Activités du RAN en matière de coordination locale et approche locale de prévention et de lutte contre l'extrémisme violent

 
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Activités du RAN en matière de coordination locale et approche locale de prévention et de lutte contre l'extrémisme violent
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RAN LOCAL
RAN LOCAL

9 juin 2021
DOCUMENT RECAPITULATIF SPECIAL
Groupe de travail RAN LOCAL

Activités du RAN en matière de coordination
locale et approche locale de prévention et de
lutte contre l’extrémisme violent
Introduction
Au départ, le groupe de travail RAN LOCAL ne faisait pas partie du RAN. Lors d’une conférence des villes de l’UE sur
les combattants terroristes étrangers qui s’est tenue en 2014, il a été recommandé de créer une plateforme
européenne permettant aux pouvoirs publics locaux d’échanger des informations sur la coopération
interinstitutionnelle. Les réunions inaugurales du groupe de travail RAN LOCAL ont eu lieu en 2016.

Il se compose de coordinateurs locaux en matière de prévention et de lutte contre l’extrémisme violent qui travaillent
au sein de municipalités de l’UE. L’élaboration de la stratégie locale visant à prévenir et à lutter contre la
radicalisation et l’extrémisme violent constitue le sujet le plus important et le premier thème principal de ce groupe
de travail. Au cœur de cette stratégie locale se trouve la coopération interinstitutionnelle dans le cadre de laquelle
de nombreux praticiens de première ligne coopèrent en vue de prévenir, de déceler et de faire reculer l’extrémisme
violent.

Le deuxième thème principal au niveau local est l’engagement auprès des parties prenantes (de la société). La
réussite de la prévention et de la lutte contre l’extrémisme violent repose sur une approche impliquant l’ensemble
de la société. Outre la coopération avec les praticiens locaux, il est tout aussi important d’impliquer la société civile,
les communautés, les familles et les chefs religieux dans le domaine de la prévention et de la lutte contre
l’extrémisme violent.

En revenant sur le passé du groupe de travail RAN LOCAL, il est possible de dégager un troisième thème principal:
l’analyse du paysage de la radicalisation. Outre le développement de l’extrémisme islamiste, il est également
nécessaire d’étudier d’autres formes d’extrémisme violent, comme la menace émergente des mouvances violentes
d’extrême droite.

Au cours des six dernières années, des praticiens très expérimentés de différents États membres ont mis sur pied
le groupe de travail RAN LOCAL. Suzanne den Dulk (NL), Jessika Soors (BE), Kasper Fisker (DK) et Ilham Atrass
(ES) sont d’anciens dirigeants du groupe de travail RAN LOCAL. À l’heure actuelle, il est dirigé par Pushpa Islam
(DE) et Anneli Portman (FI).

Un produit du Réseau de sensibilisation à la radicalisation
(RAN)
DOCUMENT RÉCAPITULATIF SPÉCIAL
                                          Activités du RAN en matière de coordination locale et approche locale de prévention
                                                                                       et de lutte contre l’extrémisme violent
                                                                                                                 Page 2 sur 19

Table des matières
Introduction .......................................................................................................................................... 1
Thème principal: stratégie locale et coopération interinstitutionnelle ................................................... 3
  Sous-thème: approche globale et plan d’action .......................................................................................... 3
  Sous-thème: obtenir un soutien politique pour les stratégies locales de prévention et de lutte contre l’extrémisme
  violent .................................................................................................................................................. 7
  Sous-thème: les rôles et les responsabilités .............................................................................................. 8
Thème principal: s’engager auprès des parties prenantes (de la société) ............................................ 10
  Sous-thème: l’engagement auprès des organisations et des individus non religieux ..................................... 11
  Sous-thème: l’engagement auprès des organisations et des individus religieux ............................................ 15
Thème principal: analyse du paysage de la radicalisation .................................................................... 17
  Sous-thème: l’idéologie d’extrême droite ................................................................................................ 17
  Sous-thème: tirer des enseignements des phénomènes adjacents ............................................................. 18

Un produit du Réseau de sensibilisation à la radicalisation
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DOCUMENT RÉCAPITULATIF SPÉCIAL
                                Activités du RAN en matière de coordination locale et approche locale de prévention
                                                                             et de lutte contre l’extrémisme violent
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Thème principal: stratégie locale et coopération
interinstitutionnelle
Les approches visant à élaborer et à poursuivre une stratégie locale de prévention et de lutte contre la radicalisation
et l’extrémisme violent constituent le thème principal et le plus important du groupe de travail RAN LOCAL. La mise
en place d’une telle stratégie peut être relativement exigeante. Compte tenu de la divergence entre les phénomènes
terroristes et de la complexité des facteurs sous-jacents impliqués dans le processus de radicalisation, il est
nécessaire de déployer des efforts collectifs au niveau des autorités nationales et locales. Par conséquent, la
coopération interinstitutionnelle entre les organes statutaires et avec les parties prenantes de la société est cruciale
et constitue la pierre angulaire de la mise en place d’une stratégie durable de lutte contre l’extrémisme violent. Au
sein du groupe de travail RAN LOCAL, plusieurs événements ont été organisés pour permettre aux coordinateurs
locaux et aux praticiens de première ligne d’échanger des expériences et des connaissances sur la façon d’instaurer
et d’obtenir un soutien politique en faveur d’un plan d’action local de prévention et de lutte contre l’extrémisme
violent.

Le thème principal «stratégie locale et coopération interinstitutionnelle» se divise en trois sous-thèmes:
premièrement, «approche globale et plan d’action», deuxièmement, «obtenir un soutien politique pour les stratégies
locales de prévention et de lutte contre l’extrémisme violent» et troisièmement, la répartition des «rôles et
responsabilités» dans le cadre de la stratégie locale.

Sous-thème: approche globale et plan d’action

Il est plus facile de comprendre les causes de la radicalisation susceptibles de conduire à des actes violents en les
replaçant dans le contexte local où elles se produisent. En tant que tel, un plan ou une stratégie qui tient compte
de ces facteurs contextuels permet d’optimiser les efforts de prévention et de lutte contre l’extrémisme violent au
niveau local. Un plan d’action local de prévention pourrait se définir comme un ensemble d’actions détaillées et
coordonnées visant à atteindre une vision commune de la prévention et de la lutte contre l’extrémisme violent et
comme un cadre de coopération interinstitutionnel visant à mettre la stratégie en pratique.

Le groupe de travail RAN LOCAL a organisé de nombreuses réunions et visites d’étude afin d’aider et d’inspirer les
coordinateurs et les praticiens locaux à instaurer un réseau local et à établir leur plan d’action de prévention.

Réunions et documents
    •   Conférence des villes de l’UE sur les combattants terroristes étrangers – 30 janvier 2014, La Haye. Les
        praticiens de première ligne ont discuté des possibilités d’empêcher les citoyens européens de se rendre en
        Syrie et en Irak pour rejoindre des groupes extrémistes. Ils ont abordé les bonnes pratiques et les
        possibilités de réinsertion des individus qui ont participé au conflit syrien puis sont revenus en Europe.

    •   Groupe de travail RAN LOCAL «Comment créer des réseaux locaux?» – 22 et 23 février 2016, Rotterdam.
        Lors de la première réunion du groupe de travail RAN LOCAL, les coordinateurs locaux ont discuté des
        conditions requises pour créer un réseau européen et un réseau local de coordinateurs en matière de
        prévention et ont formulé des conseils sur la façon d’instaurer un tel réseau.

    •   Élaborer un cadre de prévention local et des principes directeurs – novembre 2016. En s’appuyant sur
        l’expérience pratique de différentes villes européennes impliquées dans la prévention de la radicalisation et
        de l’extrémisme violent, ce document d’orientation présente une «liste de contrôle» de principes directeurs
        visant à créer un plan d’action local de prévention.

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    •   La visite d’étude à Helsinki: Une démarche globale de prévention de la radicalisation à
        Helsinki – 8 et 9 juin 2017, Helsinki. Cette visite d’étude à Helsinki visait à donner un aperçu de la stratégie
        locale de prévention mise en place par la municipalité d’Helsinki. Intitulée «Safe Helsinki», la démarche
        globale de la ville a été présentée aux praticiens qui ont discuté de ses avantages et de ses inconvénients.

    •   Local Action Plan Academy – 4 et 5 octobre 2017, Barcelone. Des coordinateurs locaux mettant en place un
        plan d’action local de prévention se sont réunis afin de se pencher sur les différents aspects de la création
        et de l’amélioration d’une stratégie de prévention locale ou régionale et d’étudier les enjeux qui y sont liés.

    •   Le programme de formation adéquat – prévenir et lutter contre la radicalisation et l’extrémisme
        violent - 7 et 8 décembre 2017, Berlin. Cette réunion visait à aider les coordinateurs locaux et régionaux
        impliqués dans la prévention et la lutte contre l’extrémisme violent à déterminer la meilleure formation pour
        optimiser le rôle des praticiens de première ligne en matière de prévention de la radicalisation.

    •   Élaborer un cadre de prévention local et des principes directeurs - 2e partie– novembre 2016. S’appuyant
        sur l’article du RAN relatif à la 1re partie (2016), cet article explique les principes clés de la formulation
        d’une stratégie ou d’un plan d’action local de prévention et fournit des recommandations pour la création
        d’une structure interinstitutionnelle.

    •   RAN LOCAL ACADEMY Guide d’évaluation en 7 étapes du RAN à l’intention des collectivités
        locales - 13 et 14 mars 2019, Vienne. Lors de cette réunion, les coordinateurs locaux ont procédé à un
        examen critique de leur stratégie locale de lutte contre la criminalité organisée et ont examiné l’efficacité
        de ses différents aspects. Ils ont également créé et testé un guide d’évaluation permettant aux autorités
        locales d’évaluer leurs interventions et leurs programmes de prévention et de lutte contre l’extrémisme
        violent.

    •   Visite d’étude du groupe de travail RAN LOCAL à Strasbourg - 21 et 22 mai 2019, Strasbourg. Cette visite
        d’étude portait sur la stratégie locale de prévention mise en œuvre à Strasbourg. Les coordinateurs de la
        municipalité en charge de la prévention et de la lutte contre l’extrémisme violent ont présenté leur démarche
        et partagé leurs expériences concernant l’importance d’une approche pluridisciplinaire pour lutter contre
        l’extrémisme et les attentats.

    •   Stratégie locale de prévention et de lutte contre l’extrémisme violent en période de pandémie de COVID-
        19 – 30 novembre et 1er décembre 2020, réunion en ligne. Lors de cette réunion, les coordinateurs et
        praticiens locaux ont abordé les problèmes posés par les restrictions liées à la COVID-19 pour maintenir la
        coopération interinstitutionnelle locale et poursuivre les activités de prévention et de lutte contre
        l’extrémisme violent. Cette réunion a abordé une série de recommandations susceptibles d’aider les
        autorités locales à surmonter ces difficultés.

Pratiques
    •   La municipalité de Vilvorde en Belgique a produit un guide par étapes sur la façon de créer un réseau local
        pour prévenir la radicalisation à l’échelon local. Cette pratique a facilité la coopération interinstitutionnelle
        entre les partenaires de différents secteurs et a permis d’évaluer les individus susceptibles de se
        radicaliser.

    •   La formation hybride, Strasbourg (France). Il s’agit de la première formation de ce type en France, dans le
        cadre de laquelle des responsables religieux musulmans bénéficient d’une formation pour s’engager
        auprès des jeunes et prévenir la radicalisation dans ce segment de la population. De plus, cette formation
        permet à la préfecture du Bas-Rhin de mettre en place auprès des jeunes un réseau de praticiens
        présentant différentes spécialités et expertises (enseignants, travailleurs sociaux, acteurs religieux).
    •

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    •   Programme «Web Walkers», France. Ce programme aide les éducateurs à mieux comprendre le monde
        virtuel que les jeunes fréquentent particulièrement. Il met à leur disposition les outils et les connaissances
        dont ils ont besoin pour déceler les signes de radicalisation en ligne. Il fournit également un soutien en
        ligne aux jeunes marginalisés et vulnérables.

Enseignements tirés et recommandations
    •   L’élaboration d’un plan d’action local de prévention nécessite une coopération interinstitutionnelle clairement
        structurée entre plusieurs organismes (autorités locales, police, services sociaux et services de santé,
        secteur de l’enseignement, etc.) La réussite de la coopération entre différents organismes nécessite:

           ➢   Un cadre juridique pour le partage et la protection des informations.
           ➢   Un soutien politique de la municipalité et la participation des parties prenantes.
           ➢   Il est important de définir clairement les rôles et les responsabilités des partenaires et de garantir
               que les coordinateurs aient des compétences, des intérêts et des expériences variés. Les sections
               suivantes fourniront des recommandations sur la manière d’obtenir un soutien politique et de répartir
               les tâches.

    •   Pour créer un plan de prévention local, il est d’abord nécessaire de cartographier et d’analyser la situation
        locale et le contexte. Cela signifie qu’il convient de classer et d’examiner les tendances dominantes de la
        radicalisation et les types d’extrémisme existants.

    •   Lors de la rédaction d’un plan d’action local, assurez-vous que tous les partenaires impliqués reconnaissent
        et comprennent les objectifs et les besoins de cette stratégie. Ces objectifs sont plus faciles à comprendre
        lorsqu’ils sont fixés dans le cadre de prévention dans lequel ils s’inscrivent (prévention générale, spécifique
        ou individuelle).

    •   Un plan d’action local de prévention comporte généralement plusieurs éléments. Par exemple:

           ➢   Des services d’assistance téléphonique offrant un soutien psychologique aux personnes à risque et à
               leurs proches. Ces services d’assistance peuvent soit utiliser les réseaux existants (par exemple, le
               pôle interinstitutionnel), soit créer de nouveaux réseaux de partenariat impliquant des
               établissements scolaires, des centres de détention, des services de santé, etc. Ils doivent être
               transparents et travailler en étroite collaboration avec les autres parties prenantes afin d’assurer le
               suivi des cas de radicalisation. Il est possible de recourir à des programmes de mentorat pour
               encadrer les individus qui sont susceptibles de se radicaliser ou qui sont activement impliqués dans
               des groupes extrémistes violents;
           ➢   Des psychologues qui fournissent une aide en matière de santé mentale aux individus radicalisés et
               à leurs familles;
           ➢   Des programmes de réadaptation et de réintégration pour les personnes qui rentrent dans leur pays
               d’origine et les individus qui participent à des groupes violents.

    •   Strasbourg constitue un bon exemple à suivre en matière de création et de mise en œuvre d’un plan d’action.
        L’approche de la municipalité en matière de prévention et de lutte contre l’extrémisme violent est dérivée
        de l’approche nationale qui adhère à la stratégie «Prévenir pour protéger». Elle n’essaie pas de réinventer
        la roue mais plutôt de tirer avantage des actions en place qui ont prouvé leur efficacité et de renforcer la
        coopération interinstitutionnelle entre les partenaires locaux et nationaux. L’approche de Strasbourg en
        matière de prévention et de lutte contre l’extrémisme violent comporte cinq éléments:

           ➢   une compréhension mutuelle de la radicalisation et une communication claire entre les partenaires
               interinstitutionnels (fonctionnaires municipaux, grand public et réseaux nationaux et internationaux);

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           ➢   la formation et l’information des praticiens afin qu’ils puissent évaluer la situation et choisir les
               interventions qui conviennent;
           ➢   la mobilisation et la création d’autant de partenariats et de réseaux locaux que possible;
           ➢   l’information et le soutien des praticiens concernant la manière dont ils peuvent signaler les situations
               à risque et adresser chaque cas au praticien concerné;
           ➢   l’application des mesures les mieux adaptées à la situation.

    •   Les coordinateurs locaux en matière de coopération interinstitutionnelle sont chargés de doter les praticiens
        de première ligne des outils et des connaissances nécessaires pour prévenir et lutter contre la radicalisation
        à l’échelon local. Pour y parvenir, ils peuvent proposer aux praticiens de première ligne des formations qui
        répondent à leurs besoins et les aident à mieux se préparer.

    •   En ce qui concerne l’évaluation, sept étapes pourraient être prises en considération pour évaluer les
        formations, les interventions ou même l’ensemble du plan d’action:

           ➢   Déterminez d’abord les objectifs de l’évaluation et les éléments qui doivent être évalués (intervention
               spécifique, formation, etc.);
           ➢   Avec vos partenaires, mettez en place une équipe d’évaluation composée de différentes organisations
               ayant une connaissance suffisante de la prévention et de la lutte contre l’extrémisme violent;
           ➢   Déterminez avec l’équipe d’évaluation le type d’évaluation qui est nécessaire, par exemple
               l’évaluation des effets, l’évaluation des processus ou l’évaluation économique, etc.;
           ➢   Décidez de la collecte des données et des informations ainsi que de la méthode la plus adaptée à
               l’évaluation;
           ➢   Créez un plan d’action pour l’évaluation, en précisant tous les détails et toutes les étapes;
           ➢   Procédez à l’évaluation conformément au plan d’action;
           ➢   Partagez les résultats de l’évaluation avec vos partenaires et adaptez votre stratégie ou votre
               formation en conséquence.

    •   Outre les problèmes permanents auxquels la stratégie de prévention et de lutte contre l’extrémisme violent
        peut être confrontée, les coordinateurs locaux et les praticiens rencontrent, depuis le printemps 2020, des
        difficultés spécifiques liées à la pandémie de COVID-19.
        Plusieurs enseignements pourraient contribuer à surmonter ces problèmes:

           ➢   La coopération interinstitutionnelle pourrait être maintenue en développant ou en utilisant des
               plateformes et des outils numériques grâce auxquels les partenaires pourraient communiquer et
               discuter des dossiers;
           ➢   Il convient de s’assurer que les praticiens de première ligne aient connaissance des nouvelles
               tendances de l’extrémisme et de la polarisation (discours haineux, théories du complot et discours
               contre l’État). Il faudrait informer les praticiens sur les pratiques en ligne susceptibles de contribuer
               à détecter les signes de radicalisation et sur le processus à suivre pour adresser chaque cas au
               praticien concerné.

    •   Il conviendrait d’envisager les approches suivantes dans le cadre d’un plan d’action visant à s’engager
        auprès des combattants terroristes étrangers avant, pendant ou après leur voyage:

           ➢   Mieux sensibiliser les praticiens de première ligne à la détection des premiers signes de radicalisation
               sur les réseaux sociaux et à l’importance des services de santé mentale;
           ➢   Encourager l’ensemble de la famille, prendre en compte ses traditions et apporter des réponses à
               ses craintes concernant la stigmatisation;
           ➢   S’engager auprès de la communauté locale au bon moment et en ayant recours aux intermédiaires
               appropriés;
           ➢   Mettre en place des programmes de déradicalisation et de désengagement personnalisés qui
               intègrent des mesures préventives et répressives et encouragent l’esprit critique;

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           ➢   Assurer une coopération étroite entre les acteurs impliqués auprès des combattants terroristes
               étrangers afin d’améliorer le partage des informations, d’identifier les individus à risque et d’établir
               un contact avec eux.

Quels aspects doivent être explorés plus en profondeur?
    •   Comment le plan d’action local de prévention et de lutte contre l’extrémisme violent peut-il s’adapter au
        monde virtuel? Les plans d’action de la plupart des États membres étant conçus pour des interventions hors
        ligne, comment est-il possible d’intégrer l’aspect en ligne dans la stratégie de prévention et de lutte contre
        l’extrémisme violent?

Sous-thème: obtenir un soutien politique pour les stratégies locales de
prévention et de lutte contre l’extrémisme violent

Recueillir le soutien de la municipalité et des politiciens constitue une étape clé dans la création et la mise en œuvre
d’une stratégie locale de prévention et de lutte contre l’extrémisme violent. Le soutien politique est nécessaire pour
financer la stratégie et les interventions ainsi que pour obtenir l’adhésion du grand public concernant la politique de
prévention. Les coordinateurs locaux et les praticiens se sont réunis à différentes occasions pour aborder la question
du soutien politique et ont formulé plusieurs recommandations.

Réunions et documents
    •   Groupe de travail RAN LOCAL, Quels projets et initiatives les autorités locales doivent-elles soutenir? Et
        pourquoi? 23 et 24 mai 2016, Athènes. Au cours de cette réunion, les praticiens locaux ont échangé leurs
        perspectives et leur expertise sur la façon de choisir l’intervention adaptée pour lutter contre l’extrémisme
        violent. Les praticiens ont en particulier étudié la question de l’obtention du soutien politique et du
        financement des initiatives de prévention et de lutte contre l’extrémisme violent.

    •   Mise en place d’une approche locale de prévention et de lutte contre l’extrémisme violent: enjeux et
        perspectives. Visite d’étude à Augsbourg - 29 et 30 août 2018, Augsbourg. Les coordinateurs locaux de la
        ville d’Augsbourg ont présenté leurs approches locales en matière de prévention et de lutte contre
        l’extrémisme violent. Ils ont aussi expliqué en quoi il était important d’obtenir le soutien politique des
        autorités locales et régionales pour la stratégie de prévention et de lutte contre l’extrémisme violent et ont
        indiqué comment créer un réseau local.

    •   Comment obtenir un soutien politique durable pour votre stratégie locale de prévention et de lutte contre
        l’extrémisme violent - 27 septembre 2018, Berlin. Cette réunion a examiné l’importance du soutien politique
        pour une stratégie durable de prévention et de lutte contre l’extrémisme violent et a fourni une liste de
        conseils pour bénéficier d’un financement et d’un soutien politique, en étudiant plusieurs scénarios.

Enseignements tirés et recommandations
    •   Pour obtenir un soutien politique, la stratégie doit être solide et démontrer une bonne compréhension de la
        situation locale. Rendez votre projet attrayant et convaincant en exposant clairement les objectifs et les
        besoins de votre stratégie. Si la municipalité n’a pas encore de stratégie, commencez à rassembler des faits
        et à cartographier les facteurs contextuels en vue d’en créer une.

    •   Les chances d’obtenir un soutien politique pour un plan de prévention local augmentent lorsque les
        conseillers municipaux reconnaissent les problèmes et ressentent le besoin d’agir. Invitez-les à des réunions
        et montrez-leur des exemples régionaux ou des cas locaux de personnes vulnérables et présentez-leur une
        stratégie bien structurée visant à lutter contre ces problèmes.

Un produit du Réseau de sensibilisation à la radicalisation
(RAN)
DOCUMENT RÉCAPITULATIF SPÉCIAL
                                Activités du RAN en matière de coordination locale et approche locale de prévention
                                                                             et de lutte contre l’extrémisme violent
                                                                                                       Page 8 sur 19

    •   Coopérez avec les parties prenantes et les acteurs locaux concernés (éducateurs, forces de police,
        établissements scolaires, etc.). et assurez-vous que tous les partenaires s’impliquent dans la prévention de
        la radicalisation. Assurez-vous également que tous les partenaires parviennent à un accord budgétaire afin
        de démontrer la solidarité de la ville en faveur de la lutte contre la radicalisation.

    •   Créez un groupe stratégique local visant à mettre en relation les praticiens et les responsables politiques.
        Lancez une stratégie pilote et présentez ses résultats en vue d’obtenir un soutien politique.

    •   Veillez à ce qu’une évaluation des risques soit réalisée au niveau local afin de mettre en lumière les
        problèmes et les solutions, notamment la menace que représente le fait d’ignorer ces phénomènes.

    •   Adaptez votre projet pour le faire correspondre au point de vue du public et aux récits des politiciens. Ayez
        conscience du contexte politique et recherchez une situation avantageuse pour tout le monde.

    •   Augsbourg est un bon exemple de cas dans lequel la stratégie locale a reçu un soutien politique. Le
        programme «Live Democracy» a permis à la ville d’obtenir le soutien politique et le financement nécessaires
        pour mener à bien sa stratégie de prévention et de lutte contre l’extrémisme violent et promouvoir la
        résilience et les normes démocratiques auprès des praticiens locaux. De plus, le réseau bien organisé et
        diversifié des parties prenantes de la ville, tant au niveau régional que local, a contribué à garantir une
        coopération interinstitutionnelle régulière qui, à son tour, a généré un fort soutien politique en faveur de sa
        stratégie de prévention et de lutte contre l’extrémisme violent.

Sous-thème: les rôles et les responsabilités

Les partenaires de la coopération interinstitutionnelle ont, dans une large mesure, la même vision et les mêmes
objectifs en matière de prévention et de lutte contre l’extrémisme violent. Cependant, la répartition des tâches et
les différences au niveau des rôles et des responsabilités ne sont pas toujours parfaitement claires pour tous les
partenaires. Le travail de prévention et de lutte contre l’extrémisme violent fonctionne mieux lorsque chaque
partenaire comprend la place qu’il occupe et connaît le rôle des autres acteurs dans le contexte interinstitutionnel.
Les services de santé mentale, les forces de l’ordre, les travailleurs sociaux, les établissements scolaires et d’autres
acteurs clés se complètent pour gérer tous les aspects de la menace du phénomène de la radicalisation dans ce
contexte.

Réunions et documents
    •   Solutions et approches locales, qui est responsable? 20 et 21 octobre 2016, Berlin. Cette réunion conjointe
        des groupes de travail RAN LOCAL et RAN POL a mis l’accent sur la collaboration entre la municipalité locale
        et les forces de police pour gérer la prévention de la radicalisation et de l’extrémisme violent au niveau
        local. Les principaux points de discussion de cette réunion concernaient les responsabilités incombant aux
        différents acteurs ainsi que les moyens de communication.

    •   Coopération entre les autorités locales et les établissements scolaires dans le domaine des interventions
        interinstitutionnelles et de la prévention de la radicalisation – 22 et 23 février 2017, La Haye. Cette réunion
        a porté sur la coopération entre les autorités locales et les établissements scolaires en faveur de la
        prévention générale et spécifique de la radicalisation chez les jeunes, en s’appuyant sur des interventions
        interinstitutionnelles.

    •   Exercices de simulation: Pratiquer la coopération interinstitutionnelle – 7 et 8 novembre 2018, Dublin. Cette
        réunion visait à effectuer des exercices de simulation qui ont permis aux coordinateurs locaux d’étudier des
        scénarios inattendus en vue de renforcer la coopération interinstitutionnelle et de clarifier leurs rôles et leurs
        responsabilités.

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                                Activités du RAN en matière de coordination locale et approche locale de prévention
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                                                                                                       Page 9 sur 19

    •   Prise en compte des questions de santé mentale dans les actions locales de prévention et de lutte contre
        l’extrémisme violent – 29 mai 2019, Paris. Étant donné que les individus souffrant de problèmes de santé
        mentale peuvent être plus susceptibles de se radicaliser et de commettre des violences, des spécialistes de
        la santé mentale et des coordinateurs locaux se sont réunis pour aborder la question de la prise en compte
        des troubles mentaux dans les programmes locaux de prévention et de lutte contre l’extrémisme violent.

    •   Gestion de cas individuel: quand et comment intervenir? – 13 et 14 novembre 2019, Milan. Lors de cette
        réunion, des coordinateurs locaux et des responsables de dossiers ont discuté des manières de prendre en
        charge des cas individuels ainsi que d’un plan d’action personnalisé de prévention et de lutte contre
        l’extrémisme violent.

    •   Communications locales pour le rapatriement des FTF – 25 et 26 mai 2020, réunion en ligne. De nombreux
        pays européens ayant dû faire face aux conséquences du retour en Europe de combattants terroristes
        étrangers, des spécialistes de la communication et des coordinateurs locaux se sont réunis en ligne afin de
        discuter des enjeux liés à la communication et des solutions possibles pour les autorités locales confrontées
        au retour des combattants terroristes étrangers.

Enseignements tirés et recommandations
    •   L’initiative BeRATen mise en place dans la région de Basse-Saxe, en Allemagne constitue un exemple de la
        manière d’organiser les rôles et les responsabilités dans le cadre du travail local de prévention et de lutte
        contre l’extrémisme violent. L’accompagnement proposé dans le cadre de l’initiative BeRATen vise à faciliter
        et à assurer une communication fluide entre les autorités locales, les forces de l’ordre, les centres pour les
        jeunes et les autres partenaires impliqués auprès de combattants terroristes étrangers qui rentrent dans
        leur pays d’origine. Afin d’éviter les conflits liés aux rôles ou toute erreur résultant d’une mauvaise
        communication, l’initiative BeRATen guide la coopération et informe chaque partenaire de ses
        responsabilités.

    •   En ce qui concerne la prévention des actes violents et la sécurité de la communauté locale, les rôles et les
        responsabilités de la municipalité et des forces de police peuvent se chevaucher. Il est donc important de
        maintenir une communication ouverte. Les deux partenaires locaux pourraient assurer conjointement la
        gestion et l’évaluation des risques, établir une stratégie pour les interventions en ligne et renforcer les liens
        avec les communautés locales.

    •   Un accord précis concernant les processus et les protocoles à suivre dans les cas critiques et compliqués
        peut favoriser une coopération fructueuse entre les municipalités et les forces de police. Néanmoins, pour
        qu’une telle coopération puisse se poursuivre, il est important que les institutions impliquées partagent la
        même perception et le même objectif.

    •   Il conviendrait d’instaurer un protocole systématique pour le partage des informations sensibles et
        l’exécution des interventions de prévention et de désengagement, afin que des organisations telles que les
        établissements scolaires et les centres de santé puissent déterminer le type d’informations qu’elles doivent
        partager avec les autorités locales et dans quel but.

    •   Il est crucial d’instaurer un climat de confiance pour assurer la réussite de la coopération entre les
        partenaires du réseau interinstitutionnel, notamment par une communication efficace, une prise de décision
        rationnelle, le respect des accords et la transparence.

    •   Un entraînement à la coopération interinstitutionnelle par l’intermédiaire d’exercices de simulation aide les
        coordinateurs locaux à déterminer si tous les partenaires nécessaires sont impliqués, à mieux comprendre
        les rôles de chacun et à préparer les partenaires à des situations difficiles qui nécessitent une intervention
        rapide et efficace.

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                                Activités du RAN en matière de coordination locale et approche locale de prévention
                                                                             et de lutte contre l’extrémisme violent
                                                                                                     Page 10 sur 19

    •   Une coordination étroite de tous les partenaires est nécessaire tout au long du processus de gestion des cas
        individuels.

    •   Voici les facteurs importants à prendre en compte pour gérer les cas individuels: ayez une vision claire de
        votre position et de vos capacités par rapport aux partenaires et aux cas traités, impliquez des
        professionnels de la santé mentale, assurez-vous que l’analyse des données est effectuée avec soin et sans
        précipitation et assurez la sécurité de votre équipe.

    •   Améliorez la coopération interinstitutionnelle liée au retour des combattants terroristes étrangers:

           ➢   Il ne doit y avoir aucune ambiguïté au niveau du rôle et des responsabilités d’un partenaire. Évitez
               les conséquences fâcheuses dues à des informations erronée et/ou à un manque d’information.
           ➢   Mettez en place des stratégies de communication personnalisées qui correspondent aux groupes
               cibles. La communication avec les établissements scolaires n’a pas le même objectif que la
               communication avec la communauté d’accueil ou avec les médias. Il convient donc de choisir
               l’approche adéquate pour communiquer avec chaque groupe. En communiquant avec les
               communautés, il est également important de tenir compte des différentes langues parlées au sein
               de la communauté locale. Il est donc nécessaire de traduire les documents et d’utiliser un langage
               accessible pour faire passer votre message.
           ➢   Outre le problème posé par la stigmatisation et la polarisation croissantes au sein de la communauté
               locale, la protection des données et de la vie privée est la question la plus controversée et la plus
               compliquée en ce qui concerne la prise en charge des combattants terroristes étrangers qui rentrent
               dans leur pays d’origine. Même s’il est clair que cette tâche incombe aux forces de police, il est
               toujours nécessaire d’établir une relation de confiance entre toutes les parties prenantes. Cela
               facilitera le partage d’informations sensibles en cas de besoin. Décidez quels partenaires doivent
               partager quelles données et tentez de le faire avant le retour des combattants terroristes étrangers.

Thème principal: s’engager auprès des parties prenantes
(de la société)
Outre la collaboration avec les pouvoirs publics et les organisations de prise en charge dans le cadre de la
coopération interinstitutionnelle, il est également important d’inclure d’autres parties prenantes locales pour assurer
l’efficacité du travail de prévention et de lutte contre l’extrémisme violent. En impliquant des organisations de la
société civile et des individus des communautés concernées, tels que des jeunes (ou des organisations de jeunesse),
des communautés locales d’origines diverses, des représentants de quartiers ainsi que des organisations religieuses,
l’approche locale de prévention et de lutte contre l’extrémisme violent touchera les publics nécessaires pour
empêcher les citoyens vulnérables d’être influencés par des opinions extrémistes. Dans de nombreuses villes et
municipalités, des réseaux de bénévoles locaux ou des personnalités clés de la société ont été sollicités pour prendre
le pouls de la société et promouvoir les valeurs démocratiques. Bien souvient, ces acteurs de la société se mobilisent
à titre gratuit. Dans d’autres cas, les municipalités financent des organisations locales qui jouent un rôle important
au sein des communautés et des quartiers auxquels elles appartiennent.

Le thème principal de l’engagement auprès des parties prenantes (de la société) se divise en deux sous-thèmes.
Tout d’abord, l’engagement auprès des organisations et des individus non religieux. Puis, l’engagement auprès des
organisations et des individus religieux. Cette division a été opérée parce qu’il convient de prêter attention à certains
points supplémentaires lorsqu’on travaille avec des organisations et des individus religieux.

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                                Activités du RAN en matière de coordination locale et approche locale de prévention
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                                                                                                     Page 11 sur 19

Sous-thème: l’engagement auprès des organisations et des individus
non religieux

Le travail auprès des communautés facilite non seulement des réponses rapides dans des cas locaux spécifiques,
mais contribue également à la résilience des communautés, ce qui aide à prévenir les tensions sociétales et la
radicalisation. Le travail auprès des communautés locales à risque présente plusieurs avantages pratiques. Par
exemple, les membres de la communauté comprennent les aspects culturels ou religieux pertinents dans des cas
spécifiques. Pour prévenir la radicalisation, il est crucial d’investir dans des relations fondées sur la confiance entre
les pouvoirs publics et les communautés, et ce même de dehors des périodes de crise.

En ce qui concerne la prévention, les communautés peuvent offrir un sentiment d’appartenance et remettre en
question les idéologies radicales. L’endoctrinement fonctionne mieux lorsqu’il n’y a personne pour le contredire dans
l’environnement social immédiat. Par conséquent, faire entendre la voix de la communauté pour neutraliser les
messages radicaux contribue à réduire l’extrémisme et la polarisation. Les communautés peuvent également donner
l’alerte en identifiant les individus potentiellement vulnérables.

L’engagement auprès des jeunes mérite une attention particulière. Pour réellement inclure les jeunes dans
l’approche de prévention et de lutte contre l’extrémisme violent, il est nécessaire de leur donner des responsabilités
et de les prendre au sérieux. Lors d’une visite d’étude du RAN à Leicester en 2018, les participants ont pu voir
comment cette ville a impliqué les jeunes dans la mise en place et la mise en œuvre de l’approche locale de
prévention et de lutte contre l’extrémisme violent ainsi que dans les processus de prise de décision.

Réunions et documents
    •   Conférence «Penser à l’échelle mondiale, agir au niveau local» – 1er et 2 février 2016, Amsterdam. Cette
        réunion a abordé l’approche globale locale de lutte contre la radicalisation et l’extrémisme violent. La
        mobilisation de la communauté comptait parmi les quatre sujets abordés.
    •   Groupes de travail RAN LOCAL - RAN YFC «Collaboration avec les communautés», 22 et 23 février 2018,
        Prague. Cette réunion visait spécifiquement à discuter de l’engagement auprès des communautés et à mieux
        comprendre cette thématique. Une approche par étapes a été élaborée et incluse dans l’article ex-post.

    •   Visite d’étude à Leicester – La participation des jeunes dans la ville de Leicester – 5 et 6 juin 2018. Cette
        visite d’étude s’est concentrée sur l’implication des jeunes, un type spécifique d’engagement communautaire
        dans lequel la municipalité de Leicester a investi beaucoup de temps et d’efforts.

    •   Politique et pratique du RAN «Impliquer les communautés dans la prévention et de la lutte contre l’extrémisme
        violent», Berlin, 28 septembre 2018. Il s’agissait de la dernière des trois réunions organisées en 2018 sur le
        thème de l’implication des communautés. L’article ex-post fournit un aperçu complet de ce sujet.

Pratiques
    •   «Reclaim Radical» de Leicester (UK) s’articule autour de trois courts métrages entièrement produits par des
        jeunes. Les praticiens de première ligne qui travaillent avec des jeunes peuvent se servir des films comme
        points de départ pour tenir des conversations honnêtes et nouer un dialogue constructif sur les questions
        liées à la radicalisation.

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                                      Activités du RAN en matière de coordination locale et approche locale de prévention
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                                                                                                           Page 12 sur 19

    •    Le projet Community Counteracting Radicalisation (Danemark) vise à responsabiliser les jeunes qui sont
         exposés à la radicalisation politico-religieuse. Il les aide à se reconnaître et à se définir selon le concept
         d’une citoyenneté égale et active. Ce projet tente de renforcer la connaissance, la crédibilité et la confiance
         mutuelles entre les professionnels/praticiens locaux et les communautés locales afin de concevoir des
         approches et des méthodes dans le cadre d’efforts de prévention communs.

Enseignements tirés et recommandations
    •    Dans le document ex-post intitulé «Collaboration avec les communautés» (2018), une approche par étapes
         est présentée pour organiser la collaboration et surmonter les problèmes survenant au cours du processus
         en cinq étapes:

         1. préparation, 2. prise de contact, 3. sélection des partenaires, 4. dialogue et collaboration et 5. réponse
         à une crise.

                              Préparatifs         Établir     Sélectionner des    Dialogue et     Répondre à une
                                                un contact      partenaires      collaboration        crise

                             Repérage et         Intérêt        Niveau de        Quoi ? Quand ?   Reconstruction
        Autorités locales     conditions        véritable      collaboration          Où ?        communautaire
                              préalables

                            Prendre contact    Progression       Ouverture        Partage et       Traiter avec
           Communautés                                                             diffusion        attention

    •    L’Agence suédoise pour la jeunesse et la société civile a récemment produit un guide décrivant la manière
         dont les autorités publiques peuvent collaborer avec la société civile en vue de prévenir l’extrémisme violent.
         Ce guide, intitulé Crack the code , présente quelques exemples de coopération entre les autorités locales et
         la société civile, y compris les communautés religieuses.

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DOCUMENT RÉCAPITULATIF SPÉCIAL
                                Activités du RAN en matière de coordination locale et approche locale de prévention
                                                                             et de lutte contre l’extrémisme violent
                                                                                                     Page 13 sur 19

   Les sept CONSEILS ET AVERTISSEMENTS                         Qu’est-ce que vous attendez des autorités
   POUR UNE PARTICIPATION EFFICACE                             locales?
   Soutenez activement la participation des jeunes             •   Une confiance envers les jeunes
   Ayez un objectif clair                                      •   Un investissement en faveur de
                                                                   l’établissement de liens
   Ne soyez pas tenté de faire pression sur les
                                                               •   Une participation à la prise de décision
   jeunes pour qu’ils participent trop rapidement
                                                               •   Des infrastructures claires, notamment un
   Écoutez le professionnalisme des jeunes et soyez                lieu permettant aux jeunes de présenter
   prêt à ce qu’ils vous conseillent                               leurs idées
   Soyez prêt à fournir aux jeunes que vous suivez
   des informations détaillées et précises sur votre           Qu’est-ce que les autorités locales
   organisation et le processus auquel ils sont invités        attendent des jeunes?
   à participer
                                                               •   Une confiance envers les autorités locales
   Soyez prêt à fournir un retour d’information en
                                                               •   Un sens des responsabilités
   temps utile
                                                               •   Une motivation intrinsèque
   Ne craignez pas de modifier vos projets initiaux
                                                               •   Des propositions de solutions pour les
   concernant leur participation
                                                                   problèmes détectés
                                                               •   Une connaissance du système local et une
                                                                   conscience que le processus de décision
                                                                   prend du temps

    •   Au cours de la visite d’étude à Leicester intitulée «La participation des jeunes dans la ville de
        Leicester» (2018), les «Dix principes de participation» ont été présentés ainsi que sept conseils et
        avertissements. Les principes de participation sont les suivants:

        1) la notification, 2) la neutralité, 3) la rétroaction/l’évaluation, 4) l’information, 5) l’échelle de
           participation, 6) la rémunération, 7) la reconnaissance, 8) les bases, 9) l’inclusivité et 10) le respect.

Un produit du Réseau de sensibilisation à la radicalisation
(RAN)
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