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LA POLITIQUE DE LUTTE CONTRE L‘ANTIBIORÉSISTANCE : MODE D‘EMPLOI Un enjeu de santé publique et de développement durable majeur pour les générations futures
Guide de mise en application de la politique française de lutte contre l’antibiorésistance – Novembre 2018 TABLE DES MATIÈRES Introduction ........................................................................................................................................................................................ 5 I. L’antibiorésistance, qu’est-ce que c’est ? ................................................................................................................................ 6 II. L’antibiorésistance : un phénomène aux impacts multiples ............................................................................................... 8 III. Focus : Antibiorésistance et développement durable – Un enjeu citoyen majeur ...................................................... 11 IV. Une prise de conscience mondiale des enjeux de l’antibiorésistance ........................................................................... 12 V. Que faire pour lutter au quotidien contre l’antibiorésistance ? ....................................................................................... 15 Contributions .................................................................................................................................................................................... 21 Références ......................................................................................................................................................................................... 23 3
Guide de mise en application de la politique française de lutte contre l’antibiorésistance – Novembre 2018 INTRODUCTION Nous tenons tout d’abord à remercier toutes les personnes qui ont contribué à l’élaboration de ce mode d’emploi. De nombreux experts en santé humaine, santé animale et en environnement ont participé au travail de recherche et de révision pour faire de ce document un guide pratique pour lutter au quotidien contre les résistances aux anti- biotiques. Nous souhaitons tout particulièrement remercier le groupe « Alliance contre le développement des bac- téries multi-résistantes » (ACdeBMR/WAAAR) pour l’énergie qu’il déploie quotidiennement pour mettre en lumière ce phénomène. L’antibiorésistance est un phénomène d’envergure mondiale qui n’épargne pas la France. La consommation françai- se d’antibiotiques, si elle reste plus modérée que dans d’autres pays, est importante par rapport à la moyenne euro- péenne et a progressé en ville de 8,6% sur les dix dernières années. La prévention de la diffusion des bactéries résis- tantes dans la population par des mesures d’hygiène est aussi largement perfectible dans notre pays. Si nos connais- sances sur le sujet sont encore limitées, il apparait que le suivi en termes de politique publique doit être poursuivi. Ce constat est à l’origine d’une dynamique politique lancée par plusieurs responsables politiques, réunis le 12 novembre 2018 pour présenter les travaux du groupe de travail. La santé humaine, la santé animale et l’environnement sont tous concernés par ce problème. En effet, l’antibiorésis- tance affecte l’ensemble des écosystèmes et des êtres vivants, comme l’illustre parfaitement le concept One Health (« une seule santé »). Pour permettre de transmettre cette connaissance et de favoriser la lutte contre l’antibiorésistance, ce mode d‘emp- loi a été rédigé: c‘est un document qui se veut simple, précis, et visuel. En fournissant des informations et des con- seils à appliquer dans la vie quotidienne, son objectif est de sensibiliser tous les acteurs, du citoyen aux pouvoirs publics, afin de faire émerger une conscience collective nécessaire à la lutte contre l’antibiorésistance. La simplicité du document vise uniquement à optimiser le message transmis par les recommandations politiques et scientifiques exploitées pour sa rédaction. La lutte contre les résistances antibiotiques relève de la responsabilité de chacun, et nous pouvons tous à notre niveau modifier nos comportements afin de co-construire un monde avec une résistance contrôlée et une plus grande sécurité. Éric Alauzet, député du Doubs Yves Daudigny, sénateur de l‘Aisne 5
L’ANTIBIORÉSISTANCE EN ACTION : MODE D’EMPLOI I. L’ANTIBIORÉSISTANCE, QU’EST-CE QUE C’EST ? 1. Quelques éléments de contexte Le monde bactérien, en équilibre avec l’Homme Une bactérie est un micro-organisme unicellulaire, ni animal ni végétal, et dont le génome est constitué d’un seul chromosome d’ADN. Faisant preuve d’une ex- traordinaire plasticité et diversité, les bactéries ont colonisé tous les milieux de la Terre, même les plus extrêmes. Les bactéries sont nécessaires à la vie sur Terre et à la survie de l’Homme : elles participent notamment au processus de digestion des aliments. Néanmoins, certaines d’entre elles peuvent être pathogènes pour l’Homme, et les infections bactériennes qu’elles provoquent peuvent être mortelles. D’autres se sont même avérées dramatiques pour l‘espèce humaine, causant des millions de morts comme Mycobacterium tuberculosis, l’agent qui cause la tuberculose, Yer- sinia pestis, responsable de la peste, ou Vibrio cholerae, responsable du choléra. Les antibiotiques, un moyen de défense contre les bactéries Depuis la découverte fortuite d’Alexander Fleming en 1928 des propriétés du champignon Penicillium de produire de la pénicilline, puis de la découverte par René Dubos en 1930 de la gramicidine produite par la bactérie Bacillus ou en- core des sulfamides, premiers antibiotiques synthétiques, par Gerhard Domask en 1935, l’Homme utilise cette classe de médicaments que sont les antibiotiques pour guérir des maladies bactériennes jusqu‘alors fréquemment meurtrières. Les antibiotiques sont des molécules possédant la propriété de tuer (effet bacté- ricide) ou de limiter la multiplication (effet bactériostatique) des bactéries. Utilisés en médecine humaine et vétérinaire pour lutter contre les infections bactérien- nes, les antibiotiques peuvent être d’origine naturelle ou synthétique. Il existe de très nombreux antibiotiques répartis en différentes familles (pénicillines, macro- lides, sulfamides…). Ils sont très efficaces contre les infections bactériennes, mais n‘ont aucun effet sur les infections virales. La résistance aux antibiotiques, ou l’entrée dans l’ère post-antibiotique La résistance aux antibiotiques, aussi appelée antibiorésistance, résulte de la capa- cité par certaines bactéries à se défendre contre les antibiotiques en adaptant leur génome (mutations ou transfert de gènes de résistance entre bactéries). Concrètement, le phénomène d’antibiorésistance entraîne des situations où des patients atteints d’infection causée par une bactérie résistante peinent à guérir malgré le traitement antibiotique qu’ils reçoivent. Restant plus longtemps malades, leurs risques de complications augmentent et leurs chances de survie sont alors réduites. D’après l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), si nous ne prenons pas des me- sures d’urgence, nous entrerons bientôt dans une ère « post-antibiotique » dans laquelle des infections courantes ou de simples blessures seront à nouveau poten- tiellement mortelles par manque d‘antibiotiques efficaces. 6
Guide de mise en application de la politique française de lutte contre l’antibiorésistance – Novembre 2018 2. Les mécanismes de l’antibiorésistance L’antibiorésistance, un phénomène biologique d‘adaptation… N’étant jamais toutes seules dans leur milieu, les bactéries vivent en communau- tés plurielles aux interrelations complexes, échangeant, entre autres, leurs gènes de résistance aux antibiotiques. Toutes les bactéries, telles que celles de nos flores intestinales ou présentes dans le sol, participent à ces échanges de gènes. Ces échanges amplifient le phénomène d’antibiorésistance. L’antibiorésistance est une des composantes de la résistance aux différents types d’agents antimicro- biens (antibiotiques, antiviraux, antifongiques et antiparasitaires). L’Homme n’a pas initié le phénomène d’antibiorésistance : les bactéries se sont toujours adaptées pour survivre. C’est le principe même de la sélection naturelle. Par exemple, des forages dans le permafrost au Canada ont permis de mettre en évidence des bactéries vieilles de 5000 ans hébergeant des gènes de résistance aux antibiotiques. … terriblement accentué par l’action de l’Homme La résistance aux antibiotiques est la conséquence délétère de deux causes sy- nergiques liées à l’activité humaine : l’utilisation excessive d’antibiotiques en santé humaine et animale, qui entraine la sélection des bactéries les plus résistantes, et la dissémination des bactéries résistantes ainsi sélectionnées, par transmission directe au sein des populations humaines et animales (« transmission croisée »), et indirecte via l’environnement. L’organisation de notre système de santé, la su- rutilisation de biocides (les gènes de résistance aux antibiotiques sont souvent associés à des gènes de résistance à certains biocides tels que les antiseptiques et désinfectants), ou encore la longue durée de séjour à l’hôpital sont également des facteurs aggravant le développement de l’antibiorésistance en France. Il faut noter que l’augmentation de l’antibiorésistance est jusqu‘à aujourd‘hui plus modérée en Europe que dans des pays comme l’Inde ou la Chine, qui ont la parti- cularité de combiner de fortes consommations d’antibiotiques, de fortes densités de populations humaines et animales, et une hygiène environnementale qui reste à améliorer. Cependant, le phénomène de l’antibiorésistance est tel que, même en France, de plus en plus de bactéries accumulent des gènes de résistance, menaçant à court terme de rendre obsolètes même les antibiotiques les plus récents. 7
L’ANTIBIORÉSISTANCE EN ACTION : MODE D’EMPLOI II. L’ANTIBIORÉSISTANCE : UN PHÉNOMÈNE AUX IMPACTS MULTIPLES 1. Les enjeux sanitaires de l’antibiorésistance en quelques chiffres Le développement de l’anti- biorésistance est lié à l’activité humaine par 2 facteurs princi- 1 2 3 4 paux : la surconsommation des antibiotiques et la trans- mission croisée des bactéries résistantes aux antibiotiques. L’utilisation des En 2015, la France était le 4ème antibiotiques pays européen le plus consom- en France est mateur d’antibiotiques, derrière la supérieure de Grèce, la Roumanie et la Belgique.1 41% à la moyenne européenne.2 +8,6% En ville, la consommation d’antibiotiques en France a augmenté de 8,6% entre 2006 et 2016, alors qu’elle s’est sta- En volume, 93% de la consommation d’antibiotiques proviennent bilisée en milieu hospitalier.3 du secteur de ville et 7% du secteur hospitalier.4 Chaque année en France, 160.000 patients contractent une infection par une bactérie multirésistante aux La résistance aux antibiotiques entraîne un surcroit de mortalité car elle antibiotiques, et plus de limite les options thérapeutiques pour les infections bactériennes.6 12.500 patients en meu- rent directement.5 Dans le monde, le nombre de décès En France, la proportion directement liés à des infections dues à l’antibiorésistance des bactéries résistantes pourrait atteindre est en augmentation à 10 millions par an l’hôpital et en ville.7 à l’horizon 2050.8 Ce qu’il faut retenir : L’antibiorésistance est un enjeu de santé publique majeur en France et dans le monde. On estime que plus de 12.500 patients meurent des conséquences de l’antibiorésistance chaque année en France9 . Il est urgent d’agir sans délai sous peine d’entrer dans une ère post-antibiotiques, dans laquelle les infections bactériennes pourraient redevenir mortelles. 8
Guide de mise en application de la politique française de lutte contre l’antibiorésistance – Novembre 2018 2. L’impact économique de l’antibiorésistance Le coût de la résistance aux antibiotiques est estimé à 55 milliards de dollars aux États- Unis10 et 1,5 milliards d’euros en Europe11 . Le coût cumulé de l’antibiorésistance pourrait La surconsommation d’antibiotiques en ville entraine dépasser 100.000 milliards en France une dépense supplémentaire de 71 millions de dollars d’ici 2050 si rien d’euros par rapport à la moyenne européenne, et de 441 n’est fait pour lutter contre les millions d’euros par rapport aux pays les plus vertueux.13 bactéries résistantes.12 Une partie des dépenses sup- En France en 2013, 97,6 millions plémentaires entraînées par la de boites d’antibiotiques ont été surconsommation d’antibioti- remboursées par l’Assurance ques est due à une prolongati- Maladie. Or entre 30% et 50% on des hospitalisations, néces- des antibiothérapies sont inuti- saires pour traiter les infections les ou inadaptées.14 à des bactéries résistantes.15 Les coûts associés aux infections résistantes sont importants et les stratégies de contrôle des bactéries résistantes à l’hôpital permettent non seulement de sauver des vies, mais aussi de faire des économies.16 Ce qu’il faut retenir : Le développement de l’antibiorésistance a un impact direct considérable sur nos finances publiques et sur l’efficience de notre système de santé. 9
L’ANTIBIORÉSISTANCE EN ACTION : MODE D’EMPLOI 3. Les conséquences environnementales liées à l’antibiorésistance On trouve des gènes de résistance chez les bactéries présentes dans tous les mi- lieux modifiés par la présence humaine, les activités humaines contribuant à la diffusion de l‘antibiorésistance dans l‘environnement.17 Les bactéries résistantes aux antibiotiques, comme celles résistantes aux autres biocides, se disséminent via les échanges entre les Les animaux sauvages habitant les zones différents secteurs de l’environnement (po- modifiées par l’activité humaine sont plus pulations humaines et animales, eaux usées, susceptibles d’être porteurs de bactéries sols, végétaux…). Tous les êtres vivants sont multirésistantes. touchés par l’antibiorésistance. Des échanges de bactéries multirésistantes se produisent entre la faune sauvage, les animaux domestiques et les humains.18 La concentration en antibiotiques dans les eaux de rivières augmente avec la pres- sion de l’Homme. Cette concentration est Les bactéries résistantes, leurs particulièrement importante en aval des gènes de résistance ainsi que établissements de santé ou des élevages les résidus d’antibiotiques se et à proximité des points de rejet (stations dégradent faiblement dans la d’épuration…)19, favorisant la pression de nature et peuvent s’y sélection sur les bactéries résistantes. accumuler.20 Ce qu’il faut retenir : La contamination de l‘environnement par les bactéries multi-résistantes, les gènes de résistance et les résidus d’antibiotiques, contribuent au développement de l’antibiorésistance et favorisent la contamination de l’être humain. L‘antibiorésistance peut menacer toutes les formes de vie et d‘écosystèmes : c‘est un enjeu de développement durable majeur. 10
Guide de mise en application de la politique française de lutte contre l’antibiorésistance – Novembre 2018 III. FOCUS : ANTIBIORÉSISTANCE ET DÉVELOPPEMENT DURABLE – UN ENJEU CITOYEN MAJEUR Le concept « One Health – Une seule santé » Compte tenu du caractère global et primordial des enjeux de santé émergents, dont l’antibiorésistance fait partie, la communauté scientifique a réagi au début des années 2000 en créant le concept « One Health » promouvant une approche intégrée, systémique et unifiée de la santé publique, humaine, animale et environnementale aux échelons locaux, nationaux et planétaires. Ce concept guide aujourd’hui toutes les politiques de lutte contre l’antibiorésistance. A titre d’exemple, l’OMS travail- le en étroite collaboration avec l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE, anciennement Organisation Inter- nationale des Épizooties) afin d’identifier des orientations communes et promouvoir des réponses multisectorielles face aux risques de l’antibiorésistance.21 Cette approche globale reste néanmoins trop souvent cantonnée à l’Homme et aux animaux qui lui sont proches (domestiques ou en élevage). Beaucoup d’efforts restent encore à faire pour comprendre et prévenir les risques de contamination de l’environnement ou de la faune sauvage par des bactéries résistantes. L’antibiorésistance, un phénomène global comparable aux menaces planant sur l’humanité, et qui doit être intégré au concept de développement durable. L’antibiorésistance concerne l’ensemble de l’espèce humaine, sans distinction de nationalité, de lieu de vie ou d’ori- gine sociale, mais également l’ensemble de l’écosystème et de la vie sur Terre : les eaux, les sols, la faune, sauvage ou domestique, et la flore. L’antibiorésistance n’a pas de frontières. Des bactéries multirésistantes présentes à un bout du monde peuvent rapidement faire le tour de la planète. Elles voyagent avec les êtres humains qui les hébergent, ou sont transportées par des animaux domestiques ou sauvages, ou circulent dans l’environnement (eaux usées, rivières, produits alimentaires…). Ainsi, l’antibiorésistance est un phénomène comparable à tous les changements globaux provoqués ou aggravés par l’Homme et qui affectent notre planète : changements climatiques, réduction massive de la biodiversité, épuisement des ressources naturelles, pollution des océans… Les bactéries résistantes et leurs gènes de résistance sont des pol- luants menaçant les antibiotiques, indispensable classe de médicaments qui fait partie de notre patrimoine commun. Et pourquoi pas ? L’inscription des antibiotiques au patrimoine mondial de l’UNESCO serait un moyen efficace de communiquer sur ce patrimoine commun de l’Humanité qui doit être pré- United Nations © UNESCO servé du développement du phénomène de l’antibiorésistance. Educational, Scientific and Cultural Organization Une histoire de principes Deux principes liés au concept de développement durable sont particulièrement pertinents dans le combat contre la propagation des résistances aux antibiotiques : →→ Le principe de sobriété : Comme pour toutes les ressources naturelles, qui ne s’accroissent pas avec le temps à l’inverse de la population mondiale, il faut dorénavant que l’Homme apprenne à moins et mieux consommer. Ce principe général de sobriété s’applique évidemment à la consommation d’antibiotiques, et c’est tout l’enjeu des campagnes de sensibilisation incitant à raisonner leur utilisation. →→ Le principe de précaution : Même s‘il est encore difficile pour les scientifiques et experts de cerner toutes les conséquences possibles de l’antibiorésistance, notamment du point de vue environnemental, et même si nous savons déjà que les gènes de résistance se disséminent dans tous les écosystèmes à cause des pollutions de l’homme et des animaux domestiques (eaux usées, déchets…) il est urgent de limiter dès maintenant et par pré- caution tous les rejets de bactéries résistantes et d’antibiotiques dans l’environnement. 11
L’ANTIBIORÉSISTANCE EN ACTION : MODE D’EMPLOI IV. UNE PRISE DE CONSCIENCE MONDIALE DES ENJEUX DE L’ANTIBIORÉSISTANCE 1. La lutte contre l’antibiorésistance, une nouvelle priorité mondiale Les plus hautes autorités politiques, institutionnelles et scientifiques de la planète se sont aujourd’hui saisies du sujet de l’antibiorésistance. En 2015, l’OMS a lancé un Plan d’action mondial pour combattre la résistance aux médicaments antibiotiques, antiparasitaires...22, visant à préserver notre capacité collective à prévenir et traiter les maladies infectieuses à l’aide de médicaments sûrs et efficaces. L’Assemblée générale des Nations Unies, qui ne se saisit que très rarement de sujets de santé (elle l’avait fait pour le SIDA ou le virus Ebola), s’est elle-même engagée en septembre 201623 à adopter une approche coordon- née pour s’attaquer aux causes fondamentales de la résistance aux médicaments antimicrobiens dans plusieurs secteurs, en particulier la santé humaine, la santé animale et l’agriculture. L’Union européenne (UE) a aussi intégré ces dernières années à sa politique com- munautaire le risque sanitaire que représente l’antibiorésistance. Un plan quin- quennal d’action contre la résistance microbienne a été initié en 201124, suivi d’un nouveau plan lancé en juin 201725, englobant la problématique tant au niveau humain qu’animal, selon le concept « One Health ». Une forte mobilisation des plus grands leaders politiques de la planète Barack Obama, ancien Président des États-Unis (2008 – 2016) « La résistance aux antibiotiques est l‘un des problèmes de santé publique les plus urgents auxquels le monde est confronté aujourd‘hui »26 David Cameron, ancien Premier ministre du Royaume-Uni (2010 – 2016) « Si nous n‘agissons pas, nous assisterons à un scénario presque impensable où les antibiotiques ne fonctionneront plus et nous serons rejetés dans les âges sombres de la médecine, où de simples infecti- ons ou blessures tueront à nouveau »27 12
Guide de mise en application de la politique française de lutte contre l’antibiorésistance – Novembre 2018 2. La France, un acteur de la lutte contre l’antibiorésistance Des campagnes visant à réduire la consommation d’antibiotiques… La France agit depuis de nombreuses années pour réduire sa consommation d’anti- biotiques. Les campagnes de publicité des années 2000, articulées autour du slogan « Les antibiotiques, c’est pas automatique », mais aussi les plans Éco- Antibio, ont per- mis respectivement de réduire la consommation en médecine de ville et vétérinaire. Des progrès ont aussi été faits pour contrôler la diffusion épidémique de bactéries multi-résistantes, en particulier en milieu hospitalier, grâce à des mesures d’hygiène.28 Les plans en médecine humaine En tout, ce sont 3 plans nationaux pour préserver l’efficacité des antibiotiques qui ont été déclinés autour de programmes d’actions pluriannuels : 2001-2005, 2007-2010 et 2011-2016. Ayant pour but de rationaliser et de maîtriser la pre- scription d’antibiotiques, l’objectif a été atteint puisqu’une étude publiée dans la revue PLoS Medicine en juin 2009 affirme qu’il y a eu une réduction de 26,5% du nombre de prescriptions d’antibiotiques en 5 ans.29 Néanmoins, ces efforts se sont essoufflés, puisque depuis l’arrêt de ces campag- nes de communication destinées au grand public, la consommation d’antibioti- ques a de nouveau augmenté (+8,6% en médecine de ville entre 2006 et 201630) © Délégation à l‘information et à la communication en santé humaine. Les plans ÉcoAntibio dans le monde animal Co-construit avec les représentants des organisations professionnelles agricoles et vétérinaires, les scientifiques et les représentants des laboratoires pharmaceutiques vétérinaires, puis mis en place par le Ministère en charge de l’agriculture, le plan ÉcoAntibio 2012-2017 a permis de diminuer de 37% la consommation d’antibioti- ques en médecine vétérinaire en France31. Face à ce succès, un second plan Éco- Antibio a été annoncé en janvier 2018 pour la période 2017- 2021. … mais une prise en compte encore insuffisante du sujet dans les débats politiques En novembre 201632, la Ministre des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes Marisol Touraine avait pourtant annoncé la mobilisation complète des pouvoirs publics dans la lutte contre l’antibiorésistance, à la suite du rapport33 qui lui avait été remis par le Dr Jean Carlet et rédigé à partir du travail collégial de nombreux spécialistes du sujet. Malgré cette mobilisation et l’annonce de la mise en place d’un Comité Intermi- nistériel pour la Santé (CIS) visant à maîtriser l’antibiorésistance, ainsi que la no- mination d’un Délégué ministériel dédié, le sujet reste peu débattu au Parlement, alors que la lutte contre l’antibiorésistance est un des objectifs de la nouvelle Stra- tégie Nationale de Santé34 dévoilée en décembre 2017 par Agnès Buzyn, Ministre des Solidarités et de la Santé. 13
L’ANTIBIORÉSISTANCE EN ACTION : MODE D’EMPLOI Comparée à d’autres sujets comme celui de la sécurité routière, l’attention politique portée à l’antibiorésistance est inversement proportionnelle à la mortalité qui y est associée (cf Annexe 1). 3 3693 12500 138 Nombre de morts par an Nombre de questions parlementaires Accidents de la route Antibiorésistance Sécurité routière Antibiorésistance Ce qu’il faut retenir : Aujourd’hui, la mobilisation des plus hautes autorités institutionnelles, politiques et scientifiques du monde (ONU, OMS, UE…) est totale pour faire de la lutte contre l’antibiorésistance une véritable priorité de santé publique. L‘Union européenne a par exemple lancé récemment un second plan dédié à cet enjeu. De très nombreuses recommandations scientifiques et techniques sont actuellement disponibles. Malheureusement, malgré une mobilisation des pouvoirs publics engagée en 2016, le sujet semble peu abordé dans les débats politiques. La lutte contre l’antibiorésistance étant une priorité de la Stratégie Nationale de Santé 2018-2022, il ne manque plus que l’impulsion politique nécessaire pour utiliser tous les outils disponibles pour endiguer le développement de l’antibiorésistance en France. 14
Guide de mise en application de la politique française de lutte contre l’antibiorésistance – Novembre 2018 V. QUE FAIRE POUR LUTTER AU QUOTIDIEN CONTRE L’ANTIBIORÉSISTANCE ? L’antibiorésistance est un phénomène qui nous concerne tous. Depuis les responsables politiques et scientifiques, internationaux, nationaux et locaux, chargés d’impulser les politiques publiques, en passant par le personnel médical ou vétérinaire, prescripteur ou non d’antibiotiques, jusqu’aux patients et citoyens eux-mêmes, nous pouvons tous être, par notre comportement, des acteurs engagés dans la lutte contre l’antibiorésistance. 1. Faire du bon usage des antibiotiques une priorité La prévention, l’information et la formation doivent être au coeur d’une stratégie efficace de lutte contre le dévelop- pement de l’antibiorésistance. Ces mesures doivent concerner non seulement les professionnels de santé humaine et vétérinaire qui prescrivent les antibiotiques mais aussi le grand public. L’objectif est d’éviter les prescriptions in- utiles et pour les patients qui ont réellement besoin d’antibiotiques, d’adapter au mieux les durées de traitement en favorisant les durées plus courtes, afin de réduire les volumes d’antibiotiques consommés. Ce que je peux faire : Je suis un représentant des pouvoirs publics, un parlementaire ou un élu local : →→ Relancer des campagnes nationales de communication similaires à celles des années 2000 afin de sensibiliser le grand public à la nécessaire sobriété en matière d’antibiotiques. →→ Mettre en place des campagnes de communication ciblées sur les médecins généralistes en les sensibilisant aux enjeux de l’antibiorésistance et en leur donnant des outils pour éviter les pres- criptions inutiles d’antibiotiques. →→ Former les étudiants en santé, et notamment les futurs médecins généralistes ou vétérinaires, aux enjeux de l’antibiorésistance et aux particularités de la prescription d’antibiotiques. →→ Inclure un module de formation sur l’antibiorésistance et le bon usage des antibiotiques dans la formation continue des professionnels de santé humaine et vétérinaire. →→ Inclure un module de formation sur l’antibiorésistance et le bon usage des antibiotiques lors du service sanitaire des étudiants en santé. →→ Harmoniser à l’échelle régionale, voire nationale, les guides d’information sur les antibiotiques propres à chaque hôpital, et les rendre consultables en format numérique pour que les médecins hospitaliers, les médecins de ville, les pharmaciens et les vétérinaires aient accès aux mêmes re- commandations. →→ Généraliser la vente des antibiotiques à l’unité afin de ne délivrer que la quantité exacte et néces- saire pour éviter la prolongation inutile du traitement, voire l’automédication future du patient ou de son entourage. →→ Promouvoir la vaccination dans la lignée de la politique actuelle, afin de réduire les risques. Je suis un professionnel en santé humaine ou animale : →→ Remettre à chaque patient ou propriétaire d’animaux ayant reçu une ordonnance pour des an- tibiotiques une fiche informative sur les antibiotiques, leur bon usage et les risques de l’antibio- résistance, lors de la visite, au cabinet médical, à la pharmacie, ou dans l‘établissement de soins vétérinaires. →→ Utiliser des Tests Rapides d‘Orientation Diagnostique (TROD) lors des consultations afin de con- naitre précisément l’origine (bactérienne ou virale) des infections. →→ Ne prescrire des antibiotiques que lorsque cela est nécessaire, conformément aux recommanda- tions en vigueur, et limiter les durées de prescription. →→ Pratiquer la vaccination de mes patients. 15
L’ANTIBIORÉSISTANCE EN ACTION : MODE D’EMPLOI Je suis un citoyen : →→ Faire confiance à mon médecin pour me prescrire les thérapies dont j’ai besoin et ne pas me pres- crire d’antibiotiques lorsqu‘il ne le juge pas nécessaire. →→ Ne pas hésiter à interroger mon médecin ou mon vétérinaire sur les conséquences des antibiotiques. →→ Demander à me faire vacciner et faire vacciner mes animaux. Les tests d’orientation diagnostique, outils essentiels de la lutte contre l’antibiorésistance Les Tests Rapides d’Orientation Diagnostique (TROD), permettent d‘établir un premier diagnostic en in- diquant par exemple si un patient souffre d’une infection bactérienne ou plutôt d’une infection virale. Par exemple, 90% des pharyngites (angines) sont d’origine virale et ne nécessitent donc pas de traitement antibiotique35. Un test simple et rapide est disponible et peut être pratiqué par les médecins, et même par les pharmaciens36. Il est remboursé par l’Assurance maladie. De nombreux autres tests sont disponibles sur le marché. Malheureusement, ils restent à ce jour encore assez peu utilisés par les médecins, alors qu’ils sont un moyen efficace de lutter contre les prescriptions inutiles d’antibiotiques, et donc contre l’antibiorésistance. 2. Prévenir la transmission croisée La transmission dite « croisée » est la transmission de bactéries résistantes (ou d’autres micro-organismes) de patient à patient, d’animal à animal, d’humains et animaux à environnement et d’environnement à humains et animaux. La transmission croisée peut se produire par contact direct (notamment par les mains) ou par la toux, ou indirectement via l’eau et les aliments contenant des bactéries excrétées par les humains et les animaux. Les règles d’hygiène doivent être prises très au sérieux par tous, bien sûr par les personnels de santé, qu’ils soient médecins, infirmiers, aides-soignants, kinésithérapeutes, ou professionnels de santé animale, exerçant en établissement de santé ou en libéral. Ce que je peux faire : Je suis un représentant des pouvoirs publics, un parlementaire ou un élu local : →→ Accentuer les campagnes de sensibilisation au respect des règles élémentaires d’hygiène, notam- ment l’hygiène des mains, dans la population générale, les écoles, les autres collectivités, et bien sûr chez les personnels de santé et de soin à la personne. →→ M’assurer que chaque école de ma commune / département / région, met à la disposition des élèves des toilettes propres, équipées d’un matériel adéquat pour se laver les mains (lavabos, savon, essuie-mains à usage unique) et d’une affiche expliquant pourquoi, quand et comment se laver les mains. →→ Renforcer la formation des futurs personnels de santé sur les mesures d’hygiène, en ciblant des actions sur les risques de transmission de bactéries multirésistantes. →→ Inclure un module de formation sur l’hygiène des mains lors du service sanitaire des étudiants en santé. →→ Encourager la recherche scientifique sur l’identification des facteurs de risques de la transmission croisée, notamment de la transmission croisée intrafamiliale. 16
Guide de mise en application de la politique française de lutte contre l’antibiorésistance – Novembre 2018 Je suis un professionnel en santé humaine ou animale : →→ Toujours appliquer les protocoles de prévention et de lutte contre les infections. →→ Indiquer aux patients les mesures de prévention des infections, d’hygiène et de bon usage des antibiotiques. →→ Suivre les recommandations de la Société d’Hygiène Hospitalière (SF2H) : porter une tenue à manches courtes, avoir les ongles courts et ne porter aucun bijou aux mains et aux poignets sur mon lieu de travail. →→ Me désinfecter les mains avec des solutions hydroalcooliques : 1/ Avant de toucher un patient ; 2/ Avant un geste aseptique ; 3/ Après un risque d’exposition à un liquide biologique ; 4/ Après avoir touché un patient ; 5/ Après avoir touché l’environnement d’un patient. Je suis un citoyen : →→ Protéger mon environnement en évitant de contaminer les autres lorsque je suis malade. →→ Me désinfecter les mains fréquemment, si possible avec une solution hydroalcoolique, après cha- que passage aux toilettes, après avoir éternué ou toussé, ou après avoir été en contact avec un animal, afin de ne pas transmettre de bactéries résistantes. →→ Éviter les contacts avec les personnes vulnérables lorsque je suis susceptible d’avoir une infection. 3. Encourager la recherche Une « course folle à l’armement entre l’Homme et les bactéries ». Dès qu’un nouvel antibiotique est utilisé, les bac- téries s‘adaptent, de nouvelles résistances apparaissent. Or beaucoup de progrès restent à faire dans le domaine de la compréhension de l’antibiorésistance, de sa transmission et de son impact sur l’ensemble de l’environnement, mais aussi dans la recherche de nouveaux antibiotiques. Enfin, la mesure des multiples impacts de l’antibiorésistance nécessite des méthodes d’évaluation plus efficaces. Ce que je peux faire : Je suis un représentant des pouvoirs publics, un parlementaire ou un élu local : →→ Proposer un ensemble d’indicateurs permettant de mesurer l‘évolution dans le temps de l’an- tibiorésistance ainsi que son coût et ses conséquences sanitaires, dans les différents secteurs (humain, animal et environnemental). →→ Participer au financement de la recherche scientifique et sociologique sur l’antibiorésistance en général, et en particulier pour comprendre sa transmission entre les divers compartiments de notre biotope. →→ Développer des moyens pour se servir de l’intelligence artificielle (IA) afin, entre autres, d’aider à la prescription. →→ Créer des dispositifs incitatifs et un accompagnement technique encourageant les laboratoires pharmaceutiques, mais aussi les start-ups, à développer de nouveaux antibiotiques, des alternati- ves aux antibiotiques, et de nouveaux tests de diagnostic rapide des infections. →→ Faciliter la mise sur le marché et l’accès aux produits innovants dans le domaine des infections bactériennes. Je suis un professionnel en santé humaine ou animale : →→ S’assurer de déclarer aux autorités compétentes les événements indésirables liés aux bactéries multirésistantes. 17
L’ANTIBIORÉSISTANCE EN ACTION : MODE D’EMPLOI 4. Empêcher les risques de contamination de l’environnement L’impact de l’Homme sur son environnement n’est plus à démontrer. Les bactéries résistantes, leurs gènes de résis- tance ainsi que les antibiotiques eux-mêmes, sont continuellement relâchés dans les milieux naturels à partir des installations humaines et des élevages et constituent de véritables polluants biologiques. Se propageant dans les eaux et les sols, puis entrant en contact avec d’autres bactéries, de la flore et de la faune, les échanges participent au développement de l’antibiorésistance dans toutes les strates du biotope. Or, nous sommes encore aujourd’hui inca- pables de bien appréhender toutes les conséquences d’un tel phénomène, mais nous savons déjà que les bactéries résistantes rejetées dans l’environnement peuvent, en retour, nous contaminer. Ce que je peux faire : Je suis un représentant des pouvoirs publics, un parlementaire ou un élu local : →→ Renforcer les exigences en matière de rejet d’assainissement et de traitement des eaux usées afin de diminuer la pollution à la mortalité qui y est associée rejets de bactéries résistances et d‘antibiotiques dans l’environnement. →→ Classer les bactéries multi-résistantes et leurs gènes de résistance comme des polluants dange- reux pour l’environnement et la santé humaine, comme cela se fait pour certains métaux lourds (mercure, plomb…) ou d‘autres substances chimiques toxiques. →→ Utiliser de manière raisonnée les désinfectants et les biocides au sein des établissements et struc- tures dont j’ai la charge afin d’éviter leur propagation dans l’environnement. Je suis un professionnel en santé humaine ou animale : →→ En élevage, ne prescrire des antibiotiques qu’en cas de nécessité et encourager la vaccination. →→ Utiliser de manière raisonnée les désinfectants et les biocides sur mon lieu de travail afin d’éviter la propagation des bactéries dans l’environnement. →→ Me préoccuper des conditions de rejets des effluents des établissement de soins dans lesquels je travaille et des élevages dans lesquels j‘interviens. Je suis un citoyen : →→ Rendre aux pharmacies tous les antibiotiques non utilisés afin d’éviter une potentielle automédi- cation future ou de jeter aux ordures les antibiotiques. →→ Utiliser de manière raisonnée les désinfectants et les biocides à la maison afin d’éviter leur propa- gation dans l’environnement. →→ Éviter les rejets humains directement dans la nature, en dehors des systèmes d’assainissements. 18
Guide de mise en application de la politique française de lutte contre l’antibiorésistance – Novembre 2018 ANNEXE 1 Comparée à d’autres sujets comme celui de la sécurité routière, l’attention politique portée à l’antibiorésistance est inversement proportionnelle à la mortalité qui y est associée. Questions sur l’antibiorésistance à l’Assemblée nationale sous la XVème législature : 337 Au Sénat (depuis juin 2017) : 0 Questions sur la sécurité routière à l’Assemblée nationale sous la XVème législature : 10738 Au Sénat (depuis juin 2017) : 3139 Nombre de morts sur les routes : 3.693 personnes en 201740 Nombre de morts liés à l’antibiorésistance : plus de 12.500 par an41 19
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Guide de mise en application de la politique française de lutte contre l’antibiorésistance – Novembre 2018 CONTRIBUTIONS L’association Alliance Contre le développement des Bactéries Multi-Résistantes (ACdeBMR / WAAAR), présidée par le Docteur Jean Carlet, regroupe plus de 700 membres présents dans une cinquantaine de pays différents. Créée en 2011, elle a pour objet de promouvoir la lutte contre l’antibiorésistance, en France et dans le monde. L’association pilote ce projet de Mode d’emploi depuis son lancement en janvier 2018. Membres du groupe de travail • Dr Jean Carlet, Réanimateur, Président de la task force ministérielle de 2015 sur la préservation des antibiotiques, Président de l’association AC2BMR • Pr Vincent Jarlier, Médecin microbiologiste, Professeur à la Faculté de Médecine Pierre et Marie Curie (Sorbonne université), Délégué à la prévention des infections nosocomiales à la direction de l’Assistance publique – hôpi- taux de Paris, Vice-président de l’association AC2BMR • Dr Joël Leroy, Praticien hospitalier infectiologue au CHU de Besançon et au CPias Bourgogne-Franche-Comté, Secrétaire de l’association AC2BMR • Jean-Pierre Hermet, Trésorier de l’association AC2BMR • Rodolphe Halama, Délégué-général de l’association Le Lien • Marion Vittecoq, Chargée de recherche en écologie de la santé, à l’Institut de recherche de la Tour du Valat • Dr Philippe Lesprit, Médecin à l’hôpital Foch de Suresnes • Pr Xavier Bertrand, Professeur de pharmacologie à l’Université de Besançon, hygiéniste au CHU de Besançon • Dr Philippe Carenco, Hygiéniste au CH de Hyères • Jean-François Rousselot, Vétérinaire et Président de l‘Association française des vétérinaires pour animaux de compagnie (Afvac) Membres du comité consultatif Constitué d‘experts de la santé et de l‘environnement, le comité consultatif a contribué à la relecture du document. • Professeur Jean Paul Stahl, Professeur de Maladies Infectieuses et Tropicales, membre du conseil d’administration de la Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française • Jean-Yves Madec, Directeur Antibiorésistance à l’Agence Nationale de Sécurité sanitaire de l’alimentation (ANSES) • Gilles Bœuf, Biologiste et ancien président du Muséum national d’Histoire Naturelle • Docteur Pierre Parneix, Président de la Société Française d’Hygiène Hospitalière • Gérard Lina, Président de la Société Française de Microbiologie • Jacques Guérin, Président du bureau de l’Ordre des vétérinaires • Eric Plateau, Président de l’Académie vétérinaire de France • Serge Morand, chercheur en écologie de la Santé • Pierre Tattevin, Président de la Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française • Pr Françoise Ballereau, Professeur de Pharmacie clinique et de santé publique à l’Université de Nantes Ce document a été développé par le groupe de travail, avec l’appui du cabinet RPP France, et le soutien institutionnel de BD (Becton-Dickinson), qui a apporté sa relecture. 21
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Guide de mise en application de la politique française de lutte contre l’antibiorésistance – Novembre 2018 RÉFÉRENCES 1 Rapport de l’Assurance maladie, l’ANSES, l’ANSM et Santé Publique France intitulé « Consommation d’antibiotiques et résistance aux antibiotiques en France : soyons concernés, soyons responsables ! », novembre 2017 2 OCDE/UE (2016), Health at a Glance: Europe 2016: State of Health in the EU Cycle, Éditions OCDE, Paris, http://dx.doi.org/10.1787/9789264265592-en 3 Rapport de l’Assurance maladie, l’ANSES, l’ANSM et Santé Publique France intitulé « Consommation d’antibiotiques et résistance aux antibiotiques en France : soyons concernés, soyons responsables ! », novembre 2017 4 Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des Produits de santé (ANSM), janvier 2017, L’évolution des consommations d’antibiotiques en France entre 2000 et 2015, disponible à cette adresse : http://ansm.sante.fr/S-informer/Points-d-information-Points-d-information/Evolution-des-consommations-d-antibiotiques-en-France-entre-2000-et-2015-Point-d-Information 5 Santé publique France, Étude Burden BMR, rapport - Juin 2015, Morbidité et mortalité des infections à bactéries multi-résistantes aux antibiotiques en France en 2012. Saint-Maurice : Santé publique France - Institut de veille sanitaire ; 2015. 21 p. Accessible à l’URL : http://invs.santepubliquefrance.fr/Publications-et-outils/Rapports-et-syntheses/Maladies-infectieuses/2015/Morbidite-et-mortalite-des-infections-a-bacteries-multi-resistantes-aux-anti- biotiques-en-France-en-2012 6 Organisation Mondiale de la Santé (OMS), 5 février 2018, Aide-mémoire sur la résistance aux antibiotiques, dernière consultation le 14 mai 2018, disponible à cette adresse : http://www.who.int/mediacentre/factsheets/antibiotic-resistance/fr/ 7 OCDE/UE (2014), Health at a Glance: Europe 2014, Éditions OCDE, Paris, http://dx.doi.org/10.1787/health_glance_eur-2014-en 8 Ministère de la Transition écologique et solidaire, février 2017, fiche Théma « Antibiorésistance et environnement », dernière consultation le 14 mai 2018, accessible via ce lien : https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/sites/default/files/Th%C3%A9ma%20-%20Antibior%C3%A9sistance%20et%20environnement.pdf 9 Santé publique France, Étude Burden BMR, rapport - Juin 2015, Morbidité et mortalité des infections à bactéries multi-résistantes aux antibiotiques en France en 2012. Saint-Maurice : San- té publique France - Institut de veille sanitaire ; 2015. 21 p. Accessible à l’URL : http://invs.santepubliquefrance.fr/Publications-et-outils/Rapports-et-syntheses/Maladies-infectieuses/2015/ Morbidite-et-mortalite-des-infections-a-bacteries-multi-resistantes-aux-antibiotiques-en-France-en-2012 10 Centres for Diseases Control and Prevention, 2013, Antibiotic Resistance Threats in the United States, page 11, disponible à cette adresse : https://www.cdc.gov/drugresistance/threat-report-2013/pdf/ar-threats-2013-508.pdf#page=5 11 Rapport du Dr Jean Carlet et de Pierre Le Coz, juin 2015, Tous ensemble, sauvons les antibiotiques, page 12, disponible à cette adresse : http://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/rapport_antibiotiques.pdf 12 Rapport du Dr Jean Carlet et de Pierre Le Coz, juin 2015, Tous ensemble, sauvons les antibiotiques, page 12, disponible à cette adresse : http://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/rapport_antibiotiques.pdf 13 Rapport du Dr Jean Carlet et de Pierre Le Coz, juin 2015, Tous ensemble, sauvons les antibiotiques, page 12, disponible à cette adresse : http://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/rapport_antibiotiques.pdf 14 Rapport du Dr Jean Carlet et de Pierre Le Coz, juin 2015, Tous ensemble, sauvons les antibiotiques, page 12, disponible à cette adresse : http://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/rapport_antibiotiques.pdf 15 Organisation Mondiale de la Santé (OMS), 5 février 2018, Aide-mémoire sur la résistance aux antibiotiques, dernière consultation le 14 mai 2018, disponible à cette adresse : http://www.who.int/mediacentre/factsheets/antibiotic-resistance/fr/ 16 Yazdan Yazdanpanah, INSERME-IAME, novembre 2016, Le coût de la maîtrise de la résistance dans les établissements de santé, dernière consultation le 14 mai 2018, présentation disponib- le ici : http://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/cout_resistance_etablissements_de_sante.pdf 17 Thibault Stalder, Thèse de doctorat, 2012, Implication des effluents d‘activités hospitalières et de la filière carnée sur la dissémination de l’antibiorésistance : dynamique des intégrons de l’émission au rejet, disponible ici : http://www.theses.fr/2012LIMO4031 18 Marion Vittecoq, Journal of Applied Ecology 2016, 53, 519–529, Antimicrobial resistance in wildlife 19 Site Pilote de Bellecombe, octobre 2016, Synthèse des résultats du « Rapport Sipibel – Effluents hospitaliers et stations d’épurations urbaines 2011 - 2015 ». Disponible ici : http://www.graie.org/Sipibel/publications/sipibel-synthese-effluentshospitaliersmedicaments-oct16.pdf 20 Site Pilote de Bellecombe, octobre 2016, Synthèse des résultats du « Rapport Sipibel – Effluents hospitaliers et stations d’épurations urbaines 2011 - 2015 ». Disponible ici : http://www.graie.org/Sipibel/publications/sipibel-synthese-effluentshospitaliersmedicaments-oct16.pdf 21 Organisation Mondiale de la Santé (OMS), septembre 2017, L‘approche multisectorielle de l‘OMS « Un monde, une santé », dernière consultation le 9 mai 2018, disponible à cette adresse : http://www.who.int/features/qa/one-health/fr/ 22 Organisation Mondiale de la Santé (OMS), 2016, Plan d’action mondial pour combattre la Résistance aux Antimicrobiens, dernière consultation le 15 mai 2018, disponible à cette adresse : http://apps.who.int/iris/bitstream/handle/10665/249548/9789242509762-fre.pdf;jsessionid=0621CEC5A57AD135A25613B2C17B2F35?sequence=1 23 Organisation des Nations Unies (ONU), 21 juin 2016, High-level Meeting on Antimicrobian Resistance, agenda disponible ici : https://www.un.org/pga/71/event-latest/high-level-meeting-on-antimicrobial-resistance/ [dernière consultation le 07 novembre 2018] 24 Commission européenne, 15 novembre 2011, Action Plan against the rising threats from Antimicrobian Resistance, disponible ici : http://ec.europa.eu/health/amr/sites/amr/files/communication_amr_2011_748_en.pdf 25 Commission européenne, 29 juin 2017, A European Action Plan against Antimicrobian Resistance, disponible à cette adresse : https://ec.europa.eu/health/amr/sites/amr/files/amr_action_plan_2017_en.pdf 26 WebMD, 27 mars 2015, Exclusive: Obama on Antibiotic Resistance, dernière consultation le 9 mai 2017, disponible à cette adresse : https://blogs.webmd.com/breaking-news/2015/03/exclusive-obama-on-antibiotic-resistance.html 27 BBC News, 2 juillet 2014, Antibiotic resistance: Cameron warns of medical ‘dark age’, dernière consultation le 9 mai 2018, article disponible ici : http://www.bbc.com/news/health-28098838 28 Dr Vincent Jarlier, Dr Sandra Fournier, AMR Control 2018, Containing cross-transmission of multi-resistant bacteria: a priority for controlling resistance in healthcare centres, disponible ici : http://resistancecontrol.info/wp-content/uploads/2018/05/42-48.pdf 29 Organisation Mondiale de la Santé (OMS), janvier 2011, Bulletin de l’OMS : Les antibiotiques sont-ils encore automatiques en France ?, volume 89, dernière consultation le 9 mai 2018, dis- ponible à cette adresse : http://www.who.int/bulletin/volumes/89/1/11-030111/fr/ 30 Rapport de l’Assurance maladie, l’ANSES, l’ANSM et Santé Publique France intitulé « Consommation d’antibiotiques et résistance aux antibiotiques en France : soyons concernés, soyons responsables ! », novembre 2017 31 Ministère de l’Alimentation et de l’Agriculture, 6 octobre 2017, communiqué de presse, Plan ÉcoAntibio : baisse de 37% de l’exposition des animaux aux antibiotiques, disponible ici : http://agriculture.gouv.fr/plan-ecoantibio-baisse-de-37-de-lexposition-des-animaux-aux-antibiotiques [dernière consultation le 07 novembre 2018] 32 Ministère des Affaires sociales et de la Santé, 17 novembre 2016, Communiqué de presse, Maitrise de l’antibiorésistance : lancement d’un programme interministériel, disponible ici : http://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/16_11_17_-_cp_antibioresistance.pdf [dernière consultation le 07 novembre 2018] 33 Rapport du Dr Jean Carlet et de Pierre Le Coz, juin 2015, Tous ensemble, sauvons les antibiotiques, disponible à cette adresse : http://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/rapport_antibiotiques.pdf 34 Ministère des Solidarités et de la Santé, 20 décembre 2017, Stratégie Nationale de Santé 2018-2022, disponible ici : http://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/dossier_sns_2017_vdef.pdf 35 France Info, 17 novembre 2016, Des médecins veulent généraliser les tests de détection rapide pour lutter contre l‘abus d‘antibiotiques, citation du Dr Thierry Nas, bactériologiste à l’hôpital Bicêtre, article disponible ici : https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/des-tests-rapides-pour-lutter-contre-les-bacteries-resistantes_1925515.html [dernière consultation le 07 novembre 2018] 36 Ordre national des pharmaciens, 19 juin 2017, Le dépistage, dernière consultation le 18 mai 2018, disponible à cette adresse : http://www.ordre.pharmacien.fr/Le-pharmacien/Champs-d-activites/Le-depistage 37 http://www2.assemblee-nationale.fr/recherche/resultats_questions [dernière consultation le 07 novembre 2018] 38 http://www2.assemblee-nationale.fr/recherche/resultats_questions [dernière consultation le 07 novembre 2018] 39 http://www.senat.fr/basile/rechercheQuestion.do?idRecherche=3e41b3a0%3A1635d23fc11%3A5636&unk=s%E9curit%E9+routi%E8re&date=dateJODepot&dp=1+an&radio=deau&de=12% 2F06%2F2017&au=17%2F05%2F2018&appr=text&idMinistereActif=&idMinistereInactif=&idSenateurActif=&idSenateurInactif=&idNature=&themeCrible=&action=OK&rch=qa 40 Observatoire National Interministériel de la Sécurité Routière, 23 avril 2018, Bilan provisoire de l’année 2017, dernière consultation le 9 mai 2018, disponible ici : http://www.securite-routiere.gouv.fr/la-securite-routiere/l-observatoire-national-interministeriel-de-la-securite-routiere 41 Santé publique France, Étude Burden BMR, rapport - Juin 2015, Morbidité et mortalité des infections à bactéries multi-résistantes aux antibiotiques en France en 2012. Saint-Maurice : San- té publique France - Institut de veille sanitaire ; 2015. 21 p. Accessible à l’URL : http://invs.santepubliquefrance.fr/Publications-et-outils/Rapports-et-syntheses/Maladies-infectieuses/2015/ Morbidite-et-mortalite-des-infections-a-bacteries-multi-resistantes-aux-antibiotiques-en-France-en-2012 23
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