Tous les garçons s'appellent Ali - Projet de court métrage DOSSIER

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Projet de court métrage
DOSSIER

Tous les garçons s’appellent Ali

                          Gindou cinéma
                          Contact concours Le Goût des Autres
                          Sébastien Lasserre et Carole Garrapit
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Tous les garçons s’appellent Ali
      Un scénario écrit par des élèves de 5e du collège Hubertine Auclert de Toulouse

                        Un court métrage réalisé par Philippe Etienne

DOSSIER FILM Tous les garçons s’appellent Ali
ALLER À LA RENCONTRE DE L’AUTRE EN IMAGINANT UN FILM

Cet automne s’ouvre la 15e édition du concours Le Goût des autres. Et avec elle, nous
affirmons notre volonté d’agir auprès des 12-18 ans dans la lutte contre les préjugés
et les amalgames, contre les racismes et toutes les discriminations, pour se défaire
de la peur, du conditionnement et du repli sur soi. Nous proposons aux jeunes de
s’exprimer sur leur rapport à autrui et à la différence en se regroupant pour écrire
ensemble un court métrage nourri du vécu des uns et des autres. L’idée principale
est de se projeter dans une nouvelle relation à l’autre, sans esquiver les questions
qui remuent ou qui fâchent, sans renoncer à être ce que l’on est et en se respectant
mutuellement.

Le concours repose sur l’écriture d’un scénario de fiction. Première étape de la
fabrication d’un film, le scénario est ce jeu de rôles où l’on se projette dans la peau
de personnages et dans des situations fortes, souvent inspirées au départ du réel. La
fiction permet de prendre la distance nécessaire pour aborder de front des sujets
souvent sensibles et ouvre une voie royale à l’expérience et à la réflexion des notions
de point de vue, d’identification et de représentation.

Sur les 139 projets que nous avons reçus lors de la précédente édition, 10 ont été
sélectionnés et accompagnés dans l’écriture de scénarios. Parmi eux, les 2 lauréats
2019 ont été désignés par un jury lors d’une journée de présentation en juin
dernier : Quelques notes pour marcher ensemble est l’un d’eux ! Ce scénario a été écrit
et présenté par des élèves de 5e du collège Hubertine Auclert de Toulouse. Il a été
renommé par le réalisateur qui les accompagnera Tous les garçons s’appellent Ali. Le
film traite de la difficile inclusion dans son collège d'un jeune adolescent irakien
récemment arrivé en France qui souffre à la fois des traumatismes physiques et
psychologiques de la guerre subie dans son pays d'origine et du rejet des élèves dans
celui de son pays d'accueil.

Nous engageons donc à présent la fabrication du film : ce court métrage sera réalisé
au cours de l’année 2020 avec les jeunes par une équipe professionnelle.

En voici le dossier de présentation.

Bonne lecture,

L’équipe de Gindou cinéma

DOSSIER FILM Tous les garçons s’appellent Ali
SOMMAIRE

  SCÉNARIO                    Tous les garçons s’appellent Ali .................................................................... 6
   SYNOPSIS .............................................................................................................................................. 6
  DEVANT LE JURY LE GOUT DES AUTRES ............................................................................... 21
  FICHES PERSONNAGE (pour casting) ...................................................................................... 22
  NOTE D’INTENTION DU RÉALISATEUR.................................................................................. 24
  CV DU RÉALISATEUR ..................................................................................................................... 25
  LES GRANDES LIGNES DE FABRICATION ET DE PRODUCTION ................................... 26
  PLAN DE FINANCEMENT .............................................................................................................. 27

DOSSIER FILM Tous les garçons s’appellent Ali
Tous les garçons s’appellent Ali

Yaseen, élève de 5e, a inspiré l’histoire d’Ali

DOSSIER FILM Tous les garçons s’appellent Ali
SCÉNARIO                       Tous les garçons s’appellent Ali

Titre original : Quelques notes pour marcher ensemble

Dispositif Décollage lecture en 5e , Collège Hubertine Auclert de Toulouse

Enseignantes : Annette Baylac et Béatrice Yars

Accompagnement et adaptation : Philippe Etienne

SYNOPSIS

L’inclusion d’Ali dans son collège français n’est pas facile : il ne maîtrise pas la langue
et il se sent différent des autres. Et puis, sa tête est toujours pleine de souvenirs
d’Irak auxquels il tente d’échapper par la rêverie ou les jeux vidéo. Et si l’intégration
passait plutôt par la rencontre avec Lisa et la musique ?

DOSSIER FILM Tous les garçons s’appellent Ali
1. INT. JOUR. DANS LE BUREAU DE LA PRINCIPALE
ALI, 14 ans, a la tête basse. Il est assis devant un bureau. À côté de lui, MARWA, 17 ans,
et AMIRA, sa mère, une quarantaine d’années, regardent face à elles. En face, LA
PRINCIPALE.
                                    LA PRINCIPALE
                              (à Ali)
                              Tu comprends ce que j’essaie de te dire, Ali ? Je ne te gronde
                              pas, je voudrais que tu réalises qu’il faut réagir.
Ali relève légèrement la tête vers la principale. Il hoche légèrement la tête.
                                      AMIRA
                              Il fait que jouer aux jeux vidéo. Je sais pas quoi faire pour le
                              faire arrêter un peu. Sa sœur, elle travaille, elle s’intéresse au
                              lycée, elle lit beaucoup.
Marwa regarde sa mère, mais ne dit rien.

                                    LA PRINCIPALE
                              (à Ali)
                              Les professeurs sont là pour t’aider, tu le sais, mais si tu
                              restes toujours dans ton coin, tu ne feras pas de progrès. Ça
                              fait deux ans maintenant que tu es en France.(un instant) Tu
                              as des copains.
                                    ALI
                              ...
                                   LA PRINCIPALE
                              Non ?
                                    ALI
                              (timidement)
                              Si, Fabio.
                                   LA PRINCIPALE
                              Fabio Corleone. Tu vois, lui, ça fait un an qu'il est là et il a de
                              bons résultats.
                                    MARWA
                              C'est avec lui qu'il joue tous les soirs aux jeux vidéo…
La principale tique un peu.
                                     LA PRINCIPALE
                              Ici, tu pourrais t'inscrire au club photo, au théâtre, ou au club
                              de musique...
À ces mots, Marwa intervient.
                                     MARWA
                              Il sait jouer du Oud, c'est une guitare orientale. Notre grand-
                              père était célèbre en Irak avant la guerre.
Ali lance un œil noir à sa sœur.
LA PRINCIPALE
                               Bien voilà qui est intéressant ! Mme Sorelle anime le club de
                               musique, tu la connais, c’est ton professeur. Elle prépare le
                               spectacle de fin d'année, elle a dû vous en parler… ça ne
                               t'intéresse pas ?
Ali ne répond rien, il voudrait que cet interrogatoire finisse.
                                     LA PRINCIPALE
                               Bon, écoute, c'est toi qui vois, mais si tu ne fais pas plus
                               d'efforts, on sera obligé de te réorienter. Certainement dans
                               un autre établissement.
À ces mots, elle se lève pour marquer la fin de l'entretien. Marwa et Amira se lèvent à
leur tour. Ali saisit une béquille qu'on n'avait pas vu jusqu'à présent et il prend appui
dessus pour se lever. Amira vient l'aider, ce qui agace Ali. La principale se tient à la porte
qu'elle ouvre. Derrière elle, une affiche de l'OEPRE (cours de français). Elle serre la main
des deux femmes lorsqu'elles passent devant elle.
                                     LA PRINCIPALE
                               (à Amira)
                               Ça se passe bien aux cours de français ?
                                     AMIRA
                               Oui, très bien, merci.
Elle salue Ali lorsqu'il sort à son tour. Le trio s'éloigne dans le couloir, Ali en boitant.

2. INT. SOIR. CHAMBRE ALI
Un Oud est abandonné sur une armoire, plein de poussière. On entend des tirs et des
explosions qui sortent d'un ordinateur. Sur les murs de la chambre, des cartes postales
de l'Irak : étals de fruits et légumes colorés, la mosquée Al Haidarkhana. Une autre photo
d'un joueur de Oud, la soixantaine, belle barbe, assis à côté d'un enfant qui, tout sourire,
a également un Oud qui paraît immense dans ses bras. C'était avant.
Ali, en short, est allongé sur un matelas à même le sol. Ses jambes nues montrent de
profondes cicatrices. Il joue à un jeu vidéo où il faut tirer sur tout ce qui bouge. Ça le
défoule. Il est en réseau avec Fabio (on voit son prénom à l’écran). Ali s'énerve soudain.
                                         ALI
                               (s’adressant à son ordinateur, en arabe)
                               Merde ! ça rame ici !
Marwa surgit dans la chambre.
                                     MARWA
                               (très énervée, en français)
                               J’EN AI MARRE ! TU PRENDS TOUT LE RÉSEAU AVEC TON
                               PUTAIN DE JEU ! Y’A PAS QUE TOI SUR TERRE !
Ali reste indifférent.
                                     MARWA
                               EH ! TU ENTENDS ? TU POURRAIS ALLER FAIRE UN TOUR
                               PLUTÔT QUE JOUER À DES JEUX DÉBILES, C’EST PAS
                               INTERDIT AUX BÉQUILLES DEHORS !

DOSSIER FILM Tous les garçons s’appellent Ali
De rage, Marwa va vers la prise secteur et débranche. Ali saisit ce qui lui tombe sous la
main et le balance sur sa sœur. Pan, sur la tête.
                                       MARWA
                               AÏE !
En retour, elle donne un coup de pied dans les jambes de son frère qui pousse un grand
cri. Amira surgit.
                                     AMIRA
                               (en arabe à Marwa)
                               Ça suffit ! Qu’est-ce qui se passe ? je t’entends crier, tu
                               arrêtes de t’en prendre à ton frère, ça suffit maintenant !!
                                     MARWA
                               (en français)
                               Il prend tout le réseau et moi, j'ai un exposé à rendre pour
                               demain
                               (en arabe)
                               Il faut que tu arrêtes de le protéger toi aussi. On dirait qu'il
                               est en sucre.
Marwa a presque les larmes aux yeux, elle sort de la chambre comme une furie en
claquant la porte. Amira regarde son fils.
                                     AMIRA
                               (en arabe)
                               Elle a raison. Pourquoi tu ne vas pas jouer dehors avec les
                               autres.
Ali reste buté. Amira soupire.
                                     AMIRA
                               (en arabe)
                               Bon, viens manger, c'est prêt.
Elle attend un peu, regarde son fils, la tête basse, puis sort.

3. INT. JOUR. COLLÈGE
Il y a de l’agitation dans les couloirs du collège. Ça court, ça chahute. Ali s'apprête à
prendre l'ascenseur avec son copain FABIO, même âge que lui, mais un air plus enfantin.
Fabio presse le bouton d'appel de l’ascenseur.
                                     FABIO
                               Elle est chiante ta sœur ! C'est toujours au moment où je
                               gagne.
                                     ALI
                               Non, là, c'est moi qui gagnais.
La porte de l’ascenseur s’ouvre et les deux garçons y pénètrent.
                                     FABIO
                               Tu rigoles ou quoi ? T'as vu ce que je te mettais ?

DOSSIER FILM Tous les garçons s’appellent Ali
Soudain, échappant à un poursuivant, une jeune fille, LISA, en profite pour se faufiler
avec eux. La porte se referme. On a à peine le temps de voir le visage de NATHAN.
                                      LISA
                                (essoufflée et enjouée)
                                Je monte avec vous, j’ai des fous derrière moi !
Confiné dans l’ascenseur, c’est la première fois qu’Ali se retrouve aussi près d’une fille
dans un endroit aussi étroit. Gêné, il la regarde furtivement et échange aussi des coups
d’œil avec Fabio. Lisa, elle, fixe ses pieds et a du mal à réprimer un fou rire. Des fois, elle
relève son visage en dégageant ses longs cheveux.
Ali est visiblement agacé. Il regarde ses jambes. Lisa se moquerait-elle de son handicap ?
L’ascenseur arrive au rez-de-chaussée. Les portes s’ouvrent et Lisa en profite pour filer
rapidement.
                                     LISA
                                Merci...
Au loin, on entend un fort brouhaha.

4. INT. JOUR. CANTINE COLLÈGE
À la cantine, le brouhaha est infernal. Tout le monde donne l’impression de crier plus fort
que le voisin.
On laisse passer Ali qui est prioritaire. Il indique ce qu'il veut à Fabio qui est bien content
de passer lui aussi devant les autres, y compris devant Lisa qui a retrouvé Nathan. Fabio
complète les deux plateaux.
                                      FABIO
                                T’as vu, y’a des pâtes à la bolo, j’adore ça !
                                (au cuisinier)
                                C'è Parmigiano ? (il y a du Parmesan?)
                                     LE CUISINIER
                                E cosa vuoi ? (et tu veux quoi encore?)
CUT.
Ali est à table face à Fabio.
                                      FABIO
                                T’as vu la Lisa, tout à l'heure ? Madame s'incruste dans
                                l'ascenseur ! Tranquille !
                                 (Il imite une voix de fille de façon exagérée)
                                “Je monte avec vous, j’ai des fous derrière moi !” Non, mais
                                pour qui elle se prend, celle-là ?
                                     ALI
                                J’aime pas cette fille. Elle fait trop sa populaire.
                                       FABIO
                                (se fichant de son copain)
                                Ouais, et puis elle est moche en plus.

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Ali fronce le front.
                                     ALI
                               Ah ? Tu trouves ?
Fabio enfile une grosse bouchée de pâtes dans la bouche.
                                    FABIO
                                Hum ! Elles chont chuper bonnes.
Voici que Lisa s’installe à la table voisine en compagnie de Nathan. Ils rient tous les deux.
Ali ne peut détacher son regard de la jeune fille.
Fabio finit sa bouchée.
                                     FABIO
                                J'espère qu'elle a fini son exposé ta sœur, alors ce soir, elle
                                nous emmerde pas parce qu'on n'avance pas depuis une
                                semaine. Tu sais, elles sont super bonnes ces pâtes. Tu les
                                manges pas ? Je peux ?
Fabio donne un coup de coude à Ali.
                                     FABIO
                                Eh ! Oh ! Tu m’écoutes ou quoi !!?
Ali, surpris, détourne les yeux de Lisa et regarde son ami, un peu hébété.

5. INT. FIN D’APRES-MIDI. CHAMBRE ALI
Ali est à la fenêtre de sa chambre, appuyé sur sa béquille. En bas, un peu plus loin, un
terrain de foot. Des jeunes de son âge improvisent un match. Arrive un scooter avec deux
jeunes dessus. C'est Nathan le playboy avec Lisa.
Ali les regarde un instant puis, dépité, revient s'allonger sur son lit. Au passage, il heurte
l’armoire sur laquelle se trouve le Oud déclenchant une vibration qui surprend Ali.

6. INT. JOUR. COULOIR/SALLE DE MUSIQUE
Ali claudique seul dans le couloir. D'une salle de classe dont la porte est ouverte,
s'échappe le chant d'une chorale. Ali se cale dans un recoin. Il reste ainsi, seul, à écouter.
Il est sous le charme.
CUT.
La chorale se termine et les élèves s'échappent dans une joyeuse pagaille. Ali se planque.
Personne ne l'a vu. Une fois le calme revenu, il s'éloigne, mais voilà que MME SORELLE
l'interpelle.
                                     MME SORELLE
                               (hors-champs)
                               Ali ?
Ali s'arrête et se retourne. Mme Sorelle s'approche de lui.
                                    MME SORELLE
                               Qu'est-ce que tu fais là ?

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ALI
                               Heu.. rien…
Mme Sorelle le dévisage.
                                     MME SORELLE
                               Viens, suis-moi.
Mme Sorelle se dirige vers sa classe. Elle se retourne et attend Ali.
                                     MME SORELLE
                               Allez, dépêche-toi. J'ai un rendez-vous après.
Ali la rejoint sans grand enthousiasme.

7. INT. JOUR. SALLE DE MUSIQUE.
Ali entre dans la salle de musique. Il y a là un piano droit près du tableau. Mme Sorelle
tend une feuille et un stylo à Ali.
                                    MME SORELLE
                               Tu joues d'un instrument ? lequel ?
Ali est pris au dépourvu.
                                   ALI
                               Du… du Oud.
                                      MME SORELLE
                               Ah, mais c'est très bien ! Ça va intéresser tes camarades en
                               plus. Je suis sûre qu'ils ne savent pas ce que c'est.
Ali prend la feuille, s'assied à une table pour inscrire son nom. C'est alors que quelqu’un
frappe à la porte.
                                       MME SORELLE
                               Oui !
La porte s'ouvre sur Lisa, un cahier de partitions à la main.
                                    LISA
                               Bonjour...
Ali lève vivement la tête.
                                    LISA
                               (voyant Ali)
                               Ah pardon, je repasserai.
                                    MME SORELLE
                               Non, reste, installe-toi. On a fini.
Lisa s’installe au piano.
Ali pose la feuille sur le bureau puis s'attarde en observant Lisa qui ouvre ses partitions,
retrouve sa page, règle son fauteuil. Elle pose ses mains sur les touches du piano, mais
elle tourne alors la tête vers Ali, une manière de lui signifier qu'elle attend qu'il parte.
                                       MME SORELLE

DOSSIER FILM Tous les garçons s’appellent Ali
Tu peux y aller Ali si tu veux. Apporte ton Oud mercredi
                               prochain à 14h.
Ali s'en va.

8. INT. SOIR. CHAMBRE ALI
Sur son petit ordinateur, Ali consulte le compte Instagram de Lisa. Il voit des photos de la
jeune fille riant avec des copines et aussi des photos avec Nathan. Fabio lui fait des
appels en ligne pour qu'il se connecte et joue avec lui, mais Ali l'ignore. Finalement, il
ferme son ordinateur et se lève. Il attrape son Oud en escaladant une chaise. Tout ça est
un peu périlleux. Une fois redescendu, il en caresse la table d'harmonie. Il frotte les
cordes qui se mettent à vibrer.

9. INT. JOUR. SALLE DE MUSIQUE
Ali est assis sur une chaise posée sur l'estrade, le Oud sur les genoux. Il n'y a personne
dans la salle de classe exceptée Mme Sorelle assise en face de lui.
                                     ALI
                               Ça fait longtemps, je ne me rappelle plus beaucoup.
Mme Sorelle le regarde avec bienveillance. Ali se concentre. Il se lance, timidement.
Quelques notes résonnent dans la classe, quelques notes qui trébuchent au début, mais
qui dessinent petit à petit une mélodie. Ali s'interrompt, car Lisa entre dans la salle. Il
s'apprête à ranger le Oud dans sa housse.
                                    MME SORELLE
                               Non, Ali, attends un peu…
                               (à Lisa)
                               Installe-toi.
Lisa s'installe au piano.
                                    MME SORELLE
                               J'aimerais faire un essai ensemble.
Ali sourit ironiquement.
                                     ALI
                               Mais non, ça ne marchera pas ! Le piano, c'est trop… c'est
                               trop rigide !
Lisa émet un petit bruit moqueur qui n'échappe pas au garçon.
                                    MME SORELLE
                               Qu'est-ce que tu veux dire par là ?
                                     ALI
                               Elle peut faire ça ?
Ali enchaîne un triolet en 1/3 de ton.
Mme Sorelle s'approche du piano. Elle reste debout à côté de Lisa.
                                     MME SORELLE
                               Vas-y, recommence.

DOSSIER FILM Tous les garçons s’appellent Ali
Ali s'exécute. Mme Sorelle tâtonne avec les touches. Au bout d'un moment, une certaine
harmonie se dégage entre le Oud et le piano.
                                      MME SORELLE
                                Bien tu vois, on y arrive.
Ali ne dit rien. Il est à la fois surpris et vexé.

10.     INT. JOUR. COULOIR COLLÈGE
La séance est terminée, les deux jeunes s'en vont dans le couloir. Ali va moins vite que
Lisa qui se précipite dans l'escalier qu'elle dévale quatre à quatre.
Ali s'approche de la baie vitrée d'où il domine l'entrée du collège. En bas, Lisa monte sur
le scooter de Nathan. Les deux jeunes filent. Ali s'approche de l'ascenseur et disparaît
dedans.

11.     INT. SOIR. DANS SA CHAMBRE
Par la fenêtre, Ali regarde la cité éclairée par la lumière orange des lampadaires. En bas,
il y a quelques personnes qui errent ici et là. Petit à petit, Ali semble entendre un hélico
qui se rapproche. Ali ne le voit pas, personne ne le voit, mais l'appareil tourne
maintenant au-dessus de la ville. Ce son s'amplifie dans sa tête. On dirait qu'il y a
maintenant dix hélicos qui rôdent et il lui semble même entendre des explosions. Ali se
bouche les oreilles avec les mains, paniqué.
NOIR.

12.     INT. JOUR. SALLE DE MUSIQUE
13.     INT. JOUR. SALLE DE MUSIQUE
14.     INT. JOUR. SALLE DE MUSIQUE
15.     INT. JOUR. SALLE DE MUSIQUE
Quelques séquences où on constate que les répétitions se déroulent de mieux en mieux.
On voit aussi Ali se transformer. Il prend plus de soins à s'habiller, à se coiffer.

16.     EXT. JOUR. COLLÈGE
Les deux jeunes sortent ensemble sur le trottoir devant le collège. Nathan, sur son
scooter, attend Lisa. Lorsqu'il embarque la jeune fille, il jette un œil mauvais à Ali.

17.     INT. JOUR. CANTINE COLLÈGE
Fabio et Ali sont assis face à face.
                                     FABIO
                                Tu fous quoi ! On joue plus ! J'en ai marre de poireauter
                                attendant que Môssieur veuille bien se connecter !
Fabio met une grosse bouchée de frites dans la bouche sous l'oeil amusé d'Ali. Puis
enfourne un bon morceau de saucisse.
                                       ALI

DOSSIER FILM Tous les garçons s’appellent Ali
(pour se faire pardonner)
                               Tu veux mes frites ?
                                     FABIO
                               Tu les manges pas ? Tu manges rien. T'as pas pris du
                               poisson. C’est bon le poisson pourtant.
                                     ALI
                               Alors pourquoi t’en as pas pris, toi ?
Fabio se lance dans une explication qui se perd parce qu’Ali a vu Lisa, seule dans la file
d'attente. Lorsqu'elle a complété son plateau, elle ne trouve pas de place.
                                    ALI
                               (à Fabio)
                               Ferme-la et serre-toi là !
Fabio regarde dans la direction où Ali a les yeux rivés et se déplace un peu en arborant
un sourire entendu.
                                     FABIO
                               O solé mio…
                                     ALI
                               La ferme !
Ça marche, Lisa a repéré la place. En plus, elle s'adresse aux garçons avec le sourire.
                                      LISA
                               Il n'y a personne ?
Ali est trop ému pour répondre. Lisa s'assied.
Le téléphone de Fabio retentit. En urgence, il raccroche en regardant dans la direction du
surveillant.
                                   FABIO
                               Merde, ma mère, qu’est-ce qu’elle veut ? Je reviens.
Il s'éloigne et se dirige vers les toilettes. Ali se retrouve une nouvelle fois seul avec Lisa.
Très heureux et à la fois mal à l'aise. Il tente une question.
                                    ALI
                               C'est… c'était sympa la dernière répétition.
                                     LISA
                               Oui. Pas mal.
                                      ALI
                               Ça fait longtemps que tu joues ?
                                      LISA
                               (fièrement)
                               J'ai commencé à 6 ans. Et toi ?
Ali n'a pas le temps de répondre, car Nathan, en t-shirt et jogging, arrive en nage et
s'assied à la place de Fabio en écartant sans ménagement le plateau de ce dernier.
Ça y est Lisa ne pense plus à Ali, ça se voit à son regard aimanté par son copain. Nathan,
dès qu’il est quelque part, il prend de la place. Il parle fort. Il se sert un grand verre d'eau.

DOSSIER FILM Tous les garçons s’appellent Ali
NATHAN
                                 On t'en a mis une aux 3e 5, tu aurais vu leur tronche !
Nathan fait rire Lisa. Puis il se retourne vers Ali.
                                       NATHAN
                                 Ah, t’es là, toi ? Où t'as mis ta jambe ?
Nathan regarde sous la table.
                                       NATHAN
                                 Je rêve ou c'est un nouveau modèle ? Fais voir.
Ali ne goûte pas à la plaisanterie. Lisa sourit toujours.
Nathan se baisse sous la table et attrape la béquille d'Ali. Il se lève et fait l'handicapé en
singeant la démarche boiteuse d'Ali. Les autres autour rigolent.
Ali se lève, mais il est obligé de rester appuyé contre la table. Le sourire de Lisa s'est
effacé.
                                     ALI
                                 Donne-moi ça !
L'autre fait toujours l'idiot.
                                      LISA
                                 Nathan ! Arrête. Rends-lui ça !
L'autre faisant toujours le pitre, Ali saisit une poignée de frites dans l'assiette à Fabio qui
atterrit sur le visage de Nathan. Ce dernier, passé le moment de surprise, se fait
menaçant. La cantine est soudain devenue silencieuse.
                                       SURVEILLANT
                                 Eh...qu’est-ce qui se passe là-bas ?
Nathan jette la béquille au sol, loin d'Ali dont la colère déborde. Le surveillant arrive et
ramasse la béquille pour la donner à Ali.
                                        SURVEILLANT
                                 (à Nathan)
                                 Toi, tu passeras à la vie scolaire.
                                       NATHAN
                                 Oh, ça va, je plaisantais !
Ali s'en va. En chemin, il croise Fabio qui revient et qui ne comprend pas ce qui s'est
passé.
                                       FABIO
                                 Eh, tu vas où ? j'ai pas mangé, moi !
Ali continue son chemin sans se retourner.

18.    INT. SOIR. CHAMBRE ALI
Ali est prostré sur son lit. Sa mère entre.
                                       AMIRA
                                 (en arabe)

DOSSIER FILM Tous les garçons s’appellent Ali
Qu'est-ce que tu as, Ali, tu n'as rien mangé ?
Elle lui touche le front.
                                     AMIRA
                               (en arabe)
                               Tu as eu chaud ?
Elle se retourne.
                                   AMIRA
                               Marwa ! Apporte un verre d'eau à ton frère.
Marwa arrive au bout d'un moment avec le verre d'eau qu'elle tend à son frère.
                                    MARWA
                               (moqueuse)
                               Tu parles, moi je sais ce qu'il a.
Ali qui s'était mis à boire jette le reste d'eau sur sa sœur qui part en rigolant.
                                     AMIRA
                               Hé ! Ça va pas ?
                                    ALI
                               Laissez-moi tranquille ! Je veux rester seul !
CUT
Quelques instants plus tard, Ali s'est remis à jouer en ligne avec Fabio. Ça tire de tous les
côtés.

19.    INT. JOUR. SALLE DE MUSIQUE
Mme Sorelle est assise à son bureau. Lisa est au piano, elle ne joue pas.
                                    MME SORELLE
                               Mais qu'est-ce qu'il fiche ?
Lisa n'est pas à l'aise. Mme Sorelle le remarque.
                                      MME SORELLE
                               Lisa, tu sais quelque chose ?
La jeune fille fait non de la tête. L'enseignante se rapproche de la jeune fille.
                                     MME SORELLE
                               Tu es sûre ?
Lisa lève les yeux vers Mme Sorelle.

20.    EXT. JOUR. CANTINE
Ali est assis sur un banc avec Fabio qui parle avec de grands gestes. Il mime une
mitraillette au bout des bras. Il dessine la forme d'une explosion, etc. Mais Ali a les yeux
perdus dans le lointain. Au fond de la cour, Amira traverse le collège avec un groupe de 7
à 8 femmes dont une avec une poussette. Un élève de 6e vient embrasser une autre
femme, une Africaine et puis repart jouer avec ses copains.
                                      FABIO

DOSSIER FILM Tous les garçons s’appellent Ali
Tiens, c'est les mamas qui viennent pour leur cours de
                               français.
                                      ALI
                               Pfft, ma mère, je me demande bien pourquoi elle y va, elle
                               parle toujours autant chinois quand elle parle en français.
Les deux garçons se mettent à rire sans pouvoir s'arrêter. C'est alors qu'arrive Lisa. Ali
fait mine de l'ignorer.
                                    FABIO
                               Tu cherches ton Bulldog ?
                                     LISA
                               (à Ali)
                               Je peux te parler ?
Ali regarde ailleurs. Fabio jette un œil sous le banc.
                                    FABIO
                               Chien-chien… chien-chien...C'est vrai que ça fait un moment
                               qu'on l'a pas vu.
Lisa patiente puis :
                                    LISA
                               Fabio, tu peux aller faire un tour ?
                                    FABIO
                               Ok, ok…
Fabio se lève en soufflant et s'éloigne. Lisa s'assied sur le banc à côté d'Ali. Silence.
                                     LISA
                               Tu ne viens plus aux répétitions.
                                      ALI
                               ...
                                     LISA
                               C'est dommage.
Ali baisse la tête. Au bout d'un moment :
                                   LISA
                               Mme Sorelle, elle… elle aimerait que tu reviennes.
                                      ALI
                               ...
                                    LISA
                               Moi aussi… J'aime bien... j'apprends des trucs nouveaux.
Fabio, qui s'est tenu à distance, regarde Ali et Lisa qui discutent sur le banc.

21.    INT. SOIR. À TABLE AVEC SA MÈRE ET MARWA.
La famille est rassemblée autour du téléphone portable de Marwa. C'est une liaison
Whatsapp.

DOSSIER FILM Tous les garçons s’appellent Ali
La voix chaleureuse d'un homme est lointaine et entrecoupée. La conversation se fait en
arabe.
                                    YOUSSEF
                               Dieu merci, tout va bien ici. La grand-mère me fait toujours
                               d'aussi bonnes “kleicha tamur”.
                                    AMIRA
                               Justement, aujourd’hui, moi aussi je leur en ai fait. On va se
                               régaler, en pensant à vous.
                                     YOUSSEF
                               Ah c’est bien mes enfants ! Dis-moi, Marwa, tu travailles bien
                               au lycée ? Tu sais, c’est important l’école, il faut bien étudier
                               pour ton avenir ! Et ne regarde pas trop les garçons !
                                    MARWA
                               Non, Djedi, je suis sérieuse ! Ne crains rien.
                                      YOUSSEF
                               Et toi, Ali, ça marche l'école ?
Ali s’approche du téléphone.
                                    ALI
                               Oui Djedi, ça va, ça va...
                                    YOUSSEF
                               Tu continues à jouer du Oud, j’espère ?
                                     ALI
                               Oui, oui...
Marwa s'impose devant le téléphone.
                                      MARWA
                               Oui, il travaille très bien… et tous les jours !
Ali la fusille du regard.
                                     YOUSSEF
                               Ah, très bien ! Tu sais Ali, c'est important pour toi et pour
                               nous aussi que tu n'oublies pas cette musique. Joue-la de
                               temps en temps pour te souvenir de nous et de ton pays.
La liaison est de plus en plus saccadée à la fin de la phrase. Elle s'interrompt.
Un silence solennel s'installe dans la cuisine. Personne n'ose parler. Les yeux sont
humides. Puis au bout d'un moment :
                                     AMIRA
                               (en arabe)
                               Marwa, va chercher le Oud pour qu'Ali nous en joue un peu.
                               (à Ali)
                               Hein, tu veux bien Ali ?
Ali fait oui de la tête.

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Amira sert du thé, Marwa revient avec le Oud. C’est un moment paisible pour la famille et
important pour Ali.
Il se met à jouer et bientôt les deux femmes entament un chant traditionnel en chœur. Il
y a de la joie, de la complicité. Il y a de la tristesse aussi dans cette soirée.

22.     INT. JOUR. COULOIR SALLE DE MUSIQUE/ASCENSEUR
Ali et Lisa sortent de la salle et, pour la première fois, Lisa reste auprès d'Ali. C'est elle
qui porte le Oud.
Ali presse le bouton d'appel de l'ascenseur et tourne la tête vers Lisa. Ils se sourient. Ils y
entrent tous les deux.
Au rez-de-chaussée, les portes de l'ascenseur s'ouvrent, mais Ali et Lisa restent à
l'intérieur. Aucun des deux ne veut laisser échapper ce moment. La porte se referme sur
eux. Elle s'ouvre à nouveau, ils sont un peu plus près l'un de l'autre. La porte se referme.

23.     INT. SOIR. SPECTACLE
La chorale est sur scène. Des coulisses, Ali observe.
À ses côtés, Lisa. Ils sont tous les deux en tenue d'apparat. Ali regarde vers la salle. Il y a
Amira et Marwa au milieu des autres parents et des élèves.
Mais voilà qu'arrive Nathan par la porte du fond. Il est sur un fauteuil roulant, la jambe
dans le plâtre, poussé par un copain. Ali interroge Lisa du regard.
                                     LISA
                               Je ne t'avais pas dit ? Il s'est cassé la jambe au foot.
Ça les fait sourire. La chorale sort de scène sous les applaudissements.
Puis la salle se calme. La lumière se focalise sur le piano droit et sur une chaise qui se
trouve au centre de la scène. Mme Sorelle arrive près d’eux. Elle les attrape par l'épaule.
                                     MME SORELLE
                               Allez, c'est à vous.
Ali, sans sa béquille, son Oud dans les bras s'engage auprès de Lisa sous les lumières. Il
boitille fièrement.

24.     INT. JOUR. SCÈNE
Les mains de Lisa sont posées sur les touches du piano, prêtes à les enfoncer.
Ali prend la plume et la rapproche des cordes du Oud.
Le temps semble suspendu. La salle fait silence.
Noir.
La musique commence sur l’écran noir qui dure quelques secondes puis le générique se
déroule avec en fond des images d'archives de l'Irak d'avant la guerre.
FIN

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DEVANT LE JURY LE GOUT DES AUTRES

Voici le lien vers la présentation montée des auteurs du scénario, accompagnés par leurs
enseignantes, lors de la journée d’audition publique le 6 juin 2019 :

https://vimeo.com/365083943

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FICHES PERSONNAGE (pour casting)

ALI
Adolescent d'environ 14-15 ans, de type arabe, taille normale pour cet âge, parlant
couramment l'arabe standard de Syrie ou d'Irak. Savoir jouer du Oud serait un plus.

FABIO
Adolescent d'environ 14-15 ans laissant paraître encore des traits enfantins.
Fabio, de par ses origines italiennes, accompagne ses paroles de mouvements des bras
ou des mains.
Il doit se dégager de Fabio une certaine bonhommie : soit un physique un peu enveloppé
et plus petit qu'Ali, soit au contraire un grand dégingandé dont le corps a poussé trop
vite.

LISA
Adolescente d'environ 14 ans, cheveux longs, look « populaire », sachant jouer du piano.

AMIRA
Femme d'environ 45 ans, de type arabe, parlant couramment l'arabe standard de Syrie
ou d'Irak.

MARWA
Jeune femme de 17-18 ans, de type arabe ou maghrébin, parlant couramment l'arabe et
pouvant s'exprimer avec facilité en arabe standard d'Irak ou de Syrie.

NATHAN
Adolescent de type européen, 14 – 16 ans, d'allure sportive, sachant piloter un scooter.

AUTRES PERSONNAGES
LA PRINCIPALE (rôle pourvu)
Mme SORELLE (rôle pourvu)
UN SURVEILLANT
UN CUISINIER
YOUSSEF (uniquement pour voix)

FIGURATION
Femmes de l'OEPRE
Collégiens

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Illustrations de Jérôme Alquie, auteur de BD, que les élèves ont également rencontré

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NOTE D’INTENTION DU RÉALISATEUR

Ali, c'est un petit gars que la folie des grands a mis sur la route de l'exil et qui l'affuble à
présent du terme de réfugié.

Le Oud, c'est cet instrument d'Orient qui fait sonner des boyaux mélancoliques.
L'ascenseur, c'est le lieu du déclenchement de notre histoire. Ali l'empruntera ensuite à
plusieurs reprises. À chaque fois, il franchira de nouvelles étapes. Et ce vaisseau, qui au
départ lui sert de refuge, se transformera plus tard en cocon pour ses premiers émois
amoureux.

Ali, le Oud et l'ascenseur étaient déjà des éléments présents dans le court roman écrit
par le groupe d'élèves pris en charge pour lutter contre le décrochage scolaire. Ce récit,
écrit par des 5e, est à la fois tendre et cruel. Tendre, car il évoque l'éveil à l'amour avec
un peu de naïveté et cruel par les réalités qu'il raconte : le deuil d'un père, les séquelles
physiques d'une guerre, la nostalgie d'un pays qu'il a fallu fuir, la difficulté de s'intégrer.

Ali était dans cette classe. Enfin, pas le personnage du film, mais l'adolescent, le vrai,
arrivé en France il y a deux ans, lui qui a inspiré le récit dont les autres se sont emparés.
Il fallait à mon tour faire mienne cette histoire sans trahir ces jeunes.

Au-delà des apparences, ce que me racontait leur court roman était la difficulté pour Ali
d'accepter un futur qui ne serait plus dans le pays où il était né. Ali vit alors cette phase
transitoire de quelqu'un qui n'est plus ce qu'il était et qui tarde encore à devenir un
autre. C'est aussi la définition que l'on donne à l'adolescence, me semble-t-il… C'est pour
cette raison qu'à travers l'histoire singulière d'Ali j'ai le sentiment que chaque
adolescent pourra piocher des situations familières : le sentiment d'être isolé, la
tendance dépressive, le regard des autres - voire le harcèlement par le « populaire » du
collège -, la question du corps et de la norme et les premiers désirs.

C'est donc par cette approche que j'ai conçu le film : l'histoire de la transformation d'un
adolescent qui, en mariant sa culture d'origine à celle du pays d'accueil, s'ouvre sur la
construction d'un adulte grâce, dans le cas d'Ali, à la musique qui en est le vecteur.
D'ailleurs, à la fin, les notes orientales du Oud se mélangent harmonieusement avec le
piano de notre Occident comme pour témoigner de l'enrichissement mutuel de ces deux
mondes.

Philippe Etienne

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CV DU RÉALISATEUR

Après avoir travaillé pendant 10 ans dans l'industrie
aéronautique, Philippe Etienne se tourne vers le cinéma et
reprend ses études à l'École Nationale d'Audiovisuel de
Toulouse en 1990.
Il réalise ensuite quelques films de commandes avant de
devenir responsable de l'association Gindou Cinéma, dans le
Lot. Association qu'il quitte en 2015 pour se consacrer à des
projets personnels. En parallèle, il intervient dans différentes
formations sur le scénario, l'analyse de films et la mise en scène.

Filmographie :
o Le Voyage en Bohême – long métrage documentaire d'animation – en cours
    d'écriture
o Ali, le Oud et l'ascenseur – court-métrage, 15 mn - en cours de production
o Mlle Chocolat, court-métrage 10 mn, 2017, produit par Les Cinés de Cocagne et
    Gindou Cinéma
o La Main tendue, court-métrage 20 mn, 2016, produit par Abelina Films, avec le
    soutien de la Région Occitanie, de l'ADAMI et de la CGET. Diffusion TV5 Monde
o Amsterdam (co-écrit avec Yves Caumon), court-métrage 20 mn, 2010, produit
    par Takami pour Arte, avec le soutien de la Région Occitanie, du CNC, du
    département du Lot et de la CGET
o Djamel Allam, oiseau minéral, Doc 52 mn, 2005, produit par Les Films du Safran et
    Citizen TV.

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LES GRANDES LIGNES DE FABRICATION ET DE
                           PRODUCTION DU COURT MÉTRAGE

               Titre : Tous les garçons s’appellent Ali
Scénario lauréat du concours Le goût des autres 2019
Auteurs: des élèves de 5e, année 2018/2019, collège Hubertine Auclert de Toulouse
Réalisation : Philippe Etienne
Production : Gindou cinéma
Durée du film : 20 mn (approx.)
Durée et lieu du tournage : 6 jours à Toulouse, collège Hubertine Auclert, Croix Daurade

Calendrier prévisionnel
    •   Rencontre production, collège et partenaires : 18 septembre
    •   Recherches de financement : septembre-décembre 2019
    •   Préparation et repérages : hiver 2020
    •   Dates de tournage : printemps 2020 (vacances avril)
    •   Postproduction : printemps-été 2020
    •   Prêt-à-diffuser : fin 2020

Budget prévisionnel                                                             22 578 €
    1. Repérages, préparation, suivi :                                            2 550 €
La préparation est essentiellement celle du tournage et consiste à repérer
les lieux (ici les différents lieux du collège et un appartement), avec les
principaux chefs de poste technique – réalisation, image et son. Un
remaniement du scénario et son découpage technique sont alors possibles.
La préparation inclut également le casting et la distribution des rôles –
principaux et secondaires, nombreux dans ce projet –, les différents tests
(caméra, son, effets spéciaux si besoin), la recherche des costumes et
accessoires et la préparation des décors.
    2. Tournage :                                                                12 053 €
Une partie du budget concerne les rémunérations de l’équipe technique
professionnelle (5 à 6 personnes sur ce projet), classiquement celle des
comédiens (mais dans le cas présent, pas de professionnels, le casting est
composé des élèves, de leurs familles et du personnel du collège), la
location du matériel (image, son, décors). Une part conséquente est dédiée
à la régie : repas, hébergements, transports de l’équipe, sécurité du plateau
et du matériel, etc.
    3. Postproduction :                                                           5 675 €
Elle concerne les principaux postes de montage (image et son), étalonnage,
mixage et la location des bancs et logiciels associés.
   4. Diffusion et conception outil pédagogique:                                  2 300 €
Au-delà des festivals et des projections classiques, ce film est destiné à
devenir un outil pédagogique d’éducation à la citoyenneté.

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PLAN DE FINANCEMENT

                                    Montant Objet

Gindou cinéma                          6 500 Acquis

Collectivités territoriales           10 165

Mairie de Toulouse                      5 000 Prévention et lutte contre les discriminations
Département 31                          3 675 Proposition pour le Parcours laïc et citoyen
Autres                                  1 490

Financement participatif               3 000 Campagne en cours

Mécénat privé local                     1000

Rotary club                               500
Autres                                    500 Entreprises locales

Avantages en nature                     1913

Collège Hubertine Auclert                 488   Prise en charge repas équipe film
Bailleur social                           600   Appartement de jeu
Tisséo                                     85   Transport en commun
Supermarché                               240   Petite régie
Logement                                  500   Chez l’habitant

TOTAL                                 22 578

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