The Voice : bilan mitigé pour la dernière saison produite par EndemolShine - Insight NPA
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The Voice : bilan mitigé pour la dernière saison produite par EndemolShine The Voice s’est achevé samedi 10 juin avec la victoire de Lisandro, concluant une sixième saison en demi-teinte, notamment en termes d’audience. Une septième saison a d’ores et déjà été actée entre TF1 et ITV Studios France, nouveau producteur du programme. Produite jusqu’à présent par EndemolShine France, les droits de l’émission ont été récupérés par le groupe audiovisuel ITV qui a racheté Talpa en 2015, société détentrice du format de The Voice. C’est ainsi que la filiale française d’ITV produira désormais le programme dont les castings ont d’ores et déjà été lancés. NPA Conseil dresse un bilan complet des audiences, de la visibilité et du volume d’interactions générées sur les réseaux sociaux de The Voice. Des audiences live en berne malgré un rattrapage puissant Diffusé sur l’antenne de TF1 à partir du 25 février 2012, The Voice est devenu l’un des programmes phares de la chaîne. Attirant pour sa deuxième saison près de 7,7M de téléspectateurs en moyenne pour une PdA de 34,5%, le talent show a peu à peu vu ses audiences diminuer, passant sous la barre des 7M de téléspectateurs en 2015 pour 30,8% de PdA. Les différents changements de membres de jury lors des différentes saisons, ainsi que l’instauration cette année de la règle du « vol de talent permanent » censée booster les épreuves des battles considérées comme le ventre mou de l’émission, n’y feront rien, la dernière saison n’ayant attiré en moyenne que 5,7M de téléspectateurs en moyenne, avec une PdA de 28,6% sur les individus de 4 ans et plus.
Quant à la structure de l’auditoire, chacune des cibles a observé une nette diminution des audiences depuis la première saison : la femme responsable des achats âgée de moins de 50 ans a ainsi vu son nombre de téléspectatrices diminuer de 34,4% tout comme les 15-34 de 45,6%. L’unique exception concerne les individus âgés de 50 ans et plus qui voient leur nombre de téléspectateurs progresser de 5,6% depuis la première saison. Malgré l’augmentation de la consommation de The Voice en replay, celle-ci n’arrive pas à compenser la perte d’audience générale du programme. Ainsi, les individus âgés de 4 ans et plus ont davantage visionné l’émission via la télévision de rattrapage en 2017 qu’en 2016 (+142 000 téléspectateurs) mais l’audience consolidée reste cependant inférieure en 2017 par rapport à l’année précédente avec un écart de 448 000 téléspectateurs. Quant aux modes de consommation, la dernière saison de The Voice a été regardée par près de 98% des téléspectateurs à la télévision, que ce soit en live ou en différé, les autres supports ne représentant qu’une part infime de l’audience. 86% des téléspectateurs ont ainsi regardé cette saison du programme en direct, 10% en catch-up et 4% en différé enregistré visionné le jour-même. Une visibilité dans la presse qui reste stable Selon le Baromètre 360 de NPA Conseil, la saison 6 de The Voice a été mentionnée 444 fois dans la presse spécialisée print et web, chiffre légèrement supérieur à la saison précédente (429 citations). M. Pokora, nouveau membre du jury, a particulièrement contribué à la visibilité du programme puisque le chanteur a fait l’objet de 8 couvertures pour The Voice dans la presse print et 113 citations web, soit un peu plus du tiers du total des citations web pour la saison.
La croissance des réseaux alternatifs à Facebook et YouTube Autre signe d’un éventuel déclin de The Voice auprès du public, le nombre total d’interactions sur les réseaux sociaux a également diminué depuis la saison précédente (-325 266 interactions). Alors que sur Twitter et Instagram, le nombre d’interactions a augmenté respectivement de 149,7% et 19,6%, les comptes du programme sur Facebook et YouTube ont vu une nette diminution des interactions suscitées par leurs posts et vidéos (-13,8% pour Facebook, -37,3% pour YouTube). En revanche, la vidéo est la grande gagnante sur le compte Facebook de The Voice puisque celles-ci ont engendré davantage de visionnages que la saison précédente (+345% entre les 2 saisons). Live & Vidéo Facebook : quelle utilisation ? Populaires et favorisés par le réseau, le live et la vidéo se multiplient sur Facebook. Afin d’appréhender l’importance de ce phénomène, NPA Conseil a analysé les pratiques des 15 marques et 15 médias les plus puissants en France. L’échantillon A l’aide de ses outils de veille, NPA conseil a analysé l’ensemble des publications Facebook des 15 marques et des 15 médias les plus puissants en France selon le classement er SocialBakers entre le 1 janvier et le 31 mai 2017. Sur cette période, les 15 marques ont publié 1 174 posts contre 49 870 pour les médias. La vidéo largement adoptée par les marques Les marques ont intégré la vidéo comme un facteur important de leurs politiques de content marketing. Ainsi, la vidéo représente 40% des publications de marques, contre seulement 10% des publications de médias. Cependant, la proposition de contenus vidéopar les médias est largement supérieure à celle de marques. Ainsi, sur la période, les 15 médias étudiés ont publiés 5 067 vidéos contre 469 pour les marques. De plus, les 4 médias qui
postent le plus de contenus sont des médias « écrits » (Le Monde, Le Figaro, Le Parisien et L’Equipe qui représentent 54% des contenus postés) pour lesquels naturellement, le taux de posts vidéo est faible (de 3% à 5% des posts hors live). Pour les médias « audiovisuels » la vidéo représente jusqu’à 92% des posts (cf. Canal Plus). Le live plébiscité par la presse Sur leur 1 174 posts, les marques n’ont réalisé que 5 Live. Les médias en revanche utilisent ce support de manière beaucoup plus importante. Parmi les 5 médias utilisant le plus le er e Live, on retrouve 3 titres de presse Le Figaro (1 – 359 directs), Le Parisien (2 – 194 directs) et Le Monde (4e – 87 directs). TF1 se place en 3ème position des plus gros utilisateurs du Live avec 104 posts. Ce format représente 23% des posts de la chaîne. En cinquième position, nous retrouvons Foot.fr, média spécialisé de l’agence éditoriale NewsWeb, qui a proposé 31 Live sur la période. A noter, les 5 plus gros producteurs de vidéos en direct représentent 91% de l’ensemble de ce types de production. Des performances disparates suivant le type de publication et d’émetteur En termes d’interactions, pour les marques, ce sont encore les posts « classiques », notamment les images qui performent le plus. Pour les médias, en revanche, les publics ont adopté le format vidéo et celui-ci est le plus engageant. Les efforts des médias pour adapter leurs formats à Facebook semblent donc payants tant en termes de vue que d’interactions. En effet, les vidéos sur les pages de médias sont aussi les plus performantes en termes de vues. Source : NPA Conseil Le live performe à condition d’être événementialisé Les marques, de leur côté, réussissent en moyenne à générer plus de vues sur les Live que sur les vidéos. En effet, pour les marques, le Live reste un support événementiel qui est largement promu avant sa diffusion. Ainsi, le meilleur direct de marque (Conseils beauté – Lidl) a donné lieu à 3 posts d’annonce de l’événement dans les 5 jours précédents le Live. Mais, pour les médias, le Live est le format qui génère en moyenne le moins de vues et d’interactions, même si des succès d’audience peuvent être au rendez-vous. Par exemple, le meilleur Live de médias (TF1 dispositif interactif autour du débat des présidentielles) a été vu plus de 3 millions de fois. Les conseils beautés de Miss France 2010 sur la page Facebook de Lidl, meilleur Live des marques (367 201 vues) TF1 et Le Parisien, rois du Live sur Facebook Sur les 20 vidéos qui comptabilisent plus de 1 millions de vues, 6 ont été publié sur la page du Parisien et 9 sur celle de TF1. TF1 place 5 vidéos en direct parmi les 10 plus performantes. La chaîne développe des formats Live spécifiques autour de l’interactivité et
des coulisses. La vidéo de la chaîne ayant généré les meilleures audiences est une vidéo interactive proposant aux fans de répondre en commentaire à des sondages en direct pendant le grand débat des présidentielles. La deuxième vidéo est une interview live du grand gagnant des 12 coups de Midi : Christian. Concernant Le Parisien, le quotidien utilise le Live sur Facebook comme un véritable outil de reportage en direct et permet ainsi à ses fans de suivre des événements comme le salon de l’agriculture, les attaques du Louvre, ou des interventions de politiques… Top 20 des Live sur la période / Cliquer sur le nombre de vues pour accéder au contenu Compte Description Vues INTERACTIF – Suivez avec nous le grand débat de la présidentielle en ce moment sur TF1 et LCI. Nous vous poserons des questions au fur et à mesure. Donnez votre avis dans les commentaires ci- TF1 3 080 446 dessous ! A VOS CLAVIERS ! Et vous pouvez aussi suivre le débat en suivant ce lien >> http://bit.ly 2mmjrHe Jean-Luc Reichmann et Christian sont en direct avec Vincent Hasta TF1 2 829 038 pour répondre à vos questions sur Les 12 Coups de Midi ! Urban HIT Donald Trump Vs Barack Obama 2 542 917 Apres son passage au 20H de TF1, Marine Le Pen répond en direct TF1 2 292 665 a vos questions. Le Réveil au Salon International de l’Agriculture (page officielle) 2 018 352 Parisien 20 Echauffourées lors de la manifestation contre le FN 1 861 013 Minutes En direct du grand final des Enfoirés avec Juliette Delacroix et tous TF1 1 835 917 les artistes réunis ! On compte sur vous ! EN DIRECT – Suivez et commentez en direct notre after. On TF1 débriefe le Grand Débat diffuse ce soir sur TF1. Vous pouvez poser 1 756 867 vos questions et voter dans les commentaires ! A VOS CLAVIERS ! Urban HIT Michelle Obama Vs Melania Trump 1 726 863 Le Attaque de militaires au Louvre. Notre journaliste Amandine 1 607 950 Parisien Pointel sur place. Suivez en direct l’hommage national à Xavier Jugelé, le policier tue Le Figaro 1 537 927 sur les Champs-Elysées Le Suivez en direct la déclaration de Marine Le Pen 1 417 850 Parisien Le VIVEZ EN DIRECT la cérémonie de lancement du 25ème 1 379 696 Parisien anniversaire de Disneyland Paris avec un invite surprise. Dans les coulisses du spectacle événement Gregory Lemarchal TF1 avec Karine Ferri et Vincent Hasta. Soutenez l’Association Gregory 1 277 247 Lemarchal au 3980 ou sur https:systempay.gregory-lemarchal.fr Le Kendji au Musée Grévin : découvrez sa statue 1 213 401 Parisien REPLAY – Vous avez suivi et commente en direct l’interview TF1 1 091 836 d’Emmanuel Macron ! Et c’est a VOS questions qu’il a répondu.
2017 LE DEBAT – Revivez le grand débat de l’entre-deux-tours de cette élection présidentielle. Selon vous, qui a remporté ce débat et TF1 1 068 714 pourquoi ? Exprimez-vous dans les commentaires ci-dessous ! 2017LeDebat Emmanuel Macron s’est rendu aujourd’hui à l’usine Whirlpool Le Figaro d’Amiens pour rencontrer les salaries après la visite surprise de 1 011 777 Marine Le Pen. Notre journaliste Marcelo Wesfreid est sur place. Suivez en direct le débat de l’entre-deux-tours de la primaire à gauche entre Manuel Valls et Benoit Hamon. Vous pouvez poser TF1 vos questions et voter pour le candidat le plus convaincant dans les 1 007 177 commentaires ! Pour voter, écrivez Hamon ou Valls dans les commentaires !! Le Paris. On teste le mini-bus sans chauffeur entre Gare de Lyon et 1 003 008 Parisien Austerlitz. On vous emmène a bord… Source : NPA Conseil Les 4-14 ans délaissent progressivement la TV linéaire au profit de la vidéo en ligne Seuls à bénéficier de cases dédiées sur les chaînes gratuites, les enfants constituent une cible non négligeable pour le diffuseur. Alors que les plateformes SVOD tendent de plus en plus à leur consacrer du contenu spécifique, l’enjeu est de taille pour la télévision linéaire, laquelle voit la durée d’écoute sur la cible considérablement diminuer. NPA Conseil dresse un panorama du comportement de la cible devant le téléviseur, du volume de sa consommation en passant par les performances d’audience des marques jeunesse des chaînes.
La DEI des enfants baisse plus rapidement que la moyenne Sur les 5 dernières saisons, la durée d’écoute des individus de 4 ans et plus sur téléviseur est passée de 3h37 à 3h28 soit un recul de près de 9 minutes[1]. Si cette baisse semble conséquente, elle n’est que moindre face à celle enregistrée par les individus de 4 à 14 ans (-25 minutes). Ce retrait est encore plus marqué le week-end (-32 minutes). Malgré une DEI en baisse, les marques jeunesse prennent de l’ampleur Du lundi au vendredi Par rapport à la saison précédente, l’ensemble des marques jeunesse des chaînes gratuites voient leur volume progresser. M6 Kid est celle qui, rapportée à son volume la saison passée, est en plus forte croissance (+212h31), atteignant un volume proche de celui de TF1 ou France 5. En termes de performances, les différentes marques sont en hausse, à l’exception de Ludo sur France 3, qui perd 5,6 points de PdA au global. Le week-end Même constat le week-end, le volume horaire de l’ensemble des chaînes est en hausse, excepté Ludo sur France 4. À noter la forte baisse enregistrée par Ludo sur France 3, à l’instar de ses performances en semaine.
Des performances honorables en matinée Avec son dessin animé Mofy, France 5 se hisse en tête du top 10 des programmes des chaînes historiques les plus performants sur la cible des 4-14 ans avec une PdA qui frôle les 80%. Le classement est exclusivement composé de programmes d’animation diffusés sur France 5 et TF1. France 3 arrive bien derrière avec Garfield à 34,8% de PdA. Côté TNT, France 4 et Gulli se disputent les meilleures places. C8 est la première chaîne à apparaître au classement après les deux précédentes avec Le poste de surveillance de TPMP (34,8%).
Programmes les plus rattrapés par la cible sur téléviseur TF1 et M6 trustent le classement des programmes les plus rattrapés par les 4-14 ans. Seuls deux programmes destinés à la cible apparaissent : La reine des neiges et Maléfique. Le reste du classement est principalement occupé par des compétitions (Koh-Lanta, The Voice, Le meilleur pâtissier, la France a un incroyable talent) et de la fiction (Coup de foudre à Jaipur, incarné par Rayane Bensetti et Clem, par Lucie Lucas, deux acteurs proches de la cible en termes de génération).
Le classement des programmes de la TNT les plus rattrapés par la cible est quant à lui principalement constitué d’animations. À noter la présence de deux épisodes des Marseillais… (…et les ch’tis, …South America) aux troisième et quatrième place du Top. Le contenu vidéo jeunesse explose en ligne Les programmes jeunesse en ligne totalisent près de 2 milliards de vidéos vues (26,5% de la consommation totale de télévision en ligne), contre 1,2 milliard (20,6%) en 2015. Ils constituent ainsi le genre qui enregistre la plus forte croissance du nombre de vidéos vues de télévision en ligne par rapport à 2015 (+65,3%). À noter qu’en 2016, les programmes
d’animation représentent 30,5% des dix meilleures audiences mensuelles de télévision en ligne contre 25% en 2015[2]. À noter que France Télévisions est, après Lagardère, le groupe audiovisuel qui compte
dans son classement des vidéos les plus rattrapées en ligne le plus de programmes jeunesse. Au mois de février, le Top 10 est occupé par 6 programmes d’animation. Source : Baromètre NPA/GfK et partenaires sur la télévision en ligne – Février 2017 [1] DEI du lundi au vendredi [2] CNC, Le marché de l’animation en 2016 Netflix et Facebook à l’heure des transgressions L’un s’associe à SFR dans une forme inédite de quasi bundle ; l’autre semble prêt à s’ouvrir à la distribution de contenus de presse payants. Pour Netflix comme pour Facebook, ce début de semaine semble placé sous le signe de la transgression, ou au moins de l’ajustement de leurs modèles. « Facebook pourrait bientôt aider ses utilisateurs à faire quelque chose dont ils n’ont pas l’habitude sur la plateforme : payer pour les news ». L’information – non confirmée officiellement par le groupe – est venue lundi du Wall Street Journal et Les Echos comme Le Figaro s’emploient ce mercredi à la préciser : le service « serait opérationnel sur l’appli mobile de Facebook à partir de la fin de l’année, en tous cas aux Etats-Unis » et ne s’appliquerait, dans un premier temps au moins qu’aux « seuls articles repris sur le service ‘‘Instant Article’’, précise le premier. « Il pourrait s’agir d’un ‘’paywall’’ (intégrant) quelques articles gratuits chaque mois. Facebook pourrait prélever un pourcentage des ventes ou les reverser en intégralité aux éditeurs, en échange des coordonnées de paiement des internautes. », complète le second. Ce dernier aspect, si on le met en perspective de l’entrée en vigueur en mai 2018 du Règlement Général de Protection des Données (RGPD) européen, pourrait bien constituer l’une des motivations majeures de cette ouverture : face à la difficulté croissante à utiliser
les cookies pour tracker les usages, elle fait écho en tout cas au mouvement des éditeurs vers les systèmes de log in relevée par le Flash NPA. Elle s’inscrit également dans la tendance de ces derniers à revenir vers les modèles payants afin de mieux monétiser leurs publications. Elle conduit encore à se demander si la distribution payante d’autres contenus – musique, vidéo… – s’ajoutera progressivement à celle de la presse, et si Facebook empruntera le chemin précédemment suivi par Google / YouTube (Google Play, Google Music, YouTube TV…). L’accord annoncé ce lundi entre SFR et Netflix a lui aussi été largement commenté. Après Orange et Bouygues Télécom, il voit le leader mondial du marché de la SVoD se rapprocher d’un 3e FAI, plaçant maintenant son service à portée de télécommande de quelques 20 millions d’internautes français. Et d’après les résultats publiés par SFR pour le 1er trimestre, ce sont d’ores et déjà 800 000 clients des forfaits 4P SFR Family qui sont assurés d’y accéder gracieusement pendant 6 mois. NPA Conseil n’a pas trouvé trace d’un deal aussi généreux dans les accords passés précédemment par Netflix avec des telcos, la norme étant à un mois unique de gratuité, en France comme à l’étranger. Belle opportunité pour le service de s’inscrire durablement dans les usages et de maximiser au final son taux de transformation. Belle reconnaissance également – en creux – de la place incontournable acquise par les FAI dans la distribution audiovisuelle, et de celle que conserve le téléviseur dans la consommation. Dans une interview à CNBC, Reed Hastings indiquait fin mai que ce dernier concentrait deux tiers des visionnages. Concernant SFR, enfin, l’accord n’est pas sans évoquer la « stratégie du casse noix » théorisée par Jean-Luc Mélenchon lors de la campagne des présidentielles, mais avec SFR, Netflix et Canal+ dans les rôles respectifs de la France Insoumise, d’En Marche et du Parti Socialiste. De même que ce dernier s’est trouvé pris en tenaille entre les deux précédents sur le terrain politique, Canal+ va subir une concurrence sensiblement renforcée sur ses deux piliers : le sport (avec l’arrivée dès 2018/2019 des coupes européennes sur SFR Sport) et maintenant le cinéma et les séries (Netflix complétant SFR Play et la chaîne SFR Studio qui sera lancée mi-août). Musique à l’export : quand la France fait
danser le monde David Guetta, Indila, Kendji Girac, Christine and the Queens, Kungs… les artistes français s’exportent avec succès en dehors de nos frontières. L’année musicale 2016 a ainsi été rythmée par les performances des artistes français à l’international : ventes record d’albums ou de singles, présence dans les classements de streaming, concerts affichant complet, récompenses prestigieuses… Au total la filière musicale française a généré 628 millions d’euros de revenus à l’export sur l’année écoulée, un résultat en hausse de 2% en un an, de 30% en dix ans. La France parmi les poids lourds de l’industrie musicale à l’international A l’occasion du Midem, marché international du secteur qui se tenait à Cannes du 6 au 9 juin dernier, le Bureau Export de la Musique Française[1] a publié une étude sur le dynamisme de la production nationale à l’export. En constante progression depuis 2010, le volume économique de la filière musicale généré à l’international dépasse la barre des 600 millions d’euros pour la troisième année consécutive : il s’établit ainsi à 628 M€ en 2016, contre 617 M€ en 2015 (+2%). Si la France reste loin derrière ses concurrents américains et britanniques, son répertoire est le plus écouté dans le monde après le répertoire anglo- saxon. Évolution des revenus générés à l’export par la filière musicale française / 2010-2016 ; M€ Source : Bureau Export de la Musique Française Le Chiffre d’affaires de la filière musicale française en provenance de l’international s’élève à 262 millions d’euros en 2016, contre 257 M€ en 2015, soit une progression de 2% en un an. Les droits d’auteur constituent la principale source de revenus de la filière musicale française en provenance de l’international en 2016 avec un total de 112 M€ (+0,1%). Les ventes de spectacles, en hausse de 0,3%, atteignent 66 M€. Les ventes de musique enregistrée sur supports physiques et numériques totalisent 56 M€ (+11%), soit un niveau record depuis 2011. Évolution des revenus en provenance de l’international / 2010-2016 ; M€ Source : Bureau Export de la Musique Française Le chiffre d’affaires réalisé à l’export par les producteurs phonographiques a basculé dans le digital en 2014 passant de 46% des ventes totales de la musique enregistrée en 2013 à 58% un an plus tard. En 2016, les ventes sur supports numériques à l’international comptent pour 72% des revenus des producteurs phonographiques français à l’export. Le streaming audio et vidéo représente 60% des revenus numériques. Près de la moitié (46%) des streams audio des artistes signés en France proviennent de l’étranger.
Si les revenus des producteurs phonographiques à l’export demeurent majoritairement en provenance de l’Europe (60% du total), les ventes hors Europe ne cessent de croître d’année en année, passant de 28% en 2013 à 40% en 2016 (dont 26% en provenance d’Amérique du Nord). David Guetta et Kungs, rois des ventes à l’export Déjà leader du classement en 2015, David Guetta s’est une nouvelle fois imposé dans la catégorie des albums les plus vendus à l’étranger : son dernier opus « Listen » s’est écoulé à plus de 2 millions d’exemplaires à travers le monde (hors streaming). Le podium 2016 est complété par « Mini World » de la chanteuse pop Indila (809 Ku) et par « Kendji », premier album de l’artiste éponyme, vainqueur de l’édition 2014 de The Voice (294 Ku). Au total, 15 albums sont certifiés à l’export en 2016, dont 8 le sont pour la première fois. Ces 15 albums totalisent 4,7 millions de ventes/équivalents[2] à l’international. Top 10 albums d’artistes français à l’export / 2016 Source : Bureau Export de la Musique Française Côté single, c’est un autre pro de l’électro qui se hisse à la plus haute marche du podium : Kungs et son tube « This Girl » ont totalisé 656 millions de streams/équivalents[3] en 2016, loin devant « Dernière Danse » d’Indila (375 M) et « Bang My Head » de David Guetta (346 M). 23 singles sont certifiés en 2016, dont 20 pour la première fois. Les 23 morceaux certifiés génèrent près de 2,9 milliards de streams/équivalents à l’export. Top 10 singles d’artistes français à l’export / 2016 Source : Bureau Export de la Musique Française [1] Depuis 1993, le Bureau Export accompagne la filière musicale française dans le développement de ses artistes à l’international. Cofinancé par les pouvoirs publics (Ministères de la Culture et des Affaires Étrangères) et les professionnels, le Bureau Export emploie une trentaine de salariés dans son bureau parisien et ses quatre antennes à l’étranger. [2] Ventes/équivalents : physique + téléchargements + streaming (cumul des volumes d’écoutes en streaming de tous les titres d’un album – le titre le plus écouté est divisé par 2 – puis division de ces volumes par 1 000 pour obtenir l’équivalent ventes). [3] Streams/équivalents : streaming + téléchargements (conversion en équivalent streams sur la base de 1 téléchargement = 150 streams).
Le bel alignement de planètes de la fiction française L’associer au mot « crise » était presque devenu un automatisme. Et puis, les uns après les autres, les clignotants sont passés au vert. Celui de l’audience, d’abord, avec, ce mardi encore, la confirmation sur France 3 de la série Tandem, un an après la réussite qu’avait rencontré son pilote. Celui du financement, avec les presque 780 M€ investis en 2016, soit le plus haut historique enregistré par le CNC. Celui du volume de production, avec un total de 900 heures qui renoue avec le niveau de 2008 et se rapproche du seuil mythique des 1000 heures. Et finalement celui d’une plus grande diversité de l’offre : feuilletons quotidiens, avec le lancement le 17 juillet de Demain nous appartient sur TF1 ou l’arrivée e d’un concurrent attendue en 2018 sur France 2, séries de 2 partie de soirée, dès la saison prochaine sur France 2… Si l’on ajoute l’épuisement des grandes franchises américaines, la fiction française a de multiples raisons de se réjouir. Au point de courir le risque de se trouver bientôt victime de son succès ? Quand les droits de diffusion d’un épisode de série US se paient aux alentours de 200 000 €, le budget moyen pour une heure de fiction française tangentait encore l’an dernier les 600 K€ (malgré une baisse de 8% en deux ans). Traduction, dans la bouche d’un dirigeant de chaîne historique : ces dernières années, c’est le succès des séries américaines qui nous a permis de financer la production locale. Il ne faudrait pas que leurs audiences baissent trop, sous peine de mettre en cause cet équation. Réduire le poids des créations hexagonales dans le cout de grille des chaînes constitue l’autre moyen de résoudre cette équation. En augmentant la part des nouveaux circuits d’exploitations et celles des coproductions ou préventes internationales dans le préfinancement, d’abord. L’an dernier, l’international a compté pour 6,6%, se rapprochant ainsi de son plus haut niveau des dix dernières années (7% en 2012). Poursuivre cette progression supposera, de la part des producteurs et distributeurs, de continuer à s’adapter au nouvel environnement juridique (la mise en œuvre du marché unique numérique européen), économique (la montée des acteurs globaux qui achètent des droits tous pays, tels Amazon ou Netflix) et technologiques (les possibilités offertes par le très haut débit). Avant la fin de l’été, NPA Conseil publiera une
étude consacrée à ces nouveaux défis. En poursuivant en parallèle l’adaptation du partage de la valeur entre producteurs et éditeurs. Les accords conclus ces 18 derniers mois avec France Télévisions, TF1 et M6 ne peuvent qu’y contribuer. En faisant évoluer, aussi, les méthodes de production, de façon à diminuer les coûts tout en maintenant la valeur de prod, autrement dit la qualité du spectacle offert au téléspectateur. Pendant plusieurs années, évoquer les séries turques ou israéliennes à moins de 300 000 € par épisode déclenchait haussements d’épaules et yeux au ciel, sur le thème de situations locales non comparables ; de l’Europe du Nord, et finalement de Belgique, sont arrivées ensuite des réalisations de qualité conduites dans la même équation budgétaire ; et Tandem a finalement montré qu’un tournage à Montpellier était conciliable avec une enveloppe réduite de 25 ou 30% par rapport à la norme des séries françaises de prime time… Dans l’étude qu’il y a consacré au printemps 2016, NPA Conseil a montré que de nombreux professionnels avaient déjà identifié les solutions permettant de mettre en œuvre cette production de qualité à coûts maîtrisés : réorganisation de l’écriture, remise à plat des dispositifs de préparation, de tournage et de post production, intégration de nouveaux outils et de nouvelles solutions lors du tournage ou du montage etc… Les appliquer de façon plus systématique constitue peut être le prochain challenge de la fiction française. SFR, Bouygues Télécom : deux modèles de kiosque numérique Depuis le 29 mai, Bouygues Télécom propose gratuitement une offre de presse numérique à certains de ses abonnés. Avec cette offre, Bouygues entend concurrencer directement SFR qui propose depuis l’année dernière déjà une offre de titres de presse en version numérique via SFR Presse. Pour autant les deux opérateurs ont choisi des modalités bien différentes pour leurs offres puisque contrairement à SFR, Bouygues Telecom a développé son offre en partenariat avec un tiers, le service spécialisé LeKiosk. Bouygues Télécom, une offre de presse illimitée en partenariat Le 22 mai dernier Bouygues Télécom a annoncé que le groupe venait de conclure un accord avec le service d’e-presse par abonnement LeKiosk afin d’offrir à ses abonnés une sélection de titres de presse en version numérique. LeKiosk, fondé en 2007, est le leader de la presse numérique en France. Le service commercialise aujourd’hui des offres payantes à destination des particuliers permettant de bénéficier de 10 numéros par mois pour 119 euros par an ou 25 numéros par mois pour 239 euros par an. Les différents numéros
peuvent être choisis librement chaque mois par l’abonné parmi un catalogue de 1 600 titres[1] comprenant des quotidiens, des titres internationaux mais surtout des magazines parmi lesquels Elle, Paris Match, Public, Vanity Fair, Géo, National Geographic, Rolling Stone, SoFoot ou encore Première. Le service propose en outre de la vente de titres à l’unité mais également un service à destination des professionnels comme les médiathèques ou les comités d’entreprises. Dans le cadre de cet accord, Bouygues Télécom propose depuis le 29 mai à certains de ses abonnés un « Bouquet Presse » qui permet d’accéder en illimité et sans frais supplémentaires au catalogue du service Le Kiosk. L’accès aux titres s’effectue directement via l’application Le Kiosk[2] disponible sur iOS et Android ou sur le site du service après activation de l’option. Pour les nouveaux abonnés, le « Bouquet Presse » est offert avec les offres Internet et Fibre dotées d’une Miami Box et avec les offres Mobile B&You ou Sensation disposant d’un forfait de données d’au moins 20 Go par mois[3]. Pour les clients déjà abonnés, Bouygues a annoncé que le nouveau service était accessible pour les abonnés Internet équipés d’une BBox Miami ou Sensation et pour les clients mobiles disposant d’un forfait d’au moins 5 Go de données mobiles[4]. L’opérateur a annoncé que l’offre serait disponible pendant 12 mois mais a précisé que la reconduction ou l’évolution de l’offre passé cette date n’avait pas encore été définie. SFR Presse, un service propriétaire Face au bouquet presse de Bouygues Télécom, SFR propose depuis mai 2016 à ses abonnés son service propriétaire SFR Presse disponible sur Android, iOS et navigateur web[5]. Le service est disponible gratuitement dans un grand nombre de forfait SFR et SFR Red. En effet, les forfaits mobiles SFR à partir de l’offre Starter 1 Go et les abonnements Internet SFR à partir de l’offre Starter proposent tous SFR Presse en illimité[6]. Les offres mobiles SFR Red incluent toutes un accès à SFR Presse mais limité à un certain nombre de numéros par mois pour la plupart des forfaits[7]. Le service est également accessible pour les non-abonnés SFR pour 19,99€ par mois. Il ne s’agit pas de la première incursion de SFR dans la presse numérique puisque l’opérateur a proposé à ses abonnés un accès justement au catalogue de LeKiosk dans le cadre de ses « extras au choix » entre 2014 et 2016. Néanmoins, à la différence de Bouygues, SFR ne proposait pas un accès illimité au catalogue LeKiosk mais 5 titres au choix chaque mois et ce directement depuis une application propriétaire SFR. La grande différence entre l’offre des deux opérateurs tient justement à l’approche plus directe choisie par SFR. La filiale d’Altice a fait le choix de développer sa technologie propriétaire mais également un portefeuille de titres pour ne pas dépendre entièrement d’un partenariat avec un tiers. En effet sur les 81 titres de presse actuellement disponibles sur l’application SFR Presse, 19 titres appartiennent au groupe[8] parmi lesquels L’Express, Libération, l’Expansion, Point de Vue ou encore Studio Ciné Live. Cependant pour développer son catalogue de titres SFR Presse a multiplié les partenariats depuis son lancement. En juin 2016, le groupe a conclu un accord avec le groupe Toutabo, exploitant du service de presse numérique ePresse, afin d’ajouter 23 titres au catalogue de SFR Presse parmi lesquels Le Parisien, Aujourd’hui en France, Midi Libre, Le Journal du
Dimanche, Marie-Claire ou encore GQ. Plus récemment, SFR s’est entendu avec le Groupe Amaury afin d’ajouter à son offre L’Equipe, Vélo Magazine et France Football. Le groupe a d’ailleurs annoncé au cours du mois de mai avoir finalisé ses négociations avec le groupe Condé Nast en vue d’ajouter notamment Vanity Fair et Glamour. L’offre de SFR Presse s’accroît donc progressivement et si elle ne peut rivaliser avec la diversité de l’application LeKiosk, elle propose un nombre croissant de titres très attractifs notamment en presse quotidienne. Comparaison des offres de presse numérique de SFR et Bouygues[9] [1] L’abonné dispose d’un nombre de « crédit mensuel » qu’il peut affecter librement sachant que certains titres comptent pour 2 crédits (National Geographic Traveller, Sport Auto, Vogue…) [2] Cette application permet à l’utilisateur de télécharger les magazines afin de les consulter directement dans l’application grâce notamment à un mode de lecture « smart » qui permet de cliquer sur chaque article et de les lire sous un format adapté au terminal. [3] Soit 19,90 euros par mois pour le forfait B&You 20 Go et au moins 36,99 euros pour les forfaits Sensation de 20Go ou plus. [4] Les clients bénéficiant d’une offre promotionnelle n’ont cependant pas accès au service de presse tant que leur promotion sera effective [5] Comme pour LeKiosk l’application permet de télécharger les titres et de les consulter directement au sein de l’application via notamment un mode lecture article par article qui s’adapte au terminal de l’utilisateur. En janvier 2017, l’application SFR Presse avait été téléchargé plus de 1,5 millions de fois. [6] Soit à partir de 27,99€ par mois hors promotions pour le mobile et 34,99€ par mois hors offre promotionnelle pour les offres Internet. [7] Le forfait SFR Red 5Go donne accès à 5 numéro par mois, les forfaits 10 et 15 Go à 10 numéros par mois et enfin le forfait 100Go donne lui accès au service illimité. [8] Relevé effectué le 31 mai sur le site SFR Presse [9] Conditions d’éligibilité à l’offre pour les nouveaux abonnés au 31 mai et tarifs hors offres promotionnelles Marché Vidéo : bilan 1er trimestre 2017 Les résultats du marché vidéo français et américain sont désormais connus pour le premier trimestre 2017. Si les performances des modes de consommation
numérique sont satisfaisantes dans les deux cas, seuls les États-Unis parviennent à afficher un chiffre d’affaires en croissance au cumul des ventes physiques et dématérialisées : +2% contre -7% pour la France. Nouveau repli du marché vidéo français Sur les trois premiers mois de l’année 2017, le marché vidéo français accuse un repli de 7% en valeur au cumul des univers physique et numérique. Son chiffre d’affaires s’établit à 219 millions d’euros sur la période, soit une perte de 18 M€ en un an. Les ventes de supports physiques connaissent un nouveau début d’année difficile avec un recul de 17% à 126 M€. Malgré la commercialisation d’un nouveau format ultra-haute définition en mars 2016, le Blu-ray enregistre une baisse de 12%. Son grand frère, le DVD, bien que toujours majoritaire dans la structure des revenus vidéo, affiche un repli plus marqué à -19%. Les bonnes nouvelles sont à aller chercher du côté des modes de consommation dématérialisée avec une croissance de 10% sur le premier trimestre et un chiffre d’affaires établi à 93 M€. Dans le détail, c’est une nouvelle fois la vidéo à la demande par abonnement qui présente la croissance la plus forte avec une hausse de 15% en un an. Les recettes générées par les offres de SVoD sont pour la première fois supérieures à celles du Blu-ray sur un trimestre (32 M€ contre 31 M€). La location à l’acte confirme quant à elle son regain de forme avec une progression de 8% par rapport à 2016, portée notamment par le succès de Radin ! qui a totalisé plus de 500 000 consommations sur le début d’année. Une dynamique qui devrait se poursuivre au deuxième trimestre avec la deuxième édition de la Fête de la VoD (du 11 au 14 mai). er Résultats du marché vidéo français au 1 trimestre 2017 / en millions d’euros Source : NPA Conseil sur données CNC La SVoD devient la première source de revenus du marché vidéo américain Dans le même temps, le DEG a publié les résultats du marché vidéo américain pour les trois premiers mois de l’année. Univers physique et numérique cumulés, le marché se maintient une nouvelle fois à l’équilibre malgré un recul sévère des ventes de DVD et de Blu-ray (-16%). Tous formats confondus, le marché vidéo américain affiche une légère hausse à +2% par rapport à la même période en 2016 pour s’établir à 4,677 milliards de dollars. La perte des recettes physiques est une nouvelle fois compensée par le dynamisme des formats numériques outre-Atlantique, dont la SVoD, portée par les géants du secteur, est devenue la principale locomotive. Avec une croissance de +26% en un an à 1,787 milliard de dollars, la SVoD dépasse pour la première à elle seule le cumul des revenus issus des ventes de supports physiques (1,747 Mrds $). De trimestre en trimestre, la SVoD confirme sa domination sur le marché vidéo : elle représente dorénavant 61% du CA digital, 38% du CA vidéo total. L’achat définitif dépasse pour sa part la location à l’acte avec une progression de ses ventes de 13% sur le premier trimestre. Au total, l’univers numérique
représente près des deux tiers des revenus du marché vidéo (63%), contre tout juste 50% au premier trimestre 2015. er Résultats du marché vidéo américain au 1 trimestre 2017 / en millions de dollars Source : NPA Conseil sur données DEG Le virage de FremantleMedia La société de production FremantleMedia est depuis quelques mois en phase de renouvellement, encouragée par sa maison-mère, RTL Group. En France, alors qu’elle perd un volume horaire de diffusion de 200 heures entre la saison 2014/2015 et 2015/2016[1], avec notamment un nombre de commande plus faible de France 3 pour les déclinaisons de Questions pour un Champion, la filiale de RTL Group compte bien rebondir avec le retour de plusieurs marques de flux et le développement de fictions. FremantleMedia en chiffres : 10 000 heures de programmes originaux par année dans le monde Présent dans les genres flux, documentaires, fictions et jeux En France, 352 heures de programmes (saison 15/16) 10 marques programmes en diffusion (15/16) : Mot de passe (France 2), Questions pour un champion (France 3), La France a un incroyable talent, L’Amour est dans le pré, Déco, Seconde Chance (M6), Nouvelle Star (D8), Séduis-moi si tu peux (W9), Storage Wars (6Ter) 5 marques en prime time / 3 en access Sources : FremantleMedia et Ecran Total Côté fiction, FremantleMedia renouvelle pour une deuxième saison sa récente série American Gods visible sur la chaîne Starz (et sur Amazon en France). Un nouveau CEO pour l’Amérique du Nord vient par ailleurs d’être nommé, Jennifer Mullin, qui supervisera le développement, la production, la vente de programmes de flux et de fictions aux chaînes gratuites et payantes. En France, simultanément à l’annonce du retour d’American Idol, sa version française, La Nouvelle Star, va renaître sur M6 après son arrêt sur D8 en 2016. Sur M6, le programme avait été diffusé entre 2003 et 2010 puis le format avait changé de groupe pour s’installer sur D8 entre 2012 et 2016. En termes d’audience, sur M6, Nouvelle Star était en 2010 dans la moyenne des programmes de la chaîne (en moyenne 14,6% de PdA pour les prime) mais perdait son statut de programme phare. En effet, il se situait à cette époque loin derrière la
série NCIS (24,1% de PdA). De plus, Nouvelle Star qui demeurait jusqu’à présent le format de télé réalité le plus puissant de la chaîne, se voyait dépasser par des marques plus récentes : le programme culinaire Top chef (16% de PdA) et La France a un incroyable talent (15,2%). Ainsi, plus que le genre télé réalité, il semblait alors que la thématique musicale et l’ancienneté du format étaient imputables au recul d’audience de Nouvelle Star. Ce qui pourrait aujourd’hui susciter une interrogation quant à la reconduction du programme sur la chaîne. Mais le rebond de Fremantle en France ne se résume pas au retour de La Nouvelle Star. En effet, la société de production souhaite davantage se tourner vers la fiction. Actuellement, ses revenus viennent essentiellement du flux (jeux, talent show) et dans une moindre mesure de la fiction. Cette volonté de se diversifier suit la tendance générale des sociétés de production qui voient la fiction française comme un nouvel eldorado. Depuis 2015, FremantleMedia a ainsi acquis les sociétés Kwaï et Fontaram pour être davantage présent sur ce genre. Un virage qui prend aujourd’hui tout son sens alors que les fictions françaises prennent leur revanche sur les fictions américaines en termes d’audience mais aussi par leur succès à l’exportation. Ainsi, en mars 2017, Kwaï a reçu le prix du producteur français de télévision (catégorie fiction) pour l’ensemble de ses créations diffusées en 2016 (Baron Noir, Kim Kong, etc.). Ailleurs en Europe, Fremantle continue son expansion et investit dans d’autres sociétés de production de fictions : Corona Pictures, Dancing Ledge, Bend it TV et Duck Soup Films au Royaume-Uni, Wildside en Italie. Enfin, le digital fait également partie des investissements actuels de FremantleMedia, avec notamment une prise de participation dans Divimove, un des principaux MCN européens. [1] Source : Ecran Total, Classement des producteurs de flux saison 2015/2016 (12 octobre 2016) Millenials et TV : une relation singulière Représentant près d’un tiers de la population de 13 ans et plus, les Millenials constituent une cible clé pour les diffuseurs. Si la télévision ne constitue pas pour elle un réflexe, elle demeure centrale, plus de 2/3 la regardant quotidiennement quel que soit le support[1]. NPA Conseil dresse un panorama précis du comportement de la cible devant le téléviseur depuis la rentrée. L’Access séduit la cible Mises en parallèle, les courbes des 15-34 ans et des 4+ partagent un point en commun : à
des échelles différentes, les deux cibles connaissent leurs plus belles progressions à la mi- journée et en Access. Néanmoins, si pour les individus de 4 ans et plus, cette hausse est plus marquée à midi, c’est en attendant le Prime que les 15-34 ans connaissent leur plus grand regain de téléspectateurs. La cible passe en effet de 18h à 20h50 du simple au triple (de 1,3M à 3,8M). En termes de durée d’écoute, les 15-34 ans sont présents 1h27 de moins que la moyenne (2h01 contre 3h28 pour les 4+). En l’espace de 5 saisons, les deux cibles ont perdu à périmètre égal respectivement 9 minutes (4+) et 30 minutes (15-34) de DEI[2]. Une relation à la TNT plus naturelle Alors que le top 5 des chaînes les plus regardées en Access est exclusivement composé de chaînes historiques chez les individus de quatre ans et plus, les 15-34 ans sont davantage sensibles à la programmation de la TNT. Avec 10,8% de PdA, C8 arrive ainsi en troisième position largement devant France 2 (8,1%) et TMC, sa principale concurrente sur la tranche, à la 6ème position à 6,9% de PdA. Il en pense quoi Camille ? et Touche pas à mon poste rajeunissent ainsi le public de la chaîne, avec une moyenne d’âge sur la tranche étudiée qui s’élève à 39,6 ans (vs 47,2 ans en moyenne pour C8 depuis la rentrée). Alors que M6 n’arrive qu’en quatrième position du classement des individus de quatre ans et plus, la chaîne se hisse en tête chez les 15-34 ans, séduits par les programmes de factual entertainment qu’elle propose (Chasseurs d’appart et Les reines du shopping) et par Scènes de ménages. Au 5 ème rang du classement 15-34 ans, on retrouve W9 et ses programmes de télé-réalité, lesquels permettent à la chaîne d’afficher la deuxième moyenne d’âge la plus basse des chaînes gratuites[3] à 35,4 ans, quasiment au même niveau que NRJ12 et sa programmation similaire (35,3 ans).
Fictions, compétitions et télé-réalité : les programmes les plus rattrapés par les millenials Avec cinq occurrences dans le top 10 des programmes diffusés sur les chaînes historiques les plus rattrapés par les 15-34 ans depuis la rentrée, la fiction est le genre le plus représenté. Au-delà du gain de téléspectateurs que le différé entraîne, il gonfle parfois de manière significative la part d’audience des programmes. L’épisode de Grey’s anatomy diffusé en Prime le 12 avril a ainsi gagné 6,7 pts de PdA entre sa diffusion en live et le différé et a vu son nombre de téléspectateurs augmenter sur la cible de 54,7%. Même constat pour l’épisode de Quantico diffusé en deuxième partie de soirée le 30 août qui a gagné 8,1 pts de PdA sur la cible. Les 15-34 ans semblent par ailleurs séduits par les compétitions diffusées en Prime. Les aventuriers de Koh-Lanta, The Voice, Top chef et Le meilleur pâtissier viennent ainsi compléter le classement. À noter qu’À l’état sauvage, en 9 ème position, est le seul programme d’un genre différent, incarné par un millenial (M. Pokora), empruntant les codes de la télé-réalité, à l’instar des programmes précédemment cités.
Les programmes de télé-réalité son indéniablement les plus rattrapés par la cible avec 7 occurrences dans le top 10 TNT. Ces-derniers sont accompagnés de deux Prime événementiels diffusés sur C8 (La folle soirée du Palmashow et TPMP fait du ski) et de Top Gear France, diffusé sur RMC Découverte. [1] Media in life 2016 : Millenials, qui sont-ils vraiment ? Médiamétrie [2] Les données issues des usages mobiles ne sont ici pas prises en compte [3] Hors Gulli et France 4
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