2021 SÉLECTION DE ROMANS de la rentrée littéraire 2021
←
→
Transcription du contenu de la page
Si votre navigateur ne rend pas la page correctement, lisez s'il vous plaît le contenu de la page ci-dessous
2021 SÉLECTION DE ROMANS de la rentrée littéraire 2021 Vous trouverez ci-après la liste des romans appréciés par vos bibliothécaires et libraires pour la Rentrée littéraire 2021. Ce document a été rédigé par les bibliothécaires de Croissy-sur-Seine, Le Vésinet, Montesson, Carrières-sur-Seine, ainsi que par les libraires d’Une autre page à Croissy et de la Librairie des Lacs - Maison de la Presse du Vésinet. 1
Au-delà de la mer de Paul Lynch, Albin Michel Malgré l’avis de tempête, Bolivar, un vieux pêcheur aguerri, s’apprête à prendre la mer comme d’habitude. Il est accompagné d’un jeune homme Hector qu’il rencontre pour la première fois. Les éléments se déchaînent rapidement et confrontent les deux hommes à leur destin et à eux-mêmes. Ce roman poignant et poétique ne laisse pas indifférent. L’auteur nous rappelle qu’il est imprévisible de savoir comment nous pourrions réagir face à une situation extrême (comme celle ici d’une dérive en pleine mer). Comment supporter d’ignorer quand l’épreuve prendra fin ? En plus d’un style impeccable et poétique, l’œuvre aborde des questions psychologiques et philosophiques. Emeline de la Bibliothèque du Vésinet Au printemps des monstres de Philippe Jaenada, Miallet Barrault Difficile de résumer un tel livre (800 pages !) comme il a été difficile à Philippe Jaenada de résumer l'histoire de ce jeune garçon de onze ans, Luc Taron, enlevé à Paris un soir du printemps 1964 et dont le corps a été retrouvé le lendemain au matin dans le bois de Verrières, dans l'Essonne. Ce fait divers dénommé « l'affaire de l'Étrangleur » défraya la chronique en 1964. Progressivement, les soupçons vont se porter inévitablement sur les parents jusqu'à l'entrée en scène de Lucien Léger. Celui-ci revendique en effet le meurtre dans des courriers signés « l'étrangleur » et à force de fanfaronnade finit par être arrêté. Ce jeune homme ordinaire, infirmier, avoue le meurtre. Philippe Jaenada donne à son œuvre littéraire un genre qui lui est propre. Il s'intéresse à des affaires criminelles anciennes et classées sur lesquelles subsistent des zones d'ombre. Il y met en évidence les discordances et les anomalies de la version officielle, invitant le lecteur à se faire sa propre opinion sur la culpabilité ou l'innocence des prévenus. Il n'oublie pas de se mettre aussi en scène tout au long de ses recherches, avec un sens de l'autodérision qui ne manque ni d'humour ni de narcissisme. Un livre, dans la continuité des précédents, qui vous laissera un souvenir marquant. Juliette de la Librairie des Lacs 2
Blizzard de Marie Vingtras, Editions de l’Olivier Le blizzard souffle ce jour-là sur les terres hostiles d’Alaska, pourtant, Bess sort avec un enfant. Le temps de refaire ses lacets, elle lui lâche la main et c’est le drame. L’enfant disparait de sa vue, comme happé par le blizzard. Commence alors une course contre la montre pour le retrouver. Nous entendrons en alternance les voix des quatre personnes parties à sa recherche : Bess, Benedict, Cole et Freeman. C’est au plus près de ses personnages et de leurs fêlures, en de courts chapitres sous forme de monologues intérieurs que Marie Vingtras nous entraîne dans une sorte de huis-clos à l’extérieur. Cette construction chorale rythme le roman à la façon d’un thriller, où les pièces du puzzle ne s’assembleront qu’à la toute fin. Coup de maître pour un premier roman qui aborde les thématiques de la paternité et de la culpabilité, dans une écriture orale, proche de celle des romans américains. Nathalie de la Bibliothèque de Montesson La Carte postale d’Anne Berest, Grasset En janvier 2003 la mère de l’autrice reçoit une carte postale avec les prénoms de ses grands-parents, de sa tante et de son oncle, morts à Auschwitz en 1942. Vingt ans plus tard, Anne Berest décide de savoir qui a envoyé cette carte postale et mène son enquête avec l’aide de sa mère, d’un détective privé et d’un criminologue. Un livre sur les racines d’une famille ainsi que sur ses mystères. A lire d’une traite. Roxanne de la Bibliothèque de Croissy-sur-Seine 3
Les Confluents d’Anne-Lise Avril, Julliard Nous sommes en 2009 en Jordanie. Liouba, journaliste, réalise son premier reportage dans le désert où des hommes plantent patiemment des arbres pour reconstituer une forêt ancestrale. Sa route va croiser celle de Talal, reporter de guerre à Gaza. Une attirance immédiate naît entre eux. Cette première rencontre sera suivie de beaucoup d’autres aux quatre coins de la planète, là où leurs reportages les emportent, elle sur les traces de ceux qui protègent notre terre et ses grandes forêts, lui sur celles des conflits armés et des mouvements de population qu’ils induisent. Tous deux sont des êtres engagés, porte-voix d’un monde qui souffre, victime de l’inconscience et de la folie des hommes. Deux êtres engagés qui portent des valeurs similaires et s’attirent comme deux confluents. En parallèle, nous suivons Aslam et Jaya, un frère et une sœur, qui, en 2040, luttent chacun à leur manière contre la montée des eaux qui a modifié inéluctablement la vie des hommes. Deux temporalités pour nous donner à voir, sans ton moralisateur, les conséquences de notre façon de vivre, pour nous montrer qu’il existe aussi un espoir d’habiter cette terre autrement si nous le voulons et nous organisons. Un très beau premier roman, à la plume poétique et mélancolique, qui nous invite, avec beaucoup de douceur, à regarder la beauté de notre planète et les dangers que nous lui faisons courir ! Isabelle de la Librairie des Lacs La danse de l’eau de Ta-Nehisi Coates, Fayard Hiram est le fils naturel du maître et d’une esclave dans une plantation de tabac de Virginie en déliquescence au XIXème siècle. Il est doué d’une mémoire extraordinaire, mais a tout oublié de sa mère quand elle a été vendue et séparé d’elle. Il va trouver sa place d’esclave au plus près de son père dans la maison jusqu’au moment où il décide de s’enfuir. Après avoir failli mourir dans une rivière, il se découvre un « super pouvoir », une sorte de vision qu’il a de lui- même, hors de son corps. Débute alors une échappée pleine de surprise pour trouver la liberté dans les états du Nord. L’auteur d’Une colère noire la lettre à son fils dans l’Amérique raciste d’aujourd’hui, publie aujourd’hui son premier roman. Un roman qui mêle une part de surnaturel avec une réflexion sur la société américaine actuelle. On pense à Underground Railroad de Colson Whitehead, présenté ici il y a 3 ans. Michel de la Bibliothèque du Vésinet 4
Enfant de salaud de Sorj Chalandon, Grasset Dans ce bouleversant roman, Sorj Chalandon met en parallèle la Grande Histoire, avec le procès Klaus Barbie, et la petite, celle d’un homme en quête du passé de son père. Le lien entre les deux ? La période de la Guerre, théâtre, à tous les niveaux, des pires exactions qui soient. Comme il le dit si bien, Sorj Chalandon a changé ses larmes en encre et offre aux lecteurs -sans doute- la clef pour comprendre toute son œuvre. Juliette de la Librairie des Lacs L’éternel fiancé d’Agnès Desarthe, Editions de l’Olivier Ce livre commence par la déclaration d’amour d’un petit garçon de quatre ans à une petite fille du même âge. Ce livre parle du temps qui passe, des souvenirs, des vies que l’on rêve où que l’on voudrait enfiler comme un habit qui épouserait parfaitement les contours de ses désirs, ce livre parle de musique, d’existences qui, contrairement aux partitions de musique, ne peuvent se reprendre depuis le début, ce livre est construit avec la virtuosité d’une écriture funambule, ce livre est touché par la grâce… Carole de la Bibliothèque de Carrières-sur-Seine 5
La fabrique des souvenirs de Clélia Renucci, Albin Michel Et si l'on pouvait enregistrer et digitaliser les souvenirs puis les mettre en vente aux plus offrants pour qu'ils puissent eux-mêmes les (re)vivre ? Intéressant non ? Nous voici au cœur du Memory Project que nous propose Clélia Renucci dans ce brillant second roman. Gabriel, programmateur à la radio, vient de faire l’acquisition du souvenir d’un spectateur présent à la première représentation de Phèdre à la Comédie Française en 1942. Deux rangs devant lui, une femme est elle aussi au spectacle. Subjugué par cette simple nuque il n’aura de cesse de traquer chaque souvenir qui pourrait le rapprocher d’elle. Yann de la Librairie Une autre page La femme et l’oiseau d’Isabelle Sorente, Lattès Le nouveau livre d’Isabelle Sorente est une superbe histoire qui navigue entre le passé et le présent, à travers le personnage de Thomas, un « ancien » Malgré-nous qui a traversé l’enfer sur le front Russe pendant la deuxième guerre mondiale, et de sa petite-nièce Elisabeth ainsi que sa fille Vina qui viennent se réfugier chez lui le temps de quelques semaines, alors que cette dernière a été exclue de son lycée. Un lien bouleversant va se tisser entre la jeune fille et son vieil oncle, qu’elle connaissait à peine jusqu’alors. La femme et l’oiseau est un très beau livre sur les liens qui nous unissent en tant qu’êtres humains. Clémence de la Librairie Une autre page 6
La fille qu’on appelle de Tanguy Viel, Minuit Max Le Corre est un boxeur sur le retour qui officie aussi comme chauffeur pour Quentin Le Bars, le maire d’une ville côtière de Bretagne. Lorsque sa fille Laura, à peine vingt ans, cherche à revenir habiter près de lui, il la met en contact avec son supérieur dans l’espoir que celui-ci lui dégote un toit. Ce que Max ignore, c’est qu’il vient d’envoyer sa fille dans la gueule du loup, et que, bien vite, le maire va commencer à étendre une emprise morale et sexuelle sur Laura… Tanguy Viel signe ici un roman au style riche mais pourtant aérien, empreint de cinéma comme à son habitude. Il nous pose comme spectateur d’un combat inégal, où la manipulation, l’emprise des non-dits et l’ordre établi font loi. En s’attaquant à de telles thématiques, l’auteur met des mots clairs sur des choses que tout le monde voit mais que beaucoup préfèrent taire. Une réussite vive et intense, narrée avec puissance et rythmée avec brio dans un crescendo constant par un auteur passé maître dans l’art de mettre en scène les petits moments où pourtant tout bascule. Ewen de la Bibliothèque de Montesson Le Fils de l’Homme de Jean-Baptiste Del Amo, Gallimard Le Fils de neuf ans n’a pas connu son père qui l’a abandonné quelques années auparavant. Il vit seul avec sa mère. Problème : son père décide de revenir à l’improviste pour partager à nouveau la vie du Fils et de sa mère. C’est un choc car personne n’a souhaité ce retour. L’Homme emmène sa petite famille dans un coin reculé de montagne, dans un chalet délabré où lui-même a passé son enfance avec un père violent. Il semble que cette violence se perpétue car le Père devient de plus en plus taiseux, taciturne et autoritaire. Le jeune garçon et la mère sont isolés en pleine nature et ignorent qu’il n’est pas question de retour. Jean-Baptiste Del Amo allie écriture sublime, descriptions éblouissantes et suspens. Le lecteur est happé par ce roman noir proche du conte résolument moderne, où les personnages ne sont jamais nommés. Emeline de la Bibliothèque du Vésinet 7
Furies de Julie Ruocco, Actes Sud Bérénice, archéologue, se rend à la frontière syrienne pour récupérer clandestinement des bijoux anciens pour une galerie d’art parisienne. Confrontée à la guerre, elle recueille une jeune syrienne et croise le chemin d’Asim, un pompier syrien devenu fossoyeur qui aide les réfugiés à fuir cette région dévastée. Ce livre nous parle de combats, combat du peuple syrien contre un gouvernement prêt à assassiner sa population pour conserver le pouvoir, combat des femmes qui se lèvent contre l’oppression, participent pleinement à la révolution et prennent les armes contre l’Etat Islamique, combat de Bérénice, Asim et sa sœur Taym pour recueillir et porter la parole des victimes. Il donne chair et visages à cette guerre, à l’horreur et à la barbarie et nous empêche ainsi de détourner le regard de ce pays exsangue. Une plume exigeante, lyrique et poétique, puissante. Un premier roman impressionnant contre le silence et l’oubli ! Isabelle de la Librairie des Lacs Klara et le Soleil de Kazuo Ishiguro, Gallimard Kazuo Ishiguro nous livre avec son nouveau roman une magnifique histoire sur l’intelligence artificielle. On y suit le point de vue de Klara, une AA (Amie Artificielle), qui vit dans un magasin jusqu’au jour où elle est achetée par la famille de la petite Josie. Elle va alors devenir la confidente de la petite fille, à travers son enfance puis son adolescence, à travers se hauts et ses bas. C’est une histoire touchante, qui nous pousse à questionner les limites de notre humanité – et si bien écrit avec ça ! Clémence de la Librairie Une autre page 8
Milwaukee blues de Louis-Philippe Dalembert, Sabine Wespieser Editeur Ce roman est une fiction inspirée de deux drames réels, le meurtre de Georges Floyd en mai 2020 et l'assassinat d'un adolescent, Emmett Till, par des racistes blancs du Sud en 1955. Louis-Philippe Dalembert met en scène Emmett, un personnage imaginaire, dont il déroule le destin injuste et tragique. Avec ce roman choral, l’auteur nous plonge avec réalisme dans la vie de Milwaukee, ville du Wisconsin reconnue pour ne pas être la championne de la mixité sociale, dans ce ghetto où les pères abandonnent leur famille ou finissent en prison. Il décrit le contexte racial, la désindustrialisation et le chômage qui conduisent certains jeunes à devenir dealers. Emmett, qui avait réussi un temps à échapper à ce terrible destin, ne survivra pas aux maltraitances de la police américaine envers les noirs. Ce livre est un cri, un cri littéraire, réfléchi, engagé, pacifiste qui bouleverse le lecteur du début à la fin. Juliette de la Librairie des Lacs Mon mari de Maud Ventura, L’iconoclaste Elle aime toujours autant son mari après 15 ans de vie commune, deux enfants et une existence confortable. Elle l’aime tellement qu’elle scrute chacun de ses gestes, observe et consigne dans ses carnets les moindres variations de son comportement, au tamis de sa peur de le perdre. Une peur viscérale, tripale… Le lecteur tourne les pages, d’abord en souriant, puis, plus il découvre les failles sous cette apparente maîtrise, une maîtrise psychologiquement angoissante, et l’angoisse monte… Jusqu’où cela va-t-il nous mener ? Jusqu’à une chute magistrale qui nous retourne comme un gant ! Un premier roman original et dérangeant. Carole de la Bibliothèque de Carrières-sur-Seine 9
Nous vivions dans un pays d’été de Lydia Millet, Editions les Escales Dans un futur que l’on devine proche, ce roman met en scène une dizaine d’adolescents américains en vacances dans une villa avec leurs parents. Ces derniers passent le plus clair de leur temps à boire et à se droguer, ce qui leur cause l’inimitié de leurs enfants, qui méprisent leur attitude et irresponsabilité au plus haut point. Lorsque qu’une tempête vient dévaster le pays et la villa, et que les adultes préfèrent sombrer encore plus profondément dans leur torpeur autodestructrice, les enfants, excédés, décident de partir de leur côté à la recherche d’une solution pour quitter cette crise et penser l’après… Grâce à des phrases courtes et nettes, comme autant de pansements que l’on retirerait d’un coup sec, Lydia Millet parvient avec sa narration à la première personne, à travers Evie, la protagoniste, à nous installer sans mal dans cet univers en perte de repères. Les tribulations de cette bande à la recherche d’une nouvelle voie à suivre nous amènent à questionner l’héritage des générations passées et l’importance d’élaborer un nouveau modèle. Une œuvre poétique aux thématiques on ne peut plus actuelles. Ewen de la Bibliothèque de Montesson Ombres portées d’Ariana Neumann, éditions Les Escales A Caracas, dans le vaste domaine familial, Ariana Neumann, huit ans, joue à l'espionne. En fouillant dans les affaires de son père, elle trouve une pièce d'identité. Elle reconnaît son père jeune homme, mais il porte un autre nom. Des années plus tard, à la mort de son père, Ariana retrouve ce mystérieux document dans une boîte contenant des photos, des lettres et d'autres souvenirs de la jeunesse de celui-ci à Prague. Elle mettra près d'une décennie à trouver le courage de faire traduire cette correspondance. Ce qu'elle découvre la propulse dans une quête pour découvrir l'histoire de sa famille, la vérité sur son père et les raisons de son silence... Marie de la Bibliothèque de Croissy-sur-Seine 10
Le pavillon des combattantes d’Emma Donoghue , Presses de la Cité L’intrigue du nouveau livre d’Emma Donoghue se déroule à Dublin en 1918. On y suit sur trois jours Julia Power, une infirmière qui doit gérer le service de maternité d’un hôpital en pleine épidémie de grippe espagnole. Et comme si cela ne suffisait pas, rajoutez un fond de combat pour l’indépendance de l’Irlande, rendu très concret par la nouvelle directrice de l’hôpital, membre du Sinn Féin qui a la police à ses trousses… Un roman poignant, avec des héroïnes incroyables auxquelles on s’attache immédiatement. Clémence de la Librairie Une autre page La plus secrète mémoire des hommes de Mohamed Mbougar Sarr, Philippe Rey éditions Diégane, jeune écrivain sénégalais, fréquente un groupe d’auteurs africains à Paris. Il va avoir l’occasion de lire l’unique livre d’un « Rimbaud nègre », T.C. Elimane, paru en 1938 : Le labyrinthe de l’inhumain dont il ne reste que quelques rares exemplaires. Porté aux nues lors de la parution, l’auteur, accusé ensuite de plagiat, a mystérieusement disparu. Epoustouflé par le roman et fasciné par l’écrivain, Diégane décide d’enquêter sur l’histoire de ce livre et de son auteur. Il nous emporte alors de Paris à Amsterdam, du Sénégal en Argentine, nous parle de colonisation, de la Shoah, des contes et mythes africains, de littérature… Livre « monde » foisonnant, ce roman est tout à la fois roman d’apprentissage, récit d’aventures, polar littéraire, enquête existentielle et avant tout chant d’amour à la Littérature. Car le sujet principal est bien celui-ci : la Littérature et les liens qui la rattachent à la vie. Porté par une plume intelligente et sublime, ce roman érudit et exigeant est un bijou de cette rentrée littéraire. Isabelle de la Librairie des Lacs 11
Poussière dans le vent de Leonardo Padura, Métaillié Dans les années 2010, Adela, 20 ans, la New-yorkaise sophistiquée tombe amoureuse du jeune Marcos, fraîchement exilé de Cuba. Tout les sépare sinon, l’exil et l’amour. Ainsi commence cette saga qui va nous faire revenir en arrière dans la période spéciale, des années 90, quand l’ex-URSS arrêtait de soutenir Cuba. Quand leurs parents formaient un Clan, où un groupe d’amis se sépare, participant à la diaspora cubaine. Dans ce roman, nous croisons des personnages subtils et nuancés, qui retrouvent dans l’amour un espace de liberté absent de la dictature cubaine. Suspense et péripéties, sensualité et trahison sont au menu de ce roman choral. Michel de la Bibliothèque du Vésinet Premier sang d’Amélie Nothomb, Albin Michel Un plongeon drôle, fantasque et débridé au cœur de la famille Nothomb et du père d’Amélie en particulier, Patrick. Amélie Nothomb nous offre un sympathique moment de lecture au côté de ses aïeux qu’elle croque dans de judicieux et jubilatoires détails. L’humour de l’auteur est bien présent et malgré l’horreur des aventures de Patrick, on se surprend à sourire ou à rire aux éclats. Du grand Nothomb. Juliette de la Librairie des Lacs 12
Quatre heures, vingt-deux minutes et dix-huit secondes de Lionel Shriver, Belfond Remington et Serenata vivent paisiblement leur soixantaine dans une petite ville de l’état de New York. Elle est voix off renommée pour des jeux vidéo et des livres audio, lui vient de se faire remercier de son poste au service des transports de la ville d’Albany. Paisiblement jusqu’au jour où Rem annonce à son épouse qu’il veut faire le marathon de Saratoga . Lui qui n’a jamais couru même pas « du canapé à la cuisine » ! Serenata, une vie entière de sport derrière elle et que ses genoux abandonnent, ne lui donne pas une seule chance d’y parvenir, et elle ne l’épargnera pas. Et pourtant il n’abandonnera pas, mais à quel prix ? Yann de la Librairie Une autre page Revenir fils de Christophe Perruchas, Le Rouergue Dans ce roman puissant, Christophe Perruchas confronte un fils à la folie de sa mère, atteinte du syndrome de Diogène (elle accumule les objets qui envahissent peu à peu la maison). En deux séquences séparées d'une vingtaine d'années, le fils adolescent puis jeune père fait face à cette mère inaccessible qui l'a "orpheliné" de son vivant. Saisissant. Roxanne de la Bibliothèque de Croissy-sur-Seine Le rire des déesses d’Ananda Devi, Grasset Le rire des déesses est un roman fascinant, avec toute une myriade de femmes incroyables, et une fin flamboyante. On se trouve au nord de l’Inde, un fin fond d’une rue appelée la Ruelle, où se trouve une maison de prostitution. Délaissée par sa mère, Chinti, une petite fille de dix ans, est malgré tout entourée de l’amour de ses compagnes, et en particulier des hijras de la maison d’à côté, cette communauté de femmes que la société indienne admire et rejette à la fois car elles sont nées dans un corps d’homme. Jusqu’au jour où un prêtre aux ambitions douteuses va kidnapper la petite fille et prétendre vouloir en faire une déesse… Il l’emmène alors en pèlerinage à Bénarès, sans se douter qu’il a à sa suite toutes les femmes de la Ruelle, prêtes à tout pour protéger Chinti. Impossible de lâcher ce livre. Clémence et Yann de la Librairie Une autre page 13
S’adapter de Clara Dupont-Monod, Stock Ce récit a la particularité d’être raconté par les pierres des Cévennes du mur de la maison qui abrite la famille dont il va être question. Composé en trois parties, il aborde avec délicatesse comment l’arrivée d’un petit frère handicapé va transformer et ébranler chaque membre de la fratrie : l’aîné, la cadette, et celui qui viendra après… Un livre magnifique sur la différence et ce qu’elle génère au sein du règne humain et du règne animal. Comment elle peut faire émerger le pire comme le meilleur, mais nourrit et métamorphose ceux qu’elle touche… lumineux ! Carole de la Bibliothèque de Carrières-sur-Seine Une soupe à la grenade de Marsha MEHRAN, Picquier Trois sœurs iraniennes viennent s’installer dans un petit village irlandais et y ouvrent le Babylon Café, un endroit chaleureux où elles proposent une cuisine persane, délicate et parfumée, un choc gustatif et culturel pour les villageois. Si certains deviendront vite des habitués enthousiastes, d’autres feront tout pour empêcher l’implantation de ce lieu si différent de leur culture. Bien que ce roman semble tout d’abord flirter avec le style « feel-good », il devient peu à peu plus grave et profond quand on découvre, au fur et à mesure du récit, le passé de ces trois sœurs, leur fuite d’Iran, la difficulté et la douleur de l’exil. Un roman formidable et humain, chaleureux et sensuel, aux parfums de cannelle et de rose, de nigelle et de cardamome qui vous donnera envie de vous installer dans ce lieu enchanteur pour découvrir avec délice une cuisine magnifique et des personnages très attachants. Et cerise sur le gâteau, chaque chapitre s’ouvre sur une recette à expérimenter et déguster ! Isabelle de la Librairie des Lacs 14
Un tesson d’éternité de Valérie Tong-Cuong, Lattès Anna est pharmacienne, son mari Hugues, en poste aux affaires culturelle de la ville. Un couple uni, plutôt aisé parents de Léo, un jeune garçon sans histoires. Jusqu'à ce jour où la police vient chercher Léo, garde à vue pour violences en manifestation. La bascule. Cette vie qu'Anna avait construite brique après brique, page après page, est soudainement mise à mal, le château de cartes vacille et ce passé qu'elle avait tant œuvré à masquer, à presque oublier va resurgir. Yann de la Librairie Une autre page Ultramarins de Mariette Navarro, Quidam éditions Au milieu de l’Atlantique, l’équipage d’un cargo de marchandises fait une demande inattendue à leur commandante, l’autorisation de faire une baignade. Bien qu’extrêmement rigoureuse et professionnelle, elle décide de leur accorder cette baignade en haute mer, et reste seule à bord. Quand les marins vont remonter à bord, rien ne sera plus pareil…cet instant de liberté va tout bouleverser. Que se passe-t-il quand on s’autorise un pas de côté, quand on s’offre une parenthèse dans un monde de règles et d’habitudes ? Mariette Navarro nous délivre un roman sensible, envoutant servi par une écriture poétique, où flotte une atmosphère étrange parfois à la limite du fantastique. Nathalie de la Bibliothèque de Montesson 15
Portail Internet du réseau : www.boucledesmediatheques.fr Bibliothèque de Croissy-sur-Seine Bibliothèque de Carrières-sur-Seine Espace Chanorier – 12 Grande rue 33-35 rue des Vignes Blanches Tél : 01 30 15 02 94 Tél : 01 39 57 58 28 Ouverture Ouverture Mardi : 15h-18h Mardi : 16h-18h30 Mercredi : 9h30-12h / 14h-18h Mercredi : 10h-18h30 Vendredi : 15h-19h Vendredi : 16h-18h30 Samedi : 9h30-16h30 Samedi : 10h-18h30 Bibliothèque de Montesson Bibliothèque du Vésinet 12 bd de la République 59 Bd Carnot Tel : 01 30 71 18 55 Tél : 01 30 15 47 19 Ouverture Ouverture Mardi : 15-19h Mercredi : 10h-12h30 / 14h-18h Mercredi : 10h-12h / 14h-18h Vendredi : 15h-19h Vendredi : 14h-18h Samedi : 10h-12h30 / 14h-18h Samedi : 10h-12h30 / 14h-17h30 Librairie des Lacs Librairie Une autre page Maison de la Presse du Vésinet 28 bis rue du Maréchal Foch – 16 bis Bd Fernand Hostachy Tél : 01 39 76 08 81 Tel: 01 34 80 06 00 Ouverture Ouverture Lundi, mardi, jeudi, vendredi : Du mardi au samedi : 8h00-13h / 14h30-19h30 10h-13h / 14h-19h Mercredi, samedi : 8h00-19h30 Dimanche : 10h-13h Dimanche : fermé BONNE LECTURE ! Tous ces romans sont disponibles chez votre libraire ou dans les bibliothèques du réseau Boucle des Médiathèques. 16
Vous pouvez aussi lire