TOPONYMIE DU PAYS D'OC - RAPPEL HISTORIQUE
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TOPONYMIE DU PAYS D'OC RAPPEL HISTORIQUE La Préhistoire ou histoire des hommes qui ne connaissaient pas l'écriture a commencé à partir du moment où les premiers hommes ont utilisé des outils. Les progrès les plus importants ont été réalisés durant la période paléolithique (pierre taillée), 500 000 ans avant notre ère, puis surtout durant le néolithique qui a commencé environ 5000 ans avant J.C. Au néolithique (pierre polie) sont apparues l'agriculture, la fabrication de poteries et la fonte des métaux. Pendant 4000 ans, des vagues successives d'envahisseurs se mêlent à la population néolithique composée de méditerranéens et d'alpins, qualifiés de pré-indo-européens. Les nouveaux arrivants sont essentiellement des Celtes (indo-européens) mais aussi des Ibères (Sud-Ouest aquitain) et des Ligures (Sud-Est provençal). REPERES - 2 300 : civilisation mégalithique (dolmens, menhirs, cromlech). - 2 000 : groupes à poteries campaniformes (couloir rhodanien, côte méditerranéenne, façade atlantique). - 1 800 /- 1 200 : âge du bronze. Les grottes demeurent des lieux d'habitation et de sépulture. - 1 200 /- 700 : bronze final. Les premiers Celtes, venus d'Europe Centrale, occupent en grande partie le pays d'Oc (champs d'urnes, tumuli, oppida). - 700 /- 500 : orée de l'Age du Fer (période de Hallstatt). Première vague celtique. - 600 : colonies grecques sur la côte méditerranéenne (Fondation de Marseille). Ligures en Provence et ibères en Aquitaine. IVème /Ier siècle av. J.C. : âge du Fer (période le la Tène), deuxième vague celtique : les Volsques prennent possession du Languedoc (Tectosages à Toulouse et Arécomiques à Nîmes). Ces derniers précèdent d'une centaine d'années l'arrivée des Romains en Languedoc. - 122 : les Romains occupent la Provence. - 120 : conquête du Languedoc. - 56 : conquête de l'Aquitaine par les Romains. - 52 : Alésia. Cadurques, Gabales et Nitiobriges se joignant aux Arvernes de Vercingétorix sont battus par César. Uxellodunum, oppidum des Cadurques est l'un des derniers foyers de résistance gauloise. Fin du IIIème siècle : la Gaule romaine est découpée en deux parties (diocèses). Le diocèse méridional comprenait cinq provinces. Début du Vème siècle : chute de l'Empire romain d'Occident. Royaume wisigoth de Toulouse (418 - 507). Vers 600 : Les Vascons (N-O de l'Espagne) atteignent la Garonne. A partir de cette date les pays d'outre- Garonne seront appelés Vasconia (ce qui donnera Gasconha). VIIème - VIIIème siècle : l'ancienne Gaule se divise linguistiquement en deux domaines (gallo-roman méridional et gallo-roman septentrional) préfigurant l'oc et l'oïl. Après Vouillé (507), l'administration franque n'exerce réellement son pouvoir qu'au Nord de la Loire ; au Sud c'est l'occupation militaire. 806 : Charlemagne prévoit le partage de son empire en fonction de la spécificité des populations, du Nord au Sud. 843 : l'Empire sera partagé d'Ouest en Est (Francie occidentale - Lotharingie - Francie orientale). Xème / XIème siècle : Boèce et La Chanson de la Sainte Foi, premiers textes occitans connus. Les toponymes du Pays d'Oc porteront la marque linguistique des différentes populations qui se sont succédées sur son territoire, du néolithique à nos jours. A. PRE-INDO-EUROPEEN. 1. Ouralo-altaïque ou alpin.
Ex : Racine ALP (variantes AUP / ARP) = "Haute montagne / Pâturage de haute montagne". Racine PIC / PIT = "Montagne pointue". Racine SARR / SERR = "Montagne allongée". Racine CUC / TUC / TRUC / SUC = "Mont arrondi". 2. Méditerranéen. Ex : Racine KAL / KAR = "Pierre / Roche". Racine QUER / QUIER (Variantes : CHER / CHIER) Racine CLAP = "Tas de cailloux". Racine CALM = "Hauteur plate". Racine CANT = "La pierre". Garonne : Racine GAR = Pierre + ONA = Cours d'eau : "Rivière caillouteuse". NOTE : Des racines pré-indo-européennes signifiant "eau", "cours d'eau" ou bien des qualités de l'eau courante : claire, boueuse, noire, torrentielle, tranquille, sablonneuse, caillouteuse... ont désigné bien des rivières de nos régions. Tarn : racine tar + suffixe -no ; Cerou (affluent de l'Aveyron) : Serone (966) est un dérivé de la racine SER (cf. La Sère - T & G), La Cère (Cantal), Le Cernon (Aveyron)... Racine RODD à l'origine de Rhône (Ròse en Oc), de Rosé (prononcé en Oc Ròse, affluent de l'Agout). Le suffixe -ONA = "cours d'eau" que l'on trouve dans Garonne, se retrouve dans la Saudronne (affluent du Tarn), dans la Dronne (Dordogne) et la Drôme. Autres racines pour désigner l'eau : SOR / AS / DUR - DOUR / AR. Ex : L'Arn et l'Arnette (Tarn), le Dourdou (Tarn et Aveyron), la Dordogne, la Durenque, le Sor (affluent de l'Agout), la Sorgue (Aveyron, Vaucluse), l'Assou (Tarn et Aveyron, Sud de l'Italie). B. LIGURE, IBERE. 1. Ligure. Toponymes localisés dans le S-E Provençal : suffixes -OSC / -OSQUE / -ASQUE. Ex : Manosque, Artignosc, Vénasque... 2. Ibère. Toponymes localisés dans le S-O Aquitain. "ILLI-BERRI" = "Ville Nouvelle" est à l'origine des noms primitifs d'Auch et d'Elne (P-O). Sont aussi d'origine ibère les villes de Collioure (Caucoliberi), Lombez (Lucumberri), Martres Tolosane (Calagorri - cf Calahorra en Espagne), Oloron (Iluro), Lerida (Catalogne : Llerda), Elche (Pais Valencian : Ilicita). C. INDO-EUROPEEN. 1. Grecs. Marseille (Massalia, colonie phocéenne), Agde, Leucate, Nice, Antibes... Ces toponymes sont situés sur le littoral méditerranéen. 2. Celtes, Gaulois. Fond important avec une plus forte concentration dans le Massif Central. a) Noms descriptifs.
Ambialet (gaulois et latin : ambi = autour de ). Ardenne (gaulois : ardu = haut), Bar (gaulois : barro = sommet), Dourgne (gaulois : durno = fortin), Sidobre (seto = mont allongé - briga = forteresse), Cambon (gaulois : cambo = courbe, méandre). Cambors (gaulois : cambo-rito = le gué du méandre / Tarn). Mareux (Rabastens), Marés (gaulois mar = grand), Penne (gaulois = tête, hauteur). Le suffixe -oialo (gaulois = espace découvert, clairière) a donné Lanuejouls, Bessuejouls, Bozouls (Aveyron), Marvejols (Lozère), Tréjouls (T & G), Saluèges (Ambialet, Tarn). La racine magos (champ, marché) se retrouve dans Bram (Aude) : Eburomagus = le marché du sanglier. Cranton (près de Villefranche de Rouergue) : Carantomagus = le marché de Carantius), Condatemagus (ancien nom de Millau) = le marché du confluent. De même Condom (Condomagus = marché du confluent), Riom (Ricomagus = marché de Rigo), Sostomagus (ancien nom de Castelnaudary), Le Vigan (Vindomagus). La racine dunos (forteresse) se retrouve dans Laudun (Gard), Lauzun (L & G), Balazuc (Ardèche / Baladunum : la forteresse du genêt), Verdun (Virodunum : la superforteresse), Dun, Saverdun (Ariège), Monlezun (Lot, Gers), Dunes (T & G), Salardu (Val d'Aran, "la forteresse de la truite"). La racine nanto (vallée) se retrouve dans Nant (Aveyron), Nantua (Jura)... La racine uxo, uxello (hauteur) se retrouve dans Ussel (Corrèze, Lot, Cantal), Issel (Aude), Chalabre (Aude / Oc. Eissalabra, Gaulois Uxello Briga "forteresse de la hauteur"), Le Puy d'Issolu (peut-être l'Uxellodunum des Cadurques), Issoudun (Indre). La racine vobero (ruisseau caché, ravin) se retrouve dans Vabre, Vaur, Vaour, Lavaur. La racine briva (le pont) se retrouve dans Brive (Corrèze), Brives-Charensac, Brioude (Hte L.)... La racine briga (hauteur, forteresse) se retrouve dans Briançon (gaul. Brigantio), Sidobre (Setobriga = mont allongé), Chalabre (Uxellobriga)... La racine rito (gué) se retrouve dans Cambors (Tarn / Camborito "le gué du méandre"), Niort (Novioritum : "le nouveau gué"). Augustoritum (le gué d'Auguste) est l'ancien nom de Limoges. La racine sego (liée à la métallurgie, aux mines de fer, d'où l'idée de force, puissance) est à l'origine de Segodunum (nom gaulois de Rodez), Segorbe, Segovie (Espagne). b) Cours d'eau. Dubron (ruisseau) : Cantesoubre (ruisseau clair), Candoubre (affluent de la Vère), Bernasoubre (ruisseau de l'aulne), Candour, Candou (affluent du Viaur, du Tarn, du Cérou), Berlou (gaul. berula : cresson), Vèbre (bebros : castor, ou berb : bouillir), Aveyron (Avarionis - 783, d'une racine celtique signifiant eau, cf la Vère). c) Noms de personnes. Ils sont souvent accompagnés du suffixe -acos latinisé en -acum, signifiant "domaine de". Carmaux (de Carmantius), Canteil (de Cantilius), Alaux (de Alaucius), Cransac (de Carantiacum : domaine de Carentius), Genolhac / Ginouillac (de Gennuliacum), Brassac (de Bracciacum : domaine de Braccius). d) Noms communs. Artiga (terre défrichée), blaca (chêne), brolh (bosquet), vaisse (coudrier), nauze (marécage), vors (saule marsaux), bès (bouleau), bousigue, bouigue (friche), casse (chêne), lauze (ardoise), vergne (aulne), barte (broussaille), besal (rigole), bruga (bruyère), bro (bord), couderc (paturâge), clòt, cros (creux), combe, théron, touron (fontaine), volvena (boubène), avenc (gouffre), baume, balme, caune, cave (grotte), barraque, grava (gravier), gòrça (haie), randa, randura (haie), lande, rega (sillon). La plupart de ces mots d'origine gauloise se retrouvent dans l'occitan moderne et ont donné de nombreux toponymes. Ex : La Blaquière (du gaul. blaca "chêne blanc, chênaie clairsemée"), La Vayssière, Breil (gaul. brogilo : bois, taillis, bord de rivière boisé - Oc / bruèlh, bruòlh, brolh), Casse, Cassagne, Cassaigne (du gaul. cassanos : chêne - Oc / casse, casso, cassanh), Dreuille, Drulhe, Druelle (du gaul. deru, dervo, dervullia : chêne, d'où druide), Beteille (du gaul. betula : bouleau), Balaguier (du gaul. balec : genêt, cf Balaguer en Catalogne). 3. Latins.
En raison de la forte romanisation du pays d'oc, les toponymes d'origine latine sont très nombreux. Il s'agit surtout de noms de personnes (indigènes, gaulois, romains et germains) suivis d'un suffixe latin (-anum, -anicum / - one...) ou gallo-romain (-acum). a) Noms en -ac : suffixe -acos (gallo-romain -acus) à compter du IIe s. de notre ère. * Personnes gauloises : Senouillac (Selhonac) domaine de Cellion-Vindrac (Vindraco - 1261). * Personnes romaines : Marcilhac (domaine de Marcellius / Marcilius), Maymac (domaine de Maximius), Donzac (domaine de Domitius), Flaujac (domaine de Flavius : Flaviacum), Gaillac (domaine de Gallius). * Personnes germaniques : Tonnac (Totnac vers 1120) / domaine de Toton, Almairac / domaine de Hartmar, Armagnac / domaine de Hartman, Brugnac (Brunhac 1630) / domaine de Borno. * Noms communs : Coudougnac (de cotoneus : coing / Oc. codonh), Graulhac (Granolac 1260) de ranucula, Cahuzac, Cayzac du lat. cahus : chat huant. * Diminutifs : suffixe -acellus qui évoluera en -azel : Bournazel (de Burnacellus : "petit bournac"). b) Noms en -an, du suffixe latin -anum. Paulhan / Paulhe (Paulianum : domaine de Paulius), Mayran (domaine de Matrius ou Marius), Pompignan (domaine de Pompinius, Cornellian (domaine de Cornelius), Lezignan (domaine de Licinius), Frontignan... Les toponymes en -an sont abondants dans l'ancienne Narbonnaise, du fait d'une romanisation plus ancienne ou plus forte. c) Noms en -anicum. Ce suffixe signifiant "petit domaine" évolue en -argues ou -ergues. Olargues, Loubisargues (Cantal), Energues (Tarn), Valzergues, Lédergues, Sénergues, Daumazergues, Coussergues (Aveyron)... Domaines de Olius, Lupidius, Aenus, Valdius, Laetius, Sennus, Dalmatius, Cottius... Les noms en -iacas donneront Marnhagues, Mélagues... d) Noms en -us (surnoms) et en -ius (noms de familles : gentilices). Grezigne (ferme de Gratinus), Laguépie (domaine de Vippius), Aubin (dom. de Albius), Firmi (Firminum Fundum : dom. de Firminus), Flavin (dom. de Flavius), Florentin (dom. de Florentius), Crespin (dom. de Crespius), Turiès (dom. de Turianus), Ladin (dom. de Latinius), Magrin (dom. de Macrinius). e) Noms en -one évoluant en -on, -ou et -one (suffixe d'appartenance). Espalion (de Ispalius), Carbonne (de Carbo, Hte G.), Fronton (Fronto), Gourdon (Lot), Gourdou (Hérault). f) Noms descriptifs. Arfons (de Orfontibus 1237 : "source cachée"), Coufouleux, Coufoulens (de Confluentes : confluent), Milhars (Miliares 972, de milliaire : borne de route), Castres (Castra 844, Castras 1069: "ville fortifiée"), Carlus / Caylus (Caslucio 1176, de Castellucium : château), Combefa, Montfa (de fanum : temple). NOTE : * Les limites de pays sont indiquées par le mot latin fines (frontière) que l'on retrouve dans His (Hte G.), Hins (Landes), Fignols (Hérault) ou par les toponymes Lafitte / Lahitte / Peyrefitte (bornes) : ainsi Fitou (Aude) est la limite du Narbonnais et du Roussilon. * Les noms des anciens chefs-lieux de cités gauloises ont été abandonnés au profit du nom de la tribu. Ainsi Divona (IIe s, en gaul. "source sacrée") devient au IVe s. Cadurcorum Urbem puis Cadurcis et Caurs en Oc/ forme francisée Cahors. Segodunum deviendra Ruthenorum Urbem... et enfin Rodez. Vesuna a pris le nom des Petrocores (Périgueux). Augustoritum a pris le nom des Lemovices (Limoges)... Mais certaines cités ont conservé
leur nom primitif et leur peuplade n'a pas laissé de toponyme : Aginnum a donné Agen, et la peuplade des Nitiobriges n'a pas laissé de toponyme. Il en est de même pour Toulouse (Tolosa), Nîmes (Nemausus)... 4. Germains. a) Noms de peuples : Alos (Tarn), Alaignes (Aude) portent le nom transformé des Alains. Allemans (Dordogne, L & G), Allemagne portent le nom des Alamans. Gandalou (T & G) ou Wandalorum Castrum désigne les Vandales. Toufailles (T & G) désigne la peuplade des Taîfales, comme Tifauges en Poitou. Les Goths ont laissé beaucoup de traces toponymiques : Goudourvielle (Gironde), Goudourville (T & G), Gourville (Charente), Villegoudou (Tarn), Gaudonville (Gers)... Les Francs semblent avoir laissé leur nom dans Villefrancou (Ariège), Franqueville (Hte G). b) Noms en -ens du suffixe germanique -ingos (appartenance), qui a donné en occitan -ens, -encs, - enx. Guitalens (Tarn, de Witilo), Rabastens (de Hratgast), Escatalens (de Scatalo). De la même origine Tonneins (L & G), Goutrens (Aveyron), Mourenx (Landes), Brugnens, Noulens, Ramouzens, Flammarens (Gers), Arzens... c) Noms germaniques avec des finales romanes. Armagnac, Almayrac, Brugnac, ... A ces noms en -ac il faut ajouter les noms en -ville : Palleville (de Paldin, nom germanique). d) Noms germaniques seuls. Berniquaut (Tarn), Bruniquel (T & G, de Brunihild : nom de femme germanique), Lautrec (de Leotric), Lombers (de Hlodebert). e) Noms communs germaniques ayant donné des toponymes. Esperon : éperon / esquina : échine / fanga : boue / bòsc : bois / renga : rangée / bornhon : ruche / bòrda : cabane, ferme / sala : résidence seigneuriale / escura : écurie / garda : défense / feu : fief. 5. Occitans (formés dès le Xème siècle). L'Occitan a fourni un très grand nombre de toponymes où l'on retrouve tout le fonds originel. a) Formations verbales. Brametourte pour désigner un pays pauvre (brame : une miche de pain). Mirabel ("regarde comme c'est beau"). Belvèze (Oc. Bèlvéser, Bèthvéder, équiv. à Beauvoir). Cantemerle, Gratelauze, Trigobeure, Piquetalen, Brameloup... (en Oc. Bramatorta, Mirabèl, Cantamèrle, Gratalausa, Trigabeure, Picatalent, Bramalop, Cantacocut...) b) Souvenirs historiques. Lusclade (oc. l'usclada : un incendie de forêt), La Cremade (oc. la cremada : incendie), La Janade (oc. la janada : feu de St Jean), Pierrefiche, Peyrefixade (oc. Pèiraficada, sert de borne de pays), Peyrelevade (oc. pèiralevada : pierre levée, dolmen). c) Le relief. La Plana, La Plagne (plaine, plateau), Lo Plan (prononcer pla ou plò), La Sèrra, Sarramejana (la colline du milieu, variantes Sermeja ou Sarmejé), La Mota (la mothe : butte).
Mont d'où Montagut (Montégut), Moncabrièr, Montgalhard, Montreal, Realmont, en Gascogne Montrejau (mont royal), Montredond (montredon, de mont redond : mont arrondi). Podium (latin) donnera Puèg, Puòg, Poi (Gasc.), Puig (Catalan), formes francisées en Le Puech, Le Pech, Le Puy... Puègagut (Pechagut), Puègcalvèl (Puycalvel), Longpuèg (Lompech), Puègpeiros (Pèchpeyroux), Puègmejan (Pechmeja, Puechmeja), Puègmiròl, Puèglaròca (Puylaroque), Poipetit (Gasc.) francisé en Pouypetit... La Val (vallée), Bonaval, Malaval, (var. Maraval), Valsegura, Caudaval, Frejaval, La Vauclusa, Valèrma (Balerme : vallée inculte), La Valeta, La Riba, La Ribièira (la vallée), Autariba (Auterive). Comba, Combeta, Combela, Coma (Gasc.), Combanegra, Combanièira, Combescura, Combacava... Clòt (creux), Las Clòtas (Les Clottes), Lo Cròs (creux), La Cròsa (la Croze). L'Adrech (Ladrech) et Lo Solelhat, Lo Solan (le Souleillan, le Soulan) sont des endroits bien exposés. Au contraire, Jaladiu (Jaladieu) "qui gèle facilement" : mauvaise exposition. d) Nature du sol. La Lau, La Lausa (la lauze : le schiste), Lo Causse, La Volvena, La Bobea (la boulbène, terre argilo- sablonneuse) ainsi que Lo Volven (Le Boulvé)... Arena (sable) a donné L'Arenal (Larénal), L'Arenàs (Larena), Airinièras, Las Arenas... Saula (sable) : Saulàs, Sablàs, Lo Saular (Le Saula), La Saulièra... Grava (gravier) : La Grava, La Gravièra, La Gravassa... Pèira (pierre) : La Peirièira, La Peirèra (carrière de pierre), Peiròla, La Peirosa... Gresa : sol caillouteux. Clap (sol caillouteux) : Lo Clap, Lo Clapàs (nom populaire de Montpellier), Lo Clapièr... Ròc (rocher) : Rocairòl, Rocaria (Roucarié), La Ròca, Ròcabruna, La Roqueta (La Rouquette, La Roquette). Caire (grosse pierre, rocher) : Caire, Cairon (Cayre, Cayrou). e) Couleur du sol. Saurs (jaune brun), Bach (blond), Verdala (verdâtre), Cande (blanc, clair), L'Albenca (Lalbenque, terre blanche), Tèrrauba, Aubatèrra (terre blanche). f) L'eau. Aiga (l'eau - Aygue) : Bèlaiga, Aigabèla, Aigaviva, Aigamòrta, Aigon (Aigou, affluent du Tarn). Lo Buc (la source ou la ruche): Lo Buquet, Bugarèl. La Dotz (la source) : Ladoux, Las Doutz. Font (fontaine) : Fontbona, Bonafont, Fontfreja, Fredafont, Fontbruna, Fontcauda, Fontcobèrta, Fontclausa, Fontòrba, Fontanèla, Setfonts, Fontainos... La Hont (Gascogne). Fos (fontaine, gorge étroite entre deux montagnes) : Bonafos (Bonafous, Bonnefous). Gorg, gorga (Gourg, Gourgue, "gouffre"). Lo Grifon, Grifol : fontaine jaillissante. Isla (île) : L'Isla (Tarn). La Lavanha : mare où l'on lave. La Longanha : cloaque, fossé malpropre. Lo Nauc (abreuvoir) : La Nauquièra, Lo Nauquet. La Nausa, La Sanha, Lo Sanhàs : le marécage. La Posaca : le puisard. Lo Rajòl, la Pissa : source puissante. Riu (ruisseau) : Riu Grand (Rieu Grand), Riu Cròs, Riu Tòrt, Riu Mòrt, Riòls, Lo Rivet... Saut : cascade. Lo Toron , Teron : source aménagée. Valat (fossé) : Lo Valat, Lo Valadàs. Vivièrs, Vivèrs : le vivier (Gasc.)
g) Flore. Aubar, albar (saule blanc) : Aubaret, Aubareda, Aubadera (ensemble de saules)... Avelanièr, aulanièr, averanèr (noisetier) : L'Avelanièr, L'Aulanièr (Laulanier), Aulanièra, L'Avelaneda (Lavelanède). Balaguier (du gaul. balec) : genêt. Baranha (haie) : La Baranha (Les Varagnes). Barta (buisson, terrain couvert de broussailles) : La Barta (La Barthe), Bartàs. Beç (bouleau) : La Beçeda, Beçièra (La Bessede, La Bessière). Bois, boish (buis) : La Boissa (La Bouysse), La Boissièra, Boisson, Boisset, La Boissanada (collectif de buisson). Bòsc (bois) : Lo Bòsc, Lo Bosquet, Bòscgròs, Bòscnegre, Bòscredon (Borredon). Brolh (anc. Oc. bosquet : bois, broussaille) : Bruèlh, Bruòlh (Breil, Bruel, Brel, Briol). Bruc, burc, bruga (bruyère) : La Bruga, Lo Bruguet, Burguet, La Burguièira, Brugairòlas. Calpre, carpe (charme) : Carpinet, Carpenèda, Las Calpretas, Calprenada. Cambe (chanvre, du lat. cannabis) : Canabal, Canabièra. Casse (chêne) : Cassanh, Cassanhas, Cassanheda, Cassanhabèra, Cassanhosa... (Gasc.). Castanhièr (châtaignier) : Castanh, Castanet, Castanheda, Castanhal. Caul (chou) : Caulet, Caulièra. Cep (cep de vigne, ou cèpe) : Cepet, La Cepeda, La Cepièra. Espina (arbre épineux) : L'Espinet, L'Espinassa, L'Espinassièra. Falguièra (fougère) : Falguièras, Falièras, Falgairàs. Fau, fai (hêtre) : Lo Fau, Lo Fai, Faja, La Faja, Faget, Fajòlas, Faiòlas, Haiet, Haget (en Gasc.). Fava (fève, haricot) : Favàs, Favièras, Havas (Gasc. Habas). Fenolh (fenouil) : Fenolhet, Fenolhedas (Fenouillèdes)... Figuièr (figuier) : Figuièras, Figadera, Higuèr (Gasc.). Fraisse (frêne) : Lo Fraisse, Fraissinhas, Fraissinet/eda, Frêche, Rêche (corresp. au Gasc. Fraishe, Fraisho, Hraishe). Garena (anc. Oc. bois, broussaille) : La Garena. Garrabièr (églantier) : Garrabet. Garric (chêne) : Lo Garric, Garrigas, Garrigon (Garrigou). Ginebre (genevrier) : Genibret, Genebrièras, Genibreda, Gimbreda. Ginèst (genêt) : Ginèsta, Ginestet, Ginestos, Ginestièra. Grefol, grifol (houx) : L'Agrifol, Grifolet, Grifolièra. Heuguèra (fougère) : Lo Heugar (Le Houga, de heuze en Gasc.). Jonc (jonc) : Jonquièras. Laurièr, laurèr : Laur (en anc. Oc.), Laurièra. Lin (lin) : Linièras, Linàs, Linhairòlas. Mespola, nespola, mèspla (nèfle) : Mespolièr, Nespolièr, Nespolos, Mesplèr (Gasc.). Noguièr, noguèr (noyer) : Noguièras, Nogaret, Nogareda, Nogarolet, Nogaro. Olm (orme) : Olmet, Olmièras, Ormet, Ormièras, L'Olmeda, Lo Païs d'Olmes, L'O(l)m ; le Gasc. Oma (Oume), Ome a donné L'Homme, Homps. Pera (poire) : Perièr, Peret. Pervenca (pervenche) : Prevenquièras. Pibol, biule (peuplier) : Lo Pibol, La Piboleta, Biule (Bioule), La Biulada. Pin (pin) : Lo Pin (Le Py), Pinet, Pineda, Del Pin (Delpy). Pomier, pomèr (pommier) : Pomaret, Pomareda. Prat (pré) : La Prada, La Pradassa, Pradèlas, Pradet, Prat Grand. Pruna, prua (prune) : Prunet, Prunièras, Prunas. Roire (chêne rouvre) : La Rovièra, Roairos (La Bastide Rouairoux). Romec (ronce) : Romegos (Roumegoux), Romiguièras. Ròsa (rose) : Rosièras, Rosièrs (Rouziès).
Sales, salessa, sauze, sauce, sauç (saule) : Sauzet, La Sauzièra, La Sauceda. Selva (forêt) : La Selva, Granselva, La Seuva (Gasc.), Masseuva (Masseube). Tilh, telh (tilleul) : Lo Telh (Le Teil), Telhet, Telheda, Deltelh, Deltilh, Telhòls, Telhòlas, Tilhòlas. Toja (ajonc épineux) : Tojet, Tojosa. Tremol (tremble) : Tremolet, Tremoleda, Tremolièra. Vaisse (coudrier) : La Vaissièra (La Vayssière), La Vaisseda, Vaisset. Vòrs, la belissa, bedissa : saule marsault. h) Faune. Auriòl, auriòu (loriot) : Puègauriòl, Montauriòl. Cabra, craba (chèvre) : Cabrièras, Valcabrèra, Cabrerissa. Cèrvi (cerf) : Cervièrs (Serviès), Cup Serviès. Colòbra (couleuvre) : Colobrièras, Colobret. Colomb (pigeon) : Colombièrs, Colomièrs, Colombièras. Conilh (lapin ) : San Pèire dels Conilhs, Conilhièras. Còrb, gòrp (corbeau) : Corbièra, Corbet. Falcon (faucon) : Falconièras. Formiga (fourmi) : Formiguièras. Galina, garia (poule) : Galinièr, Galinièras. Granolha, graulha (grenouille) : Graulhet, Granolhièrs (Grenouillès), Lagraulet. Lop (loup) : Lobat (jeune loup), Lobièras, Lobet, Lobaressa, La Lobatièra. Palomba, paloma (pigeon ramier) : Palombièra, Palomèra, Palomet (Gasc.). Pòrc : Porquièras, Porcairon, Porcaressa, Porquèr. Raina, rana (rainette) : Rainièrs (Reyniès), Rainièr (Reynié). Singlar (sanglier) : La Singlaria. Tais, taish (blaireau) : Tessonièras, Taishoèras (en Gasc. Tachoires). Vaca (vache) : Vaquièrs, Vaquèr (Baqué), Vaquièras, Vacaressa. Volp (renard) : Volpilhièras, La Volp (La Boup). NOTE : Le suffixe -ièra(s), s'appliquant à des animaux, des végétaux et des minéraux est un collectif : Marmorièras (de màrmol : marbre) ; Pèirièra, Teulièras... i) Agriculture, industrie : La Calm, Calmetas, Caumetas, désignent des landes incultes. Erm (désert, lieu inculte) : L'Erm, (L'Herm), L'Ermet, Bèl Erm (Bel Air), Ermes (déformé en Esmes). Landa : La Landa, Lanas (Gasc.). Bosiga, boiga (friche) : Bosigas (Bouzigues), Boigas (Bouygues). Eissart, artiga (lande défrichée) : Lartiga, Lartigon, L'Issart, L'Issartada. Ardorèl, du bas Latin ardura : Ardorèl (Ardourel). Champs à cultures variées : Lo Camp, La Tèrra, La Pèça, Pèça Longa. Capendu = Camp pendut (champ en pente). Noms de lieux désignant des sols réservés à certaines cultures : Lo Fromental, Lo Civadal, Lo Segalar (de segal). La Milharia (de milhet), Lo Canabal, Lo Linar, Lo Rogeiral (champ de garance). Deves, devesa : 1 / terrain interdit. 2 / pâturage. Coderc : terrain laissé en pâture près d'une ferme. Lo verdièr (le verger) ; La vinha, lo vinhal / vinhau (le vignoble) ; La bòla (la borne) : Labrò (bord, limite) ;
Lo Molin, La Molina : le moulin. Lo Trolh, Truèlh (pressoir) ; La Teulièra, La Teularia : la tuilerie. La Farga, La Fabrega, Las Farguetas, La Harga : la forge. La Ferrièra, La Veirièra : la verrière, verrerie. j) Les chemins, les routes. Camin : La Caminòla. La Carrièra, La Carrèra (Gasc. la rue). La Carretal (chemin à chars). Cauçada (la chaussée). L'Estrada (la route). La Peirada (route empierrée). Batut (chemin battu). Viòl (sentier). La Forca, Forquet (carrefour). Lo Ga, Lo Gò, Lo Pas (le gué, le passage), Bonpas, Malpas. Planca, palanca (passerelle) : Las Plancas. Lo Pont, Lo Pontet. La Còsta, Còsta Calda, Caudacòsta. k) L'habitation. L'Ostal (la maison) : Loustal, L'Ostalon, L'Ostalet. La Maison : La Maysou. La Bòrda, La Bòria (Lasbordes, La Borie) : ferme isolée. La Sala (demeure seigneuriale) : forme francisée Lassalle, Salas (Salles). Barraca, casa, cabana (habitations médiocres) : La Cabana, Las Cabanas, La Barraca, La Casa, Las Casas, Casèlas (Cazelles). L'Abitarèla (l'auberge) : La Vitarelle. L'Estap (le relais) : Lestap. Le Latin villa (maison de campagne, ferme) est devenu vila / villa (hameau, village) puis au XIIIème agglomérations jouissant de certains privilèges : Frejavila, Vilanòva, Vilalonga, Vileta, Nòuviala, Vilafranca. Mas (ferme, puis hameau) : Masnòu (Masnau), Lo Maset ; Capmas (ferme principale) a donné Campmas et Les Cammazes (Los Capmases). Borg, Borguet, Mauborguet. Barri (faubourg) désigne, outre les faubourgs, des hameaux près d'une agglomération : Lo Barri d'Islamada. Lo vigan (place de village) est à l'origine de nombreux toponymes (diminutif de vic : village). La Cortada (cour, ferme) : La Cort (Lacourt). Les toponymes Castel désignent des petites villes fortifiées à la suite de la Croisade des Albigeois, de la guerre de Cent Ans : Bèlcastèl, Castèlnòu de Lèvis, Castèlnòu-Montratièr. Cailar (Le Cayla), Carlar (Le Carla), Castelar (Castela), anc. Oc. caslar (résidence seigneuriale fortifiée). Ròca peut prendre le sens de château fort : Ròca Fòrt, Ròcacorba, Ròcamaura. Durfòrt et Bèlfòrt désignent aussi des châteaux forts. Les diverses guerres ont donné avec les postes de garde les nombreux La Garda, La Gardiòla, Bèlagarda. Gacha, Miranda, Mirandòl désignent des tours de guet. Les Bastides étaient des villes à franchises comme les villes neuves, fortifiées, fondées à partir du XIIIème s. Annexes de l'habitation : La Boal (étable à boeufs) ; L'Escura (écurie) : Lescure ; Las Sots (étable à porcs) : Las Souts ; La Fenial (fenil) ; La Granja ; La Fornial (le fournil) ; Lo Colombièr ; La Gara (refuge) ; Masièras (ruines). La Tàpia (mur de terre) : La Tapie ; La Terrissa (terre à bâtir) ; Teulat (toit de tuiles) ; Cluzèl (souterrain-refuge) : Cluzel ; Bauma, Cauna (cavité, grotte...) l) Régime seigneurial, religion La Condamina (terre d'un seul tenant de la réserve seigneuriale). Lo Sòl del Dèime, La Deimaria (l'aire de la dîme). Lédas, Lédou, dérivent de leda, leida (leude, droit de transit). Glèisa (église) : La Glèisa (Gleyse), La Glèisòla (La Gleygeolle), Grisòlas (Grisolles). Capèla (chapelle) : La Capèla, La Capèra (Gasc.), La Capeleta. Orador (oratoire) : L'Orador (Louradou, Lauradou, L'Ouradou, Oradour sur Glane). Crotz (croix): La Crotz (Lacroux), La Croseta (La Crouzette), La Crosilha (La Croisille). Monastièrs, Mostièrs (monastère) : Monestiés, Moustier. La Parroquial (de parròquia : paroisse). L'Ermitage. La Malautia, Malausa (anciennes maladreries). Du Latin cella, cellula (ermitage, petit monastère) ont donné Cèlas (Celles), La Cèla (La Celle), variantes Chelles, Naucèla, Cèlanava. m) Hagiotoponymes.
Sant Africa (Sanctus Africanus), St Lieux (St Leon / Lion), Sant Amans, Sanch Amans (Saint Chamant, Saint Chamaux), Sant Anhan, Sanch Anhan, Sanch Inhan (St Chinian), Sanch Eli (St Chély), Sant Bausèli (St Beauzély). Sant Remèsi (de Remedius, St Rémy), Sant Romièg, St Arromèg en Gasc. (St Rémy, de Remegius), Sant Gaudens / Gauzens, Sant Clar (St Clair), Sant Marçal (Saint Martial), Sant Esteve / Estefe (St Etienne), Sant Sarnin (St Sernin, Saint Saturnin), Sant Jòrdi (Sant Jòri, Sant Juèri = St Georges), Sant Julian (Saint Julien), Sant Angel (Saint Ange), Sant Ilary (St Lary = Saint Hilaire), Santa Eulalia / Eularia (Sainte Aulaye, Xaintrailles, Sainte Araille = Ste Eulalie), Sant Vincens / Vincent (Sanvensa - Aveyron). Sant Desèri (St Didier), a donné Sant Jèri (Saint Géry - Lot), Sant Caprasi / Crapasi (Saint Caprais), Sant Sumplèci (St Sulpice), Sant Cirici (var. Sant Cirgues / Sant Circ - St Cirice), Sant Cubran / Cibran / Cubrian (St Cyprien), Santa Magdalena (Ste Madeleine) a donné Sta Natalena en Périgord, Sant Cristòl (St Christol, St Christoly, St Christaud, St Cristofòl - St Christophe). Sanctus Cyriacus a donné Sant Creac (Htes Pyrénées, Gers). Sant Sauvador, Sant Sauvaire (St Sauveur), Sant Urcisse (Tarn, Cantal, Lot & G). Santa Tècla (T& G), Saint Yrieix (de Aredius), Sant Sardòs (St Sacerdoce), Santa Gabella (Cintegabelle). Sant Daunès (St Didier), Sant Andriu (St André), Sant Bartomiu / Bortomiu (St Barthélémy), Sant Pau, Sant Pèire (Sant Peir, Sempé, Sant Pé, en Gasc). Sant Martin, Sant Projet, Sant Joan, Sant Jacme (St Jammes), Sant Miquèl (St Michel), Sancta Agatha a donné Sancha Agta, en Fr. Saint-Chaptes (Gard)... n) Divers. 1) Diminutifs de l'époque occitane en -aguet, -aguèl des noms en -ac de l'époque Gallo-romaine. Lunaguel (de Lunac -12), Moissaguèl (de Moissac - 82), Fezensaguet (de Fezensac - 32), Fijaguet (12, de Fijac - 46), Copiaguet (de Copiac - 12), Caüsaquet (de Caüsac - 81), Lauraguèl (de Laurac - 11), Launaguet (de Launac - 31). 2) Noms de personnes ayant donné des noms de hameaux ou de fermes isolées : Molin de Tonion, Lo Bòsc de Juèri, Bèl Arnal, Mas Adam. 3) Titre honorifique : "En" : Monsieur ; "Na" : Madame. En Faure, En Calcat, Namat. 4) Noms de personnes au pluriel : Los Albinets, Los Balitrans... 5) Noms de personnes suivis du suffixe - ia : La Martinia, La Guisardia, La Blanquia, La Joania, Las Junias (seigneurie des Johannis, bourgeois de Cahors), La Forestia, La Grimaudia... 6) Noms transportés du XIIème au XIVème siècle : Plusieurs bastides reçurent des noms d'Espagne, d'Italie, de seigneurs... Còrdas (de Cordoue), Cadis, Pampalona, Valença, Barcelona, Florença, Bolonha, Damiata, Vitèrba... ou de personnages : Artés (de Robert d'Artois), La Bastida de Lèvis (Guy de Levis), Beauvais (de Jean de Marigny, évêque de Beauvais - 1342). 7) Formations françaises, à compter du XVI ème siècle, surtout au XIXème siècle : Nombre insignifiant de noms de lieux. Quelques noms de fontaines, de châteaux, de demeures : Bagatelle, Beaupré, Beaulieu, Bellevue, Monplaisir... Quelques noms de lieux : Le Barrage, Le Viaduc, La Viscose (Albi), Les Silos... Noms français occitanisés : Le Prat del Médecin, Le Sacré Cur, Nòstra Dama de la Capèla, La Font del Talhur... Noms occitans francisés : l'adaptation consiste à garder l'essentiel du nom occitan en lui donnant une allure française : La Nauze, La Sagne, Les Bouygues, Rieux... Parfois on a gardé l'article féminin pluriel occitan : Las Combes, Las Bros. NOTE : Decazeville (Ville de Decazes, portant le nom du ministre de la Restauration : ancien nom La Sala). CONCLUSION Il est évident que cette liste n'est pas exhaustive et que la bibliographie qui suit vous donnera des éléments pour aller plus loin. Néammoins, nous ajouterons quelques explications sur les noms de quelques villes dont les origines se perdent dans la nuit des temps : Toulouse (de Tolosa), Bordeaux (de Burdigala), Narbonne (de Narbo- Martius), Lectoure (de Lactora).
BIBLIOGRAPHIE DAUZAT A. et ROSTAING Ch. Dictionnaire étymologique des noms de lieux de France. Paris 1963. DAUZAT A. Les noms de lieux : origine et évolution. 264 pages. Cartes, index, bibliographie. Delagrave, Paris 1944. VINCENT A. Toponymie de la France. Libr. Générale. Bruxelles 1937. NEGRE Ernest. Les noms de lieux de France. 184 p. Cartes et index, bibliographie. Paris. D'Artrey 1977 (2ème édit.) NEGRE Ernest. Les noms de lieux du Tarn. 124 p. Index. Paris D'Artrey 1959. NOUVEL Alain. Les noms de la roche et de la montagne dans les termes occitans et les noms de lieux du Sud du Massif Central. Lille A.R.T et Paris. Champion 1975. NICOLAI A. Les noms de lieux de la Gironde. Bordeaux 1938. ROHLS G. Petit vocabulaire oronymique des Pyrénées Centrales. Toulouse, Via Domitia 1954. DAUZAT A, DESLANDES G, et ROSTAING Ch. Dictionnaire étymologique des noms de rivières et de montagnes de France. Paris. Klincksieck 1978. ALIBERT L. Dictionnaire Occitan-Français. IEO Réed. 1980. Jacques SERBAT Conseiller Pédagogique Occitan - Tarn et Garonne
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