Trop peu de films européens sur Netflix - Insight NPA

 
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Trop peu de films européens sur Netflix

Selon l’Observatoire Européen de l’Audiovisuel, sur l’année 2017, seules 20% des
œuvres disponibles sur les plateformes SVoD sont européennes. Le Baromètre de
l’offre SVoD – NPA Conseil et son analyse des catalogues de Netflix sur quatre
grands marchés européens, Allemagne, Italie, France et Royaume Uni, montre que
le spécialiste du streaming devra adapter ses offres.

Après publication au J.O. et transposition dans le droit national de la directive SMA, tous
les membres de l’Union Européenne seront tenus de faire respecter un quota d’au moins
30% de films européens dans les offres SVoD proposées sur leur marché. C’est 10% de plus
que la part d’œuvres européennes aujourd’hui disponibles dans les catalogues selon le
dernier relevé de l’Observatoire Européen de l’Audiovisuel publié le 30 août dernier. Sont
notamment concernés par ces changements de réglementation l’Allemagne, qui n’impose
qu’une « obligation générale de promotion des programmes européens », ou bien le
Royaume-Uni s’il devait appliquer la directive malgré le Brexit. D’autres pays, comme la
France (60% d’œuvres européennes), ou l’Italie (30%), ont déjà une politique de quotas
adaptée. Dans ces quatre pays, qui sont également les quatre plus gros marchés européens,
Netflix devrait normalement revoir son catalogue pour s’accorder avec la nouvelle
réglementation.

Composition similaire des catalogues sur les 4 marchés
Répartition par genre de programmes des différents catalogues Netflix en Europe –
Août 2018

Le catalogue britannique, avec ses 4700 titres, est le plus fourni et ce, pour l’ensemble des
catégories sauf les programmes jeunesse. L’offre de programmes à destination des enfants
rassemble dans chaque pays autour de 300 titres. Ce sont plutôt les catalogues de films de
cinéma qui présentent les plus fortes disparités. En Italie, Netflix propose moins de 1419
titres, soit presque 900 de moins qu’en Angleterre. Le Netflix italien, par ailleurs, est celui
dont le catalogue est le moins volumineux.

En termes de structure en revanche, toutes les offres sont construites de la même
manière : environ 50% de films (49% en France, 49% en GB, 52% en Allemagne, 49% en
Italie) ; 15% de séries en moyenne (respectivement 16%, 17%, 14%, 14%) ; un peu moins
de 10% de programmes jeunesse (9%, 7%, 9%, 9%) ; et entre 25 et 30% de programmes
« autres » rassemblant majoritairement du documentaire, du stand-up, du spectacle vivant
et des formats TV.

Près de 2000 programmes communs aux quatre catalogues
L’analyse des catalogues a permis de mettre en lumière l’existence d’un « tronc commun »
de programmes proposés par Netflix sur les quatre marchés. Au nombre de 1975, ils
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réduisent considérablement l’éditorialisation potentielle d’un catalogue comme celui du
Netflix italien. En effet, 918 programmes seulement présents dans ce catalogue ne font pas
partie de ce « tronc commun », dont 388 sont uniquement réservés à l’Italie. Même
remarque en France et en Allemagne, où ce tronc commun représente la moitié voire plus
du catalogue (58% en France, 50% en Allemagne). Le Netflix britannique bénéficie d’une
plus large régionalisation, puisque les titres communs ne représentent que 42% de son
catalogue.

Ces 1975 programmes communs se décomposent comme suit :

Plus de la moitié de ces titres sont des programmes américains (1100), dont 310 films.
Dans ce tronc commun, les œuvres françaises sont assez rares avec 53 titres seulement. On
note néanmoins la présence de 7 séries, dont Marseille, Au Service de la France, ou encore
La Mante. Le documentaire 13 Novembre : Fluctuat Nec Mergitur est également disponible
dans les quatre pays. Côté cinéma, 11 films font partie de ce tronc commun. Parmi eux,
deux programmes originaux Netflix, produits par des structures françaises : Les Goûts et
les Couleurs, et Je ne suis pas un homme facile.

Part des programmes communs aux 4 catalogues dans chaque pays, et structure de
l’offre régionalisée – Août 2018

Peu de programmes européens et nationaux
Au global, les quatre catalogues de Netflix proposent un peu moins de 25% de programmes
nationaux et européens (24,2%). En ce qui concerne la part des programmes nationaux
dans chaque pays, en moyenne, dans ces quatre catalogues, 34,2% des œuvres
européennes disponibles sont des œuvres nationales (36% en France, 52% en GB, 33% en
Allemagne, 15% en Italie). C’est donc le Netflix britannique qui propose le plus de titres
nationaux (572), avec 52 séries produites par la BBC, 4 par iTV. C’est également ce
catalogue qui propose le plus de films du reste du monde (hors-Europe et Etats-Unis) avec
32% de l’offre de cinéma : il s’agit majoritairement de films indiens (423 titres), trois fois
plus présents en Grande-Bretagne que dans le reste de l’Europe. Ces films participent de la
forte régionalisation du catalogue anglais puisque 70% d’entre eux ne sont disponibles que
dans ce pays.

Origine des titres présents dans le catalogue Netflix britannique – Août 2018

Les programmes britanniques sont également ceux qui s’exportent le mieux. 1183 d’entre
eux sont présents sur au moins deux catalogues étudiés. À titre de comparaison, 788
programmes français sont présents sur au moins deux de ces catalogues, 460 programmes
allemands, 156 italiens.
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Les programmes français trouvent donc également des débouchés dans les autres régions,
mais ils ne représentent qu’une faible part de ces catalogues. Si cette offre de contenus
français atteint 8% du catalogue en Allemagne, elle n’est que de 5% en Italie, et de 4% en
Angleterre. Les catégories les mieux fournies en productions françaises sont le cinéma
(8,25% du catalogue de films en moyenne dans les trois autres pays), et la jeunesse (9% du
catalogue jeunesse en moyenne). Les séries françaises par contre sont à la peine avec 2,5%
du catalogue de séries en moyenne.

Comparatif entre la part de productions française de Cinéma et de Séries dans les
catalogues Netflix en Europe – Août 2018

Principaux enseignements du rapport de l’Observatoire Européen de l’Audiovisuel
·     Sur l’ensemble des catalogues SVoD des 28 pays de l’Union, la part de films
européens est de 20%. Parmi eux, 15% en moyenne sont des films nationaux.
·     Les services paneuropéens comme Netflix proposent dans les pays qui n’ont pas
d’industrie cinématographique forte une part de films européens non-nationaux comprise
entre 12 et 19% du catalogue. Cela s’explique par le nombre importants de films
nationaux produits par la France, la GB, l’Allemagne, l’Italie ou encore l’Espagne.
·     Flimmit (Autriche) est le service avec le plus de films européens (84%), le service
d’Europe du Nord C More est second (53%) avec une majorité de films non-nationaux.
·     Sky Now (GB) est la plateforme qui compte le moins de films européens (15%), et le
plus de films américains (78%)

Les telcos misent sur la TV payante pour
leurs futures offres 5G aux Etats-Unis

Le déploiement à grande échelle de la 5G n’interviendra pas avant plusieurs
années. Aux Etats-Unis, les opérateurs télécoms réfléchissent déjà à leurs futures
stratégies commerciales : ils comptent associer très haut débit mobile et offres de
télévision payante en streaming. Les câblo-opérateurs, déjà sous pression, vont
devoir réagir rapidement.

Les opérateurs télécoms peaufinent leur stratégie vidéo

Les deux principaux opérateurs de téléphonie mobile américain, AT&T et Verizon ont
réussi depuis dix ans à se positionner sur le marché de la télévision payante et à briser le
monopole des opérateurs du câble. Mais la première offensive a nécessité le
développement de réseaux filaires en fibre optique – U-Verse pour AT&T depuis 2006 et
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FiOS chez Verizon depuis 2005 – afin de proposer des offres triple-play avec de l’IPTV. Avec
pour chacun moins de 5 millions d’abonnés vidéo, les deux opérateurs restaient néanmoins
très loin derrière les leaders du câble, Comcast (plus de 22M d’abonnés vidéo) et Charter
Spectrum (plus de 16M). Tout a changé en 2015 avec le rachat de l’opérateur satellite
DirecTV par AT&T. L’opérateur mobile disposait d’un coup de 20M d’abonnés
supplémentaires à la TV payante via une offre fixe, devenant le deuxième acteur du marché
en déclassant Charter à la troisième place.

     AT&T

Depuis, la stratégie d’AT&T a consisté à autonomiser son service de TV payante (AT&T TV
remplaçant DirecTV et U-Verse) et à le repositionner progressivement en OTT grâce à la
plateforme DirecTV Now, proposant en ligne des bouquets plus souples et moins onéreux.
Alors que les abonnés via satellite déclinent et que les abonnés IPTV sont stables, DirecTV
Now est le seul segment dynamique aujourd’hui avec un gain de 1,5 million d’abonnés en
un an (le service compte à fin juin 1,8 M d’abonnés). DirecTV Now est depuis le mois de
juin décliné sous la forme d’un service encore moins cher (15$/mois), WatchTV, limité à 30
chaînes du groupe WarnerMedia désormais propriété d’AT&T. Les deux services OTT sont
systématiquement inclus dans les forfaits illimités de l’opérateur mobile. Le succès est au
rendez-vous en termes de recrutement d’abonnés avec au deuxième trimestre 2018,
526 000 nouveaux clients. Fort de cette expérience et des positions acquises, AT&T devrait
donc être le premier opérateur américain à pouvoir proposer à la fin de l’année 2018 des
offres commerciales associant 5G (au standard 3GPP) et télévision payante dans une
douzaine de villes dont Indianapolis, Atlanta, Charlotte, Dallas, Oklahoma City, Raleigh,
Waco.

     Verizon

Chez Verizon, deuxième opérateur cellulaire du pays, la commercialisation des premières
offres 5G associées à de la télévision payante en OTT est également en préparation. Mais la
logique diffère de celle d’AT&T sur plusieurs points. Quatre aires urbaines majeures seront
concernées dès 2018 : Houston, Los Angeles, Indianapolis et Sacramento. Mais
contrairement à AT&T, il s’agira dans un premier temps d’une technologie 5G reposant sur
la pré-norme de Verizon (le 5GTF associant Cisco, Ericsson, Intel, LG, Nokia, Qualcomm et
Samsung), plus proche d’une optimisation de la 4G LTE que de la 5G standardisée 3GPP
qui n’est pas prévue chez l’opérateur avant 2019-2020. De plus, les premières offres
reposeront sur de l’accès internet fixe par la 5G permettant à l’opérateur un déploiement
rapide à partir de son réseau de fibre optique dans les quatre zones concernées. D’ailleurs,
Verizon a opéré en 2017 un tournant stratégique majeur dans la fibre, reprenant après
plusieurs trimestres de pause des investissements importants, mais non plus dans une
optique de commercialisation au grand public mais dans celle d’une densification de son
réseau, au service précisément de la 5G. Côté vidéo, cette 5G résidentielle sera finalement
proposée avec deux options incluses : soit plusieurs mois d’abonnement gratuits à YouTube
TV, le mini bouquet OTT de Google, soit le boîtier de streaming de Cupertino, l’Apple TV
4K. Ce choix de partenariat avec deux acteurs majeurs met fin aux spéculations autour d’un
service OTT en propre pour Verizon, échaudé il est vrai par l’échec cuisant de Go90
(service OTT autour de formats courts principalement destiné au téléphone mobile). Les
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choses sont claires désormais à en croire le président Lowell McAdam : « We’re not going
to be owning content, so we’re not going to be competing with other content providers.
We’re going to be their best partner from a distribution perspective. »

     T-Mobile

T-Mobile et Sprint ont annoncé en avril 2018 la conclusion d’un accord de fusion afin de
créer un nouveau groupe capable de rester dans la course en développant son propre
réseau mobile 5G. Si les autorités de la concurrence doivent encore valider l’opération, le
nouveau T-Mobile (qui resterait dirigé par John Legere et serait contrôlé à hauteur de 42%
par Deutsche Telekom et 27% par Softbank) peaufine sa stratégie. La 5G est en effet vitale
pour T-Mobile qui, contrairement à ses deux concurrents ne possède pas de réseau filaire
et mise donc tout sur son réseau mobile de cinquième génération pour fournir à la fois le
très haut débit fixe et mobile. La fusion permettra d’abord de combiner les ressources
spectrales des deux groupes, complémentaires, avec peu de fréquences mais dans la bande
600 MHz pour T-Mobile déjà utilisée pour la 4G, et du spectre disponible chez Sprint dans
la bande de fréquence 2,5 Ghz incluse dans la 5G standardisée 3GPP. Si aucune offre
commerciale n’est prévue avant 2019-2020, T-Mobile promet qu’il sera en capacité de
proposer un réseau 5G sur l’ensemble du territoire au premier semestre 2019. Les deux
groupes ont donc un peu plus de temps pour préparer l’offre de TV payante OTT qui
accompagnera la 5G. C’est T-Mobile qui est le plus avancé, depuis le rachat de layer3
opérant dans quelques villes dont Chicago, Washington DC et Los Angeles en décembre
2017. Malgré sa taille modeste, ce câblo-opérateur a développé des solutions innovantes de
distribution IPTV basées sur un réencodage efficace des flux en HEVC. Des solutions qui lui
ont permis de lancer layer3 TV un bouquet de TV payante OTT particulièrement riche
(jusqu’à 275 chaînes) dans plusieurs états où il n’est pas présent comme opérateur. C’est
cette brique technologique qui a intéressé T-Mobile et qui sert de base à son prochain
service vidéo dont les contours devraient être proches de DirecTV Now et des autres
« Skinny Bundles ». Avec une différence de taille néanmoins par rapport à AT&T puisque le
service de T-Mobile sera réservé à ses abonnés alors que DirecTV Now et WatchTV sont
disponibles pour tous.

Les enjeux de la 5G TV sur le marché de la Pay-TV américaine

Au fur et à mesure de son déploiement, la 5G va améliorer non seulement la connexion sans
fil mais permettra également de déployer de nouveaux services dont la télévision payante,
non seulement en mobilité comme c’est déjà le cas aujourd’hui, mais également au
domicile, grâce à des solutions de 5G fixe. L’usage des réseaux de téléphonie mobile pour
permettre l’accès à Internet dans le cadre d’un usage fixe a déjà été exploité par le passé.
Mais avec la 5G et l’utilisation de très hautes fréquences, les propriétés du réseau vont
permettre d’atteindre une latence très faible et une bande passante jusqu’à 10 fois
supérieure à ce qu’offre la 4G aujourd’hui. Les clients vont donc bénéficier de solutions
sans-fil simples et rapides à déployer offrant les mêmes caractéristiques techniques que la
fibre. Concrètement, les consommateurs américains, qui à l’échelle du territoire restent
majoritairement (54% des foyers) dépendants d’un seul fournisseur d’accès à internet et de
TV payante par le câble, vont pouvoir bénéficier de nouvelles offres concurrentielles en 5G
proposées par les opérateurs télécoms.
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Ce nouveau paysage concurrentiel va inévitablement impacter l’industrie de la télévision
payante. Ce sont principalement la myriade des petits câblo-opérateurs qui vont être
menacés par la montée en puissance de la 5G. Sans même descendre jusqu’aux opérateurs
exclusivement locaux, même ceux qui disposent d’une empreinte conséquente s’inquiètent
de la situation. Pour le responsable de la vidéo chez WideOpenWest, sixième câblo-
opérateur du pays, « à terme, la 5G va nous forcer à quitter le business de la TV payante ».
De fait, les petits opérateurs qui n’auront pas les moyens de s’intégrer verticalement vont
devoir se réinventer rapidement pour ne pas disparaître.

La situation est bien sûr moins dramatique pour les géants Comcast, Charter Spectrum ou
Altice. Mais les préoccupations sont réelles pour le futur de leur activité d’opérateur
résidentiel étant donné leur retard dans la convergence des réseaux fixes et mobiles.
Comcast est certes entré récemment (2017) dans le quadruple play avec une offre de
téléphonie mobile, Xfinity Mobile. Mais il s’agit d’une simple offre de MVNO utilisant le
réseau de Verizon. Une situation identique pour Charter Spectrum (réseau Verizon) et
Altice qui utilise le réseau de Sprint. Si la stratégie est pour l’instant efficace
commercialement (781 000 clients mobiles en moins d’un an pour Comcast notamment), les
câblo-opérateurs ne disposent pas de l’infrastructure mobile des opérateurs télécoms. D’où
les réflexions en cours sur l’opportunité de déployer à leur tour des technologies 5G. Le but
est double : améliorer et étendre la portée de leurs infrastructures filaires mais également
capitaliser sur cet actif puisque les performances réseau de la 5G reposent largement sur la
disponibilité de fibre en grande quantité vers les sites cellulaires. Charter Spectrum est le
câblo-opérateur le plus avancé dans ses expérimentations avec déjà six zones de tests, dont
Orlando en Floride et Bakersfield en Californie, grâce notamment à l’obtention auprès de la
FCC de licences de test pour utiliser certaines fréquences.

En tant que technologie de rupture, si la 5G porte en elle de nombreuses possibilités
d’innovation, bien au-delà de la vidéo et de la TV payante en OTT, elle devrait dans un
premier temps accélérer drastiquement la reconfiguration en cours du paysage des
télécommunications.

Après 3 mois, les premiers effets du RGPD

Depuis son entrée en vigueur (mouvementée [1]) le 25 mai dernier, les premiers
impacts du Règlement général sur la protection des données personnelles
apparaissent : baisse du nombre de cookies de tracking sur le Web, apparition de
méthodes frauduleuses et expérience utilisateur peu satisfaisante. NPA Conseil
décrypte ces différents points.

Des éditeurs plus attentifs vis-à-vis des cookies et contenus tiers
Une étude menée par l’Institut Reuters – Université d’Oxford
dans 7 marchés européens (Allemagne, Espagne, Finlande, France, Italie, Pologne et
Royaume-Uni) sur 200 sites d’information montre que ces derniers limitent le nombre de
cookies tiers depuis mai 2018. Le choix de réaliser cette étude sur les sites d’information
provient du fait qu’ils ont bien plus recours à des dispositifs marketing et éditoriaux issus
de tierces parties que les autres sites ; l’impact du RGPD est donc plus important car la
chaîne de consentement est plus complexe.
Si la totalité des pages de ces sites contiennent toujours des cookies et des contenus tiers
(respectivement 98% et 99%), l’institut observe cependant un recul entre avril et juillet
2018 de 22% du nombre de cookies 1/3 et -2% de contenus [2].
Les catégories de cookies les plus touchées sont celles liées à la publicité et au marketing
(-14%) et aux médias sociaux (-9% et -7% pour les boutons de partage sur les réseaux).
Ainsi, depuis l’entrée en vigueur du RGPD, les sites d’information ont audité l’ensemble des
cookies pour lesquels ils doivent garantir l’obtention d’un consentement explicite de la part
des utilisateurs, mais également la conformité des process de protection des données de
leurs prestataires, notamment les grandes plateformes étrangères.
Dans une analyse par marché, il ressort que les sites d’information britanniques, grands
utilisateurs de cookies 1/3, enregistrent la plus forte baisse, -45%. Ce recul est moins
marqué en Allemagne (-6%), pays où les sites utilisent bien moins de cookies/page. Même
en Italie, où l’on compte moins de 50 cookies tiers/page, les sites d’information ont réduit
de 32% la présence de ces pixels. A l’inverse du mouvement global observé, les sites
polonais intègrent plus de cookies tiers qu’avant (+20%).

Le développement de pratiques frauduleuses

La DGCCRF et la CNIL alertent les entreprises face au développement de pratiques
frauduleuses en lien avec l’application du RGPD. En effet, le RGPD consacre deux grands
principes qui doivent être impérativement être intégrés dans les process et organisations
des entreprises publiques et privées, quel que soit leur secteur d’activité : l’accountability /
responsabilité et la Privacy by Design / protection de la vie privée dès la conception, par
défaut . Les entreprises ont « l’obligation de mettre en œuvre des mécanismes et des
procédures internes permettant de démontrer le respect des règles relatives à la protection
des données ». Et chaque acteur doit désormais s’assurer de la conformité des traitements
qu’il envisage de mettre en œuvre, dès le moment de leur conception. Or, « des sociétés
profitent de l’entrée en vigueur de ce règlement pour opérer du démarchage auprès des
professionnels (entreprises, administrations, associations), parfois de manière agressive,
afin de vendre un service d’assistance à la mise en conformité au RGPD » indique la
DGCCRF. De son côté, la CNIL appelle les entreprises « à la plus grande vigilance ». Car
des fraudeurs proposent des solutions soi-disant clé-en-main facturées à prix d’or. De plus,
ces méthodes leur permettent de collecter des informations sur la société en vue d’une
escroquerie ou d’une attaque informatique. Autre arnaque, l’utilisation de rançongiciels
(ransomwares) : un hacker infiltré dans le système informatique d’une entreprise exige le
paiement d’une rançon pour ne pas rendre publique soit une fuite de données, soit la non-
conformité aux principes du RGPD.

Une approche UX optimisable

                                            Désormais, sur chaque site, un bandeau pop-up
apparaît avant la consultation de la page pour demander le consentement explicite de
l’internaute à l’utlisation de cookies, qui peut être soit total, soit faire l’objet d’un
paramétrage comme par exemple choisir le type de cookies. A l’instar du screenshot ci-joint
issu du site adage.com qui propose d’entrée de jeu de choisir et non de tout accepter,
méthode employée par la plupart des sites. Une extension Web – I don’t care about cookies
– permet aux internautes d’accepter tacitement l’utilisation des cookies pour chaque visite
et ainsi éviter de répéter l’exercice.

[1] Cf. le blocage unilatéral des enchères publicitaires par Google DBM :
https://insight.npaconseil.com/2018/05/30/mise-en-danger-des-bonnes-relations-entre-googl
e-et-les-editeurs/ et
https://insight.npaconseil.com/2018/06/13/fronde-des-acteurs-de-la-publicite-digitale-contre
-google/
[2] Contenus fournis par des spécialistes du content marketing tels Outbrain, Taboola ou
Ligatus.
Start-up Marketing digital : 178M€ levés
depuis le début 2018

La 1ère édition du tableau de bord mensuel NPA – eCap Partner des levées de
fonds des start-up spécialisées dans le marketing digital comptabilise 32
opérations sur le premier semestre 2018, pour un montant global de 178M€, soit
5,5M€ en moyenne par opération.

Le Top 5 des levées concentre 52% des financements (92M€)
Top 5
des investisseurs les plus actifs : Bpifrance arrive en tête

                                               Les business angels sont quant à eux
présents dans un tiers des opérations de levées de fonds (11).

Extension du domaine du Social Listening

Une étude de Forrester met en évidence les lacunes des outils de Social Listening.
Pour être véritablement activables par toutes les directions des entreprises, ils
devraient intégrer d’autres sources de data on- et off-line.

Dans son rapport « The Forrester Wave : Social Listening Platforms, Q3 2018 », l’institut
audite les spécialistes de l’écoute des médias sociaux, tels que BrandWatch, Digimind,
Linkfluence ou Synthesio… Il observe que de nombreuses entreprises B2C utilisent ces
services dans l’objectif de mieux connaître leurs consommateurs. Cependant, en ne se
focalisant que sur le suivi et l’analyse des plateformes sociales – réseaux sociaux, forums,
sites de micro-blogging… – ces outils peinent à représenter et mesurer la globalité des
conversations, car ils fonctionnent en silo. Selon Forrester, il est nécessaire de combiner le
Social Listening avec l’ensemble des autres data récoltées à partir de l’ensemble des points
de contact avec les clients et prospects des marques, via l’intégration de toutes les
plateformes digitales et les sources de data offline : études de marché, ciblages
publicitaires traditionnels, centres d’appels, CRM, ressources humaines, in-store… Ceci
permettra à toutes les directions de l’entreprise, et pas seulement le marketing, de
bénéficier d’une vision enrichie des enjeux consumer et business insights. En effet,
Forrester observe que les offres des outils de Social Listening sont très similaires les unes
les autres car elles utilisent le même type de données, proposent les mêmes catégories de
produits… ce qui limite leur champ d’action et leur capacité à offrir des solutions activables
à leurs clients.

Sport et piratage : un enjeu à plus de 300 M€
pour Roxana Maracineanu
Les rumeurs allaient bon train jusqu’à ce mardi 4
septembre sur l’ampleur du remaniement gouvernemental que le départ de Nicolas Hulot
allait entraîner. C’est d’un ministère jamais cité par les journalistes politiques qu’est venue
la deuxième surprise de cette rentrée, avec la démission de Laura Flessel et son
remplacement par l’ancienne nageuse Roxana Maracineanu. Parmi les dossiers dont la
nouvelle ministre des Sports aura à se saisir, monde sportif et professionnels de
l’audiovisuel ne devraient pas manquer d’attirer son attention sur celui du streaming illicite
des rencontres sportives. En espérant qu’elle y consacrera davantage d’énergie que ses
prédécesseurs.

Une information rapportée par Les Echos illustre l’actualité du sujet. Le 25 août, YouTube
(filiale de Google / Alphabet) diffusait en pay per view un match de boxe entre les
youtubeurs américain Logan Paul (18,4 millions d’abonnés) et britannique KSI (19,6
millions). L’affiche pouvait prêter à sourire ? Il en coûtait en tout cas 10$ ou 8€ pour
regarder en direct le combat. D’après Les Echos, les 800 000 spectateurs payants
n’auraient pas suffi à rentabiliser l’opération qui se serait soldée par un « manque à gagner
de 4 M$ ».
Petite erreur de jeunesse dans la stratégie de développement des géants du numérique
dans le sport, et dans la volonté affichée par YouTube de développer un nouveau levier de
monétisation ? Certains seront tentés d’y voir plutôt une déclinaison numérique de
l’arroseur arrosé… car l’essentiel de l’audience a été réalisée via les flux pirates
disponibles gratuitement, eux, sur Twitch (plus d’1,2 M de visionnage en live). Spécialisée
dans la diffusion de e-gaming, la plateforme est aussi filiale… d’Amazon (le groupe l’a
racheté en 2014 pour près d’1 Md$).

  L’ensemble pourrait prêter à sourire s’il ne s’agissait là que d’un incident isolé. Mais les
proportions prises par le streaming illégal de compétitions sportives sont susceptibles de
déstabiliser l’équilibre économique du monde sportif (clubs et ligues professionnels, mais
aussi clubs amateurs auxquels sont reversés une partie des droits TV), celui des groupes
audiovisuels qui paient pour leur diffusion, et finalement celui du cinéma et de la
production audiovisuelle (puisque la contribution à la création de Canal+ est assise sur son
chiffre d’affaires). L’Association pour la Protection des Programmes Sportifs (APPS), qui
regroupe l’ensemble des parties prenantes (fédérations, ligues, diffuseurs…) estime la
perte de recettes liée au piratage à 300/500 M€ par an pour Canal+ et beIN SPORTS, soit 3
à 5 fois le coût des droits du Top 14 de rugby.

Illustration pratique ce dimanche 2 septembre, avec le match AS Monaco / OM.
Médiamétrie a dénombré près de 1,3 M de téléspectateurs qui ont regardé la rencontre sur
Canal+… Et combien en plus sur les sites pirates ? A quelques minutes du début de la
rencontre, on peinait à compter sur les moteurs de recherche le nombre de promesses
d’accès gratuit au match, en réponse à la requête « Monaco Marseille streaming direct ».
Et bien que n’hésitant pas dans ses expressions publiques à insister sur son caractère
vertueux et respectueux des droits d’auteur, le français Qwant n’avait rien à envier de ce
point de vue avec Google ou Bing (Microsoft).

Mais alors que les lois DADVSI puis HADOPI se sont attachés dès 2006 à créer un cadre
pour la lutte contre le piratage des films, des séries, ou encore de la musique, il aura fallu
attendre mars 2017 pour que la loi Braillard sur l’éthique du sport invite « les fédérations
sportives et organisateurs de manifestations sportives (…), les opérateurs de plateformes
en ligne (…), les éditeurs de services de communication au public en ligne (…) les titulaires
de droits d’auteur ou de droits voisins sur des contenus audiovisuels et les éditeurs de
services de communication audiovisuelle (à s’entendre sur les) mesures (…) qu’ils
s’engagent à mettre en œuvre en vue de lutter contre la promotion, l’accès et la mise à la
disposition » illicite de retransmissions sportives. Aucun n’accord n’a été conclu à ce jour.
De l’avis général, la ministre sortante ne s’est guère investie pour en encourager la
signature.

Les pistes ne manquent pas pourtant :

     sensibilisation des licenciés et des supporters (par exemple, en substance : « en
     cliquant sur un lien illicite, tu limites les moyens des clubs professionnels que tu
     soutiens, donc leur capacité à être compétitifs au niveau européen, et tu diminue les
     revenus des clubs amateurs auxquels tu appartiens, donc la qualité du matériel mis à
     disposition par ton club, l’entretien du terrain et du vestiaire…»). Le message pourrait
     être imprimé sur les billets d’accès aux matches ou sur les licences sportives, repris
     sur des flyers, porté sur le Web et les réseaux sociaux, diffusé par les chaînes
     sportives (Canal+, beIN Sports, RMC Sport…) en début de retransmission…
     action pour obtenir des moteurs de recherche le déréférencement des sites pirates,
     doublée éventuellement d’une réflexion sur les possibilités de réprimer pénalement le
     maintien de ces liens,
     poursuites à l’encontre de ceux qui contribuent – moyennant rétribution généralement
– à diffuser du matériel pirate (au cours de l’été, la Premier League a obtenu la
     condamnation à 16 mois de prison d’un internaute qui commercialisait des boitiers
     permettant d’accéder frauduleusement aux chaînes Sky),
     exploration, plus délicate juridiquement et techniquement, des possibilités de filtrage
     des sites illégaux,
     ou encore réalisation d’études économiques sur l’augmentation escomptable du
     nombre d’abonnés, associé à la commercialisation d’offres plus accessibles
     financièrement, en s’inspirant du précédent du cinéma et des séries et sur l’impact
     positif qu’a eu la multiplication des forfaits compris entre 10 et 15€ (l’offre 18/25
     permettant de s’abonner à Canal+ pour 9,90€ par mois va dans ce sens ; on est plus
     sceptique sur l’intention affichée par Mediapro de commercialiser la chaîne Ligue 1
     qu’il doit lancer en 2020 à 25€/mois…

Il y a juste à le faire…

Un si grand soleil : un démarrage prometteur

Le nouveau temps fort de France 2, le feuilleton quotidien (22’) Un si grand Soleil
(produit par France.tv Studio) annoncé depuis juin 2016 a réussi son lancement.
S’il est encore tôt pour confirmer un succès d’audience, le programme de France 2
réalise une belle performance pour ses deux premiers jours. NPA Conseil analyse
les performances du feuilleton avant de revenir sur l’horaire de diffusion du début
de prime.

Des performances sur cibles supérieures à celles de la case horaire la saison
dernière

Auparavant occupée par des pastilles comme D’Art D’Art, Alcaline (remplacée par le
programme Basique, l’essentiel de la musique) ou par des programmes courts tels que
Parents Mode d’emploi ou Vu, la case enregistre depuis lundi des performances
d’audiences supérieures grâce à la programmation du nouveau feuilleton quotidien Un si
grand Soleil. En effet, France 2 progresse sur l’ensemble des cibles pour ces deux premiers
numéros, notamment sur la cible des Femmes 15+ avec un gain de 10 points de PdA en
moyenne en comparaison avec la moyenne de la case lors de la saison 2017/2018. La
chaîne enregistre également une hausse sur la cible commerciale des FRDA 15-49 ans de
4,8 points de PdA vs la moyenne de la case. Unique cible en croissance entre les deux jours
de diffusion, les individus de 60 ans et + représentent la plus forte hausse en termes de
PdA par rapport à la moyenne de la case
L’évolution minute à minute de l’audience d’Un si grand Soleil

La courbe d’audience de France 2 affichait tout au long de la première diffusion d’Un si
grand soleil une allure ascendante. Les audiences du programme passent largement au-
dessus des audiences de TF1 entre 21h et 21h06, pendant l’écran publicitaire. Tout le sport
diffusé sur France 3 de manière frontale connaît une érosion de son audience (de 2 456 000
tvsp à 1 380 000 à 20h58 en fin du programme). M6 ne souffre pas, le lundi 27 août, de la
diffusion du feuilleton de France 2, grâce à la diffusion ce soir-là de son programme fort,
L’Amour est dans le pré. La fin de diffusion de Scène de Ménages à 21h01 permet
notamment à France 2 de gonfler son audience (4 678 000 tvsp à 21h02).

  La diffusion du deuxième épisode d’Un si grand soleil met en lumière une audience plus
stable. Après un démarrage plus puissant que la veille à 3 691 000 téléspectateurs (vs
3 274 000 tvsp le 27 août à 20h45), dès 20h50 le programme se stabilise et ne connait pas
la hausse du nombre de téléspectateurs observée lors du lancement (jusqu’à 4 679 000
téléspectateurs à 21h03 lundi 27 août).

Prime times décalés : France 2 s’aligne sur ses concurrents

La diffusion à partir de 20h45 (heure annoncée : 20h40) d’Un si grand soleil en access
conduit France 2 à repousser son prime à 21h08. Une tendance que l’on retrouve sur les
autres chaînes qui voient toutes l’heure de leur prime time reculer de quelques secondes à
quelques minutes.

  Un décalage de 9 minutes supplémentaires (vs la moyenne des débuts de prime la saison
précédente) est ainsi constaté sur France 2. Il s’agit de l’écart le plus important observé,
devant C8. Un constat qui, d’une part, pourrait pénaliser les audiences de deuxième partie
de soirée et qui, d’autre part, s’éloigne toujours plus de l’objectif fixé il y a 9 ans dans la loi
du 5 mars 2009 de démarrer à 20h45 pour avoir accès à une véritable deuxième partie de
soirée, une mention du cahier des charges de France télévisions qui avait été supprimée en
2014.

Twitch veut trouver une place sur le marché
de la publicité en ligne

Twitch, la plateforme leader sur le livestream de jeu vidéo et de sport électronique,
propriété d’Amazon, a annoncé cet été un changement de modèle économique avec
plus de publicité. C’est une stratégie qui s’inscrit dans l’offensive plus globale
d’Amazon dans la publicité en ligne et qui commence à porter ses fruits : au
premier trimestre 2018, les revenus publicitaires d’Amazon ont augmenté de 139%
pour atteindre 2.03 milliards de dollars.

Dans un communiqué publié le 20 août dernier, Twitch a dévoilé une refonte de son
abonnement Twitch Prime : les abonnés verront revenir les publicités sur la plateforme à
partir de septembre 2018. Cela signifie une augmentation du nombre d’espaces
publicitaires proposés par Twitch – et donc une potentielle hausse des revenus publicitaires
de la plateforme. Mais pour cela, il faut attirer les annonceurs. Twitch dispose d’ores et
déjà d’un atout de taille pour les convaincre : une audience forte, qu’il faut cependant
diversifier et fidéliser alors que les concurrents de la plateforme se multiplient.

Des contenus plus diversifiés pour acquérir
une nouvelle audience
Pour ce faire, Amazon mise sur les contenus. Avec 15 millions de visiteurs par jour, Twitch
est la première plateforme de livestream. Mais cette audience se concentre fortement sur
les retransmissions de parties de jeux vidéo, l’activité traditionnelle du site. Certaines font
converger jusqu’à 2,5 millions de spectateurs en simultané. La première initiative de
Twitch fut donc d’enrichir ces retransmissions avec la présence d’invités stars. En mars
2018 par exemple, Ninja (l’un des streameurs vedettes de la plateforme) a convié Drake et
Travis Scott, deux rappeurs de premier plan, à jouer avec lui en direct sur Twitch au milieu
de la nuit. 635 000 personnes se sont jointes à eux pour suivre la partie retransmise sur le
site.

Le recrutement de personnalité semble donc être un levier fort de fédération de l’audience,
c’est pourquoi Amazon a proposé à plusieurs acteurs de la vidéo en ligne de rejoindre sa
plateforme. Avec 17 millions d’abonnés, la chaîne YouTube Fine Brothers Entertainment
envisage de produire une web-série avec Amazon pour Twitch. Tanner Braungardt, ou
encore Gigi Gorgeous, des personnalités influentes sur YouTube ont également accepté de
diffuser des contenus sur la plateforme.

Sortir des seuls streams de jeux vidéo, c’est l’objectif de Twitch qui diversifie son offre en
proposant une rubrique IRL par exemple, consacrée aux vloggeurs, ou encore des
émissions de cuisine comme CookingForNoobs. Ces initiatives sont soutenues par Twitch
Creative, une structure d’accompagnement de personnalités pour la production de
contenus live.

Il s’agit pour la plateforme de fidéliser une audience différente des habituels joueurs de
jeux vidéo. Pour ce faire, Twitch soutient et organise des opérations de diffusion sur le long
terme comme le récent marathon Pokémon. Lancé le 27 août 2018, il donnera lieu à la
diffusion tous les jours d’épisodes des séries et de films dérivés de la franchise. De quoi
alimenter une chaîne Twitch jusqu’en juin 2019. En mai 2018, la plateforme avait déjà
accueilli un marathon Saturday Night Live pendant deux jours : l’occasion de rediffuser
l’intégrale des sketchs de l’année pour clore la saison 2017/2018 sur la chaîne officielle
/twitchpresents.

Ainsi, Twitch élabore une offre de programme fournie pour résister à la concurrence de
Steam.tv, Facebook ou encore YouTube dans le secteur du livestream de jeux vidéo, et
fédérer une audience plus vaste que les seuls gamers.

Inclure Twitch dans l’écosystème Amazon
Pour la plateforme, cette audience large et potentiellement fidèle sera un argument de
taille pour les annonceurs. D’une part, Twitch propose une audience rendue captive par la
diffusion en direct et les possibilités d’interactions avec le streamer ; et d’autre part,
l’audience habituelle, composée essentiellement de Millenials portés sur les jeux vidéo, est
une cible relativement difficile à atteindre pour les marques. De fait, elles voient leurs
publicités bloquées par les ad-bloqueurs, et ne disposent pas d’espaces publicitaires sur les
écrans de consoles. Par ailleurs, ce sont ces mêmes millenials qui consomment de moins en
moins la télévision et de plus en plus la SVoD, où la publicité est également absente. Une
cible que les annonceurs recherchent donc et que Twitch parvient à captiver, et à exposer à
des publicités résistantes aux bloqueurs grâce notamment à des formats interactifs (chats
et pop-ups sponsorisés par exemple).

En plus de cette exposition, Twitch fait partie, avec les autres services Amazon Prime et la
traditionnelle plateforme de e-commerce d’un écosystème particulièrement prolifique en
termes de datas comportementales. Un moyen pour le site d’enrichir ses espaces
publicitaires par des ciblages très pointus, rendus possibles par les effets de réseau
générés par cet écosystème Amazon.

Twitch semble nourrir des attentes plutôt optimistes, puisque son CEO aurait déclaré
récemment selon Bloomberg viser rapidement un objectif d’1 milliard de dollars de revenus
grâce aux ventes d’espaces publicitaires.

Pas de pause estivale pour les usages SVOD

Alors que les vacances d’Été s’accompagnent chaque année d’un creux d’audience
pour les chaînes de télévision traditionnelles, ces dernières semaines ont été
marquées par une progression des usages SVOD. Lancé en début d’année 2018, le
Baromètre de la consommation SVOD NPA-Harris Interactive témoigne de cette
montée en puissance avec quatre des cinq plus fortes semaines d’activité SVOD
enregistrées au cœur de l’Été.

Entamées au soir du vendredi 6 juillet pour l’ensemble des villes des zones A, B et C, les
grandes vacances d’Été 2018 ont coïncidé avec une hausse des usages SVOD. Ainsi, sur les
27 premières semaines de l’année (soit du 1 er janvier au 8 juillet), 4,1% des individus
français âgés de 15 ans et plus ont utilisé un service de vidéo à la demande par
abonnement sur une journée, en moyenne. Entre les semaines 28 à 34 (du 9 juillet au 26
août), correspondants aux vacances estivales, cette part d’utilisateurs SVOD a
augmenté de 0,7 point pour s’établir à 4,8%. Rapporté à la population française
(15+), cela signifie que 2,6 millions d’utilisateurs SVOD ont eu recours à un service de
SVOD en moyenne sur une journée durant la période estivale contre 2,3 millions le reste de
l’année.

Preuve d’un Été performant en SVOD, quatre des cinq semaines les plus élevées en termes
d’usages SVOD ont été enregistrées sur les mois de juillet et d’août. En effet, si la première
semaine de l’année reste la plus forte observée à travers le Baromètre de la consommation
SVOD avec 2,9 millions de SVODistes quotidiens, les semaines 30, 31, 33 et 34 suivent
juste derrière avec 2,8 millions d’utilisateurs SVOD chaque jour, en moyenne. C’est par
                                er
ailleurs au cœur de l’Été, le 1 août, que la part d’usage SVOD a été la plus élevée avec
7,1% de SVODistes sur la journée, soit 3,9 millions d’utilisateurs français âgés de 15 ans et
plus. Une performance portée notamment par la mise en ligne sur Netflix quelques jours
plus tôt de la sixième saison d’Orange is the New Black, l’une des séries originales phares
de la plateforme américaine.

    Évolution hebdomadaire du nombre de SVODistes, en moyenne journalière

                  (en millions d’individus français âgés de 15 ans et plus)

  Source : NPA sur données issues du Baromètre de la consommation SVOD NPA-Harris
                                      Interactive

Cette hausse des usages SVOD se retrouve sur l’ensemble des catégories d’âge. La
progression la plus forte est cependant à mettre à l’actif des 25-34 ans qui voient leur part
d’usage passer de 7,8% entre janvier et début juillet à 9,2% durant la période estivale
(+1,4 point). Rapporté à la population française, cela signifie qu’en moyenne près de
750 000 individus âgés de 25 à 34 ans ont regardé au moins un programme de SVOD
chaque jour entre le 9 juillet et le 26 août, contre un peu plus de 600 000 avant le début
des grandes vacances. Une hausse qui ne permet toutefois pas de détrôner les 15-24 ans,
population la plus férue de vidéo à la demande par abonnement avec plus de 900 000
utilisateurs quotidiens durant l’Été et une part d’usage de 11,4% en moyenne (contre
11,1% le reste de l’année).

La situation du marché SVOD tranche singulièrement avec celle de la télévision linéaire qui
chaque année enregistre un recul progressif de son audience au fil des semaines, de fin
juin à début septembre. Ainsi, à son plus bas niveau, le nombre moyen journalier de
téléspectateurs sur le prime-time (individus 15+) s’établissait à 15,1 millions de personnes
en semaine 31 (du 30 juillet au 5 août). En moyenne, sur la saison estivale, entre les
semaines 28 et 34, 16 millions de téléspectateurs étaient présents devant leur téléviseur en
prime-time chaque jour, soit 4,5 millions de personnes en moins qu’entre les premières
semaines de janvier et de juillet (20,5 M de tvsp 15+ en moyenne chaque jour).

  Évolution hebdomadaire du nombre de téléspectateurs, en moyenne journalière

                  (en millions d’individus français âgés de 15 ans et plus)
Source : NPA sur données Médiamétrie (audience live ; TH 21-23h ; 15+)

Arte : un média « déchaîné »

À l’occasion de la conférence de rentrée qui a eu lieu le 28 août 2018, Véronique
Cayla, présidente d’Arte France, a insisté sur l’offre de programmes sur mesure de
la chaîne, « en phase avec des pratiques de visionnage libres et individualisées »,
le tout dans une vision d’ouverture et de diversité. La chaîne entend devenir un
groupe numérique européen, « libérée de la télévision traditionnelle amenée à
disparaître ».

« Raviver la flamme de l’esprit européen »

Le Président d’Arte, Peter Boudgoust, en rappelant le besoin d’un service public fort,
souhaite que la chaîne garantisse une forte diversité culturelle. Ainsi, outre le caractère
non pas seulement franco-allemand de la chaîne mais bien son ancrage européen,
Véronique Cayla a annoncé l’arrivée dans 3 à 5 ans du « meilleur des programmes de nos
chaînes partenaires européennes ». Une politique d’ouverture qui se traduit également par
une multiplication de coproductions dans les séries, documentaires et cinéma avec les
acteurs de l’audiovisuel public européen.

 Pas d’algorithme de recommandation, mais une nouvelle fonctionnalité pour
l’appli

Bruno Patino, directeur éditorial, a rappelé que la chaîne privilégiait l’expérience de
l’internaute à la récolte d’informations le concernant. Contrairement à la plupart de ses
concurrentes, il n’est pas nécessaire de communiquer ses coordonnées pour bénéficier de
l’ensemble des contenus proposés. « Nous ne souhaitons pas accumuler de la data sur nos
utilisateurs » souligne Bruno Patino. En revanche, en termes d’expérience utilisateur, Arte
propose désormais sur son application le téléchargement des programmes qui permet de
les visionner sans connexion internet pendant 72 heures. Une première pour un
service français de replay gratuit (hors mycanal). Véronique Cayla a quant à elle insisté sur
la stratégie d’hyperdistribution des programmes sur tous les supports numériques afin de
les valoriser auprès des jeunes.
Être au service du plus grand nombre

D’un point de vue éditorial, la chaîne présente de nombreux temps forts pour lesquels elle
s’appuie sur sa vision d’ouverture et de diversité. « Nos récits sont reçus » insiste Bruno
Patino rappelant les bonnes audiences estivales. « Nous voulons être au service du plus
grand nombre » rajoute-t-il.

Ainsi, du côté des séries françaises et européennes, les événements à venir sont nombreux :
Coincoin et les Z’Inhumains de Bruno Dumont (la saison 2 de P’tit Quinquin), Jeux
d’Influence de Jean-Xavier de Lestrade, Eden de Domonik Moll, Il Miracolo de Niccolo
Ammaniti, Ad Vitam de Thomas Cailley et avec Yvan Attal, Au nom du père, série danoise
d’Adam Price, le créateur de Borgen. Cette dernière, portée par Lars Mikkelsen, met en
scène une famille danoise issue d’une longue lignée de pasteurs.

Du côté des documentaires, des histoires poignantes et tragiques sont programmées cette
saison comme Sauvages, au cœur des zoos humains, Les survivantes de Boko Haram ou
encore 1918-1939 : les rêves brisés de l’entre-deux-guerres, mais aussi des séries
documentaires plus légères avec notamment Gérard de par le monde – Japon, qui entraîne
Gérard Depardieu, amoureux du pays, dans une exploration étonnante.

Enfin, un nouveau visage fait son apparition dans les magazines d’Arte : Nora Hamadi,
précédemment sur Public Sénat, présentera le magazine européen Vox Pop le dimanche à
20h à la place de John-Paul Lepers.
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