Évaluation de l'état de Kiska, un épaulard en captivité à Marineland, Niagara Falls (Ontario)

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Évaluation de l'état de Kiska, un épaulard en captivité à Marineland, Niagara Falls (Ontario)
Évaluation de l’état de Kiska, un épaulard en captivité à Marineland,
                        Niagara Falls (Ontario)
                        Rapport préparé par Mme Ingrid N. Visser, Ph. D.
                       754 Matapouri Road, Tutukaka, Nouvelle-Zélande

1. Je me suis rendue à Marineland of Canada (ci-après désigné « Marineland »), situé sur
Portage Road à Niagara Falls (Ontario), au Canada, les 26, 28 et 29 juillet 2015. J’ai profité
de ces visites pour prendre des photos (au moyen d’une caméra Canon 5D Mark III avec
lentille 80-200 mm) et des vidéos (au moyen de la même caméra et d’une mini caméra
GoPro HD avec objectif grand angle) de Kiska. J’ai seulement été admise dans les aires
publiques pendant les heures de visite normales. J’ai également examiné attentivement les
photos et vidéos de Kiska disponibles en ligne et qui m’ont été fournies par des citoyens
inquiets.

2. Je suis qualifiée pour faire les observations formulées dans le présent document,
notamment en raison de ce qui suit :
a) Je mène des recherches sur les épaulards (également connus sous l’appellation
« orques », ou Orcinus orca) sauvages depuis 1992. En cours de route, j’ai obtenu un
doctorat dans le cadre de mes études sur la population d’épaulards de la Nouvelle-Zélande.
J’ai acquis une grande expérience sur le terrain avec ces animaux, non seulement en
Nouvelle-Zélande, mais également en Antarctique, en Argentine, en Australie, sur la côte
Ouest de l’Amérique du Nord (aux États-Unis et au Canada), au Kamtchatka (Russie) et en
Papouasie–Nouvelle-Guinée.

b) Mes recherches portent sur plusieurs aspects des épaulards, notamment l’écologie
alimentaire et les interactions sociales de ces grands prédateurs. J’ai publié bon nombre
d’études sur différentes méthodes d’alimentation (p. ex., Constantine et coll., 1998; Sorisio
et coll., 2006; Visser, 1999; Visser, 2000; Visser et coll., 2000; Visser, 2005; Visser et coll.,
2008; Visser et coll., 2010). La bibliographie complète est fournie à la fin du présent
document. Ces références comprennent des rapports sur la prédation de raies, de requins et
de mammifères marins (phoques, dauphins, baleines) ainsi que de plusieurs autres espèces
(comme le pingouin et les poissons) par l’épaulard. Pour recueillir ces données, je dois
passer beaucoup de temps sur et dans l’eau avec des épaulards sauvages et j’observe
régulièrement la dentition de ces animaux. Il m’arrive souvent de me trouver à une distance
de quelques mètres seulement des épaulards pendant qu’ils chassent et se nourrissent.

c) Mes recherches s’appuient sur diverses méthodes, l’une d’elles étant une technique
standard pour le travail sur le terrain avec les cétacés sauvages (baleines, dauphins,
marsouins), appelée photo-identification. Cette méthode est fondée sur le principe selon
lequel chaque cétacé, y compris l’épaulard, présente des caractéristiques uniques qui
permettent d’identifier les animaux de façon individuelle. Dans le cas de l’épaulard, les
traits de pigmentation noirs/blancs/gris sont uniques et changent très peu au cours de la
vie d’un individu. À titre d’exemple, la tache blanche sur le côté de la tête reste identique de
la naissance jusqu’à la mort de l’animal (Visser et Mäkeläinen, 2000). La photo-
identification permet de suivre des individus dans le temps et l’espace.

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Évaluation de l'état de Kiska, un épaulard en captivité à Marineland, Niagara Falls (Ontario)
d) En plus de toutes ces recherches, j’ai passé sept saisons en Argentine pour étudier les
épaulards qui s’échouent volontairement sur la plage pour s’attaquer aux otaries. J’ai
également travaillé avec Keiko (du film Mon ami Willy) en vue de sa libération dans les eaux
d’Islande. Cela comprenait des séances de repas et d’élevage, ainsi que des séances
d’entraînement dans un bassin et en mer libre.

e) J’ai aussi observé des épaulards en captivité dans les pays suivants (nommés en ordre
alphabétique) : Argentine (Mundo Marino), Espagne (Loro Parque), États-Unis d’Amérique
(Miami Seaquarium, SeaWorld Orlando, SeaWorld San Diego), France (Marineland Antibes),
Japon (SeaWorld Kamogawa, aquarium public du port de Nagoya). Ce sont huit des neuf
parcs d’attractions où l’on trouve des épaulards en captivité au Japon, en Europe et en
Amérique. J’ai également visité le parc Dolfinarium Harderwijk (aux Pays-Bas) à plusieurs
reprises, lorsqu’on y tenait un seul épaulard en captivité.

f) J’ai consigné le comportement, ainsi que l’état des dents et du corps en général des
épaulards dans tous ces parcs d’attractions.

g) J’ai participé à de nombreux sauvetages de cétacés, en différentes qualités. Je détiens
des attestations reconnues par le gouvernement de la Nouvelle-Zélande qui me permettent
d’effectuer de telles opérations, qui comprenaient le sauvetage de cétacés empêtrés et
échoués. J’ai aussi effectué bon nombre d’autopsies après de tels sauvetages et terminé ma
première année d’études en médecine vétérinaire à l’Université Massey (Nouvelle-Zélande),
ce qui m’a aidé pour l’évaluation de l’état corporel des animaux et des autopsies.

3. Maintenant que j’ai établi ma crédibilité en tant que spécialiste des épaulards sauvages
et en captivité, je traiterai précisément de la situation de Kiska, à Marineland. Bien que je
n’aie pu observer l’animal que durant trois jours en juin 2015, mes observations sont
également fondées sur les nombreuses photos et vidéos de Kiska disponibles en ligne. La
présente évaluation n’est donc pas une évaluation médicale; elle reflète une opinion et un
examen valables fondés sur une expérience étendue.

4. Kiska est le seul épaulard tenu en captivité à Marineland. Aucune erreur d’identification
n’est donc possible lorsqu’on est sur place. Pour ce qui est des vidéos et photos de sources
en ligne et autres, Kiska peut être reconnue grâce à la méthode de photo-identification
décrite précédemment. Elle présente de petites taches noires sur les mâchoires inférieures,
des taches visibles et qui lui sont propres. La tache blanche au niveau des yeux présente une
variation bien visible sur la bordure antérieure. Cette variation n’est pas identique des deux
côtés et est propre à Kiska.

5. La nageoire dorsale de Kiska comporte plusieurs petites encoches d’origine inconnue le
long de la bordure postérieure. Ces encoches précises lui sont propres. De plus, sa nageoire
dorsale présente une certaine perte d’intégrité structurelle visible sous la plupart des
angles.

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Évaluation de l'état de Kiska, un épaulard en captivité à Marineland, Niagara Falls (Ontario)
6. Les dents de Kiska sont très endommagées et la plupart d’entre elles sont usées jusqu’à
la gencive. Bien que cela ne soit pas particulier à Kiska, des dommages aussi importants
aideront même un simple observateur à trier les images et vidéos disponibles en ligne et à
identifier Kiska.

7. De plus, le bassin dans lequel se trouve Kiska à Marineland of Canada présente
certaines caractéristiques qu’on ne trouve nulle part ailleurs (grille de drainage sur le
pourtour du bassin, bordure en brique rouge/brune en pente au lieu du devant vitré
habituel, bord du bassin accessible au public) qui permettent de reconnaître le site.

8. a) Il faut savoir que la perte d’intégrité structurelle de la nageoire dorsale (jusqu’au
point de l’affaissement complet) constitue un problème inhérent à ces animaux. En effet,
tous les épaulards mâles adultes en captivité (100 %) présentent un quasi-affaissement ou
un affaissement complet de la nageoire dorsale, où celle-ci est complètement repliée sur un
côté. En revanche, moins de 1 % des épaulards sauvages présentent un affaissement de la
nageoire dorsale (qui peut atteindre 1,8 m de hauteur). De plus, les épaulards sauvages
touchés sont habituellement atteints d’une maladie ou ont subi un traumatisme.

b) La perte d’intégrité structurelle touche également un grand nombre d’épaulards
femelles en captivité, dont Kiska (figure 1). Les nageoires dorsales affaissées (ou en cours
d’affaissement) observées chez les épaulards en captivité sont des conséquences bien
visibles de la mise en captivité et font donc souvent l’objet de questions de la part du public.
Malheureusement, les représentants de l’industrie de la mise en captivité se montrent
souvent évasifs sur le sujet, mentionnant qu’une nageoire dorsale affaissée ou en cours
d’affaissement n’est pas le signe d’une santé défaillante. À l’opposé, les biologistes sur le
terrain qui observent régulièrement des épaulards sauvages en santé considèrent que
l’intégrité structurelle de la nageoire dorsale constitue bel et bien un indicateur de la santé
de ces animaux. Selon eux, un problème dans l’intégrité structurelle de la nageoire dorsale
signifie que l’état de santé de l’animal est atteint d’une façon ou d’une autre, que ce soit en
raison d’une blessure, d’une maladie temporaire ou d’une maladie chronique. Dans le
rapport de Durban et coll. (2009), on fait état de 13 épaulards sauvages qui avaient une tête
en forme d’arachide (voir le paragraphe où l’on traite de ce sujet) et dont la nageoire
dorsale présentait une perte d’intégrité structurelle. Trois d’entre eux (23 %) sont morts.

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Évaluation de l'état de Kiska, un épaulard en captivité à Marineland, Niagara Falls (Ontario)
Figure 1. Nageoire dorsale de Kiska, qui présente une perte d’intégrité structurelle et un
affaissement partiel vers la gauche. La tache sombre dans l’eau, près de l’évent de l’animal,
est le reflet de son corps. Photo (prise le 26 juin 2015) : © Ingrid N. Visser/Orca Research
Trust.

c) J’ai déjà publié une étude sur l’intégrité structurelle de la nageoire dorsale des
épaulards sauvages, notamment sur les anomalies comme l’affaissement partiel ou complet
(Visser, 1998).

d) En tant que professionnelle, j’estime que la perte partielle d’intégrité structurelle de la
nageoire dorsale de Kiska est causée par la mise en captivité de cette dernière et indique
une atteinte à la santé de l’animal à un moment ou un autre.

9. a) J’ai reçu des photos comparant la région située derrière l’évent de Kiska. La photo de
droite de la figure 2, prise le 27 juillet 2014, montre clairement une dépression derrière le
crâne. On observe des dépressions de la sorte chez les cétacés émaciés (anormalement
maigres ou faibles, notamment en raison d’une maladie ou d’une alimentation insuffisante).
On parle communément d’une tête en forme d’arachide (c’est la description qu’en font les
biologistes) en raison de la ressemblance à la forme d’une arachide avec l’écaille. La tête en
forme d’arachide devient visible si la couche de graisse au-dessus de la région dorsale est
amincie. On voit cette dépression à la surface, à l’arrière du crâne (figure 3). Comme les
cétacés ont généralement une couche épaisse de gras qui enveloppe leur corps, les signes
d’émaciation où une dépression à l’arrière du crâne devient visible révèlent souvent une
maladie très avancée ou un manque de nourriture prolongé. L’émaciation a souvent été
consignée pour plusieurs cétacés, bon nombre d’entre eux finissant par s’échouer sur des
plages. On peut notamment penser à l’étude d’Estrella et Le Vazques (2001), où l’on
mentionne, en parlant d’un dauphin avec une tête en forme d’arachide, que l’analyse
sanguine montrait un taux élevé de globules blancs et un faible taux de glucose, signes d’une
infection et d’un manque de nourriture prolongé (page 293, paragraphe 5). Le dauphin en
question est mort trois jours après s’être échoué, malgré l’administration de soins complets
24 heures sur 24.

Figure 2. Tête en forme d’arachide observée chez Kiska le 27 juillet 2014. Comparaison de
la zone dorso-crânienne de Kiska, montrant la dépression « moyenne » derrière l’évent

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Évaluation de l'état de Kiska, un épaulard en captivité à Marineland, Niagara Falls (Ontario)
(situé au-dessus du bord antérieur du crâne). Voir la figure 3 pour une comparaison
anatomique.
SOURCE : https://www.thedodo.com/its-time-to-relocate-kiska-the-646602068.html. [EN
ANGLAIS SEULEMENT]

Figure 3. Illustration montrant l’emplacement du crâne et la zone qui présente une
dépression chez les animaux qui ont la tête en forme d’arachide (flèche). SOURCE :
adaptation d’une illustration tirée d’Internet.

b) La tête en forme d’arachide a été observée à la fois chez des épaulards sauvages et en
captivité à différents stades de maladie (Durban et coll., 2009; Ford, 2012, Visser et Hardie,
2011). Des 13 épaulards ayant une tête en forme d’arachide observés au large de la côte
Ouest de l’Amérique du Nord, 11 sont maintenant morts.

c) La tête en forme d’arachide peut d’abord apparaître comme une dépression légère, et
se développer en une dépression moyenne, puis prononcée. En tant que spécialiste, je
considère la dépression de Kiska comme moyenne d’après la photo prise le 27 juillet 2014.
Au stade de dépression moyenne à prononcée, les côtes sont souvent visibles. Dans ce
cas-ci, on ne dispose d’aucune photo (dont la date pourrait être confirmée) montrant Kiska
dans une position qui permettrait de voir la région du thorax et des côtes et ainsi évaluer le
degré d’émaciation. Durban et coll. (2009) soutiennent que les épaulards dont l’évaluation
initiale révélait une dépression légère (n = 7) étaient tous morts aujourd’hui. Trois autres
épaulards avaient été relevés, montrant une dépression moyenne. Deux d’entre eux sont
morts et le troisième (blessé par une collision avec un bateau) s’est rétabli.

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Évaluation de l'état de Kiska, un épaulard en captivité à Marineland, Niagara Falls (Ontario)
d) Kiska s’est rétablie de ce qui l’affligeait, du moins en partie, puisque lors de ma visite un
an plus tard, elle ne semblait plus avoir la tête en forme d’arachide. Il m’a toutefois été
impossible d’effectuer une inspection. Il est important de mentionner qu’aucun épaulard en
captivité n’a atteint jusqu’ici l’âge moyen des épaulards sauvages (Ventre et Jett, 2015). Ces
décès prématurés s’expliquent principalement par des problèmes de santé1 (bien que
certains décès soient causés par des blessures). Il est bien connu que les vétérinaires
administrent de fortes doses de médicaments aux cétacés en captivité2, et on ne peut savoir
avec certitude ce que l’on administre à Kiska.

e) Il est clair qu’il n’y a aucune balance permettant de peser les cétacés dans les bassins où
se trouve Kiska. Pourtant, il s’agit de l’un des outils standard pour fournir des soins
appropriés à ces animaux. En général, les cétacés en captivité sont pesés une fois par mois,
mais comme il est possible de dresser les épaulards pour qu’ils glissent sur la balance sans
leur causer de stress, on pourrait très bien peser un épaulard comme Kiska chaque semaine
si des balances étaient installées. Cela permettrait de tenir un registre détaillé de son poids,
de mieux suivre sa perte de poids, s’il y a lieu, et de l’aider à maintenir un poids optimal
pour sa santé à long terme.

10. a) Il est bien évident, même pour un simple observateur, que les dents de Kiska ne sont
pas en parfait état. Chez les épaulards, des dents en santé (on en compte normalement de
40 à 56, selon l’individu et la population) doivent être homogènes (on parle d’épaulards
homodontes), bien emboîtées et de forme conique, avec une pointe arrondie (figure 4).
Certaines dents sont légèrement courbées vers l’arrière de la gueule. Les dents ont une
taille maximale de 13 cm (5 po) et les plus grosses ont un diamètre d’environ 2,5 cm (1 po).
La couronne fait environ le tiers de la longueur totale de la dent et est recouverte d’émail
(Graham et Dow, 1990).
Dow 1990).

1Rapports d’autopsie d’épaulards de SeaWorld,
https://www.scribd.com/collections/3531412/Necropsy-autopsy-Reports-of-Deceased-
SeaWorld- Captive-Killer-Whales-Orcinus-orca.
2https://www.thedodo.com/seaworld-orca-drugs-medications-1035364310.html,

https://www.thedodo.com/seaworld-gave-nursing-orca-val-493887337.html.
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Évaluation de l'état de Kiska, un épaulard en captivité à Marineland, Niagara Falls (Ontario)
Figure 4. Dents homogènes en parfait état typiques des épaulards sauvages. Les dents les
plus grosses mesurent environ 13 cm de long. Photo : © Ingrid N. Visser/Orca Research
Trust.

b) Sur les photos que j’ai prises de Kiska (figure 5), on voit que du côté droit de la
mandibule (mâchoire inférieure), les sept dents à l’avant sont usées jusqu’à la gencive. Les
dents derrière celles-ci sont très usées également, ne formant plus que de petits morceaux.
Toutes ces dents seraient classées dans la catégorie d’usure extrême, soit le niveau 3. Le
niveau 0 correspond à une usure nulle, le 1 correspond à une usure jusqu’au quart de la
hauteur de la couronne, le 2 correspond à une usure jusqu’à la moitié de la hauteur de la
couronne et le 3 correspond à une usure qui dépasse la moitié de la hauteur de la couronne
(voir Labrada-Martagón et coll., 2007 pour le détail des méthodes appliquées).

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Évaluation de l'état de Kiska, un épaulard en captivité à Marineland, Niagara Falls (Ontario)
Figure 5. Dents de droite de Kiska (photo de gauche; en gros plan à droite), qui présentent
une usure extrême et qui ont été percées par l’humain. Photo : © Ingrid N. Vesser/Orca
Research Trust (prise le 26 juin 2015).

c) Sur les photos que j’ai prises de Kiska (figure 6), on voit que du côté gauche de la
mandibule, les huit dents à l’avant sont usées jusqu’à la gencive. Les dents derrière celles-ci
sont très usées également, ne formant plus que de petits morceaux (n = 1) ou présentant
une usure irrégulière (n = 2). Toutes ces dents seraient classées dans la catégorie d’usure
extrême, soit le niveau 3.

Figure 6. Dents de gauche de Kiska (photo de gauche; en gros plan à droite), qui présentent
une usure extrême et qui ont été percées par l’humain. Photo : © Ingrid N. Vesser/Orca
Research Trust (prise le 26 juin 2015).

d) Sur la photo de Kiska à la figure 7, on constate une usure très inhabituelle (même pour
des épaulards en captivité) du côté droit du maxillaire (mâchoire supérieure). Les six
(peut-être sept) dents de devant sont très usées, ne formant plus que de petits morceaux.
Elles seraient classées dans la catégorie d’usure extrême, soit le niveau 3. Kiska est le seul
épaulard que j’ai observé en captivité qui présente une usure dentaire aussi prononcée au
niveau de la mâchoire supérieure. La « lèvre » supérieure des épaulards est très rigide et
très peu flexible. Par conséquent, même lorsque l’animal croque du béton, les dents du
maxillaire sont protégées. On ne saurait dire comment ces dents ont pu s’user autant sans
mener une enquête plus approfondie. Je n’ai pas pu photographier les dents du côté gauche
du maxillaire de Kiska, puisque les membres du personnel de Marineland m’empêchaient
de prendre des photos ou de faire une inspection de près.

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Évaluation de l'état de Kiska, un épaulard en captivité à Marineland, Niagara Falls (Ontario)
Figure 7. Dents du côté droit du maxillaire (mâchoire supérieure) de Kiska (photo de
gauche; en gros plan à droite), qui présentent une usure extrême. Six, voire sept dents sont
très usées, ne formant plus que de petits morceaux. Kiska est le seul épaulard que j’ai
observé en captivité qui présente une usure des dents aussi prononcée au niveau de la
mâchoire supérieure. © Ingrid N. Vesser/Orca Research Trust (prise le 26 juin 2015).

e) Bien que l’on ait observé certains épaulards sauvages avec des dents usées (p. ex., Foote
et coll., 2009), ce type d’usure est le résultat direct de l’alimentation, que ce soit le type de
proie dont les épaulards se nourrissent (p. ex., requins à peau rugueuse) ou la méthode
d’alimentation qu’ils emploient (p. ex., succion dans la colonne d’eau). Dans leur cas, l’usure
n’est pas le résultat du frottement des dents contre une surface dure, comme le béton.

f) L’usure des dents comme celle qu’on a observée chez Kiska est une caractéristique
propre aux épaulards en captivité. Selon les représentants de l’industrie de la mise en
captivité, cette usure serait causée par le contact avec la nourriture. Pourtant, tous les
épaulards en captivité sont nourris par un dresseur qui « jette » la nourriture (poisson,
calmar ou autre animal entier, ou poignée de poissons, calmars, etc.) directement dans la
gueule des cétacés (figure 8). Ceux-ci n’ont qu’à avaler sans mâcher et le contact direct avec
les dents est plutôt rare. Il arrive qu’un poisson soit jeté dans l’eau pour que l’épaulard aille

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Évaluation de l'état de Kiska, un épaulard en captivité à Marineland, Niagara Falls (Ontario)
le récupérer, mais ce n’est pas une méthode courante lorsque vient le temps de nourrir les
épaulards en captivité et cela ne causerait pas l’usure prononcée que l’on observe
généralement, y compris chez Kiska.

Figure 8. Un dresseur jette un poisson dans la gueule de Kiska, évitant tout contact avec les
dents. Les représentants de l’industrie de la mise en captivité ont récemment suggéré que le
contact avec la nourriture était une cause de l’usure excessive des dents. Photo :
© Ingrid N. Vesser/Orca Research Trust (prise le 30 juin 2015).

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h) Les épaulards en captivité ont l’habitude de croquer les surfaces dures omniprésentes
dans les milieux dénudés où ils vivent. Cela comprend, entre autres choses, les portails en
acier, les bordures en béton des bassins et les grillages. À ce sujet, j’ai moi-même présenté
une diapositive en tant que témoin experte, dans une affaire judiciaire aux Pays-Bas
(figure 9), où un épaulard a été pris en photo en train de croquer la paroi du bassin toutes
les 72 secondes. La compulsion qui pousse les épaulards en captivité à adopter un
comportement anormal et répétitif de la sorte (ce que l’on appelle une stéréotypie) est
également mise en évidence par la vitesse (18 mois) à laquelle les dents en parfait état d’un
épaulard se sont usées, parfois jusqu’à la gencive, une fois que l’animal a été admis au parc
en question (figure 10).

Figure 9. Morgan, un épaulard en captivité à Loro Parque, en Espagne, en train de croquer le
béton. Durant cet épisode, elle a été prise en photo présentant ce comportement anormal et
répétitif toutes les 72 secondes. D’autres épisodes du même genre sont survenus au cours
de la même journée. SOURCE : Ingrid N. Visser/Free Morgan Foundation.

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Figure 10. Usure dentaire sur une période de 18 mois chez un épaulard femelle, du nom de
Morgan, tenu en captivité à Loro Parque, en Espagne. On voit que les dents six et sept sont
brisées/ébréchées, alors que la partie supérieure des dents antérieures est complètement
usée. SOURCE : Ingrid N. Visser/Free Morgan Foundation.

h) Dans le cas de Kiska, l’automutilation a entraîné l’usure quasi complète de toutes les
dents inférieures. On peut difficilement évaluer la vitesse de l’usure des dents de Kiska à
partir des images et vidéos en ligne, mais on voit bien que les dents en sont à un point où
l’on a cru bon de percer certaines d’entre elles dans ce qui est essentiellement une
pulpotomie modifiée (enlèvement de la pulpe dentaire; voir les figures 5 et 6). Ces
procédures sont réalisées chez les épaulards généralement sans agents anesthésiques (Jett
et Ventre, 2011). En observant Kiska durant un nettoyage des dents, on a remarqué qu’elle
frémissait et tressaillait, ce qui indique qu’il ne s’agit pas d’une expérience plaisante pour
elle, et que cela peut être un signe de douleur ou, du moins, d’un certain dérangement.

i) Au sujet de l’usure dentaire des épaulards en captivité, Grahman et Dow (1990)
soulignent que les épaulards tenus dans des enclos en filet ne présentent pas la même usure
que ceux qui sont gardés dans des bassins en béton. On mentionne également ce qui suit, à
la page 326 : « L’usure dentaire qui expose la cavité pulpaire crée également un endroit qui
favorise l’accumulation de nourriture et de débris. L’espace s’agrandit à mesure que la
pulpe se détériore, ce qui mène à cette accumulation et à l’impact qui en découle. C’est sur

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cet espace qu’il faut se concentrer le plus au moment d’administrer les soins dentaires.
Comme la cavité pulpaire vide s’étend jusque dans la gencive, cet espace reste chaud et crée
donc un endroit propice à l’incubation, ce qui peut conduire à une infection. » [TRADUCTION]

j) L’état des dents de Kiska, notamment lorsqu’on tient compte des points mentionnés
précédemment, devrait être alarmant. Il s’agit manifestement d’un état anormal résultant
de sa captivité dans un bassin en béton.

k) Il est possible d’effectuer l’obturation des dents d’épaulards en captivité, comme on l’a
fait pour deux épaulards tenus actuellement en captivité – un en Espagne (Loro Parque;
figure 11) et un aux États-Unis (Miami Seaquarium; figure 12). Cette option devrait
certainement être envisagée pour atténuer la douleur ou le dérangement que provoque le
nettoyage des dents de Kiska, que l’on effectue deux fois par jour.

Figure 11. À gauche, photo de la gueule ouverte d’un épaulard à Loro Parque (Tenerife,
Espagne), en gros plan à droite. Remarquez la dent « blanche » (quatrième dent à partir du
devant, du côté droit de la mandibule). Il s’agit vraisemblablement d’une dent obturée, bien
que les responsables du centre refusent de répondre à nos nombreuses demandes
d’information. Photo : Ingrid N. Visser (prise le 16 septembre 2011).

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Figure 12. Photo de la gueule ouverte d’un épaulard au Miami Seaquarium (Floride,
États-Unis). Remarquez la « dent » sombre (à l’avant de la mandibule droite). Il s’agit
vraisemblablement d’une dent obturée, bien que les responsables du centre refusent de
répondre à nos nombreuses demandes d’information. REMARQUE : les dents du maxillaire
droit de cet épaulard sont bien visibles et présentent une disposition normale,
contrairement à ce qu’on peut voir des dents de Kiska à la figure 7. Photo : Ingrid N. Visser
(prise le 4 juillet 2015).

11. On dispose de preuves statistiques (recueillies de 201 épaulards en captivité) indiquant
un temps médian de survie de 4,4 ans pour les épaulards tenus en captivité ailleurs qu’aux
États-Unis (Ventre et Jett, 2015). Kiska aurait 39 ans actuellement3. Elle représente donc un
cas aberrant et les statistiques révèlent que « le rapport des risques est 59 % plus élevé
pour les épaulards tenus en captivité dans des parcs à l’étranger, qui présentent également
un risque 61 % plus élevé de mourir au cours d’une journée donnée, comparativement
aux épaulards en captivité dans des parcs aux États-Unis » [TRADUCTION] (Ventre et Jett,
2015, page 11) [gras ajouté].

12. De plus, grâce aux recherches sur les épaulards sauvages, nous savons aujourd’hui que
ces animaux peuvent mener une longue vie, les femelles ayant une espérance de vie

3 3http://orcahome.de/orcastat.htm   – Kiska était le cinquième épaulard de la liste obtenue
en octobre 1979. Elle avait 3 ans environ.
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moyenne de 46 ans et une longévité maximale avoisinant les 80 ans (Olesiuk et coll., 2005).
Il y a même une femelle dont l’âge est évalué à au moins 100 ans4 (d’après son historique de
reproduction, c’est-à-dire, l’âge de son petit le plus âgé et son propre âge au moment de sa
première gestation).

13. Les bassins auxquels Kiska a accès actuellement (figure 13) comprennent ce que l’on
désigne ici comme le bassin principal (main tank) et le bassin arrière (back tank). Il y a
également des zones peu profondes : le bassin médical (med tank) dont l’accès est contrôlé
grâce à une clôture et la zone de glissement (slide out), où l’eau est si peu profonde que
l’épaulard ne peut y être pleinement immergé. Les mesures, calculées au moyen du
programme Google Earth, sont de 40 x 20 m (bassin principal) et de 17 x 21 m (bassin
arrière). Le bassin des bélugas n’est pas accessible à Kiska actuellement, bien que cela n’ait
pas toujours été le cas. La température de l’eau est maintenue à 12,7 °C (55 °F) dans les
trois bassins, ce qui signifie que Kiska pourrait avoir accès au bassin des bélugas si elle était
habituée à la présence de ceux-ci. Cela lui donnerait de la compagnie et atténuerait
l’isolement auquel elle est soumise, qui est bien documenté comme une condition
inacceptable pour un animal aussi social.

4 4http://www.dailymail.co.uk/sciencetech/article-2628373/Is-oldest-whale-world-

Granny-orca-103-years-old-scientists- claim.html.

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Figure 13. Les bassins disponibles (à la discrétion des membres du personnel de
Marineland) sont les bassins principal (main tank), arrière (back tank) et médical (med
tank). La zone de glissement (slide out) n’est pas assez profonde pour que Kiska puisse y
être pleinement immergée. Sur l’image, Kiska est encerclée en jaune. Le bassin principal
mesure approximativement 40 x 20 m et le bassin arrière, 17 x 21 m. Le bassin des bélugas
n’est pas accessible à Kiska actuellement, bien que cela n’ait pas toujours été le cas. La
photo est tirée de Google Earth.

14. Aucun écriteau n’indique la profondeur du bassin où se trouve Kiska. Toutefois, d’après
mon évaluation visuelle du site, le bassin ne dépasse certainement pas 9 m (30 pi) de
profondeur au point le plus profond. Cette profondeur est loin d’être suffisante, puisqu’il est
connu que les épaulards ont l’habitude de plonger à plus de 100 et 200 m et ont déjà atteint
des profondeurs de 400 m (Baird et coll., 2005; Matkin et coll., 2012; Yano et Dahlheim,
1995).

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15. D’après mes observations, Kiska présente des stéréotypies marquées (comportements
anormaux et répétitifs, souvent sans fonction externe évidente). Cela comprend, entre
autres : flottement à la surface; dérive ou déplacement très lent à la surface; habitudes de
déplacement prévisibles (y compris des épisodes où Kiska faisait le tour du bassin en
nageant toujours dans la même direction, nageait à l’envers, faisait des jets de bulles
toujours aux mêmes endroits, faisait surface aux mêmes endroits, faisait surface sans
expirer ou inspirer, faisait des tours sur elle-même, donnait de petits coups de queue,
poussait contre les murs ou relevait la tête); frottement de la nageoire pectorale droite
contre la barrière (figure 14); frottement des pointes de la queue contre les parois du
bassin (figure 15). Les blessures causées par ce comportement avaient fait l’objet d’un
article dans The Star5 en octobre 2012. Le fait que des plaies encore vives soient visibles
deux ans et huit mois plus tard laisse croire qu’il existe de sérieux problèmes sur le plan du
bien-être de l’animal que les responsables du centre n’ont pas résolus. Les stéréotypies sont
bien reconnues dans la littérature scientifique comme des signes d’une atteinte au bien-être
(voir, par exemple : Broom, 1983; Broom et Kennedy, 2010; Mason et Rushen, 2006; Mason,
2010).

5

http://www.thestar.com/news/canada/2012/10/18/marineland_killer_whale_bleeding_fo
r_months_trainer_says.html.

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Figure 14. Photo de Kiska qui se frotte la nageoire pectorale droite contre la bordure
supérieure des barres qui délimitent le bassin médical. Il s’agit d’une seule des nombreuses
stéréotypies (comportements anormaux et répétitifs) que j’ai observées. Photo :
Ingrid N. Visser (prise le 26 juin 2015).

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                                                  18
Figure 15. Des plaies vives étaient visibles sur les deux pointes de la queue de Kiska (la
photo montre celle de droite), ce qui est le signe d’une stéréotypie. Ces plaies avaient fait
l’objet d’un article dans les médias en octobre 2012 (deux ans et huit mois avant ma visite),
ce qui démontre clairement que ce problème précis (frottement des pointes de la queue
contre des structures abrasives) n’a pas été corrigé par les responsables.

16. Il y a aussi de nombreux autres exemples de stéréotypies chez Kiska que l’on peut
trouver sur les réseaux sociaux, des sites Web et YouTube, en plus des exemples dont on a
parlé dans les médias imprimés. Certains de ces comportements diffèrent de ceux que j’ai
observés. Ils comprennent, entre autres : agitation de la tête ou d’autres parties du corps,
frottement de diverses parties du corps autres que celles que j’avais déjà remarquées,
« marche » sur les nageoires pectorales dans les zones peu profondes, tremblement.

17. Kiska n’a aucun point d’ombre pour se protéger durant les journées d’été longues et
chaudes. Comme elle passe plus de temps à la surface et que la profondeur des bassins est
telle qu’elle ne pourrait plonger bien loin même si elle le voulait, et comme il a été prouvé
que les cétacés peuvent subir des coups de soleil (Jett et Ventre, 2011; Martinez-Levasseur
et coll., 2011), cette absence d’ombrage est inacceptable.

18. À aucun moment durant mon observation de Kiska ai-je vu des « jouets »
d’enrichissement dans le bassin. Toute interaction avec les dresseurs n’était que
superficielle (alimentation, brèves caresses) et ne durait pas plus de trois minutes. On m’a
indiqué que les dresseurs quittaient le parc habituellement vers 18 h 45, et les lieux où se
trouvaient les animaux vers 18 h. Je n’ai vu aucun dresseur s’approcher de Kiska avant 11 h
les trois jours où j’étais sur place, ce qui laisse croire qu’elle n’a aucune interaction durant
tout ce temps. Il ne semble y avoir aucun lien de proximité entre les dresseurs et Kiska et
aucun effort concerté n’a été fait pour interagir avec elle pendant que j’étais là. Il suffirait de

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                                                   19
modifier l’horaire d’alimentation de façon à inclure des repas et des interactions durant la
nuit afin d’atténuer ce problème.

19. Le 29 juin 2015, le propriétaire de Marineland et deux autres personnes m’ont expulsée
des lieux, alléguant que j’étais en train de préparer un documentaire, ce qui n’était pas le
cas. Une telle pratique ne fait que montrer les problèmes qui existent à Marineland,
notamment chez Kiska, problèmes que les responsables souhaitent cacher du public.

20. Pour conclure, je souhaite mentionner que si j’ai préparé ce court rapport, c’est parce
que je me soucie beaucoup du bien-être de cet épaulard. Kiska montre des signes de
négligence et de détresse extrêmes, une situation qui doit être résolue.

Rapport préparé par Mme Ingrid N. Visser, pour l’Orca Research Trust, le 5 juillet 2015.

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