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Une protection pour le secteur informel : Nouvelles approches pour soutenir le lissage de la consommation Truman Packard -Melis Guven –Himanshi Jain Groupe de la Banque mondiale Protection sociale et emploi 4 mai 2021
« Informalité » : un mot, de nombreuses significations et mesures. Production ou emploi ? Toutes les mesures correspondent au niveau de Échelle ou forme d’emploi ? développement. Approfondissons toutefois ! % du PIB % de l’emploi Production informelle versus PIB par habitant Emploi informel versus PIB par habitant 70 Production informelle Emploi informel (RHS) 70 Production informelle (en pourcentage du PIB) 60 60 (en pourcentage de l’emploi total) 50 50 Part de l’emploi informel 40 40 30 30 20 20 10 10 0 0 EAP ECA LAC MNA SAR SSA PIB (logarithme) par personne, PPE USD PIB (logarithme) par personne, PPE USD Source : Elgin C. , A. Kose, F. Ohnsorge et S. Yu (2019), dans Banque mondiale (2019), Perspectives économiques mondiales, janvier : « Darkening Skies », https://openknowledge.worldbank.org/handle/10986/31066
Le défi : les économies informelles offrent un choix • Du point de vue de la PS/SS, un travailleur « informel » est un travailleur qui ne peut pas prétendre à la protection dans le cadre de l’assurance sociale étatique obligatoire. Trois problèmes suscitent notre préoccupation 1. Pour les ménages : difficulté pour faire face aux chocs susceptibles d'appauvrir 2. Pour la société : le défaut de couverture d’une perte donne lieu à des coûts externes, voire même à un risque fiscal 3. Pour le système de sécurité sociale : mutualisation du risque non efficiente et économiques manquées pour l’échelle • Le secteur informel offre aux entrepreneurs, aux employeurs et aux personnes physiques des vastes opportunités de gains qui échappent aux instruments de gestion des risques étatiques obligatoires • Transformation de la gestion du risque étatique obligatoire dans une option de portefeuille parmi autant d’autres sur lesquelles les ménages peuvent exercer leur choix.
Questions clés qui définissent les objectifs de la politique de sécurité sociale. • Où se trouvent la superposition et les tensions entre les besoins des ménages et de la société pour gérer les pertes liées aux chocs ? • Comment la sécurité sociale peut-elle être mieux structurée pour minimiser les tensions et exploiter pleinement la superposition ? • Combien d’espace devrait-on laisser aux ménages pour faire des choix et combien d’espace devrait être occupé par l’État ? • De quelle contribue la sécurité sociale à accroître la prospérité sociale ? • … en tenant compte non seulement des prestations privées (ce que les personnes physiques/familles pourraient demander si les biens/services étaient disponibles à des prix de marché), • … mais aussi les prestations sociales (au vu des défaillances d'information du marché et des marchés des assurances manqués).
Économie des assurances Gestion du risque du point de vue d'un ménage 6
Le modèle fondateur : Économie classique des assurances (Ehrlich et Becker, 1972, 2002) • Confronté à une perspective de perte, un individu peut ... assurer (à savoir, transférer des ressources des « bon temps » aux « mauvais temps ») prévenir (à savoir, prendre des mesures pour réduire la probabilité de « mauvais temps ») ne rien faire de ce qui précède et se débrouiller (parfois, médiocrement, par exemple, en retirant les enfants de l’école) assurer et prévenir, et mieux se débrouiller (car devoir se débrouiller dans une certaine mesure est inévitable, ainsi qu’efficient) • Deux formes d’assurer : 1. mutualisation des risques (transférer des ressources des bons temps aux mauvais temps, redistribuant entre les individus avec des propensions différentes de subir une perte) 2. épargne (transférer des ressources des bons temps aux mauvais temps sans redistribution du risque) • Lorsque les deux formes sont disponibles, elles constituent des produits de substitution car toutes deux diminuent la taille de la perte éventuelle o La disponibilité de la mutualisation du risque peut réduire l’épargne (et vice-versa) • La prévention réduit la probabilité de la perte mais n’en modifie pas l’ampleur (il s’agit plus d'un complément par rapport à la mutualisation du risque que par rapport à l’épargne) o Davantage de prévention peut diminuer directement le coût de la mutualisation du risque
Lorsque les marchés du risque sont complets et fonctionnent correctement. Catastrophique Décès précoce … … Démence La prospérité augmente (appauvrissant) (beaucoup d’épargne, (beaucoup de mutualisation de mutualisation et lorsque toutes les options sont et de prévention) de prévention) disponibles : Le paquet … … optimal dépend de la nature Ampleur de la perte/coût (Y) Incapacité Longévité Large permanente (beaucoup d’épargne de la perte que l’on souhaite (davantage de et de prévention, mutualisation davantage de atténuer. et de prévention) mutualisation) Moyenne Incapacité … … Transition professionnelle mineure (beaucoup d’économies un certain degré et de prévention, un certain de mutualisation degré de mutualisation) et de prévention Faible Maux de tête Claquage Mal au dos Mobilité réduite (ne rien faire musculaire (épargne beaucoup d’épargne et se débrouiller) (prévention, se et prévention) et de prévention débrouiller) Fréquence de la perte/Probabilité de la survenance (X)
Prescriptions du modèle jusqu’à présent. • L’assurance tous risques n’est pas efficiente Lorsque les pertes sont faibles, il vaut mieux de se débrouiller • Pour couvrir des pertes « rares » ou « larges », la mutualisation des risques s’avère plus efficiente Les primes de mutualisation diminueront en fonction de la rareté des pertes • Pour couvrir des pertes « fréquentes/prévisibles », il s’avère plus efficace d’épargner Au fur et à mesure que la probabilité augmente (devient certaines), la mutualisation du risque, dont le prix est fixé en fonction de la probabilité, devient onéreuse (par rapport à l’épargne) • Pour les pertes « fréquentes » et « larges », il y a peu que les individus puissent faire par eux-mêmes La justification pour une politique commence à émerger (en fonction de la « prédictibilité ») • Par construction, une ampleur ne s’adapte pas vraiment à tout La nature de la perte (fréquence et ampleur) est changeante et endogène par rapport à des facteurs plus larges (parfois politiques) comme, par exemple, le degré et la durée du chômage suite au choc dans les pays qui ont dérèglementé le marché du travail versus les pays qui ne l’ont pas dérèglementé La nature de la perte sera différente en fonction des pays … • La combinaison « optimale » d’instruments sera variable : ce qui est « optimal » au Chili sera très différent de ce qui est « optimal » en Indonésie ou en Namibie AINSI qu’au sein d’un même pays au fil du temps … • Ce qui était optimal au Chili en 1981, lorsque le marché des capitaux était peu actif et le secteur financier faible, différera de ce qui est optimal en 2018.
Les « assurances » dans la vie de tous les jours : le plus gros du partage des risques se fait à titre privé Informel Formel Au sein des ménages ou de la Dans le cadre des réseaux Fourniture par les marchés Fourniture par les gouvernements famille communautaires Programmes de nutrition Production moins risquée Stratégies, plans et structures Éducation communautaires de préparation face aux Santé préventive Hygiène Éducation fournie à titre privé Prévention catastrophes Réintégration au marché du Nutrition Formation Travaux communautaires pour réduire la travail et sécurité sur le lieu de Migration probabilité des catastrophes travail Formation professionnelle Logement Crédit Économies « sous le matelas » Comptes d’épargne dans des banques Épargne privée imposée Bétail Banques communautaires Épargne commerciales réglementées Instruments d’épargne fournis par Investissement dans le capital Plateformes « fintech » numériques Micro-finance réglementée des banques publiques humain Actifs financiers Investissement dans le capital social Assurance chômage, assurance (rituels et remise de cadeaux santé et pensions publiques réciproques) Transferts entre ménages Soins de santé Sociétés funéraires Assurance privée Mutualisation Envois de fonds de la part d'un Transferts en espèces ou en nature Systèmes de crédit rotatoire non Plans sociaux (protection de l’emploi) membre migrant réglementés Protection des dépôts Bienfaisance Protections contre la faillite Déscolariser les enfants en âge scolaire pour qu'ils travaillent Charité de la part des voisins Secours d'urgence en cas de Emprunter auprès des banques catastrophe Se débrouiller Vente de biens du ménage Emprunter auprès de prêteurs d’argent commerciales Réduire les dépenses alimentaires, non réglementés Redistributions budgétaires de santé ou d’éducation
Problème : les défaillances du marché qui entravent la demande et l’offre sur le marché du risque : (plus clair dans le secteur sanitaire) Problèmes du côté de la demande • Les ménages sont peu informés concernant leurs besoins • … et de la qualité de ce que le marché propose • Pour la gestion du risque, le manque d'information peut s’avérer dangereux (par exemple, les petits problèmes de santé non traités peuvent rapidement empirer) Problèmes du côté de la demande • Sélection adverse : « connaissances occultes » et « déceptions » des individus • Risque moral : « actes occultes » des individus lorsque les coûts physiques et psychologiques sont faibles et la compensation élevée • Existence de conditions/pertes « préexistantes » ou « chroniques » • « Incertitude » par opposition au « risque », par exemple l’inflation Externalités et biens/maux publics • Coûts externes de l’absence d’atténuation • L’adoption des « biens publics » est trop faible • La production des « maux publics » est trop élevée • Le problème s’étend aux biens privés avec des bénéfices externes (immunisation, préservatifs)
Une troisième dimension pour caractériser les pertes doit être considérée. Catastrophique (appauvrissant) Ampleur de la perte/coût (Y) Large Intervention Moyenne plus justifiée Faible Intervention moins justifiée Fréquence de la perte/Probabilité de la survenance (X)
• Mutualisation • Épargne obligatoire • Organiser la obligatoire • Aides ciblées demande et fournir • Prévention obligatoire directement La nature de la perte • Organiser l’offre et la demande privées de logement détermine la combinaison • Subventionner les pauvres d'instruments d’assurance Catastrophique • Beaucoup • Beaucoup « optimale » du point de de d’épargne, (appauvrissant) mutualisati prévention et on et de mutualisation • Subventionner les pauvres vue actuariel prévention • Réglementer et encourager (par le biais d'incitations) l'offre et la demande Large • Plus de • Beaucoup mutualisation d’épargne et de et de prévention L’étendue des • Renforcer la prévention • Plus de mutualisation sensibilisation du public défaillances du marché Moyenne • Un certain • Épargne et • Réglementer Extensif degré de prévention Offre du marché (externalité, instruments mutualisatio n et de • Un certain Plus degré de prévention • Ne rien faire manquants) détermine la mutualisation Faible • Ne rien • Un certain • Plus d'épargne • Beaucoup degré Un certain faire et se degré d’épargne et de prévention d'épargne et de portée de l’intervention. débrouiller et de prévention prévention Nulle Fréquence/Probabilité de survenance (Prédictibilité)
Implications politiques ... pour les gouvernements désireux d’étendre la couverture aux travailleurs de l’économie informelle 14
Problèmes avec la sécurité sociale qui aggravent le caractère informel (1) Les interventions étatiques actuelles ont une portée excessive Nature du problème : Pas toutes les défaillances du marché méritent une intervention dans la même mesure • L’État fournit une couverture exhaustive de l’ensemble des pertes • L’État couvre des risques que les individus et les marchés sont (relativement plus) capables de couvrir par eux-mêmes Conséquence • Une sécurité sociale « Mercedes » avec un budget « Hyundai » : une couverture coûteuse ne peut être fournie qu'à quelques-uns • Cela donne lieu à des « initiés » qui protègent leurs intérêts en frustrant les réformes lorsque les coûts élevés menacent la stabilité/efficience fiscale
Problèmes avec la sécurité sociale qui aggravent le caractère informel (2) Les interventions étatiques actuelles sont mal alignées Nature du problème : Pas toutes les défaillances du marché peuvent être corrigées avec la même intervention (en général, une PD étatique financée par la taxe sur les salaires) • Déploiement de l’instrument erroné pour couvrir les pertes : mutualisation pour les pertes fréquentes ; épargne pour les pertes rares • Un problème, même dans les systèmes « minimalistes » Conséquence • Interventions non efficientes et inefficaces (la « Mercedes » peut être belle, mais elle ne court pas tellement (même si des ressources existaient pour fournir une couverture à tous, cela déboucherait sur des inefficacités et des distorsions) • Les primes pour une couverture relativement coûteuse présentent un élément fiscal plus élevé pour les travailleurs et les employeurs • Cela donne lieu à des distorsions dans l’économie en général : « justification/incitations secondaires » pour travailler dans le secteur informel
Principes directeurs pour accroître la gestion du risque des ménages 1. Les États devraient intervenir pour augmenter la gestion du risque des ménages là où le marché n’y parvient clairement pas et le cout des pertes externes est élevé, • … mais ils devraient le faire conformément à un cadre analytique clair tiré de l’économie des assurances (les défaillances du marché n’invalident pas les réflexions fondamentales du modèle) 2. Une solution politique pour le dilemme gouvernemental du côté de la demande : • Aligner les instruments correctement, afin de répondre à la nature des pertes que l’on souhaite aider les ménages à couvrir (par exemple, des formes d’AU avec de l’épargne, des reformes des pensions, un paquet de prestations de santé) • … et limiter le déploient de es instruments pour couvrir les pertes que les ménages et les marchés ne peuvent pas couvrir par eux-mêmes (« assurables » sanitaires en cas de catastrophe, pauvreté et vieillesse, inflation) • … et/ou (si les ressources sont rares) juste les pertes qui, si elles n’étaient pas couvertes, supposeraient un coût externe important pour les autres (santé publique/immunisation, chocs générant de l’appauvrissement) 3. Des solutions politiques aux problèmes du côté de la demande (à savoir, manque de demande des ménages due à l’irrationalité, l’imprévoyance ou la myopie) : • financer une couverture minimum essentielle par le biais d'impôts efficients à l’assiette large • Le financement à partir des recettes générales exige la prise de la décision socialement importante de couvrir avec les fonds en provenance des employeurs et des individus • Pour une couverture additionnelle (supérieure à l’essentielle), il convient de résister à l’impulsion d’imposer des options privées • Il vaut mieux de travailler avec des « récompenses » (incitations) au lieu d’avec des « quantités » (ratios et quotas) • La justification la plus claire pour l’imposition est constituée par les coûts externes élevés (une fois la « couverture essentielle » fournie, ils sont difficiles à trouver (mais ils existent parfois) • Les « Nouveaux comportementalistes » proposent un « paternalisme mou » dans l’utilisation créative d’options par défaut (débat sur l’imposition de l’épargne en Nouvelle-Zélande et au Royaume-Uni).
Des distinctions qui importent : mutualisation ou épargne ? Financement public ou privé ? Obligatoire ou volontaire ? Paquet politique de protection exhaustif Pertes communes Financement Les plus fréquentes purement Coût externe négligeable volontaire Fourniture par le marché réglementé Un certain bénéfice social d’épargne et d’assurances externe MFI Financement privé Pertes non triviales « encouragé » et Fréquentes avec incitations Choix par défaut Coût externe minimal Exonérations fiscales Un certain bénéfice social Cotisations équivalentes externe Financement obligatoire et Par la voie Pertes plus importantes individuel Nivellement minimal « approprié » numérique Relativement fréquentes N/CD Un certain coût social externe PD (par exemple, annuité Minimum garanti : obligatoire) Financement Pertes les plus importantes purement Relativement rares « PD » minimum publique à partir Le coût social « externe » le de la dépense • « filet social » plus élevé générale (assiette • RMG fiscale la plus • RUB Défaillances du marché les large) plus aiguës Source : Packard et al, 2019
Asseoir les bases de la protection sociale universelle Mécanisme d’épargne volontaire pour le secteur informel avec des liens avec l’aide sociale 19
La sécurité sociale contributive n’est pas parvenue à étendre la couverture de manière significative Progrès dans la couverture de la • Les systèmes de sécurité sociale sécurité sociale fondée sur l’emploi fondés sur l’emploi existants nécessitent des contributions régulières/constantes • Les systèmes contributifs du Taux de main-d'œuvre secteur formel ne répondent pas aux Points de taux besoins du grand secteur informel avec des recettes précaires qui repose sur des contrats de travail atypiques • La pandémie de COVID-19 a souligné encore davantage la vulnérabilité du secteur informel (l’épine dorsale de nombreuses économies en développement) évolution des contributeurs participants (entre 1990 contributeurs participants des années 2010 • Il est nécessaire de développer des et 2010. ) (droite) (gauche) instruments de protection sociale innovants pour le secteur informel Source : Rutkowski (2018). Reimagining Social Protection: New systems that do not rely on standard employment contracts are needed. Note : La figure montre les taux de participation dans les régimes de pensions contributifs entre 1990 et 2010. La ligne horizontale en pointillés représente une absence de changement dans le taux des cotisations au fil du temps 20
Les pays à faible revenu disposent de ressources limitées pour financer la protection sociale • La protection universelle devrait être l’objectif ultime des pays Recettes fiscales (en pourcentage du PIB) par groupe de pays en fonction des • La plupart des pays en développement disposent de ressources revenus fiscales limitées actuellement pour financier une sécurité sociale universelle de base 25 • Une approche progressive pour atteindre une sécurité sociale universelle en posant les bases d'un régime de sécurité sociale pour 22 le secteur informel s’avère nécessaire 20 18 • Un premier pas pourrait être celui de proposer un mécanisme En % du PIB d’épargne volontaire aux travailleurs du secteur informel leur 17 15 permettant d’accéder à des services et d’épargner • Des aides et des incitations pourraient s’avérer nécessaires pour atteindre une échelle, mais cela ne nécessiterait pas des ressources 10 11 importantes en provenance du budget gouvernemental et serait donc abordable sur le plan économique • Une caractéristique importante d'un tel mécanisme serait constituée 5 par le fait qu'il ne s’appuie pas sur un rapport formel employeur- 2005 2010 2015 2017 employé(e), contrairement aux régimes de sécurité sociale du secteur formel, qui se fondent sur les contrats de travail officiels. Revenu élevé Revenu faible Revenu faible-moyen Revenu moyen-élevé • Ce mécanisme pourrait, ainsi,potentiellement, être étendu jusqu'à devenir obligatoire et universel lorsque les conditions favorables, y compris la structure fiscale et administrative, seront en place à Source : World Revenue Longitudinal Data (WoRLD), FMI l’avenir Source : Guven, Jain, Joubert et al. Banque mondiale 2021 (à paraître) 21
Le secteur informel est varié et présente des caractéristiques distinctes Caractéristiques du secteur informel • Le secteur informel est hétérogène • Les travailleurs du secteur informel sont difficiles • Il emploie un large éventail de personnes (petits agriculteurs, à atteindre vendeurs de rue, petits marchands, porteurs, travailleurs • Dans les zones rurales, la diffusion constitue une difficulté journaliers, artisans) majeure pour les prestataires de services et de filet se sécurité • Le travail indépendant (y compris les titulaires de leur propre sociale. compte) constitue un caractéristique prédominante • Dans les zones urbaines, alors que les services formels sont • Pour certains, demeurer dans le secteur informel est un choix proches des travailleurs, la diffusion peut s’avérer néanmoins compliquée (absence d’emploi stable, changements d’emploi/de (pour éviter les impôts, les cotisations de sécurité sociale et le lieu fréquents, absence de documentation appropriée) droit du travail) • Les femmes du secteur informel sont plus • Les travailleurs du secteur informel peuvent ne vulnérables pas avoir de revenus réguliers ou d’économies • C’est souvent que l'on trouve les femmes dans les situations • En général, ils perçoivent des recettes irrégulières et souvent les plus vulnérables (travailleurs domestiques, à domicile ou imprévisibles, ce qui rend difficile la planification financière au sein de la famille) • Même lorsqu'ils épargnent, ils peuvent ne pas faire appel pour • Les entreprises détenues par les femmes tendent à être plus cela aux institutions financières petites et moins productives • Les travailleurs informels sont plus vulnérables • Les femmes ont moins de chances d’avoir accès aux faces aux chocs à court terme identifiants, aux téléphones et au capital social, de sorte qu’elles sont encore plus invisibles que leurs homologues de • Vulnérabilité face aux chocs (des revenus généralement sexe masculin du secteur informel. plus faibles, absence de protection sociale et une épargne limitée pour se débrouiller • Les travailleurs du secteur informel sont • Manque d’accès au financement, le crédit donne lieu à organisés des taux d'intérêt plus élevés, ce qui vient compromettre • Un grand nombre de travailleurs du secteur informel sont les revenus futurs avec des conséquences irréversibles membres d’associations de travailleurs Source : Guven M. Extending Pension Coverage to the Informal Sector in Africa, 2019. 22
Il s’avère essentiel de comprendre les caractéristiques du secteur informel pour concevoir des instruments de protection sociale répondant à leurs besoins. Typologie des ménages du secteur informel – Une illustration du Kenya Le « chaînon manquant » dans la protection sociale TYPE DE Informal, poor Informal, non-poor non-resilient Informal, non-poor, Formal MÉNAGE 26% 35% resilient 15% 24% CAPACITÉ Limitée. Accent sur la Épargne de Couverture par la Épargne de D'ÉPARGNE consommation- précaution + Épargne sécurité sociale précaution lissage à court terme à long terme formelle Source : Kenya Public Expenditure Review (2019) •CAPACITÉ À des ménages en quatre groupes en utilisant le module de choc des données de l’étude sur les ménages Délimitation •ÉPARGNER 35 % des ménages kenyans relèvent du secteur informel et sons vulnérables, c’est-à-dire qu'ils affirment avoir été frappés par un choc au cours des 5 dernières années et avoir dû, pour se débrouiller, vendre des biens et avoir subi de l’insécurité alimentaire, etc. 23
Un ensemble d’instruments de protection sociale et pour les moyens de subsistance s’avère nécessaire pour fournir un continuum de couverture pour tous les groupes de revenus Un secteur informel résilient et productif qui place les travailleurs sur une voie durable vers de meilleurs moyens de Sécurité sociale pour subsistance et les travailleurs du secteur formel l’amélioration du Une sécurité sociale pour (pensions, incapacité, développement du les travailleurs du secteur décès, chômage) capital humain informel (épargne à court et Des filets de à moyen terme) avec des sécurité sociale incitations fiscales pour productifs, incluant ceux non résilients des services En association avec des d’inclusion mesures d’amélioration de économique la productivité Secteur Non-pauvres, travaillant dans informel Pauvres travaillant dans le le secteur pauvretravaillant secteur informel formel dans le secteur informel Productivité et gamme de revenus Source Guven M. et Karlen R., décembre 2020, Banque mondiale Source : Guven M. et Karlen R., décembre 2020, Banque mondiale (modifié) 24
Principes pour l’extension des instruments de protection sociale au secteur informel • Mécanisme de cotisations volontaires • Incitations pour atteindre l’échelle définies • L’accès à court terme à l’épargne contribuer à instaurer la • Comptes individuels-Intuitifs car ils imitent les comptes confiance bancaires • L’accès à court terme s’avère utile en cas de choc • Confiance plus facile à instaurer car les participants peuvent voir leur épargne accumulée • Possibilité de ne pas exiger de versement régulier d'une • Exemples d'incitations fiscales (pour le cotisation prédéterminée (les participants peuvent verser des secteur informel non résilient) cotisations à tout moment) • Cotisations équivalentes ; assurance gratuite • Éligibilité déterminée par une évaluation par le biais du registre • L’échelle s’avère essentielle social • Il s’avère critique d’atteindre une échelle pour la réussite de • Possibilité de personnaliser les incitations pour les groupes plus ces mécanismes vulnérables (par exemple, les femmes) • Viabilité de la fragmentation des risques • Intégration/regroupement avec d’autres • Réalisation d'une analyse de la viabilité du mécanisme services - Exemples (capacité d’épargne dans le pays et taille viable du • Assurance de santé mécanisme) • Accès prioritaire au crédit financier(le solde figurant dans les • La communication, la diffusion et l’éducation financière comptes d’épargne à court terme pourrait être utilisé en tant que peuvent contribuer à atteindre une échelle garantie) • Besoin de flexibilité concernant le niveau des • Encouragements comportementaux cotisations et la fréquence des versements • Encouragements comportementaux pour promouvoir la • Les travailleurs du secteur informel n’ont pas de revenus participation et l’épargne réguliers • Tirer parti de la technologie • Besoins en termes de liquidités • Paiement numérique des cotisations (inclusion financière) Source : Guven M. Extending Pension Coverage to the Informal Sector in Africa, 2019. 25
Il est souhaitable de réaliser des évaluations de la viabilité du mécanisme d’épargne volontaire pour le secteur informel Résultats d’un exemple d’évaluation de la viabilité en utilisant la Boîte à outils d'évaluation de la viabilité d’un mécanisme (Scheme Viability Assessment Toolkit (SVAT)) de la Banque mondiale Quelle proportion de la population n’est pas résiliente ? Comment pense-t-on que les taux d’adhésion devraient changer au fil du temps ? Compte (en 000) Taux de travailleurs informels résilients que le mécanisme devrait 30,000 100% atteindre et taux d’adhésion 25,000 80% 20,000 15,000 60% 10,000 40% 5,000 - 20% 2021 2027 2033 2039 2045 2051 2057 0% Non poor resilient Population relevantinformal du secteur informel Total population Population totale 2021 2022 2023 2024 2025 2026 2027 2028 2029 2030 2031 2032 2033 2034 2035 Working age (20-70) Population en âge de travailler (20-70) Population population in informal dans l'économieeconomy informelle Diffusion Adhésion Quel est le cumul d’épargne escompté ? Quand est-ce que le mécanisme atteindra son seuil de rentabilité ? 200,000,000 Cotisations (en Francs CFA) Coûts nets en ,000 CFA pour les 15 années à venir 1,200,000 150,000,000 1,000,000 800,000 100,000,000 600,000 50,000,000 400,000 200,000 - 2021 2027 2033 2039 2045 2051 2057 - 2021 2023 2025 2027 2029 2031 2033 2035 Total Femmes Hommes Source : Guven, Jain, Joubert et al. Banque mondiale 2021 (à paraître) 26
Pour assurer un continuum sur le plan opérationnel, les plateformes de fourniture de protection sociale doivent être interopérables et s’appuyer sur la technologie numérique Présentation visuelle des plateformes numériques interopérables de protection sociale Opérateurs de réseaux Plateforme de sécurité sociale mobiles Assurance à court terme (par exemple, comptes d’épargne Pensions Valuation pour les versement des prestations Paiement/recouvrement et d’assurance chômage) Comptes d’épargne à long terme cotisations/autres aides/incitations Opérateurs de proximité Registre social Système ID de base f ID 27 Source : Guven, Jain, Joubert et al. Banque mondiale 2021 (à paraître)
une protection réactivité face aux chocs, « adaptative » pour le secteur informel pourrait améliorer de manière significative la capacité de réactivité face à des chocs covariables Les systèmes de sécurité sociale avec des comptes à court et à long terme et des aides pour les travailleurs informels non-pauvres mais vulnérables (évalués par le biais des registres sociaux) présentent de nombreux avantages • Expansion de la couverture au secteur informel en utilisant des aides/incitations • Accès à court terme à l’épargne possible si nécessaire (par exemple, en cas de chômage) • Mise en œuvre rapide (la force du système repose sur les comptes mobiles) • Contribue à la capacité des gouvernements à réagir face aux chocs car ils peuvent créer des prestations temporaires additionnelles • Les prestations peuvent être définies en fonction de la vulnérabilité si cette information est déjà disponible (les personnes vulnérables qui perçoivent des aides par le biais du registre social) • Possibilité d’atteindre activement les personnes vulnérables et non vulnérables vivant dans les zones urbaines (si souhaité) par le biais de ces systèmes • Possibilité d'organiser des sondages téléphoniques rapides afin de mieux comprendre l'impact socio-économique • Une sécurité sociale réactivité face aux chocs pour le secteur informel pourrait contribuer à l’extension de la couverture des registres sociaux, ainsi qu'à les rendre plus dynamiques Source : Guven, Jain, Joubert et al. Banque mondiale 2021 (à paraître) 28
Merci
Lectures additionnelles • Barr N. 2001. The Welfare State as Piggy Bank, Oxford University Press • Baeza C. et T. Packard 2006. Beyond Survival: Protecting Households from the Impoverishing Impact of Health Shocks Stanford University Press • Ehrlich I. et G. Becker (1972), « Market Insurance, Self-Insurance and Self-Protection ». Journal of Political Economy 80: pp. 623-648 (2000), « Market insurance, self insurance, and self protection », dans G. Dionne et S. Harrington (éditeurs), Foundations of Insurance Economics: Readings in Economics and Finance. Boston: Kluwer Academic Publishers • Gill I., T. Packard et J. Yermo 2004. Keeping the Promise of Social Security in Latin America, Stanford University Press • Bosch et al « How to promote retirement savings for low-income and independent workers: the cases of Chile, Colombia, Mexico and Peru » (IDB Technical Note ; 1777) • Koettl Johannes ; Packard Truman ; Montenegro Claudio E. 2012. In From the Shadow: Integrating Europe's Informal Labor. Directions in Development : Human Development. Washington, DC: Banque mondiale. © World Bank. https://openknowledge.worldbank.org/handle/10986/9377 Licence : CC BY 3.0 IGO. • Levy S. 2011. The End of Informality in Mexico? Fiscal Reform for Universal Social Insurance, Inter-American Development Bank • Guven Melis. 2019. Extending Pension Coverage to the Informal Sector in Africa. Social Protection and Jobs Discussion Paper, n° 1933; Banque mondiale, Washington, DC. © World Bank. https://openknowledge.worldbank.org/handle/10986/32179 Licence : CC BY 3.0 IGO. • https://blogs.worldbank.org/africacan/social-insurance-informal-sector-can-be-lifeline-millions-africa • https://blogs.worldbank.org/africacan/supporting-africas-urban-informal-sector-coordinated-policies-social-protection-core • Packard Truman ; Gentilini Ugo ; Grosh Margaret ; O’Keefe Philip ; Palacios Robert ; Robalino David ; Santos Indhira. 2019. Protecting All: Risk Sharing for a Diverse and Diversifying World of Work. Human Development Perspectives; Washington, DC: Banque mondiale. © World Bank. https://openknowledge.worldbank.org/handle/10986/32353 • Ribe H., D. Robalino et I. Walker. 2012. From Right to Reality: Incentives, Labor Markets, and the Challenges of Universal Social Protection in Latin America. Washington, DC: Banque mondiale. • Banque mondiale. 2019. Global Economic Prospects, January 2019: Darkening Skies. Washington, DC: Banque mondiale. © World Bank. https://openknowledge.worldbank.org/handle/10986/31066 License: CC BY 3.0 IGO. 30
Mr. Naveed Akbar, Directeur général, BISP, Pakistan Une protection pour le secteur informel : Nouvelles approches pour soutenir le lissage de la consommation Études de cas du Pakistan, du Rwanda et de la Colombie Dr Régis Hitimana , Directeur général adjoint, RSSB, Rwanda Dr. Juan Miguel Villa, Président, Colpensiones, Colombie
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