Situation dans les hôpitaux (2) - FO Santé
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Situation dans les hôpitaux (2) Fédération des personnels des services publics et des services de santé FORCE OUVRIERE 153 - 155 rue de Rome 75017 PARIS ( 01 44 01 06 00 - * fo.sante-sociaux@fosps.com - fo.territoriaux@fosps.com 8 www.fosps.com - www.fo-publics-sante.org La mobilisation se poursuit pendant l’été ! Nous poursuivons notre chronique des mobilisations qui se déploient tout au long l’été, démontrant que nos syndicats FO sont sur le pont et très souvent à la pointe du combat, pour s’opposer à la politique délibérée de réduction des dépenses de santé qui visent en premier lieu les hôpitaux et leurs personnels. La ministre de la Santé a beau s’exprimer dans tous les médias pour tenter de rassurer la population sur les conséquences de la canicule, elle ne peut masquer la réalité de ses décisions. Chacune s’inscrit dans les mesures prises par les précédents gouvernements dans la continuité et l’accélération de la politique de ses prédécesseur(e)s visant à disloquer l’hôpital et son fonctionnement (lois de financement, fixant un ONDAM limitatif, loi HPST, territorialisation de la santé avec la loi Santé de Touraine et ses GHT, fermetures de lits, de services, réductions de postes au nom du virage ambulatoire, etc …. ). Dans le même temps, chacune des décisions des ministres Darmanin et Dussopt s’attaque systématiquement au statut général des fonctionnaires et aux statuts particuliers (Titres II, III et IV), ainsi qu’à l’organisation des service publics, pour répondre aux injonctions de la politique d’austérité inspirée par le capital financier et les instances européennes, comme c’est le cas précisément avec la Loi de Programmation des Finances Publiques du 22 janvier 2018, qui prévoit 30 milliards d’économies sur le quinquennat. Le rapport du comité « Action publique 2022 » 1 qui devait rester confidentiel et qui a finalement fuité, prévoit lui aussi 30 milliards d’économies, dont 5 milliards supplémentaires sur la santé. A cet égard, la présentation par la ministre Agnés Buzyn, d’ici à la fin septembre de son « Plan hôpital » et de sa « stratégie de transformation du système de santé » s’inspirera largement des propositions du rapport CAP 22 et de celui du HCAAM (Haut conseil pour l’avenir de l’assurance maladie) qui préconise une réforme « systémique » et « radicale » du système de santé et de l’hôpital ! Nous pourrions aussi évoquer le projet de loi « Avenir professionnel », le projet de loi Pacte, la « réforme » constitutionnelle (repoussée pour le moment), la « réforme » des régimes de retraites, dont le Code des pensions et la CNRACL, pour les remplacer par un système « universel » par points où tous les salariés du secteur public comme du secteur privé y perdront, car c’est l’objectif. Dans ce contexte, il n’y a pas d’accommodement possible avec cette marche en avant à la destruction de tous nos acquis collectifs et de l’hôpital public, aussi nous nous opposons à toutes ces mesures et nous les combattons en exigeant leur retrait ou leur abrogation. Face à cela, la responsabilité du syndicat indépendant est de regrouper les hospitaliers et les salariés pour résister et défendre les acquis collectifs, les postes, les conditions de travail, le Statut et le service public. C’est ce que font nos syndicats au quotidien, y compris en plein cœur de l’été. Préparant ainsi, d’une part, les conditions d’une riposte interprofessionnelle à la rentrée, pour bloquer cette politique et en organisant d’autre part, la préparation minutieuse des élections professionnelles du 6 décembre qui établiront notre représentativité, au moment même où le gouvernement menace l’existence des instances (CAP, CHSCT…). 1Concernant le rapport du comité « Action publique 2022 » rappelons que la lettre de mission du Premier ministre définit l’objectif principal : « Accompagner rapidement la baisse des dépenses publiques avec un engagement ferme : réduire de trois points la part de la dépense publique dans le PIB d’ici 2022 et précise : « Vous vous interrogerez notamment sur l’opportunité du maintien et le niveau de mise en œuvre de chaque politique publique. Cela pourra vous conduire à proposer des transferts entre les différents niveaux de collectivités publiques voire à des transferts au secteur privé». 1
Place, ci-dessous, aux initiatives et combats de nos syndicats FO : 1- Sous l’emprise des différentes Lois de financement de la sécu (LFSS) c’est un véritable serrage de ceinture délibéré, aggravé par les dispositions des lois Bachelot et Touraine Communiqué du SNMH-FO Comme l’a déclaré fort justement notre syndicat des médecins hospitaliers dans un communiqué intitulé : « Que peut-on attendre des annonces de Mme Buzyn ? », dès le 26 juin, où le SNMH/FO indiquait clairement : « Qu’ils commencent d’abord à arrêter de fermer des lits, des postes, des hôpitaux ! Attendre quelque chose de positif dans l’annonce prochaine nous semble dès lors d’une naïveté ou d’une hypocrisie coupable. Comme le disent les 1350 signataires de la lettre ouverte à Mme Buzyn, et les 175 signataires de la lettre au Premier ministre, il y a urgence. C’est maintenant qu’il faut rouvrir des lits, réembaucher du personnel, des médecins dans les services, et allouer les moyens budgétaires nécessaires aux hôpitaux. Tous les hospitaliers sont inquiets de la façon dont les services de soins vont fonctionner cet été. Alors qu’il existe déjà une situation de pénurie, des lits supplémentaires seront fermés faute de personnels en nombre suffisant pendant les vacances. Ceci résulte des restrictions drastiques imposées par le ministère, relayées par les ARS, empêchant les embauches nécessaires au départ en vacances des agents. Les milliards d’économies prévus laissent présager que le contenu de la réforme n’ira pas dans le sens d’une amélioration de la prise en charge des patients au sein de l’hôpital public ». 2- Mobilisation aux hôpitaux civils de Colmar Fin juin, le syndicat FO de Colmar a mobilisé devant l’établissement pour alerter sur le manque d’effectifs et afficher l’opposition des personnels au passage aux 7 H 30. HÔPITAUX CIVILS« Parfois, les gens meurent seuls » Le mouvement social n’était pas une spécialité de l’hôpital Pasteur. La réduction du temps de travail journalier aux Hôpitaux civils de Colmar fait un peu monter la température (in les DNA) Le 26/06/2018 05:00 par Ph.M. Pascal Haen, secrétaire du GD FO Santé : « Tout ça, c’est la faute d’un gouvernement qui en demande toujours plus aux gens ». La faute de ceux qui « ont installé la haine du fonctionnaire ». Le syndicaliste lance les invitations : « Que ceux qui nous promettent le Nouveau monde viennent se rendre compte de la vie courante des hospitaliers ! » Photo publiée dans les DNA 3- La mobilisation massive, à l’initiative de FO, pour la défense du CH de Saint-Calais (Sarthe) a permis de faire reculer l’ARS ! Contre la décision de l’ARS, la manifestation d’un millier de personnes le jeudi 12 juillet a obligé l’ARS à reculer. Au moins jusque fin août, le CH de Saint-Calais va pouvoir maintenir ouvertes ses urgences, ses 30 lits de médecine polyvalente et son activité SSR. Le combat va continuer. Une mobilisation sans précédent ! Cela fait près de 30 ans que l’hôpital de Saint-Calais (Sarthe) subit les fermetures. Après celle de la maternité en 1989, la mobilisation de tous – personnels, élus, population - a empêché celles de la chirurgie et des urgences en 1994. 2
Mais la constance dans la politique de tous les gouvernements depuis plusieurs décennies et aujourd’hui avec la mise en place des GHT a permis à l’ARH puis à l’ARS d’imposer les fermetures de la chirurgie polyvalente (1999), puis du SMUR, du labo, et même de la chirurgie ambulatoire en 2009. A chaque fois, la résistance s’est exprimée au travers des manifestations, des pétitions avec des milliers de signatures, trois recours en tribunal administratif. Depuis, les urgences sont toujours là, avec le service de médecine, le SSR (service de soins et de réadaptation) et un service de radiologie doté d’un scanner. L’annonce de la fermeture, du service de médecine, au mois d’août sur injonction de l’ARS, a de nouveau levé l’indignation de FO, des 450 hospitaliers, des médecins, de la population et des élus. Le mercredi 5 juillet, à la réunion syndicale appelée par le syndicat Force Ouvrière, le personnel exprime sa colère. La question de la grève et de l’appel à la mobilisation de la population et des élus est posée. Près d’un millier de manifestants dans les rues de Saint Calais le 12 juillet. A l’unanimité, les participants décident la grève et l’appel à une manifestation le 12 juillet. La préparation de la manifestation s’organise collectivement contre les fermetures et pour exiger le maintien de tous les services. Le 12 juillet, c’est une mobilisation sans précédent. Sur les vitrines des commerces on pouvait lire : « Les urgences, le SSR (soins de suite et de réadaptation), la médecine, sont menacés de fermeture… Où irons-nous ? Combien de kilomètres devrons-nous faire ? Combien d’heures attendrons-nous pour bénéficier de soins médicaux ? Où seront hospitalisés nos proches ? » L’exigence claire est inscrite sur la banderole de tête de la manifestation : « Non aux fermetures ! Maintien de tous les services ! ». Le syndicat FO met à signature une pétition. 3
Le Maine Libre du 13 juillet commente : « Près d’un millier de personnes étaient rassemblées dans une commune qui n’en compte que 3400. Preuve que les Calaisiens, mais aussi tout le bassin du centre hospitalier qui représente 40 000 personnes, sont attachés à leur hôpital et tous ses services. » La déclaration adoptée par acclamation par les manifestants et adressée au Président de la République, au Premier ministre, au ministre de la santé témoigne de la détermination de la population : «Nous, présents en masse ce jour, formulons le serment que nous mettrons tout en œuvre pour qu’à Saint- Calais, ville distante de 45 km du Mans, soient impérativement maintenus : - Le scanner et tous les services de radiologie ; - Les services de médecine et de soins de suite et de réadaptation (SSR) ; - Un hôpital de plein exercice avec une direction propre, à plein temps». Les élus locaux étaient une quarantaine, maires, adjoints, représentant 26 communes et 3 communautés de communes du bassin hospitalier. Pour le maire de Saint-Calais : « La situation est très grave, il ne faut pas oublier que l’hôpital, avec ses 450 salariés, est le premier employeur de la commune». (Maine-Libre du 16 juillet). Marc Gandon, secrétaire du GD FO Santé 72, déclare à la presse « Cette décision fait courir un risque majeur à la population de ne pas être soigné rapidement. Les patients vont devoir se déplacer à La Ferté- Bernard ou au Mans. On est en train de décapiter l’offre de soins de proximité. Depuis des années, l’État s’applique à affaiblir les petits établissements. On va fermer des services dans les petits hôpitaux ruraux comme on a fermé les maternités il y a quelques années ». Il ajoute : «Au Mans, le seul service de soins palliatifs du département a dû fermer ! Et le service de neurologie n’a plus de neurologues ! Oui, la pénurie de médecins est réelle, mais c’est une pénurie organisée depuis longtemps à cause du numerus clausus !». 4- Psychiatrie : mobilisation unitaire contre le projet de groupement hospitalier universitaire parisien (GPSPV) Les hospitaliers avec l’ensemble des syndicats (FO, CGT, SUD, CGC et CFDT) du groupement hospitalier de territoire (GHT) Paris psychiatrie & neurosciences sont mobilisés contre le projet de groupement hospitalier universitaire (GHU), qui doit être créé le 1er janvier 2019 et qui s’attaque aux acquis obtenus, notamment ceux concernant le temps de travail. Le GHT Paris psychiatrie & neurosciences rassemble le centre hospitalier (CH) Sainte-Anne (CHSA), l'établissement public de santé (EPS) Maison Blanche et le groupement public de santé (GPS) de Perray- Vaucluse, trois établissements en direction commune depuis 2014. L'Association de santé mentale du XIIIe arrondissement (ASM 13) et les services de psychiatrie des Hôpitaux de Saint-Maurice sont des établissements parties de ce GHT. 4
Des Assemblées Générales ont eu lieu le 9 et le 26 juillet contre le projet de "protocole de politique sociale" que voudrait mettre en œuvre la direction dans un souci « d’harmonisation » et d’économies budgétaires. Une pétition unitaire réaffirmant les revendications est soumise à tout le personne : - Contre la mise en place des 7h30 ; - Contre la fermeture des crèches ; - Pour le libre choix des 12h ; - Pour conserver nos RTT ; - Pour les 11 fériés incompressibles ; - Pour les 28 CA sans conditions ; - Pour le maintien des 4 RCV (jour de sujétion pour les agents en repos variable) ; - Pour l’embauche statutaire des postes vacants sur les 3 hôpitaux ; - Pour la reconnaissance de l’amplitude du temps de travail de l’encadrement - Pour la consultation du personnel sur le choix des œuvres sociales (AGOSPAP/CGOS). Le 6 septembre, les personnels sont appelés à la grève et à manifester. 5- Au CH de Carcassonne, FO menace d’une grève face au bricolage aux urgences de l’hôpital Le quotidien « l’Indépendant » relate dans son édition du 17 juillet, la tension par manque de personnel, notamment aux urgences. Constatant le point de non-retour atteint par les personnels, Gilles Gadier craint que « la situation ne perdure ». Et anticipe cette dégradation en évoquant l’hypothèse d’un dépôt de préavis de grève. Une issue dont les effets ne seraient certes guère visibles, avec la possibilité de réquisitionner du personnel, mais dans laquelle Gilles Gadier verrait un symbole fort de la lassitude des personnels. Une problématique que le représentant syndical avait évoquée dans un courrier adressé il y a peu au directeur du centre hospitalier, Alain Guinamant. Il y pointait « la dégradation des conditions de travail » et demandait « d’abandonner l’objectif de réduction des effectifs », en illustrant son propos par quelques chiffres révélateurs : 59 023 heures supplémentaires (l’équivalent de 21 équivalents temps plein), ou encore une hausse de 15 % d’arrêts pour maladie ordinaire, « symptomatique d’un mal-être au travail ». 6- Saint-Nazaire : les Urgences saturent … encore Les étés se suivent et se rassemblent aux Urgences de Saint-Nazaire. Vacanciers, manque de lits d'hospitalisation et locaux trop petits, ça déborde ! Ce mercredi 1er août l’espace d’attente réservé aux accompagnants était encore rempli de brancards. (©Echo de la Presqu’île) Vous auriez dû venir cette nuit pour la photo, ça débordait de brancards ! 5
Principal facteur d’engorgement, le manque d’offres d’hospitalisation après le passage aux Urgences. Pour cause de congés et parfois faute de pouvoir recruter, les établissements de santé de proximité ferment des lits de soins de suite l’été alors que la population augmente fortement. Résultat, les malades attendent sur des brancards. Ils étaient encore 27 dans ce cas mercredi midi, 60 ce week-end selon Clair Guillet du syndicat FO qui parle de catastrophe ! Et pendant ce temps, les Urgences continuent d’accueillir de nouveaux malades. Le rythme est à plus de 200 personnes chaque jour, avec des pointes à 220, le record ayant été battu en août 2017 avec 297 patients en une journée ! File d’attente des ambulances d’un côté, des personnes arrivant par leurs propres moyens de l’autre, très vite c’est l’embouteillage. Enfin, et c’est aussi un gros problème, le service est trop à l’étroit, configuré à partir de chiffres de fréquentation de 2007. Dès l’ouverture de la cité sanitaire en 2012, les professionnels ont pointé l’exiguïté des lieux. Avec un nombre de plus en plus important de passages aux urgences (une tendance nationale), la surface s’est avérée insuffisante. Alors l’hôpital a poussé les murs et a installé depuis un an un Algeco dehors. Il sert ponctuellement de lieu d’accueil pour les accompagnants. Car l’espace dédié normalement à cette fonction est occupé, c’était le cas ce mercredi, par les brancards. Un projet d’agrandissement était bien dans les tuyaux, mais a été abandonné. Un autre devrait refaire surface mais les discussions avec l’Agence régionale de santé sont à peine engagées… Dernière minute : Bercy ne veut pas exonérer l’hôpital de la taxe foncière. Il s’agit d’un nouvel avatar, qui avec le partenariat public/privé, plombe un peu plus financièrement l’hôpital ! 7- Le GD des Deux-Sèvres s’adresse à l’ARS Nouvelle Aquitaine Le 1er Août, Patricia Chartier, secrétaire du GD Santé du 79, s’est adressée à l’ARS, via la délégation territoriale, pour lui faire part de ses inquiétudes et revendications. Sont évoqués, les annonces faites d’économies à venir sur tous les services publics y compris la santé, qui continuent à dégrader le climat social, ainsi que les déséquilibres d’offre et de la qualité de soins, qui provoquent chez les agents une aggravation de l’inconsidération qui leur est portée. Mettre en avant un objectif de qualité de vie au travail et de revalorisation des métiers de soins sans prendre en compte les éléments qui les ont dégradés est, à notre sens, pure facétie. Pour FO cet objectif doit être travaillé avec sérieux, avec une vraie volonté à le rendre réalisable. Pour ce faire, la question de la revalorisation des salaires, de la préservation des statuts et de l’augmentation des moyens humains dans les services ne peuvent être éludées. Jérôme Damy, trésorier du GD et Patricia Chartier, secrétaire GD FO Santé, © Photo NR Après avoir évoqué le sujet des EHPAD, qui en sont toujours au même point, les toilettes sont faites à la chaîne, la moyenne est toujours de 13 toilettes par agent, les douches, quand elles peuvent être assurées, ont une fréquence de 15 jours à un mois. A cela s’ajoutent le gel des salaires, l’attaque des droits statutaires, l’incapacité à mettre en place des parcours professionnels des agents usés par le travail, les sommes ridicules des primes allouées (sauf aux directeurs qui réalisent leurs objectifs d’économies), le non remplacement des agents, il est plus que temps d’opérer un changement cohérent et radical. 6
L'efficience chère à la loi HPST et au pacte de responsabilité est par sa définition « L’'optimisation des outils mis en œuvre pour parvenir à un résultat. Elle se mesure sous la forme d'un rapport entre les résultats obtenus et les ressources utilisées ». Aujourd’hui les ressources allouées ne permettent plus de garantir la continuité du service, nous vous alertons sur les responsabilités du gouvernement quant au dysfonctionnement de ces structures et du " burn out " des équipes. Les GHT, auxquels FO s’est toujours fermement opposé, sont des machines gestionnaires, annoncés comme des outils au service de la qualité de soins. Ils ne sont en réalité que des outils de destruction du service publique hospitalier. Le constat que nous en faisons est plutôt sombre : augmentation de la désertification médicale, augmentation des fermetures de services, externalisation de certains services complémentaires des soins vers le privé, aggravation des conditions de travail, augmentation du recours aux contractuels (40 % dans certains établissements) etc. 8- Centre Hospitalier de Billom (Puy de Dôme) Le 6 août, le syndicat FO du CH de centre hospitalier de Billom a, une fois de plus, alerté la direction sur les problèmes rencontrés dans l’ensemble des services relevant de cet établissement, c’est à dire : - les services Médecine et Soins de Suite et Réadaptation (SSR) ; - le secteur Hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) ; - l’Unité de Soins de Longue Durée (USLD) ; - la Maison d'Accueil Spécialisée (MAS). Non seulement ce courrier caractérise la dégradation des conditions de travail et le mécontentement général des personnels et des résidents, mais il liste, et c’est très important, les revendications précises pour tous les services. A situation exceptionnelle, décision exceptionnelle. Dans ce contexte de crise, où les équipes ne pourront pas tenir, le syndicat FO vous demande : ⁃De prendre de façon urgente, toutes les mesures possibles pour recruter du personnel et maintenir les effectifs nécessaires au bon fonctionnement de l’établissement. ⁃ Pour les agents contraints de travailler seuls, une compensation en heures supplémentaires est demandée. ⁃ De valoriser l’implication des agents qui pallient le déficit de personnel, en rémunérant d’ores et déjà les agents volontaires qui reviennent et/ou sont revenus, sur leurs repos, RTT, fériés…en heures supplémentaires et repos compensatoire. 9- CHU de Nantes : grève aux services de pharmacie de l’Hôtel-Dieu et de l’hôpital Guillaume-et-René-Laennec Le jeudi 2 août 2018, à l’appel du syndicat FO, les agents des services de pharmacie se sont mis en grève pour dénoncer des dysfonctionnements du robot de distribution et l’aggravation de leurs conditions de travail. Depuis mars, trois robots de distribution de médicaments ont été installés au CHU de Nantes. Acquis pour un montant de 800 000 euros, ce nouveau système centralise et automatise la distribution des 7
médicaments à partir de la pharmacie centrale. Dans son communiqué, FO estime que "les agents de ces services n’ont plus les moyens d’exercer leur profession en toute sécurité et [qu’ils] sont épuisés par les nombreuses tâches demandées". Reçus par la direction, suite au préavis de grève déposé, les salariés ont présenté leurs revendications, parmi lesquelles : • Création d’ETP pour permettre de remplacer les congés annuels et RTT (réduction du temps de travail) ; • Création d’ETP de préparateur en pharmacie au sein de chaque service ; • Remplacement sur le secteur gynéco-obstétrique de la préparatrice partie en retraite ; • Renfort de préparateurs en pharmacie hospitalière (PPH) travaillant avec le robot, afin de mieux gérer les stocks. L’insuffisance des effectifs sur la gestion des stocks est source de nombreux dysfonctionnements dans les livraisons assurées par le robot, augmentant ainsi la charge de travail de l’ensemble des PPH ; • Recrutement d’un apprenti de première année pour l’année 2018-2019. Le syndicat FO a tenu une conférence de presse le 3 août dernier pour tirer le bilan de l’action de grève et apprécier les réponses apportées par la direction. Le secrétariat fédéral Paris, le 14 août 2018 8
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