1er semestre 2019 - n 49 - archives.essonne.fr - Conseil départemental de l'Essonne
←
→
Transcription du contenu de la page
Si votre navigateur ne rend pas la page correctement, lisez s'il vous plaît le contenu de la page ci-dessous
édito La Bibliothèque des Archives actualités du nouveau Ce numéro du Papyvore revient du nouveau départementales présente… sur le sauvetage du fonds du photographe Georges Fournier 3 par un particulier, Didier Chenot, La bibliothèque des Archives Une sélection de quatre ouvrages traitant de l’aviation qui a évité la benne à plus de présente… 17 000 clichés. C’est tout un pan de l’histoire des habitants de 4 À l’occasion du centenaire de Paris-Orly, Frédéric Beniada, spécialisé dans l’aéronautique, nous Corbeil-Essonnes qui venaient Le désert de Suez ; entraîne dans l’épopée passionnante de cet demander un portrait de 1927 à cinq mois dans l’isthme aéroport, de sa naissance officielle en 1918 à 1976 qui a pu être ainsi préservé. nos jours. La numérisation de ce fonds 6 À travers de courts textes et une riche iconogra- qui a commencé fin 2018 sera Georges Fournier, phie, il retrace toutes les étapes importantes de poursuivie ces prochaines années par les Archives départementales photographe à Corbeil-Essonnes son aménagement. de l’Essonne. Deuxième aéroport de France, toujours à la outils et méthodes pointe du progrès et de l’innovation, c’est une Parmi les autres découvertes vitrine et une ville dans la ville qui s’étend sur de ce semestriel, vous pourrez plusieurs communes essonniennes (Paray entendre la voix contestatrice Vieille-Poste, Wissous, Athis-Mons et Chilly- d’une jeune femme du XVIIe siècle Mazarin), ne cesse de s’adapter et de se moder- 8 grâce à une minute notariale dont niser au gré des évolutions technologiques et numériques. De nouveaux chantiers en cours l’intitulé « acte et déclaration de protestation » sort de l’ordinaire, Les dossiers à rebours et à venir transformeront encore cet aéroport connecté en en faisant un pôle économique ainsi que les récentes restaurations ou portraits de jeunes majeur. 2 effectuées sur le patrimoine en Justice 3 mobilier communal. Frédéric BENIADA. Paris-Orly 100 ans. Éditions de la Martinière, 2018. (190 p.), 22 x 29 cm. 11 ISBN : 978-2-7324-8477-8 Bonne lecture à tous. Paléographie Créé en 1909 sur la commune de Viry-Châtillon, Port-Aviation est le 1er aérodrome organisé du monde. Dans cet ouvrage, publié à l’occasion de ses 100 ans, les auteurs nous invitent à en découvrir les plus beaux moments à travers l’histoire de nombreux pionniers passionnés d’aviation. patrimoine local Francis BEDEI / Jean MOLVEAU. La Belle Époque des pionniers de Port-Aviation. Les éditions Amatteis, 2009. (296 p.), 29 cm ISBN : 978-2-86849-271-5 - Cote : INQUARTO/3475 16 Cet ouvrage retrace les grandes périodes de l’aérodrome de Mondésir, situé Sainte-Geneviève-des-Bois sur la commune de Guillerval. Rédigé à partir des souvenirs et des notes de Jean Goudenège, ancien mécanicien de la Patrouille d’Étampes, il évoque et Vert-le-Grand ou des retours les grands noms de l’aviation qui s’y retrouvèrent dès 1909 pour accomplir en toute beauté ! leurs exploits. PATRIMOINE & TRADITION DU PAYS DE BEAUCE. Les pilotes et les avions au temps de Mondésir : de Louis Blériot à Jacqueline Auriol. Aurélie Gros François Durovray Vice-présidente Président Patrimoine et Traditions du Pays de Beauce, 2009. (210 p.), déléguée du Département 23 cm - Cote : INOCTAVO/4700 à la culture, de l’Essonne ISSN 1620-4662 au tourisme et à Directeur de la publication : François Durovray Directeur de la rédaction : Pierre Quernez Dans les années 1930, un projet d’aéroport transatlantique est élaboré ERRATUM l’action extérieure Coordination : Véronique Guasco avec l’aménagement d’une hydrobase à Courcouronnes. Les auteurs Dans le numéro précédent du Papyvore Rédaction : Sylvain Duchêne, Mathias Gardet, Véronique Guasco, de cet ouvrage, au terme de nombreuses recherches, reviennent sur les Laurence Mayeur, Natacha Verduzier différentes étapes de ce projet non abouti. (numéro 48), les crédits photographiques Photographies : Yves Morelle, Lisbeth Porcher des images relatives à l’œuvre de Suivi de publication : Mélanie Garcia Gabriel FAUCHARD / Jean-Claude ROBIN. Des hydravions transatlantiques Léonard Foujita en couverture, en pages Création graphique et mise en page : Véronique Douliez-Sala à Courcouronnes ? Le Comité d’Histoire locale de Courcouronnes, 2014. (189 p.), 29 cm - ISBN : 978-2-9551211-0-8 - Cote : INQUARTO/3482 6, 8 et 9 étaient : « Fondation Foujita, Impression : Imprimerie départementale Email : archi91@cd-essonne.fr ADAGP Paris 2018 ». Téléphone : 01 69 27 14 14 Natacha Verduzier, Service des publics Fax : 01 60 82 32 12
Le désert de Suez ; du nouveau du nouveau Bernard Prost, dans son catalogue des œuvres de Berchère publié en 1885, recense près de cinq mois dans l’isthme, quatre cent peintures et souligne la difficulté d’un inventaire en raison du caractère répétitif de certains sujets : campement - caravanes - rue du Caire - bord du Nil. Sans oublier les Narcisse Berchère changements de titres avec les nouveaux propriétaires. Les recherches engagées par le Musée révèlent un nombre plus élevé. En 2019, pour célébrer le bicentenaire de la naissance (Étampes, 1819 - Asnières 1891) de Narcisse Berchère, le Musée proposera d’aborder à la lumière des découvertes biographiques récentes d’éclairer la vie de l’artiste, son attachement à sa ville natale, sa formation, ses voyages et l’amitié qui l’unissait Le Musée intercommunal à Gustave Moreau. L’étude du corpus de ses créations augmenté de nouvelles œuvres d’Étampes prépare la célé- permettra d’évoquer son rapport à l’Orient, “ bration du bicentenaire du son univers pictural et son regard de paysagiste … il me semble que tous peintre de l’Orient et pay- pour révéler le Berchère intime et méconnu. les documents, tous les sagiste du sud de l’Essonne. rapports publiés par les Sylvain Duchêne À cette occasion, vous pou- ingénieurs, les promoteurs Directeur des affaires culturelles de l’Étampois Directeur du musée intercommunal d’Étampes vez également découvrir à de l’œuvre, par cela qu’ils la bibliothèque des Archives sont intéressés, absolus et départementales, l’ouvrage technique dans leurs détails, doivent exciter la méfiance… intitulé « Le désert de Suez ; et que l’on sera tenté de cinq mois dans l’isthme » s’adresser plutôt au curieux, (inseize/1632) au voyageur sans parti pris 4 comme à un témoin d’une 5 ” Église Saint Martin, 1879. véracité plus grande. Planche de l’album sur Étampes Parmi les collections conservées au Musée (21 novembre 1861) donné en 1889 par Narcisse Berchère intercommunal d’Étampes, l’art du 19e siècle au musée intercommunal d’Étampes. tient une part importante. Un ensemble conséquent est constitué par le fonds Narcisse Berchère (1819-1891), grâce au don fait par l’artiste en 1889 d’un album Étampes et ses 1860 à mars 1861, à la suite à sa désignation canal de Suez d’une mission de dessinateur environs composé de cent vingt-cinq planches comme peintre dessinateur de la Compagnie pendant les travaux de percement de l’isthme : dans différentes techniques de dessins ainsi que du canal de Suez : « tout en remplissant la l’album qu’il en rapporte, offert à l’impératrice de près d’une trentaine de peintures et dessins mission dont je suis chargé, en interprétant, Eugénie lors de l’inauguration du canal en orientalistes entrés au musée au cours de ses cent dans un ensemble de dessins, les travaux qui 1869, a probablement disparu dans l’incendie quarante-quatre années d’histoire. De belles s’exécutent, j’ai le désir aussi de vous faire des Tuileries en 1871. acquisitions sont venues l’enrichir ces dernières connaître cette grande entreprise que l’on années, notamment des scènes orientalistes, nomme le canal de Suez ; et je ne l’oublierai Cependant, parallèlement à la peinture Tell-el-Kébir, planche orientaliste de Narcisse Berchère, s.d. “ des dessins et des documents d’archives… Il pas » (21 novembre 1861). orientaliste qui fait son succès au Salon, Acquisition récente du musée intercommunal d’Étampes peut être considéré aujourd’hui comme le fonds Berchère continue à peindre d’autres sujets : Tell-el-Kébir où je viens de faire le plus important consacré à Narcisse Berchère Fils du meunier du moulin de l’Île-Maubelle, des fleurs, des natures mortes et surtout des dans les collections publiques françaises, grâce Narcisse Berchère passe toute son enfance à paysages de diverses régions de France et halte pour quelques jours, est un au soutien de l’association Patrimoine et Musée Etampes et y séjourne fréquemment tout au d’Europe. En 1889, il offre au musée de sa ville grand village situé au milieu de du Pays d’Étampes, du Conseil départemental long de sa vie. On connaît mal l’origine de sa natale, dont il est l’un des administrateurs, l’Ouadie-Toumilat ou l’Ouady, … de l’Essonne, de la Région d’Île-de-France et de vocation d’artiste mais on sait qu’il entre à un album de dessins intitulé Étampes et ses et le plus important de cette belle la Direction Régionale des Affaires Culturelles l’École des Beaux-Arts où il échoue en 1841 au environs. propriété de vinq-cinq kilomètres d’Île-de-France. concours de paysage historique. Dès lors il se consacre au paysage naturaliste dans l’esprit de Berchère fut très lié avec d’autres artistes, de long sur trois ou quatre de large Les Archives départementales de l’Essonne ont l’école de Barbizon et cherche son inspiration notamment Eugène Fromentin dont il possédait que la Compagnie [de Suez] vient acquis il y a peu, l’ouvrage Le désert de Suez ; sur les bords de la Méditerranée. À partir de des œuvres et Gustave Moreau, d’après les d’acquérir, afin d’être maîtresse de cinq mois dans l’isthme, publié par Narcisse son premier voyage en Egypte et au Levant, en dessins duquel il réalisa plusieurs gravures et tout le parcours de son canal d’eau Berchère en 1863. Rédigé sous forme de lettres 1849-1850, il est considéré comme un peintre avec lequel il dessina dans le parc du Château douce, commençant à Zagzig pour ” à son ami Eugène Fromentin, il raconte les orientaliste. Il retourne trois fois en Egypte et de Méréville en 1887. souvenirs de son voyage en Égypte de novembre est notamment chargé par la Compagnie du aboutir à Suez. (22 janvier 1862)
Georges Fournier, du nouveau du nouveau photographe à Corbeil-Essonnes, de 1927 à 1976 En 2010, Monsieur Didier Chénot a donné aux Archives départementales de l’Essonne le fonds d’un photographe de quartier qui a exercé de 1927 à 1976 dans son atelier à Corbeil-Essonnes et qu’il avait sauvé de la destruction en 1989. La numérisation de ce fonds a débuté en 2018, après le nettoyage et un reconditionnement préalables de l’ensemble des plaques de verre par l’équipe des Archives. L’atelier de Georges Fournier, situé au 27, route boîte de plaques 6x9, sachant mon intérêt en portraits d’identité exécutés en studio en de Pressoir-Prompt (actuellement, Boulevard pour les plaques dont je conservais déjà plu- éclairage naturel, ce qui était encore fréquent John Kennedy), a disparu lors de l’agrandisse- sieurs milliers d’origine familiale. (…) Le stoc- à l’époque. Les clichés sont pris à la chambre Cycliste. Le cycliste est tenu en équilibre ment du garage Peugeot. Le fonds, constitué de kage, la conservation et l’exploitation de ces photographique avec différents formats allant sur une béquille discrète dissimulée par plus de 17 000 négatifs noir et blanc, souples plaques demandant place, moyens techniques, du 18 x 24 cm au 6,5 x 9 cm en majorité. Chacun une retouche à la gouache inactinique ou sur verre, représente l’activité d’un photo- temps et travail, j’ai contacté la Mission du des 18 000 portraits, et c’est remarquable, a graphe de quartier sur une longue période de Patrimoine Photographique vers 92 ou 93 pour été retouché côté émulsion au crayon gras ! Un 50 ans. Portraits, pour la plupart, essentielle- leur remettre l’ensemble. Il me fut répondu à travail minutieux qui montre son professionna- ment en studio, retraçant l’évolution de l’appa- l’époque que M. Fournier n’étant pas un pho- lisme et le respect qu’il portait à ses clients. rence physique et vestimentaire de la popula- tographe connu et que s’agissant d’un “pho- tion de Corbeil et de ses environs. tographe de quartier”, la conservation de ces L’ensemble des plaques a été nettoyé en enle- plaques n’avait pas d’intérêt. » vant toute salissure du côté support (verre) de 6 M. Didier Chénot, confia lors du don : et en dépoussiérant le côté émulsion (gélatine). 7 « Le local abandonné depuis très longtemps On se félicite de la ténacité de M. Chénot qui Enfin, l’ensemble a été reconditionné (confec- était ouvert à tous vents. Au début des années a fini par contacter les Archives de l’Essonne, tion de pochettes en pH neutre à la dimension 80, j’en ai eu connaissance par mon fils, élève lesquelles ont reconnu l’intérêt important de de la plaque). Coiffeur devant son échoppe au lycée d’Évry : un de ses amis du lycée habi- ce fonds qui enjambe près de cinq décennies et À droite, publicité sur le studio photographique Fournier tait à proximité, la maison avait pour eux la donne une image sans fard de toute la popula- La numérisation du fonds a démarré en 2018 et réputation d’être hantée. Avec d’autres lycéens tion essonnienne de cette époque. elle prendra sans doute plusieurs années. La Reine de beauté amateurs de jeux de rôles, ils y avaient péné- et ses dauphines tré et m’avaient décrit le capharnaüm du stu- Le photographe, Georges Fournier, était né Yves Morelle dio pillé, de ses décors encore accrochés aux à Paris 14e le 15 juin 1893. Célibataire, il vivait Service des publics murs, des milliers de plaques photographiques au Pressoir-Prompt entouré du reste de sa fa- jonchant le sol... Ils m’avaient “offert” une mille. Son travail consiste en grande majorité Les nouveaux terriens Exposition aux Archives départementales du 23 avril au 3 novembre 2019 Sylvain Gouraud vous propose d’aller à la rencontre des « nouveaux terriens », ces hommes et ces femmes qui ont choisi de se consacrer à l’agriculture aujourd’hui dans notre région. À la croisée des pratiques artistiques et des sciences humaines, ce photographe s’est immergé dans le monde agricole pour construire avec les acteurs concernés une représentation juste d’enjeux complexes. Fruit de sa démarche de recherche et d’enquêtes pendant sa résidence en Essonne de 2011 à 2016, son travail prend ici la forme d’une exposition où photographies et témoignages © Sylvain Gouraud révèlent le rapport que l’homme entretient avec la nature. Extérieur du studio Fournier
Les dossiers à rebours ou outils et méthodes outils et méthodes Confronté depuis une quinzaine d’année à ricochet, elle a atteint, voir contaminé, l’analyse risquent fort d’être encore vivants aujourd’hui un public d’enseignants ou de travailleurs de certains chercheurs en sciences sociales et que la loi sur les archives, dans un souci portraits de jeunes en Justice sociaux qui, pour la plupart, n’ont pas qui reproduisent parfois inconsciemment de respect du droit des personnes et de leur vocation à devenir historiens, j’ai été amené un diagnostic « psy » sur ces histoires de vie vie privée, conditionne la consultation de ces à expérimenter de nouvelles modalités de et s’empêchent d’appliquer d’autres grilles documents, à un usage strictement scientifique transmission de l’histoire sous formes de jeux. d’analyse de type sociologique, économique et confidentiel qui en garantit le total anonymat. Apprentissage de la confrontation Ayant été à l’origine du versement du fonds extraordinaire du centre d’observation pour mineurs de justice de Savigny-sur-Orge (environ sur ces populations qui, certes ont eu à un moment maille à partir avec la Justice, mais ne sont pas forcément pour autant en « souffrance Les portraits réalisés non seulement ne peuvent être illustrés d’une quelconque photo mais en plus doivent préserver le nom et le prénom, et de l’anonymisation des sources 20.000 dossiers individuels), une collaboration fructueuse s’est effectuée avec les Archives de psychique ou sociale ». la date accolée au lieu précis de naissance, l’adresse et tout autre élément permettant l’Essonne avec l’organisation d’ateliers collectif 3. Leur indiquer qu’il s’agit, à la manière d’un d’identifier facilement la personne concernée. d’histoire. L’exercice qui a rencontré le plus de détective, de reconstituer comme un puzzle le Qui dit anonymisation des données ne doit pas succès a été le suivant : fil le plus plausible des événements, en tenant cependant entraîner affadissement du portrait. compte de la personnalité des médiateurs qui La rédaction des portraits - qui ne doivent Règles du jeu racontent, chacun à leur façon, un épisode, une pas dépasser cinq-six pages - peut se faire en tranche de vie, une anecdote, et qu’il ne faut plusieurs séances collectives et in situ dans le Choisir parmi le corpus un certain nombre de donc pas hésiter à évoquer les contradictions lieu de conservation des dossiers, aucune copie dossiers individuels du centre d’observation qui en découlent (par exemple le jeune dans des archives originales ne pouvant circuler, en fonction du nombre des participants. son entretien d’arrivée dit qu’il a deux frères, complétée ensuite individuellement par chacun Sélectionner, selon les objectifs poursuivis par l’assistante sociale parle de trois…). des participants. l’atelier, ou bien des dossiers présentant le même type de profils : jeunes arrêtés et placés 4. Leur préciser que ce travail biographique ne Une fois les portraits réalisés, ils sont échangés dans les mêmes années, pour un motif similaire doit pas ressembler à une fiche signalétique de et lus collectivement, il s’agit alors d’interroger [par exemple petit vol ou bien vagabondage ou police mais à un portrait dans cette dimension ces histoires de vie et l’impression d’ensemble corrections paternelles], ayant plus ou moins du récit propre à la discipline historique (faire qui en résulte : Que provoque le fait d’inverser le même âge [13-16 ans ou bien 16-21 ans], de l’histoire c’est avant tout raconter une la lecture chronologique des faits proposée par le même statut au niveau de la « nationalité » histoire) et que, pour le rendre vivant, ils ces dossiers, ces itinéraires sont-ils la chronique [français de métropole, français musulmans doivent chercher à l’émailler de paroles du d’un désastre annoncé ou bien représentatifs d’Algérie, mineurs étrangers] ou bien au jeune rédigées directement par lui dans son de la vie de certaines générations, voire de contraire des profils tous différents. fameux cahier de rédactions ou bien dans la certains milieux sociaux ? Le délit apparaît-il correspondance confisquée ou encore dans comme inéluctable ou accidentel ? Quelles 8 Distribuer par groupe de deux un dossier en ses propos retranscrits dans les différents impressions provoquent le fait de redonner voix 9 leur demandant de reconstituer le parcours entretiens, enquêtes et interrogatoires. à ces jeunes souvent perçus comme des cas ? biographique le plus précis possible du mineur concerné : depuis sa naissance 5. Leur rappeler enfin que la source qu’ils Mathias Gardet jusqu’aux dernières indications trouvées sur utilisent est un dossier judiciaire d’individus qui Historien et Maître de conférences son placement postérieur à son séjour en ayant eu entre 13 et 18 ans dans les années 1950, à l’université Paris VIII observation. Poser comme ligne de travail cinq précautions préalables : 1. Tout d’abord éviter de tomber dans le piège de la mise en scène déterministe qui prédomine l’argumentation de ces dossiers, ces derniers mettant tous en avant le délit commis par le jeune pour chercher ensuite de façon rétroactive les antécédents familiaux, présupposant que tous ces éléments biographiques recueillis viendraient étayer ou expliquer cet acte délictuel. Il s’agit donc d’inverser la rétrospective proposée pour retracer l’itinéraire de vie dans l’ordre chronologique des événements, rappelant comme l’avait fait Philippe Artières, que si c’est bien « l’extraordinaire »1 du délit qui a permis de laisser trace sous forme de dossier, c’est aussi l’ordinaire de la vie qu’ils expriment qui intéresse l’historien. 2. Les avertir ensuite de prendre garde à la dimension psychologisante qui dans ces dossiers a détourné la lecture juridique de la délinquance juvénile pour la transformer en Panel de documents d’un dossier individuel clinique des troubles du comportement. Par 1 - Philippe Artières, dans P. Artières, A. Farge, P. Laborie, « Témoignage et récit historique », Sociétés & Représentations, numéro spécial sur « Histoire et archives de soi », n°13, Avril 2002, p. 203.
Paléographie outils et méthodes outils et méthodes Déclaration de protestation de Charlotte Thérèse Prudhomme (26 mars 1673) E/6904 - Niveau Le mot de l’archiviste Ce texte fait partie des minutes de Me Charles té contre l’ordre familial était rare. C’est donc • Elisabeth Prudhomme reçoit 12 940 livres dont Aubry, notaire de Corbeil, qui couvrent la pé- la voix d’une jeune femme décidée qui possède une partie est destinée à sa sœur Catherine. riode de 1639 à 1675 et qui sont classées en un certain niveau d’études - puisqu’elle signe - série E (cotes E/6891 à 6908). Le tableau du no- mais qui souffre (lg 44) que le texte permet • Marthe Prudhomme reçoit une donation de tariat essonnien rattache ce notaire aux études d’entendre. 20 000 livres de ses parents en 1674 et une diverses de Corbeil et non à une étude précise. donation de son frère sur la succession de ses Ce texte ne livre que peu d’indices sur Charlotte parents en 1680. Il s’agit d’une lettre de protestation d’une Thérèse Prudhomme mais il est possible de 10 jeune femme, Charlotte Thérèse Prudhomme, retrouver des éléments de contexte dans les Ces sommes montrent une certaine aisance fa- 11 sur le sort que lui réservent ses parents âgés : minutes des études parisiennes. Une recherche miliale et le souci des parents de « bien » marier le couvent. Alors que ses sœurs ont pu être sur le portail France Archives indique plusieurs leurs filles notamment Catherine et Marie. « richement mariées et à leur consentement » actes concernant ses parents et notamment son (lg 27- 28), son avenir est très différent puisqu’il père, Claude, qui témoignent d’une certaine Sur le dépouillement en ligne (non exhaustif) ne répond pas à sa volonté « aimez estre pour- ascension sociale après son départ de Ligny-en- des inventaires des actes du minutier central veue par mariage quand il plaira à Dieu le vou- Barrois où le père de celui-ci, Jean Prudhomme, des notaires parisiens, il n’y a aucune trace de PALÉO Extraits de portraits réalisés lors Bernard parle du centre de Savigny avec les initiales (« MC+R ») loir » (lg. 22 à 24). Ayant fait un premier séjour exerçait déjà comme chirurgien c’est-à-dire Charlotte Thérèse Prudhomme. des ateliers à Chamarande2 et pense souvent à sa liberté, d’une petite amie, un peu chez les Urselines de Meaux, elle en a été reti- barbier. Bernard il écrit dans son cahier que la seule plus âgée que lui (19 ans), rée par ses parents sous prétexte de lui « faire Cette minute de la fin du 17e siècle laisse donc chose qu’il souhaiterait : c’est de prénommée Marie-Claire. … voir le monde que depuis le dict temps luy ont En 1623, Claude Prudhomme tient étuves et entendre la voix personnelle de Charlotte Bernard représente ses deffendu de faire aucune visite ny mesme rece- bains à Paris ; en 1625, il est désigné comme Thérèse Prudhomme et livre un témoignage apprentissages à travers ses écrits, retrouver sa vie d’avant et sa D’après les rédactions du cahier voir aucune compagnie… ce qui cause qu’elle barbier et valet de chambre de la chambre de ces destinées de femmes qui sont entrées et ses dessins. Il porte beaucoup liberté « Cette liberté-là m’est de Robert, aucune mention souffre beaucoup aujourd’hui » (lg 37-40). du roi, en 1628, maître de bains et étuves de au couvent sur pression familiale, contre leur d’intérêt au dessin qu’il a appris chère, très chère maintenant ne figure sur les étapes de ses Paris, marié avec Madeleine Lucas. Il a eu un volonté, et dont Diderot livra au siècle sui- dans en ateliers, Bernard a un que je suis enfermé » « je pense différents apprentissages. Il parle Charlotte Thérèse Prudhomme, âgée de 21 ou fils, Claude (voir lg : 15-16 « son frère et deux vant un roman à la première personne, La aussi aux bêtises que j’ai faites » beaucoup de son quotidien, 22 ans, sollicite un notaire, celui de Corbeil, de ses sœurs »), devenu abbé commendataire Religieuse, paru d’abord en feuilleton dans la intérêt pour le judo, il s’intéresse hors de la sphère des études parisiennes aux- de Saint Rambert en Bugey (1678-1707) et Correspondance littéraire en 1780, puis à titre GRAPHIE aussi à l’apprentissage de la on voit qu’il connait la cause de de la monotonie de sa vie à quelles ses parents se sont adressés à diffé- vraisemblablement quatre filles : Catherine, posthume en 1796. pêche, il aime énormément la sa présence dans le centre. Savigny qu’il considère comme rentes reprises3, pour se prémunir contre le Elisabeth, Marthe, Marie et Charlotte Thérèse, lecture ce nous pouvons apercevoir Robert une prison, où il est malheureux, risque d’être déshéritée à leur décès puisqu’elle trois des sœurs sont citées dans le texte. Véronique Guasco dans ses dessins, « j’aime la En parcourant le dossier de « du temps passé entre ses murs refuse de suivre la volonté familiale. Le notaire Directrice adjointe des archives Robert, j’ai constaté qu’aucune perdu à jamais ». Il parle aussi a dû entendre la plaignante avant de trans- • Catherine Prudhomme épouse Jacques Pousset, et du patrimoine mobilier lecture en plein air », il dit qu’il crire sa parole « pour servir et valloir en temps sieur de Montauban, conseiller du Roi aux conseils aimerait ressembler à Victor de ces correspondances n’a été des corvées et du manque de et lieu ce que de raison » (lg 75 - 76). La figure et avocat en la cour du Parlement en 1659. Hugo, « je rêve sans cesse d’être confisquée, à l’exception de deux cigarettes. Il évoque les éducateurs du notaire était certes très présente à l’époque comme Victor Hugo qui marqua lettres presque identiques ainsi qui « font leur travail »… moderne lors des différentes étapes qui ryth- • Marie Prudhomme épouse Nicolas Le Louterel, II Remerciements à Pascal Herbert les hommes de son temps »… qu’un cœur en cuir cousu et brodé maient la vie quotidienne. Mais recourir à un du nom, écuyer et seigneur de Saint Aubin-sur-Rille pour sa relecture de la transcription notaire pour protester et pour affirmer sa volon- en 1668. 2 - Les Archives départementales de l’Essonne conservent une copie des exercices d’une partie des ateliers. 3 - Voir le dépouillement des inventaires du minutier central mis en ligne sur le portail France Archives « Claude Prudhomme »
outils et méthodes outils et méthodes Transcription Les abréviations sont indiquées par le soulignement. 1. Déclaration et acte de protestation 26 mars 1673 44. cause qu’elle souffre beaucoup au 2. Aujourd’huy vingt sixiesme de mars mil 45. jourd’huy disant par la dicte 3. six cens soixante treize après midy 46. Charlotte Téreze Prudhomme n’avoir 4. pardevant le notaire royal à Corbel 47. donné aucun subject de plainte 5. soubzsigné est comparue Charlotte Thérèze 48. à ses dicts père et mère de la 6. Prudhomme, fille aagée d’environ vingt un 49. vouloir forcer d’estre religieuse 7. à vingt deux ans ainsy qu’elle a dict 50. ny en avait aucune intention. C’est 8. estant de present en ceste ville de Corbel 51. pourquoy déclare ladicte Charlotte Téreze 9. laquelle a dict et déclaré en la présence 52. Prudhomme qu’elle ne se rendra 10. des tesmoins cy après nommez que deux 53. jamais religieuse à leurs poursuictes 14 11. ans y a Claude Prudhomme vallet 54. quoy qu’elles soient fort violentes 15 12. de chambre ordinaire du roy demeurant 55. et en cas qu’elle soict contraincte 13. à Paris, rue d’Orléans parroisse de 56. d’entrer dans aucun couvent pour ce 14. Sainct Eustache et Dame Magdelaine 57. subject et pour aultres causes 15. Lucas sa femme, ses père et mère, 58. que sesdicts père et mère pouroient 16. son frère et deux de ses sœurs à 59. luy sugérer à la satisfaction [lecture incertaine] de ses dicts 17. pouveioir (sic pour pouvoir) par mariage, l’ont incitée, 60. frère et sœurs et leurs aultres PALÉO 18. dès ledict temps de deux ans, et font 61. parans afin de la frustrer de 19. encores par aucuns de leurs parens 62. ce qu’elle peult prétendre aux 20. de se résouldre à se faire religieuse 63. sucessions futures de sesdictz père 21. contre sa volonté, n’en ayant eu 64. et mère qui sont aujourd’huy fortz 22. aucune volonté, ains d’estre4 65. aagez. Proteste ladicte Charlotte 23. pourveue par mariage quand il 66. Théreze Prudhomme de se 24. plaira à Dieu le vouloir comme 67. pourveoir par cy après contre 25. sont Elizabeth, Catherine et Marie 68. tout ce qui sera faict au 26. Prudhomme ses sœurs, lesquelles 69. préjudice de la déclaration cy-dessus 27. sont aujourd’huy richement mariez et 70. par elle faicte, et ce par les 28. a leur contentement ; Que pour faire 71. voies de droict, et par consel, 29. résoudre la dicte Charlotte Thérèze 72. dont et de tout ce que dessus GRAPHIE 30. Prudhomme a estre religieuse suivant 73. elle a requis et demandé acte 31. l’empressement que ses dicts père et 74. audict notaire, qui luy a octroïé 32. mère, frère, sœurs et parans, l’ont tirée 75. ces présentes pour luy servir et 33. deux ans y avoit un mois de juin 76. valloir en temps et lieu ce que 34. prochain du couvent des religieuses 77. de raison. Ce fut faict passé et 35. Urselines de la ville de Meaux disant 78. passé (sic) en l’estude dudict notaire es [= ès] 36. par eulx à elle comparante qu’ils 79. présences de Juillien Dolaine et Nicolas 37. luy vouloient faire voir le monde 80. Garnier, marchands boullengers demeurant 38. que depuis le dict temps luy ont deffendu 81. à Corbeil tesmoins. 39. de faire aucune visicte ny mesme 40. recevoir aucune compagnie de quelque [Signatures] 41. qualité que ce soit, que de celles 82. Charlotte Thares Prudhomme 42. qu’il la pouront sugerer d’aller 83. Dolaine Garnier 43. en religion contre son désir ce qui 84. Aubry, notaire 4 - Pour avant ou plutôt.
Sainte-Geneviève-des- patrimoine local patrimoine local classée M.H. depuis 1985 ; à l’étranger : une copie est exposée au Norton Museum of Art à West Palm Beach en Floride (États-Unis) et une Bois et Vert-le-Grand autre copie est conservée à la Galleria Del l’Aca- demia di San Luca à Rome (Italie). Autour de l’œuvre ou des retours en toute beauté ! La présence du tableau dans l’église de Vert-le- Grand est attestée dans l’inventaire du mobilier effectué par le Conseil de fabrique le 20 février 1883 : Ces deux communes du département de l’Essonne ont fait restaurer durant l’année écoulée « […] Un tableau de 2 mètres de largeur sur 3 m de hauteur représentant la Sainte Vierge des œuvres importantes pour l’histoire de l’art, mais aussi pour l’histoire de leur territoire : tenant en ses mains l’enfant Jésus ayant à ses deux statues pour la première, un tableau pour la seconde. Que l’œuvre soit protégée ou non côtés deux anges tenant en leur mains l’un un violon et l’autre une guitare […] ». Il informe au titre des monuments historiques, la restauration doit toujours répondre au respect de trois de sa localisation derrière l’ancien maître autel principes fondamentaux : la stabilité, la lisibilité et la réversibilité. C’est aussi une période - pour « […] Ce tableau est placé au chevet du sanc- la Conservation des antiquités et objets d’art - de recherche un peu plus approfondie autour de tuaire […] » ainsi que de son déplacement puisqu’« […] en 1905 il [est] placé au bas de la l’objet, en particulier lorsque l’identité de l’artiste demeure inconnue. grande nef du milieu […] ». Sainte Madeleine après restauration. La représentation Un nouveau maître autel avec emmarchement Bois polychrome. Hauteur 1,46 m, en pierre du Poitou, sera commandé par le Sainte-Geneviève- poids 61,5 kg. XVII e siècle, auteur inconnu. Le thème des anges musiciens dans un tableau Conseil de fabrique à des sculpteurs de Limoges, est unique à ce jour sur le département de en 1888. des-Bois l’Essonne. On connait plus volontiers ces repré- L’inventaire du 20 février 1883 précise aussi la Les statues de l’église Sainte-Geneviève, sentations en décor intérieur d’édifices, comme provenance du tableau, ce qui est très rare : classées au titre des monuments historiques par exemple celle de l’église Saint-Etienne de « […] au dire des anciens de la commune ce ta- le 12 juillet 1912. XVIIe siècle, la seigneurie de Sainte-Geneviève- Corbeil-Essonnes. L’œuvre d’Anton Van Dyck ré- bleau viendrait du château de Beaurepaire situé des-Bois appartient à Antoine Boyer (1613- ?), alisée pour l’Académie de Saint-Luc à Rome fut avant la Révolution sur la commune de Lisse et Le projet de restauration a vu le jour à l’initia- Sainte Geneviève conseiller au Parlement de Paris et marié à décrite par le biographe Bellori en 1672, comme aurait été donné à l’église de Vert-le-Grand par 16 tive des membres de l’Association « les Amis de après restauration. Françoise de Vignacourt (?-1641). Leur fille, « une belle composition, de la Vierge entre la famille de Montaran ». 17 Bois polychrome. l’Histoire de Sainte-Geneviève-des-Bois » qui, Louise Boyer de Sainte-Geneviève, l’apporte deux anges musiciens qui apportent un soutien Au XVIIIe siècle, Jean-Jacques-Maurille Michau Hauteur 1,43 m, en ouvrant un des placards de la sacristie de poids 66 kg. en dot en 1645 à son mariage avec Anne, duc à l’enfant qui se tient sur le globe du monde », de Montaran (1735-1816), maître des requêtes l’actuelle église Sainte-Geneviève ont redécou- XVII e siècle, de Noailles. La duchesse de Noailles sera inhu- une sorte de poème lyrique qui serait dédié à de l’hôtel et intendant du commerce, est « […] vert ces sculptures oubliées vraisemblablement auteur inconnu mée en 1697, dans l’ancienne église de Sainte- la force de la musique. Cette œuvre qui semble propriétaire de la terre de Lisse et de Brazeux après des travaux de réfection de l’édifice, par Geneviève-des-Bois, au milieu du chœur. C’est avoir été perdue, a plusieurs copies conservées […] » ainsi est-il présenté par son garde bois, terre parmi des balais et des seaux… leur fils, Louis Antoine de Noailles, évêque de tant en France qu’à l’étranger : à Amiens dans Louis Jarry, dans la délibération du Conseil muni- Cahors, qui fera la dédicace de l’église en 1679. l’église Saint-Leu, une copie de Frère Luc est cipal du 4 septembre 1790. Au XIXe siècle il est élu maire de Lisses en 1813. Son Statues avant restauration Vert-l e-Grand fils lui succède à son décès en 1816 : Edme-Hippolyte- Le tableau et son cadre de l’église Saint- Jacques Michau de Montaran Germain-de-Paris, non protégé au titre des (1780-1848), est écuyer de Ce que nous apprend Leurs vêtements ont été traités avec soin. monuments historiques. l’empereur Napoléon 1er et la restauration Le bois est un matériau souvent privilégié, par sera fait baron d’empire en les facilités de travail qu’il offre aux artistes du Ce projet de restauration émane directement 1811. En 1828, il est chargé Il s’agit de sculptures en bois de chêne, mo- cru en leur permettant l’utilisation d’une res- de la commune, qui était désireuse de préser- d’assister le Conseil munici- noxyles, c’est-à-dire qu’elles ont chacune été source locale. ver et mettre en valeur son patrimoine mobilier. pal sur décision ministérielle, réalisées dans une pièce de bois unique, et sont étant parmi les dix plus forts à dos plat. Autour des œuvres Ce que nous apprend contribuables de la com- la restauration mune. Il est présenté comme La représentation La provenance des sculptures de l’ancienne église (détruite en partie par la foudre, le 19 Le tableau est une copie d’une œuvre du peintre La sculpture religieuse du XVIIe siècle en août 1875) est attestée dans un inventaire du flamand Anton Van Dyck (1599-1641), avec une Essonne exprime souvent un art populaire, mobilier, effectué par le Conseil de fabrique, le libre interprétation en partie supérieure. La forme la rendant ainsi plus proche de ses fidèles. Il 1er juillet 1845 : « […] deux vases de fleurs à la cha- cintrée du tableau suppose une destination pour Vierge à l’enfant entre deux s’en dégage comme une force de conviction, pelle de la Sainte Vierge, quatre en bois, quatre un retable. Il a été peint par « deux mains diffé- anges musiciens, avant qui devient parfois plus symbolique qu’artis- au maître autel, quatre à Sainte Madeleine, et rentes », c’est-à-dire qu’il est le résultat de deux restauration. Huile sur toile, tique. Ici sainte Geneviève nous montre un quatre à Sainte Geneviève […] ». Les artistes tra- artistes du XVIIIe siècle, issu peut-être d’un même bois et plâtre doré sculpté corps de jeune fille à la fois robuste et élancé, vaillent majoritairement pour des particuliers, atelier. Des traces de restauration plus récente (cadre) ; hauteur (hors sainte Madeleine est délicate et moins figée. souvent riches donateurs des petites églises. Au sont visibles. cadre) 2,69 m. XVIII e siècle, auteur inconnu.
patrimoine local patrimoine local modernes […]. Les toiles qui viendront prendre priétaire à Paris, rue de Miromesnil. Le tableau de place à côté de celle que possède le musée sont Vert-le-Grand a pu donc être acquis par son père, signées par Van-Dyck, Carrache, Guido-Reni, Jean-Jacques-Maurille Michau de Montaran Zurbaran, Breughel, Vanloo, Boucher, Coypel, (1735-1816), soit pour l’église de Lisses, soit la Gudin, Ary Scheffer, etc. […] ». chapelle du château de Beaurepaire… Edme-Hippolyte-Jacques Michau de Montaran (1780-1848), propriétaire du château de Laurence-Anne Mayeur Beaurepaire hérité de son père, le fait démolir en Conservatrice déléguée 1825, pour en vendre les pierres. Il deviendra pro- des antiquités et objets d’art Détail avant et après restauration Copie d’après Anton Van Dyck conservée à la Galleria del l’Academia di San Luca à Rome. « […] baron de Montaran de Beaurepaire […] », puis « […] baron Demontarant propriétaire à Lisses […] ». Son neveu, Charles-Edme-Louis- Nicolas Michau de Montaran (1800-1840), est aussi présent : « […] Edme Demontarant offi- cier dans la Garde Royale propriétaire à Brazeux […] ». L’épouse d’Edme-Hippolyte-Jacques Michau de Montaran (1780-1848), née Marie Constance Albertine Moisson de Vaux (1796- 1869), est une femme de lettres, artiste peintre et musicienne, membre de l’Académie des 18 sciences, arts et belles-lettres de Caen. Veuve, 19 elle lègue en 1856 au musée de Caen sa collec- tion de tableaux, ainsi décrite dans le Bulletin des Beaux-arts de Caen : « […] quarante tableaux dus au pinceau des grands maîtres anciens et Sources bibliographiques et iconographiques Sainte-Geneviève-des Bois Lebeuf, T.IV, 1883 ; de l’Essonne : Ferme de Mémoires du comte Horace de Conservation des antiquités Monographie historique de Beaurepaire, 1904 [2FI100/10] ; Viel Castel, T.1, 1851 ; et objets d’art : rapports de Sainte-Geneviève-des-Bois, 1899 ; Lisses, actes de décès Bulletin de la Société des Beaux- restauration et sécurisation, Base de données de la [5Mi100/631, 4E/1816]; arts de Caen, vol.1, 5e cahier, Laurence Chicoineau et Nicolas Bibliothèque nationale de Liste de recensement de la 1858 ; Imbert, 2018 ; France, Gallica : Le Magasin commune de Vert-le-Grand, 1861 L’Académie de Saint-Luc à Rome Archives diocésaines : K 18-91 ; pittoresque, T. XXXIV, 1866 ; [6M/295] ; par Jean Arnaud, 1886 ; Archives départementales de Mémoires de Saint-Simon, Registres d’hypothèques de Dictionnaire de la Peinture l’Essonne : Mémoires d’Essonne, nouvelle édition, T. IV, 1884 ; Corbeil : 4Q1/5470, 4Q1/3720, par Michel Laclotte avec la exposition « Saints en Essonne », Base de données du Ministère 4Q1/3855, 4Q1/3767, 4Q1/5435, collaboration d’Arnaud Pierre, 1996 [8°/3741]; de la Culture, Palissy : 4Q1/950, 4Q1/943 ; 2003 ; « Sainte Geneviève-des-Bois : PM91000569, PM91000570. Usuels : Bulletin Héraldique et Généalogie, deux statues classées font leur Dictionnaire de la noblesse, T.7, n°123 ; retour à l’église » article de Vert-le-Grand 1980 [8°/4257] ; Base de données du Ministère Manon Varaldo, Le Parisien, 27 Conservation des antiquités Horizon, le journal d’un village de de la culture, Palissy : novembre 2018, édition Essonne et objets d’art : photographies caractère, Vert-le-Grand, n°50, IM80000818 ; PM80000204 ; (JAL/1) numériques de la dépose et de mars-mai 2018 ; Base de données des musées de Usuels : la repose du tableau de Vert-le- Base de données France, Joconde : 000PE020861 ; Inscriptions de la France du Ve Grand, 2017-2018 ; de la Bibliothèque nationale Base de données des Archives siècle au XVIIIe siècle : ancien Archives diocésaines : K 20-91, de France, Gallica : Nationales, Leonore : L1860034 ; diocèse de Paris, M.F. de boîtes 1 et 3 ; A30066, gravure « château de Autres sources électroniques : Guilhermy, T.IV, 1879 ; Archives communales : 1D1, 1D2 : Beaurepaire près Corbeil » ; Cour des comptes, Chambres Histoire de la ville et de tout registres de délibérations ; Nouvelle biographie générale par régionales et territoriales des le diocèse de Paris par l’abbé Archives départementales Firmin Didot frères, 1861 ; comptes : www.ccomptes.fr ; Artribune : www.artribune.com Tableau après restauration (restaurateurs : Sonia Demianozuk pour la couche picturale et Christian Maury pour l’encadrement).
LE PAPYVORE Installée à Chamarande depuis 1999, la Direction des archives et du patrimoine mobilier de l’Essonne (DAPM) conserve : > les documents provenant des anciennes Archives départementales de Seine-et-Oise et concernant le département de l’Essonne, > les archives publiques versées depuis par tous les services de l’État et du Conseil départemental présents sur le territoire essonnien, et par les collectivités locales, > des archives privées présentant un intérêt pour l’histoire du département et une importante documentation relative au patrimoine mobilier. Photo de couverture : Ouvriers mécaniciens et leur patron, Corbeil-Essonnes, années 1930. - Fonds Georges Fournier, 56 FI, C001_06. Ses missions principales : > collecter les archives publiques des administrations et établissements publics existant dans le département et les archives privées présentant un intérêt historique, > conserver, classer et communiquer ces fonds, > contrôler le patrimoine mobilier protégé au titre des monuments historiques et repérer les œuvres non protégées, > accueillir et orienter le public dans ses recherches en salle de lecture ou à distance, > valoriser les archives et le patrimoine mobilier par des publications, expositions ou animations. La consultation en salle de lecture est en accès libre et ouverte à tous, après inscription (présentation d’une carte d’identité en cours de validité avec photographie). Le personnel de la salle de lecture vous oriente et vous aide dans vos recherches. Comment venir ? Situées à 30 km d’Évry et à 35 km au Sud de Paris, les Archives départementales sont accessibles par : le RER C, gare de Chamarande, à 200 m la RN 20, entre Arpajon et Étampes, sortie « Étréchy Chamarande » Archives départementales de l’Essonne Domaine départemental de Chamarande 38 rue du Commandant Arnoux - 91730 Chamarande Tél. : 01 69 27 14 14 archi91@cd-essonne.fr Imrprimerie CD91 - Janvier 2019 - DAPM 9101
Vous pouvez aussi lire