THE IDENTITY OF THE ARCHITECTURAL ELEMENTS: CASE OF THE MOSQUE UNIVERSITY OF CONSTANTINE - aneau
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International Journal of Human Settlements Vol. 2 . Nr.1 . 2018 The identity of the architectural elements: Case of the mosque university of Constantine Said Bousmaha, Samia Chergui, Mustapha Cheikh Zouaoui Received: 03 December 2017 • Revised:12 February 2018 • Accepted: 29 March 2018 THE IDENTITY OF THE ARCHITECTURAL ELEMENTS: CASE OF THE MOSQUE UNIVERSITY OF CONSTANTINE Saïd Bousmaha Ph.D. student in architecture, heritage, and environment, Laboratory ETAP/IAU, University of Blida 1, email: bousmahasaid@gmail.com Samia Chergui Lecturer, Dr, Arch, Laboratory ETAP/IAU, University of Blida 1, email: samiachergui@gmail.com Mustapha Cheikh Zouaoui Lecturer, Dr, Ing., Laboratory ETAP/IAU, University of Blida 1, email: czmustapha@yahoo.fr Abstract: After the independence of Algeria, the Algerian young state needed to display the dominant feature of its architectural identity. Therefore, the creation of a great mosque in Constantine appeared to be the most sensitive imprint of an identity Renaissance that could testify not only to the main religion of the country and the know-how of the people but also a manner of expression of the richness of the local constructive language stemming from Algeria’s varied heritage. Such an important project needed the intervention of several Algerian specialists and foreign consultants in order to constitute a multidisciplinary team which was in charge of the study and the realization of the famous mosque-Islamic university Emir Abdelkader in Constantine with the particular concentration of the different actors including citizens. The result was a richly composed perceptible masterpiece and also remarkable for the harmony of its proportions. The finesse of its decoration was already established. Nowdays, this mosque is regarded as a religious heritage for next generations. It flows much ink daily about its identity and the cachet of its architecture is considered to be of high interest in both evaluation and contribution. The designer wanted this mosque to materialize the different local architectural styles and also a unique reference to the various civilizations that have marked this land. That's why the impressive result reflects a fine combination of multiple sources of architectural heritage in which we propose to present and develop in this article. Key words: Mosque university-architectural identity-reference-heritage of future-Constantine Introduction Au temps de la mondialisation, l’internationalisme de l’architecture a généré un nouveau style appelé « l’architecture globalisante ». Ce style permet de négliger l’aspect de l’identité dans la conception des nouvelles constructions. Face au défi majeur de l’identité architecturale dans le domaine de la construction des nouvelles mosquées, la législation algérienne préconise une architecture en accord avec le modèle maghrébin ancien mais aussi avec les exigences du mode de vie actuel. Creative Commons Attribution-NonCommercial-NoDerivatives 4.0 International License (CC BY-NC-ND) 60
International Journal of Human Settlements Vol. 2 . Nr.1 . 2018 The identity of the architectural elements: Case of the mosque university of Constantine Said Bousmaha, Samia Chergui, Mustapha Cheikh Zouaoui Received: 03 December 2017 • Revised:12 February 2018 • Accepted: 29 March 2018 En Algérie, le patrimoine religieux riche et varié est considéré comme une source pour le lexique architectural des lieux sacrés nouvellement édifiés ; c’est l’une des raisons permettant de lui affecter la vocation identitaire par excellence. La mise en place du décret n° 13-377, portant le statut de la mosquée en Algérie, arrive à point pour la réorganisation et la hiérarchisation des 20 000 mosquées réparties sur l’ensemble du territoire. Il recommande, à cet effet, une mosquée principale dans le chef-lieu de chaque wilaya, érigée au rang de pôle d'excellence, à l’image de la mosquée-université islamique Émir Abdelkader de Constantine. Après un quart de siècle d’existence, cette célèbre mosquée-université demeure appréciée pour la richesse de ses éléments architecturaux et la finesse de sa décoration. La reconnaissance de son appartenance à l’identité architecturale du pays représente non seulement une réponse à l’idiologie nationaliste mais aussi une étape dans la préparation de son processus de patrimonialisation future. L’objectif du présent article vise la vérification de l’appartenance des éléments architecturaux de la mosquée-université islamique Émir Abdelkader de Constantine à l'identité architecturale nationale acquise de l'héritage religieux ancestral afin d’entamer la préparation de son processus de patrimonialisation. Problématique : Les questions sur l’origine des références architecturales et la valeur identitaire de la mosquée-université islamique Émir Abdelkader de Constantine ne cessent d’être posées chaque jour par les historiens de l’architecture et les acteurs du patrimoine ; elles demeurent au coeur du débat de tout chercheur qui considère la défense de l'identité nationale comme défi majeur. L’idée générale de la présente contribution s’inscrit dans une problématique pareille. Il serait donc pertinent d’évaluer l’identité des éléments architecturaux de l’oeuvre d’étude contemporaine dans la quête de fournir les réponses nécessaires. Aussi, à travers la question principale que nous nous posons nous voudrions dans quelle mesure les éléments architecturaux inspirés de l’héritage identitaire national ont-ils été utilisés dans l’expression de la mosquée-université islamique Émir Abdelkader de Constantine ? Méthodologie : Pour répondre à cette problématique nous ferons appel à une approche historique. A ce titre, une lecture de l’évolution du langage architectural des mosquées en Algérie nous amènera à définir l’identité architecturale nationale. Les ouvrages de BOUROUIBA. R, (Rachid, 1983,1984, 1986) de MENHOUR. A et de REDJEM. M, serviront de base à l’établissement d’une grille qui synthétise les principales composantes du lexique architectural des mosquées historiques en Algérie. Les résultats de cette lecture historique confrontés aux données de l’analyse architecturale de la mosquée-université islamique Emir Abdelkader de Constantine, -analyse que nous avons fondée principalement sur l’investigation sur terrain et l’évaluation des différents documents et plans mis à notre disposition, notamment l’ouvrage de REDJEL. T, permettra de ressortir les éléments architecturaux d’une provenance patrimoniale qui ont été exploités dans l’expression Creative Commons Attribution-NonCommercial-NoDerivatives 4.0 International License (CC BY-NC-ND) 61
International Journal of Human Settlements Vol. 2 . Nr.1 . 2018 The identity of the architectural elements: Case of the mosque university of Constantine Said Bousmaha, Samia Chergui, Mustapha Cheikh Zouaoui Received: 03 December 2017 • Revised:12 February 2018 • Accepted: 29 March 2018 architecturale de cette mosquée contemporaine (Le Bon, 1884; Golvin, 1985; Kouider, 2007; Chergui, 2009; Meriem, 2014; Chergui, 2015 ) . Résultats : Les différentes dynasties qui se sont succédé en Algérie ont légué un héritage architectural très riche et varié, notamment religieux. La diversité des langages architecturaux ainsi que le niveau de technicité et l’ingéniosité des bâtisseurs de notre patrimoine religieux ont permis la composition d’un répertoire complexe d’éléments architecturaux et architectoniques. Ces derniers constituent, aujourd’hui, le vocabulaire de notre identité architecturale qui est appelée à être non seulement conservée ; mais aussi revalorisée en vue d’une transmission aux générations futures. L’étude de l’apport de l’Algérie en matière d’éléments constructifs utilisés dans la construction des mosquées historiques nous a aidés à déterminer les principaux paramètres d’édification des lieux de culte musulman majeurs et leurs différents composants ainsi que leurs caractéristiques typologiques. Concernant la situation d’interdépendance, les mosquées historiques en Algérie étaient construites selon deux typologies : soit elles font partie d’un complexe, à l’exemple des mosquées de Sidi Boumediene à Tlemcen et de Sidi El Kettani à Constantine, soit elles forment un édifice indépendant à l’image de la majorité des anciennes mosquées algériennes. L’aspect planimétrique de ces mosquées a montré une grande diversité. Il y a celles dont les salles de prières qui adoptent un plan carré telles que la mosquée de Tafessara à Tlemcen ou un plan rectangulaire comme la mosquée de Souk El Ghezel à Constantine. Avec l’arrivée des Ottomans un nouveau plan est utilisé pour la construction des mosquées celui à base cruciforme dont la nouvelle mosquée d’Alger fondée en 1665-1666 représente l’exemple le plus remarquable notamment de l’architecture des Ottomans en Algérie. L’agencement altimétrique des mosquées historiques s’adapte généralement aux contraintes d’implantation sur le terrain et aux exigences de fonctionnement. Il en ressort deux modes de configuration : certaines mosquées à plusieurs niveaux, à l’exemple de la mosquée de Sidi Lakhdar à Constantine dont le rez-de-chaussée est réservé à des locaux commerciaux, et d’autres, plus nombreuses, qui n’ont qu’un seul niveau. Les systèmes de couvertures sont aussi différents d’une époque à une autre. Ils dépendent de la technicité et la disponibilité des matériaux utiles dans la région. On peut trouver des mosquées avec des terrasses plates à l’instar de la mosquée de Sidi Okba à Biskra de la dynastie ziride construite en 686 et qui « est actuellement le plus ancien monument religieux de l'islamisme en Afrique » et d’autres à toitures en tuiles inclinées à l’exemple des trois chefs d’oeuvres de la dynastie Almoravide en Algérie ; les grandes mosquées d’Alger, de Tlemcen et celle de la médina de Nedroma. Certaines mosquées construites durant la période Creative Commons Attribution-NonCommercial-NoDerivatives 4.0 International License (CC BY-NC-ND) 62
International Journal of Human Settlements Vol. 2 . Nr.1 . 2018 The identity of the architectural elements: Case of the mosque university of Constantine Said Bousmaha, Samia Chergui, Mustapha Cheikh Zouaoui Received: 03 December 2017 • Revised:12 February 2018 • Accepted: 29 March 2018 ottomane sont couvertes par un ensemble de coupoles dont le centre est marqué par une coupole plus grande à l’exemple de la mosquée du Pacha à Oran. Les mosquées d’Algérie peuvent être classées selon la présence de la cour (le patio ou le sahn) en deux types ; celles qui n’ont pas une cour comme la mosquée de Souk El Ghezel à Constantine et les mosquées qui ont des cours d’où la forme et la disposition par rapport au mihrab se diffèrent d’une mosquée à une autre. L’introduction du patio, qui est généralement organisée dans l’axe du mihrab, a engendré l’apparition des galeries qui l’enferme. Duquel on trouve dans les mosquées à cours une, deux, trois ou quatre galeries. L’orientation des nefs des salles de prières par rapport au mur de la qibla est différente duquel trois cas sont appréciés ; des salles de prières à nefs perpendiculaires au mur du mihrab, d’autres parallèles, et le troisième cas parallèles et perpendiculaires à la fois au mur de la qibla. Les mihrabs de nos anciennes mosquées sont de multiples formes et de décors différents et dont l’ornementation du cadre du mihrab est organisée généralement autour d’un arc d’ouverture à plusieurs variantes. Les coupoles sont aussi une marque de la majorité de nos mosquées historiques. Elles sont caractérisées par la diversité formelle et décorative de même que les minarets qui sont aussi d’une variété appréciable mais globalement on remarque la dominance de la tour à base carrée avec des lanternons de formes parallélépipédiques. L’analyse de l’objet d’étude : En 1970, le défunt président Houari Boumedienne posa la première pierre de la mosquée- université islamique de Constantine, sur un terrain qui compte un peu plus de 13 ha 50. Il fallait attendre l’année 1984 pour délivrer la première partie du projet comportant l’université islamique, alors que les travaux ont été poursuit au niveau de la mosquée jusqu’aux 1994 la date d’achèvement du projet. Le projet de la mosquée-université islamique Émir Abdelkader de Constantine se compose principalement du Nord au Sud par : (Fig. 1) • Une esplanade constituée des parkings. L’étoile à cinq branches comportant cinq colonnes symbolisent les cinq piliers de l’islam. Un parallélépipède noir duquel une vue de la mosquée est offerte à travers un rideau d’eau. Une série de seguia, un bassin d’eau et des allés vertes ; ainsi une fontaine d’ablutions et la place de médiation qui sert une extension de la mosquée lors des jours des fêtes et les prières du Tarawih (en arabe : ) اوle mois du Ramadan. • La mosquée-université islamique qui se compose de la salle de prière principale avec ses annexes, l’université islamique et la salle de prière secondaire, les galeries de commerces qui donnent sur la façade Sud-Est et des parkings. Creative Commons Attribution-NonCommercial-NoDerivatives 4.0 International License (CC BY-NC-ND) 63
International Journal of Human Settlements Vol. 2 . Nr.1 . 2018 The identity of the architectural elements: Case of the mosque university of Constantine Said Bousmaha, Samia Chergui, Mustapha Cheikh Zouaoui Received: 03 December 2017 • Revised:12 February 2018 • Accepted: 29 March 2018 Fig. 1. Plan de masse initial de la mosquée-université islamique de Constantine. La mosquée-université est construite principalement par le béton revêtu en pierre artificielle et de marbre. Elle s’étale sur une superficie de 12600 m² dont les salles de prières peuvent accueillir jusqu’aux 12000 fidèles. De l’extérieur, l’édifice est remarquable par ses deux minarets jumeaux et la gigantesque coupole ainsi que la richesse de la décoration des quatre façades. En réalité cette œuvre reflète un intérêt du retour vers la tradition de construction des complexes de cultes et d'enseignement interrompu durant la période de la colonisation française. L’idée est de construire un édifice à l’image du complexe de Sidi Boumediene à Tlemcen et la mosquée de Sidi El Kattani à Constantine dont la medersa est annexée à la mosquée. Une tendance avec laquelle Constantine est surnommé « la ville des sciences et des scientifiques». Le plan de notre édifice d’étude est une composition de la forme carrée et le rectangle. La configuration globale est un plan cruciforme ; qui nous rappelle fort et bien à la mosquée ottomane «la nouvelle mosquée d’Alger ». La partie centrale du plan cruciforme, de notre projet, est réservée à la salle de prière carrée à neuf nefs parallèles au mur de la qibla et neuf autres perpendiculaires. On accède à cette partie par trois portes principales du côté Nord et trois autres secondaires à l’Ouest. Au Sud, une seconde salle rectangulaire composée de quatre galeries disposées autour du Sahn, prolonge la salle principale par dix autres nefs perpendiculaires au mur de la qibla. Les deux salles sont séparées par un mur percé de sept portes dont la largeur de la deuxième salle est en retrait par rapport à la première par une travée de chaque extrémité, comme elle possède un accès indépendant situé sur le côté Sud au-dessus à celui de l’université islamique. Creative Commons Attribution-NonCommercial-NoDerivatives 4.0 International License (CC BY-NC-ND) 64
International Journal of Human Settlements Vol. 2 . Nr.1 . 2018 The identity of the architectural elements: Case of the mosque university of Constantine Said Bousmaha, Samia Chergui, Mustapha Cheikh Zouaoui Received: 03 December 2017 • Revised:12 February 2018 • Accepted: 29 March 2018 Cette salle est utilisée par les étudiants les jours de la semaine et réservée aux femmes le vendredi et les jours des fêtes. Le Nord est distingué par le podium monumental qui abrite l’accès principal à la mosquée et le hall d’entrée ainsi que des annexes de l’administration. Le bras Ouest du plan cruciforme saisit le préau de l’accès latéral à la salle carrée dont le dessus est réaménagé en bibliothèque qui donne une vue sur l’intérieur de la salle principale à travers des balcons protégés par du moucharabieh. Le quatrième bras est rogné pour recevoir le mihrab se trouve sur le côté Est. De l’extérieur il est sous forme d’une sailli de deux mètres de largeur abritant cinq grandes ouvertures en forme d’arcs protégés par des claustras. (Fig.2) Fig. 2. Plan du R.D.C de la mosquée-université islamique Emir Abdelkader de Constantine. L’ordonnancement du projet sur le site était organisé selon la condition principale dans l’orientation des mosquées vers direction de la qibla à l’est avec un écart de 107° .Ainsi que la topographie du terrain qui a imposé une telle implantation ce qui fait que cet édifice apparaît isolé sur le terrain en ignorance avec l’environnement urbain visiblement apprécié sur le côté Nord du projet. La configuration spatiale de cet édifice de culte et d’enseignement s’élève sur une hauteur équivalente à quatre niveaux dont le plus bas est un entre sol parvenu de la déclinaison du terrain ce qui a permet au concepteur d’utiliser cet espace pour les annexes de l’université et de la mosquée ainsi que des galeries de commerces sur le côté Sud-Est à l’exemple de la mosquée de Sidi Lakhdar à Constantine duquel le rez-de-chaussée était réservé à des locaux de commerces. Le second niveau est celui qui regroupe les salles de prière, dont celle principale s’élève seule sur triple hauteur. Le troisième et quatrième niveau abrite les autres espaces de l’université telle que les salles de classe et l’administration de la mosquée. Creative Commons Attribution-NonCommercial-NoDerivatives 4.0 International License (CC BY-NC-ND) 65
International Journal of Human Settlements Vol. 2 . Nr.1 . 2018 The identity of the architectural elements: Case of the mosque university of Constantine Said Bousmaha, Samia Chergui, Mustapha Cheikh Zouaoui Received: 03 December 2017 • Revised:12 February 2018 • Accepted: 29 March 2018 Contrairement à la salle de prière principale a hypostyle avec quatre grands piliers qui supportent la coupole, le plafond de la deuxième salle est soutenu par des piliers en forme de carrée, et rectangle (au niveau des joints d’où les piliers sont jumelés). Le système de couverture dans la présente mosquée-université est très varié dont on constate la dominance de la toiture plate avec l’utilisation des coupoles et des voutes à toits inclinés couvertes en tuile bleue ainsi que la grande coupole centrale en forme ovoïdale richement décorée caractérisé par un revêtement extérieur cannelé, ainsi le gigantisme dominant à travers lequel l’importance de la salle de prière principale est matérialisée. La mosquée-université islamique de Constantine possède deux mihrabs ; le premier principal se situe dans la salle de prière principale ou la salle carrée réservée aux hommes, et le deuxième mihrab se trouve dans la seconde salle de prière utilisée les jours de la semaine par les étudiants, sauf les vendredis et les jours des fêtes où elle est fréquentée par les femmes, d’où l’appellation de salle de prière de l’université ou salle de prière des femmes. La seule explication de ces deux mihrabs c’est que l’achèvement et l’utilisation de la seconde salle de prière étaient dix ans avant celle principale, et les prières se font provisoirement dans la deuxième salle dont ils étaient besoins d’un mihrab. (Fig.3) Fig. 3. Les deux Mihrabs de la mosquée-université islamique Emir Abdelkader de Constantine Creative Commons Attribution-NonCommercial-NoDerivatives 4.0 International License (CC BY-NC-ND) 66
International Journal of Human Settlements Vol. 2 . Nr.1 . 2018 The identity of the architectural elements: Case of the mosque university of Constantine Said Bousmaha, Samia Chergui, Mustapha Cheikh Zouaoui Received: 03 December 2017 • Revised:12 February 2018 • Accepted: 29 March 2018 Sur le volet décoratif et formel, les deux mihrabs sont creusés dans un faux-mur avec une variété de décoration. La partie basse du mihrab principale en forme curviligne est agrémenté par le revêtement en mosaïque de zellidj dont les limites de la niche sont bordées par deux colonnettes en marbre et la partie supérieure à ouverture en forme d’arc en ogive est d’une originalité marquée par une voute coiffée avec des motifs de muqarnas. Le second mihrab complètement différent au premier, est le résultat d’un travail de sculpture sur un seul bloc de marbre. La niche de ce mihrab est en forme polygonale bordée sur ses deux limites par deux colonnettes identiques à celles du premier mihrab. La partie supérieure de la niche est de type cul-de-four à nervures entrelacés qui s’ouvre sur la salle de prière secondaire à travers un arc outrepassé brisé. L’édifice est caractérisé aussi par son sahn rectangulaire richement décoré qui nous rappelle les palais de la dynastie nasrides notamment la fameuse cour de l’Alhambra. Prévoir cet espace dans la conception de la mosquée-université de Constantine il est en quelque sorte une renaissance du modèle des mosquées à cour en voie de disparition. Il est disposé sur le côté droit de la salle de prière principale et entouré de quatre galeries latérales d’une largeur identique mesurant deux nefs. La surface du sahn mesure deux fois la surface de la grande coupole. Le dallage de cette partie n’est que la couverture de la grande salle de conférences de l’université islamique située au-dessous. Les quatre façades intérieures coiffées par des auvents couverts en tuiles bleus sont percées par dix-huit portes-fenêtres en bois sculptés réparties régulièrement sur l’enceinte. Le sahn abrite dans son milieu trois jets d’eaux en marbre blanc sculpté pour accomplir les ablutions et dont les eaux ruisselant sur un grand bassin d’une faible profondeur. (Fig. 4) Fig. 4. Le sahn de la mosquée-université islamique Emir Abdelkader de Constantine. Quant aux deux minarets jumeaux à base carrée réalisés en béton armé sont totalement couverts en pierre artificielle (un mélange de poudre de marbre et du ciment blanc). Ils sont Creative Commons Attribution-NonCommercial-NoDerivatives 4.0 International License (CC BY-NC-ND) 67
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International Journal of Human Settlements Vol. 2 . Nr.1 . 2018 The identity of the architectural elements: Case of the mosque university of Constantine Said Bousmaha, Samia Chergui, Mustapha Cheikh Zouaoui Received: 03 December 2017 • Revised:12 February 2018 • Accepted: 29 March 2018 Le tableau suivant synthétise les principaux résultats de l’analyse référentielle par rapport aux éléments de composition architecturale de la mosquée-université islamique de Constantine : (Table1) Table 1. Synthèse d’analyse de la mosquée-université de Constantine par rapport au lexique des éléments architecturaux des mosquées historiques en Algérie. Creative Commons Attribution-NonCommercial-NoDerivatives 4.0 International License (CC BY-NC-ND) 69
International Journal of Human Settlements Vol. 2 . Nr.1 . 2018 The identity of the architectural elements: Case of the mosque university of Constantine Said Bousmaha, Samia Chergui, Mustapha Cheikh Zouaoui Received: 03 December 2017 • Revised:12 February 2018 • Accepted: 29 March 2018 Conclusion : La mosquée-université islamique Émir Abdelkader de Constantine est considérée comme un pôle par excellence (Asma, 2012; Tahar, 2015). Elle reflète la prise de conscience du concepteur sur l’importance du langage architectural traditionnel dans le processus constituant l’identité nationale exprimée par la volonté politique du jeune État algérien indépendant au fur à mesure d’entrainer une renaissance architecturale et un renouvellement de production architecturale à travers la réinterprétation du patrimoine local et national. Le développement du projet qui a passé d’une simple idée d’une mosquée de la ville à un complexe de culte et d’enseignement (l’université annexée à la grande mosquée) explique la monumentalité de l’édifice maitrisée par l’utilisation d’une technicité élevé et l’emploi des matériaux contemporains à l’exemple des faux murs en pierres artificielles qui ont servi comme un coffrage des principaux murs et en même temps un revêtement décoratif des différentes façades. Le concepteur a expliqué son éclectisme à travers une architecture qualifiée extravertie et l’utilisation de multiples références architecturales d’une provenance des différentes civilisations. Notamment l’exploitation des principes et éléments architecturaux découlés des anciennes mosquées de l’Algérie. À travers cette analyse on a constaté que les architectes, qui ont participé dans la concrétisation de leurs savoirs faires sur cette oeuvre de culte et d’enseignement, ont donné la grande part aux références architecturales locales. Ce qui justifie notre perception positive d’appartenance des éléments architecturaux de cette oeuvre à l’identité architecturale nationale. Après cette étape d’analyse ils nous semblent nécessaires d’entamer un autre niveau d’évaluation par rapport à l’identité des éléments architectoniques employés dans cette mosquée-université afin de confirmer ou infirmer les résultats de la présente contribution. References Asma M. (2012), Evolution de la mosquée en tant que patrimoine architectural religieux : Cas de la mosquée ottomane à Constantine, Mémoire de magister, Université de Constantine. Chergui S. (2009), La Nouvelle Mosquée d’Alger. Le déroulement d’une procédure constructive au XVIIE siècle, REMMM 125: 233-251 Chergui S. (2015), La nouvelle Mosquée d’Alger. Un monument religieux à la croisée des influences, Le patrimoine architectural de l’église orthodoxe d’Antioche, éd. PUB, Balamand Golvin L. (1985), Le legs des Ottomans dans le domaine artistique en Afrique du Nord, Revue de l'Occident musulman et de la Méditerranée 39(1):203. Kouider M. (2007), Oran, la mémoire, éditions Bel Horizon-Paris Méditerranée, Paris Le Bon G. (1884), La civilisation des arabes, livre III, Le Sycomore, Paris Meriem R. (2014), L’évolution des éléments architecturaux et architectoniques de la mosquée en vue d’un cadre référentiel de conception. Cas des mosquées historiques de Constantine, Mémoire de magister, Université d’Annaba. Rachid B. (1983), l’art religieux musulman en Algérie, société national d’édition et de diffusion, Alger Rachid B. (1984), Les inscriptions commémoratives des mosquées d’Algérie, Office des publications universitaire, Alger Rachid B. (1986), Apporté de l’Algérie à l’architecture religieuse arabo-islamique, Office des publications universitaire, Alger Tahar R. (2015), la mosquee emir abdelkader un edifice…une renaissance, Edition ARAJA. Creative Commons Attribution-NonCommercial-NoDerivatives 4.0 International License (CC BY-NC-ND) 70
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