Vers une mobilité plus durable à Verbier - Etat des lieux et pistes d'améliorations
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EPFL TRANSPORTATION CENTER Vers une mobilité plus durable à Verbier Etat des lieux et pistes d'améliorations Vincent Kaufmann Sébastien Munafò Décembre 2010 Mandants Laboratoire de Sociologie Urbaine (LaSUR) EPFL-ENAC-INTER-LASUR | Bâtiment BP | Station 16 | CH-1015 LAUSANNE
Vers une mobilité plus durable à Verbier > Summary In this study, commissioned by the EPFL’s Landoit & Co. “Innovations for a sustainable future” Chair, we have concluded that Verbier understands the trends and evils faced by a great many Alpine stations in terms of mobility and transport in general. These issues include traffic congestion, noise pollution, air pollution and land use. More specifically he once again points out that the Val de Bagnes station suffers from heavy dependence on the automobile both for access to and movement within the station, most notably due to the extension of its built environment. Today, this dependence clearly undermines the quality of life at the station as well as its image and attractiveness. In order to render the mobility produced at such stations more sustainable, Verbier must outline a new conception of mobility. Based on the best practices identified at other tourist stations, and bearing in mind the measures that have or will be taken, the actors propose a research program that will lead to concrete solutions in the short, middle and long terms. Among the solutions proposed are a major qualitative leap with regard to public transport (vehicles, routes, street furniture), bottom- up services in the commute chain (direct public transport connections, P&Rs), innovation that will even counter impediments to use of alternative means of transportation (i.e. not the car), like delivery services, rental vehicles programme, Smartphone applications and the creation of a transport interface that will most likely have a structuring effect on the station’s urbanization by creating a strong urban centre. 1
Vers une mobilité plus durable à Verbier > Résumé Cette étude, mandatée par la Chaire Landolt & Cie de l'EPFL "Stratégies innovatrices pour un futur durable", dresse le constat que Verbier connaît les tendances et les maux qui concernent un grand nombre de stations alpines en général en termes de mobilité et de transport : congestion, exposition au bruit, pollution atmosphérique, utilisation du sol. Plus spécifiquement, il ressort que la station du Val de Bagnes souffre d'une forte dépendance à l'automobile tant pour son accès que pour les déplacements internes, notamment de par l'étalement considérable de son tissu bâti. Cette dépendance remet aujourd'hui clairement en cause la qualité de vie dans la station, son image, voire son attractivité. Afin d'inscrire la mobilité qu'elle génère dans un développement plus durable, Verbier doit esquisser un nouveau concept de mobilité. En fonction des bonnes pratiques identifiées dans d'autres stations touristiques et prenant acte des mesures déjà engagées ou planifiées, les auteurs proposent un programme de recherche devant conduire à des solutions concrètes à court, moyen et long terme, Parmi les pistes proposées : un saut qualitatif conséquent en matière de transports publics (véhicules, axes de dessertes, mobilier urbain), des services en amont de la chaîne de déplacements (liaisons TP directes, P+R), des innovations à même de lever les obstacles à l'utilisation de moyens alternatifs à la voiture (service de livraisons, véhicules en libre service, application pour smartphones) ou encore la création d'une interface de transport valorisée susceptible d'avoir un effet structurant sur l'urbanisation de la station en produisant une centralité forte. > Les auteurs Vincent Kaufmann est professeur de sociologie urbaine et d'analyse de la mobilité. Il est co- directeur du Centre de recherches en transports TraCe de l'EPFL. Ses recherches ont essentiellement porté sur les modes de vie urbains (multi-résidence, agencement des programmes d’activités), les politiques d’aménagement du territoire et de transports urbains ainsi que sur la notion de mobilité et son importance en termes de structuration sociale. Sébastien Munafò est géographe spécialiste des questions de mobilité et de transport. Il travaille actuellement au Laboratoire de Sociologie Urbaine (LaSUR) de l'EPFL et à l'Observatoire Universitaire de la Mobilité de l'Université de Genève (OUM). Il a collaboré à de nombreuses études issues de mandats portant sur la mobilité, les transports et l'aménagement du territoire. 2
Vers une mobilité plus durable à Verbier Tables des matières 1. Introduction ............................................................................................................ 4 1.1. Notre mobilité : entre qualité de vie et externalités négatives .......................................... 4 1.1.1. Une société toujours plus mobile ....................................................................................4 1.1.2. Des externalités négatives à l'encontre d'une mobilité durable ......................................4 1.2. Les enjeux à Verbier ........................................................................................................ 5 1.2.1. Une attractivité remise en question ................................................................................5 1.2.2. Objectifs de l'étude et approche adoptée .......................................................................5 2. La situation actuelle ................................................................................................. 6 2.1. Les problématiques générales dans les stations de montagne ........................................ 6 2.1.1. Les tendances.................................................................................................................6 2.1.2. Les conséquences ..........................................................................................................7 2.2. Le cas spécifique de Verbier ............................................................................................ 7 2.2.1. L'accès à la station .........................................................................................................8 2.2.2. A l'intérieur de la station ..................................................................................................9 2.2.3. Les mesures engagées ou planifiées .............................................................................9 3. Les pistes à court, moyen et long terme .............................................................. 10 3.1. Les mesures mises en place dans d'autres stations alpines .......................................... 10 3.1.1. L'orientation générales des actions menées ................................................................10 3.1.2. Les exemples significatifs .............................................................................................11 3.2. Les pistes pour Verbier .................................................................................................. 13 3.2.1. Une première étape : identifier les besoins avant d'agir ...............................................13 3.2.2. Pistes à court terme ......................................................................................................14 3.2.3. A moyen terme..............................................................................................................19 3.2.4. A long terme..................................................................................................................21 4. Conclusion .............................................................................................................. 24 5. Bibliographie et annexes ....................................................................................... 27 5.1. Bibliographie .................................................................................................................. 27 5.2. Annexes ......................................................................................................................... 29 3
Vers une mobilité plus durable à Verbier 1. Introduction 1.1. Notre mobilité : entre qualité de vie et externalités négatives 1.1.1. Une société toujours plus mobile Un regard sur notre mobilité et son évolution depuis 1970 laisse une image claire : Nous bougeons de plus en plus. La mobilité n'augmente pas tant en termes de nombre de déplacements par personne, resté relativement stable (entre 3.2 et 4.5 déplacements par jour), mais plutôt en terme de portée spatiale et de temps consacré à ces déplacements. Nous nous déplaçons sur des distances toujours plus importantes (jusqu'à 38 km/jour) et consacrons toujours plus de notre temps pour le faire (de 1h17 en 1989 à 1h38 en 2005). Parmi les mutations observées, on note, en particulier la place croissante du motif loisirs dans les déplacements des individus. Elle caractérise l'ensemble des pays occidentaux depuis plusieurs décennies déjà (Banister & Button, 1993) et est particulièrement bien observée en Suisse, ces dernières années. Selon les résultats du Microrecensement Transports 2005 (OFS, ARE, 2007), il constitue désormais le premier motif de déplacement des Suisses, tant en termes de distances parcourues (44% des distances journalières) qu'en termes de durées (50% des durées). La proportion de trafic représentée par les loisirs atteint même 60 % (Meier, 2000). Les Alpes, de par leur importance stratégique pour les échanges en Europe et leurs cadres de vie propices aux loisirs, sont pleinement concernées par ces changements. La mobilité est devenue une dimension structurante de notre mode de vie. Plus que jamais, pouvoir se déplacer pour profiter d'opportunités éloignées est synonyme de qualité de vie. 1.1.2. Des externalités négatives à l'encontre d'une mobilité durable Pourtant l'accroissement constaté de la mobilité n’est pas sans poser de problèmes. Elle est, en effet, source d'externalités négatives majeures à même de péjorer la qualité de vie à laquelle les individus aspirent : problèmes d’engorgement chroniques des infrastructures de transports routières, ferroviaires et des plateformes aéroportuaires ; des problèmes environnementaux, qui vont des pollutions atmosphérique et sonore au gaspillage du sol ; des problèmes liés aux multiples accidents provoqués par les déplacements, en particulier ceux réalisés en voiture. Les externalités négatives de la mobilité sont par nature très présentes dans les régions urbaines qui concentrent population et activités. Pourtant, les territoires urbains ne sont de loin pas les seuls concernés. La croissance du motif loisirs dans les déplacements en Suisse et les prévisions en la matière (de 15 à 30% de croissance d'ici 2030) (Meier, 2000) placent les destinations touristiques devant des problématiques toute aussi importantes. Parmi elles, les stations de montagne sont particulièrement touchées (Holding, 2001). 4
Vers une mobilité plus durable à Verbier Le concept de mobilité durable implique que la réalisation des déplacements respecte l’intégrité de l’environnement, permette d’assurer les besoins de chacun et garantisse l’équité entre les individus (Pini, 2001). Il est dès lors évident que la mobilité, telle qu'elle est aujourd'hui réalisée, ne peut être qualifiée de durable. Tendre vers une mobilité plus durable en ville nécessite, plus que jamais, des actions coordonnées. Faire face à ces problèmes croissant constitue des défis majeurs pour les politiques publiques. 1.2. Les enjeux à Verbier 1.2.1. Une attractivité remise en question Située dans la commune de Bagnes, en Valais, Verbier constitue une station très réputée pour son domaine skiable et les évènements qui y sont organisées : festivals, courses, tournois, expositions. Depuis la valorisation de la saison hivernale dans les années 50, coïncidant avec l'installation de la première installation de remontées mécaniques d'envergure, Verbier jouit d'une attractivité considérable (Deslarzes, 2002). Elle attire ainsi depuis 60 ans un grand nombre de touristes, notamment en provenance du Royaume-Uni (Balleys & Vergères, 2008). Ayant connu une croissance démographique indigène soutenue accompagnée d'une augmentation massive des nuitées touristiques, la station s'est rapidement étalée, l'aménagement n'ayant été que peu coordonné et faiblement réglementé. Ce développement rapide et peu contrôlé place aujourd'hui Verbier devant des problématiques considérables en termes de mobilité. Verbier est devenue une ville éphémère avec une population résidente d'environ 3000 habitants en basse saison mais qui atteint plus de 30'000 durant certains pics de fréquentation. Aujourd'hui, les problèmes de circulation que connaît Verbier remettent clairement en cause la qualité de vie dans la station, son image et son attractivité. Ce constat partagé a, depuis peu, stimulé l'émergence d'un consensus quant à la nécessité d'esquisser un nouveau concept de mobilité afin de garantir à la station la préservation de ses atouts en tant que destination touristique majeure et de l'inscrire concrètement dans un développement plus durable. 1.2.2. Objectifs de l'étude et approche adoptée L'objectif de cette étude, financée par la Chaire Landolt & Cie de l'EPFL "Stratégies innovatrices pour un futur durable", est de passer en revue quelques uns de ces problèmes et de dessiner un programme de recherche visant la mise en place de solutions à court, moyen et long terme. S'agissant de mobilité, la Chaire Landolt & Cie s'est tournée vers le centre de transport de l'EPFL (TraCE) et son laboratoire de sociologie urbaine (LaSUR) spécialisé dans les questions de mobilité urbaine. L'idée ici n'est pas de présenter exhaustivement des solutions toutes faites, mais bien d'indiquer les mesures qui constituent autant de possibles d'objets de recherche quant 5
Vers une mobilité plus durable à Verbier à leur applicabilité technique, économique, sociale ou politique et à leur potentielle efficacité. Les auteurs se basent pour cela sur une revue de la littérature scientifique existante, sur des entretiens avec des personnes ressources de la station et de la région (voir annexe) ainsi que sur des visites sur place. Le présent document est structuré de la manière suivante. Après cette première partie introductive nous dressons le tableau de la situation actuelle en termes de mobilité dans les stations de montagne en général et à Verbier en particulier (point 2). Nous présentons ensuite quelques unes des mesures adoptées dans d'autres stations touristiques avant d'exposer des pistes pour des mesures pouvant s'inscrire à court, moyen terme et long terme (point 3). La 4ème partie est consacrée à la conclusion. Les références bibliographiques et les annexes se situent dans la 5ème partie. 2. La situation actuelle 2.1. Les problématiques générales dans les stations de montagne Bien souvent de taille modeste, avec une accessibilité particulièrement contrainte par la topographie, des capacités routières limitées et une offre de transports publics restreinte, les stations de montagne revêtent le caractère de véritables villes éphémères devant accueillir durant des périodes très précises et limitées des flux considérables de touristes et assumer l'ensemble de la forte demande de transport émanant de leurs activités (notamment en termes de marchandises et livraisons). 2.1.1. Les tendances La majorité des stations alpines connaissent depuis plusieurs années des tendances similaires (Convention alpine, 2008) : − Une augmentation du nombre de résidences secondaires et une tendance à l'étalement ; − Une importance croissante des modes de vie relevant de la birésidentialité, à savoir le fait d’habiter dans deux logements distants de plusieurs centaines de kilomètres impliquant des séjours prolongés des propriétaires dans les stations (parfois 6 mois) accompagné d'une mobilité longue distance (Kaufmann, 2005) ; − Une concentration dans l’espace et dans le temps des visites de touristes en hiver et/ou pendant les week-ends ; − Une augmentation du nombre de trajets effectués par les résidents et les touristes à l'intérieur de la station ; − Un nombre élevé de visites les week-ends et de séjours d’une journée ; 6
Vers une mobilité plus durable à Verbier − Une utilisation massive des transports individuels motorisés qui répondent en grande partie à ces besoins de mobilité. Les parts modales de l'automobile à destination des stations dépassent, dans beaucoup de cas, 80% des déplacements (voir figure n°1). Figure n° 1 : Parts modales des déplacements vers les stations touristiques, en %. Source convention alpine. 100% 1% 1% 1% 2% 2% 4% 3% 3% Autres 5% 7% 14% 15% 5% 90% 10% Transport aérien 6% 4% 2% 2% 20% Rail 80% Bus 70% 6% Voiture individuelle 60% 50% 90% 40% 82% 82% 83% 82% 67% 30% 20% 10% 0% Autriche France Allemagne Italie Suisse Convention alpine 2.1.2. Les conséquences Les tendances décrites ci-dessus ont pour conséquence une exposition massive aux externalités négatives du trafic motorisé (Convention alpine, 2008 ; ARE 2001) : − Une charge majeure sur les réseaux routiers dans les stations mais aussi, sur les infrastructures nationales et les autoroutes assurant leur accès ; − Une exposition au bruit, parfois amplifiée par la topographie des zones alpines ; − Une concentration en dioxyde d'azote (NO2) et en particules fines qui dépasse le seuil fixé pour la protection de la santé ; − Une utilisation très importante du sol par les infrastructures de transport. Dans bien des cas, les stations sont dès lors victimes de leur succès : la mobilité qu'elles génèrent met en danger leur attractivité même. On parle d'autodestruction du tourisme (Müller & Flügel, 1998). Un développement durable de ces territoires passe, dès lors, inévitablement par une maîtrise des flux et une orientation des déplacements vers des moyens de transport moins générateurs d'externalités négatives. 2.2. Le cas spécifique de Verbier Les tendances et les maux énoncés pour les stations alpines en général concernent pleinement la station de Verbier. Certaines spécificités la distinguent cependant d'autres localités touristiques : − Sa situation en "cul-de-sac" qui lui épargne un trafic de transit, notamment de poids 7
Vers une mobilité plus durable à Verbier lourds ; − Sa morphologie très étalée qui accroît la dépendance à la mobilité automobile ; − La prédominance du parahôtellier (résidences secondaires, appartements) qui implique la présence d'une grande part de propriétaires et locataires parmi les visiteurs dont les pratiques, besoins et exigences sont différentes de celles de touristes occasionnels. A l'heure actuelle, les problématiques centrales auxquelles la station doit faire face en termes de transport reflètent ces caractéristiques. Nous pouvons distinguer celles qui concernent l'accès à la station et celles qui sont relatives à la mobilité à l'intérieur de la localité. 2.2.1. L'accès à la station Pour accéder à la station, le visiteur peut soit emprunter la route unique la reliant au Châble soit utiliser les transports publics, le chemin de fer jusqu'au Châble puis la télécabine ou le car postal jusqu'à Verbier. Aujourd'hui, les problématiques d'accès à la station sont claires : a) Comme beaucoup de stations en Valais, Verbier est dépendante des capacités routières des infrastructures de transport la reliant à l'arc lémanique. La congestion sur l'A9 est particulièrement préoccupante. Une étude réalisée à l'EPFL montre, par exemple, que les bouchons engendrés par les travaux sur le tunnel de Glion ont conduit à les propriétaires de résidences secondaires à se rendre moins fréquemment en Valais voire à changer de destination (Jemelin, Flamm, Pattaroni, & Kaufmann, 2005) ; b) Les capacités de la télécabine Le Châble-Verbier, très intéressantes en termes de temps de parcours, sont limitées (chaque cabine pouvant accueillir 4 personnes). Cette infrastructure est insuffisamment adaptée pour répondre à la forte demande, demande par ailleurs fortement concentrée dans le temps (certains soirs et week- ends) ; c) L'équipement important des résidences en places de stationnement et les habitudes des propriétaires/locataires implique une forte demande de mobilité automobile pour accéder à la station. Peu de moyens alternatifs à la voiture individuelle leur sont proposés. d) Les infrastructures de transport doivent également répondre à la demande de la part des personnes travaillant dans la station et résidant dans une autre localité (saisonniers) ; e) Malgré la possibilité de relier Le Châble en train sans rupture de charge à Martigny (même écartement de la voie ferrée), peu de liaisons ferroviaires directes depuis l'Arc lémanique sont proposées. 8
Vers une mobilité plus durable à Verbier 2.2.2. A l'intérieur de la station En ce qui concerne les déplacements à l'intérieur de la station, nous pouvons mettre en évidence les éléments suivants : a) Durant les pics estival et hivernal, la desserte par une seule route irriguant toute la station associée à son l'étalement engendre des problèmes majeurs de congestions et de cohabitation entre les usagers de la voie publique, en particulier au centre ; b) Les transports publics ont du mal à répondre à la forte demande et sont victimes de la congestion routière et du stationnement sauvage ; c) La suppression récente d'un vaste parking à proximité de la station de Médran engendre une pénurie et une crispation en la matière dans ce secteur ; d) La neige et la pente constituent deux contraintes limitant le champ des possibles pour la mise en place de transports publics à plus grande capacité (par exemple la circulation de bus articulés) ; e) L'emplacement et l'éloignement des départs des remontées mécaniques dans la station, par exemple celles de Médran et de Savoleyres, sont sources de déplacements ; f) Les déplacements internes pour motif achats ou loisirs constituent une bonne partie des flux pour lesquels une alternative à transports individuels motorisés manque réellement ; 2.2.3. Les mesures engagées ou planifiées Confrontée à ces problèmes, la commune de Bagnes et les acteurs de la mobilité à Verbier et dans la région ont déjà engagé ou planifié certaines mesures importantes que nous pouvons mentionner : − La conception directrice des espaces publics "Verbier 2010-2015" planifiée par les bureaux Urbaplan, Transportplan et Drosera (2007) prévoit deux mesures phare 1) Le réaménagement piéton du cœur de la station avec un accès motorisé contrôlé pour ayants-droit ; 2) L'aménagement de parkings publics à proximité de ce cœur piétons (Catogne, Orny, Ermitage) ; 3) Le contournement routier de Verbier-village et du centre de la station par l'Ouest et la création d'un parking de captage à Perrin. 9
Vers une mobilité plus durable à Verbier Figure n° 2 : Schéma de réorganisation des espaces publics et de la circulation. Source Urbaplan, Transportplan & Drosera, 2007. − La réorganisation des remontées mécaniques par Téléverbier visant notamment à réduire les déplacements à l'intérieur de la station entre les différents départs ; − Le réaménagement de l'interface du Châble prévoyant de regrouper la gare ferroviaire et la station de la télécabine sur un site unique ; − Le réaménagement de la ligne ferroviaire Martigny-Le Châble à Sembrancher ; − La planification de parkings relais à Martigny. 3. Les pistes à court, moyen et long terme 3.1. Les mesures mises en place dans d'autres stations alpines Comme souligné plus haut, Verbier partage avec un grand nombre de stations touristiques les défis à surmonter pour inscrire les déplacements vers et à l'intérieur de la localité dans une mobilité plus durable. Conscients de la nécessité d'agir dans ce domaine, un certain nombre de stations alpines ont déjà entamé des démarches intéressantes, en particulier dans le cadre de la Convention Alpine et de différents programmes européens. Nous pouvons brièvement en faire état ci-dessous. 3.1.1. L'orientation générales des actions menées De manière générale, les actions menées à ce jour dans les stations touristiques s'orientent dans une même direction. L'objectif est celui d'une de réduction ou parfois même d'une suppression de l'utilisation de la voiture individuelle et ceci, tant au niveau de l'accès à la station que pour la mobilité interne (Holding, 2001). 10
Vers une mobilité plus durable à Verbier Les types d'actions suivantes ont été mises en place : − Des modifications du réseau routier accompagnées de restrictions pour les automobiles (création de zones piétonnes) ; − Une gestion plus rigoureuse du stationnement et l'installation de P+R à l'extérieur des stations ; − Des améliorations de l'offre des transports en commun pour répondre au mieux à la demande des usagers. Elles ont principalement concerné : 1) Des services de navettes et de ligne directe pour l'accès aux stations ; 2) La mise en place de services à la demande ; 3) La possibilité de transporter des vélos dans les véhicules ; 4) La mise en circulation de véhicules innovants ; 5) Le développement de chaines logistiques, notamment pour les bagages ; 6) L'amélioration et l'optimisation de l'information aux voyageurs ; − Une collaboration accrue entre les parties prenantes, notamment les acteurs du secteur du tourisme et du transport ; − La promotion du tourisme à travers l'étiquette mobilité douce et respect de l'environnement, comme à travers le label "Perles des Alpes" (voir ci-dessous). La littérature montre que cette orientation s'est avérée payante pour les stations. Dans la plus grande partie des cas, les stations en question ont connu une augmentation conséquente du nombre de visiteurs et une croissance des indices de satisfaction après ces mesures de restrictions automobiles, ceci malgré les importantes craintes initiales (Von Weissenfluh, 1993 ; Weinberger, 1997 Holding, 2001). 3.1.2. Les exemples significatifs Certaines villes et programmes de mesures sont fréquemment donnés en exemple dans la littérature. On note le cas de la ville de Werfenweng, en Autriche, qui a mis en place une série de mesures dans le cadre du projet "Sanfte Mobilität – Autofreier Tourismus", telle qu'une amélioration de l'information, un service de taxi à la demande (Werfenweg Shuttle) qui assure la liaison avec la gare la plus proche, la mise à disposition de véhicules électrique en libre service, un service de livraison de bagages de porte à porte, un effort de communication misant sur l'atout de vacances sans voiture dont le label "Perles des Alpes". Une étude mandatée par le ministère de l'environnement autrichien a montré que ces mesures alliées aux restrictions imposées à l'automobile ont trouvé un écho favorable dans cette station (Convention alpine, 2008). Les villes de Zermatt, Saas-Fee et Gstaad en Suisse et Lungau et Salzkammergut, en Autriche sont aussi données en exemple en ce qui concerne des restrictions importantes de la mobilité automobile et une promotion d'une 11
Vers une mobilité plus durable à Verbier mobilité plus durable (Holding, 2001 ; ARE 2007). Généralement, les stations agissent aujourd'hui dans le cadre de programmes européens ou internationaux de coopération. Le programme européen Programme Interreg IIIB (2000-2006) a par exemple visé à encourager la coopération internationale pour améliorer l'efficacité, l'intermodalité et l'accessibilité dans les Alpes. Le programme a donné naissance à 8 projets, parmi lesquels celui dénommé "Perles des Alpes". Ce projet s'est inscrit à la suite du projet ALPSMOBILITY (Interreg IIC) et s'est déroulé de mai 2003 à septembre 2006. La philosophie du programme est l'établissement d'un label "Perles des Alpes". Pour l'obtenir, chaque partenaire, des stations touristiques de différents pays de l'arc alpin, doit satisfaire à certaines exigences en termes de mobilité et de tourisme durable conformément à un catalogue de critères. Tous les partenaires forment le réseau "Perles des Alpes" qui fait l'objet d'une promotion extérieure commune. Les partenaires ont ainsi été invités à élaborer des solutions innovantes, respectueuses de l'environnement misant sur la mobilité douce, le tourisme sans voitures et le développement régional durable. Aujourd'hui une vingtaine de stations ont obtenu le label Perles des Alpes (voir carte ci-dessous). Figure n° 3 : Villes partenaires du projet "Perles des Alpes" D'autres projets intéressants visaient également une mise en réseau des localités soumises aux mêmes problématiques de transport. On note, par exemple, la tenue des ateliers SWOMM (Scientific Workshop on Mountain Mobility and Transport) qui se sont déroulés en 2005 et 2006. Ils ont permis de présenter des projets scientifiques et de recherche importants autour des problématiques de transport et de mobilité durable dans les Alpes. Une synthèse des travaux de ces ateliers a été publiée (Angelini & al, 2007). 12
Vers une mobilité plus durable à Verbier 3.2. Les pistes pour Verbier En fonction de problématiques spécifiques de Verbier mentionnées plus haut et des exemples de mesures mises en place dans certaines autres stations alpines, nous pouvons maintenant esquisser quelques pistes qui mériteraient de faire l'objet d'une étude plus approfondie. Il ne s'agit pas ici de présenter exhaustivement des solutions toute faites, mais bien d'indiquer les mesures qui constituent autant de possibles d'objets de recherche quant à leur applicabilité technique, économique, sociale ou politique et leur efficacité possible. Les pistes présentées ci-dessous sont distinguées selon qu'elles concernent un horizon temporel à court (3.2.2.), moyen (3.2.3.) ou long terme (3.2.4). Nous distinguons également celles qui se focalisent sur à l'accès à la station et celles qui concernent les déplacements à l'intérieur de la station. 3.2.1. Une première étape : identifier les besoins avant d'agir Vers un diagnostic précis : un microrecensement de la mobilité à Verbier De cette brève étude, il ressort clairement Figure n° 4 : que les enjeux autour de la mobilité pour la Exemple d'analyse produite à partir de la technique de station sont particulièrement importants. Afin suivi GPS. Source Doyen, Pochon & Kaufmann 2010. d'y apporter des réponses adéquates, d'anticiper les développements futurs et avant de consentir des investissements massifs, il est plus que jamais indispensable d'avoir une image plus précise des pratiques et besoins de mobilité en général durant toute l'année même si la période hivernale est la source de la plupart des crispations aujourd'hui. L'enquête devrait cibler tous les acteurs : − Les clients, bien sûr, qui concentrent aujourd'hui logiquement toute l'attention, mais aussi ; − Les visiteurs d'un jour ; − Les habitants ; − Les pendulaires et les saisonniers ; − Les commerçants et les entreprises. Cela suppose une collecte et des analyses de données à l'aide de comptages, de questionnaires ou d'entretiens qualitatifs, avec l'appui possible de techniques innovantes, telles que le suivi GPS, développé à l'EPFL, permettant de cartographier très précisément les itinéraires d'un individu durant une période donnée (voir figure ci-dessus). 13
Vers une mobilité plus durable à Verbier 3.2.2. Pistes à court terme Accès à la station Un service de livraison de bagages L'utilisation de l'automobile est très fréquemment Figure n° 5 : justifiée par ses qualités de flexibilité et de rapidité Véhicules de livraison électriques du mais aussi par les facilités de transport, en particulier fabriquant Modec. Source www.modeczev.com en hiver des bagages et du matériel. Pour lever cet obstacle à l'utilisation d'autres moyens de transport, il s'agirait de proposer un service efficace de livraison de bagages. Les expériences menées dans d'autres stations montrent la bonne efficacité de ce type de service (exemple de Werfenweng). L'idéal serait un service de check-in, tel qu'il est déjà proposé dans les gares CFF et proposant la livraison jusqu'au domicile ou au lieu de résidence. Ce service pourrait, par exemple, être rendu plus visible dans la station grâce à des véhicules propres (figure ci-dessus) dont on pourrait étudier l'adéquation à Verbier. Accès à la station Un panel de services proposés par les transports publics La valorisation de l'offre de transports publics passe Figure n° 6 : par le renouvellement des services à la clientèle, et Voiture bar TGV, dessinée par Christian Lacroix. Il est aujourd'hui possible d'y acheter ceci tout le long de la chaîne de déplacement. Il des tickets de métros ou de réserver un taxi à s'agirait alors de repenser les prestations qu'il serait destination possible de fournir avant l'arrivée à la station. On imaginerait bien entendu, la vente d'abonnements pour le domaine skiable aux guichets, voire dans les trains, mais aussi la possibilité d'obtenir un pass pour emprunter un véhicule en libre service (voir mesure ci-dessous) ou le développement généralisé de tickets-combinés avec les évènements organisés dans la station. Accès à la station Etoffer l'offre de la télécabine Le Châble-Verbier La télécabine au départ du Châble constitue une liaison très importante pour le transport de personnes et de marchandises pour la station de Verbier. Elle est particulièrement intéressante en termes de temps de parcours car elle permet de relier les deux localités du 14
Vers une mobilité plus durable à Verbier Val de Bagnes en 10 minutes (contre 20 à 25 pour le car postal). Cette infrastructure est essentielle tant pour les visiteurs que pour les travailleurs qui habitent de plus en plus fréquemment en dehors de la station (au vu de la situation du logement à Verbier). Ses horaires de fonctionnement n'apparaissent cependant pas encore assez adaptés aux besoins, notamment en soirée. Un élargissement de l'offre est, en outre, techniquement possible et s'inscrirait en cohérence avec une volonté de toucher la mobilité des travailleurs de la station (voir mesure ci-dessous). Il s'agirait même de mener des réflexions quant à la possibilité de substituer, à terme, l'offre de CarPostal par celle de la télécabine. Il s'agirait également de réfléchir aux possibilités techniques d'améliorer son efficacité à absorber des pics de fréquentation, notamment ceux engendrés par l'arrivée des trains au Châble. Accès à la Exploiter les potentiels d'améliorations au niveau de la station mobilité des travailleurs/saisonniers La mobilité des travailleurs/saisonniers constitue une partie non négligeable des problématiques rencontrées à Verbier. Or aucune mesure concrète, en dehors de certaines restrictions de stationnement ne les concerne réellement. Verbier devrait exploiter les potentiels d'optimisation qui existent Figure n° 7 : dans ce domaine. Que la station soit accessible par une seule Application pour la pratique route d'accès constitue, par exemple, une opportunité intéressante du covoiturage développée pour la pratique du covoiturage, puisque cela implique la possibilité par Carticipate d'emprunter un itinéraire unique sur le dernier tronçon. Un service de navette depuis Le Châble organisée par les employeurs ou par un groupement d'entreprises pourrait s'avérer adapté et permettrait d'éviter que chaque travailleur n'emprunte seul sa voiture pour se rendre à Verbier. Dans le cadre de ses actions en termes de mobilité, la commune doit encourager les entreprises d'une certaine taille à entamer des réflexions visant à optimiser la mobilité de leurs collaborateurs (plans de mobilité). Les types de mesures prises dans les plans de mobilité comprennent ainsi des subventions pour l'achat d'un abonnement de transports publics ou d'un vélo électrique, un stationnement payant pour les automobilistes mais gratuit pour le covoitureurs ou encore la mise à disposition de véhicules en auto-partage. A l'intérieur de la Vers un saut qualitatif cons équent pour les transports publics station Notre diagnostic souligne que le service de transports publics dans la station peut et doit être amélioré. Alors que la circulation automobile engendre une congestion considérable, les transports publics, malgré un réseau reliant les principaux pôles de la station et la gratuité du service souffrent de lacunes qu'il serait possible de combler, et ceci dans un délai de temps 15
Vers une mobilité plus durable à Verbier raisonnable. Il s'agirait principalement d'introduire un saut qualitatif conséquent pour répondre à la demande d'une clientèle qui n'est pas uniquement constituée de captifs mais aussi potentiellement de personnes renonçant à l'utilisation de la voiture. Nous pouvons souligner les pistes d'améliorations suivantes : 1) Rendre les transports publics visibles La présence des transports publics doit pouvoir être perçue dans l'espace public. Cela constitue une des bases de la logique de choix modal chez les utilisateurs (Kaufmann & Guidez, 2008). Leur visibilité doit ainsi absolument passer par un mobilier urbain adapté signalant la présence d'un service TP, notamment des abribus en dur. Aujourd'hui seuls de très simples panneaux plutôt obsolètes indiquent l'emplacement des arrêts. Les abribus constituent de nos jours un mobilier urbain qui se prête, par ailleurs, très bien à certaines innovations intéressantes. Des abris avec panneaux solaires ou des concepts comprenant l'obtention de différentes informations par écrans tactiles sont par exemple aujourd'hui développés (figure ci-dessous). Figure n° 8 : Projet d'abribus EyeStop développé par le laboratoire SENSEable City du MIT 2) Moderniser l'information aux voyageurs Les études menées à ce sujet montrent que la Figure n° 9 : diffusion et la compréhension de l’information Borne d'informations en temps réel à Berlin demandée par l’usager, tout au long des différentes étapes de la consommation du service, revêtent une importance primordiale dans le confort d'utilisation. La demande va dans le sens d'une obtention de l'information en temps réel (prochains départs, perturbations) facile à obtenir. Idéalement, chaque arrêt devrait proposer ce genre d'informations visibles de loin (voir ci-contre l'exemple berlinois). Il s'agirait également d'explorer les possibilités offertes par les smartphones (application pour consulter les horaires et trouver un itinéraire). 16
Vers une mobilité plus durable à Verbier 3) Libérer la voie publique pour fluidifier la circulation des bus Dans l'idéal, les transports publics de la station doivent pouvoir circuler sur des espaces réservés qui doivent leur permettre de s'extraire des flux de circulation interne et accroître leur efficacité et leur visibilité. Même si cela s'avère très difficile sur la plupart des axes encombrés de la station, la commune devrait engager des réflexions sérieuses à ce sujet et recenser dès aujourd'hui les possibilités dans ce domaine. Cela doit logiquement être accompagné d'un contrôle accru du stationnement sauvage sur la voie publique. A l'intérieur de la Mise en place de véhicules électriques en libre service station Les véhicules en libre service constituent une offre très appréciée dans les localités qui en proposent. Cela permet, en effet, aux utilisateurs de s'affranchir d'un équipement en voiture puisqu'ils sont assurés de pouvoir réaliser certains déplacements à l'aide du service proposé en cas de besoin. Le principe de multimodalité est à la base de ce type de services. Parmi les véhicules potentiellement les plus Figure n° 10 : intéressants pour Verbier, le vélo à assistance Une station de recharge solaire pour électrique (VAE). Il est aujourd'hui extrêmement véhicules électriques dans la station de Werfenweg, en Autriche efficace pour réaliser une grande partie de déplacements généralement de courtes distances. L'aide au pédalage fournit par ailleurs un argument fort pour séduire une clientèle réfractaire au vélo conventionnel et à l'effort physique qu'il implique en côte. Dans bien des cas, le VAE est donc à même de remplacer le scooter, la moto, voire la voiture individuelle (OUM, 2009). Même si ce type véhicule nécessite des batteries qu'il est nécessaire de remplacer après un certain temps, il apparaît fortement intéressant puisqu'il occupe peu de place, ne génère pas de bruit, n'est que peu source d'accidents. Les expérimentations en la matière montrent que ce genre de service rencontre un succès certain tant auprès des habitants qu'auprès des visiteurs. Dans le cas de Verbier, ils constitueraient évidemment une solution pour la saison chaude. L'idée serait donc de lui accorder une large place dans la commune. Cela comprendrait : − Un service en libre service, de type Velib' ; − Une subvention à l'achat pour les habitants ou les employés ; − Un certain nombre d'installation permettant le stationnement et la recharge (voir figure ci-dessus) ; 17
Vers une mobilité plus durable à Verbier D'autres types de véhicules pourraient être envisagés pour une utilisation en libre service. Ainsi, il serait intéressant d'identifier la possibilité de proposer des voitures électriques sur le modèle Auto lib', du nom du projet parisien en cours. A l'intérieur Exploiter les potentiels offerts par les nouvelles technologies de la station de la communication Aujourd'hui l'utilisation de smartphones ouvre Figure n° 11 : un champ des possibles très intéressant en Exemple d'application du Personnal Travel Assistant développé par Cisco et la ville de Busan en Corée matière d'optimisation des déplacements et de mobilité intelligente. Les fonctionnalités de localisation (grâce au GPS), de calculs d'itinéraires ou encore de mise en réseau des utilisateurs dessinent ainsi des potentiels que Verbier devrait exploiter. Ces technologies peuvent aussi mieux profiler la station parmi la cible des jeunes actifs, des utilisateurs fréquents de ce genre d'outils. Les applications suivantes pourraient être développées : − Des calculateurs d'itinéraires : marche, vélo, transports publics, voiture, sports d'hiver − Des fonctionnalités d'offres et demandes de covoiturage (par exemple pour un trajet de Verbier vers le Châble à 17h30) ; Figure n° 12 : − Des fonctionnalités de consultation de Exemple de capteurs pour parking et de l'interface de l'offre de places de stationnement l'application ParkSense développée par SmartGrains. SourceSmartGrains.com disponible dans la station. Grâce des capteurs situés sous la voirie communiquant l'état d'occupation d'une place, l'usager peut être informé en temps réel de l'offre (voir figure ci- contre) ; − La réservation d'un véhicule libre- service (par exemple un vélo électrique) ; − Un calculateur d'empreinte écologique des déplacements ; − D'autres fonctionnalités : agenda de la station, plan, titres de transport, etc. 18
Vers une mobilité plus durable à Verbier 3.2.3. A moyen terme Accès à la station Elargir l'offre ferroviaire sans changement En comparaison avec d'autres stations alpines, Verbier Figure n° 13 : jouit d'une relativement bonne accessibilité ferroviaire Voiture panoramique utilisée sur la ligne de son bassin de visiteurs. L'écartement des voies et Montreux-Gstaad-Zweisimmen la configuration de la ligne depuis Martigny permet, en effet, de proposer une offre directe depuis le bassin lémanique et l'aéroport de Genève sans rupture de charge. Etant donné les pics de fréquentation, la provenance des visiteurs et l'amélioration planifiée de l'interface du Châble, les acteurs du transport et du tourisme doivent réfléchir à une offre : − qui dépasse le simple évènement, comme c'est le cas aujourd'hui avec le train des neiges ; − qui cible un public plus large, notamment haut de gamme, par exemple avec certaines voitures panoramiques et un panel de services à leur disposition : restauration, détente, connexion internet à bord, etc.; − dont la promotion et la vente doit se faire en amont de la chaîne du déplacement : A l'intérieur de la Créer une offre de transport public pour les verticalités station Dans l'objectif de proposer une réelle alternative à la Figure n° 14 : Ascenseurs inclinés à Montmartre (Paris). voiture individuelle pour les déplacements à l'intérieur Source POMA de la station, le concept de transports publics doit être repensé. La station doit se doter d'un axe vertical fort permettant de s'affranchir rapidement de la pente qui constitue aujourd'hui une des difficultés pour la mise en place d'un service de transport public efficace, notamment en termes de capacité et de temps de parcours. Dans le cas de Verbier, certaines réflexions ont déjà été menées à ce sujet, notamment en fonction de la réorganisation des remontées mécaniques. On évoque ainsi un funiculaire pour relier le centre de la station ou le parking de Perrin à la station du Rouge. Nos conclusions soulignent la pertinence de cette idée. En outre, à long terme, cet axe devrait être configuré pour pouvoir éventuellement être prolongé (voir mesure à long termes ci-dessous). En parallèle à cet axe fort, il s'agirait également de réfléchir à certaines solutions pour 19
Vers une mobilité plus durable à Verbier desservir d'autres verticalités potentiellement fréquentées, par exemple à l'aide d'ascenseurs inclinés, des solutions très intéressantes par leur flexibilité et le coût réduit qu'elles impliquent. A l'intérieur de la Compléter l'offre par une desserte flexible des horizontalités station En complément des axes verticaux, il s'agirait de Figure n° 15 : Le concept Eolo par Krassi Dimitrov proposer une offre de transports publics performante sur les horizontalités de la station, c'est-à-dire les itinéraires longeant les courbes de niveau et, par conséquent, ne présentant que peu obstacles relatifs à la pente. L'idée serait de remplacer la desserte actuelle réalisée par des bus relativement imposants par une offre plus flexible grâce à des véhicules plus réduits mais pouvant assurer une desserte en flux quasi-continu lors des pics d'affluence, évitant ainsi l'empressement des usagers à monter dans des véhicule assurant une desserte saccadée. Des véhicules très innovants à plancher bas avec des Figure n° 16 : motorisations électriques performantes pourraient Le concept de transports semi-collectifs assurer ce service. Parmi les idées intéressantes, on Cristal, développé par Lohr industrie et note le concept Eolo, un bus urbain électrique imaginé l'EPFL. par le designer Krassi Dimitrov (voir figure ci-dessus) qui est même pensé pour être doté de purificateurs d'air qui filtrent l'air extérieur pour le rendre plus propre et plus respirable. Des véhicules de type semi- collectifs, développé notamment à l'EPFL, pourraient aussi répondre à une demande certaine dans la station (figure ci-contre). Autre solution qui mériterait sans doute d'être Figure n° 17 : approfondie, celle des trottoirs roulants. Ils Solution de WonderCarpet à Sungwoo constitueraient une offre attractive sur certains axes (Corée du Sud) conçue par le fabricant précis, tel que celui reliant le centre de Verbier à la autrichien SunKid station de Médran. Des solutions intéressantes sont développés aujourd'hui, par exemple des trottoirs roulants couverts (évitant ainsi les désagréments liés à la météo) avec des entrées et sorties régulièrement réparties le long du parcours. Ces installations ont, par ailleurs, l'avantage d'être relativement peu coûteuses, de pouvoir transporter un flux important d'usagers et de nécessiter que peu d'espace en largeur pour leur fonctionnement (voir figure ci-contre). 20
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