2016 : une année charnière pour Nest - Insight NPA
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2016 : une année charnière pour Nest Après l’acquisition de Nest en janvier 2014 (pour 3,2Mds de dollars) et celle de Dropcam en juin 2014 (550M de dollars) venue élargir la gamme de produits Nest, Alphabet perdrait patience et ne se satisferait plus des résultats de sa filiale domotique estimés à 340M$ en 2015. Nest, dont les résultats sont dilués dans l’entité « other bets »[1], n’a pas sorti un seul nouveau produit depuis son acquisition se contentant de mettre à jour ceux déjà existants. Nest dans la tourmente : le reflet d’une industrie qui peine à s’imposer ? Lors de son acquisition, Google aurait négocié avec Nest des revenus minimum de 300M$ dès la première année en échange d’un budget de 500M$ les trois premières années. Mais ce n’est qu’après l’acquisition très importante de Dropcam, acteur déjà bien établi, et deux années d’exercice, que Nest est parvenu à atteindre cet objectif. En outre, c’est le management interne qui est pointé du doigt depuis plusieurs mois, avec notamment le départ de Greg Duffy, directeur de Dropcam, 8 mois seulement après l’acquisition de sa société. Ce dernier, en désaccord avec Tony Fadell co-créateur de Nest, vient tout juste de déclarer regretter la vente de sa société. Le turn-over est aussi très important chez les cadres qui quittent la société ou rejoignent d’autres activités au sein du conglomérat. Selon des déclarations d’anciens employés, ce turn-over s’explique par un management jugé « tyrannique » de Tony Fadell et des freins importants à l’innovation. C’est donc, à l’approche de la renégociaiton du budget et de la libération des clauses (à la fin de l’année 2016, les employés auront la possibilité d’échanger leurs actions contre de l’argent) que Nest se retrouve dans la tourmente. Un changement de management et/ou une dilution des activités Une vente pure et simple de la filiale Nest serait un aveu d’échec. Mais il semble aujourd’hui clair qu’Alphabet cherche à rationnaliser ses coûts et Nest n’est pas à l’abri d’une révision de son budget, voire même d’une revente partielle de ses activités. Le géant de Moutain View est capable de se séparer de certaines de ses acquisitions peu rentables à court terme comme le montre les cas de Motorola ou plus récemment de Boston Dynamics. Parmi les scénarios envisageables, le plus probable est un changement de direction pour remplacer Tony Fadell vivement critiqué, et qui aurait du mal à s’imprégner de la culture maison et a accepté la compétiton interne (Google vs Nest) au sein d’Alphabet. A sa décharge, la stratégie de la nouvelle entité n’est pas limpide sur le segment des objets connectés. On peut également imaginer une dilution des activités de Nest qui perdrait ainsi sa place privilégiée au centre de la stratégie smarthome du groupe. Ceci laisserait la place, par exemple, à d’autres projets comme le OnHub présenté par Google l’été dernier. Autre
signe de la mise à l’écart de Nest, ou du moins de la volonté de Google de démultiplier ses efforts sur la smart home : une information dévoilée récemment par « The Information », qui indique que Google préparerait un nouveau produit, inspiré de l’Amazon Echo (« Google Voice Recognition device ») et aurait refusé de confier le projet à Nest, préférant internaliser le développement. Pour plus d’informations sur ce produit, il faudra certainement attendre la conférence I/O à la mi-mai. 2016, une année charnière pour Nest Cependant, Nest fait preuve de nouvelles ambitions en annonçant travailler au lancement d’un kit domotique dédié à la sécurité avec comme centre nevralgique un hub Wi-Fi baptisé « Flintstone » (qui ressemblerait au OnHub de Google) qui doit permettre aux objets Nest (ainsi qu’à des objets tiers via le protocole Thread[2]) de communiquer entre eux. Pour compléter le dispositif, Nest proposerait des capteurs nommés « Penna » qui détecteront l’ouverture des portes et fenêtres. Nest réfléchirait également à la commercialisation d’autres capteurs de présence sous le nom de code « Keshi » mais les détails sont pour l’instant très limités. Tous ces projets que certains considèrent comme mort-nés, tant l’innovation et l’ouverture seraient bridés au sein de la filiale (le projet Flintstone serait dans les tuyaux depuis 3 ans mais n’aboutirait pas à cause de changements récurrents de roadmap), pourraient donner une seconde vie à Nest qui a maintenant besoin de générer des revenus et donc de vendre ses produits. La sécurité, segment de marché le plus lucratif au sein de la domotique, est certainement une direction à creuser. Plus largement, une partie des problèmes rencontrés par Nest est symptomatique de l’industrie de la maison connectée qui peine à se structurer et à bâtir un véritable écosystème ouvert et interopérable. Il ne faut cependant pas négliger l’initiative de Nest avec son programme « Work With Nest » lancé en juin 2014 et qui commence à prendre de l’ampleur, notamment depuis l’ouverture de son protocole applicatif Nest Weave en octobre 2015. Nest a pris acte qu’aucune entreprise ne pourrait concevoir tous les objets connectés de la maison, et les deux annonces de l’arrêt de la commercialisation des hub Revolv pour concentrer les efforts des équipes sur le programme « Work With Nest », et l’intégration de l’assistant vocal d’Amazon pour contrôler les objets par la voix, sont des signes encourageants pour Nest. Infographie : historique de la société (source: NPA Conseil) [1] Google Fiber, Calico, Nest, Verily, Google Ventures, Google Capital, Google X, Sidewalk
Labs : 327M de revenus en 2014 et 448M en 2015 (et de très lourdes pertes). [2] Pour rappel, Thread est un standard ouvert, sans paiement de redevances et considéré comme idéale pour la mise en place de réseaux radio maillés résidentiels basse consommation. Android Pay arrive au Royaume-Uni Alors que le paiement sans contact se développe grâce à l’essor des cartes bancaires sans contact et à la multiplication des systèmes de paiement NFC dans les points de vente , c’est au tour des solutions de paiement mobile de prendre leur envol et par le Royaume-Uni que Google et Apple, avec leurs solutions respectives, ont décidé de pénétrer le marché Européen. Android Pay : une solution de paiement pour tous les smartphones Android 4.4 équipés NFC La solution de paiement mobile d’Android fait partie des premières à avoir été lancées sur ce segment. En effet, l’application Android Pay est une évolution de Google Wallet et vient s’installer en complément de l’application Wallet (lancée en 2011) pour ne pas créer de doublon. L’expérience est plus intuitive (pas besoin d’ouvrir une application) et l’application Wallet se concentrera désormais sur sa fonction de paiement en peer-to-peer. La solution « Pay » est disponible aux Etats-Unis depuis septembre 2015 et ne s’est implantée nulle part ailleurs depuis. Mais la semaine dernière, le géant de Moutain View a annoncé son intention d’attaquer le marché Européen d’ici quelques mois, en commençant par le Royaume-Uni. Pour cela, la liste des premiers partenaires a déjà été annoncé. Il manque néanmoins à l’appel, la banque Barclays (numéro 2 derrière HSBC) qui mise sur sa propre solution (« Barclay Card app ») qui sera prochainement compatible avec Apple Pay (Apple n’ouvrant pas l’accès NFC à des développeurs tiers). Android Pay fonctionnera avec tous les smartphones équipés de la technologie NFC et d’une version d’Android récente (4.4+). Il suffira d’ajouter la carte à l’application (possibilité de scanner la carte avec la caméra). Comme Apple Pay, la technologie est supportée par le standard « tokenisation » qui sécurise la transaction et évite toute divulgation des informations bancaires. Grâce à cette technologie, c’est un numéro virtuel qui est envoyé lors de la transaction et non le numéro de la carte. Alors qu’avec Apple Pay, ce numéro est produit par la puce Secure Element implémentée dans l’iPhone, avec Android Pay, il faut passer par le cloud (technologie HCE, pour « Host Card Emulation »). Android Pay utilise la solution NFC de Softcard, racheté il y a un an aux 3 opérateurs Verizon, AT&T et T-mobile. Google a également mis en place un système de sécurité (Android Device Manager) qui permet de bloquer instantanément le smartphone à distance, changer le mot de passe ou encore supprimer complétement les données personnelles.
Pour se différencier des cartes bancaires sans contact, le service a ajouté un système d’achat in-app pour plusieurs applications partenaires ainsi que l’intégration de cartes de fidélité. La solution devrait arriver en Australie d’ici la fin du premier semestre 2016, qui sera donc le 3ème marché. Le système de paiement a connu une croissance modérée aux Etats-Unis avec 1,5M de cartes ajoutées depuis son lancement. Comme chaque solution de paiement mobile, Android Pay est tributaire de l’accord des banques et à la différence d’Apple, Google ne réclame aucune commission sur les transactions. Pour aller plus loin, Google a présenté récemment sa solution Hands Free qui représenterait l’étape suivante du e-paiement puisqu’il n’y aurait même plus besoin de sortir le smartphone de sa poche, la connectivité Bluetooth ainsi que les différents capteurs permettant de détecter automatiquement la présence de l’utilisateur. Le marché du paiement mobile de plus en plus encombré Pas forcément un concurrent direct pour Android Pay, le service Apple Pay est déjà présent dans plusieurs pays et notamment en Europe. En effet, Apple a également choisi le Royaume-Uni comme point d’entrée, avec un lancement du service en juillet 2015 (un peu moins d’un an après son lancement aux Etats-Unis). Un choix assez logique dans la mesure où iOS a 38,6% de PdM sufr le marché des Smartphones selon les données de Kantar. Depuis, Apple s’est installé en Chine (3M de cartes enregistrées en 72 heures contre 1M aux Etats-Unis), à Hong Kong, à Singapoure et bientôt en Espagne. Les négociations seraient en cours avec les banques Françaises pour une éventuelle arrivée au Q2 2016 et ce malgré l’accord entre Apple et Orange. La solution de paiement mobile « Orange Cash » était jusqu’alors supportée par les smartphones Android mais pas par les iPhones, ce qui a amené Stéphane Richard a contacter directement Apple pour demander l’ouverture de l’accès de la puce NFC à d’autres fournisseurs de service de paiement. A l’issue du show hello, le PDG d’Orange a déclaré avoir trouvé un accord avec la firme de Cupertino. Le service devrait être disponible sur iPhone dans quelques semaines. Dans l’univers Android, les initiatives se multiplient chez les constructeurs. Samsung Pay a annoncé le lancement de son service en Europe courant 2016 avec deux pays ciblés : l’Espagne et le Royaume-Uni. Le géant Coréen a plus communiqué sur sa solution qu’Android, et a de grandes ambitions sur ce marché. Samsung mise sur le fait que les « early adopters » du paiement mobile sont, en général, des personnes qui ont acheté des smartphones haut de gamme, comme le Samsung S6 ou S7. L’autre avantage de Samsung est sa technologie qui fonctionne aussi bien avec les anciens systèmes de paiement (non équipés de récepteur NFC) que les nouveaux systèmes, et ce grâce à l’acquisition de Loop Pay pour 250M de dollars. Samsung a d’abord déployé son service en Corée du sud (août 2015) puis aux Etats-Unis (septembre 2015) avant d’attaquer la Chine cette semaine où il n’est que le 6ème acteur du marché et surtout confronté à une concurrence extrêmement rude (Alibaba Pay, Wechat et Apple Pay installé depuis un mois). Tout comme Apple Pay, cette solution est sécurisée grâce au PIN ou la fonction de reconnaissance de l’empreinte digitale, en plus du système de « tokenisation ». L’autre grand constructeur sud-Coréen, LG, a lui aussi dévoilé son service, LG Pay. Le service se veut un peu différent des autres puisqu’il pourrait proposer, en plus du système de paiement mobile, une « white card » qui prendra la forme d’une carte de crédit et qui
servira à réaliser des paiements avec LG Pay. La carte disposera d’un écran et de boutons taciles pour que l’utilisateur puisse choisir le compte bancaire à utiliser. Le lancement du service a été repoussé pour laisser de la place à la sortie du nouveau smartphone « G5 ». Le service sera dans un premier temps réservé aux consommateurs Coréens. Du côté de la Chine, Huawei y va aussi de son propre service baptisé Huawei Pay qui a été annoncé début mars. Ce sont donc ces 3 acteurs (Samsung, LG et Huawei) qui se positionnent comme concurrent direct à Android Pay. Pour ces constructeurs, l’enjeu est également de décliner ces solutions aux wearables qui représente le prolongement naturel du smartphone. Dans ce marché de plus en plus encombré, c’est encore Apple qui donne le ton. Même si la tendance est à l’usage du paiement sans contact et plus spécifiquement au paiement mobile (en tout cas aux Etats-Unis et en Chine), les géants de la tech devront aussi faire face aux solutions des banques et des opérateurs. Les banques comblent progressivement leur retard technologique en se rapprochant des start-ups de la fintech et ont l’avantage d’avoir puétablir une relation de confiance avec leurs clients. En France, quatre grandes banques (BNP Paribas, Groupe BPCE, la Banque Postale, Société Générale) expérimentent déjà le paiement mobile via le Cloud en partenariat avec Visa. VIZIO choisit Google Cast pour réinventer la Smart TV Le constructeur américain VIZIO, principal vendeur de téléviseurs aux Etats-Unis (1), a présenté sa dernière offre, SmartCast qui équipera désormais ses dalles UHD – HDR haut de gamme. SmartCast remplace la plate-forme Yahoo ! Connected TV et VIZIO devient ainsi le premier fabriquant à intégrer nativement dans ses équipements la technologie Google Cast. Un choix qui a des implications majeures en accordant au « deuxième écran » le rôle de porte d’entrée principale vers les contenus audiovisuels. Un premier support de choix pour Google Cast Google Cast est la nouvelle appellation de la technologie Chromecast déployée depuis 2013 dans la clé HDMI du même nom. La technologie permet d’optimiser les applications Android pour diffuser leur contenu sur un écran depuis un smartphone, une tablette ou un PC. Le changement de nom, intervenu au début du mois permet d’éviter la confusion entre l’appareil et une technologie beaucoup plus large déjà intégrée au navigateur Chrome ou à la plate-forme Android TV. La nouvelle appellation traduit également la stratégie de Google qui souhaite multiplier les partenariats avec les constructeurs pour une intégration directe de sa technologie dans les nouveaux équipements. Des accords ont été annoncés en début d’année avec Sony, Sharp, LG, B&O, Harman Kardon, Onkyo, Philips, Pioneer, Raumfeld, Frontier Silicon et StreamUnlimited pour de nouveaux accessoires audio (enceintes et haut-
parleurs connectés). Mais c’est donc VIZIO le premier concerné, avec le lancement de sa nouvelle gamme de téléviseurs série-P SmartCast (2) : 4 modèles différents de 50 à 75 pouces (999,99$ à 3 799,99$), dotés des dernières technologies d’image, 4K Ultra HD, HDR et rétroéclairage LED. Grâce à l’intégration native de Google Cast, aucun autre équipement n’est nécessaire pour « caster » depuis un second écran le contenu des applications compatibles. Mais VIZIO va plus loin et décline de manière radicale le concept. En effet, le constructeur fait le pari de remplacer la télécommande traditionnelle (3) par une tablette Android de 6 pouces, la VIZIO Tablet Remote, développée par le constructeur et livrée avec les dalles de la série- P. Cette tablette (OS Android Lollipop, processeur Snapdragon de 8 cœurs, écran 1080p) intègre une application VIZIO pré-installée, SmartCast, lui permettant de se transformer en télécommande (recherche vocale, réglages du téléviseur), en assistant personnel (gestion et organisation des contenus pour chaque membre du foyer) et de prendre automatiquement le contrôle du téléviseur. SmartCast, également disponible en téléchargement sur Google Play et l’Apple Store, est appelé à devenir un véritable écosystème pour VIZIO avec la compatibilité annoncée de nouveaux équipements (barres de son, enceintes). Il s’agit d’une intégration profonde entre la technologie Google Cast et la nouvelle plate-forme du constructeur, puisque SmartCast devient une surcouche pour les utilisateurs VIZIO, leur permettant de se passer des interfaces traditionnelles de Google (applications Play Store et Google Cast). En effet, SmartCast propose une interface unique pour chercher de manière transversale des contenus au sein des différentes applications compatibles Google Cast et les lire directement sans avoir besoin d’ouvrir ni même de télécharger lesdites applications. De plus, SmartCast propose de constituer des collections, des « watchlists » permettant à tous les membres du foyer d’organiser les contenus qui peuvent être « caster » ou de recevoir des alertes de diffusion. L’expérience utilisateur est donc beaucoup plus riche que dans le cas de Google Cast. Malheureusement, si VIZIO annonce pour l’instant 200 000 contenus vidéo indexés par SmartCast, certaines applications de streaming parmi les plus populaires ne sont pas partenaires. Netflix, Google Play, YouTube ou HBO Go manquent à l’appel, limitant les fonctionnalités avancées à des services plus modestes (Hulu néanmoins, Crackle, VUDU, Pluto.TV, Sling TV…). Il n’en reste pas moins que la démarche reste très innovante et permet à VIZIO de proposer pour l’univers Google Cast des fonctionnalités aussi poussées que celle de Roku ou Apple pour leurs dernières générations de streaming Box. Dans tous les cas, la déconstruction des applications est à l’œuvre en replaçant les contenus eux-mêmes au centre de l’expérience. Autre avancée majeure, avec l’intégration directe de Google Cast dans le logiciel du téléviseur, le flux « casté » n’est plus dépendant des usages parallèles de la tablette ou du téléphone. Dans le cas d’un simple Chromecast branché en HDMI sur un téléviseur le flux peut en effet s’interrompre dans le cas d’un coup de fil passé ou reçu et les différentes notifications sonores sont audibles. Rien de tel avec SmartCast. Enfin, les équipes de Google et VIZIO ont travaillé ensemble pour adapter la technologie Google Cast et lui permettre de prendre en compte les formats UHD 4K, HDR ou Dolby Vision. La philosophie radicale de VIZIO
Les enjeux de SmartCast pour VIZIO dépassent la simple migration d’une plate-forme Smart TV (VIZIO Internet Apps PLUS propulsée par Yahoo ! Connected TV jusqu’en 2015) vers une autre. Il s’agit plutôt d’une redéfinition complète de la philosophie du constructeur à partir du constat (ou du postulat selon les détracteurs) d’une transformation massive des usages vers le contenu en streaming. VIZIO, en tant que constructeur et leader sur son marché domestique, prend acte de l’échec du concept de Smart TV. Les OS spécialisés ne sont passez performants pour rester dans la course face aux streaming box et aux grands OS mobiles. Les mises à jour sont trop lentes, trop rares et trop complexes ; les magasins d’applications trop peu fournis ; les développements d’applications « Smart » sont délaissés par les éditeurs faute de standard et en raison de limitations technologiques trop importantes. SmartCast au contraire est entièrement pensé autour des applications mobiles développées pour iOS et Android, privilégiées par les développeurs qui trouvent ainsi un début de réponse à la problématique majeure de la convergence entre les univers mobile et TV. La vision de Google avec le Chromecast est non seulement adoptée mais intégrée directement au cœur du Firmware. Les mises à jour des applications Google Cast et les évolutions du système sont immédiatement répercutées dans SmartCast qui bénéficie ainsi du meilleur des contenus OTT. Ce faisant, si VIZIO s’assure un avantage certain en termes de contenus par rapport aux plates-formes concurrentes, Tizen pour Samsung, WebOs pour LG et même Android TV pour Sony, le constructeur déplace sur le second écran la majeure partie de l’intelligence logicielle et surtout l’intégralité de l’expérience utilisateur. C’est la tablette VIZIO (ou les autres écrans nomades du foyer sur lesquels l’application SmartCast est installée) qui devient l’interface principale. La tablette devient le gestionnaire de l’expérience TV, le premier écran utilisé pour choisir puis organiser les programmes. Il s’agit donc d’un concept « Mobile first » dont la pertinence reste à démontrer puisque l’écran TV reste un écran partagé au sein du foyer alors que les usages sont individuels sur les terminaux mobiles. Mais le concept est totalement assumé par VIZIO. De fait, l’ensemble de la nouvelle série-P est constituée de téléviseurs… qui ne sont pas des téléviseurs ! L’absence de tuner intégré (« Tuner-Free Display ») conduit à privilégier l’appellation de moniteur. Des moniteurs certes très haut de gamme en raison des technologies d’affichage adoptées mais de simples périphériques de sortie vidéo adaptés aux nouveaux usages du streaming. La compatibilité avec la prise antenne est devenue inutile selon VIZIO qui limite les usages TV au streaming et à la télévision payante par câble et satellite. Le pari est doublement risqué. D’abord, si les usages de la télévision gratuite (FTA) sont incomparables aux Etats-Unis (plus de 85% des foyers abonnés à une offre de TV payante) et en Europe, l’ensemble des études constatent néanmoins une réelle dynamique qui accompagne depuis plusieurs trimestres le phénomène de cord-cutting ou de cord-never. Le nombre de foyers américains faisant le choix d’associer TV gratuite avec un ou plusieurs abonnements à des services de streaming a tendance à progresser (autour de 14% des foyers). Ensuite, SmartCast est totalement dé-corrélé des usages de la télévision payante. Ce sont dans ce cas les interfaces des box des opérateurs reliées aux moniteurs VIZIO qui reprennent la main sur l’expérience utilisateur.
Si SmartCast facilite donc l’usage des applications OTT, aucune passerelle n’est possible avec les autres formes de consommation TV. VIZIO enterre le concept initial de la Smart TV, celui du mariage entre contenus TV et contenus Web, entre usages linéaires et consommation de vidéo à la demande. Un pari audacieux qui implique à terme une migration rapide des réseaux de télévision vers une distribution OTT sous forme d’applications, y compris pour les contenus en direct. Reste à savoir si la transition sera suffisamment rapide pour profiter à VIZIO… (1) Vizio devance Samsung sur les ventes globales de téléviseurs mais la part de marché du sud-coréen reste plus importante (34% VS 26% selon NPD) sur le segment des Smart TV (2) Les prochaines séries M et E, entrée et moyenne gamme, seront également concernées (3) VIZIO fournit néanmoins une télécommande d’entrée de gamme aux fonctionnalités basiques pour dépanner l’utilisateur Orange : Show Hello n°4 Pour la 4ème édition du Show Hello qui se tenait au Carroussel du Louvre, Stéphane Richard a tenu a rappelé les très bons résultats du groupe, aussi bien sur le très haut débit fixe que sur mobile, le directeur général du groupe a ensuite poursuivi sa keynote en présentant les dernières innovations du groupe sur l’internet des objets, avant de poursuivre sur les nouvelles fonctionnalités de la TV d’Orange et la tant attendue nouvelle box du groupe. Pour cette 4ème édition, les responsables de projets étaient invités sur scène pour présenter eux-mêmes les innovations. Internet des objets : 15Mds d’objets aujourd’hui, 25 en 2020 Sur l’internet des objets, Orange a d’abord tenu a signalé qu’il comptait exploiter son réseau cellulaire mais que pour l’instant, l’attention était portée sur le réseau LoRa pour lequel Orange a de grandes ambitions. Le réseau longue portée et bas débit sera lancé dès le 1er trimestre 2016 dans 17 agglomérations et des passerelles réseaux (les lampes LoRa) seront mises à disposition des salariés d’Orange au deuxième semestre pour élargir encore plus la couverture grâce aux Lampes LoRa. Stéphane Richard a profité de cette tribune pour présenter plusieurs cas d’usage aussi bien en B2B que B2C : optimisation et efficacité des chaînes logistiques, localisation de places de parking, etc. Puis est venue la présentation de la plateforme Datavenue, le corollaire des réseaux, qui sert à créer des interactions entre les objets et ainsi créer des scénarios d’usages et nouveaux services. La plateforme a d’ores et déjà commencé son déploiement industriel et fédère aujourd’hui un écosystème de partenaires déjà très riche : Harmonie mutuelle pour l’e-santé et la télé-assistance, AxA ou encore SEB pour la cuisine connectée en reliant tout un tas d’objets et de services pour imaginer une solution culinaire personnalisée et
adaptée. De plus Orange proposera Data Share, un service qui regroupera tous les services connectés sur une même interface et qui permettra de contrôler l’usage de ses données. Pour conclure la présentation des innovations sur l’internet des objets, Stéphane Richard a présenté les avancées de sa solution domotique HomeLive. L’assistant de la maison connectée, ou la « Tour de contrôle du foyer » s’enrichit de nouveaux partenaires et propose désormais une gamme complète de services pour couvrir tous les besoins des clients et transformer le rêve domotique en réalité : la télésurveillance assurée par EPS, la commande de thermostats multizones Wiser de Schneider Electric, le contrôle de la dépense énergétique avec le service e.quilibre d’EDF mais aussi et surtout en connectant de multiples objets développés par ses partenaires (Awox, Somfy, etc.). Pour que ces nouveaux usages prennent vie et décollent, Orange a mis en place le « Badge Confiance », une certification qui sera d’abord réservée aux applications d’Orange et qui donnera la liste des données utilisées par l’application ainsi que leur usage par l’opérateur. Plusieurs sociétés se sont déjà associées au projet (Umanlife, Kolibree, etc.). De nouvelles fonctionnalités pour la TV d’Orange La deuxième partie de la keynote était dédiée aux nouvelles fonctionnalités de la télévision d’Orange. Alors que l’ouverture était le maitre mot de cette présentation, Orange via son fond d’investissement « Orange Digital Venture » ou son accélérateur Orange Fab continue d’accompagner des startups à fort potentiel. Et pour prolonger cette démarche, l’opérateur s’est associée à des sociétés innovantes pour offrir des fonctionnalités toujours plus riches à ses clients. Dans cette démarche, Orange a enrichi son application Ma TV d’Orange d’une fonctionnalité de reconnaissance faciale avec la startup Reminiz (pour un accès aux informations détaillées sur les acteurs pendant le visionnage d’un film) et d’un service de reconnaissance vocale grâce à la technologie de Nuance, qui facilitera la découverte à travers les différents contenus d’Orange. La TV d’Orange s’enrichit aussi de la fonctionnalité de partage social, pour partager quasi instantanément des extraits de contenus live sur les réseaux sociaux grâce à la société Wildmoka. Ces services seront à priori disponibles à partir de l’été 2016. Nouvelle Livebox pour l’été 2016 : 100% fibre mais compatible ADSL Enfin, pour conclure cette keynote, Stéphane Richard a présenté la nouvelle box de l’opérateur (3 ans après la Livebox Play) : « un mélange de technicité, expérience et design » qui selon lui profitera du meilleur du réseau d’Orange. La box[1] intégrera les dernières normes Wi-Fi (WiFi ac 2,4Ghz 3×3, 5GHz 4×4) et garantira un réseau constant partout dans la maison, avec un débit pouvant atteindre jusqu’à 1 Gbps lorsqu’il sera couplé à la fibre. Pour accompagner cette nouvelle Livebox, Orange associera l’abonnement Internet à un boîtier Airbox 4G qui permettra de se connecter grâce au réseau mobile et d’avoir accès à Internet en cas de soucis avec la connexion. La box qui sera 100% fibre ne nécessitera pas d’adaptateur spécifique puisque le boitier optique a été miniaturisé et directement intégré dans la box. Côté technique, la box sera équipée de toutes les dernières innovations en termes d’image (4K, ULTRA HD 60P, HDR, compression HEVC), et de son (Dolby Atmos 5.1). La box disposera d’un disque dur de 1TO extractible et
sera partageable en 10 espaces de stockage sur le Cloud d’Orange. Cette fonction permettra aux utilisateurs d’accéder à distance à leurs contenus grâce au Cloud d’Orange. La télécommande qui garde sensiblement le même design a été simplifiée et revisitée en fonction des usages clients. Pour profiter au mieux de l’expérience immersive, Orange proposera 8 matchs de l’Euro en UHD et proposera dès 2016 les contenus UHD d’OCS, de Canal+ et de Netflix (dont Marseille, en exclusivité au lancement). Concernant les nouvelles offres, Orange n’a pas communiqué pour l’instant. Le nouveau décodeur TV d’Orange (gauche) et la nouvelle Livebox (droite) >> Pour aller plus loin : -Communiqué de presse –Show Hello 2016 _________________________________________________________ [1] Qui pourra, accessoirement, être pilotée depuis une Apple Watch Pourquoi le MVNO Google ouvre son Project Fi à l’ensemble des américains Google a décidé d’ouvrir à l’ensemble des américains la commercialisation de son offre mobile Project Fi en supprimant le système d’invitation qui en limitait l’accès. La décision apporte une nouvelle consistance à la stratégie de Google dans les réseaux. De la fibre optique aux ballons stratosphériques en passant par le Wi- Fi, Google multiplie les alternatives afin de maintenir sous pression les opérateurs traditionnels et perturber les équilibres existants.
Les atouts et les limites de Project Fi Project Fi a été officiellement lancé en avril 2015. Depuis cette date, Google est donc est un opérateur de réseau mobile virtuel aux Etats-Unis (MVNO) proposant ses propres offres grâce à des accords avec Sprint et T-Mobile (numéros 3 et 4 du marché ) (1) pour l’utilisation de leurs infrastructures de réseau. L’originalité de Project Fi repose à la fois sur l’innovation et la politique tarifaire. L’innovation d’abord puisque Project Fi n’a pas été pensée comme une offre cellulaire traditionnelle mais comme une offre hybride associant les réseaux LTE – 4G des deux partenaires avec un réseau de plus d’un million de Hotspots Wi-Fi ouverts et gratuits, sélectionnés par Google pour leur qualité. Concrètement, les cartes SIM du Project Fi permettent une transition instantanée et transparente entre les réseaux des deux opérateurs d’une part et les réseaux Wi-Fi disponibles d’autre part. Ce, à la fois pour les communications et la navigation sur internet. Une application dédiée, « Wi-Fi Assistant » sélectionne automatiquement le réseau le plus performant afin d’y faire transiter les données. Le Wi-Fi est systématiquement privilégié, les réseaux cellulaires ne prenant le relais qu’en cas d’indisponibilité ou de débit insuffisant. Les usages Data via Wi-Fi ne sont bien sûr pas décomptés des forfaits mobiles. De plus, lorsque le téléphone est connecté à un Wi-Fi public les données sont systématiquement sécurisées grâce à un système de cryptage. Les prix et la souplesse de l’offre représentent le second atout. Les offres sont proposées sans engagement, avec une grille tarifaire extrêmement simple. Un abonnement standard unique (Fi Basics) permet pour 20$ par mois de bénéficier d’un forfait voix et SMS illimités aux Etats-Unis ainsi que du roaming dans 120 pays grâce à des accords avec les opérateurs locaux (le débit néanmoins est limité à 256 kbps soit l’équivalent d’une connexion 2G EDGE). L’internet mobile est illimité mais ne concerne que les réseaux Wi-Fi. Pour bénéficier d’un forfait data sur les réseaux cellulaires, Google facture 10$ par gigabit utilisé chaque mois. Le forfait complet incluant 1 giga de data est donc facturé 30$/mois. Et il faut compter par exemple 40$ pour 2 Go, 50$ pour 3 Go ou 70$ pour 5 Go. Si un utilisateur dépasse son plafond data avant la fin du mois, un Go supplémentaire est automatiquement facturé. En revanche, Google rembourse en fin de mois la somme correspondant à ce qui n’a pas été utilisé. Chaque abonné ne paye donc exactement que ce qu’il a effectivement consommé. Enfin, les abonnements Project Fi permettent d’utiliser le tethering, le partage de la connexion internet du mobile avec d’autres périphériques. Le téléphone peut donc être utilisé comme un modem. Une des principales limites de l’offre est tombée le 8 mars dernier avec l’ouverture commerciale à tous les américains, mettant fin au système d’invitation préalable. Mais il en reste au moins deux toutes aussi importantes. D’abord une compatibilité matérielle très restreinte. La carte Sim de Project Fi ne fonctionne aujourd’hui que sur trois téléphones mobiles de la gamme Google Nexus (2) : le Nexus 6P (Huawei), le Nexus 5X (LG) et le Nexus 6 (Motorola, fabrication arrêtée en 2015). Depuis le 8 mars Google propose d’ailleurs une remise importante sur le modèle 5X proposé à 199$ aux abonnés Fi au lieu de 349$ (modèle 16GB). Un choix très restreint donc, qu’il convient néanmoins de nuancer. De fait, depuis décembre 2015, tous les abonnés de l’offre standard (voix et texte à
20$/mois) peuvent commander une nouvelle carte Sim « data-only »compatible avec cinq tablettes : Nexus 7 (Asus), Nexus 9 (HTC), iPad Air 2, iPad Mini 4 et la Samsung Galaxy Tab S. Chaque abonné peut déclarer jusqu’à 9 terminaux sur son compte pour profiter des forfaits data à 10$/Go de données sur les réseaux cellulaires. Il s’agit d’une évolution importante puisque les opérateurs américains tirent une partie non négligeable de leurs revenus de la commercialisation d’offres de plans de données multiples (autant de forfaits que d’appareils connectés) ou de plans partagés (avec un prix de marché +10$ par appareil supplémentaire sur le même forfait). La deuxième limite est liée aux réseaux cellulaires des deux partenaires, moins développés géographiquement et moins performants que ceux des deux leaders à commencer par Verizon. Si comme sur d’autres marchés les Big Four revendiquent tous le meilleur réseau se basant sur une multitude d’expertises indépendantes, souvent contradictoires, c’est bien Verizon qui dispose de la couverture la plus importante à l’échelle du pays et, de par son histoire des portions de spectre les plus intéressantes selon la FCC. Les ambitions réelles de Google Project Fi permet à Google de proposer sur le segment du mobile une offre transversale, totalement intégrée dépassant le modèle vertical d’Apple en ajoutant une brique réseau en plus du matériel (Nexus), de l’OS (Android) et de l’écosystème maison. Cette dimension est réelle et permet comme sur le fixe avec Google Fiber de maitriser de bout en bout l’expérience utilisateur (et les données) centrée sur les services Google. Mais, comme dans le cas de Google Fiber, Fi n’ambitionne pas de devenir au sein d’Alphabet un projet dominant. La part de marché est dérisoire à l’échelle du pays et l’objectif n’est pas de concurrencer directement ou frontalement les offres de téléphonie mobile des quatre opérateurs dominants. En revanche, Fi s’inscrit parfaitement dans la stratégie de l’ensemble des acteurs technologiques de multiplier les investissements et les expérimentations innovantes dans l’amélioration de la qualité et de la couverture des réseaux à haut et très haut débit. Les bénéfices sont évidents sur les marchés en développement où l’on ne compte plus le nombre de projets : Projet Link de Google en Ouganda (Fibre), projet Loon d’Alphabet pour apporter de la connectivité dans les zones les plus reculées, investissements de Facebook dans le câble sous-marin Asia–Pacific Gateway (APG), recherches de Microsoft sur les fréquences libres du spectre de diffusion TV (« TV white space »)… Dans tous les cas l’objectif est de développer la connectivité pour intégrer de nouvelles populations au sein des écosystèmes des géants du numérique. La situation est différente dans le cas de Project Fi limité au marché domestique de Google. Comme pour Fiber, l’objectif principal n’est pas tant de devenir un fournisseur d’accès réseau à part entière mais de maintenir sous pression et sous contrôle les opérateurs existants en se positionnant sur des solutions alternatives. Comme tous les acteurs dépendants de l’accès pour leur modèle économique, Google considère comme une menace majeure le déficit de concurrence et les situations de monopoles. Une situation d’autant plus risquée dans le mobile où les 4 opérateurs concentrent 99% du marché et Verizon et AT&T près de 70% a eux seuls. Dans ce contexte, les mouvements de concentration (rachat de DirecTV par AT&T) et surtout le
développement de nouvelles offres flirtant avec les règles de la neutralité du net en excluant les services propriétaires des forfaits de consommation Data (Go90 pour Verizon, Binge On pour T-Mobile…) renforcent l’inquiétude de Google. Project Fi vise donc principalemet à légitimer et à dynamiser les offres alternatives qui favorisent le Wi-Fi ouvert et gratuit comme technologie de connexion à l’internet mobile. Google mise sur le mobile par Wi-Fi pour développer la concurrence et limiter sa dépendance aux réseaux cellulaires. Dès lors, peu importe le gain d’abonnés direct ; l’enjeu est moins important que celui d’enrichir l’écosystème autour de ce type d’offres non traditionnelles. Les offres hybrides Wi-Fi cellulaires ne sont pas une exclusivité de Google aux États-Unis. Le MVNO Republic Wireless propose depuis 2011 une offre similaire quoique moins riche puisque reposant sur un partenariat avec un seul l’opérateur, Sprint. Mais il est évident que l’arrivée d’un acteur du poids de Google permet des avancées autrement plus conséquentes en termes de marketing ou de recherche et développement. Comme pour le gigabit sur le fixe, les effets d’entrainement sont immédiats et permettent de mettre en mouvement l’ensemble de l’écosystème et de perturber les positions existantes. Dès novembre 2015 Verizon a embrayé pour inclure dans son offre un forfait prépayé uniquement Wi-Fi avec appels et SMS illimités plus des options datas cellulaires très proches du Project Fi (3) . De la même manière, les initiatives se multiplient chez les cabloopérateurs pour qui le Wi-Fi est devenu essentiel dans leur stratégie de riposte aux offres des opérateurs convergents : Cablevision et Comcast aux Etats-Unis, Liberty Global en europe… Google prend donc sa part pour animer ce marché alternatif aux côtés des telcos et des cablos, sachant que, dans tous les cas, la baisse des prix de l’accès mobile et le gonflement des enveloppes data disponibles grâce à un déchargement des réseaux cellulaires vers les réseaux Wi-Fi bénéficieront directement à son écosystème. [1] Top 5 des opérateurs de téléphonie mobile aux Etats-Unis (T4 2015) : Verizon Wireless (140 millions d’abonnés), AT&T Mobility (128,6 millions), T-Mobile US (63,2 millions), Sprint Corporation (58 millions) et U.S. Cellular (5 millions) [2] Au lancement du projet en avril 2015 un seul modèle était compatible, le Nexus 6 [3] 5$ pour 500 MB sur 30 jours ; 10$ pour 1GB sur 90 jours ; 20$ pour 3GB sur 90 jours Visa ouvre son programme « Visa Ready » aux fabricants d’objets connectés Selon Gartner, 50% des consommateurs effectueront des paiements via smartphones et wearables en 2018 dans les pays développés. Sur ce marché, les fournisseurs de systèmes de paiement comme Visa et Mastercard joueront un rôle
clé. Visa a annoncé lors du dernier salon Mobile World Congress l’extension de son programmes « Visa Ready » au monde de l’IoT. Jusqu’ici réservé aux fabricants de MPOS (solutions d’acceptation de paiements par carte sur mobile), ainsi qu’aux constructeurs et opérateurs mobiles pour leur donner un cadre de collaboration unique, le programme sera désormais accessible aux fabricants de wearables mais aussi aux constructeurs automobiles qui souhaitent intégrer un système de paiement sécurisé à leurs produits. Les partenaires de Visa Ready auront accès à tous les outils du « Visa Digital Enablement Program » (VDEP) qui s’appuie sur la technologie Visa Token Service (VTS). Cette technologie innovante remplace les informations confidentielles du compte de paiement trouvées sur les cartes en plastiques, telle que le numéro de compte, la date d’expiration et le code sécurité, par une série unique de nombres pouvant être utilisés pour autoriser un paiement (« Token » ou jeton en français). Cette solution contribue à rendre les paiements mobiles (dématérialisés) plus sécurisés. L’ouverture de cette technologie a permis à des acteurs tiers de se lancer sur le marché du paiement mobile (Samsung Pay, Android Pay, Apple Pay). Parmi les premiers partenaires du programme, on retrouve Accenture, Giesecke, Fit Pay, Samsung qui seront en charge d’aider les fabricants de wearables à intégrer le système de paiement sécurisé à leurs produits. Conscients du potentiel de ces solutions[1], le fournisseur de carte de crédit espère développer de nouveaux usages, notamment pour les voitures connectées où les applications de paiement représentent un marché potentiel (applications de paiement pour l’essence et le parking). La démocratisation du paiement sans contact[2] rendue possible par l’intégration progressive de puces NFC dans les cartes bleues (PayPass pour MasterCard et PayWave pour Visa), s’ouvre donc de nouvelles portes. Afin de fluidifier encore plus l’acte de paiement, Visa travaille également sur des prototypes d’authentification biométriques pour régler ses achats grâce à la reconnaissance faciale, à l’empreinte digitale ou encore par un simple geste de la main. À travers l’extension de son programme Visa Ready, la société américaine espère donc profiter de l’hyper-connexion pour rendre l’acte d’achat encore plus simple, plus intuitif et éliminer la friction que peut provoquer le paiement matérialisé par la carte bleue[3]. Des initiatives similaires ont été annoncées par MasterCard lors du MWC via son programme « MasterCard Digital Enablement Service (MDES) ». _____________________________________________________ [1] Se référer au flash 770 : Les fournisseurs de systèmes de paiement s’intéressent de plus en plus aux Wearables [2] Le sans contact représente 30% des paiements inférieurs à 20€ en France (100M de transactions en 2015 vs 22 en 2014) [3] “By adding payments to these devices, we are turning virtually any Internet connection into a commerce experience” – Jim McCarthy, executive vice president of innovation and strategic partnerships (Visa Group)
Partech et Kima passent au crible les enjeux du Venture Capital Près de 2 Mds€ investis en France en 2015 dans le capital risque. Partech et Kima commentent les enjeux des VC avec Les Nouveaux Décideurs. « Le marché est gorgé de cash » qui ne demande qu’à s’investir… Souvent entendue ces derniers mois, l’expression a trouvé sa traduction sonnante et trébuchante dans le « Baromètre du capital risque en France » dont les résultats ont été publiés ce mardi 16 février par le cabinet EY. En 2015, ce dernier a comptabilisé 1,809 Mds€ investis dans 484 opérations (soit un montant moyen de 3,7 M€), deux fois plus qu’en 2014 (respectivement 897 M€ sur 372 opérations et un ticket moyen de 2,4 M€) et près du double de 2013 (973 M€, 386 opérations et une moyenne de 2,5 M€). Sans grande surprise, le secteur des services Internet se taille la part du lion (609 M€, 170 opérations et 3,6 M€ en moyenne). Il devance celui des Logiciels (355 M€, 111 opérations et 3,2 M€) et de la technologie, moins pourvoyeurs de deals mais avec des tickets sensiblement plus élevés : 275 M€ investis dans 27 opérations, soit une moyenne de 10,2 M€). Signe des temps, Life Sciences et FinTech font leur entrée dans le Top5 – en 4e et 5e place – avec 232 M€ d’apports sur 59 opérations (3,9 M€ en moyenne) pour la première et 79 M€ investis sur 16 dossiers (4,9 M€) pour la seconde. Inversement, Biotech, Cleantech et Electronique ne figurent plus parmi les secteurs les plus attractifs. S’agissant enfin des plus gros deals de l’année, BlaBlaCar conserve en 2015 (177 M€) la première position qu’il occupait déjà en 2014 (73 M€). La plateforme de covoiturage est suivie par Sigfox (100 M€), Quadran (45 M€), Scality (40,3 M€) et Vestiaire Collective (33 M€). Mais comment les Fonds arrêtent-ils leur politique d’investissement ? Combien de dossiers instruits chaque année ? Et quelle est la proportion de dossiers entrants comparés aux sollicitations ? Quels sont les secteurs les plus attractifs en 2016 et quelles sont les facteurs-clé pour décider d’accompagner un projet ? Pour quel ticket moyen et dans quelle relation avec les entrepreneurs ? Les Nouveaux Décideurs, le magazine de ceux qui font l’économie de demain, recevait cette semaine deux des principaux VC français : Romain Lavault, general partner de Partech Ventures (présent chez Sigfox, Made, teads, Kantox, Freedom Pop, Lima, Giroptic, Menlook.com…), et Jean de la Rochebrochard, partner chez Kima Ventures (Adyoulike, Afrimarket, Agentdesks, Betterdoctor, Carwego, Invino, Joshfire, Sevenhugs…). Une demi-heure pour tout comprendre des VC ! L’émission est à revoir ici : https://www.decideurstv.com/economie-business/les-nouveaux-decideurs/2016/02/1 6/l-aventure-c-est-le-venture.html
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