SURVOL LINGUISTIQUE DE LA COLOMBIE-BRITANNIQUE - SCRABBLE ET TRADUCTION

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SURVOL LINGUISTIQUE DE LA COLOMBIE-BRITANNIQUE - SCRABBLE ET TRADUCTION
MAGAZINE D’INFORMATION SUR LA LANGUE ET LA COMMUNICATION                                                                               Numéro 85 • Automne 2004

                                                                                                                                                    www.ottiaq.org

                                                            S U RVO L L I N G U I ST I Q U E D E L A CO LO M B I E - B R I TA N N I Q U E   SCRABBLE ET TRADUCTION
Envoi de publication canadienne convention numéro 1537393
SURVOL LINGUISTIQUE DE LA COLOMBIE-BRITANNIQUE - SCRABBLE ET TRADUCTION
À la défense du dictionnaire de Josette Rey-Debove

C     ertains exemples d’« hexagonomanie »
      excessive décriés dans les Échos du
numéro de l’été 2004 me laissent songeur. La
                                                       Français d’avoir emprunté ici un mot anglais,
                                                       alors qu’il existe tant de choix pour nommer
                                                       cette réalité dans leur propre vocabulaire
                                                                                                           spécialisée dans les soins médicaux d’ur-
                                                                                                           gence, veut-il pour autant faire de ceci un do-
                                                                                                           maine de spécialité, au même titre que la
personne de langue et d’expression fran-               technique. Cependant, on ne peut nier que ce        cardiologie, l’oncologie, etc. ? Je ne le crois
çaises qui veut traduire l’anglais starter, en         mot ait été ainsi assimilé complètement, avec       pas, et je décrie pour ma part la diffusion de
parlant de mécanique automobile, emploie ef-           un SENS TOUT AUTRE que dans sa langue               termes français mal formés comme « urgento-
fectivement et justement « démarreur », et             d’origine, et, ce qui est naturel aussi (et peut-   logue ». (Madame Rey-Debove : « On crée
c’est ce qu’atteste Le Petit Robert. Or, si l’on       être propre à la plupart des langues), avec         des domaines de science avec -ologie. », Cir-
dit sciemment en français « starter » (pro-            une prononciation qui respecte les règles           cuit, p. 23.… Oui, il y a des limites à vouloir
noncé startAIR), on NE parle PAS du démar-             phonologiques de la langue emprunteuse. Le          réinventer la roue… ou le starter !) Le suffixe
reur mais d’un appareil tout autre, que l’on           Franco-Québécois qui veut parler d’un démar-        « -logie » a de tous temps servi à désigner
trouve dans le carburateur, et qui se nomme            reur et dit « startEUR » emploie effectivement      une science ou une étude méthodique, dans
en anglais choke et au Québec « volet de               un anglicisme et ne fait que copier la pronon-      le domaine général qui nous intéresse ici.
départ », « enrichisseur de mélange »,                 ciation de l’anglais. (D’ailleurs, nos mécanos      Ainsi, un(e) urgentologue serait un médecin
« étrangleur », etc. (Ce petit machin à clapet         francophones le prononcent de mieux en              spécialisé dans l’étude ou la science de la
des anciennes mécaniques, vous savez, dans             mieux comme l’anglais !) Gérard Dagenais,           santé des cliniques d’urgence ! (On peut ad-
lequel sûrement plus d’un travailleur intellec-        dans son Dictionnaire des difficultés de la         mettre que celles-ci sont engorgées par les
tuel autonome d’antan a dû déjà insérer un             langue française au Canada, ouvrage devenu si       temps qui courent, mais tout de même…)
crayon bien prosaïque, en hiver, pour pouvoir          peu « PC » aujourd’hui, décrit pourtant bien ce     À mon sens, l’Académie française a donc eu
démarrer et aller livrer son précieux manus-           problème précis, sous l’entrée « Automobile ».      raison d’attester le néologisme bien formé
crit à temps !)                                        Je doute qu’ils soient très nombreux les locu-      « urgentISTE », le suffixe « -iste » désignant
     Bref, si je dois traduire choke en méca-          teurs français, d’ici ou d’ailleurs, qui pronon-    simplement l’appartenance à un groupe ou à
nique automobile, j’emploierai donc « volet            cent « COURRICOULOUM vitae », comme le              un SYSTÈME particulier, en l’occurrence celui
de départ », si mon texte est destiné au               latin nous l’enseignerait !                         des cliniques d’urgence ou des services d’ur-
Canada français, et « starter », s’il est destiné          Pour ce qui est des néologismes, lorsque        gence dans les hôpitaux.
à l’Hexagone ou à l’Europe francophone. On             Termium nous indique qu’un ou une « urgento-                                 Gilbert Hétu, trad. a.
peut débattre de la pertinence pour les                logue » ou « urgentiste » est une personne

Interprétation judiciaire : quelques précisions
Au sujet du dossier sur l’interprétation (Circuit no 82, hiver 2003-2004)

E     n tant qu’interprète de conférence
      membre du CTTIC et membre du Conseil
de l’AIIC, je me réjouis que l’OTTIAQ ait
                                                           Par ailleurs, l’interprétation judiciaire
                                                       n’est pas un mode d’interprétation. Dans le
                                                       jargon de l’interprétation, « mode d’interpré-
                                                                                                              Erratum
consacré un numéro entier de Circuit à l’inter-        tation » désigne l’interprétation simultanée           Dans le numéro 84 de Circuit, à la page 11,
prétation. Les membres de l’AIIC me deman-             ou consécutive. Il désigne parfois aussi l’in-         il y a une erreur dans le texte qui figure en
dent toutefois de vous communiquer un                  terprétation chuchotée, forme d’interpréta-            marge. François Wesemael et Roland
complément d’information.                              tion simultanée qui se fait sans équipement            Wesemaël ne sont pas les co-rédacteurs
     En rapport avec l’article sur l’interprétation    d’amplification du son.                                de l’ouvrage. Il aurait fallu lire ce qui suit :
judiciaire au Québec, nous voulions préciser que           J’espère que vous jugerez ces observa-
c’est l’interprétation simultanée qui « est pour       tions constructives et utiles à Circuit, publica-      Rencontre avec François Wesemael, qui
la première fois utilisée de façon officielle » lors   tion de très grande qualité et de renommée             a présenté, avec Roland Wesemaël, un
du procès de Nuremberg, et non l’interprétation        mondiale dont les langagiers canadiens peu-            article paru dans l’ouvrage collectif Les
judiciaire. L’article précise ensuite que « Depuis,    vent s’enorgueillir.                                   dictionnaires Le Robert : genèse et
elle (l’interprétation judiciaire) est devenue                                                                évolution, publié sous la direction de
la pierre angulaire du domaine de l’interpréta-                               Louise Côté Limbos              Monique C. Cormier, Aline Francoeur et
tion. » Encore-là, il s’agit vraisemblablement de                Interprète de conférence agréée              Jean-Claude Boulanger.
l’interprétation simultanée.                           Membre du Conseil de l’AIIC, Région Canada
POUR        COMMENCER

                                                                                                            O
                                                                                                        N       85          AUTOMNE               2004

Quoi de nouveau                                                                                                 Dossier                              5

dans l’Ouest ?                                                                                                  Un tour d’horizon des activités
                                                                                                                professionnelles de nos collègues
                                                                                                                de la province canadienne qui
                                                                                                                nous est la plus lointaine, la
                                                                                                                Colombie-Britannique.
                  Michel Buttiens, trad. a.

                                                                                                                Sur le vif                           20
                                                                                                                Être traducteur est-il un avantage
                                                                                                                pour le scrabbleur? Entretien avec

                  À     l’été 2002, Vancouver accueillait les traducteurs du monde entier
                        dans le cadre du XVIe congrès de la Fédération internationale des tra-
                  ducteurs (FIT), qui a bénéficié d’une organisation remarquable. Pour beau-
                                                                                                                le champion du monde 2004 de
                                                                                                                Scrabble. Notes et contrenotes.
                                                                                                                Échappées sur le futur.

coup, ce fut l’occasion de découvrir une ville dynamique, une province à la fois vaste et
diversifiée, et un univers différent à bien des égards des provinces de l’est du Canada.                        Des revues                           22
                                                                                                                Nouveautés et tendances du
   Dans ce numéro, Circuit vous propose de prolonger la visite en analysant en profondeur                       métier; le droit et nous; santé
les caractéristiques du marché britanno-colombien de la traduction et de l’interprétation.                      et traduction; principes
                                                                                                                d’ergonomie et conception
Un marché marqué par une grande diversité linguistique à l’image du contexte mondialisé                         de votre site Web.
qui est le nôtre. Un marché où, à l’encontre de celui de l’Est, les spécialistes des combinai-
sons anglais-français et vice-versa ne tiennent pas le haut du pavé. Un marché enfin où les
                                                                                                                Des livres                           24
relations d’entraide entre langagiers semblent s’effriter et où l’on travaille de plus en plus
                                                                                                                Une réflexion à partir des travaux
dans l’isolement. Aux prises avec les divers aspects propres à sa situation, la Society of                      du poète canadien Robert
                                                                                                                Bringhurst, qui souligne
Translators and Interpreters of British Columbia s’efforce de trouver sa propre voie vers
                                                                                                                l’importance de conserver vivante
l’harmonisation des pratiques dans le cadre du Conseil des traducteurs, terminologues et                        la voix des Premières Nations,
                                                                                                                au moyen de la traduction.
interprètes du Canada, ce qui ne va pas toujours sans mal, semble-t-il.
   Faute d’espace, certains de nos chroniqueurs font désormais relâche à tour de rôle.
Dans ce numéro, vous retrouverez malgré tout les chroniques qui constituent l’épine dor-                        Court-Circuit                        27
sale de Circuit depuis les débuts de sa parution. Dans Des revues, Éric Poirier nous pro-                       Le Trésor de la langue française
                                                                                                                au Québec
pose ses comptes rendus de lecture habituels, témoins de l’intense activité d’écriture sur
nos professions ici et ailleurs dans le monde. Des livres et Des campus apportent chacune
son complément à notre dossier avec, respectivement, une analyse du travail du poète et                         Des campus                           28
traducteur Robert Bringhurst, spécialiste de la culture haida, et un survol des programmes                      Les programmes de traduction
                                                                                                                et d’interprétation offerts en
d’enseignement de la traduction et de l’interprétation en Colombie-Britannique.                                 Colombie-Britannique.
   Si Pages d’histoire nous entraîne dans une tout autre direction, vers le Moyen-Orient,
et dans une époque lointaine, on se rend compte à la lecture que les préoccupations des
traducteurs sont demeurées essentiellement les mêmes : s’assurer d’avoir un texte de
                                                                                                                Des techniques                       29
                                                                                                                Xerox Terminology Suite, logiciel
départ correct et veiller à la clarté et à l’intelligibilité du texte d’arrivée. Sur le vif nous pro-           d’aide à la terminographie qui
pose une rencontre avec un champion de Scrabble, qui est aussi traducteur. Serait-ce une                        peut s’intégrer tant à la chaîne
                                                                                                                de travail du terminologue qu’à
combinaison gagnante ? Pas nécessairement, selon Germain Boulianne. Des techniques                              celle du traducteur.
s’intéresse à Xerox Terminology Suite, puissant outil d’aide à la terminographie. Enfin,
dans Court-circuit, Lionel Meney se penche sur la production de l’équipe du Trésor de la
                                                                                                                Pages d’histoire                     30
langue française au Québec.
                                                                                                                Humayn Ibn Ishâq et
   Un numéro aux sujets variés, en somme, qui vous sera, nous l’espérons, de lecture                            l’intégration de la culture
                                                                                                                grecque à la civilisation
agréable.
                                                                                                                arabo-musulmane.
2021, avenue Union, bureau 1108
                                    Publié quatre fois l’an par l’Ordre des traducteurs,
                                                                                                       Montréal (Québec) H3A 2S9
                                     terminologues et interprètes agréés du Québec
                                                                                                       Tél. : (514) 845-4411, Téléc. : (514) 845-9903
                                                                                                       Courriel : circuit@ottiaq.org
                                                                                                       Site Web : http://www.ottiaq.org                                   Nous aimons
                             Vice-présidente, Communications — OTTIAQ                      Publicité
                                                                                                                                                                            vous lire.
                             Valérie Palacio-Quintin
                             Direction
                                                                                           OTTIAQ
                                                                                           Tél. : (514) 845-4411                                                          Écrivez-nous
                                                                                           Téléc. : (514) 845-9903
                             Michel Buttiens
                             Rédactrice en chef                                            Avis aux auteurs : Veuillez envoyer votre article à l’atten-
                                                                                                                                                                           pour nous
                                                                                           tion de Circuit, sous format RTF, sur disquette ou par cour-
                             Gloria Kearns
                             Rédaction
                                                                                           rier électronique.                                                               faire part
                                                                                           Toute reproduction est interdite sans l’autorisation de l’éditeur et de
                             Yolande Amzallag, Marie-Pierre Hétu (Des techniques),
                             Didier Lafond (Curiosités), Solange Lapierre (Des livres),
                                                                                           l’auteur. La rédaction est responsable du choix des textes publiés, mais
                                                                                           les opinions exprimées n’engagent que les auteurs. L’éditeur n’assume
                                                                                                                                                                      de vos commentaires.
                             Marie-Ève Racette (Des campus), Éric Poirier (Des revues),    aucune responsabilité en ce qui concerne les annonces paraissant dans
                             Eve Renaud (Sur le vif), Wallace Schwab (Classe affaires),    Circuit.
                             Françoise Tardy (secrétaire du comité)                        © OTTIAQ
                             Dossier                                                       Dépôt légal - 4e trimestre 2004
                                                                                           Bibliothèque nationale du Québec
                             Yolande Amzallag et Solange Lapierre
                                                                                           Bibliothèque nationale du Canada
                             Ont collaboré à ce numéro                                     ISSN 0821-1876
                             Ken Birrell, Guy P. Buchholtzer, Silvana E. Carr, Pierre
                             Cloutier, Pascaline Denblyden, Camille Gueymard,              Tarif d’abonnement                                                         2021, avenue Union, bureau 1108
                                                                                           Membres de l’OTTIAQ : abonnement gratuit
                             Margaret Jackson, Hana Kucerova, Mireille Letellier,                                                                                        Montréal (Québec) H3A 2S9
                             Lionel Meney, Fenella Sung, AnneMarie Taravella,              Non-membres : 35 $ par année (40 $ à l’extérieur du Ca-
                             Sabrina Zeghiche                                              nada), toutes taxes comprises. Chèque ou mandat-poste à                          Tél. : (514) 845-4411
                                                                                           l’ordre de « Circuit OTTIAQ » (voir adresse ci-dessus).
                             Direction artistique, éditique, prépresse et impression                                                                                       Téléc. : (514) 845-9903
                             Mardigrafe inc.
                                                                                                         Deux fois lauréat du Prix de la meilleure pu-
                                                                                                                                                                         Courriel : circuit@ottiaq.org
                                                                                                         blication nationale en traduction de la Fédé-                Site Web : http://www.ottiaq.org
                                                                                                         ration internationale des traducteurs.

                                                                                          N E RESTEZ PAS

                                                                                                                   Veuillez m’abonner à Circuit,
                                                                                                     magazine d’information sur la langue et la communication
                                                                                                                 (un an, 4 numéros : 35 $ toutes taxes comprises, extérieur du Canada : 40 $)
                                                                                                                             Chèque ou mandat à l’ordre de « Circuit OTTIAQ »

                                                                                              nom

                                                                                              adresse

                                                    Circuit
Circuit • Automne 2004

                                      Ordre des traducteurs, terminologues
                                        et interprètes agréés du Québec                       code postal
                                     2021, avenue Union, bureau 1108
                                       Montréal (Québec) H3A 2S9
                                       Télécopieur : (514) 845-9903                           signature                                                                  date

                         4
DOSSIER                    SURVOL           LINGUISTIQUE               DE    LA     COLOMBIE-BRITANNIQUE

         Regard sur la
         Colombie-Britannique
A
          vec ce dossier sur la traduction et l’interprétation en Colombie-
          Britannique, nous inaugurons un survol géographique de
          quatre grandes régions canadiennes excentrées : la côte Ouest,
les Prairies, les territoires du Nord et les provinces de l’Atlantique.
   Nous avons commencé notre tournée par la province qui nous est la
plus lointaine, la Colombie-Britannique, trait d’union avec l’Orient et figure
de proue de la diversité linguistique et culturelle du Canada. Foyer d’une di-
zaine de familles linguistiques autochtones, cette province majoritairement
anglophone compte plus d’un quart de locuteurs de langues du monde
entier. La langue étrangère la plus courante est le chinois et ses multiples
déclinaisons. Fenella Sung, présidente de l’association des traducteurs et
interprètes de la Colombie-Britannique (STIBC), nous éclaire avec un portrait
de la profession où l’on apprend qu’il est bien imprécis de dire « traduire en
chinois ». Il faut non seulement savoir s’il est question du mandarin, du taï-
wanais, du cantonais, du hong-kongais, mais se préoccuper aussi du type
de caractères (simplifiés ou non) et du marché visé.
   En raison de sa forte immigration venue d’Orient, mais aussi
d’ailleurs, la Colombie-Britannique est le chef de file de la profession
d’interprète judiciaire au Canada. Sylvana E. Carr, spécialiste du do-
maine et pionnière de la professionnalisation de cette pratique, en pré-
sente un historique : la situation a bien évolué face à une demande
accrue et multilingue, au sens fort : les doublets de langues atteignent la
vingtaine, dont celles des Premières Nations ! À cet égard, il faut souli-
gner que la Colombie-Britannique est la province qui en compte le plus
au Canada. On en dénombre une trentaine, pour une population s’établissant à 100 000 membres. Pourtant,
seule une faible proportion des Amérindiens se déclarent de langue maternelle autochtone. Un tel paradoxe est           Yolande Amzallag, trad. a.
un indice révélateur de la menace qui pèse sur ces langues. À cet égard, l’anthropologue Guy P. Buchholtzer, qui            Solange Lapierre
a travaillé avec Claude Lévi-Strauss, dresse un tableau fort précis de la réalité socioculturelle des nations amé-
rindiennes du Canada. L’attitude semble enfin changer à l’égard de ces langues, peu ou prou délaissées des
champs d’études, et on constate que, s’il reste beaucoup de travail à faire, la partie est commencée.
   Dans cette mosaïque multiculturelle, on comprend que les échanges entre les deux langues officielles soient
quelque peu marginalisés. Deux portraits, illustrant les deux facettes de la traduction, vers l’anglais et vers le
français, révèlent certaines difficultés. Tout d’abord, la formation de la relève pose problème, le programme
d’enseignement de la traduction à l’Université de la Colombie-Britannique ayant été aboli depuis 1998. Du côté
du marché, vu la faible présence francophone dans la région, il peut être difficile d’y faire valoir l’intérêt d’une
bonne traduction, et les traducteurs doivent se tourner vers l’extérieur pour recruter leur clientèle. Dans le profil
historique qu’elle esquisse, Hana Kucerova, présidente sortante de la STIBC, confirme cette tendance en souli-
gnant le potentiel de la Colombie-Britannique sur le marché de la traduction multilingue, aujourd’hui dominé
par les États-Unis.
                                                                                                                                                         Circuit • Automne 2004

   Soulignons enfin la collaboration dont nous avons bénéficié, tant de la part des auteurs des articles, qui ont
gracieusement offert leur temps et leurs efforts, que de plusieurs personnes-ressources qui nous ont éclairées
sur la situation et qui nous ont dirigées vers des spécialistes et des praticiens des divers domaines abordés
dans le dossier. Nous les remercions tous vivement.

                                                                                                                                                     5
DOSSIER                 SURVOL        LINGUISTIQUE                                                DE           LA           COLOMBIE-BRITANNIQUE

                                                                          All Too Quiet
                                                                          on the Western Front:
                                                                          French-to-English
                                                                          Translation in
                                                                          British Columbia
                                                            T    he Society of Translators and Interpreters of
                                                                 British Columbia has 27 certified translators from
                                                            French to English, 21 of whom reside in the province.
                                                                                                                                                                                     time by choice (some are easing into retirement) or for
                                                                                                                                                                                     health reasons.
                                                                                                                                                                                         Just one of us works at the Translation Bureau’s
                             French-to-English              That makes us the sixth-largest certified group in the                                                                   Vancouver office; otherwise, few in the group do gov-
                             translation                    STIBC (the groups translating English to Chinese,                                                                        ernment work. Only two of us (both trained in the
                                                            French, Japanese and Spanish are larger, as is the                                                                       Translation Bureau) get most or all our work from the
                             sinking in a sea of            Chinese to English group). Translating the words of                                                                      federal government, under one- or two-year contracts.
                             multilingualism.               French speakers is an important task in this province:
                                                            we need to make it easier for francophones to survive
                                                                                                                                                                                     Two others once had full-time federal contracts trans-
                                                                                                                                                                                     lating inmate files for Correctional Services, but even-
                                                            in French here, and to mediate their reality in an envi-                                                                 tually that work was contracted out in bulk to a large
                                                            ronment where they are actually one of the tinier lin-                                                                   translation firm in Quebec. The local office of the
                                 by Ken Birrell, C.T.       guistic minorities. Our task, as my supervisor used to                                                                   Translation Bureau farms out a limited amount of work
                                                            put it rather grandly, back in Ottawa in the 1970s when                                                                  under spot contracts.
                                                            bilingualism was a rising tide, is to “weave together                                                                        Others in the group
                                                            the strands of Confederation.” But on a more prosaic                                                                     get work from various
                                                            level, we also need to put food on the table, and a                                                                      institutional sources:
                                                            survey of this professional group revealed that not                                                                      school boards, a health
                                                            many of its members are managing to do that through                                                                      research foundation,
                                                            translation.                                                                                                             francophone associa-
                                                                                                                                                                                     tions, an employment
                                                                                                                                                                                     resource centre. An-
                                                            Part-time is the norm                                                                                                    other major source of
                                                                 Of the 21 transla-                                                                                                  work is CGA-Canada,
                                                            tors certified from                                                                                                      which has its head
                                                            French to English, only                                                                                                  office in Vancouver.
                                                            a handful are working                                                                                                    Full-time translator Chris Chris Olson
                                                            full-time in this combi-                                                                                                 Olson had a practice in Quebec and managed to hold
                                                            nation. What about the                                                                                                   onto his clients there when he moved out to Victoria.
                                                            others? Well, for some,                                                                                                  Other translators get work from law firms, which usu-
                                                            French-to-English                                                                                                        ally require certified translations and therefore make
                                                            translation is only one                                                                                                  serious use of the Society’s directory. Few if any trans-
                                                            arrow in their linguistic                                                                                                lators in the group do work for U.S. clients or agen-
                                                            quiver. Several are cer-                                                                                                 cies.
                                                            tified in the other di-
                                                            rection and work mainly Pattie Kealy
                                                            toward French. Others work primarily as court inter-
                                                                                                                                                                                     Training: no longer available
                                                            preters and/or work in other languages. Still others                                                                        In 1976, the French Department at the University
                                                            work in entirely different fields. Eric Spalding, for                                                                    of British Columbia began to offer a Certificate in
Circuit • Automne 2004

                                                            example, is a full-time instructor in communications                                                                     Translation to those completing a two-year, part-time
                                                            and does translation in that field to complement his                                                                     program that included courses in translation theory
                                                            teaching. Pattie Kealy has been an active translator for                                                                 and terminology and practical courses in translation
                                                            many years, but now spends only 15-20% of her time                                                                       from French to English and English to French. Faced
                                                            translating, having followed the path of opportunity to                                                                  with budget constraints and enrolment numbers too
                                                            work mainly in court reporting. Others work only part-                                                                   low to justify the program, the University terminated it

                         6                                  Ke n B i r re l l i s a s e l f - e m p l oy e d Fre n c h - t o - E n g l i s h t ra n s l a t o r l i v i n g i n Va n c o u ve r. H e s e r ve d t w o y e a r s a s Pre s i d e n t o f t h e S o c i e t y o f Tra n s l a t o r s
                                                            a n d I n t e r p re t e r s o f B r i t i s h C o l u m b i a i n t h e e a r l y 1 9 9 0 s a n d t a u g h t Fre n c h - t o - E n g l i s h t ra n s l a t i o n f o r f o u r y e a r s i n t h e n ow - d e f u n c t Tra n s l a t i o n
                                                            C e r t i f i c a t e Pro g ra m a t t h e U n i ve r s i t y o f B r i t i s h C o l u m b i a .
in 1998. With the Certificate Program gone, there are       who identify French to English as their combination.
few opportunities to train as a French-to-English trans-    Under the CTTIC rules, they cannot write the certifica-
lator in British Columbia.                                  tion exam unless they have either: a degree in transla-
                                                            tion from a recognized university in Canada, plus one
                                                            year’s experience translating full time; or three years’
High level of isolation                                     experience translating full time. Under these condi-
     A striking finding of this survey was that virtually   tions, the prospect of acquiring many new certified
all those contacted work in isolation. They reported no     members is dim indeed, especially with formal training
formal or informal arrangements for sharing work or
communicating about translation issues. This seems a

                                                                                     A
marked deterioration from a decade ago, when
contacts were much more frequent and projects were
sometimes shared. Why the change? The end of the
Translation Certificate Program is one reason. During
the more than two decades of its existence, the pro-
gram generated an old boys (and girls) network. Now
the program is gone, and the old school ties are
wearing thin.
     Also, fewer French-to-English translators are acti-
vely engaged in the daily business of the STIBC.
During the Society’s middle period (after it moved                                                                      striking finding of this
away from its largely academic origins), translators                                                                    survey was that virtually
working between French and English played a major
role in its running. In 1992-93, for example, five of the                                                               all those contacted work
eleven positions on the Board were held by French-to-                                                                   in isolation. They reported
English translators. Gradually, as the Society has evol-
                                                                                                                        no formal or informal
ved to reflect the linguistic reality in B.C., official
language translators have moved to the sidelines                                                                        arrangements for sharing
to make way for translators and interpreters in             no longer available in British Columbia. As certified       work or communicating
other combinations, and they are thus foregoing this        translator Jennifer Fielding-Villeneuve notes, “I am dis-
                                                                                                                        about translation issues.
opportunity for professional contact.                       mayed at CTTIC’s decision to prevent those with less
                                                            than an incredibly high number of translated words
                                                            from sitting certification exams. I think it is unfortu-
Prospects for the future                                    nate that someone with the talent and skill to trans-
    This group is definitely greying. About half of its     late is unable to have the chance to prove him/herself
21 members—and half of the more active ones—are in          without having already translated hundreds of thou-
their fifties. A number of                                  sands of words: it’s a real Catch-22.”
them are semi-retired or                                        The future of this language combination in B.C. is
approaching retirement.                                     uncertain. One of the younger members of the group,
Who will replace them?                                      Aaron Bull, sums it up: “It seems likely that our num-
Not many are coming                                         bers will decline if the present circumstances con-
forward. To secure title                                    tinue.” A number of factors—the greying of the
protection, the STIBC                                       profession; growing isolation; the unavailability of
had to set high entry                                       training; barriers to entry to the profession as a result
standards, and it now                                       of the exigencies of title protection and certification
requires prospective                                        requirements, which, it must be said, seem to be tai-
members to have one                                         lored to the interests of our colleagues in Central
year’s experience (for                                      Canada—are all conspiring to make it more difficult for
                                                                                                                                                          Circuit • Automne 2004

the official languages, Jennifer Fielding-Villeneuve        this group to flourish and renew itself. Clearly, we will
the word equivalent is                                      have to address this issue. A first step would be to
set at 110,000 words) even to write the admission exam.     meet to rebuild contacts and find ways that we
Who can meet this requirement, just starting out with       can support each other and others who may wish to
no professional standing? And among those already ad-       enter a profession that is, after all, both personally
mitted, there are currently only two associate members      rewarding and vital to society.
                                                                                                                                                      7
DOSSIER             SURVOL        LINGUISTIQUE                                                DE           LA            COLOMBIE-BRITANNIQUE

                                                                     A Snapshot of the
                                                                     Chinese Translation
                                                                     Market in B.C.
                             Catering to
                                                       M       embers working in the Chinese
                                                               languages (written: Chinese,
                                                       spoken: Mandarin and Cantonese) com-
                                                                                                                                                                                                has an Advanced Interpreter Certificate.
                                                                                                                                                                                                It is not surprising, therefore, that all
                                                                                                                                                                                                three of us undertake both translation
                                                       prise the largest language group in the                                                                                                  and interpretation work. Our combined
                             the complexity            Society of Translators and Interpreters                                                                                                  fields of specialty range from medical
                             of the Chinese            of British Columbia. As of July 2004, the                                                                                                translation (Susan), technical translation
                                                       Chinese language division had 44 asso-                                                                                                   and localization (Louise), to court inter-
                             languages: Two            ciate members, as well as 49 members                                                                                                     pretation (Susan and I) and medical
                             spoken languages,         certified, respectively, in the combi-
                                                       nations of English to Chinese, Chinese       Fenella Sung
                                                                                                                                                                                                interpretation (Susan and Louise). I also
                                                                                                                                                                                                specialize in legal and financial/busi-
                             Mandarin and              to English, French to Chinese, court                                                                                                     ness translation, simultaneous interpre-
                                                       interpretation (English/Mandarin and English/                                                                             tation and broadcast interpretation.
                             Cantonese, one            Cantonese). It is also the most active language division                                                                      At the other end of the spectrum, our two male col-
                             written language          among the 36 different language categories repre-                                                                         leagues with a Mainland China background—George
                                                       sented in the STIBC.                                                                                                      Gong and Mingmian Chen—undertake only translation
                             with simplified               On July 12, 2004, some members of the Chinese                                                                         work and they work solely for the local B.C. market.
                             or traditional            division had a roundtable discussion to share views
                                                       and perspectives on the challenges faced and insights
                                                                                                                                                                                 George specializes in educational consulting in his
                                                                                                                                                                                 local community in the Fraser Valley, while Mingmian
                             characters.               into the future. The discussion was conducted in                                                                          devotes his efforts to immigration-related work.
                                                       Mandarin; the background of the participants and a                                                                            Interesting enough, while Mingmian is also a certi-
                                                       summary of the issues discussed are shown below.                                                                          fied translator from French to Chinese, he says that the
                                 by Fenella Sung                                                                                                                                 demand for this particular language combination is
                                                                                                                                                                                 extremely low, accounting for less than 1% of his total
                                                       Diversified backgrounds,                                                                                                  business.
                                                       wide-ranging markets,
                                                       specialized skills
                                                           Like members of the Chinese community in B.C.,
                                                                                                                                                                                 Local and global competition
                                                       our Chinese members come from diversified back-                                                                           and challenges
                                                       grounds and speak a variety of languages. Just look at                                                                        One of the daily issues we encounter is the com-
                                                       the participants of the discussion group: George Gong                                                                     plexity of the Chinese languages. Far too many people
                                                       and Mingmian Chan came from Mainland China with                                                                           take it for granted that Chinese is one, homogenous
                                                       Mandarin as their mother tongue. George also speaks                                                                       language, written and spoken. The reality is quite the
                                                       Shanghainese, while Mingmian speaks Cantonese,                                                                            opposite. As Louise Chen says, “Every time we deal
                                                       Hakka and French and also understands German.                                                                             with a new client, we have to ask questions right from
                                                       Susan Yao and I are originally from Hong Kong and we                                                                      the start. ‘Do you require simplified or traditional char-
                                                       both speak Cantonese and Mandarin. Louise Chen is                                                                         acters?’ If they say ‘Chinese characters,’ then you
                                                       of Taiwanese background and she speaks Mandarin,                                                                          know they do not understand, and you have to re-
                                                       her mother tongue, plus Taiwanese. And, of course, all                                                                    phrase the question to ask ‘Does your document
                                                       of us are fluent in English.                                                                                              target the Mainland Chinese, Taiwanese, Hong Kong,
                                                           Our Chinese translators/interpreters work in a                                                                        North American or European market?’ Or even tell
                                                       wide range of markets, demonstrating the global                                                                           them ‘If you target the Mainland Chinese market, you
                                                       demand for services in the Chinese languages. At one                                                                      have to use simplified characters.’” The same holds
                                                       end of the spectrum, for two of the earlier starters—                                                                     true for the interpretation market. For interpretation
                                                       Louise Chen and I—80% of our business comes from                                                                          assignments, the very first question we have to ask is:
Circuit • Automne 2004

                                                       clients in the U.S., whereas our other female col-                                                                        ‘Do you require Mandarin or Cantonese interpreta-
                                                       league—Susan Yao—works mostly for the local B.C.                                                                          tion?’ Similar kinds of questions are also being asked
                                                       market, with a small fraction of her business coming                                                                      every day in the court and health care systems in B.C.
                                                       from her birthplace, Hong Kong.                                                                                               On the local scene, one of the most critical compet-
                                                           Of the three female participants, two—Susan and                                                                       itive issues we face is the very low translation rate
                                                       I—are also certified court interpreters, whereas Louise                                                                   when compared with other languages like French or

                         8                             Fe n e l l a S u n g i s Pre s i d e n t o f t h e S o c i e t y o f Tra n s l a t o r s a n d I n t e r p re t e r s o f B r i t i s h C o l u m b i a .
Russian, or Asian languages like Japanese or Korean.
As Susan Yao puts it, “We know that the very low rate
comes not from inside but from outside the Society.
Non-certified translators/interpreters boost the supply
of Chinese linguistic services and clients simply may
not be able to tell the difference.” Educating potential
clients to distinguish between certified and non-
certified translators is therefore the key.
    For those of us operating in the international mar-
ketplace, we also face fierce competition as a result
of globalization, which has steadily worsened the
market situation. With technological advancements           clients who do not pay much attention to quality. More
nowadays, it can be very convenient for Canadian or         often than not, work done by such translators requires
American corporations and translation agencies to           stringent editing, sometimes even re-translation.
directly contract translators or translation firms inside
China or Taiwan. Translators in North America no
longer enjoy the advantage of proximity. Furthermore,
                                                            Challenges from within
it is not hard to find Chinese language service             the Chinese community
providers with extremely low rates, especially in Asia.         One thing we find hard to beat is the so-called
As a result, we have seen the translation quality for       “value for money” concept that is part of the social
the Chinese languages, in parallel with the rate per        culture of the Chinese community. Many Chinese-
word, decline significantly in the past decade, espe-       speaking clients do not appreciate the value of intan-
cially in the English to Chinese combination. That said,    gible professional services, but will spend large sums
this low-rate, low-quality service only caters to those     of money to buy tangible goods! By the same token,

  Participant         Certification              Business Ratio in      Fields of Specialty/Practice      Other Relevant Qualifications
                                                 Terms of Language
                                                 Combination
  Fenella Sung        Translation:               50% C to E             Legal, financial and marketing    Degree in English Language and
                      EnglishChinese,          50% E to C             translation                       Comparative Literature, LLB,
                      English/Cantonese                                 Court interpretation              Intermediate level
                                                                        Simultaneous interpretation
                                                                        Broadcast interpretation
  George Gong         Translation:               100% E to C            Educational consulting            Degree in English Language and Literature
                      English>Chinese
  Louise Chen         Translation:               90% E to C             Literary, technical and medical   Degree in Chinese Language and
                      English>Chinese            10% C to E             translation                       Literature
                                                                        Localization                      Certificate in Advanced Interpreting
  Mingmian Chen       Translation:               Over 90% C to E        Immigration and legal             Degree in English Language and
                      EnglishChinese,          1% F to C              translation                       Literature, LLM
                      French>Chinese
                                                                                                                                                          Circuit • Automne 2004

  Susan Yao           Translation:               60% E to C             Health care translation           Diploma in Translation
                      EnglishChinese,          40% C to E             and interpretation                Certificate in Court Interpreting
                      Court Interpretation:                             Court interpretation              Certificate in Healthcare Interpreting
                      English/Mandarin,                                                                   Course on Medical Terminology
                      English/Cantonese

                                                                                                                                                      9
DOSSIER   SURVOL   LINGUISTIQUE                 DE     LA    COLOMBIE-BRITANNIQUE

                                            these clients do not see why they should pay the            care, Mingmian Chen specializes in immigration, and
                                            lawyer’s consultation fee when the lawyer only sat          Louise Chen in technical translation and localization.
                                            there and listened to them for an hour and did noth-        As for myself, I have developed a specialty area in
                                            ing. As Susan Yao puts it, “I once had a client who         legal translation and interpretation. Since I worked as
                                            asked for three driving licenses to be translated. He       a broadcast journalist before and still host a current
                                            found it unimaginable that I refused to offer him any       affairs radio program every Saturday, my interpreta-
                                            discount. He said I could get away with no discount for     tion skills also prove useful when I am interviewing
                                            one license, but not for three. He took discounts as a      non-Chinese-speaking government officials or political
                                            given.”                                                     leaders.
                                                The other community-related issue we face is that           George Gong has established himself as an educa-
                                            there are far too many amateur translators operating        tional consultant, providing all kinds of cultural adap-
                                            in the B.C. market. Many of them do not act as profes-      tation services, including translation/interpretation.
                                            sionals and they have no intention of working full-time     He says, “It is important to provide a value-added or
                                            in the field. They may have other jobs and translation      one-stop service, not only strict translation, to your
                                            is only one of many ways to supplement their income.        clients. Many of them may not know what the best
                                            They are the ones who severely undercut the market          approach or strategy may be in handling Chinese dele-
                                            rate. For example, there are many court interpreters        gations, for example, and they definitely find my
                                            who also take on legal translation work, despite the        advice and expertise valuable when they are doing
                                            fact that they are not certified translators. All they do   their planning.” Many Chinese members of the Society
                                            is simply attach a declaration or an affidavit. Worse       of Translators and Interpreters of B.C. also branch out
                                            yet, many lawyers and judges are willing to accept          to other value-added services such as typesetting and
                                            their translations.                                         graphic design.

                                            Quality, reliability, market niche                          Working as a team
                                            and value-added service                                         One imperative strategy for a successful transla-
                                                As freelance translators, we firmly believe that        tion/interpretation profession is to collaborate with,
                                            quality and reliability are the keys to success. Take my    and make referrals to colleagues in order to keep
                                            personal experience as an example. Years ago before I       clients within the Society. Operating solely on one’s
                                            moved to Canada, I worked for the Hong Kong govern-         own can be both exhausting and limiting. Alone, quite
                                            ment in charge of trade and industrial promotion. We        often we would have to decline prospective assign-
                                            required French, German and Japanese translations for       ments that go beyond our capabilities in terms of
                                            our promotional publications and we sent them to a          volume and delivery timeframe. But with the Society of
                                            very large international translation agency headquar-       Translators and Interpreters of B.C. behind us, to-
                                            tered in the U.S. However, the translation quality was      gether we have the expertise, skills and experience
                                            so bad that it backfired and we ended up having to          required. We can form an ad-hoc working team to bid
                                            sue the agency. Many clients simply cannot afford           on or handle mega projects, especially those with very
                                            having to take court action and they will be very care-     tight deadlines, instead of losing work to translation
                                            ful in choosing their translators. Today, about 15% of      agencies. Working in collaboration not only helps us
                                            my business comes from re-translation, which simply         retain clients, it also gives our Chinese translators
Circuit • Automne 2004

                                            demonstrates the not-too-desirable quality offered by       capabilities similar to that of translation agencies,
                                            some Chinese translators out there.                         with the added flexibility of handpicking teammates to
                                                Over the years, many of our Chinese colleagues          cater to the unique requirement of every assignment
                                            have also developed their own niche, depending on           that comes our way.
                                            their backgrounds and expertise. Susan Yao has devel-           In other words, we are not competitors. We are
                                            oped into a translator/interpreter specialized in health    colleagues.

                         10
Un marché tourné
              vers l’extérieur
D      écrire le marché de la traduction
       anglais-français en Colombie-
Britannique… Question bien subjective
                                                                           langue mis à part, bien entendu, les
                                                                           fonctionnaires. La majorité croit que le
                                                                           simple fait de connaître le français suffit
et difficile à cerner étant donné que                                      pour bien traduire. Plusieurs personnes
l’expérience de chacun et chacune est                                      s’improvisent traducteurs simplement                                                     En Colombie-
unique. Les auteures ne se targuent                                        parce qu’ils connaissent la langue, et de
donc pas de décrire la réalité de tous,                                    nombreuses entreprises ne valorisent
                                                                                                                                                                    Britannique,
mais bien celle qu’elles connaissent                                       pas la profession. Ce phénomène n’est                                                    la traduction
personnellement. Travaillant en réseau                                     bien entendu pas limité à la Colombie-
dans le domaine depuis plus de sept Pascaline Denblyden                    Britannique. Ces pseudo-traducteurs                                                      de l’anglais au
ans, elles ont eu l’occasion néanmoins
de faire un tour d’horizon de la situation.
                                                                           bradent en fait le marché. Il arrive fré-
                                                            quemment que des personnes nous appellent disant
                                                                                                                                                                    français souffre
     Le marché de la traduction anglais-français en avoir utilisé un logiciel de traduction sur le Web et                                                           du fait que la
Colombie-Britannique est particulier étant donné que la souhaitent que nous peaufinions le document de
plupart des clients ne sont pas situés dans la province. façon à économiser. La perception du traducteur agréé
                                                                                                                                                                    profession ne soit
La clientèle est en fait dispersée au Canada et en n’est donc pas toujours très bonne (ses tarifs sont en                                                           pas reconnue à
Europe. Les clients avec qui nous traitons en Europe général plus élevés), son travail reste méconnu, et la
sont principalement des agences de traduction qui re- profession n’est pas très valorisée.                                                                          sa juste valeur.
cherchent des traducteurs vers le français canadien. Le          Notre équipe a une formation diverse, chaque per-
fait d’avoir un site Web nous a permis de nous faire sonne ayant connu un parcours différent et choisi la                                                              par Camille Gueymard,
connaître, et les tarifs sont moins élevés au Canada que traduction après une autre carrière. Les diplômes que                                                           Mireille Letellier,
dans certains pays européens, notamment la Suisse. détiennent les auteures sont variés : baccalauréat en                                                                Pascaline Denblyden
Les clients de la Colombie-Britannique qui font affaire relations industrielles (cinq ans d’expérience dans le
avec nous sont, soit des succursales d’une compagnie domaine des ressources humaines) et diplôme en tra-
implantée en Ontario ou au Québec, soit des entre- duction (cinq ans d’expérience en traduction) ; bacca-
prises d’étude de marché ou de conception de sites lauréat spécialisé en traduction, certificat de rédaction
Web, ou bien de petits fabricants souhaitant com- technique, diplôme d’enseignement des mathéma-
mercialiser leur produit au Québec ou ailleurs dans la tiques et sciences (15 ans comme enseignante en
francophonie. Pour les autres, il s’agit du gouver- Europe et au Canada et 15 ans comme pigiste en tra-
nement fédéral, d’organismes culturels, sportifs, para- duction) ; maîtrise en communication, 12 ans dans un
gouvernementaux ou d’agences de traduction à organisme culturel fédéral à titre d’analyste (finance-
l’étranger. En moyenne, 30 % environ des travaux sont ment, développement des affaires à l’inter-
des textes et des documents gouvernementaux.                national), traduction dans le domaine
     Les tarifs en Colombie-Britannique sont moins culturel et dans celui de la gestion
élevés que dans le reste du Canada en général et se si- des organismes culturels, adapta-
tuent dans la tranche de 0,15 $ à 0,22 $ en moyenne. tion de dialogues. Cela repré-
Pour certains travaux plus spécialisés ou dont les sente un véritable atout pour
délais sont très serrés, les tarifs peuvent être plus les divers textes que nous tra-
élevés. Étant donné que l’économie en Colombie- duisons. Nous avons formé un
Britannique a été relativement instable ces dernières réseau informel de traducteurs
années, les tarifs de même que les salaires en général agréés, qui nous permet de puiser dans l’expertise de
sont inférieurs à ceux du reste du Canada, et ce, même chacun, de nous entraider quand nous sommes aux
si le coût de la vie y est plus élevé. Le fait que le fran- prises avec des colles linguistiques, de nous relayer
çais ne fasse pas partie de la vie de tous les jours peut pendant les vacances. Mentionnons aussi que nous
également expliquer ces tarifs plus bas. Pour plu- nous révisons toujours l’une l’autre, ce qui nous donne
sieurs, le français est simplement une « obligation une très grande satisfaction, nous permet de rester
légale » et un coût dont ils se passeraient volontiers.     humbles et d’assurer la qualité du travail. Ce mode de
                                                                                                                                                                                                    Circuit • Automne 2004

                                                            collaboration est idéal, et nous avons développé entre
                                                            nous une camaraderie, un esprit de confiance et de
Une connaissance partielle                                  soutien très apprécié. Tous les membres de ce réseau
du français                                                 utilisent Trados et, bien entendu, Termium et Le grand
     Très souvent, nos interlocuteurs privés ne parlent dictionnaire terminologique, outre les nombreux sites
pas français ou ont une connaissance sommaire de la spécialisés bilingues.

C a m i l l e G u e y m a r d , M i re i l l e Le t e l l i e r e t Pa s c a l i n e D e n b l y d e n s o n t t ra d u c t r i c e s i n d é p e n d a n t e s .
                                                                                                                                                                                               11
DOSSIER        SURVOL      LINGUISTIQUE                DE    LA    COLOMBIE-BRITANNIQUE

                                                    Se tenir au fait                                          profession soit mieux reconnue et aussi pour freiner le
                                                        La STIBC organise de nombreux séminaires pour         nombre de personnes qui se disent traducteurs du
                                                    encourager ses membres à se perfectionner. Elle           jour au lendemain, qui cassent les prix et nuisent
                                                    publie également un bulletin de liaison qui tient les     grandement à la qualité des traductions. La STIBC et
                                                    membres au courant des développements récents.            chaque traducteur agréé en particulier se doivent de
                                                    Cela nous permet de nous tenir au fait de l’évolution     défendre les intérêts de la profession. Contrairement à
                                                    du marché et des technologies en traduction, dans la      leurs collègues au Québec ou en Ontario, les traduc-
                                                    province et au Canada. Bien que la STIBC veille aux in-   teurs d’ici doivent se tourner davantage vers des
                                                    térêts de tous les traducteurs agréés et rehausse la      clients résidant en dehors de la province étant donné
                                                    perception de la profession, les traducteurs anglais-     qu’en Colombie-Britannique la deuxième langue majo-
                                                    français n’y sont pas majoritaires contrairement à plu-   ritaire n’est pas le français. Il est bon néanmoins de
                                                    sieurs autres provinces. Cela s’explique notamment        préciser que, parmi le réseau de traducteurs que nous
                                                    par la proximité du marché asiatique et par la démo-      connaissons, personne ne crie famine, bien au
                                                    graphie de la province. Pour la combinaison anglais-      contraire. Malheureusement, trop de traducteurs tra-
                                                    français, la STIBC compte 8 membres associés et           vaillent isolément, ayant peur de partager leur expé-
                                                    40 membres agréés.                                        rience avec d’autres alors que cette ouverture leur
                                                        Selon nous, l’avenir de la traduction anglais-        permettrait de parfaire leurs connaissances, de créer
                                                    français en Colombie-Britannique est positif, mais        des liens professionnels et amicaux profonds et d’ac-
                                                    nous devrons sans cesse nous battre pour que la           croître leur clientèle.

                                P R O G R A M M E D ’ A S S U R A N C E P O U R L E S M E M B R E S D E L’ O T T I A Q
                                                                                                                   Profitez ainsi de tarifs de groupe avantageux
                                                                                                                   sur toutes les protections suivantes :
                                                                   Le programme d’assurance de                    • assurance auto-habitation
                                                                   l’Ordre des traducteurs, termino-              • assurance vie, accidents, salaire
                                                                                                                  • assurance médicaments
                                                                   logues et interprètes agréés du                • assurance voyage
                                                                   Québec est le seul qui puisse                  • assurance juridique
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                                                                   seul pour lequel une équipe multi-
                                                                   disciplinaire a été mise sur pied à
                                                                   votre intention.
Circuit • Automne 2004

                                                                                                                   HULL • JONQUIÈRE • MONTRÉAL
                                                                                                                   QUÉBEC (Poitras, Lavigueur)
                                                                                                                   SHERBROOKE (Dunn-Parizeau)

                              À votre service partout au Québec, COMPOSEZ 1 877 807-3756                                                   www.dplm.com

                         12
Legal Interpreting
              in British Columbia
T    here are no guidelines laid down for the selection
     of court interpreters. The hiring is carried out,
most often, by court clerks who have little or no
                                                                                                                         College training program and the STIBC was the same
                                                                                                                         small group of individuals promoting the professional-
                                                                                                                         ization of translators and interpreters.                                                Won the battle for
knowledge of the problems involved in language                                                                               During those ten years, neither the STIBC nor the
transference. One court administrator admitted that                                                                      VCC Program had any significant influence on the
                                                                                                                                                                                                                 recognition and
the qualifications are determined by the “no screech”                                                                    status quo of court interpreting in B.C. Nevertheless,                                  accreditation –
method. If no one screeches, the interpreter is                                                                          the issue did not lie dormant. Beginning in 1983, rep-
deemed competent. If the accused fails to appear, the                                                                    resentatives of the VCC program and the STIBC met                                       still fighting for
interpreter receives one hour’s pay. Naturally the
agency providing the interpreter takes half the fee. We
                                                                                                                         periodically with representatives of the Court Services
                                                                                                                         Branch of the Ministry of Attorney General of B.C. (the
                                                                                                                                                                                                                 better pay.
are told that one such agency provides certification                                                                     A/G). During that decade, the STIBC set up task
papers for $10.                                                                                                          groups to study the question of the profession-                                           by Silvana E. Carr, Ph.D.
    The above forms part of the description I gave at a                                                                  alization of court interpreters and the implementation
conference in New Jersey of the court interpreting                                                                       of accreditation procedures. The task groups com-
situation in British Columbia in 1989. My presentation                                                                   prised representatives from the Society itself, the VCC
coincidentally marked the tenth anniversary of the                                                                       Program, practicing court interpreters, commercial
first steps taken to change the face of legal interpret-                                                                 agencies, and the legal profession. However, any
ing in B.C. In the late ’70s, a young doctoral student                                                                   attempt to impose accreditation procedures as well
at the University of Toronto had been called to act as                                                                   as membership in a professional association was
interpreter in a months-long narcotics trial. A novice                                                                   strongly and successfully opposed by the majority of
at interpreting, he experienced first-hand the inade-                                                                    practicing court interpreters.
quacy of the court interpreter system prevalent                                                                              In 1990, based on the findings and recommenda-
throughout Canada. When he moved to Vancouver                                                                            tions of those task groups, the STIBC, with the collab-
shortly afterward, Jindra Repa convinced his Dean at                                                                     oration of the VCC Program, presented a proposal to
Vancouver Community College (VCC) of the impor-                                                                          the A/G concerning the testing and certification of
tance of training interpreters for the legal system.                                                                     legal interpreters for the B.C. court system. The pro-
With the assistance of Professors Roda Roberts                                                                           posal put forward a court interpreter system compris-
and Brian Harris of the School for Translators and                                                                       ing training at a public institution such as VCC, and an
Interpreters at the University of Ottawa, Jindra was                                                                     examining body with the powers to grant certification.
responsible for the design of the first multilingual                                                                     The examining body proposed was the STIBC, which
training program for court interpreters in North                                                                         not only could operate at arm’s length from the
America in 1979. It is still today the longest running                                                                   employment procedure, to avoid any real or perceived
fully functional program of its kind.                                                                                    conflict of interest, but also had experience in testing
                                                                                                                         court interpreters. In response to the legal interpret-
                                                                                                                         ing realities in B.C.’s multilingual society, the proposal
The founding of STIBC                                                                                                    also set forth a two-tiered hiring system. That is, the
    Other steps followed between 1979-1989: foremost                                                                     proposed policy would give priority to certified court
was the founding of the Society for Translators and                                                                      interpreters (the higher tier). However, if, and only if,
Interpreters of B.C. (STIBC) in 1981. Unlike other affili-                                                               no certified interpreter were available in that lan-
ates of the CTIC (as the umbrella organization was                                                                       guage combination, a non-certified court interpreter
then called), which put translation at the forefront, the                                                                could be called (the lower tier). Accordingly, a two-
impetus for creating a professional society in B.C.                                                                      tiered fee structure was also proposed. To facilitate
stemmed from an attempt to found a Society for Court                                                                     the transition to the new system, the proposal includ-
Interpreters. The same impetus led to the formulation                                                                    ed a one-time grandfather clause to grant certification
of the STIBC court interpreter accreditation exams,                                                                      without examination to practicing court interpreters
administered and adjudicated provincially. The first                                                                     able to demonstrate a suitable level of experience in
                                                                                                                                                                                                                                                    Circuit • Automne 2004

assessment of court interpreter qualifications in                                                                        B.C. courts. Finally, the proposal recommended that
Canada, the exams were essentially similar to the                                                                        membership in a professional society be a require-
examination model adopted for the Certificate                                                                            ment for certification. Before replying to the STIBC
Program in Court Interpreting at VCC. Both exam                                                                          proposal, Court Services undertook a review of court
models tested the same skills by the same or similar                                                                     interpreter services throughout Canada and other
means, since the moving force behind both the                                                                            jurisdictions.

S i l va n a E . C a r r, P h . D . , i s c u r re n t l y C o o rd i n a t o r, C e r t i f i c a t e Pro g ra m i n C o u r t I n t e r p re t i n g , a t Va n c o u ve r C o m m u n i t y C o l l e g e .
                                                                                                                                                                                                                                               13
DOSSIER   SURVOL   LINGUISTIQUE                  DE    LA     COLOMBIE-BRITANNIQUE

                                            CTIC seeking national recognition                            the Society, especially since that entailed submitting
                                            for court interpreters                                       to examination and evaluation by peers. Graduates
                                                At the same time, the CTIC was seeking national          of the VCC Program thus simply presented their VCC
                                            recognition for court interpreters. A national certifica-    Certificate to the courts and generally ignored the
                                            tion exam was piloted in Montreal in 1990. The evalua-       exhortations of instructors as to the benefits of
                                            tors of the pilot deemed the exam format to be valid,        membership in a professional association. However,
                                            and recommended changes only to the administration           as the STIBC gradually gained professional recognition
                                            procedures. The CTIC national court interpreter certifi-     in the translation market, more and more VCC gradu-
                                            cation exam format stemmed from the STIBC provin-            ates in the last few years have successfully sought,
                                            cial exam, which had been in existence since 1981.           and are seeking, STIBC certification. VCC graduates,
                                                In June 1992, the Court Services Branch of the A/G       however, still make up by far the largest number of
                                            proclaimed its new Court Interpreter Policy. Court           court interpreters accredited with Court Services.
                                            Services accepted the recommendations of the STIBC
                                            proposal as to the importance of training and certifica-
                                            tion, and the two-tier system of hiring and fee struc-
                                                                                                         STIBC granted title protection
                                            ture, granting a substantial raise to the first tier of           A recent development may bring about greater
                                            interpreters. However, Court Services did not accept         recognition of the STIBC in the legal interpreting field
                                            the grandfather clause, did not grant recognition to         in B.C. In February 2004, the STIBC was granted title
                                            the STIBC as the certifying body, and did not make           protection for various titles in B.C. As a result, only
                                            membership in the society a requirement for certifica-       STIBC-certified members have the right to use the des-
                                            tion. Instead, Court Services elected to recognize the       ignation “Certified Court Interpreter.” It remains to be
                                            STIBC certification, and the Certificate granted by VCC      seen whether VCC graduates, who may only print “VCC
                                            to graduates of its training program, as equal proof of      Certificate Program in Court Interpreting” on their
                                            qualification to work as accredited interpreters in the      business cards, are lured to the STIBC by the coveted
                                            courts of B.C.                                               designation. Perhaps if a third and higher level of pay-
                                                The consequences of the proclamation of this             ment from Court Services were to reward membership
                                            policy had an immediate effect on the fortunes of the        in the association, with its requirements of continuing
                                            training program at VCC. The September intake for            education credits and submission to an ethics commit-
                                            that year jumped from a previous years’ average of 50        tee…? Currently, interpreters accredited with Court
                                            to 212 applicants and has remained consistently high.        Services receive a fee of $35 per hour with a minimum
                                            The public recognition of the program by the A/G con-        guarantee of two hours’ pay. Non-accredited inter-
                                            solidated the program’s position within the College. All     preters receive $20 per hour. These fees have not
                                            programs in the Continuing Education Division are            increased since 1992.
                                            to be offered on a cost-recovery basis. Due to the                Many challenges, however, still exist. Only a third
                                            language-specific nature of interpreter training, tuition    of court interpreters are accredited. They are based
                                            fees have never covered costs, and the program has           almost exclusively in the Lower Mainland and are
                                            thus always been in a vulnerable position. Other             called to other parts of the province only for serious
                                            events have contributed to keeping the program viable        cases. Thus in towns outside the Lower Mainland,
                                            in spite of financial concerns. In the same year,            untrained bilingual individuals are the only option for
                                            for example, the University of Minnesota researched          the daily functioning of the court. The VCC Program
                                            25 existing interpreter training programs in North           receives many requests for training throughout the
                                            America and Europe. From these, six were chosen for          province. VCC instructors have been sent for one- to
                                            site visits, including VCC, the University of Arizona, the   three-day workshops, but these are just stopgap mea-
                                            Cambridge Interpreter Project and the Polytechnic of         sures. VCC has pioneered two 98-hour training pro-
                                            Central London in the U.K., the Copenhagen School of         grams for First Nations interpreters in the interior of
                                            Business, and Stockholm University. Following their          B.C. The College has also successfully developed web-
                                            visits, the researchers concluded that the VCC Program       based distance education programs. However, the
                                            best suited the needs of a multilingual society, and         tuition fees are too high for most aspiring professional
                                            chose it as the model for their training program. The        interpreters outside the Lower Mainland. There is not
                                            Law Foundation of B.C. also awarded funding to the           enough work for them to make it financially worth-
                                            VCC Program to develop various projects in court inter-      while. This situation does not translate into equal
                                            preter training, and to establish an endowment to pro-       access to justice for all in the justice system.
                                            vide scholarships to needy students accepted into                 Another challenge is posed by an increasingly mul-
                                            the Program. In 2002, the VCC Certificate Program in         tilingual society. Although both VCC and the STIBC
Circuit • Automne 2004

                                            Court Interpreting won the Program Excellence Award          train and examine court interpreters in 17-19 lan-
                                            granted annually by the Association of Canadian              guages, that is but the tip of the iceberg, considering
                                            Community Colleges to just one program in Canada.            the many languages of lesser diffusion which have no
                                                The A/G’s Court Interpreter Policy did not have as       trained professional interpreters. In 2002, VCC offered
                                            immediate an effect on the STIBC. The incentives did         a 395-hour training program for Kurdish and Khmer
                                            not induce court interpreters to become members of           interpreters that had to include intensive English

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