Vue d'ensemble du projet de certification SCHR

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Vue d'ensemble du projet de certification SCHR
Vue d’ensemble du projet de certification SCHR
                                                                 AVRIL 2013

Contexte
Le Comité directeur pour l’action humanitaire (SCHR)1 a lancé récemment un projet de deux ans visant à
établir si la certification des organisations humanitaires pourrait contribuer à une plus grande qualité des
programmes et de la redevabilité à l’égard des populations touchées par une crise et d’autres parties
prenantes. En tant qu’alliance réunissant quelques-uns des principaux acteurs humanitaires internationaux,
le SCHR espère contribuer activement à l’amélioration de la manière dont le secteur travaille collectivement
à venir en aide aux personnes touchées par une crise. Le projet de certification vise à tirer les enseignements
des réussites et des échecs des efforts menés en matière de qualité et de redevabilité, et à distinguer
comment la certification pourrait aider les organisations humanitaires à montrer qu’elles sont des
partenaires crédibles, fiables et dignes de confiance, soucieuses de répondre efficacement aux besoins
humanitaires actuels et futurs.

But du projet et résultats attendus
Le but du projet est de consulter les parties prenantes et de mener des recherches en vue de distinguer la
forme que pourrait prendre un système de certification durable pour le secteur humanitaire, et de
développer, expérimenter et tester différentes options de certification pour les membres du SCHR et
d’autres organisations humanitaires. Pour ce projet, nous comprenons la certification comme une approche
systématique consistant à charger une instance extérieure d’évaluer, de vérifier et d’apprécier sur la base de
critères de référence la mesure dans laquelle une organisation applique les principes humanitaires, les
critères et les normes de qualité dans son action humanitaire.

Les résultats attendus du projet sont notamment:
 un consensus sur les avantages potentiels de la certification des organisations humanitaires pour les
    principaux groupes de parties prenantes;
 un accord sur les exigences, normes et indicateurs essentiels pour apprécier sur la base de critères de
    référence et pour certifier les organisations engagées dans des actions humanitaires, quelles que soient
    leur taille ou leurs capacités;
 une compréhension commune de ce qui est nécessaire pour élaborer un modèle de certification réussi,
    durable et largement soutenu, qui ajoute de la valeur aux organisations humanitaires et autres parties
    prenantes et réponde aux besoins du secteur au fur et à mesure qu’ils évoluent.

Raison d’être: pourquoi la certification?
Les besoins croissants, la limitation des ressources, les contextes d’intervention compliqués, et les appels
plus insistants à faire la preuve de la valeur et de l’impact de leur action ne sont que quelques-uns des
nombreux défis auxquels sont confrontées les organisations humanitaires aujourd’hui. Au cours des vingt
dernières années, les organisations humanitaires ont fait de grands progrès dans le développement de
normes de qualité et de cadres de redevabilité (dont beaucoup ont été lancés et soutenus par le SCHR).
Toutefois, ces initiatives n’ont réussi que dans une mesure limitée à susciter dans tout le système des
améliorations de la qualité, de l’efficacité et de la redevabilité de l’aide. Le nombre et la complexité
croissants des directives, procédures et normes font que les organisations humanitaires ont du mal à
appliquer systématiquement les bonnes pratiques dans leur travail.

Pendant ce temps, l’apparition de multiples nouveaux acteurs, dont beaucoup n’ont guère ou pas du tout de
connaissance des principes humanitaires ni d’expérience des crises humanitaires, complique encore les
efforts visant à apporter une aide plus cohérente et fiable. Dans certains cas, comme le tsunami dans l’océan

1
  Le SCHR (Comité directeur pour l’action humanitaire) est une alliance réunissant neuf des principales organisations
humanitaires mondiales, à savoir: l’Alliance ACT, Care International, Caritas Internationalis, le Comité international de la
Croix-Rouge (CICR), la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FISCR), la Fédération
luthérienne mondiale (FLM), Oxfam International, Save the Children et World Vision International.
Vue d’ensemble du projet de certification SCHR
                                                          AVRIL 2013

Indien ou le tremblement de terre en Haïti, l’afflux d’acteurs nouveaux et inexpérimentés estompe, dans
l’esprit des populations touchées, des gouvernements, des donateurs, des bailleurs de fonds et des médias,
la distinction entre les acteurs humanitaires qui suivent les principes «traditionnels» et les autres
intervenants. En outre, l’implication de fournisseurs militaires et privés contribue dans certains cas à
l’érosion de l’«espace humanitaire».

Dans de nombreux pays vulnérables aux crises, les gouvernements étudient les moyens de mieux gérer et
coordonner l’afflux de l’aide internationale en temps de crise, y compris en fixant aux acteurs non nationaux
des conditions qui peuvent soit faciliter, soit entraver l’accès et les actions efficaces. Les gouvernements
donateurs et les bailleurs de fonds des actions humanitaires font aussi pression sur leurs partenaires afin
qu’ils respectent les conditions préalables au financement et au soutien. Satisfaire aux procédures
différentes et souvent compliquées régissant l’approbation du financement, les rapports sur les projets et
autres démarches administratives prend énormément de temps et de ressources à beaucoup d’organisations
humanitaires. Ces exigences constituent souvent des obstacles pour les petites organisations en quête de
soutien et de financement.

Dans ce contexte complexe, le SCHR estime qu’un système de certification indépendant, conçu pour le
secteur humanitaire, permettrait de veiller à ce que les efforts d’aide répondent aux exigences minimums en
matière de qualité, d’efficacité et de redevabilité. Par suite, cela pourrait aider à simplifier et consolider les
demandes souvent concurrentes de différentes parties prenantes en fournissant un cadre cohérent pour
guider la prise des décisions et évaluer la qualité et l’efficacité des efforts d’assistance.

Critères directeurs: accent sur les principes, les défis actuels et les scénarios futurs
Les principales questions que ce projet vise à explorer sont de savoir si la certification des organisations
humanitaires pourrait permettre de répondre à certains de ces défis, et de distinguer les conditions qui
seraient nécessaires pour établir un modèle durable, largement accepté. Sur la base des premières
consultations engagées avec le SCHR et d’autres parties prenantes, nous avons défini un certain nombre de
critères directeurs pour faire en sorte que le projet apporte une contribution au secteur. À partir de là, le
projet devrait travailler à garantir que tout modèle de certification proposé:
 vise à améliorer la qualité, l’efficacité et la redevabilité de l’aide aux populations touchées par une crise;
 soit fondé sur les principes humanitaires et les besoins et préoccupations spécifiques du secteur
     humanitaire;
 ajoute de la valeur au travail des organisations humanitaires, et non pas seulement des membres du
     SCHF, en particulier sur le terrain;
 soit basé sur un processus ouvert et transparent, reposant sur un large engagement de tous les acteurs;
 prenne pour base, consolide et, là où c’est possible, simplifie les initiatives existantes en matière de
     qualité et de redevabilité;
 fournisse un ensemble simple mais solide de critères de qualité et de redevabilité permettant de
     mesurer la performance des organisations;
 soit simple à mettre en œuvre et à suivre, mais en même temps assez flexible et solide pour être utilisé
     par les organisations humanitaires de toutes tailles et disciplines;
 soit durable, économique et capable de répondre aux besoins en cours et de préparer la réponse aux
     besoins futurs.

Principales activités: combler les lacunes de connaissance et édifier un consensus
Dans les deux ans qui viennent, nous consulterons les principales parties prenantes dans le but d’appuyer
notre travail sur les expériences existantes en matière de critères et de certification. Nous essaierons
d’identifier les principaux avantages, risques et chances qu’offre la certification, et de commencer à réunir
un certain consensus sur la forme que pourrait prendre un modèle de certification réussi. L’accent initial est
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placé sur les acteurs humanitaires, mais, à un stade ultérieur, nous considérerons aussi les implications
potentielles pour les activités de développement ou pour d’autres acteurs. L’intention est d’élaborer un
cadre simple, généralement accepté, un système qui prenne en compte les besoins et les préoccupations de
toutes les parties prenantes et non pas seulement des membres du SCHR ou des ONG internationales, et qui
soit assez souple pour s’adapter aux circonstances et évoluer.

Activités de recherche
Dans le cadre de l’ordre du jour du projet de recherche, nous commanderons plusieurs études et documents
de discussion visant à synthétiser les approches actuelles ainsi qu’à réunir des informations et fournir des
données sur la manière dont la certification pourrait exercer des effets sur différents groupes. Au départ, la
recherche examinera les points suivants:

   Communautés touchées: La certification peut-elle conduire à des améliorations attestées de la qualité,
    de l’efficacité et de la redevabilité de l’aide aux populations touchées et vulnérables? Y a-t-il un moyen
    de faire en sorte que les opinions exprimées et les expériences vécues par les communautés touchées en
    rapport avec la qualité de l’aide soient systématiquement prises en compte dans les critères ou points
    de référence utilisés pour la certification?
   Partenariats: La certification peut-elle favoriser une meilleure intégration des normes de qualité et des
    principes humanitaires dans le travail des organisations certifiées et de leurs partenaires?
   Gouvernements de pays destinataires et autorités locales: La certification peut-elle aider les
    gouvernements de pays destinataires à déterminer quelles sont les organisations les mieux qualifiées
    pour soutenir les efforts de secours? Cela pourrait-il améliorer l’accès aux populations touchées?
   Bailleurs de fonds et donateurs: La certification peut-elle fournir un cadre commun harmonisé
    permettant aux donateurs d’évaluer, de sélectionner, de financer et de suivre les organisations? Cela
    contribuerait-il à réduire les tâches administratives et de présentation de rapports que doivent assumer
    les organisations humanitaires, ou à fournir un meilleur accès aux ressources pour les organisations
    certifiées?
   Normes, critères de référence et indicateurs: Quels sont les principaux critères et indicateurs qui
    pourraient être utilisés pour apprécier sur la base de critères de référence, évaluer et certifier les
    organisations humanitaires?
   Système couvrant tout le secteur: Comment un système de certification pourrait-il être durablement
    financé, mis en œuvre et géré? Comment les coûts d’un tel système pourraient-ils être répartis entre
    différentes parties prenantes? Quelle est la «masse critique» d’approbation et de participation
    nécessaire pour assurer une large diffusion et utilisation de tout mécanisme de certification nouveau ou
    existant?

Consultation des parties prenantes
Collecter les opinions et expériences d’un grand nombre de parties prenantes – organisations membres du
SCHR, organisations humanitaires, gouvernements de pays destinataires et donateurs, chercheurs et experts
extérieurs au secteur – est une composante clé du projet. Nous prévoyons de faire cela par des
présentations, des ateliers, des forums, des manifestations régionales, des interviews d’informatrices ou
informateurs importants, des enquêtes et des discussions en ligne. Le processus de consultation visera à
mettre en lumière des moyens d’identifier les risques, chances et avantages de la certification pour
différents groupes de parties prenantes, et à distinguer les critères centraux qui pourraient constituer un
modèle de certification potentiel. Les questions suivantes devront notamment être examinées:

   Quels sont les critères, normes et mécanismes existants dont on dispose pour assurer la qualité et la
    redevabilité, comment sont-ils utilisés, et de quelle manière apportent-ils une valeur ajoutée?
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   Quels sont les principaux avantages qu’un mécanisme de certification solide pourrait offrir aux
    différentes parties prenantes engagées dans les interventions humanitaires? Quels sont les principaux
    risques?
   Quels sont les principaux enseignements tirés d’initiatives précédentes ou en cours pour promouvoir
    une meilleure qualité et une plus grande redevabilité dans les interventions humanitaires?
   Pourquoi les normes en vigueur et les initiatives de certification actuelles n’ont-elles pas réussi à susciter
    une large adoption par les acteurs humanitaires?
   Quelle forme pourrait prendre un modèle de certification réussi? Devrait-il y avoir différents niveaux de
    certification selon le type d’organisation ou le domaine de travail?
   Comment pourrions-nous susciter une large approbation et un engagement réel en faveur d’un tel
    système, et garantir qu’il pourra s’adapter aux besoins futurs du secteur?

Comment participer?
Il y a de nombreux moyens différents de s’impliquer dans le projet, de la communication de l’expérience de
votre organisation en matière de certification à la participation à des débats et discussions organisés dans le
cadre du projet, au partage d’informations et à la collecte des apports de vos réseaux, ou à la transmission
de vos contributions dans le cadre d’enquêtes, de discussions en ligne ou d’interviews d’informatrices ou
informateurs importants – nous attendons vos suggestions!

Pour de plus amples informations, veuillez contacter:
   Philip Tamminga, coordinateur du projet de certification:  ou
   Bethan Montague-Brown, chargée de recherche: ,
Ou rendez-vous sur le nouveau site web du SCHR: www.schr.info
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Calendrier du projet
Octobre 2012 – décembre 2012
Établir le Groupe directeur du projet et le Groupe consultatif technique pour assurer la représentation
des différents groupes de parties prenantes.
Définir l’ordre du jour de recherche du projet pour examiner les lacunes qui existent dans
l’apprentissage en cours et définir les principaux critères de certification.
Janvier 2013 – mars 2013
Entamer des consultations avec les parties prenantes afin de sensibiliser les esprits et de susciter un
feed-back sur les objectifs et l’approche du projet, impliquant la participation aux manifestations des
groupes d’agences bénévoles VOICE et ICVA, du Réseau d’apprentissage actif ALNAP et de la
Conférence des dirigeants mondiaux.
S’engager en faveur du projet JSI (Initiative pour des normes communes) par la participation au Groupe
consultatif JSI afin d’assurer la coordination et le partage d’informations entre les projets.
Lancer la recherche initiale et l’analyse des parties prenantes afin de garantir que les expériences, les
besoins et les préoccupations des différents groupes de parties prenantes en matière de certification
soient inclus dans le projet.
Avril 2013 - juin 2013
Élaborer une série de critères centraux pour évaluer la capacité organisationnelle, la performance et la
redevabilité à partir des normes existantes et des résultats de l’Initiative JSI.
Recherches préliminaires et consultations des parties prenantes sur différentes options concernant les
mécanismes et modèles potentiels d’un système propre à vérifier la conformité aux critères centraux.
Passer en revue et préciser les critères et modèles proposés dans le cadre d’un large processus de
consultation, incluant la présentation pour discussion au Forum de Genève sur la normalisation.
Juillet 2013 - septembre 2013
Passer en revue les critères révisés en procédant à un premier test expérimental des organisations
membres du SCHF dans une crise en cours.
Continuer les recherches et les consultations de parties prenantes sur les critères et modèles proposés.
Élaborer un plan pour expérimenter et tester différents options et modèles.
Phase II: Développer et expérimenter des modèles potentiels
Octobre 2013 – décembre 2013
Continuer les recherches et les consultations de parties prenantes sur les critères et modèles proposés.
Mener des expériences pilotes pour tester la qualité des critères et modèles proposés.
Janvier 2014 – mars 2014
Mener des expériences pilotes pour tester la qualité des critères et modèles proposés.
Communiquer et diffuser les conclusions des expériences pilotes aux parties prenantes.
Avril 2014 – juin 2014
Passer en revue les modèles et préciser les approches fondées sur les résultats des expériences pilotes
et le feed-back des parties prenantes.
Évaluer la validité, la faisabilité et la valeur ajoutée de différentes options et dégager une série de
propositions de recommandations sur la manière de continuer.
Juillet 2014 – septembre 2014
Communiquer et diffuser les conclusions générales et les propositions de recommandations aux parties
prenantes.
Élaborer un projet de plan d’exécution basé sur le feed-back des parties prenantes.
Procéder à un examen final pour évaluer les résultats du projet et définir les prochaines étapes.
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