Un habitat positif : construction, équipement et usage
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Un habitat positif : construction, équipement et usage Appel à Idées «Pour un habitat éco-responsable densifié» Ce n’est pas une utopie. En 2008 le jour du dépassement global fut le 23 septembre, en C’est un projet à construire demain matin. 2007 c’était le 6 octobre... Cet indicateur destiné à frapper les C’est le rassemblement de toutes les énergies naturelles, esprits nous apprend qu’en 267 jours, l’humanité a consommé créatrices, techniques et sociales pour tendre l’intégralité des ressources que la nature peut produire en un an. vers un habitat du 21e siècle. En 2008, l’humanité a donc utilisé 40% de ressources supplémen- taires de ce que la terre peut régénérer en une année ! Sachant que le secteur du bâtiment représente environ 30% de l’activité économique de notre pays et consomme près du tiers de l’ensemble des ressources que nous utilisons, le fait que les archi- tectes soient engagés dans la production d’un habitat éco-respon- sable est désormais une orientation politique impérative. Notre profession est plus particulièrement sensibilisée à cette question par le biais des consommations énergétiques liées au fonctionnement des bâtiments. fiche technique Appel à Idées International « Pour un habitat éco-responsable densifié » Pro- On commence à voir fleurir les Bâtiments Basse Consommation, gramme Réalisation de maisons mitoyennes pouvant se transformer en plu- voire Zéro Energie, et aujourd’hui on s’accorde à viser un objectif sieurs logements avec des usages variés Organisateur de la consultation Cité de l’Architecture et du Patrimoine Maîtrise d’œuvre intégral Lipsky + Rollet inférieur à 50 kWh/m2/an d’énergie primaire pour l’ensemble de architectes, Pénicaud Ingénierie (HQE), Bureau Michel Forgue (Economie) Sur- ces besoins. Ce chiffre mythique n’est cependant aujourd’hui at- face 1 709,5 m2 SHON teint que par quelques constructions neuves.
En France le parc de logements se renouvelle très lentement et Nous explorons ici des pistes pour un habitat dont les caracté- compte une majorité d’habitats anciens qu’il faut impérativement ristiques permettent un bilan énergétique nettement positif sur remettre à niveau. Le chemin à parcourir est encore long et exige trente ans pour les trois premiers postes, liés directement à sa une mobilisation de tous les acteurs... construction, à son équipement, et à son usage. Néanmoins, si l’on examine les consommations liées au mode de vie d’un foyer urbain d’un pays, on se rend compte que l’on Mais penser de nouveaux modèles d’habitat éco-responsable, c’est n’aborde là qu’un cinquième du problème car l’énergie néces- aussi penser de nouveaux modes d’habiter où les relations entre sitée par ce mode de vie se décompose en quatre autres parties voisins sont solidaires et où la qualité d’usage est optimisée. comparables qui pèsent quasiment chacune le même poids dans Bien entendu, la sphère privée de chaque logement est garantie. la balance globale : Ce projet livre aux habitants une surface libre, modulable, leur lais- - Une seconde part est liée aux consommations électriques «de sant la liberté d’organiser, de structurer et qualifier l’espace de vie confort»internes au logement (lampes, HiFi, ordinateurs...) qui a principal avec le mobilier. L’appropriation du logement est facilitée classiquement un poids de l’ordre de 70 kWh/m /an (Label Passiv 2 par la recherche d’un maximum d’efficacité dans un minimum Haus). Pour atteindre cet objectif, nous devons utiliser des équipe- d’espace via la préfabrication industrialisée des salles de bains et ments électro-ménager et terminaux très performants. Une prise des cuisines. Le projet insiste sur la diversité de taille de conscience dans la manière de vivre est également nécessaire des logements et leur possibilité de transformation dans le pour éviter les gaspillages. La manière dont l’habitat est organisé temps. Il intègre un ascenseur qui permet de prendre en compte peut contribuer à provoquer cette prise de conscience et induire l’augmentation du vieillissement de la population et qui évite la sé- un mode d’habiter approprié. grégation spatiale. Les accès aux logements sont conçus pour être - Une troisième part est liée à l’énergie grise de la construction, plus que de simples espaces de circulation distributive mais des c’est à dire l’énergie nécessaire pour produire les matériaux et espaces intermédiaires suffisamment grands pour offrir de l’espace les systèmes constructifs du bâtiment. Le poids énergétique de extérieur partagé qui amplifie le plaisir d’habiter là et l’attractivité la construction traditionnelle est actuellement de l’ordre de 1500 des logements. La typologie imaginée avec terrasse à chaque kWhep/m2, ce qui correspond à 50 kWhep/m2/an d’énergie pri- étage, favorise l’appropriation visuelle et spatiale d’une nature maire pour une durée de vie de 30 ans du bâtiment. Cette énergie offerte, et qui doit être partagée, du côté des jardins Albert Kahn. dépensée tout au long du process de fabrication des composants Une «hospitalité réciproque» doit se développer entre voisins. peut être réduite en utilisant des matériaux locaux, nécessitant Il en va de même pour l’espace à habiter sous toiture, garant de peu de transformation, et/ou en mettant en œuvre des solutions la préservation et du bon usage d’une denrée de plus en plus techniques hyper-performantes qui permettent de réduire de précieuse : l’eau. Il abrite une buanderie pour répondre à la ques- manière importante les quantités de matière utilisée. En construi- tion de l’entretien du linge, trop souvent négligé lors de la concep- sant local et léger, nous épargnons nos ressources et économisons tion des logements. Pour les salles-de-bain il propose une configu- du transport. ration optimale entre consommation et confort en n’installant - La quatrième part est liée aux déplacements, dont l’importance, que des douches dans les appartements ; douches complétées par pour un ménage moyen est de l’ordre de 400 kWhep/personne/ un bain placé au dernier niveau. an, ce qui est comparable aux besoins thermiques de l’habitat, soit environ 40 kWhep/m2/an. La convivialité et la solidarité ne se décrètent pas, même si À ce titre la politique urbaine joue donc un rôle primordial. En l’architecture et la configuration des espaces contribuent à les faci- offrant des alternatives fiables aux solutions individuelles, elle liter. Elles s’installent si les habitants partagent un certain nombre permet de réduire la congestion tout en réduisant la pollution et de valeurs. Un engagement de chacun dans le rapprochement la facture énergétique. entre voisins est impératif. À ce titre, la notion d’éco-responsabilité Cette politique doit cependant être relayée à l’échelle individuelle questionne de façon très critique la manière dont est actuellement et intégrée dans le mode de vie. Elle se traduit également par cer- produit l’habitat. Pour faire évoluer la situation vers une véri- taines options spatiales fortes dans la construction des logements, table éco-responsabilité des habitants, cela suppose une prise de notamment sur la question des parkings. conscience du rôle primordial de l’architecture dans la conduite du - La cinquième part, d’importance équivalente, est constituée développement humain... par l’énergie dépensée tout au long de la chaîne alimentaire qui permet de nourrir les habitants. Toutefois n’étant pas du ressort de l’architecture, elle échappe au projet. En conclusion l’engagement des architectes doit être primor- dial sur les trois postes liés directement à la consommation, à l’équipement et à l’usage.
terrasses et loggias : La chance est offerte ici d’avoir un morceau de nature en ville. Cette opportunité est à partager. Les coursives nord sont prévues avec une largeur suffisante pour aménager des terrasses avec vue sur le jardin japonais du Musée Albert Kahn. Ces ter- rasses sont communes Elles peuvent être utilisées comme terrasses ombra- gées en période chaude et ensoleillée. vue perspective intérieure d’un plateau ouvert de logement La grande baie fixe en double vitrage avec film anti-émissif permet de profi- ter de la vue sur les jardins du musée Albert Kahn. Les ouvrants latéraux assurent la ventilation traversante, tandis que les panneaux coulissant à lamelles orientables en bois permettent de créer des opacités variables en fonction des besoins d’intimité vue perspective aérienne de l’enveloppe protectrice et récupératrice d’énergie A l’alignement sur l’Avenue du Maréchal de Lattre de Tassigny, elle est com- posée de ventelles mobiles en verre intégrant un sytème de capteurs ther- miques ECS ; elle se plie, s’incline, se détache et devient étanche pour libérer une réspiration spatiale pour les terrasses supérieures et supporter des pan- neaux photovoltaïques
S’impliquer dans la filière bois Le bois présente plusieurs avan- tages du point de vue écologique : - c’est une ressource renouvelable - sa filière de production est peu énergivore, et grâce la politique de renouvellement de l’ONF, nous disposons aujourd’hui de grandes quantités d’essences propres à la construction. - il stocke du CO2 : La forêt française Répartition des fixe annuellement 7 millions de formations boisées sur le territoire tonnes de carbone soit 7% des français émissions issues de la combustion des énergies fossiles (la pousse d’1kg de bois adulte absorbe 1,5 kg de CO2 et produit 1,1 kg d’O2). La structure extérieure est réalisée en charpente de douglas massif assemblée par des connecteurs SFS Intec. Les planchers, les murs et les menuiseries, ainsi que le mobilier qui qualifie l’espace, sont faits de ce même matériau utilisé en sections massives ou en panneaux triplis. Les bois utilisés pourront provenir des Vosges, du Massif Central, et éventuellement de l’Oise. Descriptif AQUAComforT Utiliser des équipements préfabriqués Afin de favoriser une bonne com- pacité des surfaces et de faciliter la mise en œuvre des ouvrages de second-œuvre, le projet mise sur l’utilisation d’équipements sanitaires et ménagers en maté- riaux composites, entièrement recyclables, préfabriqués industriel- lement. Des salles d’eau et des cuisines monoblocs sont implantées dans les blocs lourds avec un jeu suf- fisant de façon à assurer une totale indépendance de mon- tage sur le chantier. Les raccorde- ments aux réseaux de fluides se font par flexibles.
Recycler sur site les déchets inertes issus des démolitions Le projet prévoit la réutilisation des gravats de démolition des im- meubles existants pour fabriquer des gabions. Cette disposition constructive permet de réaliser des économies importantes dans le bilan énergétique global de l’opération. Ces gabions sont montés en murs poids épais. Ils forments les colonnes d’assise de toute la construction, et lui apportent de l’inertie thermique. Ils abritent les blocs préfabriqués des pièces humides et les colonnes verticales de distribution des fluides. Maximiser les surfaces récupératrices d’énergie Le projet est enveloppé d’une surface récupératrice d’énergie et d’eaux de pluie qui forme une façade équipée de capteurs ECS à tubes sous vide ; qui se poursuit en toiture équipée de photopiles montées sur verre. Elle compense les consommations du bâtiment sur 30 ans. Capteurs ECS : 267,7 m2 Panneaux photovoltaïques - pleins : 137 m2 - semi-transparents : 403 m2
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