TRADUIRE EN FRANÇAIS AUX ÉTATS-UNIS - LE MAGAZINE D'INFORMATION DES LANGAGIERS

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TRADUIRE EN FRANÇAIS AUX ÉTATS-UNIS - LE MAGAZINE D'INFORMATION DES LANGAGIERS
LE MAGAZINE D’INFORMATION DES LANGAGIERS                                                                          Numéro 97 • automne 2007

                                                                                                                              www.ottiaq.org

                                                            T R A D U I R E E N F R A N Ç A I S AU X É TAT S - U N I S
Envoi de publication canadienne convention numéro 1537393
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                                                                                                              97          AUTOMNE             2007

Plein sud                                                                                                     Dossier                               5
                                                                                                              Un regard sur la traduction vers
                                                                                                              le français dans différentes
                                                                                                              régions des États-Unis.

                 Michel Buttiens, trad. a.
                                                                                                              Sur le vif                            18
                                                                                                              Les brevets d’invention

                 P     endant que nous préparions ce dossier sur la traduction vers le français               dans l’Union européenne.
                                                                                                              Les brèves. Notes et Contrenotes.
                       aux États-Unis, plusieurs quotidiens et magazines québécois ont consa-                 Échappées sur le futur.
                 cré des articles au fait français chez nos voisins du sud. Pour couronner le tout,
                 vers la fin de l’été, Le Devoir annonçait que Jack Kerouac était beaucoup plus
attaché qu’on avait pu le croire à sa langue maternelle, au point d’avoir commencé à écrire en
                                                                                                              Curiosités                            20
                                                                                                              Le périple de la langue catalane.
français le roman qui l’a rendu célèbre, On the Road. Les États-Unis sont-ils donc plus franco-
phones qu’on le pense d’ordinaire ? C’était notre hypothèse de départ. Elle ne s’est vérifiée qu’à
moitié. Nous sommes cependant parvenus à rassembler un certain nombre de textes en dépit,                     Des livres                            22
il faut le dire, de nombreux obstacles, dans un pays où beaucoup de personnes semblent han-                   Le traducteur et son double. The
                                                                                                              World of Voice-over. Translating
tées par des questions de confidentialité. Un grand merci à Brigitte Charest, la cheville ouvrière
                                                                                                              Montreal. Les nouveautés.
du dossier, qui a eu le grand mérite de ne pas se décourager face à l’adversité.
   Ça bouge encore du côté de l’équipe de rédaction. Pas de départs cette fois mais plutôt
des apports de sang neuf qui nous permettent de remettre au sommaire deux chroniques petit                    Pages d’histoire                      27
à petit disparues dans nos derniers numéros. La responsabilité de la première a été confiée                   La pratique traductive a une
                                                                                                              place de choix dans la carrière
à Philippe Caignon, professeur agrégé et directeur de programmes de traduction et de loca-                    et les travaux du père de la
                                                                                                              linguistique moderne,
lisation à l’Université Concordia, qui nous apporte sa vision de l’évolution des mots en plus
                                                                                                              Ferdinand de Saussure.
de ramener une présence universitaire solide au sein du comité de rédaction. La publication
de la deuxième chronique, baptisée À titre professionnel, est le fruit d’une collaboration de
Claude Laurent, directeur général et secrétaire de l’Ordre. Cette chronique vient remplacer                   Des revues                            29
Classe affaires, que nous avions cessé de publier depuis quelque temps déjà. Comme son titre                  La traductologie, une science
                                                                                                              cognitive ; recherche constante
l’indique, l’accent y est mis sur le côté professionnel des actes des langagiers et leurs réper-              d’amélioration ; difficile cohésion
cussions. Merci à Philippe Caignon et à Claude Laurent de cet engagement envers Circuit.                      dans la communication ;
                                                                                                              la traduction engagée.
   J’ai pris l’habitude de vous dévoiler en partie le menu de nos prochains numéros, ce qui
vous laisse le loisir de proposer des contributions à nos dossiers à venir. Notre prochain dos-
sier sera consacré aux langues de spécialité ; sa préparation est cependant très avancée, de                  Des techniques                        31
sorte qu’il n’y a plus de place (et surtout plus de temps) pour y intégrer vos apports. Le nu-                Le point de vue d’une
                                                                                                              utilisatrice de Trados.
méro suivant portera sur les cabinets de traduction : Anouk Jaccarini et Éric Poirier conjuguent
actuellement leurs efforts pour vous présenter un tour d’horizon de ce segment important de
notre marché. Puis, ce sera notre centième numéro, sur le thème Entre mémoire et présent.                     Des mots                              32
Nous y retracerons les débuts du magazine et tâcherons de voir quels sont les changements                     Mots de l’avenir pour langagiers
                                                                                                              avertis
radicaux survenus dans notre domaine depuis 25 ans. C’est moi qui suis chargé de vous faire
revivre cette épopée. Une ère nouvelle s’ouvrira avec le numéro 101, qui renfermera un dos-
sier sur les états d’âme et les relations interpersonnelles des langagiers. Eve Renaud et Vicky               À titre professionnel                 34
Bernard ont commencé à tracer les grandes lignes du plan de ce dossier.                                       Dans le premier article de
                                                                                                              cette nouvelle chronique, il est
   Voilà, c’est tout l’espace qu’on me laisse. Alors, sans plus tarder, mes souhaits de bonne                 question de l’importance de la
lecture à tous et à toutes.                                                                                   certification des traductions
                                                                                                              pour le rayonnement de la
                                                                                                              profession.
2021, avenue Union, bureau 1108
          Publié quatre fois l’an par l’Ordre des traducteurs,
                                                                                                  Montréal (Québec) H3A 2S9
           terminologues et interprètes agréés du Québec
                                                                                                  Tél. : 514 845-4411, Téléc. : 514 845-9903
                                                                                                  Courriel : circuit@ottiaq.org
                                                                                                  Site Web : www.ottiaq.org
                                                                                                                                                            Un bon tour d’horizon
Vice-présidente, Communications — OTTIAQ
Nunzia Iavarone
                                                                              Publicité
                                                                              Catherine Guillemette-Bédard, OTTIAQ
                                                                              Tél. : 514 845-4411, poste 225 • Téléc. : 514 845-9903
                                                                                                                                                            J e voudrais vous faire part de ma grande sa-
                                                                                                                                                              tisfaction à la lecture du numéro de Circuit
                                                                                                                                                            consacré à la traduction juridique (nu-
Direction
Michel Buttiens                                                               Avis aux auteurs : Veuillez envoyer votre article à l’attention               méro 95, printemps 2007). J’ai grandement
                                                                              de Circuit, sous format RTF, sur CD-Rom ou par courrier élec-                 apprécié les divers articles, et le tour d’hori-
Rédactrice en chef                                                            tronique.
Gloria Kearns                                                                                                                                               zon était franchement très réussi... et
                                                                              Droits de reproduction
Rédaction                                                                     Toutes les demandes de reproduction doivent être achemi-                      pourtant, je suis un traducteur technique
Yolande Amzallag, Vicky Bernard (Secrétaire du comité) Philippe               nées à Copibec (reproduction papier)                                          spécialisé en mécanique aviation. Néan-
Caignon (Des mots), Brigitte Charest (Des revues), Pierre Cloutier            Tél. : 514 288-1664 • 1 800 717-2022 licenses@copibec.qc.ca
(Pages d’histoire), Marie-Pierre Hétu (Des techniques), Anouk                                                                                               moins, la qualité et l’intérêt des articles
                                                                              La rédaction est responsable du choix des textes publiés, mais les opinions
Jaccarini, Didier Lafond (Curiosités), Solange Lapierre (Des livres),         exprimées n’engagent que les auteurs. L’éditeur n’assume aucune responsa-     m'ont réjoui.
Barbara McClintock, Éric Poirier, Eve Renaud (Sur le vif)                     bilité en ce qui concerne les annonces paraissant dans Circuit.                   Circuit s’améliore d’année en année
Dossier                                                                       © OTTIAQ                                                                      grâce à son personnel permanent et à ses
Brigitte Charest et Michel Buttiens                                           Dépôt légal - 4e trimestre 2007
                                                                              Bibliothèque et Archives nationales du Québec                                 nombreux collaborateurs. Félicitations et
Ont collaboré à ce numéro
Elaine F. Clement, Christian Degueldre, Marie Désy-Field,
                                                                              Bibliothèque et Archives Canada                                               merci à tous et à toutes !
                                                                              ISSN 0821-1876
John Freivalds, Malika Hasnaoui, Margaret Jackson, Amanda                                                                                                                 André Senécal, trad. a., réd. a.
LaFleur, Claude Laurent, Sophie Ouellet, Claudia Mejia                        Tarif d’abonnement
Quijano, Steve Sachs, Jiri Stejkal, Elisabeth Wörle                           Membres de l’OTTIAQ : abonnement gratuit
Direction artistique, éditique, prépresse et impression                       Non-membres : 1 an, 40,26 $ ; 2 ans, 74,77 $. Étudiants inscrits
Mardigrafe                                                                    à l’OTTIAQ : 28,76 $. À l’extérieur du Canada : 1 an, 46,01 $ ; 2 ans,              Nous aimons vous lire.
                                                                              86,27 $. Toutes les taxes sont comprises. Chèque ou mandat-                    Écrivez-nous pour nous faire part
                                                                              poste à l’ordre de « Circuit OTTIAQ » (voir adresse ci-dessus).
                                                                              Cartes de crédit American Express, Mastercard, Visa : www.ot-                        de vos commentaires.
                                                                              tiaq.org/publications/circuit_fr.php
                                                                                                                                                                 2021, avenue Union, bureau 1108
                                                                                                                                                                   Montréal (Québec) H3A 2S9
                                                                                         Deux fois lauréat du Prix de la meilleure
                                                                                         publication nationale en traduction de la                                      Tél. : 514 845-4411
                                                                                         Fédération internationale des traducteurs.                                    Téléc. : 514 845-9903
                        100 % PC
Imprimé sur papier recyclé 30 % postconsommation (couverture)                                                                                                      Courriel : circuit@ottiaq.org
et 100 % postconsommation (pages intérieures), fabriqué avec des                                                                                                    Site Web : www.ottiaq.org
fibres désencrées sans chlore, à partir d’une énergie récupérée, le biogaz.
DOSSIER                               T R A D U I R E E N F R A N Ç A I S A U X É T AT S - U N I S

              Direction sud :
              la traduction française
              aux États-Unis
A
         près avoir survolé quatre grandes régions canadiennes — la
         côte Ouest, les Prairies, les territoires du Nord, la côte Atlan-
         tique — et fait un arrêt en Ontario, nous reprenons la route,
direction sud, pour traverser la frontière états-unienne.
    Le nombre de langues parlées aux États-Unis, on ne s’en étonne
guère, est à la mesure de l’immensité du rêve américain : fabuleux ! En
effet, en 1990, on en comptait 3291. Selon un article paru en 20032, le
français, avec 1,6 million de locuteurs, figurait au quatrième rang des
sept langues étrangères parlées par plus de un million de personnes,
tandis que l’espagnol, deuxième langue après l’anglais, comptait
31 millions d’usagers et le chinois, 2 millions. Les autres membres du
« groupe des sept » étaient : l’allemand de Pennsylvanie, 1,4 million ;
le tagalog, 1,2 million ; le vietnamien et l’italien, un million chacun. En
outre, près de un million de personnes parlaient coréen.
    Devant une telle abondance, nous avons décidé de limiter notre
dossier à la traduction française. Un dossier qui, même s’il est loin
d’être exhaustif, donnera au lecteur une bonne idée du sujet. La plus
importante association de traducteurs au pays, l’American Translator
Association (ATA), s’est dotée d’un organe français, la French Lan-
guage Division (FLD), qui bat au rythme de l’organisation mère et en
est indissociable. Elle offre les mêmes avantages à ses membres, qui
sont établis aux États-Unis, au Canada, en France, en Belgique et dans
de nombreux autres pays. Contrairement à l’OTTIAQ, la FDL, tout
comme l’ATA, n’est pas un ordre professionnel, mais les deux associa-
tions sont extrêmement actives et d’une grande efficacité. Ceux qui ai-
meraient en apprendre davantage sur la FLD peuvent se rendre au
www.ata-divisions.org/FLD/fldhome.htm. On y trouve, entre autres choses, À propos, le bulletin
électronique de l’association, ainsi que de nombreux liens vers des sites Internet en français et                                                                                 par Brigitte Charest, trad. a.
des outils du traducteur, notamment un forum Trados Workbench, où les participants qui utilisent
les produits Trados peuvent obtenir de l’aide ou en offrir.
    Notre parcours nous mène tout naturellement en pays cadien, où Michel Buttiens s’est entre-
tenu avec Amanda LaFleur, co-responsable du projet de Base de données lexicographiques pan-
francophones, section Louisiane, et Elaine F. Clément, du Conseil pour le développement du
français en Louisiane. Des kilomètres plus loin, en Californie, la Graduate School of Translation
and Interpretation (GSTI) du Monterey Institute of International Studies s’est avérée tout aussi in-
contournable. C’est donc avec plaisir que nous accueillons dans nos pages le professeur
Christian Degueldre, qui nous présente la formation en traduction et en interprétation offerte par
cette institution. Toujours en Californie, Malika Hasnaoui nous fait rêver en nous transmettant
ses impressions sur la vie de traductrice francophone aux États-Unis. John Freivalds nous donne
des nouvelles du domaine de la localisation et Jiri Stejskal nous parle de l’American Translator
Association. Un article de Michel Buttiens et un autre de Steve Sachs nous permettent de compa-
rer les marchés canadien et américain. En revenant par New York, nous avons entrouvert la porte
                                                                                                                                                                                                                       Circuit • Automne 2007

du service français de traduction de l’ONU pour vous en donner un très bref aperçu.
    Nous remercions vivement toutes les personnes qui ont gracieusement offert temps et efforts
en vue de concrétiser ce dossier.
1 . U . S . D e p a r t m e n t o f C o m m e rc e , B u re a u o f t h e C e n s u s , P o p u l a t i o n D i v i s i o n , E c o n o m i c a n d S o c i a l St ra t i f i -
    c a t i o n B ra n c h , 1 9 9 0 , C e n s u s S p e c i a l Ta b u l a t i o n , L a n g u a g e S p o k e n a t H o m e a n d A b i l i t y t o S p e a k E n g l i s h
    f o r U n i t e d St a t e s , Re g i o n s a n d St a t e s : 1 9 9 0 .
2 . P R AT T , M a r y Lo u i s e , « O f P o e t s a n d P o l y g l o t s » , M L A N e w s l e t t e r, p r i n t e m p s 2 0 0 3 , p. 3 .
                                                                                                                                                                                                                   5
DOSSIER               T R A D U I R E E N F R A N Ç A I S A U X É T AT S - U N I S

                                                                        Tendances en traduction
                                                                        aux États-Unis
                             Par Michel Buttiens, trad. a.       S     elon le Rapport final du Comité sectoriel de l’in-
                                                                       dustrie canadienne de la traduction, publié en
                                                                 1999 et intitulé L’industrie canadienne de la traduc-
                                                                                                                             d’organisations non gouvernementales, d’entre-
                                                                                                                             prises de traduction ou de localisation et d’autres
                                                                                                                             entreprises du secteur privé.
                                                                 tion, le marché américain de la traduction était                 Il est d’abord intéressant de noter que c’est pour
                                                                 évalué à plus de deux milliards de dollars canadiens        les combinaisons de l’anglais vers les langues étran-
                                                                 en 1997, montant que se partageaient quelque                gères, notamment le français, mais aussi le chinois,
                                                                 3 000 cabinets ou agences, dont 90 pour cent étaient        l’allemand, l’espagnol et le portugais, que les répon-
                                                                 de taille relativement petite (moins de 500 000 $ US        dants ont le plus recours à des traducteurs à l’in-
                                                                 de chiffre d’affaires). Les gros et les très gros cabi-     terne. À titre d’exemple, la Division des services
                                                                 nets constituant les dix pour cent restants occu-           linguistiques de l’Organisation des États améri-
                                                                 paient près du tiers du marché. Si l’on en croit Steve      cains (OEA) comptait en 2002 deux traducteurs vers
                                                                 Sachs, qui signe un autre article de notre dossier, le      l’espagnol et trois vers chacune des langues an-
                                                                 nombre de cabinets est actuellement en très forte           glaise, française et portugaise. Par rapport aux
                                                                 croissance aux États-Unis.                                  années 1970, c’est surtout le nombre de traducteurs
                                                                     Toujours selon ce même rapport, on comptait aux         vers l’anglais qui avait baissé au sein de cette orga-
                                                                 États-Unis quelque 64 000 traducteurs, les deux tiers       nisation. Par contre, à l’Organisation panaméricaine
                                                                 environ étant des travailleurs autonomes et le tiers,
                                                                 des salariés. L’American Translators Association, qui
                                                                 est la plus grande association professionnelle
                                                                 du genre aux États-Unis, regroupait alors plus de

                                                                                                                               V
                                                                 7 000 traducteurs et interprètes dans ce pays. Dans
                                                                                                                                               aste, sans aucun doute,
                                                                 un autre article de ce dossier, Jiri Stejskal nous men-
                                                                 tionne que ce nombre est aujourd’hui de près de                               le marché américain
                                                                 10 000, ce qui comprend toutefois un certain nombre                           présente également une
                                                                 de traducteurs et interprètes travaillant dans
                                                                                                                                               très grande variété,
                                                                 d’autres pays.
                                                                     Le Rapport final abordait la question des tarifs                          tant sur le plan
                                                                 aux États-Unis, relevant d’abord leur grande diver-                           des combinaisons
                                                                 sité avant de citer une étude réalisée par un cher-
                                                                                                                                               linguistiques que sur
                                                                 cheur américain qui faisait état d’écarts de 30 pour
                                                                 cent environ selon les combinaisons de langues, les                           celui des intervenants,
                                                                 tarifs de traduction vers l’anglais ou le français se si-                     clients et fournisseurs.
                                                                 tuant plutôt vers le bas de cette fourchette.
                                                                     Vaste, sans aucun doute, le marché américain
                                                                 présente également une très grande variété, tant sur
                                                                 le plan des combinaisons linguistiques que sur celui
                                                                 des intervenants, clients et fournisseurs. Pour les
                                                                 langagiers canadiens, la perspective d’y trouver une        de la santé, qui fait partie de l’Organisation mon-
                                                                 place est bien réelle puisque « beaucoup de cabi-           diale de la santé et dont les Services de traduction
                                                                 nets américains sont à la recherche de traducteurs          travaillent en trois langues, soit l’anglais, le français
                                                                 expérimentés dans des domaines particuliers1». Petit        et l’espagnol, il n’y a pas de traducteurs vers le fran-
                                                                 bémol, toutefois : pour les traducteurs francophones        çais à l’interne, comme nous l’a confirmé le chef des
                                                                 canadiens, la concurrence de collègues d’autres             Services, Gustavo A. Silva, depuis le siège de l’orga-
                                                                 provenances, notamment des pays d’Afrique et                nisme à Washington, D.C.
                                                                 d’Europe, est vive.                                             Près de six répondants sur dix au sondage de la
                                                                                                                             Banque mondiale sous-traitent néanmoins plus de la
                                                                                                                             moitié de leur production, qu’ils disposent ou non de
                                                                 La primauté de la sous-traitance
Circuit • Automne 2007

                                                                                                                             ressources dans les diverses combinaisons de
                                                                     Dans un rapport intitulé Translation Business           langues à l’interne (l’OEA sous-traitait près de
                                                                 Practices Report, publié en août 20042, le Groupe de        40 pour cent de son volume total de 13 millions de
                                                                 traduction de la Banque mondiale présente les résul-        mots en 2002). Si les sous-traitants sont en majorité
                                                                 tats d’un sondage mené auprès d’une cinquantaine            des cabinets de traduction, le plus souvent de taille
                                                                 d’organismes gouvernementaux internationaux,                moyenne, les traducteurs indépendants ne sont pas
                         6
en reste puisqu’ils représentent plus du tiers des        connaissance des mémoires de traduction, les apti-
ressources utilisées.                                     tudes à l’utilisation des technologies et l’accès à In-
     Sur le plan des tarifs, on observe une première      ternet. Le recrutement de traducteurs spécialisés
constante : la traduction vers l’anglais coûte en gé-     n’est pas facile malgré tout, les entreprises et les or-
néral moins cher que les services vers les langues        ganismes semblant éprouver des difficultés à repé-
étrangères, qu’il s’agisse du français, du russe, de      rer les traducteurs compétents dans leur domaine, et
l’allemand ou de l’arabe. Les cas de l’espagnol et du     ce, dans les combinaisons les plus diverses de
portugais sont un peu plus complexes : que l’on tra-      langues étrangères. Il est d’ailleurs curieux de
duise dans un sens ou dans l’autre, les tarifs tendent    constater que, parmi les qualifications les plus re-
davantage à être identiques ; cette tendance est très     cherchées, si l’on trouve au bas de la liste le fait de
marquée en espagnol, un peu moins en portugais.           détenir un diplôme universitaire, on cherche en vain
Pour les acheteurs américains de services de traduc-      l’appartenance à une association professionnelle.
tion, le français est donc semblable à d’autres               Côté mémoires de traduction et outils terminolo-
langues étrangères comme le russe, l’allemand et          giques, près de soixante pour cent des entreprises et
l’arabe, et, contrairement à chez nous, les tarifs        organismes témoignent de leur intérêt pour ces tech-
entre les combinaisons comprenant une de ces              nologies, ce qui laisse malgré tout plus de quarante
langues sont comparables.                                 pour cent des répondants que ces dernières laissent
     Les textes soumis par les sous-traitants sont-ils    froids. Les produits Trados sont les mémoires et outils
révisés ? Le tiers des répondants admet sauter cette      de loin les plus populaires parmi les répondants.
étape de la production. Plus de quatre répondants             Un aspect des résultats de ce sondage qui laisse
sur dix disent réviser le travail des sous-traitants la   particulièrement songeur concerne les relations entre
plupart du temps alors que les quelque vingt pour         les fournisseurs de services de traduction et leurs
cent restants procèdent à une révision systématique.      clients. Dans un sondage parallèle du Groupe de tra-
Par contre, la grande majorité des entreprises et or-     duction de la Banque mondiale, les fournisseurs ont
ganismes consultés s’assure de faire une correction       mentionné la terminologie et la documentation
d’épreuves.                                               connexe comme outils essentiels à la production de
                                                          traductions de qualité. Or, un peu plus du quart des
                                                          répondants seulement fournissent de la terminologie
Les compétences requises                                  ou de la documentation à leurs pigistes. Par ailleurs,
    En ce qui a trait au recrutement, si la bonne         près de la moitié des répondants offrent à leurs tra-
vieille méthode de l’envoi massif de curriculum vitæ      ducteurs de la formation, principalement en vue de
semble toujours porter ses fruits, les réseaux de tra-    l’utilisation d’outils de traduction. Bonne nouvelle,
ducteurs et les forums gagnent en popularité et dé-       par contre, près des deux tiers des entreprises et or-
passent le processus d’établissement d’un réseau          ganismes donnent de la rétroaction à leurs fournis-
de contacts dans les universités. Et que recherchent      seurs, même si certains ont indiqué n’en donner…
les entreprises ? D’abord et avant tout une expé-         que lorsque le travail est insatisfaisant. Il me semble
rience pertinente des domaines abordés, ce qui vient      que j’ai déjà entendu ça quelque part.
confirmer l’affirmation contenue dans le Rapport
final du Comité sectoriel de l’industrie canadienne       1 . L’ i n d u s t r i e c a n a d i e n n e d e l a t ra d u c t i o n , p. 5 5 .
                                                          2 . h t t p : / / s i t e r e s o u r c e s . w o r l d b a n k . o r g / T R A N S L AT I O N S E R
de la traduction que nous avons citée plus haut.
                                                              V I C E S E X T / Ve n d o r / 2 0 2 4 7 7 2 8 / Re p o r t _ B u s i n e s s
Viennent ensuite, à peu près sur le même pied, la             Pra c t i c e s _ 2 0 0 4 . p d f

                                                                                                                                                                     Circuit • Automne 2007

                                                                                                                                                                 7
DOSSIER           T R A D U I R E E N F R A N Ç A I S A U X É T AT S - U N I S

                                                                  My Experience as a
                                                                  U.S.-Based Freelance Translator
                              By Steve Sachs               A     translator friend told me that she recently read
                                                                 an article that claimed that translation is one of
                                                           the ten fastest-growing professions in the United
                                                                                                                       a few of the changes. First, it would be accurate to
                                                                                                                       say that the market just gets bigger and bigger. The
                                                                                                                       market seems infinite, and the number of agencies
                                                           States. I believe it.                                       has skyrocketed over the last few years. They come
                                                               I have been a translator based in Annapolis,            in all shapes and sizes: most are quite professional
                                                           Maryland, for 25 years. I work from French into Eng-        and sophisticated. They are run by translators who
                                                           lish and recently added Portuguese into English. I          are familiar with the profession, and quality is impor-
                                                           am certified by the American Translators Association        tant to them. They are delighted to help with termi-
                                                           for French into English. ATA certification seems to         nology and other issues to ensure quality. They pay
                                                           make a big difference. I often receive calls and e-         in 30 days, whether they received payment from
                                                           mails from potential clients who found my contact           their client or not. Others are simply “factories” run
                                                           information in the ATA online directory. Many of them       by people who know little or nothing about transla-
                                                           are corporate members of ATA. However, referrals            tion and decided that it just might be a convenient
                                                           from colleagues (nearly all of whom I met through           way to make money. I have had to explain how to
                                                           ATA) are my main source of new clients.                     use Word’s word-counting feature more times than
                                                               My client base consists of roughly 70 percent           I’d like to admit. Once a client sent me a document in
                                                           agencies (including international organizations) and        Romanian, thinking it was French. And then there’s
                                                           30 percent direct clients. I feel most comfortable          the agency owner who had no idea how to open a
                                                           with legal translation. I also work quite a bit in public   PDF or zipped file.
                                                           health and economic development. I shy away from                 Like everything else, globalization is no stranger
                                                           anything that has to do with patents, public rela-          to translation. There are quite a few European agen-
                                                           tions, or anything that requires flowery language           cies that use my services on a regular basis. In some
                                                           and/or imagination. For public health and economic          cases the six-hour time difference works in favor of
                                                           development, I would guess that about 80 percent of         translators based on this side of the Atlantic. For
                                                           the documents I translate come from or pertain to           example, if a translation needs to be ready the next
                                                           French-speaking Africa. Occasionally I receive docu-        morning, and if it’s already 5 in the afternoon in
                                                           ments prepared in Québec. For some reason, they             Europe, it’s only 11 a.m. here, so I have all day to
                                                           are almost always collective bargaining agreements          work and simply have to send the translation before
                                                           for companies located in Québec.                            I turn my computer off for the night.
                                                               I receive only a handful of calls from agencies              However, it should come as no surprise that the
                                                           based in Canada. When describing the U.S. market            low value of the U.S. dollar seems to be the main
                                                           versus the Canadian market, it is important to              reason for the popularity of U.S.-based translators
                                                           remember that we only have one official language,           with European agencies. As much as I cringe when I
                                                           and that in most situations the government is not           have to pay the bill in euros at a restaurant in Paris
                                                           required to translate anything. That said, I know that      using my U.S. dollars, that same low value of the
                                                           the federal government farms out a considerable             dollar is why agencies in Europe use translators in
                                                           amount of translation to freelance translators, but         the U.S. (much to the dismay of our European col-
                                                           I would be surprised if French were one of the major        leagues). But I know one day the dollar will strength-
                                                           languages.                                                  en, so carpe diem definitely applies.
                                                               I enjoy my work with direct clients. The rates are           Also, some work from French into English is
                                                           better, but dealing with them can be more time-             reportedly going to translators based in India and in
                                                           consuming. There are rewards, but my experience             English-speaking countries in Africa, although I am
                                                           has been that I often lose the client when my contact       unable to confirm this.
                                                           leaves. Ten years ago, about 50 percent of my                    Last but not least, I remember how different it
                                                           income came from a French company that operates             was 25 years ago when I was just starting: there
                                                           nuclear power plants in France. My contact person           simply was not very much work. I had time to paint
                                                           retired and that was the end of my relationship with        my own house and the houses of most of my friends.
Circuit • Automne 2007

                                                           that company. It was frustrating to spend so much           Those days are over. Now I find myself working more
                                                           time accumulating knowledge about nuclear energy            evenings and weekends than I would like. Still,
                                                           only to find that I no longer used it. This may be a        translation has been and should continue to be a
                                                           good argument against over-specializationing.               great way to earn a living. I wouldn’t trade it for
                                                               Obviously, my little corner of the market has           anything.
                                                           changed drastically in 25 years, but let me highlight
                         8
Le chemin de San                                                                                               Jose
                                                                                                                           Le doute est devenu mon pain quotidien et l’in-
                                                                                                                        certitude ponctue chacune de mes respirations. Je               Par Malika Hasnaoui
                                                                                                                        garderai cette image bien nette de moi en train d’at-
                                                                                                                        tendre mes bagages à l’aéroport de San Jose en me
                                                                                                                        demandant à quoi peut bien servir une traductrice
                                                                                                                        québécoise aux États-Unis.

                                                                                                                        Construire une tour
                                                                                                                        de Babel virtuelle
         Photo : Gwenhael Jacq

                                                                                                                             Mais la Californie n’est pas les États-Unis, et la
                                                                                                                        Silicon Valley l’est encore moins. Pôle des industries
                                                                                                                        de pointe, cette ancienne région agricole aspire non
                                 Malika Hasnaoui : une linguiste sous les palmiers                                      seulement à conquérir le monde, mais aussi à at-
                                                                                                                        teindre le ciel. Après un passage à vide en 2001, les
                                                                                                                        entreprises du sud de la baie de San Francisco n’ont

M       ontréal, printemps 2006. Une bonne amie qué-
        bécoise vivant à Paris me fait suivre une offre
d’emploi pour la Californie. Une entreprise spécialisée
                                                                                                                        d’autre choix que de miser sur la diversification de
                                                                                                                        leurs activités et de s’ouvrir sur le monde. Il leur faut
                                                                                                                        surtout admettre que, s’il leur est encore possible de
en commerce électronique est à la recherche d’un ou                                                                     construire virtuellement une nouvelle tour de Babel,
d’une linguiste pour la localisation de son site Web en                                                                 elles ne pourront le faire en ignorant la diversité
français du Canada. Commerce électronique, localisa-                                                                    culturelle et linguistique qui caractérise le monde
tion, Californie… que de mots qui sonnent doux à mon                                                                    d’aujourd’hui. À mesure que ce processus d’interna-
oreille de nomade toujours en quête de nouveaux défis                                                                   tionalisation se produit, des professionnels des
et d’aventure. Sans peser le pour ni le contre, je décide                                                               quatre coins de la planète affluent sous le soleil clé-
de céder à ma curiosité et d’envoyer ma candidature.                                                                    ment de la Californie, et mon destin a décidé que
    Je subis alors une batterie d’examens écrits et                                                                     j’en ferais partie.
oraux ainsi que des entretiens téléphoniques avec une                                                                        Ma capacité d’adaptation ayant déjà fait ses
demi-douzaine de personnes. C’est ainsi que deux se-                                                                    preuves sur trois continents, je me fais sereinement
maines après avoir postulé, avec l’adrénaline à bout de                                                                 à l’idée de vivre et de travailler pour l’Oncle Sam. Je
souffle, je me retrouve à bord d’un avion à destination                                                                 dois avouer que j’ai emporté dans mes bagages mon
de San Jose, en Californie. Au programme, une dizaine                                                                   lot de préjugés et d’idées préconçues sur son pays,
d’entrevues avec une quinzaine de personnes. Mon                                                                        mais je suis aussi bien décidée à ne pas me laisser
meilleur souvenir de cette journée restera ma ren-                                                                      duper par des racontars. C’est vrai, certains Améri-
contre avec les autres linguistes. Si vous avez déjà vu                                                                 cains ne savent pas où se trouve le Québec, mais ils
le film L’Auberge espagnole, vous vous souviendrez                                                                      ne tarissent pas d’éloges sur Montréal. Oui, ils trou-
sans doute de la scène où Xavier, à la recherche d’un                                                                   vent que les Canadiens parlent d’une drôle de façon,
appartement, se retrouve à une table, martelé de ques-                                                                  mais ceux qui comprennent le français raffolent du
tions par d’autres étudiants en exil. Dans une certaine                                                                 (franc-) parler québécois.
mesure, rien ne peut mieux décrire mon sentiment à ce                                                                        Le Canada étant le principal partenaire commer-
moment-là que ses propres paroles : « J’ai tout de suite                                                                cial des États-Unis, les entreprises qui veulent tirer
adoré cet endroit. J’aurais donné n’importe quoi pour                                                                   profit de cette proximité sont forcées de reconnaître
qu’ils m’acceptent ici. Le bordel qui habitait là ressem-                                                               ses multiples identités et de ne plus le considérer
blait totalement à celui qui m’habitait depuis toujours.                                                                comme le cinquante et unième État de l’empire amé-
C’est comme si leurs engueulades, c’était celles qui                                                                    ricain. Pour ce faire, elles doivent non seulement lo-
avaient lui dans ma tête en permanence depuis que je                                                                    caliser le contenu de leurs sites en anglais du
suis tout petit. » Sans me l’avouer immédiatement, moi                                                                  Canada, mais aussi en français. Si l’investissement
aussi j’aurais donné n’importe quoi pour qu’ils m’ac-                                                                   est gros, l’enjeu en vaut la chandelle. En effet, pas
                                                                                                                                                                                                                  Circuit • Automne 2007

ceptent. De retour à Montréal le lendemain, une offre                                                                   même l’industrie du Web ne peut échapper à la
en poche, je commence à donner. Donner ma démis-                                                                        Charte de la langue française et les sociétés qui font
sion, donner mon avis de départ à mes propriétaires,                                                                    des affaires dans ce domaine doivent offrir une ver-
donner mon chat à des amis, donner, donner, donner.                                                                     sion en français de leur site pour pouvoir en faire la
Trois semaines de don et de remise en question avant                                                                    promotion dans la Belle Province. Et c’est là que les
                                                                                                                                                                                    ▲

de faire le grand saut.                                                                                                 choses se compliquent.

M a l i k a H a s n a o u i e s t t ra d u c t r i c e p o u r u n e e n t re p r i s e c a l i f o r n i e n n e d e g ra n d re n o m .
                                                                                                                                                                                                              9
DOSSIER               T R A D U I R E E N F R A N Ç A I S A U X É T AT S - U N I S

                                                                  On clone les sites français
                                                                      Les termes globalisation, internationalisation et     ser les bras. Ensemble, et de concert avec la ges-
                                                                  localisation sont monnaie courante, et si les bud-        tionnaire du contenu du siège social canadien, à To-
                                                                  gets alloués à ces processus sont importants, la          ronto, nous mettons en place un glossaire et un
                                                                  compréhension qu’on en a est nettement moins              guide de style pour délimiter notre champ d’action
                                                                  grande. Je me souviens avoir passé près d’une demi-       et mettre fin à la confusion des langues qui règne.
                                                                  heure à expliquer à un vice-président la différence       Puisque la majorité du contenu est sous-traité, la
                                                                  entre le français de France et le français du Canada      charge de traduction n’est pas très importante, et
                                                                  avant de constater que seuls les langages C ++ et         ma principale tâche consiste à réviser des dizaines
                                                                  Java avaient trouvé grâce à ses yeux. Je ne suis donc     de fichiers par semaine et à m’assurer d’une bonne
                                                                  nullement étonnée d’apprendre que la majorité des         utilisation de la terminologie. Je consacre aussi une
                                                                  entreprises américaines souhaitant se tailler une         grande partie de mon temps à l’amélioration des
                                                                  part de marché au Québec se contentent tout sim-          procédés en place et à l’essai de nouveaux outils
                                                                  plement de créer un clone de leur site français.          d’aide à la traduction. Comme cet aspect de mon
                                                                  Hélas, celle pour laquelle j’ai décidé de travailler ne   travail est celui que je connais le moins, c’est sans
                                                                  fait pas exception.                                       doute celui qui nourrit le plus mon sens du défi.
                                                                      Fort heureusement, des traducteurs chevronnés             Le doute se fait de plus en plus rare, mais lors-
                                                                  ont accepté un contrat de plusieurs mois et se sont       qu’il revient me visiter, je détourne mon regard du
                                                                  déjà penchés sur la question au moment de mon ar-         passé et je le dirige vers mes fabuleux collègues de
                                                                  rivée dans les bureaux de San Jose. Ils me prennent       l’Auberge californienne. Et je me souviens… que,
                                                                  sous leur aile, ils estompent mes frustrations de dé-     même modestement, je participe à l’affirmation de
                                                                  butante et, surtout, ils m’apprennent à ne pas bais-      notre belle langue.

                                                                         Franchir la porte
                                                                         du service français
                                                                         de traduction
                                                                         de l’ONU à New York
                              par Brigitte Charest, trad. a.
                                                                  V   oir le monde sans se déplacer, vivre dans l’une
                                                                      des villes les plus grandes et les plus presti-
                                                                  gieuses de la planète, au cœur d’un centre névral-
                                                                                                                            obstacle pour certains Québécois. Les candidats
                                                                                                                            choisis doivent passer un examen qui dure toute une
                                                                                                                            journée, généralement un test écrit sans diction-
                                                                  gique des relations internationales, peut-être même       naires ni ordinateur et une épreuve orale, « nette-
                                                                  dans le secret des dieux… Voilà l’une des images que      ment moins éprouvante que l’épreuve écrite », selon
                                                                  nous inspire le service français de traduction de         l’une de nos sources. D’après l’information affichée
                                                                  l’ONU à New York. Mais avant de s’engager dans une        en ce moment dans le site des carrières de l’ONU,
                                                                  rêverie aussi grandiose, une question surgit tout         l’examen consiste en une première épreuve d’une
                                                                  naturellement : puis-je y aspirer ou n’est-ce qu’une      durée de deux heures et demie, soit une traduction
                                                                  chimère ?                                                 de l’anglais vers le français. Le candidat dispose en-
                                                                     Plus de soixante personnes, parmi lesquelles on        suite d’une heure et demie pour effectuer une tra-
                                                                  compte plusieurs Québécois, employés temporaires,         duction à partir de l’une des quatre autres langues
                                                                  contractuels ou permanents, vous répondront que si        officielles de l’ONU, l’espagnol, l’arabe, le russe ou
                                                                  vous travaillez fort pour atteindre l’excellence, vous    le chinois. Toutefois, cet examen peut varier d’un
Circuit • Automne 2007

                                                                  avez de bonnes chances de vous joindre à leur             concours à l’autre.
                                                                  équipe. Cela dit, « étroite est la porte » d’entrée à         Les lauréats du concours voient ensuite leur nom
                                                                  l’ONU, car il est essentiel de maîtriser une troisième    inscrit sur une liste et se font offrir des affectations
                                                                  langue, ce qui jusqu’à maintenant s’est avéré un          aux divers bureaux de l’ONU lorsque des possibilités

                         10
se présentent. Ainsi, les traducteurs francophones
peuvent travailler à New York, à Genève, à Vienne, à
Bangkok, à Addis-Abeba ou à Nairobi. Parmi les as-
pects positifs, mentionnons que les aspirants à un
poste de traducteur profitent d’un avantage par rap-
port à d’autres professionnels, car en raison de la
nature même du travail, les postes en traduction
échappent à la règle des quotas de nationalité à la-
quelle sont soumis la plupart des postes à l’ONU. En
outre, comme dans bien des entreprises, les départs
à la retraite sont nombreux dans certains services,
ce qui laisse des débouchés aux aspirants. Beau-
coup de recrues du service français ont maintenant
l’espagnol plutôt que le russe comme troisième
langue, et les arabisants sont très recherchés.
    Une visite à l’adresse www.un.org/french/Depts
OHRMexaminfexam.htm vous en apprendra davan-
tage sur les possibilités d’emploi que l’ONU offre
aux langagiers. Vous y trouverez même des modèles
de test de traduction et d’interprétation qui ont pour
seul but d’aider le candidat à avoir une idée de ce
qui l’attend s’il se rend à l’étape de l’examen. Vous y
verrez aussi les échéances des candidatures de
cette année et pourrez songer à vous préparer pour
l’an prochain.

Quand le rêve se réalise…
    Que se passe-t-il une fois la porte franchie ? Vous
bénéficierez de l’excellente formation que l’ONU
offre à tous ses fonctionnaires dans les six langues
officielles. Vous travaillerez dans un milieu forte-
ment et strictement réglementé où les documents et
autres écrits doivent paraître simultanément dans
chacune des langues de travail de l’organe auquel         main (souvent pour le Conseil de sécurité, mais par-
ils sont destinés, généralement les six langues offi-     fois pour les débats d’autres organes).
cielles de l’ONU. Le volume de traduction vers le             Comme dans toute grande organisation, les tra-
français surpasse celui des autres langues officielles    ducteurs peuvent avoir recours à un service de do-
même si l’anglais est devenu la lingua franca de la       cumentation et de terminologie et à une panoplie de
diplomatie. Toutes les communications officielles         bases de données, dont fait partie Termium. Selon
doivent se faire en français et en anglais.               nos sources, les outils de travail sont restés à peu
    La nature des textes à traduire varie énormément      près les même au fil des ans. Les outils informa-
selon les besoins des organes et leurs calendriers, et    tiques, comme les mémoires de traductions ont été
selon l’actualité politico-diplomatique. Par consé-       adoptés par certains, alors que d’autres ont gardé
quent, les traducteurs n’acquièrent pas vraiment de       les méthodes d’autrefois. Bien que le dictaphone ait
spécialisation pointue. Le service français de traduc-    été relégué aux oubliettes, certains traducteurs
tion est chargé de normaliser la terminologie onu-        continuent de dicter leurs textes en optant pour la
sienne, ce qui s’effectue avec la collaboration d’une     reconnaissance vocale alors que d’autres choisis-
unité spécialisée. Autrefois, ce service était aussi      sent la dictée numérique qui exige le traitement de
chargé d’établir les comptes rendus de séance, mais       texte, domaine où l’on rencontre de nombreuses
la tâche est maintenant effectuée par le service an-      Québécoises. Les spécialistes du traitement de texte
glais. Des traducteurs travaillent parfois en soirée en   saisissent également les changements demandés
                                                                                                                      Circuit • Automne 2007

« service de nuit ». C’est-à-dire que, chaque se-         par les réviseurs et font la relecture finale.
maine, une équipe de traducteurs différents arrive en         Nous espérons que cette petite incursion au ser-
après-midi, sans savoir quand se terminera la jour-       vice français de traduction de l’ONU saura vous ins-
née, pour traduire des textes qui serviront le lende-     pirer et vous souhaitons le meilleur des succès.

                                                                                                                 11
DOSSIER              T R A D U I R E E N F R A N Ç A I S A U X É T AT S - U N I S

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                                                                              Localization in the
                                                                              United States
                                                               “T
                                                                        here’s a lot going on,” noted André-Paul Pellet
                                                                        of Welocalize, in a recent conversation. He
                                                                                                                                                                                      The Top Ten
                                                               had just returned from Localization World in Berlin,                                                                       Five of Common Advisory’s Top Ten localization
                                                               where he was continually asked, “Is it true that                                                                       firms are in the U.S., and two with “unique selling
                                                               Welocalize was bought by Lionbridge?” He shook his                                                                     propositions” are of great interest to me. One is
                                                               head “No” but as you look around, there’s a lot                                                                        Global Linguistic Solutions (www.gls-corp.com), a
                                                               going on. And definitely no standing or stopping.                                                                      joint venture between defense contactor DynCorp
                                                                   Every time we think we’ve seen the last acquisi-                                                                   and a long-standing localization firm called McNeil
                                                               tion of a firm in the United States, another one                                                                       Technologies. This firm has won a multi-billion-dollar
                               by John Freivalds
                                                               comes along. There are a couple of factors at work.                                                                    contract to handle all the language needs of the U.S.
                                                               For a public firm like Lionbridge, with sales in the                                                                   military in Iraq and Afghanistan. To meet the needs
                                                               area of US$400 million annually, it becomes ex-                                                                        for translators, they are running job fairs at Middle
                                                               tremely difficult to grow organically. An addition of                                                                  Eastern restaurants and hookah parlors (where you
                                                               5% a year means adding US$20 million in sales.                                                                         can smoke water pipes) throughout the U.S. If you
                                                               Unless one of your clients is expanding their localiza-                                                                qualify, the starting salary for an Arabic translator is
                                                               tion budget, it’s difficult to grow internally. So you go                                                              around US$140,000 a year.
                                                               out and buy someone. Translations.com is a private                                                                         The other interesting development is the growth
                                                               firm that wants to keep growing and faces the same                                                                     of Language Line into a “regular” localization firm. It
                                                               issue—how to grow?                                                                                                     used to be exclusively an over-the-phone interpreta-
                                                                   Does this mean that firms with a smaller sales                                                                     tion service but now has gone into localization and
                                                               volume have no place in the market? Local Concepts,                                                                    translation. They are housed in the same building
                                                               a company specializing in plasma TV brackets, just                                                                     where Lucent Localization Solutions used to be.
                                                               won a contract from a firm ten times its size. The                                                                         One of the most interesting developments is how
                                                               client, in this case a company where a former intern of                                                                the content-management industry has found the lo-
                                                               mine works, wanted a firm that was more “personal.”                                                                    calization business, or the other way around. This
                                                                   There is continued European and Asian interest in                                                                  has been a positive for the localization industry as
                                                               the U.S. market even though not all European firms                                                                     content-management software and services become
                                                               have done well here. When RWS bought Polyglot and                                                                      a more accepted means to get attention from top
                                                               later re-sold it as Enlaso, the firm lost an estimated                                                                 management. SDL International’s purchase of a con-
                                                               US$25 million. RWS is once again thriving in the U.K.                                                                  tent-management company is just a harbinger of
                                                               and is gently tip-toeing into the U.S. market again.                                                                   things to come. To date, localization firms have been
                                                               Asian firms seem content to establish partnerships                                                                     happy to “partner” with a dot-comm firm, but SDL
                                                               with U.S. companies, while U.S. companies continually                                                                  shows it’s to better go out and get someone
                                                               expand their Asian operations. Welocalize has bought a                                                                 rather than wait to get brought out.
                                                               Japanese and a Chinese firm in the last several months.
                                                                   Another fact I have seen is the striking statistic
                                                               that the average life of a U.S. company is only 12
                                                               years. Someone who started a successful localiza-
                                                               tion firm starts to wonder after a few years, “Do I
                                                               keep this up or do I sell myself to someone?” So be
                                                               aware of how many years the firm you have been
                                                               working for has been around and you might be sur-
                                                               prised how accurate that number is. In any case, my
                                                               mailbox is full every morning with mail asking “Do
Circuit • Automne 2007

                                                               you know of any good small firms that are for sale?”

                         12                                     J o h n Fre i va l d s m a n a g e s a c o m m e rc i a l c o m m u n i c a t i o n s c o m p a n y ( w w w. j f re i va l d s m a r k e t i n g . c o m ) a n d h a s o f f e re d t ra n s l a t i o n
                                                                and localisation services for 20 years.
American Translators
               Association:
               An Overview
F  ounded in 1959, the American Translators Associ-
   ation (ATA) is the largest American professional
association of translators and interpreters, with
                                                                                                                               ATA publishes a monthly magazine, The ATA
                                                                                                                           Chronicle, which contains feature articles, announce-
                                                                                                                           ments, reviews, and Association news. It is included
nearly 10,000 members in more than 80 countries.                                                                           in the price of membership and is available to non-
ATA’s primary goals include fostering and supporting                                                                       members by subscription. Another popular ATA pub-
the professional development of translators and in-                                                                        lication is Getting It Right, a client education booklet
terpreters and promoting the translation and inter-                                                                        available in print and online. ATA members may
preting professions. Its members are translators,                                                                          order up to 100 copies at no cost to share with their
interpreters, teachers, project managers, web and                                                                          clients. ATA has also published about a dozen book-            by Jiri Stejskal, Ph.D.
software developers, language company owners,                                                                              length studies, guides and surveys, and cooperates
hospitals, universities, government agencies, as well                                                                      with John Benjamins Publishing Company in produc-
as sister organizations such as OTTIAQ. Association                                                                        ing the ATA Scholarly Monograph Series.
membership is available to individuals (Active, Cor-                                                                           ATA provides a unique service to the translation
responding, Associate, Student) and organizations                                                                          and interpretation industry through its public rela-
(Corporate, Institutional) anywhere in the world.                                                                          tions efforts, which promote not only ATA but the in-
    ATA offers a variety of programs, benefits, and                                                                        dustry in general. The mission of ATA’s Public
support services:                                                                                                          Relations Committee is to promote translation and
• Annual Conference. The largest ATA meeting, this                                                                         interpreting professions to the general public, gov-
    conference is held every fall in a major city in the                                                                   ernmental and international organizations, educa-
    U.S. (with the notable exception of the 2004                                                                           tional institutions and commercial users of
    conference, held in Toronto).                                                                                          translation and interpreting services. The main com-
• Certification. ATA offers a certification exam to trans-                                                                 ponents of ATA’s PR efforts are:
    lators in 27 language combinations. Becoming ATA                                                                       • National media outreach
    certified allows translators to document their abili-                                                                  • Client education
    ties objectively in a specific language combination.                                                                   • School outreach
• Professional Development. The Association orga-                                                                          • Pro bono projects
    nizes an annual series of seminars and mini-
    conferences throughout the U.S. to provide                                                                             Leveraging the above for local
    advanced education and training in diverse
    specialties and languages.
                                                                                                                           media coverage
• Honors and Awards. To encourage, reward and                                                                                  ATA established a PR committee and engaged the
    publicize outstanding work by both professionals                                                                       services of a professional PR firm to reach the media.
    and students of the craft, ATA presents several                                                                        Thanks to this initiative, translators and interpreters
    awards and scholarships at the Annual Confe-                                                                           are now in the media big leagues. ATA leaders have
    rence.                                                                                                                 been interviewed and quoted in all the major U.S.
• Divisions. Through 15 language- and specialty-                                                                           newspapers—The New York Times, The Washington
    specific divisions, ATA provides opportunities for                                                                     Post, San Francisco Chronicle, The Boston Globe; all
    members with common interests to network and get                                                                       the major wire services—Associated Press, Reuters,
    career updates more effectively. The divisions offer                                                                   National Public Radio; CNN and all the other major
    newsletters, online forums, seminar and conference                                                                     television networks; and numerous local television
    presentations, and networking sessions.                                                                                and radio stations. The PR committee also devel-
• Local Groups. ATA chapters and affiliates provide                                                                        oped a “Roadshow,” which offers tips to sister asso-
    regional information, marketing, networking,                                                                           ciations on how to develop their own PR efforts
    and support services to local translators and                                                                          based on the success of ATA’s PR initiatives and en-
                                                                                                                                                                                                                         Circuit • Automne 2007

    interpreters.                                                                                                          courages individuals and companies to promote
• Client Education. The Association has developed                                                                          their own associations and the industry in general,
    publications, reports and surveys to educate cus-                                                                      with the idea that such general promotion in the end
    tomers of translation and interpreting services                                                                        benefits all.
    about the value of using professional translators                                                                          By far the greatest event in the translation and in-
                                                                                                                                                                                      ▲

    and interpreters.                                                                                                      terpretation industry in the U.S. is ATA’s Annual

J i r i S t e j s k a l , P h . D . , c u r re n t l y s e r ve s a s ATA’s Pre s i d e n t - e l e c t a n d c o n f e re n c e o rg a n i z e r.
                                                                                                                                                                                                                    13
DOSSIER             T R A D U I R E E N F R A N Ç A I S A U X É T AT S - U N I S

                                                              Conference, attended by some 1,500 professionals                                                                        sions covering more than a dozen different languages
                                                              from around the world. This four-day event show fea-                                                                    and a variety of specializations, as well as 16 pre-
                                                              tures panel discussions, expert presentations, train-                                                                   conference seminars and a number of networking
                                                              ing workshops, and scholarly papers. The conference                                                                     and social events such as Job Marketplace, Network-
                                                              also features a job marketplace, a vendor exhibit                                                                       ing Session, Conference Dance, Tennis Tournament,
                                                              hall, certification testing, and networking events de-                                                                  Scrabble Social, and many other opportunities to
                                                              signed to build professional contacts for attendees.                                                                    mingle with fellow language professionals. In the
                                                                  The 48th ATA Annual Conference will be held in                                                                      Exhibit Hall, over 60 vendors will showcase their
                                                              San Francisco from October 31 through November 3,                                                                       products and services. Mark you calendar for what
                                                              2007. It will feature more than 160 educational ses-                                                                    promises to be the greatest ATA conference ever!

                                                                             Un institut supérieur de
                                                                             formation de traducteurs et
                                                                             d’interprètes professionnels
                                                                             pour relever les défis
                                                                             du XXIe siècle

                              Par Christian Degueldre
                                                              L   ’école supérieure de traduction et d’interpréta-
                                                                  tion (de son sigle américain, GSTI — Graduate
                                                              School of Translation and Interpretation) du Monte-
                                                                                                                                                                                           Deux choses caractérisent vraiment la forma-
                                                                                                                                                                                       tion des traducteurs et des interprètes à la GSTI :
                                                                                                                                                                                       1) le caractère intime de l’enseignement. Tous les
                                                              rey Institute of International Studies1 est située                                                                          cours de traduction et d’interprétation se dérou-
                                                              dans la paisible petite ville de Monterey, qui fut la                                                                       lent « en petits comités » : jamais plus de 12 étu-
                                                              première capitale de la Californie. Aujourd’hui, elle                                                                       diants dans une section… très souvent moins dans
                                                              assure la formation des traducteurs et des inter-                                                                           des combinaisons de langues incluant le français
                                                              prètes qui seront demain les communicateurs par                                                                             ou l’allemand ;
                                                              excellence dont dépendront de nombreuses per-                                                                            2) le professionnalisme de l’apprentissage. La forma-
                                                              sonnalités du monde politique, des affaires, de la                                                                          tion y est une combinaison d’éléments de forma-
                                                              science et des sports. Fondée en 1968, la GSTI offre                                                                        tion universitaire et d’école supérieure technique
                                                              quatre maîtrises distinctes en allemand, anglais,                                                                           qui offrent aux étudiants la possibilité d’apprendre
                                                              chinois, coréen, espagnol, français, japonais et                                                                            dans un environnement pratique et directement
                                                              russe : MA en traduction (MAT), MA en traduction et                                                                         pertinent à la profession. Ainsi, la grande majorité
                                                              interprétation (MATI), MA en interprétation de                                                                              des enseignants sont des praticiens de la traduc-
                                                              conférence (MACI) et MA en gestion de localisation.                                                                         tion ou de l’interprétation, avant même d’être en-
                                                                  La GSTI est membre de la Conférence Internatio-                                                                         seignants. Ils ont donc une bonne connaissance
                                                              nale Permanente d’Instituts Universitaires de                                                                               pratique du terrain sur lequel les futurs diplômés
                                                              Traducteurs et Interprètes (CIUTI)2 depuis 1988. Elle                                                                       seront appelés à évoluer. Cela présente l’avantage
                                                              est également membre de l’American Translators As-                                                                          de proposer des situations réelles de conférences
                                                              sociation (ATA)3 et de la Fédération Internationale                                                                         ou de traductions dans les salles de cours.
Circuit • Automne 2007

                                                              des Traducteurs (FIT)4. Elle est aussi reconnue par
                                                              l’Association Internationale des Interprètes de                                                                          Le compagnonnage
                                                              Conférence (AIIC)5 qui, dans une enquête menée en
                                                              2005, la place parmi les principaux établissements
                                                                                                                                                                                       à l’ère d’Internet
                                                              de formation d’interprètes de conférence dans le                                                                            L’enseignement à la GSTI reproduit en quelque
                                                              monde entier.                                                                                                            sorte la réalité des professions. J’irai presque jusqu’à
                         14                                    C h r i s t i a n D e g u e l d re e s t p ro f e s s e u r à l ’ é c o l e s u p é r i e u re d e t ra d u c t i o n e t d ’ i n t e r p r é t a t i o n d u M o n t e re y I n s t i t u t e o f I n t e r n a t i o n a l St u d i e s
                                                               e t d i re c t e u r d u c e r t i f i c a t a n g l a i s - e s p a g n o l e n t ra d u c t i o n e t i n t e r p r é t a t i o n d e l a S a n D i e g o St a t e U n i ve r s i t y.
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