque concerne le risque théorique de cholé- Chez ces patients, l’hépatogastros- d’occlusion de la prothèse étaient cystite ou de pancréatite aiguë après tomie ou la cholédoduodénostomie similaires. Le DBE est donc une alter- l’insertion d’une métallique couverte, sont des techniques de drainage native à la CPRE en cas d’OBDM, mais aucune étude n’a démontré un risque possibles. Quatre méta-analyses ont d’autres études prospectives bien plus élevé qu’avec une prothèse non rapporté que le DBE était clinique- conçues (essai randomisé contrôlé) couverte. En résumé, il n’y a actuel- ment efficace dans 87 à 94 % des cas, avec un plus grand nombre de lement aucun consensus concernant avec des effets indésirables rapportés patients sont nécessaires pour déli- le choix entre couvert et non couvert dans 16 à 29 % des cas (54). En miter plus clairement les différences en cas de malignité prouvée, chacun comparaison avec le drainage par voie potentielles en termes d’événements ayant ses avantages et ses inconvé- radiologique, le DBE est une option indésirables et de coûts en situation nients. intéressante. Dans une méta-ana- palliative (57). 296
Figure 5 : Mise en place d’une prothèse d’apposition par voie échoendoscopique – cholédocoduodénostomie A : mise en place du dispositif de largage de la prothèse en face de la voie biliaire principale dilatée à 17 mm B : ponction de la voie biliaire au moyen du cystotome intégré C : largage sous contrôle échoendoscopique de la colleret proximale de la prothèse d’apposition D : largage sous contrôle endoscopique de la colleret distal de la prothèse d’apposition dans la lumière duodénlae : issue de bile en abondance. E et F : vue échoendoscopique et endoscopique finale de la prothèse, après retrait du dispositif de largage, entre la voie biliaire principale et le duodénum L’ablation de RF introduite sur un fil guide dans tanée. Dans le groupe RF, on a observé par radiofréquence (RF) la voie biliaire peut être utilisée sur un allongement significatif de la per- des lésions non résécables avant la méabilité de la prothèse (50 contre Nous n’aborderons pas le traitement PANCRÉATOLOGIE pose d’une prothèse pendant la CPRE. 37 jours, p< 0,002) et de la survie par photothérapie dynamique qui (285 contre 248 jours, p< 0,001). La De rares études, avec de petits effec- n’est plus réalisé à ce jour. douleur abdominale est le seul évène- tifs, ont été publiées jusqu’à présent La RF agit en délivrant de l’énergie avec un bon résultat clinique et une ment indésirable plus fréquent dans à une fréquence « radio » conduisant possible amélioration de la survie (60, le groupe RF (61). à une coagulation thermique des 61). Une méta-analyse de 9 études Cas particuliers tissus, entraînant ainsi une nécrose comprenant 505 patients atteints et une mort cellulaire. Des sondes de d’OBDM chez qui la pose d’une pro- Drainage d’une sténose biliaire RF dédiées à une application endo-bi- thèse biliaire métallique était réalisée indéterminée liaire au travers du duodénoscope est avec ou sans application préalable de Dans le cas d’une sténose d’origine disponible (58, 59). La sonde biliaire la RF par voie endoscopique ou percu- indéterminée, les recommandations 297
de l’ESGE déconseillent l’utilisation Clin Gastroenterol Hepatol Off Clin d’une prothèse biliaire métallique non Bibliographie Pract J Am Gastroenterol Assoc 2006; 4: 717–725; quiz 664 couverte car on sait que ce type de prothèse présente une faible perméa- 17. Cheng B, Zhang Y, Chen Q, et al. Analysis 1. Boulay BR, Birg A. Malignant biliary of Fine-Needle Biopsy vs Fine-Needle bilité à long terme dans les maladies obstruction: From palliation to treatment. Aspiration in Diagnosis of Pancreatic bénignes et qu’il est difficile, voire World J Gastrointest Oncol 2016; 8: and Abdominal Masses: A Prospective, impossible, de la retirer (39). 498–508 Multicenter, Randomized Controlled 2. Pu LZCT, Singh R, Loong CK, et al. Trial. Clin Gastroenterol Hepatol Off Clin Obstruction duodénale Malignant Biliary Obstruction: Evidence Pract J Am Gastroenterol Assoc 2018; 16: associée à l’obstruction biliaire for Best Practice. 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