Une technologie de pointe pour la centrale de Chavalon

La page est créée Didier Gillet
 
CONTINUER À LIRE
Une technologie de pointe pour la centrale de Chavalon
Technologie ElEktrizitätsproduktion
Technologie production d‘élEctricité

Une technologie de pointe
pour la centrale de Chavalon
Une solution transitoire vers les énergies renouvelables
            Les pertes de production électrique résultant de l’arrêt                                 la phase de transition entre l’arrêt des
            progressif des centrales nucléaires suisses ne pourront                                  centrales nucléaires et leur remplace-
                                                                                                     ment par les énergies renouvelables.
            pas, dans un premier temps, être intégralement
            compensées par les nouvelles énergies renouvelables et                                         Principe d’une centrale
            par l’amélioration de l’efficacité énergétique. Afin d’as-                                     à cycle combiné
            surer une production d’électricité flexible et planifiable                                   Une centrale à cycle combiné repré-
            qui permettrait de faciliter la phase de transition,                                     sente la technologie la plus efficace en
                                                                                                     matière de production d’électricité à par-
            Centrale Thermique de Vouvry SA projette de construire                                   tir de ressources fossiles. Un schéma du
            une nouvelle centrale à cycle combiné au gaz naturel sur                                 principe de fonctionnement d’une cen-
            le site de Chavalon.                                                                     trale de ce type est présenté en figure 1.
                                                                                                     Les équipements principaux sont :
                                                                                                     ■■ la turbine à gaz, qui fournit environ les
                                                                                                     deux tiers de l’électricité produite par la
                                                                                                     centrale ;
Andrea Papina
                                                                                                     ■■ la chaudière de récupération, qui récu-
   Suite aux événements de mars 2011           santes à moyen terme, les besoins res-                père la chaleur contenue dans les gaz
au Japon, chaque pays a mené des               tants pour les 3 à 4 prochaines décennies             d’échappement de la turbine à gaz ;
réflexions sur sa propre politique énergé-     devront être couverts par le biais d’im-              ■■ la turbine à vapeur, qui fournit le tiers
tique. La Suisse a, quant à elle, décidé de    portations d’électricité et de production             restant de l’électricité produite par la cen-
changer radicalement son approvisionne-        thermique à partir de ressources fossiles.            trale à partir de la vapeur générée par la
ment en électricité : la production à partir      La centrale à cycle combiné au gaz                 chaudière de récupération.
de centrales nucléaires, qui couvre            naturel (CCGT) que Centrale Thermique                     Tel que son nom l’indique, la centrale
actuellement 40 % des besoins du pays,         de Vouvry SA (CTV) projette de                        à cycle combiné est constituée de deux
sera progressivement abandonnée.               construire sur le site de Chavalon                    cycles : le cycle gaz, dont fait partie la
   Afin de compenser cette disparition et      (Vouvry/VS) fait partie intégrante de                 turbine à gaz, et le cycle eau-vapeur com-
de garantir la sécurité d’approvisionne-       cette stratégie. D’une puissance d’envi-              posé par la chaudière de récupération, la
ment, le Conseil fédéral mise sur la pro-      ron 400 MWel pour une production                      turbine à vapeur et le condenseur. C’est
motion intensive de l’efficacité énergé-       annuelle de quelque 2 à 3 TWh, cette                  la combinaison de ces deux cycles qui
tique, l’énergie hydraulique et les            centrale à haut rendement permettrait en              permet d’optimiser l’utilisation de l’éner-
nouvelles énergies renouvelables. Ces          effet d’assurer une production d’électri-             gie fossile pour la production d’électricité
mesures n’étant probablement pas suffi-        cité flexible et planifiable, qui faciliterait        et de chaleur. A noter que cette dernière
                                                                                                                         CTV

                                                                                                         Gaz
                                                                    Gaz naturel                          d'échappement

                                    Air
                                                                                    Chaudière

                                  Turbine
                                  à vapeur

   Tours de
   refroidissement

                                                             Turbine à gaz
                                               Électricité

   Eau de                                                                                       Vapeur                         Figure 1 Schéma du
   refroidissement
                                                                                                                               principe de fonctionne-
                                                                             Eau d'alimentation                                ment d’une centrale à
                                                                                                                               cycle combiné.

                                                                                                                                     Bulletin 11 / 2012   37
Une technologie de pointe pour la centrale de Chavalon
Technologie ElEktrizitätsproduktion
              Technologie production d‘élEctricité

                                                                                              Figure 2 Une turbine     techniques et environnementales grâce
     Alstom

                                                                                              à gaz.                   aux différentes installations auxiliaires.
                                                                                                                       Parmi elles, le traitement de l’eau brute
                                                                                                                       afin d’obtenir de l’eau déminéralisée
                                                                                                                       revêt une grande importance. Il permet
                                                                                                                       d’éviter des dégâts aux équipements pour
                                                                                                                       des raisons mécaniques (impuretés) ou
                                                                                                                       chimiques (corrosion). L’eau doit être
                                                                                                                       traitée afin d’éliminer les polluants tels
                                                                                                                       que les impuretés organiques, inorga-
                                                                                                                       niques, les particules en suspension ou
                                                                                                                       les contaminants biologiques.
                                                                                                                          Un transformateur élévateur est en
                                                                                                                       outre nécessaire afin de relier entre eux
                                                                                                                       les différents niveaux de tension, notam-
                                                                                                                       ment celui de l’alternateur avec celui du
              peut être utilisée directement dans un                       Le deuxième cycle : le cycle vapeur         réseau de transport à très haute tension
              processus industriel ou intégralement                         Dans le cycle vapeur, les gaz d’échap-     (THT). L’alternateur, typiquement à deux
              convertie en énergie électrique, comme                    pement de la turbine à gaz entrent dans        pôles pour une vitesse de rotation de
              cela est prévu pour la centrale de Chava-                 une chaudière de récupération qui trans-       3000 tr/min, génère de l’électricité à une
              lon.                                                      forme de l’eau préalablement déminéra-         tension de 21 kV, qui est élevée à 220 kV
                                                                        lisée en vapeur surchauffée qui peut           grâce à un transformateur triphasé d’en-
                 Le premier cycle : le cycle gaz                        dépasser 550 °C et 130 bar. Cette vapeur       viron 500 MVA.
                 Le cœur du premier cycle est composé                   est détendue dans une turbine à vapeur
              de la turbine à gaz (figure 2). Il s’agit fon-            (figure 3) au sein de laquelle l’énergie          Chavalon, le renouvellement
              damentalement d’une machine tournante                     cinétique est transformée en mouvement            d’un site industriel
              qui transforme l’énergie cinétique conte-                 rotatif de l’arbre, permettant ainsi à un         L’emplacement de l’ancienne centrale,
              nue dans les gaz issus de la combustion                   alternateur de produire de l’électricité       inaugurée en 1966 et hors service depuis
              en énergie mécanique, laquelle est                        supplémentaire. L’alternateur peut être le     1999, avait été choisi à l’époque à une
              ensuite transformée en électricité par un                 même que celui de la turbine à gaz. Dès        altitude de 833 m afin de minimiser les
              alternateur.                                              que la vapeur quitte la turbine, elle passe    impacts sur l’environnement dans le Cha-
                 Le principe de fonctionnement de la                    par un condenseur, constitué de tubes          blais. Les gaz d’échappement étaient
              turbine à gaz est le suivant. Après avoir                 traversés par de l’eau de réfrigération, qui   ainsi expulsés au-dessus de la couche
              été filtré afin d’éliminer les impuretés                  permet de reconvertir la vapeur en eau.        d’inversion qui s’installe souvent en hiver
              solides, l’air ambiant (le comburant) est                                                                dans la région (figure 4).
              comprimé à travers un compresseur axial                      Les installations auxiliaires                  La centrale était située à proximité de
              fixé sur le même arbre que la turbine. À                     L’exploitation de la centrale est pos-      la raffinerie de Collombey, d’où le com-
              la fin du processus de compression, le                    sible dans le plein respect des contraintes    bustible était transporté à Chavalon par
              comburant peut atteindre une pression
              de 30 bar et une température de 500 °C.
                                                               Alstom

              Il poursuit alors son parcours vers la
              chambre de combustion, dans laquelle,
              grâce à l’apport du combustible (généra-
              lement du gaz naturel), la combustion a
              lieu à une température d’environ 1500 °C.
              C’est dans ces conditions que les gaz
              issus de la chambre de combustion
              actionnent la turbine proprement dite.
              Dans cette dernière, les gaz se détendent
              sur plusieurs étages (généralement entre
              2 et 5) en passant à travers des aubes qui
              créent un mouvement rotatif et trans-
              mettent un couple à l’arbre de la turbine.
              Celui-ci est relié à l’arbre de l’alternateur,
              qui génère ainsi de l’électricité.
                 À la sortie de la turbine, les gaz
              d’échappement ont encore une tempéra-
              ture supérieure à 500 °C. S’ils ne sont pas
              récupérés, ils sont évacués par la chemi-
              née et se dispersent dans l’atmosphère
              (on parle dans ce cas d’un cycle « simple »
              ou « ouvert »).                                           Figure 3 Etages d’une turbine à vapeur.

38            Bulletin 11 / 2012
Une technologie de pointe pour la centrale de Chavalon
Technologie ElEktrizitätsproduktion
Technologie production d‘élEctricité

                                                                                                         CTV

                                                                                                                                                                 Scanderbeg Sauer Photography
                                      Choix du site de Chavalon
         30 m

  1270

                                                                                       Air chaud
                                                                                       léger turbulent

   953                     953 m
                   120 m

                           Chavalon

                                                                 Zone d'inversion = couvercle

   680
                                                                    Air froid
                                                    300 m

                                                                    lourd
                                        Variantes                   stable

   380

Figure 4 Choix du site de Chavalon en 1966.                                                                    Figure 5 Intérieur de l’ancienne chaudière.

le biais d’un oléoduc de 11,4 km. Elle              sur le même arbre qui atteindra une lon-                   magne et l’Italie. C’est sur cette liaison
était composée de deux unités de                    gueur d’environ 100 m (configuration                       que le nouveau pipeline qui alimentera la
142 MWel, chacune dotée d’une chau-                 « single-shaft »). Cette solution est assez                centrale de Chavalon se connectera avec
dière Sulzer monotubulaire à circulation            habituelle dans cette classe de perfor-                    un tube en acier spécial d’environ
forcée (figure 5) brûlant 32 t/h de mazout          mance et permet en outre de pallier une                    400 mm de diamètre et 10 mm d’épais-
lourd afin de produire 460 t/h de vapeur            disponibilité limitée de surface. La classe                seur, enterré et donc invisible.
à 540 °C et 190 bar. L’électricité était            de puissance sera de l’ordre de 400 MWel.
générée grâce à un alternateur Oerlikon                 Afin d’atteindre des niveaux d’émis-                      Une flexibilité maximale de
de 175 MVA, entraîné par une turbine à              sions d’oxydes d’azote (NOx) largement                        fonctionnement
vapeur Escher Wyss de 150 MW.                       inférieurs aux limites de 50 mg/Nm3                            Les nouvelles centrales à cycle com-
    Bien que les équipements soient                 fixées par l’ordonnance pour la protec-                    biné peuvent fonctionner selon plusieurs
encore en bon état, ils sont devenus obso-          tion de l’air (OPair), la centrale sera équi-              modes : démarrage journalier, uniquement
lètes. Le rendement atteignable est en              pée d’un catalyseur qui permettra d’at-                    pendant les heures de pointe ou 24h/24.
effet passé de 38 % pour l’ancienne cen-            teindre des valeurs de moins de                            Pour une opération en continu, l’installa-
trale, à 58,5 % pour le projet de nouvelle          10 mg/Nm3, soit 80 % plus basses que la                    tion n’a pas besoin d’équipements particu-
CCGT. Ce constat a motivé la décision               limite légale.                                             liers. Un fonctionnement avec un démar-
de ne pas réutiliser les équipements exis-                                                                     rage journalier peut, quant à lui, être
tants, mais de construire une nouvelle                      Un site fort d’atouts importants                   facilité par l’installation d’appareils sup-
centrale à cycle combiné avec la meil-                  L’emplacement de Chavalon présente                     plémentaires qui évitent un refroidisse-
leure technologie disponible, un rende-             des atouts très intéressants qui favorisent                ment excessif des machines pendant les
ment à la pointe du progrès et des                  l’installation d’une centrale à cycle com-                 périodes d’arrêt. Grâce à l’optimisation
impacts sur l’environnement réduits au              biné. Premièrement, le site est déjà                       des séquences de démarrage, il est ainsi
strict minimum.                                     affecté comme zone industrielle depuis                     possible d’atteindre la pleine puissance de
                                                    l’implantation de la centrale dans les                     l’installation en 30 minutes. Une fois l’ins-
   Le projet de nouvelle centrale à                 années 60. Ainsi, lors de la mise à l’en-                  tallation en service, des variations de
   cycle combiné au gaz naturel                     quête de la nouvelle centrale, une seule                   charge entre 100 % et 50 % sont techni-
   Les spécificités du site ont été analy-          opposition a été déposée de la part d’une                  quement possibles dans un délai de
sées dans l’étude de faisabilité du projet          personne privée.                                           quelques minutes, tout en respectant les
afin d’optimiser la taille de la centrale               Deuxièmement, le site est déjà                         contraintes environnementales.
ainsi que sa configuration (figure 6). Par          connecté au réseau de transport THT et                         Une CCGT peut aussi fournir des pres-
exemple, la disponibilité d’eau à basse             ne nécessitera pas la construction d’une                   tations de services système en faveur du
température a motivé le maintien d’un               nouvelle ligne électrique. Les travaux mis                 réseau THT, en permettant tous les types
système de refroidissement très perfor-             à l’enquête concernent le reclassement                     de réglages de tension ou de fréquence,
mant basé sur des tours de refroidisse-             de la ligne actuelle.                                      du primaire au tertiaire. Des variations de
ment par voie humide.                                   Finalement, un gazoduc de transport                    charge de l’ordre de 2 MW/s sont pos-
   L’étude a conseillé une configuration            majeur se trouve à 4,5 km du site. Il relie                sibles, ce qui permet, par exemple, de
1-1-1, c’est-à-dire une turbine à gaz, une          le réseau de gaz français au gazoduc prin-                 mettre à disposition jusqu’à ± 30 MW de
turbine à vapeur et un seul alternateur             cipal qui traverse la Suisse entre l’Alle-                 puissance de réglage primaire.

                                                                                                                                            Bulletin 11 / 2012                                  39
Une technologie de pointe pour la centrale de Chavalon
Technologie ElEktrizitätsproduktion
     Technologie production d‘élEctricité

                                                                                                               Une solution énergétique

                                                                                                      CTV
                                                                                                               globalement plus efficace
                                                                                                                La centrale prévue à Chavalon récu-
                                                                                                            pérera le maximum de chaleur résiduelle
                                                                                                            afin de produire exclusivement de l’élec-
                                                                                                            tricité, sans utilisation directe de la cha-
                                                                                                            leur (par exemple pour du chauffage ou
                                                                                                            l’industrie). Ainsi, son rendement sera
                                                                                                            d’environ 58,5 %.
                                                                                                                Le rendement des couplages chaleur-
                                                                                                            force (CCF) peut quant à lui dépasser les
                                                                                                            80 %. Toutefois, il est fondamental de dif-
                                                                                                            férencier le rendement électrique du ren-
                                                                                                            dement thermique. Le rendement élec-
                                                                                                            trique est le rapport entre l’électricité
                                                                                                            générée et l’énergie contenue dans le
                                                                                                            combustible utilisé à cette fin. Le rende-
     Figure 6 Photomontage de la nouvelle centrale de Chavalon.                                             ment thermique est le rapport entre la
                                                                                                            chaleur utilisable produite et l’énergie
                                                                                                            contenue dans le combustible.
        Intégration des nouvelles                       réglage. Vu l’importance de capturer                    Calculer un rendement total en addi-
        énergies renouvelables                          « sur le moment » la production élec-               tionnant l’électricité produite avec la cha-
        La nouvelle centrale de Chavalon                trique de ces sources renouvelables, le             leur générée qui pourrait être utilisée
     pourrait jouer un rôle important dans le           réseau subit d’importantes fluctuations             pour du chauffage à distance, équivau-
     développement des nouvelles énergies               qui doivent être prises en charge par une           drait à affirmer qu’un kWh thermique est
     renouvelables (NER). Directement                   source alternative toujours disponible et           égal à un kWh électrique. Or, la chaleur
     dépendantes des conditions météorolo-              planifiable. Grâce à son exploitation               et l’électricité ne sont pas facilement
     giques, les éoliennes et les installations         flexible, la centrale de Chavalon offrirait         interchangeables. Elles n’ont pas les
     photovoltaïques génèrent en effet une              un moyen efficace de combler les fluctua-           mêmes applications et dès lors, les deux
     production irrégulière et non prédictible          tions imprévisibles provoquées par la               types de rendements ne sont pas compa-
     qui nécessite un apport en énergie de              plupart des NER.                                    rables.

                                                                                                               Pour comparer,
                                                                                                               il faut rendre comparable
                                                                                                      CTV

                                                                                                               Un système énergétique qui couple-
                                                                                                            rait l’électricité de Chavalon avec des
                                                                                                            pompes à chaleur modernes, en rempla-
                                                                                                            cement de systèmes de chauffage à éner-
                                                                                                            gie fossile, présenterait un excellent
                                                                                                            bilan énergétique. Une telle application,
                                                                                                            utilisant les réseaux de distribution élec-
                                                                                                            triques existants, serait plus simple, plus
                                                                                                            rapide et moins coûteuse à mettre en
                                                                                                            place qu’un système de chauffage à dis-
                                                                                                            tance. Comme indiqué dans la figure 7,
                                                                                                            un tel concept serait plus favorable en
                                                                                                            termes de rendement énergétique (envi-
                                                                                                            ron 4 points de pourcentage) que l’ex-
                                                                                                            ploitation de la chaleur produite par la
                                                                                                            centrale, qui nécessiterait la réalisation
                                                                                                            préalable d’un réseau de chauffage à dis-
                                                                                                            tance et limiterait la flexibilité d’exploi-
                                                                                                            tation de la centrale.

                                                                                                               La question du CO2
                                                                                                               La production d’électricité à partir des
                                                                                                            CCGT alimentées au gaz naturel est celle
                                                                                                            qui génère le moins de CO2 par kWh pro-
                                                                                                            duit parmi les centrales à combustible
                                                                                                            fossile.
     Figure 7 Comparaison des bilans énergétiques avec (à droite) ou sans (à gauche) utilisation               Le cadre législatif applicable aux pro-
     partielle de la chaleur pour des applications de chauffage à distance.                                 jets de centrales à gaz en Suisse prévoit

40   Bulletin 11 / 2012
Technologie ElEktrizitätsproduktion
Technologie production d‘élEctricité

l’obligation pour l’exploitant de la cen-       production d’électricité à partir d’éner-
trale de compenser intégralement les            gie fossile. Grâce à la flexibilité opéra-
émissions de CO2 qui seraient produites         tionnelle qui caractérise ce type de cen-
pendant toute sa durée de vie opération-        trale, elle pourrait être exploitée dans
nelle. Pour Chavalon, ces émissions             différents modes de production, selon la
pourraient être de l’ordre de 750 000 t/an,     demande et à tout moment. Pendant sa
en fonction du régime de fonctionne-            durée de vie d’environ 25 ans, elle four-
ment de la centrale. Selon la législation,      nirait ainsi un complément fiable et pla-
dès 2013, au moins 50 % des émissions           nifiable à la production stochastique des
de CO2 devraient être compensés en              NER.
Suisse et le solde par le biais de certifi-        Situé en zone industrielle, connecté au
cats de réduction des émissions obtenus         réseau THT et proche du gazoduc de
à l’étranger.                                   transport, le site de Chavalon a des atouts
    CTV a donc développé un programme           importants pour l’implantation d’une cen-
de compensation des émissions de CO2            trale à cycle combiné. Grâce à des équipe-
en Suisse en collaboration avec les asso-       ments à la pointe de la technologie, la
ciations InfraWatt, energo et GSP (Grou-        centrale récupérera le maximum de cha-
pement professionnel suisse des pompes          leur résiduelle afin de produire exclusive-
à chaleur), avec un potentiel supérieur         ment de l’électricité. Une solution qui cou-
aux besoins de la centrale. Il s’agit           plerait cette électricité avec des pompes à
notamment de récupérer de la chaleur et         chaleur modernes, en remplacement de
de l’électricité dans des installations         systèmes de chauffage fossiles, présenterait
d’incinération de déchets et de traite-         par exemple un excellent bilan énergé-
ment des eaux usées, de rendre des bâti-        tique. La centrale de Chavalon respecte-
ments moins énergivores ou encore de            rait de plus pleinement les contraintes
développer l’installation de pompes à           environnementales et compenserait inté-
chaleur.                                        gralement ses émissions de CO2.
    En septembre 2012, l’Office fédéral de
l’environnement (OFEV) et CTV ont               Lien
                                                ■■   www.chavalon.ch
signé un contrat qui fixe les conditions de
compensation des émissions de CO2 de            Informations sur l’auteur
la centrale de Chavalon.                                          Andrea Papina est ingénieur
                                                                  ETHZ en mécanique, avec forma-
   Conclusions                                                    tion postgrade auprès de l’IMD à
   Ces prochaines années, le parc de                              Lausanne. Après l’obtention de son
                                                                  diplôme en 1997, il a acquis une
production d’électricité de Suisse se                             grande expérience dans tous les
développera par le biais des nouvelles                            domaines qui touchent les cen-
énergies renouvelables. La centrale à                             trales thermiques. Il est actuelle-
cycle combiné de Chavalon pourrait              ment chef de projet pour la nouvelle centrale à cycle
                                                combiné de Chavalon.
faciliter cette évolution tout en offrant le    Centrale Thermique de Vouvry SA, 1003 Lausanne,
meilleur rendement possible pour la             andrea.papina@alpiq.com

 Zusammenfassung
                              Spitzentechnologie für das Kraftwerk Chavalon
 Eine Übergangslösung hin zu erneuerbaren Energien
 Die durch die stufenweise Abschaltung der Schweizer Kernkraftwerke wegfallende Strom­
 erzeugung kann vorerst nicht vollständig durch die neuen erneuerbaren Energien und die
 Steigerung der Energieeffizienz kompensiert werden. Um die mittelfristige Versorgung des
 Landes sowie eine flexible und planbare Stromerzeugung sicherzustellen, die die Übergangs­
 phase erleichtern, plant die Centrale Thermique de Vouvry SA den Bau eines neuen Gas­und­
 Dampf­Kombikraftwerks in Chavalon.
 Dank der Einrichtungen, die dem neuesten Stand der Technik entsprechen, kann dieses
 Kraftwerk die gesamte nutzbare Abwärme verwerten, um ausschliesslich Strom zu erzeugen
 und auf diese Weise einen Wirkungsgrad von ca. 58,5 % zu erreichen – den höchstmöglichen
 Wirkungsgrad für die Stromerzeugung aus fossilen Energieträgern.
 Zusätzlich wird es aufgrund der hervorragende Betriebsflexibilität, die diese Art von
 Kraftwerken auszeichnet, möglich sein, je nach Bedarf gemäss unterschiedlichen Erzeugungs­
 profilen zu produzieren. Ausserdem erfüllt das Kraftwerk Chavalon sämtliche Umweltauflagen
 und kompensiert seine CO2­Emissionen vollständig.                                        CHe
Vous pouvez aussi lire