SUR LE DOS DE L'ÎLE DE LA TORTUE - amnistie.ca/brave - Amnistie internationale
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Sur le dos de l’Île de la tortue Je m’indigne. J’agis. Je suis BRAVE SUR LE DOS DE L’ÎLE DE LA TORTUE amnistie.ca/brave Amnistie internationale Canada francophone // Campagne annuelle 2018-2019
Sur le dos de l’Île de la tortue Je m’indigne. J’agis. Je suis BRAVE Au Québec, tout comme ailleurs au Canada, les droits culturels et la protection de ces derniers demeurent un enjeu clé pour les peuples autochtones. Alors que des lois provinciales et fédérales protègent le patrimoine culturel québécois, aucune législation n’est en place afin de protéger la culture autochtone pourtant si cruciale pour préserver l’identité des Premières Nations, des Inuits et des Métis. Au contraire et depuis des décennies, la colonisation - accompagnée de lois et pratiques discriminatoires - a eu des conséquences dévastatrices sur les peuples autochtones au Canada. Pendant des décennies, des milliers d’enfants autochtones ont été arrachés à leurs familles pour être placés dans des pensionnats religieux où ils ont été victimes des pires abus. Qualifiés d’outils centraux à un génocide culturel par la Commission de vérité et Déclaration universelle des droits de l’homme en réconciliation du Canada, les pensionnats laisseront des cicatrices profondes et auront français et en inuktitut contribué à la précarité voire l’extinction des langues autochtones au Canada. Article 1 Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison Les droits culturels sont des droits humains au même titre que les droits économiques, et de conscience et doivent agir les uns envers les sociaux, civils et politiques. Il est essentiel et urgent de s’assurer que les droits autres dans un esprit de fraternité. culturels des peuples autochtones soient respectés. Leur défense est partie intégrante de la lutte contre des pratiques et lois discriminatoires ainsi que contre un racisme systémique envers les Autochtones qui persistent. Aujourd’hui, nous souhaitons saluer le courage d’Ellen Gabriel, une brave militante Mohawk qui n’a jamais cessé de défendre les droits collectifs des peuples autochtones. La langue est intimement liée à notre identité, à notre manière d’appréhender le monde et d’entrer en relation. Plus de dix ans après l’adoption de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, il est urgent pour tous les paliers gouvernementaux du Canada de soutenir directement et concrètement Pour les Autochtones, nous ces Braves qui, comme Ellen Gabriel, portent à bout de bras le combat pour la habitons sur l’Île de la tortue, sauvegarde et la revitalisation des langues autochtones menacées de disparition. Inspirons-nous de leur courage pour exiger, à leurs côtés, que tous les efforts soient l’Amérique du Nord, qui est faits pour protéger leurs langues, leurs identités. C’est une question de droits. le symbole de la Terre-Mère. Quand on regarde une carte, on observe la tête au pôle VOUS AVEZ Nord, les pattes avant sont PEU DE TEMPS ? l’Alaska et le Québec, les Signez la pétition demandant que les langues autochtones au Canada pattes arrière sont la Floride soient protégées. et la Californie, et la queue le Mexique. VOUS AVEZ 30 MINUTES ? Faites signer la pétition autour de vous. VOUS AVEZ QUELQUES HEURES ? Organisez une action pour sensibiliser les gens autour de vous. Karine Gentelet Geneviève Paul Présidente du conseil d’administration Directrice générale par intérim Amnistie internationale Canada francophone Amnistie internationale Canada francophone 2 Amnistie internationale Canada francophone // Campagne annuelle 2018-2019
Sur le dos de l’Île de la tortue Je m’indigne. J’agis. Je suis BRAVE TABLE DES MATIÈRES Ellen Gabriel, katsitsakwa, une brave 4 • D’autres braves 6 Les langues autochtones : un enjeu de survie pour les peuples autochtones 7 • Au Canada et au Québec, un enjeu national 8 • La place des aînés et des femmes 10 • L’influence des langues autochtones sur la société canadienne et québécoise 11 La protection des langues autochtones : nos revendications 12 Quelques définitions importantes 13 Ressources 15 ACTION MILITANTE 1 : apprendre dans sa langue 16 ACTION MILITANTE 2 : connaître la géographie autochtone du Québec 17 ACTION MILITANTE 3 : rendre visible la présence autochtone 18 ACTIVITÉ DE SENSIBILISATION 1 : familiarisez-vous avec les cultures autochtones 19 PRÉPAREZ-VOUS POUR L’HALLOWEEN en tout respect avec les peuples autochtones 21 ANNEXES Noms des lieux en français issus d’une langue autochtone L’appropriation culturelle pour les jeunes (gracieuseté de Curium) Copies de la pétition en français et en mohawk (cette dernière par courriel) Carte des nations autochtones Copie de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones Bon de commande de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones Bilan papier de la campagne 3 3 Amnistie internationale Canada francophone // Campagne annuelle 2018-2019
Sur le dos de l’Île de la tortue Je m’indigne. J’agis. Je suis BRAVE ELLEN GABRIEL, KATSITSAKWA, UNE BRAVE © Alan Lissner Ellen Gabriel, le changement d’un système Consommer de façon responsable afin de respecter les humains et l’environnement, mettre la biodiversité et la planète au cœur de nos modes de vie, agir en pensant aux générations futures : autant de combats que mène Ellen Gabriel, grande défenseure des droits des peuples autochtones. Ellen Gabriel, une brave Engagée depuis près de 30 ans, Ellen Gabriel a été une figure de proue lors de la crise d’Oka en 1990. Elle a été la porte-parole pacifique choisie par le peuple de la maison longue de la communauté de Kanehsatà:ke durant le conflit contre l’expansion du terrain de golf qui menaçait la pinède et le cimetière. Kanehsatà:ke Forme traditionnelle d’écrire Kanesatake qui respecte la façon de le prononcer 4 Amnistie internationale Canada francophone // Campagne annuelle 2018-2019
Sur le dos de l’Île de la tortue Je m’indigne. J’agis. Je suis BRAVE ELLEN GABRIEL, KATSITSAKWA, UNE BRAVE (SUITE) La défense Depuis 1990, elle n’a cessé de défendre les droits collectifs et individuels des peuples autochtones notamment en sensibilisant le public, les universitaires, de ce qui les autorités policières et les politiciens à l’histoire et aux cultures des est juste est peuples autochtones. Elle a même participé à des comités parlementaires visant des modifications législatives touchant les droits des peuples autochtones. brave. Pour elle, la décolonisation sera réalisée en mettant en œuvre la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones avec la participation pleine et entière des peuples autochtones. Elle croit que l’éducation contrôlée par les peuples autochtones basée sur les langues et les cultures autochtones est primordiale pour la revitalisation des institutions endommagées par la Loi sur les Indiens, par les pensionnats indiens, par la rafle des années 60 et par les lois et politiques coloniales. Également très engagée dans la cause des femmes autochtones, Ellen Gabriel a été présidente de l’Association des femmes autochtones du Québec (2004-2010). Outre la sensibilisation et les présentations publiques, elle a participé à différentes rencontres internationales comme l’Instance permanente des Nations unies sur les questions autochtones. Son travail a été reconnu aux niveaux national et international. Ellen Gabriel a reçu de nombreux prix pour son engagement dans la défense des peuples autochtones. ELLEN GABRIEL Katsitsakwas, une brave La société nous a négligés et on s’est attendu à ce que nous restions dans le coup, à ce que nous nous adaptions à ce que la société avait à offrir, au prix de notre identité, de notre culture et de nos langues. © Carte : Wikipédia her Bouc e Karin nale/ natio inter nistie © Am 5 Amnistie internationale Canada francophone // Campagne annuelle 2018-2019
Sur le dos de l’Île de la tortue Je m’indigne. J’agis. Je suis BRAVE D’AUTRES BRAVES CLAUDETTE COMMANDA Aînée anishinaabe de Kitigan Zibi Je suis membre de la nation Anishinaabe. Je suis une mère et une grand-mère anishinaabe. J’ai consacré tout près de 30 ans à la promotion des peuples des Premières Nations ainsi que de leur histoire et de leurs droits ancestraux ; cette action a pris plusieurs formes. J’ai aussi plaidé énergiquement, et je continue à le faire, en faveur des droits des femmes autochtones des Premières Nations, et pour une plus grande conscientisation de la violence faite aux femmes autochtones des Premières Nations ainsi que de la nécessité des mesures de sécurité pour la justice et la réparation que recherchent les communautés autochtones des Premières Nations. (Lancement de l’enquête indépendante sur les femmes autochtones disparues et assassinées) Nos langues sont notre vie, notre ADN, notre passé, notre avenir © Dr. Peter Stockdale et notre lien à l’esprit, à l’identité, aux membres de nos familles dans le monde des esprits, au créateur, à notre mère la Terre. Puisque nous ne sommes pas des immigrants, nous n’avons pas de patrie où retourner. Contrairement aux immigrants qui peuvent retourner chez eux dans leur pays pour y apprendre leur langue et leur culture, nous les membres des Premières Nations n’avons d’autre pays où retourner pour y apprendre notre langue, car nous sommes originaires d’Amérique du Nord ; nous avons été créés ici, c’est notre patrie. HILDA NICHOLAS Directrice du Centre de ressources Tsi Ronteriwanónha ne Kanien’kéka / Kanehsatà:ke à Kanehsatà:ke Selon Hilda Nicholas, la langue est porteuse des émotions et des croyances. La langue, la politique locale et la religion sont interreliées et forment un système chez les Mohawks. Les contes et légendes, les savoirs traditionnels et les rituels forment un système de croyances dont les éléments s’imbriquent les uns aux autres. 6 Amnistie internationale Canada francophone // Campagne annuelle 2018-2019
Sur le dos de l’Île de la tortue Je m’indigne. J’agis. Je suis BRAVE LES LANGUES AUTOCHTONES : UN ENJEU DE SURVIE POUR LES PEUPLES AUTOCHTONES © Amnistie internationale/Karine Boucher La langue fait partie de notre identité. C’est une façon de nous exprimer, de communiquer et de s’identifier à des groupes. C’est ce qui nous différencie des autres autour de nous, qui ne parlent pas nécessairement la même langue ou ne partagent peut-être pas la même culture. À la différence des peuples européens qui ont colonisé l’Amérique, les cultures autochtones se transmettent essentiellement par l’oral. Elles portent le plus souvent sur des objets immatériels : comment le monde est né, pourquoi il y a des saisons, le rapport à la nature, etc. De cette manière, les connaissances en santé, en plantes médicinales, en façons d’administrer la justice ou d’éduquer les enfants se sont transmises de génération en génération. La langue est un vecteur essentiel pour la transmission des cultures et des savoirs autochtones. La langue renforce l’identité, crée des liens et aide à comprendre les cérémonies et les coutumes ancestrales. 41 communautés autochtones, Il y a 14 villages inuits, 11 nations au Québec : les Abénakis, les Anishnabés, les Atikamekw, les Cri, les Hurons-Wendat, les Ilnu/ Innu, les Malécite, les Mi’gmaq/Micmac, les Mohawk, les Naskapi et les Inuits. Au Canada, on compte 617 communautés autochtones. 7 Amnistie internationale Canada francophone // Campagne annuelle 2018-2019
Sur le dos de l’Île de la tortue Je m’indigne. J’agis. Je suis BRAVE AU CANADA ET AU QUÉBEC, UN ENJEU NATIONAL En 2016, on dénombrait 182 890 Autochtones au Québec, Québec ce qui représente 2,3 % de la population de la province (au Langues autochtones Canada, ce sont 1 673 780 Autochtones représentant 4,9 % de la population canadienne). Selon le recensement de 2016, seulement 19,3% de la population autochtone du Québec parle couramment une Mi’kmaq Atikamekw langue autochtone, mais encore moins au Canada, soit 15,5%. Mohawk Pour assurer la survie des langues, c’est très peu et ceci démontre l’urgence de les revitaliser, les protéger et de soutenir l’expansion. Selon Statistiques Canada, il y avait plus de 70 langues autochtones parlées au Canada en 2016. Au Québec, parmi Cri Inuktitut celles les plus parlées, on retrouve le Cri, l’Inuktitut, l’Innu, l’Attikamekw et le Mohawk. Dans le reste du Canada, ce sont l’Ojibwé et le Déné. Malheureusement, cette diversité est menacée tant au Québec qu’au Canada parce que de moins en moins d’Autochtones Naskapi parlent et comprennent leur propre langue. Anishinaabe Innu Si la langue française est protégée par la loi 101, aucune loi ne protège les langues autochtones au Québec. La loi 101 assure que la langue française soit la langue parlée, écrite, de l’éducation et de l’affichage au Québec. C’est un outil dont la société québécoise s’est dotée pour s’assurer que le français demeure présent et vivant. Comme les peuples autochtones n’ont aucun réel outil législatif pour protéger leur langue, leur identité culturelle est donc en danger. Si les gouvernements canadien et québécois ne font rien pour y remédier, cela participe à l’extinction des langues et des cultures autochtones. DÉNI DE CULTURE Les pow-wow étaient interdits jusqu’en 1920. Les enfants autochtones étaient empêchés de parler leur langue et de porter leurs habits traditionnels dans les pensionnats. Ils étaient également empêchés de pratiquer leur spiritualité et leurs rites. On changeait même leur nom et on les appelait par un numéro ! © Amnistie internationale 8 Amnistie internationale Canada francophone // Campagne annuelle 2018-2019
Sur le dos de l’Île de la tortue Je m’indigne. J’agis. Je suis BRAVE AU CANADA ET AU QUÉBEC, UN ENJEU NATIONAL (SUITE) L’un des moyens d’assimiler les autochtones fut la création de pensionnats autochtones. Des milliers d’enfants PENSIONNATS AUTOCHTONES autochtones ont été arrachés à leurs familles et leurs communautés et placés (AUSSI APPELÉ ÉCOLES RÉSIDENTIELLES) dans ces institutions. Dans ces lieux, on Un réseau d’établissements qui a existé entre 1880 (dont certains dès tentait d’assimiler les enfants qui recevaient une éducation de faible qualité avec 1830) et 1996 au Canada. Environ 150 000 enfants métis, inuit et des l’objectif de leur faire perdre toute trace Premières Nations ont été arrachés à leurs familles et leurs communautés. de leur identité autochtone. Les résultats de cette assimilation forcée sont multiples : Au Québec, c’est plusieurs milliers d’enfants dans 12 établissements. des milliers d’enfants sont devenus « Quelque 3200 enfants y sont morts – pour la plupart avant 1940 – de incapables de parler leur langue autochtone et donc de communiquer diverses maladies, dont la tuberculose. » avec les membres de leur famille quand ils revenaient du pensionnat. Ces enfants ont été déracinés, ne connaissant ni leur histoire ni leurs traditions soi-disant inférieures. Plusieurs de ces enfants ont subi des sévices psychologiques, physiques et sexuels. Les pensionnats, qui ont opéré pendant 130 années, ont perpétué des siècles de racisme et de politiques colonialistes. Cela a mené les communautés autochtones d’aujourd’hui à une perte d’identité, de langue, de culture, de coutumes et d’histoire. Les problèmes sociaux que vivent certaines communautés sont enracinés dans les effets du colonialisme. Lisez Cheval indien, un roman sur les pensionnats de Richard Wagamese aux Éditions XYZ Consultez en ligne cette exposition exceptionnelle sur les pensionnats : lesenfantsdevenus.ca/fr/exhibition/ Des fillettes se brossant les dents au pensionnat anglican de Fort George (Québec). Les soins dentaires au pensionnat sont compromis par les luttes bureaucratiques : le ministère des Affaires indiennes payait les brosses à dents, mais c’était au ministère fédéral de la Santé de fournir le dentifrice. © Archives du Synode général, Église anglicane du Canada, P75–103-S7–301 Mission St-Philip, Fort George, Québec © Archives du Synode général, Église anglicane du Canada, P75-103-S8-66 9 Amnistie internationale Canada francophone // Campagne annuelle 2018-2019
Sur le dos de l’Île de la tortue Je m’indigne. J’agis. Je suis BRAVE LA PLACE DES AÎNÉS ET DES FEMMES Outre les pensionnats autochtones, la Loi sur les Indiens est venue modifier totalement l’organisation sociale des communautés et l’équilibre des pouvoirs. L’ACTE DES SAUVAGES, DEVENU LA LOI SUR LES INDIENS Alors qu’auparavant les aînés et les Cette loi définit qui est Indien et quels sont ses droits. Concrètement, femmes jouaient un rôle important dans la transmission de la culture et des les Premières Nations ont perdu le droit de définir qui sont leurs traditions, la Loi sur les Indiens a plutôt membres, le droit à leur autonomie politique, à l’éducation de donné le pouvoir aux hommes. leurs enfants selon leurs propres cultures et traditions ainsi que Les aînés sont les personnes qui d’exercer leur culture, y compris leurs célébrations et rituels. La Loi permettent la transmission du savoir et des traditions. Ce sont aussi les sur les Indiens adoptée en 1876 est un instrument qui perpétue le locuteurs qui connaissent encore leur racisme et le colonialisme, car elle garde les Autochtones avec un langue dans plusieurs communautés. Malheureusement, avec le décès des statut de mineurs sur leur propre territoire. aînés, il y a un risque énorme que des langues disparaissent. Plusieurs jeunes autochtones sont éduqués en français ou en anglais sans contact avec la langue de leurs ancêtres. Cela les empêche de pouvoir communiquer avec les aînés de leur communauté, qui ne parlent souvent que la langue autochtone. Afin de reprendre contact avec le savoir de ces aînés, il leur faut renouer avec la langue de leurs grands-parents. Souvent, ils doivent l’apprendre comme on apprend une langue étrangère, par des cours dans les écoles de langue. ELLEN GABRIEL Ellen Gabriel lors des audiences de la Commission Viens le 8 décembre 2017 Ainsi, même lorsque nous avons créé « La Grande loi de la Paix », un des personnages les plus importants a presqu’été oublié. Il est à la marge. Et nous y revenons, car dans l’histoire de notre création le premier être humain sur cette petite planète bleue, cette planète d’eau, était une femme. Elle était enceinte et elle a donné naissance à une fille. Ainsi, les deux premiers êtres humains sur cette planète étaient des femmes. Et c’est là que nous devons maintenir la valeur des femmes. uzé © Marc-André Pa 10 Amnistie internationale Canada francophone // Campagne annuelle 2018-2019
Sur le dos de l’Île de la tortue Je m’indigne. J’agis. Je suis BRAVE L’INFLUENCE DES LANGUES AUTOCHTONES SUR LA SOCIÉTÉ CANADIENNE ET QUÉBÉCOISE Des traces importantes des langues autochtones se retrouvent un peu partout au Québec et au Canada, mais nous n’avons tout simplement pas appris à les reconnaître. La toponymie en est un bon exemple. L’emplacement de certaines villes, proches des cours d’eau, est originellement des lieux qui étaient déjà fréquentés par les Autochtones. PLUSIEURS VILLES OU RÉGIONS ONT AINSI PRIS UN NOM AUTOCHTONE HOCHELAGA CHICOUTIMI (Otsirakéhte) provient quant à lui L’arrondissement de Chicoutimi, de la langue Kanien’kéha (en Mohawk), dans la ville de Saguenay, qui se traduit par le terme provient de l’innu qui signifie « sur le feu » « jusqu’où l’eau est profonde ». en référence à une cérémonie iroquoise quand un visiteur arrive sur le territoire. QUÉBEC CANADA À l’origine, les peuples autochtones appelaient “kebek” la région qui Ce nom vient de Kanata, entourait la ville de Québec. C’est un terme qui signifie anishnabé qui décrit un « passage étroit » ou un « détroit », « peuplement » soit le rétrécissement du fleuve ou « village » au cap Diamant. en langue Kanien’kéha. . GASPÉ On croit que ce nom dérive du mot Comme on le démontre par le biais de la toponymie, les cultures autochtones sont bien ancrées dans la géographie d’aujourd’hui au mi’gmaq pour Québec. Cette présence autochtone se fait également sentir dans plusieurs sphères d’activités, que ce soit la gastronomie, les sports ou « fin » ou « extrémité » l’herboristerie. Plusieurs des savoirs autochtones sont également utiles qui désigne les limites nordiques dans la gestion des feux de forêt, les manières de faire la guerre ou de faire la conciliation et dans la connaissance du territoire. du territoire mi’gmaq. Pour plusieurs autres exemples de la toponymie illustrant l’influence des langues autochtones : tourismeautochtone.com/apprendre/le-saviez-vous/ 11 Amnistie internationale Canada francophone // Campagne annuelle 2018-2019
Sur le dos de l’Île de la tortue Je m’indigne. J’agis. Je suis BRAVE LA PROTECTION DES LANGUES AUTOCHTONES : NOS REVENDICATIONS La langue est une partie intrinsèque de notre identité. Pour les peuples autochtones, la langue est intimement liée à leur identité, à la relation sacrée qu’ils entretiennent avec le territoire. Les pensionnats autochtones ont représenté, selon la Commission de vérité et de réconciliation du Canada, un outil central d’un génocide culturel. Au Canada, un Autochtone sur vingt peut parler sa propre langue. En 2006, l’UNESCO estimait déjà que la majorité des 60 langues autochtones recensées à l’époque étaient menacées. Des groupes comme le Centre culturel et de langue de Kanehsatà:ke où Ellen Gabriel s’échinent avec son équipe à transmettre la langue, un travail colossal qui demande patience et détermination pour les professeurs comme pour les étudiants. Les gouvernements du Québec et du Canada doivent tout mettre en œuvre pour garder vivantes les identités et les langues autochtones. La faible place des langues autochtones dans la société québécoise rend difficile sa survie. Avec la disparition des aînés qui ont pour rôle de transmettre l’histoire, les jeunes risquent de perdre tout lien avec leur langue, emportant du même coup une partie de leur identité, de leur spiritualité, du lien ancestral entretenu avec la Terre-Mère. © Amnistie internationale Ce que demande Ellen Gabriel et Langues parlées au Québec en 2016 qu’Amnistie internationale soutient : LANGUES • Les autorités provinciales et fédérales doivent AUTOCHTONES tout mettre en œuvre pour assurer la mise en œuvre de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, y compris AUTRES FRANÇAIS les articles visant la protection des langues et LANGUES des cultures autochtones. • Les gouvernements du Canada et du Québec doivent soutenir, y compris par un soutien financier direct, les organismes autochtones ANGLAIS communautaires tels les centres culturels ancrés dans leurs communautés et travaillant à la protection et à la revitalisation des langues autochtones. • Les jeunes Autochtones doivent pouvoir avoir la possibilité de suivre un cursus scolaire de niveau primaire et secondaire dans leur langue, tant au sein de communautés autochtones qu’en milieu allochtone. 12 Amnistie internationale Canada francophone // Campagne annuelle 2018-2019
Sur le dos de l’Île de la tortue Je m’indigne. J’agis. Je suis BRAVE QUELQUES DÉFINITIONS IMPORTANTES Amérindien.ne Commission de vérité et Idle no more Personne appartenant à une population réconciliation Le mouvement de contestation des autochtone d’Amérique, qui occupait ce La Commission a été officiellement créée Premières Nations du Canada déployé en continent avant l’arrivée des Européens. en 2008 dans le cadre de la Convention réaction à l’adoption par le gouvernement de règlement relative aux pensionnats Harper d’une loi omnibus, qui entraîne, indiens (CRRPI). selon les manifestants, la violation des traités ancestraux. Le pendant québécois de ce mouvement a été initié par Melissa Mollen Dupuis et Widia Larivière. © Wikipédia/Collection privée Crise d’Oka La crise d’Oka a duré 78 jours (du 11 juillet au 26 septembre 1990) et a opposé des manifestants mohawks au service de police provinciale du Québec et à l’armée canadienne. Au cœur de la crise : © Wikipédia/Domaine public l’agrandissement proposé d’un terrain de golf de 9 trous et un projet immobilier Indiens Appellation devenue péjorative, mais qui sur des terres en litige où se trouve un est toujours utilisée en terme juridique cimetière mohawk et une pinède. notamment à cause de la Loi sur les Indiens. © WikipédiaJean Gagnon Appropriation culturelle Inuit.e L’emprunt d’éléments d’une culture par Autochtone de langue inuktitut dont la les membres d’une culture « dominante », communauté est historiquement liée au que cette culture dominante s’en empare milieu arctique, notamment le Nunavut, sans le consentement de l’autre et les Territoires du Nord-Ouest, le Nord-du- sans un échange bénéfique pour l’autre Québec (Nunavik) et le Labrador. culture. bit.ly/appropriationculturelle Génocide Un génocide est commis dans l’intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux, comme tel : a) meurtre de © Wikipédia/Ansgar Walk membres du groupe; b) atteinte grave à l’intégrité physique ou mentale de membres du groupe; c) soumission intentionnelle du groupe à des conditions © Wikipédia/FrozenHeart d’existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; d) mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe; e) transfert forcé d’enfants du groupe à un autre groupe. 13 Amnistie internationale Canada francophone // Campagne annuelle 2018-2019
Sur le dos de l’Île de la tortue Je m’indigne. J’agis. Je suis BRAVE QUELQUES DÉFINITIONS IMPORTANTES (SUITE) Inuktitut Peuples des Six Nations Premières nations La langue des Inuit.es, toujours comprise Une confédération formée par les nations Terme utilisé pour désigner les Peuples et parlée dans la plupart des communautés mohawk, oneida, onondaga, cayuga, autochtones du Canada autres que les Métis inuites. seneca et tuscarora, qui étaient unies par et les Inuits. Les membres des Premières une langue et par une culture similaires. Nations sont les premiers occupants des Les Six Nations se désignaient par le territoires qui constituent aujourd’hui le terme « iroquois » ou haudenosaunee, qui Canada et ce sont les premiers Autochtones signifie « peuple de la maison longue ». à être entrés en contact soutenu avec les © WIkipédia/Pierre-Olivier Fortin colons. Rafle des années 60 L’enlèvement à grande échelle, dans les années 1960, des enfants autochtones à leur foyer, à leur communauté et à leur famille Métis d’origine, souvent sans le consentement Terme utilisé pour décrire les communautés de leurs parents ou de leur bande, et leur d’origine mixte européenne et autochtone adoption ultérieure par des familles, le plus pour désigner une communauté spécifique. souvent non autochtones, aux États-Unis et Politique d’assimilation au Canada. Une politique d’assimilation proprement dite consiste à utiliser des moyens, généralement planifiés, pour maintenir en minorité ou éliminer certains groupes. Une politique Titre autochtone d’assimilation a recours à des moyens Le droit inhérent des peuples autochtones à d’intervention énergiques tels l’interdiction, une terre ou un territoire ; le système légal l’exclusion ou la dévalorisation sociale, canadien reconnaît le titre comme un droit parfois dans les cas extrêmes la répression collectif à l’utilisation et à la juridiction d’un et le génocide. groupe de terres ancestrales. Pow-wow Traités ancestraux © WIkipédia/Domaine public Un rassemblement de personnes visant Les traités autochtones sont des à célébrer la vie par des chants, des ententes reconnues par la Constitution, danses, des cérémonies, des rituels, conclues entre la Couronne et les ainsi que par des démonstrations Peuples autochtones. La plupart de d’accueil et d’harmonie. Les chansons ces ententes font état d’échanges qui et les danses des pow-wow évoluent consistent pour les nations autochtones Louis Riel avec chaque génération. Les pow-wow à accepter de partager certains de leurs ne sont pas une reconstitution du passé intérêts relatifs à leurs terres ancestrales culturel. Ils représentent l’expression moyennant divers paiements et diverses Peuple autochtone artistique et spirituelle d’un peuple en évolution. promesses. Ces traités revêtent parfois un sens plus profond, particulièrement Nom collectif désignant les peuples dans l’esprit des Autochtones qui les d’origine de l’Amérique du Nord. Ce Plus sur les pow-wow : perçoivent comme des pactes sacrés terme englobe les peuples des Premières bit.ly/powwowcanada entre nations. Selon eux, les traités nations, les Métis et les Inuits. Les Inuits définissent le rapport entre ceux pour sont des peuples de l’Arctique. Sur la fierté identitaire des pow-wow : qui le Canada est la patrie ancestrale youtube.com/watch?v=CVI3rWzHUU4 et ceux dont les racines familiales se trouvent dans un autre pays. Les traités constituent donc le fondement constitutionnel et moral des alliances entre les peuples autochtones et le Canada. 14 Amnistie internationale Canada francophone // Campagne annuelle 2018-2019
Sur le dos de l’Île de la tortue Je m’indigne. J’agis. Je suis BRAVE RESSOURCES : DES VIDÉOS ET DES FILMS SUR ET PAR LES AUTOCHTONES Wapikoni Films de l’Office national du film wapikoni.ca/ bit.ly/ONF-peuplesautochtones QUELQUES VIDÉOS REFLÉTANT APPRENDRE QUELQUES D’AUTRES RESSOURCES À LA PERTE DE CULTURE DES MOTS DANS UNE LANGUE EXPLORER AUTOCHTONES ET LES AUTOCHTONE PRÉJUGÉS ENVERS LES Des centaines de mots pour PEUPLES AUTOCHTONES Le Mohawk en ligne dire la neige kanehsatakevoices.com/dialog-1-lesson-1/ bit.ly/motspourneige L’amendement Quelques mots en inuktitut Terres autochtones wapikoni.ca/films/lamendement- avec Elisapie native-land.ca/ abinodjic-madjinakini m.youtube.com/watch?v=-U6NdbV_DUs Atlas des peuples autochtones Quand on se compare : les Apprendre l’inuktitut du Canada langues autochtones inuktitutilinniaqta.com/ atlasdespeuplesautochtonesducanada.ca m.youtube.com/watch?v=VuI2YDdmdnM Dictionnaire en MicMac Autochtones, la base La culture autochtone fr.glosbe.com/fr/mic/bonjour facebook.com/radpointca/ youtube.com/watch?v=u83VAQqqB videos/316039592255743/ no&feature=youtu.be Écoutez la langue anishinaabé anishinaabemdaa.com/#/ Plein de mots autochtones (menu en haut à gauche: choisissez les légendes, utilisés dans la langue française Où sont tes plumes ? bit.ly/materielpedagogique-Autochtones les mots de tous les jours, etc. En anglais) vimeo.com/135614613 Leçon d’innu par le biais du Influence de la langue autochtone Corriger le tableau conte conté par Joséphine Bacon dans la toponymie canadienne vimeo.com/155010043 nativelynx.qc.ca/langues/ forum.autochtones.ca/viewtopic. php?f=8&t=1105 Apprenez plusieurs langues autochtones fv.nuxeocloud.com/ 15 Amnistie internationale Canada francophone // Campagne annuelle 2018-2019
Sur le dos de l’Île de la tortue Je m’indigne. J’agis. Je suis BRAVE ACTION MILITANTE 1 APPRENDRE DANS SA LANGUE © Françcois Pesant Organisez un kiosque dans un lieu achalandé et demandez à vos pairs de signer la pétition pour la protection des langues autochtones. Présentez la pétition en langue mohawk en premier. Après les premières réactions sur l’impossibilité de lire le texte, vous expliquez que les jeunes autochtones sont confrontés à cette situation partout au Québec et au Canada, car ces femmes et ces hommes fréquentent une institution scolaire dans une langue qui n’est pas la leur. Présentez ensuite la pétition en français. IDÉE DE MESSAGE AU MICRO Quelques jours avant cette action, vous pourriez diffuser un message en langue autochtone, puis toujours au micro, donner une courte explication en français. Nous reconnaissons que l’établissement Essayez de trouver si des élèves autochtones fréquentent l’école et leur demander est situé sur une terre non cédée de faire cette annonce au micro ou à tout le moins de vous aider à rédiger le par la nation XX. message et à le prononcer. Trouvez sur quel territoire est situé votre établissement : MATÉRIEL POUR CETTE ACTION territoire-traditionnel.ca/ Copie de la pétition en langue mohawk (vous parviendra par courriel) Copie de la pétition en français 16 Amnistie internationale Canada francophone // Campagne annuelle 2018-2019
Sur le dos de l’Île de la tortue Je m’indigne. J’agis. Je suis BRAVE ACTION MILITANTE 2 CONNAÎTRE LA GÉOGRAPHIE AUTOCHTONE DU QUÉBEC Pour attirer vos pairs à votre kiosque, pour démontrer l’influence autochtone sur la société québécoise et en même temps pour les sensibiliser aux réalités autochtones, demandez à vos pairs de placer les villes/fleuves/régions sur la carte en ne leur donnant que la signification des noms d’origine autochtones. (ex. Chicoutimi = « la fin des eaux profondes ») Variante : demandez de placer les communautés autochtones sur la carte vierge Faites signer la pétition après cet exercice. © Judicieux [CC BY-SA 4.0 (https://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0)], via Wikimedia Commons MATÉRIEL POUR CETTE ACTION Carte vierge du Québec à vous procurer* Carte avec les communautés autochtones (en annexe) Liste des villes/fleuves/régions en français et leur nom actuel (en annexe) * Si vous n’en avez pas, contactez-nous. 17 Amnistie internationale Canada francophone // Campagne annuelle 2018-2019
Sur le dos de l’Île de la tortue Je m’indigne. J’agis. Je suis BRAVE ACTION MILITANTE 3 RENDRE VISIBLE LA PRÉSENCE AUTOCHTONE Les peuples autochtones vivent sur le dos de l’Île de la tortue depuis des millénaires. Pourtant leur présence est invisible dans la plupart des régions. Nous vous proposons de les rendre visibles. Quelques idées pour rendre compte de la présence autochtone dans votre région : • Souligner la présence des communautés autochtones sur des écriteaux devant l’école et à l’intérieur • Mentionner leur présence sur le site Web de l’établissement et les réseaux sociaux • Écrire en langue autochtone de votre région les lieux de votre établissement (salles de bain, cafétéria, bibliothèque, etc.) • Mentionner que votre établissement est situé sur des terres autochtones non cédées lors des événements • Faire des activités en collaboration avec des organisations autochtones de votre région • Inviter des organisations autochtones à présenter leur culture (contactez le secrétariat au préalable, car les organisations autochtones sont débordées et nous devrons être stratégiques dans nos demandes auprès d’elles) • etc. ucher le/Karine Bo internationa © Amnistie © Amnistie internation ale/Karine © Amnistie internation ale/Karine Boucher 18 Amnistie internationale Canada francophone // Campagne annuelle 2018-2019
Sur le dos de l’Île de la tortue Je m’indigne. J’agis. Je suis BRAVE ACTIVITÉ DE SENSIBILISATION FAMILIARISEZ-VOUS AVEC LES CULTURES AUTOCHTONES On vous invite à organiser des visites dans les musées autochtones pour mieux connaître et comprendre les cultures autochtones. Contactez-les à l’avance pour les aviser si vous y allez en grand groupe et pour déterminer quel type de visite vous souhaitez. Espace Culturel Ashuka n Musée des Abénakis (entre Sorel-Tracy et Nicolet) museedesabenakis.ca/data/?lang=fr Musée huron-wendat (à Wendake) museehuronwendat.ca/ Musée amérindien de Mashteuiatsh (lnnu du Lac St-Jean) ukan cultureilnu.ca/ © Espace Culturel Ash Lieu de diffusion des arts, des artistes et des cultures autochtones l’Espace Culturel Ashukan (Vieux-Montréal) facebook.com/AshukanMTL/ Site d’interprétation Micmac de Gespeg (près de Gaspé) micmacgespeg.ca/ © Amnistie internationale/Karine Boucher Maison de transmission de la culture innue Shaputuan (Sept-Îles) itum.qc.ca/page.php?rubrique=sc_innuaitun_musee Maison de la culture innue - Ekuanitshit (Mingan) maisoncultureinnue.com/ Institut culturel cri Aanischaaukamikw (Baie James) institutculturelcri.ca/ La maison amérindienne (Mont St-Hilaire) maisonamerindienne.com/index.php?limitstart=0 Pitoune de bingo vintage (Barbie 1959) par Sylva in Rivard (2018) en papier de soie, acrylique, huile sur cartes de stival Prése nce bingo usagées, réalisée lors d’une performance collective À chaque été, le Fe avec les étudiants en arts de l’institut Kiuna. al s’installe dans Musée des Abénakis. Exposé au autochtone à Montré cl es : da ns e, ec ta le Q ua rt ie r de s sp c. à l’honneur ! musique, cinéma, et Le fes tiv al du co nte et de la .ca/ presenceautochtone légende de l’Innucadie (Natashquan et Nutashkuan) innucadie.com 19 Amnistie internationale Canada francophone // Campagne annuelle 2018-2019
Sur le dos de l’Île de la tortue Je m’indigne. J’agis. Je suis BRAVE ACTIVITÉ DE SENSIBILISATION FAMILIARISEZ-VOUS AVEC LES CULTURES AUTOCHTONES (SUITE) Pour le public dans la grande région de Jardin botanique Montréal, pensez à visiter ces deux musées Boucher qui intègrent des expositions dédiées aux © Amnistie internationale/Karine cultures autochtones Musée McCord L’exposition Porter son identité. La collection Premiers Peuples. musee-mccord.qc.ca/fr/expositions/porter-son-identite-la- collection-premiers-peuples/ Musée Pointe à Callière Exposition 1701 la grande paix de Montréal pacmusee.qc.ca/fr/expositions/detail/1701-la-grande-paix-de- montreal-2/ Pensez à visiter le jardin des Premières nations au Jardin botanique de Montréal espacepourlavie.ca/jardin-des-premieres-nations Les pow-wow sont une façon extraordinaire de prendre toute la mesure des cultures autochtones suivez la route des pow-wow elyne Bougues tourismeautochtone.com/edito- vivez-les-pow-wow/ ationale/Év Pour vous tenir au courant des enjeux autochtones, consultez © Amnistie intern Femmes autochtones du Québec faq-qnw.org/ Regroupement des centres d’amitié autochtones du Québec Pow-Wow à Verdun rcaaq.info/ Espace autochtone de Radio-Canada ici.radio-canada.ca/espaces-autochtones JOSÉPHINE BACON Poétesse innue Réseau autochtone de Montréal Quand une langue vit, la reseaumtlnetwork.com/ culture aussi. Idle no more - Québec facebook.com/groups/466954116690346/ 20 Amnistie internationale Canada francophone // Campagne annuelle 2018-2019 2
Sur le dos de l’Île de la tortue Je m’indigne. J’agis. Je suis BRAVE PRÉPAREZ-VOUS POUR L’HALLOWEEN EN TOUT RESPECT AVEC LES PEUPLES AUTOCHTONES Un costume autochtone, un régalia pour être plus précis, une bonne idée au temps de l’Halloween ? Pensez à organiser des activités dans les classes pour guider vos pairs lors du choix d’un costume pour l’Halloween. Qu’est-ce que l’appropriation culturelle ? C’est l’emprunt d’éléments d’une culture par les membres d’une culture « dominante », que cette culture dominante s’en empare sans le consentement de l’autre et sans un échange bénéfique pour l’autre culture. Expliquez à vos pairs qu’il y a de gros enjeux concernant les cultures autochtones notamment la perte des traditions, du savoir traditionnel, des rituels, des langues, etc. à cause de la Loi sur les Indiens, des pensionnats autochtones et de la rafle des années 60. Que s’approprier des éléments d’une culture alors que les Peuples autochtones ont peine à eux-mêmes la retrouver, ça perpétue une forme de colonialisme. Quelques règles de base pour s’en sortir En cas de doutes et pour éviter tout impair. Voici la méthode des 3 S (dérivée de Suzan Scaridi). Source : Pensez premièrement à la source et à l’histoire du déguisement culturel utilisé : cette culture a-t-elle historiquement subi des discriminations ? A-t-elle été oppressée (africain, amérindien, musulman) ? Si oui, passez votre chemin. Signification : Quelle est la signification de ce que vous portez ? Est-ce quelque chose de sacré ? Avec un sens profond ? Il est très important que les gens comprennent qu’un costume, c’est une forme de communication. Si vous enfilez une coiffe amérindienne, il faut être conscient que votre message pourrait être perçu comme un manque de respect. QUELQUES ARTICLES POUR EN APPRENDRE DAVANTAGE Similarité : Enfin, posez-vous ces questions : êtes-vous inspiré par la culture de quelqu’un d’autre ? Faites-vous juste une simple copie ou êtes-vous en train de bit.ly/ethnizfr détourner cette culture ? Mettez-vous simplement dans les chaussures d’une personne de la culture en question. Imaginez-vous ce que peut ressentir cette bit.ly/culturalappropriation-cnn personne à l’idée de vous voir habillé en une version caricaturale d’elle pour l’Halloween. (en anglais) Le choix d’un déguisement est avant tout individuel et dépend de son échelle de valeurs. Posez-vous quelques questions simples : suis-je à l’aise à l’idée de porter ce bit.ly/pasuncostume costume ? Est-ce gênant ? Bizarre ? Est-ce que cela va interpeller des gens ? Choquer ? Finalement, c’est à vous de voir. bit.ly/tonpetitlook_halloween Ma culture, ce n’est pas un costume. Pensez-y avant de vous déguiser. 21 21 Amnistie internationale Canada francophone // Campagne annuelle 2018-2019
Sur le dos de l’Île de la tortue Je m’indigne. J’agis. Je suis BRAVE ANNEXE DATES IMPORTANTES Dates d’activités importantes 1 septembre 2018 Début de la campagne Sur le dos de l’Île de la tortue LES 4 octobre 2018 Vigile pour les femmes autochtones disparues BRAVES et assassinées SONT DES 18 au 21 octobre 2018 Formation des jeunes de l’automne TÉMOINS 1 novembre 2018 Début de la campagne des cartes de vœux et des marathons d’écriture, édition 2018 3 novembre 2018 Congrès des jeunes ANNÉE 2019 Année internationale des langues autochtones par les Nations Unies 31 janvier 2019 Fin de la campagne des cartes de vœux et des marathons d’écriture, édition 2018 21 au 24 février 2019 Formation des jeunes de l’hiver 31 mars 2019 Journée nationale des langues autochtones 30 juin 2019 Fin de la campagne Sur le dos de l’Île de la tortue SLOGANS Une langue, Mon identité, c’est important ! ma langue ! Les droits culturels, Ma langue, ma culture, c’est important pour c’est important ! tout le monde. Non à la discrimination envers les peuples autochtones ! 22 Amnistie internationale Canada francophone // Campagne annuelle 2018-2019
NOMS DES LIEUX EN FRANÇAIS ISSUS D’UNE LANGUE AUTOCHTONE Dans un espace achalandé, installez votre carte du Québec sur un mur. Découpez sur les pointillés et pliez en deux chaque nom de lieu. Demandez au public de placer sur la carte la signification en langue autochtone de chaque lieu. Évidemment, il se peut que ce soit difficile. Les noms des lieux en français sont inscrits au verso. Cette activité vous permet de sensibiliser à l’influence des langues autochtones sur la toponymie du Québec. Nous le savons trop peu. Ensuite faites signer la pétition évidemment! NATIONS Québec « passage étroit » Anishinaabe « un endroit où le cours Chibougamau d’eau rétrécit » Cri Chicoutimi « la fin des eaux profondes » Innu Gaspé « fin » ou « extrémité » Mi’kmaq Rimouski « terre de l’orignal » Mi’kmaq Matane « vivier de castors » Mi’kmaq « là où les rivières se Matapédia rencontrent » Mi’kmaq « il y a des joncs au bord Kamouraska de l’eau » Anishinaabe Shawinigan « crête » Anishinaabe Mastigouche (réserve faunique) « là où le bois est petit » Anishinaabe, Atikamekw Maskinongé « gros brochet » Anishinaabe « il y a beaucoup de Les Escoumins graines » Innu
NOMS DES LIEUX EN FRANÇAIS ISSUS D’UNE LANGUE AUTOCHTONE NATIONS Anticosti (île) « là où l’on prend l’ours » Innu Manicouagan (réservoir) « grande tasse » Innu Tadoussac (ville) « mamelles » Innu Oka (ville) « le doré (poisson) » Anishinaabe Mascouche (ville) « ourson » Cri Hochelaga (ancienne ville) « on y passe l’hiver » Mohawks Yamaska (rivière) « crapaud » Abénakis Assinica (réserve faunique) « c’est très rocheux » Cri Minaikosakaigan (lac) « lac aux épinettes » Cri Eeyou Istchee (réserve faunique) « terre ancestrale » Cri « l’étendue de terre où Nunavik (région) l’on vit » Inuktitut Outaouais (région) « trafiquer » Anishinaabe « rivière où l’on guette Ashuapmushuan (réserve faunique) l’orignal » Cri Kénogami (lac) « lac très long » Innu
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