Agri-mieux Rupt de Mad : Les agriculteurs agissent pour la préservation de la qualité de l'eau
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Le Rupt de Mad : des actions 65 % de l’eau de la ville de Metz provient du bassin versant de la rivière du Rupt de Mad, situé à cheval entre la Meuse et la Meurthe et Moselle. 170 agriculteurs cultivent les 22 000 hectares de ce secteur. Afin de garantir une eau de bonne qualité, ces agriculteurs se sont engagés depuis plus de 15 ans dans des actions de protection de la qualité de l’eau. Ainsi, grâce à leur mobilisation, plus de 220 000 habitants consomment de l’eau de bonne qualité. Actions mises en oeuvre par les agriculteurs et les Chambres d’Agriculture de Meurthe-et-Moselle et de Meuse : > 1992 : Contrat de rivière, animations ponctuelles au niveau agricole > 1993 : Etudes hydrogéologiques et pratiques agricoles > 1995 : Opération « Ferti-Mieux » > 1995-1997 : opération coordonnée de mise aux normes des bâtiments d’élevage > 1996 : Prélabellisation > 1998 : Label Ferti-Mieux > 2000 : CTE collectif « réduction de la fertilisation azotée » > 2004 : Agri-Mieux > 2005-2010 : Diagnostic des risques de transferts phytosanitaires sur le bassin versant > 2008-2011 : Ouverture à la contractualisation de Mesures Agro-Environnementales
menées en faveur de la protection de l’eau Afin de préserver la potabilité de l’eau et la qualité du milieu, des actions ont été mises en place dès 1995 par les Chambres d’Agriculture de Meurthe-et-Moselle et de Meuse : > une opération Ferti-Mieux (puis Agri-Mieux) ; > une opération coordonnée de mise aux normes des bâtiments d’élevage qui a permis une maîtrise des matières organiques, au niveau du stockage et de l’épandage. Les bons résultats obtenus dans le cadre de l’opération Ferti-Mieux, puis Agri-Mieux, sont basés sur le volontariat des agriculteurs du Rupt de Mad et sur l’animation des conseillers des Chambres d’Agriculture. Ces deux ingrédients permettent une conduite des cultures cohérente avec la préservation de la ressource en eau par rapport aux nitrates. Les teneurs en nitrates sont passées en dessous de la norme depuis plus de 10 ans et ont été divisées quasiment par deux.
Le Rupt de Mad : quatre L’opération de conseil Agri-Mieux porte sur 4 thématiques : > La gestion de la matière organique pour optimiser sa valorisation ; > La gestion de l’azote minéral pour éviter la surfertilisation : « la bonne dose au bon moment » ; > La gestion de l’interculture pour éviter le lessivage de l’azote et l’érosion des sols ; > La gestion des phytosanitaires pour éviter les risques de pollutions ponctuelles et diffuses. Les couverts végétaux Pour éviter de laisser s’échapper l’azote du sol vers la rivière pendant l’hiver, des « couverts végétaux » (comme la moutarde ou des mélanges de plantes) sont implantés à l’automne pour pomper les éventuels excédents de nitrates. On parle de « pièges à nitrates ». Ces cultures ne sont pas récoltées mais détruites pour servir « d’engrais verts » à la culture de printemps suivante. Moutarde
thématiques pour protéger l’environnement Limiter les pollutions ponctuelles Au-delà du volet nitrates, limiter les pollutions accidentelles a été une des premières volontés sur le volet phytosanitaire. Des locaux de stockage des produits ont alors été créés sur les exploitations bien avant la demande réglementaire. Des aires étanches de remplissage des pulvérisateurs ont été installées. Par ailleurs, les agriculteurs participent au recyclage des déchets (collecte des emballages vides de produits, collecte des produits phytosanitaires non utilisés). Aire de remplissage étanche Réduire les quantités de produits phytosanitaires Les agriculteurs, accompagnés par les conseillers des Chambres, ont également pris des initiatives pour réduire les quantités de produits phytosanitaires (herbicides, fongicides, insecticides…) utilisées, et ainsi limiter les risques de pollution diffuse. Par exemple, des mesures préventives à l’apparition des mauvaises herbes dans les champs sont appliquées par les agriculteurs. Ils diversifient plus fréquemment les cultures (mise en place de tournesol, pois, féverole,…), cela perturbe le cycle des mauvaises herbes et ainsi limite leur présence. En complément, les agriculteurs se tournent de plus en plus vers l’innovation pour détruire mécaniquement les mauvaises herbes (bineuses, herses étrilles..). Le recours aux produits chimiques n’est alors plus systématique. Diversifier les cultures
Des agriculteurs toujours plus engagés dans des pratiques respectueuses de l’environnement Une vingtaine d’agriculteurs Meurthe-et-Mosellans ont signés des contrats (sur plus de 3 000 ha), appelés Mesures Agro- environnementales, avec les pouvoirs publics. Ils se sont engagés à réduire de manière chiffrée leur utilisation de phytosanitaires sur leurs cultures. Concrètement, ils réalisent au maximum un traitement herbicide et 1.5 traitement d’autres phytosanitaires (insecticide, anti- limaces…) en moyenne par parcelle. Ainsi, ils réduisent de moitié la quantité de produit utilisé. Ces réductions sont mises en œuvre prioritairement sur les champs présentant le plus de risques pour la rivière : parcelles situées le long des cours d’eau, les plus en pente… L’ensemble des agriculteurs adaptent leurs traitements au strict nécessaire, selon des observations des ravageurs ou des maladies dans les champs (réseau BSV). On compte également près de 300 hectares de cultures remises en herbe.
Des résultats positifs Depuis le lancement de l’opération Agri-Mieux Rupt de Mad, la qualité de l’eau s’est significativement améliorée. Les résultats d’analyses d’eau ont montré que les produits phytosanitaires sont moins souvent présents et en plus faible quantité dans l’eau du Rupt de Mad, par rapport à il y a quelques années. Les agriculteurs du Rupt de Mad ont ainsi su concilier la production d’une alimentation de qualité et en quantité suffisante tout en préservant la ressource en eau et leur activité économique. Pour les nitrates, la norme de potabilité est de 50 mg/l au maximum, soit 1 g pour 20 litres d’eau. Pour les phytosanitaires, la norme est encore plus stricte, avec 0.1 µg/l, soit 1 g pour 10 000 m 3 !
Création graphique : V.GRAND - Chambre d’Agriculture 54 / Crédits photos : Chambres d’Agriculture Opération soutenue par : Julien GRAND - Conseiller Agronomie-Environnement Chambre d’agriculture de Meurthe-et-Moselle 16 rue Firmin Gouvion - 54200 TOUL Tél.: 03 83 93 34 92 Port. : 06 82 82 84 93 Fax: 03 83 93 34 00 www.meurthe-et-moselle.chambagri.fr 25 janvier 2013
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