Tempêtes d'hiver en Europe (II) - ANALYSE DES SINISTRES 1999 - POTENTIELS DE SINISTRES
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Tempêtes d’hiver en Europe (II) ANALYSE DES SINISTRES 1999 – POTENTIELS DE SINISTRES Les tempêtes de l’hiver 1999 | Base des données de l’analyse des dégâts causés par les tempêtes de 1999 | Analyse des données d’assurance et des données de sinistres en rapport avec les tempêtes de l’hiver 1999 | Nouveaux résultats ressortant de la corrélation entre les différents paramètres de sinistre et la vitesse du vent | Potentiels de sinistres Tempête en Tempêtes d’hiver en Europe (II) ANALYSE DES SINISTRES 1999 – POTENTIELS DE SINISTRES Europe – Considérations sur les cumuls | Étude 1: La fréquence des tempêtes en Europe | Étude 2: Le changement de climat – Le risque de tempête se modifie-t-il aussi? © 2002 Münchener Rückversicherungs-Gesellschaft Secteur Central Communication Königinstrasse 107 80802 München Allemagne http://www.munichre.com ANATOL Responsable du contenu: CUGC 3-GEO Groupe de Recherche GéoRisques Contacts: Dr. Gerhard Berz, Rita Hausmann, Ernst Rauch Téléphone: +49 (0) 89/38 91-52 91 Téléfax: +49 (0) 89/38 91-56 96 Illustrations: 1, 2, 3, 5, 12 Reuters, Berlin, Allemagne 4, 6, 7 http://www.arth-online.ch, Arth, Suisse LOTHAR 8 Archives Landesforstverwaltung Baden-Württemberg, Stuttgart, Allemagne 9 Associated Press, Francfort-sur-le-Main, Allemagne 10 dpa, Francfort-sur-le-Main, Allemagne MARTIN 11 Gerhard Berz, Munich, Allemagne Münchener Rück Numéros de commande: M Allemand: 302-03108 Anglais: 302-03109 Münchener Rück Français: 302-03110 Munich Re Group
Sommaire Page 2 Résumé Page 3 Avant-propos Page 4 1 Les tempêtes de l’hiver 1999 1.1 Déroulement météorologique 1.2 Bilan des tempêtes de 1999 – Comparaison avec la série de tempêtes de l’hiver 1990 1.3 Détails du bilan 1999 Page 18 2 Base des données de l’analyse des dégâts causés par les tempêtes de 1999 2.1 Données météorologiques: les champs des vents 2.2 Données techniques Page 26 3 Analyse des données d’assurance et des données de sinistres en rapport avec les tempêtes de l’hiver 1999 3.1 Méthode d’analyse 3.2 Profils de sinistres Page 33 4 Nouveaux résultats ressortant de la corrélation entre les différents para- mètres de sinistre et la vitesse du vent Page 53 5 Potentiels de sinistres Tempête en Europe – Considérations sur les cumuls 5.1 Premières réflexions 5.2 Probabilité de survenance de sinistres affectant tout un marché 5.3 Méthodes d’évaluation des potentiels de sinistres pour l’ensemble d’un marché 5.4 Scénarios de tempêtes – Champs de vent avec une période de retour de sinistre de 100 ans Page 66 Étude 1: La fréquence des tempêtes en Europe Page 68 Étude 2: Le changement de climat – Le risque de tempête se modifie-t-il aussi? Page 70 Lexique des termes techniques, sigles et abréviations Page 71 Bibliographie, sources Page 72 Publications de la Münchener Rück
Résumé Münchener Rück Tempêtes d’hiver en Europe (II) Résumé Les sinistres causés par les 3 ouragans du mois de décembre 1999 – Anatol, Lothar et Martin – fournissent de nouveaux enseignements précieux sur le risque de tempête en Europe. Une comparaison avec les données collectées à la suite de la série exceptionnelle des tempêtes de 1990 a entraîné une rééva- luation des principaux paramètres de sinistre en France et en Allemagne. Pour le Danemark, on a enregistré pour la première fois des données de sinistre détaillées permettant une analyse technico-scientifique. Voici les principaux résultats concernant la vulnérabilité aux tempêtes des pays qui ont été le plus touchés: • Danemark Les taux de sinistres obtenus pour les risques Bâtiments d’habitation et Bâti- ments commerciaux sont en partie nettement plus élevés que dans les autres pays européens analysés en 1990 ou en 1999. Lorsque la vitesse du vent aug- mente, les taux de sinistres progressent grosso modo avec la puissance 4 à 5 de la vitesse du vent. Les paramètres de sinistre – fréquence des sinistres et sinistre moyen par police touchée – sont comparables aux données des autres pays considérés dans cette étude. • Allemagne On a constaté que lorsque la vitesse du vent est importante, les taux de sinis- tres sont plus élevés que ceux obtenus par extrapolation des données de 1990. La fréquence des sinistres enregistrée en 1999 pour les bâtiments d’habitation est comparable avec celle de l’expérience sinistres de 1990; elle est par contre plus faible pour les risques d’habitation et les risques industriels et commer- ciaux. Les sinistres moyens ont été dans toutes les catégories d’assurance étu- diées parfois plus élevés qu’en 1990, mais sont restés dans la proportion es- comptée (autrement dit, ils ont suivi l’évolution de la somme assurée moyenne des risques touchés). • France Faute de données directes fournies par le marché de l’assurance directe sur les sommes assurées, une comparaison entre les taux de sinistres de Lothar et de Martin et les données de 1990 n’est pas complètement possible. L’expérience sinistres précédente a plutôt tendance à se confirmer, bien qu’en 1999 on ait observé une augmentation des sinistres lorsque la vitesse du vent a été plus élevée. Pour une vitesse moyenne du vent, la fréquence des sinistres est com- parable à celle de 1990, mais elle a augmenté dans certains cas plus fortement avec des intensités de vent plus élevées. Les sinistres moyens sont nettement supérieurs à ceux de 1990 et suivent l’évolution (supposée) des valeurs assu- rées. Dans le cadre d’une analyse de l’exposition aux tempêtes en Europe et en se fondant sur la répartition des engagements, on peut à partir de ces nouveaux éléments tirer des conclusions actualisées sur les probabilités de survenance d’un sinistre Tempête affectant tout un marché. Ainsi, par exemple pour le sinistre Lothar (qui a coûté 5,9 milliards d’€), on peut évaluer une période de retour des sinistres (en Europe) d’environ 15 ans. Les résultats détaillés de nos recherches sur les probabilités de survenance (des sinistres) sont indiqués dans la dernière partie de la présente publication. 2
Münchener Rück Tempêtes d’hiver en Europe (II) Avant-propos Avant-propos «Les tempêtes en Europe: un risque (encore et toujours) sous-estimé?» Après le passage des ouragans Anatol, Lothar et Martin au mois de décembre 1999 – les 3 événements météorologiques confondus ont causé pour plus de 10 milliards d’€ de dommages assurés –, cela a été l’une des questions cen- trales que se sont posées de nombreux assureurs et réassureurs. Et pourtant, à peine 10 ans s’étaient écoulés depuis que la série exceptionnelle de tempêtes de 1990 (Daria, Vivian, Wiebke et 5 autres tempêtes) avait déjà laissé en Europe occidentale une facture de 9 milliards d’€ (valeurs de 1990). Les dommages catastrophiques provoqués par les violentes tempêtes de 1999 ont été l’occasion pour la Münchener Rück d’étudier une nouvelle fois en détail le risque de tempête en Europe – comme elle l’avait déjà fait après la succession de tempêtes en 1990. La présente étude, qui tient compte maintenant de la nouvelle expérience des événements (Anatol, Lothar et Martin) de 1999, constitue en quelque sorte une actualisation de notre précédent exposé intitulé «Tempêtes d’hiver en Europe – Analyse des sinistres 1990, Potentiels de sinistres». Le but principal de cette étude était d’estimer les potentiels de sinistres proba- bles liés à de futures tempêtes en Europe. Pour cela, nous avons exploité un très grand nombre de données météorologiques et techniques relatives aux tempêtes de 1999 et déterminé de nouveau la corrélation entre la vitesse du vent et l’intensité des dommages. En outre, l’expérience des tempêtes qui avaient déjà durement touché la France et l’Allemagne en 1990 a été comparée avec les données de 1999. À l’aide de divers scénarios hypothétiques de tem- pête et en se basant sur les répartitions individuelles des engagements, on peut ainsi estimer les futurs sinistres de cumul potentiels pour certains portefeuilles particuliers ou pour des marchés entiers. Alors que dans notre travail sur les tempêtes de 1990, le thème «Changement de climat global et conséquences pour l’industrie des assurances» était abordé à la fin de notre étude, dans un chapitre spécial consacré aux perspectives, nous lui avons désormais accordé une place centrale dans l’estimation des probabili- tés de survenance de sinistres. Nous avons essayé de prendre en compte ce risque de variation et de le quantifier. Nous remercions tous nos clients qui ont accepté de mettre à notre disposition les données qu’ils possédaient sur leurs engagements et les sinistres causés par la série de tempêtes du mois de décembre 1999, et ont ainsi rendu ce travail possible. 3
Les tempêtes de l’hiver 1999 Münchener Rück Tempêtes d’hiver en Europe (II) 1 Les tempêtes de l’hiver 1999 L’Europe a été frappée en décembre 1999 par 3 violentes tempêtes qui, dans les pays les plus touchés, ont atteint, sur de vastes étendues géographiques, un vent de force 12 («ouragan» selon l’échelle de Beaufort, avec une vitesse du vent supérieure à 118 km/h) et même, par endroits, des pointes dépassant 180 km/h. Cette série de tempêtes a commencé par l’ouragan Anatol qui a balayé le Dane- mark le 3 décembre 1999, y occasionnant des dommages assurés de presque 2 milliards d’€, record que nombre d’assureurs jugeaient inatteignable. Dans l’ensemble, compte tenu des autres sinistres survenus en Grande-Bretagne, en Allemagne et en Suède, la charge totale représentée par cet événement a dépassé 2,2 milliards d’€ pour les assureurs. Un peu plus de 3 semaines après, le 26 décembre 1999, l’ouragan Lothar s’est révélé être une véritable bombe météorologique, se développant de façon explosive au-dessus de l’Atlantique, devant la côte nord-ouest de la France. Il a lui aussi battu de nouveaux records inattendus en matière de coût de sinistre: pour l’industrie française des assurances, la facture s’est élevée à quelque 4,4 milliards d’€. Ainsi, le préjudice généré par Lothar en France dépasse d’environ 7 fois celui causé par la tempête d’hiver Herta en 1990 et considéré jusqu’ici comme un sinistre majeur (600 millions d’€ à l’époque). Même à l’échelle européenne, Lothar constitue le sinistre Tempête en Europe le plus élevé de tous les temps pour les assureurs (quelque 6 milliards d’€). Pour s’en rendre compte, il suffit de comparer son record avec celui détenu avant lui par l’ouragan Daria (1990) qui avait occasionné dans l’ensemble de l’Europe des dégâts assurés équivalents à presque 4,4 milliards d’€. La Grande-Bretagne avait alors assumé la plus grande part de ce sinistre, soit 2,6 milliards d’€. Un jour plus tard, le 27 décembre 1999, Martin, un second tourbillon dépres- sionnaire, très semblable à Lothar, s’est formé au bord d’une zone de basse pression située au-dessus de l’Atlantique Nord. La trajectoire suivie par Martin était centrée un peu plus au sud et a frappé cette fois-ci essentiellement le sud de la France, ainsi que le nord de l’Espagne et l’ouest de la Suisse. De nouveau, les assureurs français ont eu à supporter la plus grande part (2,4 milliards d’€) du sinistre total représentant 2,5 milliards d’€ pour l’ensemble de l’Europe. La succession rapide de 2 ouragans, comme ceux qui ont déferlé en décembre 1999 sur l’Europe occidentale en moins de 48 heures, occasionnant des dégâts en partie dans les mêmes régions géographiques, représente comme les tem- pêtes de 1990 une «famille» (cluster) de dépressions intensives qui n’est pas atypique des tempêtes extratropicales. En 1990, ce sont principalement les ouragans Vivian (25 – 27 février) et Wiebke (28 février – 1er mars) qui, se suivant de près, ont engendré 2 tempêtes catastrophiques en Europe et marqué aussi la fin d’une situation générale particulièrement riche en ouragans déclenchée le 25 janvier par la tempête Daria. Cette formation de séries d’événements doit être aussi prise en compte dans les appréciations de cumuls basées sur le total des sinistres survenus au cours d’une année ainsi que pour l’aménagement de traités de réassurance et de rétrocession couvrant le risque Tempête en Europe. 4
Münchener Rück Tempêtes d’hiver en Europe (II) Déroulement météorologique 1.1 Déroulement météorologique 1999 a été dans l’ensemble une année très chaude sur toute la planète et con- stitue ainsi avec 1990 la troisième (après 1994 et 1934) des années les plus chaudes du XXe siècle en Europe centrale. La température moyenne annuelle relevée en Allemagne pour 1999 était supérieure de 1,3 degré à la moyenne en- registrée durant la période climatique dite «normale» de 1961 à 1990. De même, les températures mesurées sur le continent européen en décembre 1999 – à l’exception de la semaine qui a précédé Noël – ont dépassé nettement la moyenne des années précédentes: la situation météorologique générale à l’ori- gine du développement des tempêtes Anatol, Lothar et Martin était donc très comparable à celle qui existait au moment où s’est déclenchée la série de tem- pêtes de 1990. Trajectoire de la tempête Anatol (2–4 décembre 1999) Les points marquent à chaque fois le centre de la dépression à 3 heures d’intervalle (les chiffres indiqués au- dessus correspondent à la pression au centre en hectopascals). Source: Deutscher Wetterdienst, 2000. (Frontières politiques sous réserve) C’est dans la nuit du 2 au 3 décembre que la tempête a pris naissance au-dessus de l’Atlantique Nord, au nord-ouest de l’Irlande. En l’espace de 12 heures seule- ment, le tourbillon dépressionnaire a subi, en traversant l’Écosse et la mer du Nord, une baisse de sa pression au centre de plus de 40 hPa, atteignant une valeur minimale de 952 hPa exactement au-dessus du Danemark. Anatol a ainsi été l’ouragan le plus violent qu’ait connu le Danemark au cours du XXe siècle. Les vitesses de vent les plus élevées ont été observées au sud de la dépression, dans la partie moyenne de la mer du Nord, au-dessus de la baie allemande et au sud du Danemark. De nouveaux records ont été enregistrés au cours des sé- ries de mesures de vitesse des vents réalisées par différentes stations météoro- logiques: ces dernières ont relevé des vitesses de rafales égales à 180–185 km/h. La vitesse maximale des vents à Sylt (Allemagne) (184 km/h) dépassait de 10 % la dernière vitesse record datant de 1976. Comme des interruptions de courant 5
Déroulement météorologique Münchener Rück Tempêtes d’hiver en Europe (II) de plusieurs heures ont empêché de pratiquer des mesures ultérieurement, il est possible que des rafales encore plus importantes se soient produites. Les pointes de vent au Danemark étaient similaires: une nouvelle valeur record (185 km/h) a été constatée sur l’île Rømø en mer du Nord. Aux premières heures de la matinée du 4 décembre, Anatol soufflait encore à 130 km/h en rafales au-dessus de Danzig (Pologne) et atteignait 126 km/h à Kaliningrad (Russie). Quelques vitesses maximales des vents atteintes par Anatol Allemagne Sylt 184 km/h Cap Arcona (Rügen) 166 km/h Danemark Rømø 185 km/h Copenhague 155 km/h Source: Deutscher Wetterdienst, 2000. Venu tout d’abord de la direction ouest/sud-ouest pour s’orienter ensuite vers l’ouest, puis vers l’ouest/nord-ouest le 3 décembre, en début de soirée, l’oura- gan, a provoqué sur la côte danoise et sur la côte allemande de la mer du Nord d’importants raz de marée. Le niveau d’eau des raz de marée mesuré à Hambourg (5,86 mètres au-dessus du niveau de la mer) a été classé au qua- trième rang des maximums relevés au cours des dernières décennies. Fort heureusement, les digues ont retenu les eaux et aucun dommage de grande envergure n’a été enregistré. 6
Münchener Rück Tempêtes d’hiver en Europe (II) Déroulement météorologique Trajectoire de la tempête Lothar (26 décembre 1999) Les points marquent à chaque fois le centre de la dépression à 3 heures d’intervalle (les chiffres indiqués au- dessus correspondent à la pression au centre en hectopascals). Source: Deutscher Wetterdienst, 2000. (Frontières politiques sous réserve) Le 25 décembre 1999, un système ondulatoire s’est formé à la frontière (zone frontale) entre des masses d’air froid au nord et d’air chaud au sud. Cette zone frontale était intégrée dans une forte dépression centrale (Kurt) située au-dessus de l’Atlantique Nord-Est. Cela a donné naissance à une série d’ouragans. L’un d’entre eux, la dépression secondaire Lothar, dont la pression au centre était, le 25 décembre vers midi, de 995 hPa, constituait alors une perturbation assez anodine. Tout comme pour Anatol, on a assisté dans le cas de Lothar à un déve- loppement quasiment explosif de la dépression, caractérisé par une chute de pression rapide en l’espace de quelques heures. L’écart de pression le plus impressionnant a été observé à la station météorologique de Caen, sur la côte de la Manche: à une chute de pression atmosphérique de 28 hPa entre 3 h et 6 h du matin (heure de l’Europe centrale) a succédé de 6 h à 9 h, après le déplace- ment d’un centre dépressionnaire, une hausse de pression tout aussi extrême (29 hPa). C’est la première fois depuis au moins 30 ans qu’ont été enregistrées des valeurs aussi extrêmes en Europe. La pression atmosphérique a atteint son minimum (961 hPa) au-dessus de la Normandie. Comparé à la pression minimale au centre du cyclone Anatol (952 hPa), Lothar a été du point de vue météorologique un événement nette- ment plus faible. Même si, là encore, de nouvelles valeurs record ont été rele- vées par plusieurs stations de mesure, les vitesses de vent maximales ont été, elles aussi, largement inférieures aux valeurs atteintes par Anatol, au Danemark et en Allemagne du Nord. 7
Déroulement météorologique Münchener Rück Tempêtes d’hiver en Europe (II) Quelques vitesses maximales des vents atteintes par Lothar Allemagne Sarrebruck 130 km/h Karlsruhe 151 km/h Stuttgart 144 km/h Augsbourg 130 km/h Munich (aéroport) 122 km/h France Rennes 126 km/h Alençon 166 km/h Rouen 140 km/h Orly 173 km/h Metz 155 km/h Colmar 165 km/h Strasbourg 144 km/h Suisse Neuchâtel 115 km/h Berne (Liebefeld) 134 km/h Zurich (SMA) 158 km/h Saint Gall 131 km/h Sources: Deutscher Wetterdienst, 2000; Météo France, 2000; MétéoSuisse, 2000. Le tableau ci-dessus fait uniquement état de vitesses de vent relevées dans des stations de mesure normalement exposées. Des valeurs beaucoup plus élevées ont été mesurées dans des sites très exposés des Alpes ou de la Forêt-Noire: – Säntis (Suisse): 230 km/h – Jungfraujoch (Suisse): 249 km/h – Feldberg (Allemagne): 212 km/h – Wendelstein (Allemagne): 259 km/h Le champ des vents de Lothar au-dessus de la France présente des analogies frappantes avec celui d’Herta en février 1990. Tout comme le 26 décembre 1999, lors du passage de l’ouragan Lothar, la grande agglomération de Paris avait été intensivement touchée par l’ouragan Herta le 3 février 1990. L’étendue géogra- phique des 2 champs de vents est très similaire. La différence principale entre ces 2 tempêtes se situe toutefois au niveau des vitesses du vent: avec des vitesses de pointe d’environ 170 km/h à Paris, Lothar a quand même surpassé de 30 à 40 % l’ouragan Herta, dont l’intensité oscillait entre 120 et 130 km/h. 8
Münchener Rück Tempêtes d’hiver en Europe (II) Déroulement météorologique Trajectoire de la tempête Martin (27 et 28 décembre 1999) Les points marquent à chaque fois le centre de la dépression à 3 heures d’intervalle (les chiffres indiqués au- dessus correspondent à la pression au centre en hectopascals). Source: Deutscher Wetterdienst, 2000. (Frontières politiques sous réserve) Le 26 décembre 1999 au soir – le centre de l’ouragan Lothar s’était entre-temps déplacé vers l’est, en direction de la Pologne – un autre cyclone secondaire, appelé Martin, s’est déclenché pratiquement de la même façon que Lothar, à partir d’une zone frontale entre les masses d’air chaud et froid au-dessus de l’Atlantique Nord. Sa trajectoire s’est accentuée plus au sud, de sorte qu’en France, ce sont principalement les régions de Bordeaux, Biarritz et Toulouse qui ont été affectées. Le 27 décembre, Martin a encore balayé avec l’intensité d’un ouragan le nord de l’Espagne, l’ouest de la Suisse et le nord de l’Italie. Quelques vitesses maximales des vents atteintes par Martin France Île d’Yeu 162 km/h La Rochelle 151 km/h Cap Ferret 173 km/h Bordeaux 144 km/h Limoges 148 km/h Clermont-Ferrand 159 km/h Source: Météo France, 2000. Les assureurs ont ainsi été confrontés, notamment en France, à des tempêtes catastrophiques générées par 2 événements en l’espace de 48 heures. La for- mation de séries de tempêtes au-dessus de l’Atlantique Nord avec une succes- sion rapide de perturbations tourbillonnaires n’a rien d’exceptionnel dans ce genre de situation générale, comme le démontre l’exemple de la série des tem- pêtes de janvier et février 1990 cité plus haut. 9
Bilan des tempêtes de 1999 – Comparaison avec la série de tempêtes de l’hiver 1990 Münchener Rück Tempêtes d’hiver en Europe (II) 1.2 Bilan des tempêtes de 1999 – Comparaison avec la série de tempêtes de l’hiver 1990 Dommages assurés Le tableau ci-dessous montre le coût des dommages assurés (valeurs originales arrondies et converties en euros) causés par les 4 plus fortes tempêtes de 1990, la répartition géographique des sinistres et indique les mêmes données pour les tempêtes Anatol, Lothar et Martin de 1999. Comparaison des dommages assurés causés par les séries de tempêtes de 1990 et de 1999 (en millions d’€) Pays/région Daria Herta Vivian Wiebke Anatol Lothar Martin 25/26 janv. 1990 3/4 févr. 1990 25–27 févr. 1990 28 févr./1ermars 1990 3/4 déc. 1999 26 déc. 1999 27/28 déc. 1999 Allemagne 520 260 520 520 100 650 Autriche 70 70 Belgique 220 100 170 50 Danemark 50 30 2 000 Espagne 50 France 260 600 90 100 4 450 2 450 Grande-Bretagne 2 600 700 280 Luxembourg 50 50 50 50 Pays-Bas 700 100 90 30 Suisse 50 50 800 Total* 4 400 1 110 1 820 1 180 2 250 5 900 2 500 *pour l’Europe, y compris les pays non indiqués individuellement. Tous les montants sont exprimés en valeurs originales converties en euros et arrondies. Source: Münchener-Rück-NatCatSERVICE. Pour pouvoir comparer les 2 séries de tempêtes de 1990 et de 1999 sur une base des engagements uniforme, il faut actualiser les montants de sinistre de 1990 en les ramenant aux valeurs de 1999. Compte tenu de l’évolution de la densité d’assurance et des sommes assurées moyennes par police ou par risque, la somme assurée globale de toutes les valeurs (matérielles) exposées a été en Europe occidentale multipliée en moyenne par un facteur de 1,8 à 2. On peut ainsi faire les observations suivantes: – Calculé sur une base as if et sur la base des engagements Tempête de 1999, le coût total des dommages assurés causés par la série de tempêtes de 1990 aurait représenté quelque 16 milliards d’€, dépassant ainsi de plus de 50 % les charges d’indemnisation générées par Anatol, Lothar et Martin. Pour l’industrie des assurances, les 3 ouragans de décembre 1999 n’ont pas donc constitué un nouveau record au niveau européen. 10
Münchener Rück Tempêtes d’hiver en Europe (II) Bilan des tempêtes de 1999 – Comparaison avec la série de tempêtes de l’hiver 1990 – Au Danemark et en France cependant, de nouvelles valeurs maximales ont été atteintes pour les sinistres de cumul résultant des différents événements: • Danemark: Anatol, qui a causé des dégâts évalués à 2 milliards d’€, a été environ 20 fois plus dévastateur que Daria en 1990 (dont le coût as if se serait élevé en 1999 à presque 100 millions d’€). Le dernier événement qui avait coûté le plus cher aux assureurs avant celui de 1999 était une tempête survenue en 1981. Celle-ci s’était chiffrée à quelque 120 millions d’€ (valeurs originales de 1981). Si l’on part du fait que les engagements au Danemark ont quadruplé entre 1981 et 1999, on peut donc estimer qu’Anatol – en valeur ajustée – a tout de même dépassé du facteur 4 le coût de la plus grosse tem- pête jamais enregistrée jusque-là. • France: Lothar, par rapport à Herta (dont le coût as if se serait monté en 1999 à 1,1 milliard d’€), a également occasionné des sinistres environ 4 fois plus élevés. – Allemagne: Lothar, comparé à Daria et à Vivian (dont le total as if aurait repré- senté en 1999 1 milliard d’€), a provoqué tout juste un tiers des sinistres. Pour le marché allemand de l’assurance, cette tempête n’a été qu’un événement de moyenne importance. Les dégâts se sont toutefois très fortement concentrés dans le sud-ouest de l’Allemagne. Les assureurs très engagés dans cette région ont donc été particulièrement touchés. 11
Détails du bilan 1999 Münchener Rück Tempêtes d’hiver en Europe (II) 2 3 4 12
Münchener Rück Tempêtes d’hiver en Europe (II) Détails du bilan 1999 1.3 Détails du bilan 1999 Victimes et dommages matériels Ouragan Anatol – Pays principalement touchés: Danemark, Allemagne, Grande-Bretagne, Suède, Lituanie, Lettonie, Russie, Pologne – Plus de 20 morts – Préjudice économique: 2,9 milliards d’€ – 600 000 sinistres individuels assurés – Coût moyen des dommages assurés: 3 700 € (toutes branches confondues) – Dégâts causés principalement aux toitures, façades, véhicules, bateaux et aux échafaudages; également inondations à la suite de fortes chutes de pluie – Infrastructure: 165 000 foyers privés d’électricité à cause d’énormes dégâts survenus au réseau de lignes électriques aériennes (Danemark, Suède) Ouragan Lothar – Pays principalement touchés: France, Allemagne, Suisse, Belgique, Autriche – 110 morts – Préjudice économique: 11,5 milliards d’€ – 2,4 millions de sinistres individuels assurés – Coût moyen des dommages assurés: 2 500 € (toutes branches confondues) – Dégâts causés principalement aux toitures, façades, échafaudages, grues, forêts et aux lignes électriques aériennes – Infrastructure: plus de 4 millions de foyers privés d’électricité, parfois pendant plusieurs semaines (en France); plusieurs milliards d’€ de dégâts survenus au réseau de lignes électriques aériennes et aux centrales électriques (non assu- rés) d’Électricité de France; fonctionnement des transports en commun per- turbé, voire interrompu des jours durant (surtout en France et en région pari- sienne); fermeture temporaire des aéroports parisiens; réseaux de télécommunication (réseaux fixes et réseaux de téléphonie mobile) dérangés pendant plusieurs jours (interruption de la distribution d’électricité, dom- mages aux matériels de transmission) Ouragan Martin – Pays principalement touchés: France, Espagne, Suisse – 30 morts – Préjudice économique: 4 milliards d’€ – 1 million de sinistres individuels assurés – Coût moyen des dommages assurés: 2 500 € (toutes branches confondues) – Dégâts causés principalement (comme pour Lothar) aux toitures, façades, échafaudages, grues, forêts, aux lignes électriques aériennes et à l’agriculture – Maints bâtiments historiques touchés (châteaux, abbayes, etc.) – Infrastructure: plus d’un million de foyers sans électricité (en France) 13
Détails du bilan 1999 Münchener Rück Tempêtes d’hiver en Europe (II) Dégâts forestiers Les 3 grosses tempêtes de décembre 1999 ont toutes causé des dégâts consi- dérables à la sylviculture et l’économie forestière au Danemark, en France, en Allemagne et en Suisse, en raison non seulement de leur intensité, mais aussi de l’étendue des zones géographiques touchées. Comme l’illustrent éloquemment les tableaux ci-dessous, on peut dire que l’année 1999, comparée à la moyenne des années précédentes, a été une année exceptionnelle, par le volume de bois abattu et brisé par les tempêtes. Dégâts causés aux forêts par Lothar Pays/région Chablis Pourcentage par rapport à l’exploitation annuelle (en millions de m3) moyenne Allemagne/Bade-Wurtemberg 25,0 250 Allemagne/Bavière 4,3 40 France 140,0 300 Suisse 12,7 280 Source: WSL, 2001. Dégâts causés aux forêts par Anatol Pays/région Chablis Pourcentage par rapport à l’exploitation annuelle (en millions de m 3) moyenne Danemark 3,4 100–150 Suède 5,0 < 10 Sources: Fédération danoise des industries forestières, 1999; Swedish Forest Industries Federation, 2001. 11 16
Münchener Rück Tempêtes d’hiver en Europe (II) Détails du bilan 1999 Quantité de bois abattu et brisé par les grandes tempêtes en Europe de 1860 à 1999 197 millions 150 Volume de chablis en millions de m 3 100 50 0 60 70 80 90 00 10 20 30 40 50 60 70 80 90 99 18 18 18 18 19 19 19 19 19 19 19 19 19 19 19 Les tempêtes de 1999 ont laissé derrière elles près de 200 millions de m3 de bois abîmé, marquant ainsi un nouveau record. Les dégâts forestiers causés par cette série de tempêtes dépassent même de plus de 50 % les ravages occasionnés aux forêts par le passage des ouragans en 1990. 120 millions de m3 avaient été détruits. Source: WSL, 2001 Étant donné que le montant des dommages – aussi bien matériels que forestiers – est influencé par toute une série de facteurs, il convient de donner quelques informations complémentaires qui seront utiles pour mieux analyser l’ampleur des dommages forestiers: Modification des surfaces boisées depuis le XIXe siècle: – Suisse: +35 % – Allemagne (Bade-Wurtemberg): +27 % – France: +70 % Modification des réserves de bois par unité de superficie au cours du XXe siècle (données non disponibles pour les périodes antérieures): – Suisse: +1 % par an – Allemagne/Bade-Wurtemberg: +1 % par an – France: +1 % par an Si l’on prend ensemble l’accroissement de la superficie boisée et la modification des réserves de bois par unité de superficie, on constate qu’au cours des 100 dernières années le matériel sur pied a pratiquement doublé, voire triplé dans les 3 pays considérés. Ainsi s’explique une partie de la hausse des dégâts forestiers depuis 1860 (voir graphique ci-dessus). Les comparaisons entre les peuplements des forêts euro- péennes au cours des dernières décennies ont également montré que la part des arbres hauts – et donc plus vulnérables aux tempêtes – a progressé. Quant à la question de savoir si d’autres facteurs, comme le «stress» dû à la pollution de l’air et au changement de climat, ont entraîné une modification de la vulné- rabilité aux tempêtes, il n’est pas possible d’y répondre. 17
Base des données de l’analyse des dégâts causés par les tempêtes de 1999 Münchener Rück Tempêtes d’hiver en Europe (II) 2 Base des données de l’analyse des dégâts causés par les tem- pêtes de 1999 2.1 Données météorologiques: les champs des vents Dans cette étude, nous avons utilisé les vitesses des vents relevées par Météo France, MétéoSuisse et par le Deutscher Wetterdienst (également pour les points de mesure situés hors d’Allemagne). À partir de ces valeurs, nous avons estimé, à l’aide d’une méthode d’interpola- tion spatiale appelée «krigeage» (voir encadré), les champs des vents d’Anatol, de Lothar et de Martin avec une résolution géographique de 0,1 x 0,1 degré. Le «krigeage» Conçue à l’origine pour optimiser les processus dans l’industrie extractive, la méthode d’interpolation qui doit son nom à un ingénieur sud-africain, D.G. Krige, est de plus en plus utilisée en géosciences, par exemple dans la modélisation des eaux souterraines ou pour la cartographie des sols. L’avantage de cette méthode est qu’elle tient compte des processus stochas- tiques spatiaux. Dans le «krigeage», les effets de persistance liés aux dis- tances et aux directions sont également pris en compte. Appliquée à la génération des champs des vents, cette méthode présente un avantage que l’on peut décrire de la manière suivante: La détermination du champ des vents d’une tempête dans une zone d’étude ne s’appuie pas sur une photographie à un instant donné. On prend en considération, au contraire, une période de temps assez longue, allant de quelques heures à quelques jours. Durant ce laps de temps, le système dépressionnaire qui détermine le champ des vents se déplace dans l’espace de façon dynamique, de préférence d’ouest en est. L’apparition dans le temps et dans l’espace des pointes de vent va donc suivre de manière à peu près cohérente le déplacement de la dépression. Si l’on veut maintenant déterminer la vitesse maximale du vent à un endroit donné, il est plus pro- bable que l’on trouvera des vitesses de vent aussi élevées non pas à la perpendiculaire de la trajectoire, mais parallèlement à celle-ci. Une inter- polation anisotrope (qui est donc fonction de la direction) permet de prendre en compte ce phénomène dans le «krigeage». 18
Münchener Rück Tempêtes d’hiver en Europe (II) Données météorologiques: les champs des vents Champ des vents (pointes maximales des rafales) de l’ouragan Anatol qui a soufflé sur l’Europe du 2 au 4 décembre 1999. Source: Münchener Rück. Vue détaillée du champ des vents d’Anatol. Source: Münchener Rück. 80 90 100 110 120 130 140 150 160 170 180 190 200 Vitesse du vent (km/h) 19
Données météorologiques: les champs des vents Münchener Rück Tempêtes d’hiver en Europe (II) Champ des vents (pointes maximales des rafales) de l’ouragan Lothar qui a soufflé sur l’Europe le 26 décembre 1999. Source: Münchener Rück. Vue détaillée du champ des vents de Lothar. Source: Münchener Rück. 80 90 100 110 120 130 140 150 160 170 180 190 200 Vitesse du vent (km/h) 20
Münchener Rück Tempêtes d’hiver en Europe (II) Données météorologiques: les champs des vents Champs des vents (pointes maximales des rafales) de l’ouragan Martin qui a soufflé sur l’Europe les 27 et 28 décembre 1999. Source: Münchener Rück. Vue détaillée du champ des vents de Martin. Source: Münchener Rück. 80 90 100 110 120 130 140 150 160 170 180 190 200 Vitesse du vent (km/h) 21
Données techniques Münchener Rück Tempêtes d’hiver en Europe (II) 2.2 Données techniques Parmi nos clients, ceux qui ont participé à cette étude nous ont communiqué pour l’essentiel les informations suivantes sur leurs portefeuilles et les sinistres: – nombre de polices/risques – sommes assurées (en France: primes et/ou nombre de risques) – nombre de sinistres – montants de sinistres Ces données étaient ventilées par branches, par zones CRESTA (zones de code postal et départements en France), par tranches de sinistres (montants de sinistres et/ou d’engagements) et par événements. La première étape de notre travail a consisté à classer les données d’assurance originales transmises selon les critères CRESTA sur une carte découpée en mailles de 0,1 x 0,1 degré (7 x 11 km), identique à celle des champs des vents. Exemple de répartition des engage- ments pour les bâtiments d’habitation au Danemark (données CRESTA basées sur les codes postaux). Source: Münchener Rück. < 500 500–1000 1000–2 000 2000–5 000 > 5 000 Millions de DKK 22
Münchener Rück Tempêtes d’hiver en Europe (II) Données techniques Les 2 graphiques de la page 22 et de la page 23 montrent par exemple pour le Danemark la répartition géographique des sommes assurées pour un porte- feuille composé de polices couvrant des maisons individuelles et des immeubles d’habitation. Des cartes identiques ont été établies pour toutes les données importantes concernant les engagements (nombre de polices et/ou de risques; en France, primes et/ou nombre de pièces à la place des sommes assurées). Même répartition des engagements que sur la carte de la page 22. Les données sont cette fois-ci repré- sentées sur une carte découpée en mailles de 0,1x0,1 degré. Source: Münchener Rück. < 200 200–500 500–1 000 1 000–5 000 > 5 000 Millions de DKK 23
Données techniques Münchener Rück Tempêtes d’hiver en Europe (II) Nous avons préparé les données de sinistres (montant de sinistres, nombre de sinistres) des portefeuilles correspondants, de la même façon que nous l’avons fait pour les éléments d’information sur l’exposition, et les avons réparties sur une carte identique découpée en mailles de 0,1 degré. Trois «couches» d’informations superposées sur une carte standardisée, décou- pée en mailles élémentaires d’environ 7x11 km, ont ainsi constitué le fondement de l’analyse de la vulnérabilité aux tempêtes des portefeuilles individuels. Il s’agissait – des valeurs assurées (par branches) – des dommages assurés (par branches et par tempêtes [Anatol, Lothar et Martin]) – des champs des vents des tempêtes 1999 obtenus par interpolation. Exemple de répartition des domma- ges dus à la tempête Anatol et causés aux bâtiments d’habitation au Dane- mark (données basées sur les codes postaux). Source: Münchener Rück. 10 Millions de DKK 24
Münchener Rück Tempêtes d’hiver en Europe (II) Données techniques Même répartition des dommages que sur la carte de la page 24. Les don- nées sont cette fois-ci représentées sur une carte découpée en mailles de 0,1x0,1 degré. Source: Münchener Rück. 10 Millions de DKK 25
Analyse des données Münchener Rück Tempêtes d’hiver en Europe (II) 3 Analyse des données d’assu- rance et des données de sinistres en rapport avec les tempêtes de l’hiver 1999 Le but principal de cette étude a été d’estimer, à partir des statistiques recueillies sur les tempêtes de 1999, les potentiels de sinistres probables liés à de futures tempêtes en Europe. En outre, en France et en Allemagne – pays déjà fortement touchés par les tempêtes d’hiver en 1990 –, une comparaison a été faite entre les paramètres de sinistre de l’année 1999 et les données de 1990. Dans le cadre de cette étude, nous avons analysé plus en détail les paramètres de sinistre suivants: – taux de sinistre (rapport entre le sinistre et la somme assurée [‰]) – fréquence des sinistres (rapport entre le nombre de polices/risques touchés et le nombre total de polices/risques [%]) – sinistre moyen (rapport entre le coût total du sinistre et le nombre de polices touchées [€]) Les calculs ont été effectués séparément pour chacune des branches compre- nant une garantie Tempête. L’analyse des répartitions des montants de sinistres (profils de sinistres) fournit en outre des informations sur les effets que d’éventuelles franchises absolues dans l’assurance Tempête peuvent avoir sur le coût total des dommages assu- rés ainsi que sur le nombre de sinistres individuels à régler. Les sommes assurées en France et au Danemark France Les polices d’assurance du marché français qui couvrent les risques simples et souvent aussi les risques commerciaux ne comportent pas de sommes assurées, contrairement aux polices de la plupart des autres mar- chés d’assurance. De même, les primes sont calculées non pas sur la base de valeurs quantifiées, mais sur la base de critères divers, tels que le nombre de pièces, la surface d’habitation ou une somme assurée moyenne (estimée) par police/risque. Se pose alors un problème: la modélisation du risque de tempête (simula- tion de tempêtes historiques et/ou hypothétiques pour déterminer le SMP cumulé et fixer la prime technique) est réalisée dans presque tous les modèles de tempête commerciaux ou dans les programmes de simulation des grands réassureurs à l’aide d’un paramètre de vulnérabilité – le taux de sinistre (rapport entre le sinistre et la somme assurée) – calculé en fonction de la vitesse du vent. Dans les traités de réassurance non proportionnelle (excédents de sinistres) également, les priorités et les engagements sont définis en unités monétaires. 26
Münchener Rück Tempêtes d’hiver en Europe (II) Analyse des données L’estimation des sommes assurées à partir des informations contenues dans les polices suppose l’application de critères de conversion. Comme il n’existe pas de méthode uniforme pour tout le marché permettant de déterminer les engagements, la gamme des estimations est très large et est fortement influencée par des éléments subjectifs. Il arrive donc souvent que les estimations d’engagements faites par différents concepteurs (modélisateurs commerciaux, réassureurs) pour un même portefeuille divergent entre elles de manière significative (facteur de 2 à 3). Les taux de sinistre obtenus pour la France dans cette étude (voir gra- phiques chapitre 4) sont basés sur les paramètres de conversion suivants: Paramètres de conversion pour l’estimation des sommes assurées (en valeur à neuf) en France* Type de risque/risques Taux de primes Somme assurée moyenne/police (€) simples 0,8 ‰ 240 000 professionnels/commerciaux 0,8 ‰ 460 000 entreprises 0,6 ‰ 4 600 000 agricoles 1,5 ‰ 400 000 *Bâtiments et contenu Source: Münchener Rück, Groupe de Recherche GéoRisques Danemark Toutes les polices d’assurance directe au Danemark ne comportent pas non plus de sommes assurées. Mais en règle générale, lorsqu’elles trans- mettent à leur réassureur les données (de cumul) CRESTA, les compagnies d’assurance directe convertissent en unités monétaires les définitions d’engagements utilisées en interne. Dans notre analyse des taux de sinistre pour le Danemark (voir graphiques chapitre 4), nous avons repris tels quels ces facteurs de conversion: Paramètres de conversion pour l’estimation des sommes assurées (en valeur à neuf) au Danemark* Type de risque/risques Somme assurée moyenne/police (€) simples 240 000 commerciaux/industriels 3 000 000 agricoles 620 000 *Bâtiments et contenu Source: Compagnies d’assurance danoises 27
Méthode d’analyse Münchener Rück Tempêtes d’hiver en Europe (II) 3.1 Méthode d’analyse En 1999, lors des trois tempêtes Anatol, Lothar et Martin, les vents ont soufflé, suivant les régions, jusqu’à 180 km/h, avec des pointes locales dans certaines zones exposées parfois nettement supérieures (pouvant atteindre 260 km/h). Ces pointes étant toutefois peu significatives au regard des dégâts causés, nous les avons écartées. Vitesses des vents relevées lors de la série de tempêtes de 1999 Pays Allemagne Danemark France Suisse Vitesse maximale du vent (km/h) 140 160 160 140 Pour estimer les futurs sinistres maximums probables, il faut tenir compte des observations météorologiques et partir, pour tous les pays touchés, de vitesses de vent encore plus élevées que celles mesurées en 1999. Les paramètres de sinistre qui sont analysés ici (taux de sinistre, fréquence des sinistres, sinistre moyen) sont donc extrapolés, à partir des données existantes, jusqu’aux vitesses de vent maximales escomptées. Cette extrapolation repose essentiellement sur l’hypothèse selon laquelle, lorsque la vitesse du vent augmente d’un facteur x, le sinistre augmente égale- ment de la même puissance. Celle-ci est calculée à partir de la progression des courbes de sinistres réalisées avec les données réelles de 1999. Vitesse du vent et taux de sinistre pour un exemple de portefeuille d’assurances Multirisque des bâtiments en Allemagne Vitesse du vent (km/h) 80 100 120 140 160 Taux de sinistre (‰) 0,08 0,20 0,40 0,75 1,20 28
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