UTILISATION DE LA PERCEPTION DES PÊCHEURS DANS LA GESTION PARTICIPATIVE DES RESSOURCES: NET
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COMPOSANTE 2A - PROJET 2A2 Amélioration de la connaissance et des modalités de gestion des écosystèmes coralliens Février 2007 RAPPORT FINAL UTILISATION DE LA PERCEPTION DES PÊCHEURS DANS LA GESTION PARTICIPATIVE DES RESSOURCES: Etude de cas à Navakavu (Fidji) Antonin HUBERT Etudiant en Master 1 Pôle halieutique
Le CRISP est un programme mis en œuvre dans le cadre de la politique développée par le Programme Régional Océanien pour l’Environnement afin de contribuer à la protection et la gestion durable des récifs coralliens des pays du Pacifique. L’initiative pour la protection et la gestion des récifs coralliens dans le Pacifique, engagée par la France et ouverte à toutes les contributions, a pour but de développer pour l’avenir une vision de ces milieux uniques et des peuples qui en dépendent ; elle se propose de mettre en place des stratégies et des projets visant à préserver leur biodiversité et à développer les services économiques et environnementaux qu’ils rendent, tant au niveau local que global. Elle est conçue en outre comme un vecteur d’intégration régionale entre états développés et pays en voie de développement du Pacifique. Le CRISP est structuré en trois composantes comprenant respectivement divers projets : - Composante 1A : Aires marines protégées et gestion côtière intégrée - Projet 1A1 : Planification de la stratégie de conservation de la biodiversité marine - Projet 1A2 : Aires Marines Protégées - Projet 1A3 : Renforcement institutionnel - Projet 1A4 : Gestion intégrée des zones lagonaires et des bassins versants Cellule de Coordination CRISP (CCU) - Comp. 2 : Connaissance, gestion, restauration et valorisation des écosystèmes coralliens Chef de Programme : Eric CLUA - 2A : Connaissance, gestion, suivi et valorisation des écosystèmes coralliens CPS- BP D5 - 2B : Restauration récifale 98848 Nouméa Cedex - 2C : Valorisation des substances Actives Marines Nouvelle-Calédonie - 2D : Mise en place d’une base de données régionale (Reefbase Pacifique) Tél : (687) 26 54 71 - Composante 3 : Appui institutionnel et technique Email : ericC@spc.int - 3A : Capitalisation, valorisation et vulgarisation des acquis du programme CRISP www.crisponline.net - 3B : Coordination, promotion et développement du programme CRISP COMPOSANTE 2A Connaissance, gestion, suivi et valorisation des récifs coralliens n PROJET 2A-1 : Capture et Culture des Postlarves (PCC) de poissons et crustacés des récifs coralliens n PROJET 2A-2: Amélioration de la connaissance et des modalités de gestion des écosystè- mes coralliens n PROJET 2A-3 : Développement des outils et processus de suivi de l’état de santé des récifs coralliens Responsable composante : René GALZIN n PROJET 2A-4 : UMR 5244 CNRS-EPHE-UPVD Mise au point et test de méthodes novatrices de rétrocession de l’information 52 av. Paul Alduy 66 860 Perpignan à destination des usagers et gestionnaires des écosystèmes coralliens France Tel : (33) 4 68 66 20 55 n PROJET 2A-5 : Fax : (33) 4 68 50 36 86 Etudes spécifiques sur i) l’effet de l’augmentation du CO2 sur la santé des Email : galzin@univ-perp.fr récifs coralliens et ii) contribution au développement de l’écotourisme Financement :
Résumé Sur l’île de Viti Levu (Fidji), la communauté de Navakavu a mis en place en 2002 un mode de gestion participatif de ses ressources récifales, avec l’aide de l’Université du Pacific Sud. Il inclut, entre autres mesures, l’implantation d’une Aire Marine Protégée. Une enquête auprès des pêcheurs a été menée afin de recueillir leur perception de l’évolution de la ressource ichtyologique entre 2002 et 2006. Il était demandé au pêcheur de donner sa perception de la taille et du nombre de poissons pêchés pour les principales espèces en 2006, 2004 et 2002. Ces données quantitatives ont permis de mettre en évidence plusieurs tendances sur les rendements ou la taille moyenne des prises. Des tendances différentielles ont par ailleurs été trouvées selon l’engin de pêche utilisé. Si la variabilité importante ne permet de détecter des tendances que sur des intervalles de temps de plusieurs années, une telle enquête présente plusieurs intérêts pour un mode de gestion communautaire : implication des pêcheurs dans la gestion des ressources, recoupement avec les données dont disposent les décideurs afin d’optimiser la compréhension des mesures par les pêcheurs, information pertinente sur les tailles des captures. Summary Navakavu community is part of Viti Levu Island (Fiji). A Locally-Managed Marine Area (LMMA) has been implemented with the help of the University of South Pacific in 2002. A Marine Protected Area is used as a tool for fisheries management. Fishermen have been interviewed in order to collect their perception of marine resources evolution between 2002 and 2006. Questions were about the number of fish they caught and fish size in 2002, 2004 and 2006. These quantitative data allowed detecting trends in yields and fish size on a several year period despite the variability of fishing activities and perceptions. Trends were linked to fishing gear. Such a survey may improve community-based management in various ways: 1) fishermen are involved in resource management, 2) data can be compared to other sources of information used by decision-makers in order to optimise the comprehension of rules by harvesters, and 3) information on fish size is relevant. 1
Remerciements Je tiens à remercier Jocelyne Ferraris pour m’avoir confié ce travail et Marc Léopold qui m’a encadré durant mon stage, aide particulièrement précieuse pour l’analyse des données et la rédaction du rapport. Merci à Guy Fontenelle, qui a assuré la responsabilité de mon stage au niveau de l’Agrocampus. Un grand merci à Jolame et à sa famille qui m’ont accueilli chez eux durant le temps passé à Navakavu, pour m’avoir guidé entre les villages et à travers les nombreuses coutumes fidjiennes. A toute la communauté de Navakavu, pour sa collaboration tout au long de mon travail de terrain, son accueil et sa bonne humeur Vinaka Vakalevu ! Merci également à Méo pour m’avoir introduit auprès de la communauté de Navakavu et aidé à comprendre son mode de gestion. Ce stage a été effectué dans le cadre du programme CRISP (Coral Reef Initiative for the South Pacific). 2
Sommaire Introduction…………………………………………………………………………………..…5 1. La perception des populations locales dans la gestion participative des ressources naturelles……………………...……………………...…………………….............6 1.1. Introduction à la gestion participative………………………...…………………..............6 1.2. Quelle utilisation aujourd’hui des enquêtes de perception ?...............................................7 1.3. Les limites d’une utilisation de la perception des usagers………………………..............8 2. Un exemple de gestion participative : le site de Navukavu …………………………………10 2.1. Présentation du site de Navukavu………………………………………………………...10 2.1.1. Organisation coutumière aux Fidji…………………………………………….10 2.1.2. Géographie, démographie, infrastructures de Navakavu…………………...…10 2.1.3. L’activité de pêche à Navakavu…………………………………………….…11 2.2. Les étapes de la construction du mode de gestion actuel…………………………....…...13 2.3. Organisation et fonctionnement actuel…………………………………………….…..…14 2.3.1. Méthodologie utilisée pour le recueil d’informations………………….….…14 2.3.2. Le LMMA Network……………………………………………………………15 2.3.3. Le réseau d’acteurs du système de gestion……………………………………15 2.3.4. Le plan de gestion du qoliqoli…………………………………………………17 2.4. Le suivi du système de gestion………………………………………………...…………19 2.4.1 Les relevés biologiques.......................................................................................19 2.4.2. Les enquêtes socioéconomiques………………………………………….……19 2.4.3. Intégration des données dans le processus de décision……………….………20 2.5. Les résultats obtenus par le mode de gestion…………………………………………..…20 2.5.1. Des mesures de gestion globalement respectées…………………...…………20 2.5.2. Les impacts sur les ressources halieutiques………………………..…………21 2.5.3. Des revenus indirects…………………………………………………………22 2.6. Avenir du plan de gestion de Navakavu et questionnements……………………….……22 2.6.1. Popularité de l’AMP……………………………………………………..……22 2.6.2. Quel avenir ?.....................................................................................................23 3. Analyse de la perception de l’évolution de la ressource par les pêcheurs de Navakavu…...24 3.1. Méthode……………………………………………………………………...……………24 3.2. Résultats………………………………………………………………………….………25 3.2.1 Evolution des captures en poids………………………………………...……25 3.2.1.1 Tendance globale……………………………….……………………26 3.2.1.2 Tendances par engin……………………….…………………………26 3.2.1.3 Tendances par espèce……….………………………..………………27 3.2.1.4. Tendances par engin et par espèce ……………………..……………28 3.2.2 Evolution de la taille des poissons pêchés……………………………………29 3.2.3 Evolution du nombre de poissons pêchés…………………………….………30 4. Discussion……………………………………………………………………………….………33 4.1. Limites et atouts de l’enquête de perception………………………………...……………33 4.1.1. Variabilité et biais des données…………………………………….…………33 4.1.2. Une source unique de données complémentaires…………………..…………34 4.1.3. Propositions pour améliorer la méthode d’enquête………………..…………36 4.2. Discussion des résultats…………………………………………………………...………36 4.3. Utilité de d’enquête de perception dans le mode de gestion………………………………37 Conclusion………………………………………………………………………………………40 Annexes……………………………………………………………………..…………………..41 Bibliographie………………………………………………………………………………...…50 3
Introduction Les systèmes de gestion des ressources récifales impliquant de manière active les populations locales sont de plus en plus utilisés dans les pays en voie de développement, c’est le cas aux Fidji. Utililiser la perception des villageois peut aider au bon fonctionnement de tel système. La présente étude concerne la communauté de pêcheurs de Navakavu, située sur l’île de Viti Levu. Celle-ci a mis en place en 2002 dans le cadre du réseau du LMMA (Locally Managed Marine Area), et avec l’aide de l’Université du Pacific Sud, un mode de gestion participatif de ses ressources récifales. Une Aire Marine Protégée a été délimitée et un certains nombre de mesures limitant les pratiques de pêche prises par un comité de gestion interne à la communauté. Les pêcheurs, qui appliquent en tant qu’utilisateur de la ressource les mesures de gestions prises par le comité et qui contribuent comme tout villageois à leur formulation, sont des acteurs centraux du système. C’est pourquoi, recueillir leur perception de l’évolution prise par cette ressource peut être utile à sa gestion. On constate pourtant que peu de travaux ont cherché à exploiter cette source de connaissances. Quelles informations peut-on tirer de la perception de l’évolution des ressources par ses utilisateurs et quelle utilité peut-elle avoir dans un système de gestion participatif des ressources ? Le travail de terrain s’est déroulé entre septembre 2006 et janvier 2007. Une première partie était consacrée à la compréhension du système de gestion mis en place, via une recherche bibliographique et des discussions avec les acteurs clés du système de gestion. Ce travail préliminaire a permis la mise en place dans un second temps d’une enquête de perception auprès des pêcheurs de la communauté visant à quantifier les évolutions prises par la ressource. L’analyse des données a été réalisée au sein du centre IRD de Nouméa. Ce rapport comporte donc deux grande parties : une descrition du fonctionement du système de gestion et une analyse des données issuent de l’enquête de perception auprès des pêcheurs. Cette étude s’est déroulée dans le cadre d’un stage durant le semestre réservé à la mobilité à l’étranger d’Agrocampus Rennes, avant l’entrée en spécialisation « Sciences Halieutiques et Aquacoles ». Le stage a été proposé par l’UR CoReUs de l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD) à Nouméa et s’inscrit dans la composante C2A « Améliorer les connaissances sur les systèmes coralliens et les capacités à les gérer - Identifier des indicateurs pour les programmes de suivi des pêches récifales » du programme CRISP (Coral Reef Initiative for the South Pacific). 4
1. La perception des populations locales dans la gestion participative des ressources naturelles 1.1. Introduction à la gestion participative Ces vingt dernières années ont été marquées par la popularité croissante de modes de gestion des ressources naturelles impliquant les populations locales, en particulier dans les pays en voie de développement. Ces communautés sont encouragées à gérer leurs propres territoires de manière à répondre à des objectifs de conservation (Sheil & Lawrence 2004). On peut expliquer ce phénomène par les limites auxquelles se heurtent les programmes de suivis menés par des scientifiques : - Les suivis professionnels sont en général coûteux. Ils peuvent par conséquent rarement être maintenus sur plusieurs années, condition indispensable pour déceler une éventuelle évolution, d’une ressource par exemple. - Ces suivis sont souvent perçus comme insuffisamment pertinents pour les besoins des gestionnaires (Sheil 2001) et se traduisent rarement en mesures de gestion. - Ils sont souvent perçus comme inadéquats vis-à-vis des objectifs des communautés dont les modes de vie sont très dépendants de la ressource concernée (Danielsen et al. 2005). Les modes de gestion participatifs impliquent que les populations locales, utilisatrices de la ressource, et les institutions locales soient directement impliquées dans la collecte de données (monitoring), dans son analyse et/ou dans la prise de décision. Les suivis participatifs auraient le potentiel de compléter les suivis professionnels ou scientifiques en s’affranchissant de certaines limites rencontrées par ces derniers. L’implication des populations locales dans la gestion de leurs propres ressources permet en effet de diminuer les coûts du mode de gestion lui-même et de le rendre par là-même financièrement durable. Elle peut également entraîner des décisions de gestion prises promptement en réponse à des menaces immédiates sur l’environnement (Uychiaoco et al 2004). Ces mesures de gestion sont souvent destinées à protéger un habitat, une espèce ou un approvisionnement continu en une ressource donnée. Elles sont généralement plus diversifiées, plus réalistes et mieux acceptées par la population locale (Danielsen 2004). Par un entrainement des usagers et un modèle d’échantillonnage approprié, les données issues de suivis menées par la communauté peuvent être de plus comparées avec celles issues de suivis scientifiques. En effet, le suivi participatif d’un mode de gestion ne serait pas nécessairement moins exact qu’un suivi scientifique (Van Rijsoort 2004, Danielsen et al 2005). Pour optimiser la précision, il faudrait cepedant confronter plus souvent ces deux types de suivi car les structures conceptuelles et les méthodes liant évaluations participatives et évaluations scientifiques semblent encore insuffisantes (Lawrence 2002). Un autre avantage d’un mode de gestion où les utilisateurs de la ressource sont directement impliqués dans le suivi et dans l’établissement des règles, est qu’il peut être à la fois vu comme un processus et comme un produit. En effet, s’il se veut d’une part source d’informations sur le statut et les usages de la ressource - informations qui serviront à la prise 5
de décision - il améliore d’autre part la communication entre les acteurs et peut rendre la prise de décision plus transparente et plus démocratique (Van Rijsoort et Jinfeng 2004). Un mode de gestion participatif requiert comme tout autre mode de gestion des ressources naturelles de recueillir des données afin d’aider à la prise de décision. Les méthodes pouvant être mises en œuvre par la communauté sont diverses. Concernant le suivi d’une ressource récifale, les méthodes pourront êtres : comptage des espèces débarquées, comptage directement dans le milieu (transects), photographie, enquêtes auprès des utilisateurs de la ressource (questionnaires), discussions en petits groupes, etc. (Danielsen et al. 2005). De ces données recueillies on peut distinguer les « données réputées exactes », équivalent à des instantanés de l’état du système (comptage, état des lieux, enquête socio-économique), de données plus empiriques, issues de la perception qu’ont les utilisateurs de la ressource, ou tout autre personne impliquée dans sa gestion. On peut ainsi recueillir la perception qu’un acteur a de la ressource, de son évolution au cours du temps ou de tout autre indicateur utile à la gestion. 1.2. Quelle utilisation aujourd’hui des enquêtes de perception ? Il existe relativement peu de travaux ayant utilisé ou mis à l’épreuve la perception des utilisateurs de la ressource dans une perceptive de gestion. Pourtant c’est sur leur propre perception, connaissance et expérience qu’ils basent leurs actions (Blaikie 1995). Cette perception peut être utile pour évaluer l’évolution d’une ressource au cours du temps, notamment lorsqu’il n’existe pas ou peu d’autres données, mais renseigne également sur la manière de la communauté d’évaluer le mode de gestion. Connaître la façon dont les utilisateurs perçoivent les résultats obtenus par un mode de gestion permet de jauger leur motivation à le suivre. Ainsi la perception qu’a une communauté de l’évolution de la ressource devrait également être intégré dans les cas où les données ne manquent pas (Webb et al. 2004). Pour illustrer comment la perception d’une situation par les populations locales peut être intégrée –ou non– dans un suivi de la ressource, nous pouvons prendre trois travaux en exemple : Dans le premier (Townsend 2004) il s’agissait pour les auteurs de faire participer des populations indiennes au suivi et à la gestion de populations de tortues d’eau douce en Equateur. Pour tester l’efficacité de leur programme, ils avaient décidé de tester trois types de méthodes pour suivre les effectifs : interview des villageois afin de connaitre leur perception des changements d’abondance des tortues, comptage direct des tortues lors de descentes de la rivière en canoë et comptage indirect par le biais du nombre de nids répertoriés. Dans ce cas les interviews n’ont donné aucun résultat et ont dû être abandonnées. Bien que les enquêtes aient été réalisées par des anthropologues professionnels, les personnes interviewées avaient des difficultés à répondre aux questions, donnant des réponses trop imprécises. Cependant, les auteurs reportent que ces interviews ont permis de nouer des liens avec les villages avoisinant, qui, intéressés par l’étude, demandèrent par la suite d’entrer dans le programme de protection et de suivi des tortues : l’interview apporte finalement un intérêt pour leur conservation. Dans le second document (Neis et al. 1999) , il s’agissait de voir comment les connaissances des pêcheurs de morues de Terre-Neuve (Canada) sur la ressource peuvent être exploitées, s’il est possible de reconstituer les tendances présentes dans les pêches avant que le moratoire soit annoncé. L’interview des pêcheurs a permis d’obtenir de nombreuses informations sur les 6
espèces commerciales et non commerciales de poissons, relatives au comportement des poissons et aux pratiques de pêche. La troisième étude (Webb 2004) est intervenue alors que seulement 10 à 25% des aires marines protégées (AMP) des Philippines pouvaient être considérées comme des succès (Alcala 2001, Crawford et al. 2000). Il apparaissait comme un besoin urgent de pouvoir évaluer les résultats obtenus par la mise en place d’une AMP et d’avancer des recommandations claires sur la manière d’améliorer la gestion côtière. Pour cela, les auteurs ont défini des indicateurs pour évaluer la perception des habitants de six villages côtiers concernés par la mise en place d’une AMP. Des interviews ont été menés, utilisant 21 variables contextuelles (état civil, occupation, état des richesses, niveau de relation avec le projet) et 12 indicateurs pour évaluer la performance de l’AMP (regroupés en trois thèmes : l’équité, l’efficacité et la durabilité). L’interviewé devait attribuer une note pour chacun des 12 indicateurs de performance pour la situation présente (2002), passée (1992) et future (2012) ; il s’agissait donc d’une perception individuelle. En corrélant la perception des villageois avec leur situation contextuelle, les auteurs ont pu déceler si elles étaient influencées par le contexte. Leur conclusion était qu’utiliser la perception des populations locales est un outil puissant pour évaluer les performances et les produits d’un mode de gestion. Cette perception peut être utilisée pour supporter des activités et décisions destinées à promouvoir des actions collectives, pour le rétablissement de la ressource ou pour améliorer les performances du mode de gestion. Il apparaît ainsi que dans certaines conditions, la perception des usagers est un outil utile pour évaluer si un mode de gestion (s’appuyant par exemple sur une AMP) a répondu aux objectifs dans un passé récent, et ce que les utilisateurs de la ressource attendent pour le futur. Cet outil montre néanmoins également des limites et doit être utilisé avec précaution. 1.3. Les limites d’une utilisation de la perception des usagers Pour évaluer les résultats d’un mode de gestion, une option est de comparer des indicateurs quantitatifs de performance avant et pendant le projet (Malio et al. 2004). Comme les données environnementales sont souvent difficiles à collecter, en particulier dans les pays en voie de développement, utiliser des indicateurs basés sur la perception des utilisateurs semble être une alternative. Faire appel à la perception permettrait d’exploiter le puits de connaissances intéressantes d’une population sur le milieu naturel environnant. On peut néanmoins distinguer les limites suivantes : - La première est inhérente à la nature même de la perception, elle n’est pas ojective (Danielsen 2000). La réalité qui s’y réfère dépend du système de connaissance de la personne, de ses valeurs, de ses croyances. Les gens interprètent, construisent les problèmes et les tendances différemment, selon leurs fondements culturels. Il faut donc être capable de faire face à la grande variabilité dans l’information qui en résulte. - Il peut y avoir des problèmes de communication, en particulier si l’enquête est menée par une personne étrangère au site ou au pays (Townsend 2004). - La perception qu’a une personne d’un évènement est plus ou moins biaisée et il est très difficile d’évaluer ce biais. En effet, pour donner un point de vue sur une situation globale, l’intuition peut mener à raisonner par induction, c'est-à- dire à faire des généralisations de cas singuliers. Ces généralisations peuvent 7
être dangereuses lorsque les cas ne sont pas représentatifs. C’est pourquoi les indicateurs basés sur la perception sont en générales qualitatifs. Les enquêtes de perception ont montré qu’elles avaient un potentiel intéressant en particulier dans les modes de gestion participatifs. L’information recueillie est en général de nature qualitative. Peut-on utiliser cet outil pour quantifier les évolutions de la ressource et comment utiliser cette information ? Répondre à cette question nécessite en premier lieu de décrire le fonctionnement du système. 8
2. Un exemple de gestion participative : le site de Navakavu 2.1. Présentation du site de Navukavu 2.1.1. Organisation coutumière aux Fidji Aux Fidji, 80% du territoire est sous propriété tribale. La terre tribale et la zone côtière éventuellement associée sont traditionnellement perçues comme une entité, et constituent avec les indigènes qui s’y trouvent, le vanua. Le vanua comprend un ou plusieurs clans, les yavusa. Au sein même d’un yavusa, la communauté se décline en plusieurs sous-clans (les mataqali), chaque sous-clan correspondant à plusieurs familles étendues qui se reconnaissent un ancêtre commun, et a sa tête un leader. Le chef coutumier du vanua (le Grand Chef) est le propriétaire et suprême gardien des terres, des eaux et des ressources. Le vanua compte en général plusieurs villages, chaque village ayant également son chef coutumier. Les frontières des vanua correspondent aux frontières modernes administratives et les chefs coutumiers des villages correspondent aux maires (Ravuvu 1983). Les droits coutumiers de pêche coïncident avec les frontières du vanua. Alors que la terre est divisée à l’échelle du sous-clan, l’aire de pêche, ou qoliqoli*, apparait comme une large unité, dans laquelle tout individu du yavusa a le droit de pêcher. Les frontières du qoliqoli s’arrêtent en général à la barrière bordant le lagon. 2.1.2. Géographie, démographie, infrastructures de Navakavu Le site abritant le projet de Gestion Locale de l’Aire Marine de Navakavu (Locally Managed Marine Area ou LMMA) se situe sur l’île de Viti Levu, à 13 km de Suva, capitale des Fidji et principal foyer de consommation avec près de 360 000 habitants. Le site est rattaché au district de Suva, appartenant lui-même à la province de Rewa. Le yasuva Navakavu comprend quatre villages disposés le long de la côte ; Muaivuso, Waiqanake, Nabakala et Namakala (figure 1), comptant au total près de 670 habitants qui se répartissent entre six sous-clans. Les quatre villages disposent de 583 km2 de terres et 18,5 km2 de mer dont 3,8 km2 sont fermés à la pêche de manière permanante (figure 2). Les villages sont reliés depuis 1994 à la route principale et connectés au réseau de bus de Suva. Les échanges avec l’extérieur se faisaient auparavant uniquement par bateau. Depuis 2006, le réseau électrique du pays arrive jusqu'à la communauté. L’arrivée de l’électricité depuis la ville permet aux familles d’utiliser notamment des congélateurs pour conserver le poisson. L’alimentation en eau est assurée par plusieurs petits torrents. La communauté dispose d’une école primaire et de plusieurs églises (une par village), toutes méthodistes. 9
Figure 1 : Localisation du site de Navakavu dans l’archipel des Fidji. Figure 2 : vue aérienne de la péninsule de Navakavu (Google Earth) avec son qoliqoli. En rouge : frontières de la réserve marine (MPA). En jaune : localisation des sites de pêche concernés par l’enquête. 2.1.3. L’activité de pêche à Navakavu On distingue la pêche de subsistance de la pêche commerciale (ou pêche professionnelle). Les ressources marines constituent la principale source de protéines : toutes les familles tirent de la mer une partie de leur alimentation, poissons ou invertébrés (Tableau 1). Elle est aussi la première source de revenus pour la communauté, après l’agriculture et les emplois en ville. Cette activité est stimulée par la présence relativement proche du marché de Suva. 10
Tableau 1 : Liste des principales espèces de poissons et invertébrés péchés dans le qoliqoli de Navakavu. Nom fidjien local Nom(s) scientifiques Kabatia Lethrinus harak, L. obsoletus, L. lentjan Sabutu Lethrinus atkinsoni Kawakawa/Senicauca Epinephelus merra, E. hexagonatus, E. tauvina Poissons Damu Lutjanus fulvus, L.semincictus Nuqa Siganus spinus, Siganus vermiculatus Kaweqo Lethrinus nebulosus Kanace Valamugil seheli Ulavi Scarus. Sp Iosi/Daunau Parupeneus. Sp Cumu Balistapus undulatus, Pseudobalistes flavimarginatus Yaga Lambis lambis Kaikosa Anadara antiquata Invertébrés Cawaki Tripneustes gratilla Dri Actinopyga miliaris Kuita Octopus sp. Qari Scylla serrata Plusieurs techniques de pêches sont utilisées : La collecte : pratiquée par les femmes, parfois aidées des enfants, elle se pratique à marée basse le long de la côte ou le long du récif (bateau nécessaire). Ce sont en majorité les oursins (Tripneustes gratilla) qui sont collectés, très abondants dans le qoliqoli par endroits, les holothuries (vendues à la communauté chinoise), les bivalves (Anadara antiquata) et certains gastéropodes (Lambis lambis, Cypraea tigris). Pêche à la ligne : le long de la plage (pêche de subsistance, en général par les femmes) ou à partir d’un bateau, plus près du récif barrière (pêche commerciale). Les principales espèces concernées sont Lethrinus harak, Lethrinus atsinkoni, Lethrinus nebulosus et les mulets (Valamugil seheli). Pêche au filet : posés à marée haute et récupérés à la marée basse suivante, ou servent au vakau. Le vakau est une technique de pêche particulière, dans laquelle des rabatteurs armés de bâtons dirigent les poissons vers des filets qui se referment petit à petit sur eux. Elle se réalise le long de la plage ou du récif. Les espèces les plus couramment attrapées sont les Lethrinidaeet les Mullidae (majoritairement Parupeneus barberinus et P. indicus). Les pièges fixes : construits en tiges de bambou, ils retiennent les poissons lorsque la marée descend par un système de sas successifs (Figure 3). Chasse sous marine : assez peu pratiquée, en général de nuit. 11
a) b) Figure 3 : piège. a) vue du piège à marée basse, b) sas final du piège. Si les villageois de Navakavu peuvent en théorie pêcher dans tout le qoliqoli, c’est en pratique principalement le long de la berge bordant leur village que la pêche de subsistance est réalisée. Les pêcheurs commerciaux possèdent presque tous un bateau (barque en bois pour la plupart, avec moteur pour la moitié d’entre eux), et concentrent leur activité dans le centre du lagon ou le long du récif barrière. Les autres pêcheurs sont susceptibles d’aller vendre leurs poissons au marché, si la quantité dépasse les besoins de la famille. Les femmes sont par ailleurs nombreuses à vendre des oursins au marché, constituant un revenu non négligeable pour la famille. De même, les pêcheurs professionnels gardent en général leurs plus petites prises pour leur famille et vendent les gros spécimens au marché. Les pêcheurs commerciaux doivent demander une licence auprès du comité du qoliqoli. Les droits accordés par la licence ne sont pas clairement établis, car si un pêcheur a théoriquement besoin d’une licence pour vendre son poisson au marché, de nombreux pêcheurs sans licence vendent également leurs poissons (en moindres quantités). Cependant, la licence est indispensable pour tout pêcheur commercial n’appartenant pas au yavusa Navakavu s’il veut pêcher dans le qoliqoli. Cela permet de limiter ce type de pêche, qui deviendrait dangereux pour la ressource vu la forte densité d’habitants à Suva et ses alentours. 2.2. Les étapes de la construction du mode de gestion actuel Fin des années 1990 : Le travail de conservation débute avec le travail de Randy Thaman (Professeur de géographie à l’Université du Pacifique Sud). Il conduit des visites fréquentes avec ses étudiants au village de Muaivuso afin d’établir une base de données sur les ressources marines et terrestres de la communauté, leur usages et les facteurs de menace. Faisant suite à une diminution observée par la communauté des quantités de poissons pêchées et la raréfaction de certaines espèces, le village de Muaivuso exprime son intérêt à mettre en place avec l’USP un programme de conservation et de gestion de ses ressources marines. Août 1999 : premier atelier pour une gestion durable et participative des ressources, coordonné par l’Institut des Sciences Appliquées (IAS) de l’USP, dans le cadre du Pacific Island Sustainable Use Network. Les objectifs de l’atelier sont : déterminer les usages de la communauté dans le qoliqoli, identifier les facteurs (socioéconomiques et biologiques) responsables de la dégradation des ressources marines, faire le point sur 12
l’utilité des mesures de gestions passées, développer un jeux d’indicateurs pour suivre les résultats obtenus par le régime de gestion et déterminer comment ces indicateurs pourraient être utiles à la prise de décision, déterminer le rôle de la population locale dans le suivi de ces indicateurs et enfin, développer un plan de gestion durable du qoliqoli permettant de répondre aux principaux problèmes (cf. B. Thaman 1999 pour le rapport complet). Novembre 2001 : à la suite d’une réunion de toute la communauté (Bose ni Vanua), le yavusa Navakavu accepte d’implanter une AMP sur son qoliqoli pour une période de deux ans. Fort de cet outil de gestion, la communauté adresse une demande à l’IAS pour qu’il tienne un nouvel atelier afin de développer un plan d’actions de conservation du milieu marin pour le yavusa Navakavu. Septembre 2002 : un atelier est finalement organisé par des scientifiques de l’USP, dans le cadre du LMMA (Locally Managed Marine Area), dont l’approche de gestion a été récemment mise au point (2001). Etablissement d’un plan de gestion. Mai 2003 : le yavusa Navakavu accepte, à la suite du Bose ni Vanua, d’appliquer la méthodologie du LMMA (LMMA Learning Framework). Entre temps la formation de quelques villageois pour le suivi (biologique et socio-économique) des résultats ainsi que les suivis eux-mêmes ont commencé. Janvier 2004 : ouverture de l’AMP après deux ans, délimitation d’une nouvelle AMP à une place différente du qoliqoli. Celle-ci est toujours en place. Novembre 2004 : formation de gardiens de pêche par le Département des Pêches. Février 2004 : début d’un programme de réintroduction de bénitiers dans l’AMP. Mars 2004 : au vu des données biologiques et socio-économiques collectées, révision du plan de gestion. Un certain nombre de mesures supplémentaites sont prises pour les répondre aux ojectifs déjà fixés. De nouvelles propositions sont faites (dont une pour faire reconnaître officielement l’AMP par les Départements d’Etat). Mai 2005 : une troupe de théâtre composée de jeunes de Navakavu est montée. Ses représentations ont pour objectif de sensibiliser les villageois aux problèmes environnementaux. 2006 : Agrandissement de l’AMP (de 3 à 3,7 km2). Juillet 2006 : à la suite du Bose ni Vanua, le yavusa Navakavu fait une demande au gouvernement pour officialiser l’AMP pour cinq ans. Janvier 2006 : la communauté reçoit de l’IAS et du Département des Pêches un nouveau bateau motorisé pour aider les gardiens de pêches dans leur travail de surveillance. Décembre 2006 : au vu des données biologiques et socio-économiques collectées, révision du plan de gestion. Certains projets sont supprimés de le rendre plus clair, il se focalise d’avantage sur les problèmes du qoliqoli. Cet historique ne répertorie pas les workshops auxquels ont participés des membres de la communauté pour les former aux enquêtes socioéconomiques et suivis biologiques, organisés par la plupart par le réseau LMMA. 13
2.3. Organisation et fonctionnement actuel 2.3.1. Méthodologie utilisée pour le recueil d’informations Afin de comprendre le système de gestion (acteurs, suivi, analyse des données et place dans la prise de décision, mesures de gestion mises en œuvre, etc.), deux méthodes ont été utilisées, l’une basée sur une approche bibliographique et la seconde sur une enquête de terrain. Un questionnaire individuel a été mis en place pour recueillir la perception de quelques acteurs représentatifs du système sur le fonctionnement et les résultats de la gestion. Onze acteurs ont été sélectionnés de façon à représenter chaque groupe de la communauté impliqué dans le mode de gestion (cf. annexe I : questionnaire personnes clés). Une première partie du questionnaire consistait à attribuer une note qualifiant les résultats obtenus par le mode de gestion, et ce pour chaque problème que le plan de gestion s’est donné à régler. La deuxième partie consistait en un questionnaire semi-directif sur le rôle de l’interviewé dans le système de gestion, ses attentes et sa perception du fonctionnement du système (d’après Pennaguer 2005). L’enquête s’est déroulée en novembre 2006 sur deux semaines. 2.3.2. Le LMMA Network La gestion du site suit le modèle défini par le réseau LMMA, actif dans la conservation du milieu marin en Asie et dans le Pacifique. Constitué en octobre 2000, il a mis au point un modèle de gestion adaptative (le LMMA Learning Framework) proposant un modèle de base, des outils de gestion et une méthode de suivi permettant de tester les hypothèses de départ. Les Fidji possèdent leur réseau interne (Fijian LLMA) qui regroupe plusieurs ONG, l’USP et le Département des Pêches. Chaque organisation gère ses propres sites, le site de Navakavu étant supervisé par l’IAS (USP). L’intérêt de l’utilisation d’un même modèle de gestion au sein des membres du réseau est de pouvoir intégrer les informations de chaque site dans une analyse à grande échelle. 2.3.3. Le réseau d’acteurs du système de gestion Les rôles des acteurs impliqués dans le systèmes de gestion sont synthétisés dans le Tableau 2. La figure 4 schématise la circulation de l’information et le processus de décision. L’organe directeur du système de gestion au niveau de la communauté est le comité du qoliqoli. C’est ce comité qui a déterminé avec les scientifiques de l’IAS le plan de gestion, qui répertorie les problèmes ainsi que les actions à mener pour les résoudre. Un certain nombre de mesures de gestion, concernant les pratiques de pêches notamment, ont ainsi été prises (cf. § 2.5.4.). Le comité est constitué de huit membres : pêcheurs, gardiens de pêches, responsables du suivi et un chefs de clan. Il est l’interface entre la communauté et l’extérieur pour toutes les questions concernant les ressources marines. Les mesures prises par le comité sont rapportées aux villageois par l’intermédiaire des responsables de village, en particulier à l’occasion des réunions du village, toutes les deux semaines. Les autres personnes impliquées dans la diffusion des décisions du comité sont les pasteurs (lors des offices religieux ou des discussions régulières avec les familles), les chefs de village et les chefs de clan. L’IAS, en temps que superviseur du système de gestion et centre névralgique du LLMA à Fidji, est très actif. Un scientifique est présent à toutes les réunions du comité. C’est lui qui collecte les données relevées par la communauté pour les analyser et les entrer dans une base informatisée. Les résultats seront ensuite utilisés pour adapter le plan de gestion de la communauté. L’équipe chargée des suivis biologiques et socioéconomiques est constituée de six villageois, dans lesquels deux ont assisté à plusieurs réunions de formation aux comptages de poissons par transect. 14
Les gardiens de pêche sont au nombre de quatre, un par village. Ils sont en charge de surveiller le qoliqoli de toute tentative de braconnage par des pêcheurs extérieurs et également de contrôler que les pêcheurs de Navakavu respectent les règlements. Ils disposent d’un bateau depuis un an. Dans les acteurs externes à la communauté, on compte le Département des Pêches, qui soutient certains projets entrepris par la communauté, le Bureau du District et le Bureau Provincial. La hiérarchie est de type pyramidal, si bien que si la communauté veut adresser une requête au gouvernement, elle doit transiter par ces deux Bureaux. Tableau 2 : acteurs du système de gestion et rôles associés (source : bibliographie et enquêtes). ACTEURS ROLES Développe des programmes de recherche en rapport avec la conservation des ressources marines. Lien entre la communauté et l’extérieur pour les questions touchant la gestion Comité du des ressources marines et de conservation. Qoliqoli Médiateur et négociateur pour les problèmes émanant du qoliqoli. Conduit tous les projets réalisés sur la côte. Fait des recommandations sur la gestion des ressources marines (lors des Bose ni Vanua, réunion de tous les villages de Navakavu). Responsable de l’attribution des licences de pêche. Président du Voix du comité auprès de la communauté. comité Distribue les tâches entre d’éventuels sous comités. Chargé des contacts avec l’extérieur. Secrétaire du Fait suivre les décisions et les requêtes relatives aux ressources marines aux comité parties extérieures. Prendre en note les délibérations lors des réunions du comité, répertorier par écrit toutes les actions entreprises par le comité. A mis en place le système de gestion. Conseils technique : un scientifique est présent à toutes les réunions du qoliqoli. Analyse les données recueillies par l’équipe de suivi de la communauté et leur USP (IAS) restitue les résultats. Se veut le médiateur entre Navakavu et toute autre organisation ou personne voulant mener un travail sur le site de Navakavu. A financé pour 2/3 le bateau des gardiens de pêche. En charge des suivis biologiques (transects dans le qoliqoli, tous les 6 mois) et Equipe de suivi des enquêtes socio-économiques (tous les 2 ans). Font partie du comité du qoliqoli. Rassemble toute la communauté lors du Bose ni Vanua pour déceler les Chef du yavusa problèmes et en discuter. Navakavu Représente Navakavu lors des réunions au niveau du district (où sont abordées les questions de développement). Donne son accord pour les actions entreprises, supporte les décisions du comité. Chefs de village Prise de décision au niveau du village. Font respecter les règles du plan de gestion. Jugent les éventuels fautifs. Représentants de Lien entre le village et le comité. village Responsables de l’accueil des personnes extérieures. Font partie du comité du qoliqoli. Soutiennent les décisions du comité, informent les membres de leur clan des Leaders de clan règlements concernant l’utilisation du qoliqoli. Sensibilisation lors des Bose ni Vanua. 15
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