SE SOUVENIR DE VIOLETTA - CRÉATION COLLECTIVE DU 15 AU 19 FÉVRIER 2011

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SE SOUVENIR DE VIOLETTA - CRÉATION COLLECTIVE DU 15 AU 19 FÉVRIER 2011
SE SOUVENIR DE VIOLETTA
    CRÉATION COLLECTIVE
   DU 15 AU 19 FÉVRIER 2011
SE SOUVENIR DE VIOLETTA - CRÉATION COLLECTIVE DU 15 AU 19 FÉVRIER 2011
SE SOUVENIR DE VIOLETTA

Création collective
Matériau textuel Caroline Masini, Alexandre Dumas fils et H. C. Andersen
Mise en scène Caroline Guiela

Écriture et jeu
Caroline Arrouas, Emmanuel Cuchet, Ruth Nüesch, Lucas Partensky

Dramaturgie Mariette Navarro
Scénographie Alice Duchange
Création costumes Benjamin Moreau
Création sonore Antoine Richard
Création lumières Jérémie Papin

Régie générale Gilbert Morel, Serge Ugolini
Régie lumières Guillaume de la Cotte

Stagiaire scénographie Gael Prodhon
Réalisation costumes Dominique Fournier et Sigolène Petey
Construction décor Thierry Varenne, Marco Terrier et Didier Raymond

Production Comédie de Valence - Centre Dramatique National Drôme-Ardèche
Coproduction Théâtre National du Luxembourg / Compagnie les Hommes
Approximatifs
Avec le soutien artistique du Jeune Théâtre National
Et la complicité de la Maison des Métallos et du TNP - Villeurbanne

Remerciements Le lycée La Martinière-Diderot, Lyon - DMA costumes, la Maison
du Comédien Maria Casarès, le Théâtre des Célestins à Lyon, Pauline Guyonnet,
Juliette Duchange, Isabelle Fabre, Claire Gondrexon, Claire Coulomb,
Malone Cuchet, Catherine Ailloud-Nicolas, Danièle Douin, Jean et Violette Garo,
Jeanne Guigue-Monleau, Charlotte Loin, Gisèle Mollier-Fent, Yves Pacaut,
Julien Fisera, Johan Papin.

Tournée 2010-2011
Du 4 au 6 avril 2011 au Théâtre National du Luxembourg

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SE SOUVENIR DE VIOLETTA - CRÉATION COLLECTIVE DU 15 AU 19 FÉVRIER 2011
Cette saison, la Comédie de                 « Convoquer des amateurs,             La chambre de mon enfance
Valence s’ouvre à de nouvelles              c’est convoquer une toute autre       est obscure, un CAGIBI encombré.
formes d’engagement entre                   présence sur le plateau. Il ne        Ce n’est pas vrai que la chambre de notre enfance
créateurs et spectateurs, œuvres            s’agira pas de jouer, mais au         reste ensoleillée et lumineuse dans notre mémoire.
et contextes. Les artistes                  contraire de préserver ce non         Ce n’est que dans les maniérismes de la convention littéraire
troubleront les frontières et les           savoir faire. Cette présence brute    Qu’elle se présente ainsi.
repères, mettront en tension                permettra les allers-retours entre    Il s’agit d’une chambre MORTE
fiction et réel, et offriront ainsi un       la fiction et le réel, qu’engage       et d’une chambre DES MORTS.
nouvel éclairage sur les enjeux             le corps d’une personne qui n’a       C’est en vain que nous essaierons d’y mettre de l’ordre :
de nos sociétés. Ce cycle des               pas l’habitude d’appréhender la       elle mourra toujours.
créations partagées s’ouvre avec            représentation. C’est dans ce faire   Cependant si nous arrivons à en extraire des fragments,
Caroline Guiela qui a choisi, pour          et défaire que la poésie de ce        fussent-ils infimes,
la mise en scène de Se souvenir             projet peut exister. »                un morceau de Divan,
de Violetta, de travailler avec des                                               la fenêtre, et au-delà la route qui se perd tout au fond,
comédiens professionnels et des             CAROLINE GUIELA                       un rayon de soleil sur le plancher,
comédiens amateurs.                                                               les bottes jaunes de ton père,
                                                                                  les pleurs de maman,
RICHARD BRUNEL                                                                    et le visage de quelqu’un derrière la vitre de la fenêtre –
                                                                                  il est possible alors que notre véritable CHAMBRE d’enfant
                                                                                  commence à se mettre en place,
                                                                                  et peut-être arriverons-nous ainsi à accumuler des éléments
                                                                                  pour construire
                                                                                  notre spectacle !

                                                                                  Tadeusz Kantor
                                                                                  Le Théâtre de la mort

                                        2                                                                            3
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LE THÉÂTRE
DE VIOLETTA

Une fois par semaine, je vais à          seulement deux espaces, puisque
Valence voir comment grandit             le décor est scindé en deux (d’un
Se souvenir de Violetta. Bien sûr,       côté la chambre du fils, de l’autre
le spectacle avance comme tout           la cuisine, domaine des parents),
projet théâtral, au quotidien,           mais aussi deux registres de jeu,
de répétition en répétition,             deux rythmes, deux temporalités.
en gagnant en précision, en              Deux comédiens professionnels
prenant de l’épaisseur. Mais il a        prennent en charge la dimension
aussi des modes de croissance            du drame, le texte de Dumas, et
qui lui sont propres, une façon          l’exaltation des jeunes gens. Ils
de se fabriquer et de devenir,           rencontrent sur le plateau deux
petit à petit, un objet scénique         comédiens amateurs, auxquels
comparable à lui seul, qui appelle       Caroline Guiela demande au
ses propres outils de mesure et          contraire d’être autant que
ses propres définitions.                  possible dans le non-jeu, dans
Se souvenir de Violetta, jour            une présence quotidienne,
après jour, devient autonome, un         simple, réaliste. Le théâtre et
objet vivant non classifiable. Il         la vie sont mis côte à côte. La
s’affranchit du roman de Dumas           fable romantique et la confection
sans nier la filiation, de la même        d’une tarte aux pommes. Le
façon que le personnage principal        temps précipité de la fiction, où
se lance à corps perdu dans un           l’amour et la mort surgissent
amour impossible, tout en ayant          simultanément, et le temps d’une
le souci, en permanence, de ne           vie sans heurt, où l’on peut vieillir
pas déplaire à sa famille.               dans la tendresse en se prenant
                                         à croire, comme dans l’enfance,
Se souvenir de Violetta, c’est
                                         que tout sera éternel.
d’abord la rencontre, surprenante
autant qu’elle est passionnante,         Au spectateur de recomposer
entre deux théâtres. Non                 le hiatus, d’éprouver la tension
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SE SOUVENIR DE VIOLETTA - CRÉATION COLLECTIVE DU 15 AU 19 FÉVRIER 2011
quand tentent de cohabiter,
dans la vie du jeune Alexandre
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comme sur le plateau, les                                                  ET POUR LE PIRE
incompatibles. A plusieurs
moments dans le spectacle,
les univers hétérogènes se
rencontrent, se parasitent, ou               « Je me suis dit qu’on        En commençant le roman de                 d’un fils qui n’a aucune volonté
rentrent en collision de façon                                             La Dame aux camélias, j’ai été            de s’affranchir de son père, qui
                                             écrivait toujours sur le
violente. Le personnage se débat                                           frappée par le nom de l’auteur :          ne ressent pas la nécessité de
autant avec son drame qu’avec le         corps mort du monde et,           Dumas - Dumas fils, plus                   sortir du cocon familial. Armand,
rassurant intérieur. De la même              de même, sur le corps         exactement, très exactement. En           au début du roman, sort tout
façon, les matériaux théâtraux                      mort de l’amour.       finissant La Dame aux camélias,            juste de chez lui pour faire ses
(textes de Dumas et de Caroline                                            je ne peux pas faire autrement            études, et après la mort de
Masini, improvisation, conte)
                                                Que c’était dans les       que d’y revenir. Dumas fils.               Marguerite, il y retournera sans
dessinent les tiraillements entre               états d’absence que                                                  problème... Étrange parenthèse,
                                                                           Hasard ou nécessité, cela fait
différentes aspirations, entre            l’écrit s’engouffrait pour       le deuxième projet avec la
                                                                                                                     étrange interruption dans une
différents niveaux de réel, entre              ne remplacer rien de                                                  adolescence qui n’en finit pas, qui
                                                                           compagnie où la question des
le connu et l’inconnu, le vécu et                                                                                    ne s’achève pas. C’est de cette
                                          ce qui avait été vécu ou         pères est clairement posée.
le rêvé. C’est que Violetta, jeune                                                                                   étrangeté que nous sommes
                                                                           Dans Andromaque, le précédent
femme trop libre ou déjà trop            supposé l’avoir été, mais         spectacle, la question de la
                                                                                                                     partis.
marquée par la vie qui débarque                pour en consigner le        filiation se posait avec une forme         Voici l’histoire que nous avons
sans prévenir dans l’existence du
                                              désert par lui laissé. »     d’inquiétude constante, dans              inventée, l’histoire que nous
jeune homme, n’est pas soluble                                             celui-ci, elle se pose avec une           allons raconter : l’histoire de
dans le quotidien d’une famille.                       Marguerite Duras    étrange sérénité.                         deux jeunes gens, Alexandre et
En transgressant sans cesse                                     L’Été 80                                             Violetta.
les limites – de l’espace, de la                                           Car l’histoire de La Dame aux
fiction, des convenances – elle                                             camélias, ce n’est pas seulement          Sur scène, deux espaces : celui de
révèle et transforme :                                                     l’histoire d’un amour impossible          la cuisine, domaine des parents ;
elle oblige le spectacle, en                                               entre Marguerite Gautier,                 celui de la chambre d’Alexandre.
permanence, à se réinventer.                                               atteinte de phtisie, et Armand            Dans la chambre, une fenêtre,
                                                                           Duval qui s’éprend d’elle à en            ouverte sur l’extérieur : une
MARIETTE NAVARRO                                                           devenir fou. C’est aussi l’histoire       béance, une brèche. Violetta,
le 30 janvier 2011                                                         d’un père qui vient briser cet            la malade, la jeune femme au
                                                                           amour, au risque de faire mourir          passé trouble, n’arrêtera pas
                                                                           Marguerite. C’est aussi l’histoire        de s’y introduire. Violetta ou la

                                     6                                                                           7
SE SOUVENIR DE VIOLETTA - CRÉATION COLLECTIVE DU 15 AU 19 FÉVRIER 2011
figure de l’intruse, de l’étrangère,
    dans tout ce qu’elle peut avoir
    de troublant, de dérangeant pour
    un foyer régi par ses propres
    règles, ses propres exigences.
    Violetta cherche à retrouver un
    foyer perdu. Violetta partage
    avec Alexandre la même
    contradiction : la volonté d’aller
    vers le monde et vers tout ce
    qu’il comporte d’inquiétude,
    d’inconnu, et la volonté de
    retrouver une enfance perdue, la
    sérénité d’un foyer.
    Dans la cuisine. On entre par la
    porte. Les parents d’Alexandre,
    image d’un couple qui a duré,
    font aussi l’épreuve, de l’autre
    côté du mur, de cette infiltration
    de Violetta dans la vie de leur fils.
    Car s’il s’agit pour Alexandre de
    faire le deuil de son enfance, pour
    les parents, il s’agit aussi de faire
    le deuil de leur enfant quitte à ne
    plus le comprendre, quitte à ne
    plus poser leur main protectrice
    et sereine sur lui.
    Le calme disparaît avec l’entrée
    de Violetta.
    La mort ; la maladie ; le désir. Tout
    s’est infiltré dans la maison.
    Pour le meilleur et pour le pire.

    CAROLINE GUIELA

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SE SOUVENIR DE VIOLETTA - CRÉATION COLLECTIVE DU 15 AU 19 FÉVRIER 2011
LA SCÉNOGRAPHIE
     DE VIOLETTA

     Un adolescent enfermé dans sa               L’appartement est au rez-de-
     chambre.                                    chaussée d’un immeuble, il est
     Sa chambre est une reconstitu-              signifié par la forme et l’emplace-
     tion de son univers intime, une             ment des fenêtres. Elles sont un
     exposition fermée au public où              élément important de l’espace,
     les tableaux affichés aux murs               elles vont permettre au monde
     sont les fragments de sa vie réelle         extérieur de pénétrer dans cette
     ou fantasmée, photos, affiches,              intimité, à Violetta d’entrer par la
     passions, obsessions. Alexandre             fenêtre, aux fantômes du passé de
     est obsédé par les profondeurs              s’infiltrer. Elles sont là pour créer
     aquatiques, les créatures qui               un hors-champ vivant.
     peuvent vivre sous l’eau.                   Partir d’un espace cinématogra-
     Le monde extérieur n’est jamais             phique, réaliste, cadré, permet
     loin d’Alexandre, de l’autre côté du        de donner une valeur plus forte,
     mur : la cuisine de l’appartement,          plus étrange à chaque élément
     la vie familiale, les autres.               extérieur qui viendra pénétrer cet
     Nous pouvons suivre en simul-               espace a priori défini ; la lumière
     tané ces deux espaces. Ils sont             et le son contribueront fortement
     construits en symétrie, la paroi            à modifier les perceptions de cet
     centrale étant l’axe. Ils jouent à          espace.
     se répondre, à s’opposer et à se
     confondre. Se souvenir de Violetta          ALICE DUCHANGE
     joue sur une superposition de
     temporalité, nous traversons dans
     ces lieux plusieurs époques où les
     souvenirs du passé reprennent vie,
     où la cuisine devient la morgue où
     Alexandre a vu le corps mort de
     Violetta.

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SE SOUVENIR DE VIOLETTA - CRÉATION COLLECTIVE DU 15 AU 19 FÉVRIER 2011
LES COSTUMES
DE VIOLETTA

Une jeune femme sans origine,               ouverte au monde, Alexandre
sans trace de la réalité. D’abord un        porte toujours le même bonnet
corps inerte, mouillé, étrangement          et navigue entre trois joggings.
sapé... Violetta, “Vio” ou encore           Violetta investit et perturbe ce
“Marguerite” porte autant d’habits          jeune corps qui vient tout juste de
que d’histoires auxquelles elle             se transformer, et se révèle alors
souhaiterait se raccrocher. Identité        pour Alexandre, un corps qui
d’un jour - identités troublées, une        souffre, s’exprime, qui crie, au seuil
surface fragile où “Chaque jour se          de devenir un jeune homme.
doit de raconter quelque chose de
                                            Le père, la mère, des figures
soi”. Les apparences sont comme
                                            immuables, presque immobiles
le devant d’une scène, une expé-
                                            appartiennent à ce temps qui
rience sans cesse renouvelée.
                                            semble être toujours le même -
Une histoire, en particulier lui
                                            quotidien et permanent. Les murs
colle à la peau, déborde d’elle :
                                            se sont habitués à eux et eux
La Dame aux camélias. Au jeu
                                            aussi, crème, rose, argile, brun -
des apparences se juxtapose le
                                            un foyer rassurant, qui colle.
jeu du déguisement. Elle déguise
son histoire. Elle se faufile dans           Violetta, corps aux reflets chan-
des habits plus grands qu’elle -            geants déstabilise ce petit clan
un goût d’enfance - et ouvre la             ton sur ton, jusqu’à contaminer
tragédie.                                   chacun. Malgré tout, c’est une vie
                                            que l’on rejette et qui se consume
Un adolescent imprégné par la
                                            vite. Les restes de Violetta et l’em-
couleur bleue, à l’instar de sa
                                            preinte de “Marguerite”, malgré
chambre qui n’a pas dû chan-
                                            tout, eux résistent.
ger depuis qu’il est enfant. Un
adolescent qui parle aux poissons,          BENJAMIN MOREAU
une bulle qui ne s’est pas encore

                                       13
SE SOUVENIR DE VIOLETTA - CRÉATION COLLECTIVE DU 15 AU 19 FÉVRIER 2011
LES CORPS
     DE VIOLETTA
     ALICE DUCHANGE

     La première phase de recherche                  Durant ces trois semaines, nous
     sur Se souvenir de Violetta a                   avons tenté de travailler au plus
     commencé le 9 octobre 2010, à                   proche de chacun. Il ne s’agissait
     Valence, lors d’un stage de trois               pas de leur faire incarner des per-
     semaines avec neuf comédiens                    sonnages, il s’agissait de préserver
     amateurs de plus de 65 ans.                     ce que chacun renvoyait corpo-
                                                     rellement, rythmiquement, pour
     Il me paraît tout naturel ici de les ci-
                                                     raconter des histoires personnelles.
     ter tous : Jean-Marcel, Violette, Yves,
                                                     Des histoires qui, dans le même
     Gisèle, Charlotte, Danielle, Jeanne et
                                                     temps, ne leur appartenaient plus
     bien sûr Ruth et Emmanuel.
                                                     tout à fait car les outils du théâtre,
     Grâce à leur générosité et leur                 s’ils servent de révélateur, distor-
     rigueur, nous avons pu explorer                 dent les histoires.
     ensemble (toute l’équipe de
                                                     Les participants, pour la plupart,
     création étant présente) ce qui
                                                     avaient choisi un événement
     allait devenir les prémisses du
                                                     de leur enfance. Un souvenir
     spectacle : le souvenir, le réel et la
                                                     d’enfance.
     fiction… vaste programme.
                                                     Par l’écriture, le jeu, l’improvisation,
     Durant ces trois semaines, nous
                                                     le travail du costume, du son et
     sommes partis de l’histoire de
                                                     de l’espace, nous avons cherché
     chacun et nous avons tenté de
                                                     ensemble à trouver la forme du
     convoquer ces histoires personnel-
                                                     souvenir, son rythme, son humour
     les, intimes, sur le plateau.
                                                     ou son drame.
     Il s’agissait de trouver la matière
     théâtrale de tous ces récits.                   Nous avons construit plusieurs
     Comment, dans cet espace d’ici                  séquences, elliptiques, anachroni-
     et maintenant que constitue le                  ques, à l’image des souvenirs qui
     théâtre, pouvaient surgir l’ailleurs            peinent souvent à retrouver leur
     et l’autrefois.                                 cohérence.
14                                              15
SE SOUVENIR DE VIOLETTA - CRÉATION COLLECTIVE DU 15 AU 19 FÉVRIER 2011
C’est de cette phase de travail que
nous est apparue la possibilité de
                                                                                    CAROLINE
construire le spectacle non pas                                                     GUIELA
comme une continuité narrative                                                      METTEUR EN SCÈNE
logique, mais comme un puzzle de
séquences qui laisserait la place au
trouble, qui assumerait une impos-               Toutes portes ouvertes             D’abord étudiante en Arts du Spectacle          Elle a créé en 2008 les Hommes
sible totalité.                                                                     à l’université de Nice, elle suit en            Approximatifs, compagnie implantée en
                                                   En plein courant d’air           parallèle les Ateliers de L’ERAC comme          Région Rhône-Alpes, avec laquelle elle
C’est aussi de cette rencontre                  je suis une maison vide             comédienne. En 2004, elle entre en              signe trois créations :
qu’est née l’idée d’intégrer à notre                                                classe professionnelle au Conservatoire         - Andromaque (Ruines) d’après Racine,
                                                        Sans toi, sans toi          d’Avignon comme comédienne où elle              créé en 2007, présenté au Théâtre
création deux stagiaires, Ruth et                                                   joue sous la direction de Pascal Papini         national de Strasbourg, au festival Art du
Emmanuel.                                       Comme une île déserte               et suit plusieurs stages avec notamment         Flex, Bordeaux et au Festival International
Ici, Ruth et Emmanuel jouent Jean
                                                    Que recouvre la mer             Ariane Mnouchkine au Théâtre du Soleil          de Rabat au Maroc, au Festival croisé
                                                                                    pour Le Dernier Caravansérail.                  de Moscou, au CDR de la Réunion ainsi
et Suzanne, deux personnages                   Mes vagues se dévident               Elle entre en 2006 au Théâtre national          qu’au Théâtre national du Luxembourg.
sortis tout droit d’une fiction. Ils                     Sans toi, sans toi          de Strasbourg comme élève en section            - Macbeth (Inquiétudes) d’après
jouent mais j’ai tenté de retrouver                                                 mise en scène. Elle travaille avec              Shakespeare, Kadaré et Müller, créé en
                                                     Belle en pure perte            Stéphane Braunschweig, Anne-Françoise           2008, présenté au Théâtre national de
et de préserver cette présence
sans artifice, cette parole à peine
                                                 Nue au cœur de l’hiver             Benhamou, Xavier Jacquot, Alexandre             Strasbourg, au festival Impatience de
                                                                                    de Dardel, Pierre-André Weitz, Daniel           l’Odéon en 2009 et à l’Opéra Théâtre de
assez forte, ces corps si concrets                Je suis un corps avide            Jeanneteau, Arthur Nauzyciel et Kristian        Metz en 2010.
et pleins de vie qui m’avaient                           Sans toi sans toi          Lupa dans le cadre d’un échange                 - Tout doucement je referme la porte
enchantée pendant le stage afin                                                      international autour d’Amerika de Kafka.        sur le monde d’après le journal intime
                                                   Rongée par le cafard             Elle est stagiaire à la mise en scène           d’Anaïs Nin, créé en 2008. Ce spectacle
que la vie et le théâtre, la fiction et
la réalité dialoguent sur le plateau,
                                              Morte au cercueil de verre            avec Guy Alloucherie sur Base 11/19             a été produit par le Théâtre national du
                                                                                    créé en 2006 à Loos-en-Gohelle et avec          Luxembourg.
au service d’une même histoire.                   Je me couvre de rides             Jean-François Sivadier sur Le Roi Lear          La compagnie a mis en espace Gertrude
                                                        Sans toi, sans toi          créé pour la Cour d’Honneur du Festival         de Einar Schleef au Théâtre Gérard
CAROLINE GUIELA                                                                     d’Avignon 2007.                                 Philipe CDN de Saint-Denis en juin 2009.
                                                  Et si tu viens trop tard          Elle est assistante de Richard Brunel           Pour 2011, la compagnie les Hommes
                                               On m’aura mise en terre              sur Le Théâtre ambulant Chopalovitch            Approximatifs a entrepris deux chantiers
                                                                                    créé en 2007 au Théâtre national                autour de L’Échange de Claudel et
                                                    Seule, laide et livide,         de Strasbourg, ainsi que sur l’opéra            Madame Bovary de Flaubert. Pour ce
                                                        Sans toi, sans toi          Dans la Colonie pénitentiaire de Phil           dernier, Caroline Guiela est invitée en
                                                                                    Glass à l’Opéra de Lyon. En 2009, elle          2010 à ouvrir un atelier de recherche au
                                                                 Sans toi.          assiste Stéphane Braunschweig sur               Nouveau Théâtre d’Angers.
                                                                                    deux créations : Maison de poupée et
                                                             Corinne Marchand       Rosmersholm d’Ibsen puis en 2010 sur
                                                    Chanson du film d’Agnès Varda    Lulu de Wedekind au Théâtre national de
                                                                    Cléo de 5 à 7   la Colline.
                                         16                                                                                    17
CAROLINE                                            EMMANUEL                                       RUTH                                             LUCAS
ARROUAS                                             CUCHET                                         NÜESCH                                           PARTENSKY
COMÉDIENNE                                          COMÉDIEN AMATEUR                               COMÉDIENNE AMATEUR                               COMÉDIEN

Elle grandit en Autriche où elle travaille,         Emmanuel Cuchet est un spectateur              Ses premières expériences de théâtre             Entre 2005 et 2007, il suit une formation
entre 1999 et 2002, comme chanteuse                 engagé et passionné de théâtre. Il suit        se font à l’École Normale avec un                à l’école de la Scène sur Saône ; il y
au Théâtre national de Vienne. Elle                 le projet artistique de la Comédie de          professeur d’allemand pour la création           travaille avec Salvadorra Parras, Karl Heinz
emménage ensuite à Paris et intègre le              Valence depuis sa création. Abonné             de Turandot de Carlo Gozzi, traduit en           Lorenzen, Aymeri Suarez-Pazos.
Studio Théâtre d’Asnières - Compagnie               permanent du théâtre, il assiste à             allemand par Schiller.                           Il intègre l’École du Théâtre national de
Jean-Louis Martin-Barbaz. Parallèlement             l’ensemble de la programmation. Il             Institutrice pendant treize ans, elle met        Strasbourg en 2007. Dans le cadre des
à cela, elle intègre le cursus d’art lyrique        participe au Comité de lecture de la           en scène de nombreux spectacles avec             ateliers de l’école, il travaille avec Gildas
du conservatoire du 8ème auprès de                  Comédie de Valence pendant 3 ans.              ses élèves, principalement autour des            Milin, Jean-Paul Wenzel, Margarita
Marie-Thérèse Driscoll.                             En 2009, il intègre l’atelier théâtre de la    contes de Grimm.                                 Mladenova et Ivan Dobtchev du Théâtre
Elle intègre l’école du Théâtre national            Comédie, pour un travail hebdomadaire          Suite à son arrivée en Ardèche, elle va          du Sfumato (Bulgarie) et Joël Jouanneau
de Strasbourg en 2005. Elle y travaillera           autour du jeu de l’acteur, sous la direction   suivre le travail de la troupe permanente        sur À l’Ouest, Saisons 1 à 7 (atelier de
avec Martine Schambacher, Pierre Alain              de Juliette Delfau et Jérémie Chaplain.        de la Comédie de Valence, à partir               sortie, présenté au CDDB Théâtre de
Chapuis, Arthur Nauzyciel, Michel Cerda,            Suite à cette expérience, il participe au      de 2002. Elle devient une spectatrice            Lorient, TNS Strasbourg, Théâtre national
Marie Vessière, Claude Duparfait et                 spectacle Mémoires rwandaises, une             assidue et participe au Comité de lecture        de la Colline). Dans le cadre des ateliers
Benoît Lambert. En 2007, elle travaille             création de la compagnie Via Nova au           pendant près de 7 ans, à travers lequel          d’élèves, il joue dans Funérailles d’hiver
avec Richard Brunel sur le Théâtre                  Centre du patrimoine arménien en 2010.         elle découvre les écritures théâtrales           de Hanokh Levin, mise en scène de
Ambulant Chopalovitch de Simovitch et               En 2009, il participe au film réalisé par       contemporaines. Elle rencontre                   Maëlle Poésy, et Le Conte d’hiver d’après
avec Daniel Jeanneteau sur L’affaire de             Christophe Perton, The man I love.             Christophe Perton qui l’intègre à sa             Shakespeare, mise en scène de Pauline
la rue de Lourcine de Labiche (reprise du           Suite à un stage dirigé par Caroline           création du Woyzeck de Georg Büchner             Ringeade. Durant sa formation, il joue
spectacle en 2010 au Théâtre de la Cité             Guiela, il intègre l’équipe de création de     pour interpréter le rôle de la grand-mère        également Le Bavard de Louis-René des
internationale).                                    Se souvenir de Violetta.                       en 2003. Suite à un stage dirigé par             Forêts, mise en scène de Florent Jacob.
En 2008, elle joue dans Agammemnon                                                                 Caroline Guiela, elle rejoint l’équipe de        En 2009, il tourne un court métrage avec
de Rodrigo Garcia, mise en scène de                                                                création de Se souvenir de Violetta.             la FEMIS, Introduction, réalisé par Alexis
Jean-Michel Guérin au Centre culturel                                                                                                               Meynet.
Saint-Exupéry à Reims, Une nuit dans la                                                                                                             En 2010, il joue dans Pornographie, mise
montagne de Christophe Pellet, mise en                                                                                                              en scène de Laurent Gutmann au Théâtre
scène de Jacques David au Théâtre du                                                                                                                national de la Colline.
Soleil ; en mars 2009 dans Promenades
de Noëlle Renaude, mise en scène de
Marie Rémond à Théâtre Ouvert.

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Photos : Jean-Louis Fernandez
Design graphique : Kolle-Bolle
Imprimé à 500 exemplaires par Lucien Volle à Privas en février 2011.
Place Charles-Huguenel
26000 Valence fr.
Tél. +33 (0)4 75 78 41 71
Fax. +33 (0)4 75 78 41 70   2 € / ISBN en cours
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